Plan de la leçon

Transcription

Plan de la leçon
ETUDE D’UN CONTE
Les fées
Objectifs de la leçon :
A la fin de cette unité tu seras capable de :
- reconnaître la structure d’un récit à partir d’un conte.
-reconnaître les éléments qui constituent un texte
narratif.
- produire un texte narratif.
Durée de la leçon : 2 heures.
Leçon à réviser : le récit de fiction, manuel de 1er AS.
Outils à préparer : un dictionnaire
Plan de la leçon
• Les personnages.
• La structure du conte.
• Applications.
• Les caractéristiques d’un texte narratif
COMPRENDRE LE TEXTE
Etude d’un conte Les fées
Il était une fois une veuve qui avait deux filles : l’aînée lui ressemblait si
fort d’humeur et de visage, que qui la voyait ,voyait la mère. Elles étaient toutes
desi désagréables et si orgueilleuses, qu’on ne pouvait vivre avec elles. La
cadette, qui était le vrai portrait de son père, pour la douceur et l’honnêteté, était
avec cela une des plus belles filles qu’on eût su voir. Comme on aime
naturellement son semblable, cette mère était folle de sa fille aînée, et en même
temps, avait une aversion effroyable pour la cadette. Elle la faisait manger à la
cuisine et travailler sans cesse.
Il fallait entre autres choses que cette pauvre enfant allât deux fois le
jour puiser de l’eau à une grande demi-lieue du logis, et qu’elle en rapportât
plein une grande cruche. Un jour qu’elle était à cette fontaine, il vint à elle une
pauvre femme qui la pria de lui donner à boire.
« Oui, ma bonne mère », dit cette belle fille ; et rinçant sa cruche, elle
puisa de l’eau au plus bel endroit de la fontaine et la lui présenta, soutenant
toujours la cruche, afin qu’elle bût plus aisément.
La bonne femme, ayant bu, lui dit :
« Vous êtes si belle et si bonne, et si honnête, que je ne puis m’empêcher de
vous faire un don (car c’était une fée, qui avait pris la forme d’une pauvre femme
de village pour voir jusqu’où irait l’honnêteté de cette jeune fille). Je vous donne
pour don, poursuivit la fée, qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de
la bouche une fleur ou une pierre précieuse ».
Lorsque cette belle fille arriva au logis, sa mère la gronda de revenir si
tard de la fontaine.
« Je vous demande pardon, ma mère, dit cette pauvre fille, d’avoir tardé
si longtemps ».
Et, en disant ces mots, il lui sortit de la bouche deux roses, deux perles
et des diamants.
« Que vois-je là? Dit sa mère tout étonnée; je crois qu’il lui sort de la
bouche des perles et des diamants! D’où vient cela, ma fille? »
(Ce fut là la première fois qu’elle l’appela sa fille). La pauvre enfant lui
raconta, naïvement tout ce qui lui était arrivé, non sans jeter une infinité de
diamants.
« Vraiment, dit la mère, il faut que j’y envoie ma fille. Tenez, Fanchon,
voyez ce qui sort de la bouche de votre sœur quand elle parle, ne seriez- vous pas
bien aise d’avoir le même don? Vous n’avez qu’à aller puiser de l’eau à la
fontaine, et quand une pauvre femme vous demandera à boire, vous lui en
donnerez bien honnêtement.
- Il me ferait beau voir, répondit la brutale, aller à la fontaine!
- Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout à l’heure ».
x Lis attentivement le début de ce conte de Perrault.
• Réponds aux questions suivantes :
1) Où se déroule l’histoire ? R
2) A quel moment se déroule-t-elle ? R
3) Quel est le personnage principal de ce conte ? Comment l’appelle-t-on
généralement ? R
4) Comment est décrit ce personnage ? R
5)Quels sont les autres personnages de ce conte? Comment sont-ils présentés ?R
6) De quoi manque le personnage principal ? R
7) Qui rencontre-t-elle un jour ? Que lui demande-t-elle ? Pourquoi ? R
8) Quelle est la réaction de la jeune fille ? Que va-t-elle faire ? R
9) Quelle est la récompense qu’elle reçoit ? R
10) Retrouve les différentes parties de ce conte. Quelles sont les informations
que nous présente le narrateur dans chaque partie ? R
Applications :
1 - Peux-tu donner une suite à ce conte? R
2 - Voici un certain nombre de situations. Dis pour chacune si c’est une situation
initiale ou une situation finale.
a) La voiture explosa en un bruit assourdissant. Le soulagement se lit
sur tous les visages. C’était la fin du cauchemar pour le village.
b)Ce soir là, tous les gens du village étaient réunis dans la salle des fêtes
pour participer à un banquet en l’honneur du plus vieil habitant, dont on venait
de fêter le centenaire, quand soudain la sirène se mit à mugir.
c) Avec un soupir de soulagement il regarda, par le hublot, fuir
sous
les ailes de l’avion la ville où il avait passé quinze jours les plus terribles de sa
vie.
d) L’homme sortit péniblement de l’eau, manifestement épuisé par
l’effort. Mais elle était là pour l’attendre. Elle lui sourit et lui tendit la main. R
Etude d’un conte :
Les fées
CORRIGE
Comprendre le texte :
1) L’histoire se déroule dans un village. Tu remarques que nous n’avons pas le
nom du village. C’est un lieu fictif, il sert uniquement de décor pour
l’histoire.
