le compte-rendu de l`atelier MPR

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le compte-rendu de l`atelier MPR
Atelier Matières Premières Renouvelables lors de l’Assemblée Générale de
ValBiom du 24 avril 2013
« Le Coq vert » : une stratégie wallonne pour les produits biobasés axée sur les bioraffineries
Procès-verbal
Présents :
- Olivier Bastin, Almadius
- Bernard Bodson, Gembloux Agro-Bio Tech
- Jacques de Montpellier, administrateur ValBiom
- Guillaume de Moreau, administrateur ValBiom
- Patrick Gerin, Université catholique de Louvain
- Alain Germeau, Prayon
- Bénédicte Goffin, CERTECH
- Véronique Graff, GreenWin
- Alain Masure, FWA
- Bernard Mathieu, AWEX
- Claudia Toussaint, Prayon
- Olivier Ulrici, TWEED
- Chrystelle Verhoest, Laborelec
-
Jean-Luc Wertz, ValBiom
L’atelier a permis de faire le point sur l’état d’avancement du projet « Le Coq vert ». Ce projet a pour
objectif le développement d’une stratégie wallonne pour les produits biobasés, axée sur les
bioraffineries. L’atelier s’est organisé en trois parties. Après une présentation du projet « Le Coq
vert », Claudia Toussaint de la société Prayon a expliqué comment un leader de la chimie inorganique
devient porteur d’un projet de valorisation de biomasse lignocellulosique ; puis les participants ont
eu l’occasion d’échanger leur point de vue sur la thématique de la chimie verte en Wallonie.
1. Présentation du projet « Le Coq vert »
Le projet « Le Coq vert » résulte d’une initiative de ValBiom associé au pôle de compétitivité
GreenWin et à l’Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers (AWEX).
Véronique Graff (GreenWin), Bernard Mathieu (Awex) et Jean-Luc Wertz (ValBiom) ont détaillé ce
projet « Le Coq vert » qui vise à amplifier l’activité wallonne dans le secteur de la chimie verte avec à
la clé la génération d’emplois et la création de valeur ajoutée. Il s’agit de développer une stratégie
concrète pour identifier les projets de R&D, attirer les investisseurs avec une histoire cohérente,
envisager les politiques supplémentaires à mettre en place et communiquer notre ambition et nos
atouts sur la biomasse matière en Wallonie.
Le projet a déjà permis de rassembler des données dans quatre grands domaines :
1. Inventaire des ressources en biomasse tant forestière qu’agricole en Wallonie : des cartographies
des biomasses forestière et agricole montrant les ressources théoriquement disponibles ont été
dressées.
2. Cartographie des bioraffineries de 1ère et 2ème génération en Europe : le projet « le Coq vert » a
relevé, pour la 1ère génération 30 bioraffineries commerciales et pour la 2ème génération 16
bioraffineries allant du stade commercial ou en construction au stade démonstration ou pilote ; de
plus il existe quelques bioraffineries hybrides à différent stades de développement.
3. Inventaire de compétences industrielles et académiques en Wallonie : une quarantaine d’acteurs
wallons ont été identifiés dans la chimie biobasée. Le secteur de l’économie biobasée en Wallonie est
encore très fragmenté et embryonnaire.
4. Revue des plateformes technologiques de conversion de la biomasse en bioénergie et en produits
biobasés
Sur la base des données collectées et d’une matrice SWOT effectuée pour les produits biobasés en
Wallonie, une démarche est proposée pour les choix technologiques d’une future bioraffinerie en
Wallonie. Les cinq paramètres suivants sont à définir, ils sont présentés en partant de l’amont vers
l’aval :
- le type de matières premières renouvelables
- le type de plateforme (biochimique ou thermochimique)
- le type de prétraitement de la biomasse
- le type de produits (énergie ou produits biobasés)
- les molécules à produire
La stratégie suggérée est axée (1) sur les produits biobasés dont la valeur ajoutée est généralement
supérieure à celle des biocarburants, (2) la voie biochimique qui utilise des biocatalyseurs (enzymes,
microorganismes), (3) l’explosion à la vapeur comme prétraitement, (4) la biomasse lignocellulosique
telle que déchets et résidus forestiers, agricoles et municipaux sans exclure certains coproduits
industriels ; (5) des molécules produites appartenant aux familles des lignines et de leurs dérivés
(notamment les benzène, toluène, xylène) ainsi qu’aux familles des sucres et de leurs dérivés issus
des hémicelluloses et de la cellulose.
2. Présentation de Prayon
L’exposé de Claudia Toussaint de Prayon fut structuré en cinq parties : le groupe Prayon, ses
produits, ses technologies et équipements, sa stratégie d’innovation et son projet de valorisation de
la biomasse cellulosique.
3. Echange entre tous les participants
Pour ouvrir le débat, un questionnaire suggère une approche opportuniste à court terme ainsi
qu’une approche visionnaire à plus long terme pour le développement d’une unité de bioraffinage de
deuxième génération dédiée à la biomasse matière. Les participants à l’atelier estiment que ces deux
démarches doivent coexister. De plus, une démarche opportuniste n’est pas nécessairement
associée à du court terme. Il existe des opportunités à court et à plus long terme.
La stratégie proposée pour une bioraffinerie en Wallonie est intéressante mais elle ne constitue pas
la seule piste possible. La voie de la thermochimie par exemple ne doit pas être écartée. Enfin, la
disponibilité en biomasse sera toujours limitée en Wallonie. Les besoins alimentaires devront
toujours être satisfaits en premier. Dans ce contexte, l’extraction de biomolécules à haute valeur
ajoutée permettrait de renvoyer une fraction importante de biomasse vers le circuit alimentaire. La
question du retour au sol est également évoquée ; la fertilité des sols doit être préservée avec un
retour de matière organique au champ.
En conclusion, il est important de mener une réflexion globale pour dynamiser le secteur de la chimie
verte en Wallonie. La stratégie wallonne pour les produits biobasés axée sur les bioraffineries doit
tenir compte des ressources en biomasse limitées et trouver des niches de valorisation qui ne sont
pas basées sur le volume.
Bénédicte Goffin et Jean-Luc Wertz