Tourisme balnéaire dans la région Tanger
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Tourisme balnéaire dans la région Tanger
Tourisme balnéaire dans la région TangerTétouan Présentation de la zone : La région de Tanger-Tétouan comprend, selon le nouveau découpage les provinces de Tétouan, Larache et Chefchaouen (Wilaya de Tétouan), la Province de Fahs-Anjra et les Préfectures de Tanger-Asilah (Wilaya de Tanger) et de M’diq-Fnideq et couvre 97 communes dont 10 urbaines. Elle compte 2.460.220 habitants, et enregistre une densité de 213 habitants/Km². C’est une région à prédominance urbaine, le taux d’urbanisation y est de 58,24%. La population de la région est relativement jeune, 31,2%, a moins de 15 ans par contre les adultes en âge d’activité représentent près de 67 %. La population féminine présente 49.85%. La région de Tanger-Tétouan s’étend au Nord du Royaume sur une superficie de 11.570 Km². Elle est délimitée par la Méditerranée au Nord, l’océan atlantique à l’Ouest, la région de TazaAl Hoceima-Taounate à l’Est et la région de Gharb-Chrarda-Beni Hssen au Sud. Elle est caractérisée par un climat de type méditerranéen à influence océanique, avec des températures qui restent clémentes en hiver, douces en été, aussi bien sur les côtes qu’en altitude. Elles varient entre 14°C et 26°C avec un minimum en Janvier et un maximum en Août. Du point de vue hydrographique, la région est drainée par de nombreux cours d’eau qui, à leur embouchure, forment des vallées très étroites, à l’exception de celles du Loukkos, de Martil et d’Oued Laou. La région Tanger-Tétouan dispose de plusieurs atouts qui en font une destination privilégiée du tourisme, notamment le tourisme balnéaire grâce à sa double façade maritime de 375 km, sa proximité de l’Europe (14 km), des réseaux de communication en continuel développement, ainsi qu’un extraordinaire contraste de paysages à couper le souffle avec des structures touristiques qui se sont diversifiées ces dernières années surtout concernant le tourisme balnéaire qui s’est vu relancé par de grands chantiers pour assurer l'équipement et l'infrastructure. Ressources et potentialités touristiques de la région : L’espace maritime de la région présente des paysages d’une grande diversité : La côte tétouanaise est dominée par de grandes ouvertures sableuses, de Sebta au Cap Mazari, s’étale une plage de sable interrompue par le promontoire de Cabo Negro. Plus loin, le contact franc de la mer avec la montagne, dessine une côte à falaises parsemée de petites criques à sable et galets. Le détroit est dominé par des falaises gréseuses et la présence de baie à l’embouchure des oueds. La côte atlantique quant à elle est basse et rectiligne, elle s’étend sur des kilomètres. Les premières falaises apparaissent au sud d’Assilah. Ainsi par ses deux façades maritimes, la région Tanger-Tétouan jouit d’une position géographique privilégiée offrant de nombreuses possibilités d’exploitation touristique de ses côtes et sites balnéaires. Bien qu’elle constitue le deuxième pôle industriel au Maroc, la région de Tanger-Tétouan demeure une cité touristique par excellence. Elle propose à son hôte un large éventail de lieux et de sites à visiter, que ce soit sur la mer, à la forêt ou encore à la montagne, elle est en mesure de satisfaire tous les goûts et les besoins des touristes. Son long littoral étalé sur deux façades maritimes, ses sites balnéaires, ses plages diversifiées, ses ports de plaisance, son climat méditerranéen, sa diversité culturelle, ses infrastructures appropriées en matière de transport et d'hébergement et l’ensemble des avantages et des mesures étatiques encourageant l’investissement touristique. Avec 260 hôtels d’une capacité litière totale de 18.819 lits, dont 12.900 lits concentrés dans les 66 hôtels classés, la région de Tanger-Tétouan dispose de 16,8% des établissements hôteliers nationaux, toute catégorie confondue, et de 14,7% de la capacité hôtelière du pays. Pour le balnéaire, c'est un large dispositif qui est déployé dans toute la région, depuis la station Port Lixus à proximité de Larache jusqu'au littoral de Fnideq- M'diq. Projet Cap Spartel, Tinja, Haoura, Ghandouri…c'est un tout autre visage que devrait offrir la côte d'ici quelques années. L’élévation du tourisme au rang de secteur économique prioritaire, et les diverses mutations des comportements socio-économiques au cours de ces deux dernières décennies, se sont traduites par un déferlement de la demande nationale sur le produit balnéaire, entraînant la prolifération des campings sous équipés et la multiplication des projets de promotion touristique et immobilière, notamment dans les espaces localisés à la périphérie des grandes agglomérations littorales. En 1965, cinq zones à aménager en priorité, dont trois sur la Méditerranée (Tanger, Tétouan et Al Hoceima) ont été définies. Mais cette période d’euphorie (1965-1972) qui a donné naissance à la première génération d’unités touristiques notamment à Tétouan était suivie d’une période d’une dizaine d’années d’accalmie. Il fallait attendre les années 80 pour l’apparition de plusieurs projets touristiques qui se sont transformés en simples opérations immobilières. Il faut par ailleurs signaler que la partie occidentale concentre plus de 80% de la capacité totale du littoral méditerranéen. Cette nouvelle dynamique nécessite toutefois un réel effort d’adaptation pour permettre au tourisme de remplir sa fonction de locomotive de développement et de désenclavement de l’ensemble de la zone. Le Centre régional de l’investissement (CRI) de la région de Tanger-Tétouan a constaté qu’au cours de l’année 2006, les projets touristiques présentent 75 % du total des investissements de la région, totalisant ainsi en chiffres une somme globale de 20 milliards de DH d’investissement. Ce dernier chiffre est en hausse de plus de 325% par rapport aux résultats affichés en 2005, ce qui exprime une révolution touristique bel et bien vigoureuse.la région Tanger-Tétouan, qui aspire à devenir la première destination balnéaire dans les huit prochaines années, les investissements annoncés dans le secteur en 2006 s’élèvent à 32 milliards de dirhams. Des investissements qui couvrent des projets touristiques et résidentiels qui s’étendent sur une superficie totale de 2.000 ha. La ville et sa région ambitionnent ainsi de préparer une offre dépassant les 45.000 lits dans les dix prochaines années, ce qui revient à tripler l’offre actuelle sur toute la région. Une offre qui lui permettra d’héberger plus de 2 millions de touristes vers 2015, soit 7 millions de nuitées. La région de Tanger-Tétouan est devenue particulièrement attractive pour de grands investisseurs des pays du Golfe qui y ont engagé d’énormes projets durant les derniers mois. La région a diversifié son offre touristique en s’orientant vers la thalasso et ses variantes, spa et thermalisme qui sont une véritable option pour les hôteliers de la région. En fait, de projet en projet, de chantier en chantier, on remarque que Tanger-Tétouan se dote de tous les moyens pour être une direction touristique « 5 étoiles » et une destination balnéaire à la hauteur de ses ambitions et ses rêves. Au total, la région Tanger-Tétouan ambitionne, à l’horizon 2015, 1,9 million d’arrivées dans les hôtels classés, contre 500 000 actuellement, 5,4 millions de nuitées touristiques et une capacité additionnelle de 33.000 lits, dont 24.000 sont en cours de construction. Peu équipée encore en résidences de tourisme, la région met aussi l’accent sur ce genre d’installations : 15.000 logements de ce type sont proposés. En 2005, le nombre de touristes enregistrés dans les hôtels classés de Tanger uniquement s'est élevé à 365 901 pour un total de 720 752 nuitées. Il y a donc du chemin à parcourir. Principaux dysfonctionnements : contraintes et perspectives : Les opérations d’aménagements touristiques constituent un facteur essentiel à la base de la diffusion du phénomène urbain et le glissement de ce dernier vers le littoral. Les facteurs de dégradation sont multiples, parmi lesquels nous pouvons citer : Les eaux usées émanant des opérations immobilières et touristiques et véhiculées vers les cours des oueds avoisinants ou directement déversées en mer. Ces projets d’investissements utilisent, en matière de construction, le sable de mer pour lequel l’usage est devenu une tradition dans cette région du Nord marocain, malgré les appels des autorités pour la consommation de sable de concassage qui représente en lui-même un matériau de substitution de meilleure qualité. Les prélèvements excessifs du sable constituent une cause majeure de l'érosion côtière; l’une des conséquences alarmantes est celle de la disparition de la plage d’Azla, où les extractions de sable ont conduit à l’avancée des balancements des marées vers le front de la route. Cependant, cette érosion ne concerne pas uniquement les plages et les dunes côtières mais également l’arrière-pays de ces zones, ce qui ne peut qu’avoir un impact négatif sur l’environnement littoral et marin. En effet, le bassin versant de Martil (107 km² de superficie) perd chaque année pas moins de 2.500 t/km² de ses sols à cause de l’érosion. La proximité des milieux estuariens constitue aussi une menace pour la salubrité du littoral en général et les plages fréquentées par les estivants en particulier. Ainsi plusieurs cours d’eau et oueds drainent les eaux qui sont souvent contaminées par les charges polluantes provenant des rejets domestiques ou industriels, sans aucun traitement préalable. Les caractéristiques climatiques défavorables de certaines zones de l’aire d’étude spécialement Tanger (forte saisonnabilité, région ventée, fraîcheur marquée, fortes houles…) sont un facteur limitant pour le développement du tourisme balnéaire. Conclusion : Ces dernières décennies, l’image de la région est devenue floue et moins attirante pour les touristes. C’est une destination qui souffre d’une absence de positionnement clair sur les marchés touristiques national et international. Le potentiel est important et a donné lieu à un développement de stations presque exclusivement tournées vers une attraction axée sur le soleil. Le fonctionnement qui en a résulté est extrêmement saisonnier, certaines installations ne marchent que 3 mois sur 12 ; La diversité des côtes peut autoriser à d’autres produits moins massifs dans leur attraction mais pouvant mieux fonctionner une grande partie de l’année ; Les stations des années 60 nécessitent une remise au goût du jour à travers des actions de requalification qui en feraient des espaces de fréquentation dotés des équipements d’animation et de récréation à même d’entretenir une utilisation plus étalée dans le temps ; Les développements touristiques antérieurs ont visé principalement la demande internationale ou nationale fortunée. Les besoins sont énormes en matière de tourisme social à un moment où on assiste à une forte croissance des loisirs parmi des couches étendues de population urbaine ; De nombreuses utilisations liées à la mer sont encore embryonnaires et peuvent alimenter quelques créneaux : plaisance, croisière, thalassothérapie…