2) Le moment n’est pas indiqué, il n’y a pas de date. Il y a au début du conte la
formule «il était une fois » qui renvoie beaucoup plus à un état qu’à un moment.
Un peu plus loin nous remarquons aussi le mot «un jour » qui est un moment
indéterminé. Ainsi les circonstances de lieu et de temps ne sont jamais précisées
dans un conte.
3) Le personnage principal c’est la fille cadette. C’est l’héroïne de l’histoire.
4) l’héroïne a des qualités :
a) physiques : elle est très belle.
b) morales : elle est douce, bonne et honnête, elle ressemble à son père
décédé.
5) Les autres personnages sont :
- la mère qui est veuve, désagréable et orgueilleuse.
- la sœur qui ressemble à la mère.
- la pauvre femme qui est une fée (être surnaturel).
6) Cette fille douce honnête et très belle est rejetée par sa mère et sa sœur qui la
détestent. Elle manque d’affection au sein de sa famille.
7) un jour, à la fontaine, elle rencontre une pauvre femme qui lui demande de lui
donner à boire. Cette pauvre femme est en fait une fée. Elle demande de l’eau à
la fille cadette pour s’assurer qu’elle est véritablement bonne et honnête.
8) La jeune fille n’hésite pas un moment, et fera plusieurs actions:
- elle rince sa cruche.
- elle puise l’eau au plus bel endroit de la fontaine.
- elle lui présente la cruche.
- et l’aide à boire en soutenant la cruche.
9) Toutes ces actions accomplies par la fille cadette montrent qu’elle est
réellement bonne et honnête. C’est cette preuve que la fée voulait obtenir. C’est
pour cela qu’elle la récompensera en lui donnant un don. Ainsi la cadette va
bénéficier d’un don merveilleux et de l’affection de la fée.
On peut regrouper toutes ces informations sur les personnages dans le
schéma suivant :
Destinateur
Héros
La fée
la cadette
Objet
Alliés
opposants
Bénéficiaire
l’honnêteté la bonté
la mère
la cadette
l’affection l’honnêteté la sœur
reçoit un don.
- Le destinateur est le personnage qui pousse à agir.
- Le héros est le personnage qui accomplit l’action.
- L’objet est ce qui est recherché.
- Les alliés sont les personnages qui vont aider le héros dans son action.
- Les opposants sont les personnages qui entravent l’action du héros.
- Le bénéficiaire est le personnage qui reçoit l’objet de la recherche.
x Remarques :
1) un personnage peut jouer plusieurs rôles : il peut être
simultanément destinateur et bénéficiaire.
2) un rôle peut être joué, non par un personnage, mais parfois par une
force inanimée; exemple le rôle d’allié est rempli par la bonté, dans
le conte étudié.
3) ces six actants cités représentent des forces qui luttent pour
atteindre
un but.
10 ) Dans un récit, ici un conte, les personnages sont importants puisqu’ils
jouent des rôles déterminés par l’auteur. Les rôles : des personnages se déroulent
dans le temps. C’est pourquoi, nous pouvons diviser ce récit en trois moments ou
trois séquences.
Les séquences
1) La situation
initiale : « Il était
une fois
……. Grande cruche ».
Le contenu de l’histoire
- C’est la description de
l’héroïne: physique,
morale, sa situation
malheureuse dans sa
famille.
2) Le déroulement des - Il y a un événement,
événements : « un
quelque chose de nouveau
jour......bût aisément ». : « une pauvre femme la
pria de lui donner à
boire ».
Les actions de la jeune
fille :
1) ..... et rinçant aussitôt
la cruche,.....
2) « .......elle puisa de
l’eau »
3) « ..... et la lui présenta ?
Soutenant toujours la
cruche ».
3) la situation finale : - la fée a la preuve que la
« La bonne
cadette est honnête.
- la jeune fille reçoit un
femme…....pierre
don en récompense.
précieuse ».
la structure du récit
Le narrateur montre une
situation stable
présentation des
personnages- absence
d’actions o Imparfait.
C’est l’élément
modificateur : cet
événement va changer
la situation d’équilibre.
- Il y a une suite d’action
qui révèlent la bonté,
l’honnêteté de la fille :
c’est l’épreuve
qualifiante
Emploi du passé simple
et des indicateurs de
temps.
- Il y a une nouvelle
situation.
• Applications :
1 Voici la suite du conte de Perrault.
Elle y alla, mais toujours en grondant. Elle prit le plus beau flacon
d’argent qui fût dans le logis. Elle ne fut pas plutôt arrivée à la fontaine, qu’elle
vit sortir du bois une dame magnifiquement vêtue, qui vint lui demander à boire.
C’était la même fée qui était apparu à sa sœur, mais qui avait pris l’air et les
habits d’une princesse, pour voir jusqu’où irait la malhonnêteté de cette fille.
« Est-ce que je suis ici venue, lui dit cette brutale orgueilleuse, pour
vous donner à boire? Justement, j’ai apporté un flacon d’argent tout exprès pour
donner à boire à Madame? J’en suis d’avis : buvez à même, si vous voulez.
-Vous n’êtes guère honnête, reprit la fée sans se mettre en colère.
-Hé bien, puisque vous êtes si peu obligeante, je vous donne pour don,
qu’à chaque parole que vous direz, il vous sortira de la bouche un serpent ou un
crapaud ».
D’abord que sa mère l’aperçut, elle lui cria :
-« Hé bien, ma fille?
-Hé bien, ma mère! Lui répondit la brutale, en jetant deux vipères et
deux crapauds.
- O ciel! S’écria la mère, que vois-je là ? C’est sa sœur qui en est
cause : elle me le paiera.
Et aussitôt elle courut pour la battre. La pauvre enfant s’enfuit et alla se
sauver dans la forêt prochaine. Le fils du roi, qui revenait de la chasse, la
rencontra et la voyant si belle, lui demanda ce qu’elle faisait là toute seule, et ce
qu’elle avait à pleurer.
« Hélas! Monsieur, c’est ma mère qui m’a chassée du logis ».
Le fils du roi qui vit sortir de sa bouche cinq ou six perles et autant de
diamants, la pria de lui dire d’où cela lui venait. Elle lui conta toute son aventure.
Le fils du roi en devint amoureux, et considérant qu’un tel don valait mieux que
tout ce qu’on pouvait donner en mariage à une autre, l’emmena au palais du roi
son père, où il l’épousa.
Pour sa sœur, elle se fit tant haïr que sa propre mère la chasse de chez
elle; et la malheureuse, après avoir bien couru sans trouver, personne qui voulût
la recevoir, alla mourir au coin d’un bois.
Charles Perrault; Contes
(Ed .union générale
d’éditions, col. 10/18)
2 – Les situations :
- situation initiale : b.
- situation finale : a – c – d.
Les caractéristiques d’un texte narratif
1 - Qu’est-ce qu’un récit?
grâce à l’étude des trois textes précédents on peut dégager la définition
suivante :
Un récit c’est la représentation d’un certain nombre de forces qui agissent en
vue d’atteindre (ou d’empêcher quelqu’un d’atteindre) un but.
Ce système de forces peut se représenter ainsi :
Destinateur
Bénéficiaire
Héros
Alliés
Objet
Opposants
x Applique ce schéma aux textes :
- « La maladie du père »; M. Feraoun
- « Panne d’avion »; M. Doret.
2 - Les principales caractéristiques :
1) Le récit et ses acteurs : un actant c’est une force qui tend vers un but
et qui peut entrer en conflit avec des forces opposées. L’acteur va être animé par
des mobiles qui sont déterminés en partie par ce qu’il est, ex : un garagiste répare
des véhicules; un aviateur pilote un avion. Ainsi l’acteur fera une suite d’actions.
2) Le récit et ses temps :
x L’imparfait et le passé simple sont souvent employés dans le récit.
L’imparfait forme comme le fond d’un décor, l’arrière plan. Le passé simple
marque le fait ponctuel, événement, le premier plan.
x Le présent historique appelé aussi présent de narration, sert à
marquer un événement qui a eu lieu dans un passé éloigné, mais que l’on f ait
revivre en le montrant comme s’il passait au moment où l’on parle. Il permet,
dans un récit, de faire ressortir tout ce qu’on veut mettre en relief. (tout ce qui
est important). ex : le texte étudie « Panne d’avion ».
3) La structure du récit :
Toute histoire a un point de départ et un point d’aboutissement. Le récit
est une suite d’événements transformant une situation initiale en une situation
nouvelle. Nous avons :
a) une situation initiale.
b) le déroulement des événements.
c) une situation finale.
Tu remarqueras que les trois textes étudiés sont des récits qui
obéissent à cette structure.
3) Où trouve-t-on les récits ?
a) Dans le domaine de l’information :
récits - de presse - faits divers - publicité - événements politiques ou
sociaux.
b) Dans les textes littéraires :
Contes - légendes - romans - biographies - récits historiques - nouvelles.
c) Dans la bande dessinée :
par l’image et le texte.