chronologie et genre du roman

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chronologie et genre du roman
Chronologie : la chronologie dans le roman est très floue, une seule date est donnée : 1899 qui désigne un
moment de la jeunesse de la mère. On peut cependant retracer la durée des événements grâce aux
nombreuses analepses du roman :
Mort du père
Durant deux ans
Leçons de français données par la
mère
Deux ans après
Engagement de la mère à l’EdenCinéma
Demande de la mère pour l’achat
d’une concession
La mère verse l’argent
Elle obtient une concession,
s’installe dans la plaine et prend le
caporal à son service
Piste davantage fréquentée par les
chasseurs
Effondrement des barrages ; la
mère attend de pouvoir
hypothéquer cinq hectares ;
Joseph chasse avec Agosti ; il a
une relation avec Carmen
Inspection du cadastre
Dix ans après
Un an après
Un an après
Deux ans après
Deux ans après (ou trois
ans)
Une semaine après
l’effondrement
Deux ans après
Un mois environ après
Le lendemain
Quelques jours après
Cinq ou sept jours après
Trois jours après
Un mois après
Trois semaines après
Deux jours après
Huit jours après
Eléments autobiographiques
Mort du père en 1921, Marguerite a sept
ans. Comme le père et la mère de Suzanne,
ses parents sont enseignants et sont venus
s’installer en Indochine, attirés par une vie
qu’ils espéraient plus facile
La mère de M. