Formation : Emmaüs Europe et la problématique
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Formation : Emmaüs Europe et la problématique
Emmaüs Europe Emmaus Europe Emaús Europa Belgique Bosna i Hercegovina Danmark Deutschland España France Italia Nederland Norge Polska Portugal România Suisse Sverige Suomi United Kingdom Session de formation Européenne Montreuil du 6 au 9 avril 2009 Participants : Carina Aaltonen (Emmaüs Aland, Finlande, CMFNG), Bertrand Burel (Les Peupins, France), Martial Chauvet (Niort, France), Françoise Clausse (EF, CMFNG), Maria Fajardo (stagiaire Emmaüs Europe), Corine Fournier (Nevers, France), Sylvie Denquin (Cabriès, France), Didier Leber (Trappes, France), Serge Michel (Mons, Belgique), Michael Poole (Bristol, UK), Bruno Sereni (Emmaüs Piadena, Italie, CMFNG), Interprètes : Anna Collins Mani, Elodie Pasquier, Madeleine Walter. Animation, Intervenants : Jean-Luc Touly (France Libertés), Stéphane Melchiorri (EI) Organisation et logistique : Gabriela Martin, Ambre Takei Le thème de l’eau est un des 5 grands axes définis par l’Assemblée Mondiale de Ouagadougou (2003). L’Assemblée Mondiale de Sarajevo (2007) a confirmé cette orientation et trouve dans le projet du lac Nokoué au Benin – Afrique- une des plus importantes actions. Les conseillers européens du Conseil Mondial « Formation et Nouvelles Générations » ont proposé une session de formation sur la problématique de l’eau en Europe. Ils ont souhaité l’aborder sous l’angle non seulement environnemental mais aussi politique et économique ; en effet, on constate dans de nombreux pays un manque d’eau ou une marchandisation de l’eau qui contribue à l’ exclusion des populations les plus fragiles de la planète. Parallèlement, en Europe, on trouve les principales multinationales qui détiennent ou concentrent la gestion de l’eau au niveau mondial. Si Emmaüs agit là-bas, dans le sud, ne doit-il pas agir aussi ici, dans le nord : gaspiller moins certes, économiser l’eau bien sûr, mais quelle parole, quel travail en réseau pour défendre l’eau comme un droit humain inaliénable ? Sur quelles actions devrait s’engager Emmaüs pour empêcher que l’eau devienne l’or de demain, c'est-à-dire un produit que les « grands » se partageront tandis que les « petits » paieront cher le « goutte à goutte » ? Ainsi, cette formation s’est voulue à la fois espace de connaissance et d’analyse de la situation autant que lieu de partage d’expériences concrètes. Quel est le rôle que doivent jouer Emmaüs Europe et ses groupes membres dans les actions du Mouvement et à l'extérieur, face à la fois à de grandes institutions du continent et face à divers acteurs à l'échelle locale? Quelle est la place d’Emmaus Europe dans tout cela ? Comment faire pour donner du contenu aux valeurs de notre Mouvement ? Comment donner une continuité à des moments de réflexion et de formation tels que le chantier international sur le développement durable –Lisbonne 2008 ? Emmaüs Europe - 6 au 9 avril 2009, Montreuil. France Page 1 Emmaüs Europe Emmaus Europe Emaús Europa Belgique Bosna i Hercegovina Danmark Deutschland España France Italia Nederland Norge Polska Portugal România Suisse Sverige Suomi United Kingdom 1. Y a-t-il un problème d'eau en Europe? En Europe, l'utilisation responsable de l'eau et les choix en matière de gestion ne sont pas perçus comme des problèmes. L'abondance des ressources, la facilité relative pour les obtenir et leur coût relativement bas ne permettent pas de percevoir les dysfonctionnements éventuels du système. Voyons pourquoi. L'homme est fait, pour une grande part, d'eau : de 90% pour les bébés à 70% pour les personnes âgées. L'eau étant un élément essentiel pour la survie de l'homme, l'accès à l'eau est donc un droit humain fondamental. La surface terrestre est composée à 70% d'eau, dont seule 2,5% est douce et de celle-ci seulement10% se trouve sous forme liquide et disponible pour l'usage humain. Cette quantité est plus que suffisante pour permettre la survie de l'humanité : c'est-à-dire 1,5 milliard de Km3. Malheureusement, l'eau est mal répartie sur la planète et entre les différents usages. Une grande partie de la consommation d'eau douce est liée à l'agriculture (70%) et à l'industrie (22%). Seule une partie résiduelle couvre le secteur domestique (8%) et dans ce secteur il y a une grande différence d'utilisation entre les différentes parties du monde. En particulier, en Europe, la consommation quotidienne moyenne d’eau est de 100/200 litres, 300/600 litres aux États-Unis et en Australie on atteint même les 1000 litres (il n'est pas difficile de comprendre que la majeure partie de la consommation n’est pas liée à des activités concernant la survie). 40 lt sont considérés comme la quantité quotidienne moyenne minimum pour les besoins domestiques et ; 3 lt sont le minimum pour assurer la survie d'un homme. Pourtant, chaque année, 30.000 à 35 000 personnes dans le monde meurent à cause des problèmes liés à la pénurie d'eau potable et 1,5 milliard n'y a pas accès. C’est la première cause de mortalité dans le monde. 2. Ce qui ne fonctionne pas dans notre façon de gérer cette ressource En 1977, au cours de la première Conférence des Nations Unies pour l'eau il a été déclaré que tous les êtres humains ont droit à l'accès à l'eau potable. Sur ce principe sont nés des organismes pour résoudre les problèmes mondiaux liés à l'eau. Mais l'histoire a pris une autre direction, et à présent l'eau est la cause de conflits, notamment militaires. En 2000, lors du 2ème Forum mondial de l'eau tenu à la Haye, l'eau perd son statut de bien public et prend celui de marchandise. Tout cela par la décision de la Banque mondiale et du Conseil Mondial de l'Eau, créé en 1996 et composé principalement de représentants de grandes sociétés multinationales et des politiciens à la solde de ces multinationales. Ce Conseil est le référent de l'Organisation des Nations Unies pour les politiques mondiales relatives à l'eau et à sa marchandisation. Le système mondial actuel se base sur deux principes : l'imposition et l’augmentation des prix de l'eau afin d'assurer la couverture des coûts de fonctionnement du service (marchandisation de la ressource); la privatisation du service et sa soumission à la logique du profit (en général le système est étudié pour faire soutenir le coût par le public et assurer les bénéfices pour le secteur privé). Le système a-t-il fonctionné? Emmaüs Europe - 6 au 9 avril 2009, Montreuil. France Page 2 Emmaüs Europe Emmaus Europe Emaús Europa Belgique Bosna i Hercegovina Danmark Deutschland España France Italia Nederland Norge Polska Portugal România Suisse Sverige Suomi United Kingdom En Amérique du Sud, la privatisation a connu une grande impulsion, mais ces derniers temps, en partie à cause des effets néfastes causés par la privatisation, les mouvements de résistance se sont multipliés. En Europe, la situation est variée : - la France est presque entièrement privatisée (80% de la gestion est assurée par les entreprises Veolia, Suez ; et 20 % par des Régies publiques), - le Royaume-Uni est entièrement privatisé, - en Espagne la gestion de l’eau appartient pour moitié au secteur public et pour moitié au secteur privé, - les pays du nord ont une gestion complètement publique. - dans les autres pays d’Europe, l’eau est généralement gérée par le secteur public avec une forte pression pour la privatisation, mais une forte résistance des citoyens. Aux États-Unis 85% du marché est public. En 2002, on a fait un pas de plus afin d’assurer aux investisseurs privés un niveau adéquat de profit et de garantir la stabilité juridique de l’exploitation des ressources vis à vis des pays qui souhaiteraient se raviser sur des décisions antérieures. Le résultat est de rendre pratiquement impossible le changement de la tendance à la privatisation. En 2002 commence également le mouvement de résistance qui trouve son plus grand représentant dans le Forum alternative mondiale de l'eau. La première réunion s'est tenue à Florence en 2003 et ont participé tous ceux qui pouvaient payer volontairement le voyage. Pour la première fois, l’eau a été évoquée comme un droit humain, droit fondamental et inaliénable à la vie. Des techniques et des stratégies alternatives pour résoudre les problèmes de pénurie d'eau dans les pays les plus pauvres y ont été abordés ainsi que des formes de lutte, également juridiques, contre la privatisation de l’eau. 3. La gestion privée de l'eau et du service de distribution : une mauvaise chose? La pire situation à laquelle nous pouvons être confrontés est la privatisation de la ressource, l'eau (exemple : le Royaume-Uni). La pire chose que l’on puisse imaginer est le choix de privatiser le bien même, l’eau, comme cela est arrivée au Royaume Uni. Les intérêts de la gestion privée sont tournés vers les profits et cela n’est pas en accord avec l'intérêt public d’économiser l'eau. En règle générale, plus importante est la consommation d’eau, plus élevé est le profit. Un système de gestion privée du service de distribution est caractérisé par : un prix plus élevé pour celui qui consomme moins en raison de l'incidence plus élevée des coûts fixes de fonctionnement à la charge du client; une tendance à la hausse des prix dans le cas d'une réduction des quantités consommées, alors que la partie du prix allouée à la maintenance des infrastructures est insuffisante. Dans la gestion publique, les coûts de maintenance sont généralement garantis par la fiscalité. de graves problèmes de représentation démocratique des consommateurs dans les conseils d'administration des entreprises. dans des temps de crises comme ce que nous vivons la gestion des aspects sociaux de l'accès Emmaüs Europe - 6 au 9 avril 2009, Montreuil. France Page 3 Emmaüs Europe Emmaus Europe Emaús Europa Belgique Bosna i Hercegovina Danmark Deutschland España France Italia Nederland Norge Polska Portugal România Suisse Sverige Suomi United Kingdom à l'eau est navrante. A présent 150.000 personnes en France sont incapables de payer leurs factures et la seule réponse du système privé est la coupure du service. 4. Quelle est la qualité de l'eau que nous buvons aujourd'hui? Aujourd'hui, les normes européennes définissent les niveaux maximum de certains éléments chimiques présents dans l'eau et à l'avenir, on s'attend à des limites de plus en plus restrictives. Ceci nous renvoie à deux questions: Quel sens ont les limites fixées à présent? Si demain l'eau que nous buvons aujourd'hui est considérée comme hors la loi, quelles garanties avons-nous d'avoir accès aujourd’hui à un produit de qualité? Peut-on considérer comme saine l'eau dont les niveaux moyens des éléments contrôlés sont constamment à la limite? Quelles sont les conséquences pour la santé à partir du moment où l’on analyse seulement un nombre limité d’éléments et où l’on en ignore d'autres qui pourraient être causes de maladies? Qui effectue les contrôles à présent? Quelles garanties avons-nous aujourd'hui pour que les contrôles soient effectués de façon équitable et impartiale ? Surtout si ces contrôles sont effectués par les entreprises qui sont des émanations des sociétés prestataires de services? Il n'y a pas de différences substantielles entre l'eau du robinet et l’eau en bouteille. La deuxième est testée sur un nombre inférieur de paramètres chimiques, elle est plus chère et produit des déchets et de la pollution due au transport et à la vente. Tous ces facteurs nous disent, avec l'usage du bon sens et en décidant d'ignorer la publicité, de boire l'eau du robinet. Nous devons toujours rappeler que dans tous les cas, les eaux que nous buvons ont subi un traitement et que les différences résident non pas dans leur qualité, mais dans les facteurs secondaires comme les transports, la gestion des déchets, la publicité. 5. De la distribution de l’eau à la facture ! Comment sommes nous arrivés au système actuel de distribution de l'eau? Avec la révolution industrielle nous avons ressenti le besoin de faire arriver dans les villes l'eau nécessaire à la survie d'un nombre croissant de personnes et nécessaire au fonctionnement des industries. Dans ces conditions, est née l'idée de confier la gestion des services de distribution à des organisations ou des entreprises, en vertu d'un contrat (dont la durée est passé dans le temps de 9 à 10/15 ans aujourd’hui) qui prévoit la prise en charge du service contre le paiement d'un prix. Prenons une facture et essayons de lire et d'évaluer ce que nous payons. Le coût total est donné via un prix unitaire au m3 auquel s’ajoutent les frais d'abonnement, les coûts unitaires de l'assainissement, de la purification et des taxes (TVA). Le prix moyen est déterminé en divisant le coût total de la facture par le nombre de m 3 consommés. Cela implique que la baisse de la consommation fait élever le prix au m3, ce qui est un frein à l'économie d'eau. Emmaüs Europe - 6 au 9 avril 2009, Montreuil. France Page 4 Emmaüs Europe Emmaus Europe Emaús Europa Belgique Bosna i Hercegovina Danmark Deutschland España France Italia Nederland Norge Polska Portugal România Suisse Sverige Suomi United Kingdom Aujourd'hui, le prix moyen devrait être: 2 à 3 € / m3 pour le service géré par le service public (plus le réseau est petit, moins élevé est le prix) 3 à 4 €/ m3 pour le service privé. La distribution du prix est, en moyenne, la suivante: 45% des coûts correspondent à l'eau - 35% des coûts correspondent à l'assainissement / dépuration - 20% de redevance/taxe. La tendance est d'avoir une incidence croissante du coût de la purification du produit et de la dépuration. Une analyse des coûts fixes des entreprises privées a montré que souvent ceux-ci sont repartis de façon incorrecte. En particulier, nous avons noté que les coûts pour la gestion administrative des bâtiments et du personnel sont nettement surdimensionnés. Une part devient croissante : celle des frais financiers. En fait, le reversement de la part du prix de compétence des organismes publics est fait avec de nombreux mois de retard, ce qui donne la capacité aux entreprises privées de traiter massivement des liquidités pour les investissements et la création de produits financiers. Un autre élément à contrôler est l'entretien des réseaux de distribution. Une partie des fonds devrait être allouée à l'entretien courant des installations, mais les entreprises privées n'effectuent pas ce travail complètement (il est estimé que seulement 30% de la part du coût de l'entretien est réellement utilisée). Cela implique que quand des dommages se produiront, ils seront supportés par la collectivité (le propriétaire de l'infrastructure) sous forme de maintenance extraordinaire et les usagers qui devront payer 2 fois le coût de la maintenance. Cela devient un sérieux obstacle pour le retour au service public car les gérants se verraient dans l’impossibilité de proposer des prix plus bas et ils devraient obtenir des fonds nécessaires pour réparer les infrastructures. 6. Quelles mesures peut-on mettre en œuvre pour changer la situation? Nous devons consommer moins et consommer mieux. Sur un plan personnel, les solutions techniques utilisées pour consommer moins sont connues depuis un certain temps. La plus grande résistance est culturelle, et nous ne pouvons pas espérer que les sociétés privées s'engagent à la désamorcer, puisqu’elles ont intérêt à la consolider. Économiser l'eau conduit à une baisse des profits, donc à une hausse des prix. Le travail à réaliser est d'abord sur le plan culturel par la sensibilisation des populations et en particulier des jeunes qui seront appelés à vivre avec les problèmes et les conflits résultants de la rareté de l'eau. Nous devons nous battre contre la Emmaüs Europe - 6 au 9 avril 2009, Montreuil. France privatisation des services. Nous ne pouvons pas laisser un droit lié à la vie soumis au profit et lois du marché. En tant qu’utilisateurs / consommateurs / citoyens, le travail le plus facile à effectuer est celui de soutenir les groupes de défense de l’environnement, les associations de défense des consommateurs et les associations de résistance à la privatisation. Nous devons être attentifs et vigilants au respect des règles et de l'éthique du service et nous pouvons le faire en posant des questions aux sociétés de gestion sur les budgets, sur la répartition des ressources et sur les coûts de gestion. Plus difficile est d'arriver au niveau du contrôle politique des comités de bassin, où la représentation de la citoyenneté devient progressivement plus faible en faveur des partis politiques et des lobbies privés. Il est toujours indispensable de continuer à faire pression sur les hommes politiques, au niveau local et au niveau européen. Il faut les Page 5 Emmaüs Europe Emmaus Europe Emaús Europa Belgique Bosna i Hercegovina Danmark Deutschland España France Italia Nederland Norge Polska Portugal România Suisse Sverige Suomi United Kingdom interpeller pour qu’ils reconnaissent et garantissent l'accès à l'eau comme un droit fondamental de l'homme et la possibilité de choisir le service public. 7. Le Lac Nokoué : un projet du Mouvement EMMAUS A la suite de l’Assemblée Mondiale d’Ouagadougou, Emmaus International a mis en œuvre ses travaux sur 5 thèmes prioritaires, dont le thème de l'eau. Le choix des thèmes est né comme une réflexion sur la philosophie du mouvement, où l'intervention se fait sur des actions concrètes, dans le travail de tous les jours. Nous avons choisi le Bénin et le projet du lac Nokoué car une demande est venue de groupes locaux qui se sont engagés à organiser et à gérer le processus. D’autre part, l’Etat béninois s’est engagé à ne privatiser ni l'eau ni la gestion du service. Nous avons commencé par une longue période d'étude et de mobilisation avant de passer aux étapes de concrétisations techniques. Un élément essentiel du programme Nokoué est la mobilisation citoyenne de la population locale, pas seulement pour l'accès à l'eau, mais aussi pour la gestion des processus (l'expérience montre qu'il est relativement facile de trouver des solutions techniques pour résoudre les problèmes d'accès aux ressources). Emmaüs International a pris en charge le projet comme un engagement du Mouvement, avec une vision internationale et une volonté de faire participer un large éventail de groupes, de personnes et d’acteurs. L'idée subjacente à ce projet est la même que celle qui anime nos communautés: rendre les personnes acteurs de leur vie dans tous ses aspects. D’où le soin quant aux choix techniques adoptés qui permettent l'utilisation des instruments connus et repérables sur place afin d'éviter n'importe quelle forme de dépendance externe. Le dernier point, mais qui ne doit pas être sous-estimé, réside sur le fait de démontrer que si l’on peut faire de bonnes choses au Bénin, les mêmes expériences peuvent se reproduire ailleurs. Si le Sud est en mesure de soutenir son propre droit, que peuvent faire les pays riches du Nord? Quelle parole politique peut-on mettre en avant ? En 2008, un comité de pilotage local et la construction des premiers puits ont eu lieu. En 2009, nous arriverons à terminer la construction des puits, le début des travaux pour 5 autres puits est à prévoir ainsi que la poursuite de l'éducation de la population locale. Le projet est soutenu par : l'autofinancement du Mouvement, qui est la partie prépondérante. Dans la phase actuelle près de 70 groupes Emmaus y participent; la demande de financement public (par exemple de l'Union européenne, toutefois, difficile à obtenir de par le caractère atypique du projet); la demande de financement privé (jusqu’à présent cette option n'a pas encore été exploitée. Emmaus International travaille sur un document -déontologique- sur la finance éthique et ses principes). L'autofinancement du projet et de la gestion du système est considéré comme fondamental pour agir contre l'exportation des formes de gestion privée, liées au profit, dans d'autres régions du monde. Emmaüs Europe - 6 au 9 avril 2009, Montreuil. France Page 6 Emmaüs Europe Emmaus Europe Emaús Europa Belgique Bosna i Hercegovina Danmark Deutschland España France Italia Nederland Norge Polska Portugal România Suisse Sverige Suomi United Kingdom 8. Des actions concrètes Quelques conseils pour économiser l'eau Machines à laver et lave vaisselle Choisir le cycle économique et éviter les « moyennes charges »: l'exploitation de la machine au maximum de charge peut économiser de l'eau et de l'énergie. Une pleine charge de vaisselle lavée à la machine nécessite moins d'eau par rapport qu’un lavage à la main. Pour laver la vaisselle à la main, recueillir la quantité d'eau nécessaire dans l’évier et laver avec ça seulement. Cela permettra de sauver plusieurs milliers de litres d’eau par an. Parmi les différents modèles sur le marché il y a des différences significatives en terme de consommation d'eau: de 16 à 23 litres pour le lave-vaisselle et de 50 à plus de 100 litres pour la machine à laver. L'hygiène personnelle Lorsque nous nous lavons les mains, les dents, les cheveux, ou nous nous rasons, ouvrir le robinet uniquement lorsque c’est nécessaire. Préférer une douche à un bain (un bain nécessite 150 litres d'eau, une douche à peu près un tiers). Le réducteur aérateur est un mélangeur d'eau qui s’installe au nez du robinet: en utilisant le principe de la turbulence, il mélange de l’air au débit d'eau et crée un jet léger et efficace. Un réducteur exige «seulement» 9 litres par minute pour la douche. Les réducteurs peuvent-être achetés dans une quincaillerie et montés soi-même. L'opération est simple et peu coûteuse et permet d'économiser plusieurs milliers de litres d'eau chaque année. Le jardin Emmaüs Europe - 6 au 9 avril 2009, Montreuil. France Le meilleur moment pour arroser les plantes n'est pas l'après-midi, lorsque le soleil est encore présent et que l'eau s'évapore, mais le soir quand le soleil s'est couché. Pour les terrasses et les jardins, choisir des systèmes d'irrigation modernes par micro-pluie programmable, qui peuvent fonctionner pendant la nuit lorsque la consommation est plus faible. Il y a aussi l'irrigation goutte à goutte qui peu à peu fait sortir l'eau sans dispersion pour un arrosage optimal. Pour les petits arrosages (les plantes, par exemple), utiliser l'eau qui servi pour le lavage des fruits et des légumes. Nettoyer les routes avec un balai plutôt qu’utiliser le tuyau d’arrosage. Maintenance Un robinet d'eau ou une chasse d'eau qui fuient ne sont pas à négliger : on peut arriver tranquillement à 100 litres d'eau perdus par jour. Une bonne maintenance ou une petite réparation fera économiser beaucoup d'eau. Une perte de 90 gouttes par minute correspond à environ 4000 litres par an. Pour vérifier s’il existe une fuite, lire le compteur de nuit avant de se coucher, ne pas ouvrir les robinets la nuit et vérifier le compteur le lendemain matin. Chasse d'eau 20% de la consommation domestique d'eau est due à l’utilisation de la chasse d'eau (10 litres à chaque fois) : utiliser des chasses d'eau "intelligentes" à double commande ou, mieux encore, avec un bouton qui permet d'interrompre la circulation de l’eau, ou bien encore les chasses d’eau à manivelle. Page 7 Emmaüs Europe Emmaus Europe Emaús Europa Belgique Bosna i Hercegovina Danmark Deutschland España France Italia Nederland Norge Polska Portugal România Suisse Sverige Suomi United Kingdom Voiture Trop souvent, nous nous préoccupons d’avoir une carrosserie étincelante de propreté au détriment du respect de l’eau potable. Penser que pour le lavage d’une voiture l'eau est utilisée pour une durée d’environ 30 minutes, avec une perte considérable d'environ 150 litres. Utiliser un seau plein (c'est le même exemple donné pour laver la vaisselle). Recyclage Recueillir l'eau de pluie dans des bassins, l'utiliser pour arroser les plantes plus tard. Quand l'eau du robinet coule jusqu'à ce qu'elle devienne chaude, la recueillir dans un bol: l'utiliser pour arroser, laver les bols, etc. Pour laver les fruits et les légumes, utiliser un bol, les laisser tremper toute la nuit et utiliser l'eau courante pour rincer seulement. L'eau recueillie dans le bol peut-être réutilisée. Quelles actions doit mener Emmaüs ? Des groupes de travail composés par les participants à cette formation ont travaillé le dernier jour de formation pour réfléchir aux actions concrètes que les groupes Emmaus peuvent mener aussi bien au niveau local qu’au niveau européen. Ci-dessous le résultat : Au niveau local Economiser l’eau Ne pas consommer de l’eau en bouteille S’informer pour mieux comprendre les enjeux politiques qui se trouvent derrière la gestion de la ressource eau. Notamment la problématique du partenariat public-privé dans la gestion de l’eau Sensibiliser le grand public à la problématique de l’eau, passer le message… Installer des chasses d’eau économiques. Elaborer un protocole ou un cahier des charges « Emmausien » avec des suggestions pour devenir eco-responsable. Au niveau européen Sensibiliser les groupes européens à la problématique de l’eau. Serait-il envisageable de passer le message dans les réunions de Régions pour le cas de la France ? Réaliser un répertoire sur les actions menées au sein des groupes en Europe liées à l’eau. Développer une parole politique à l’échelle européenne sur la question de l’eau. Allez, au travail ! Emmaüs Europe - 6 au 9 avril 2009, Montreuil. France Page 8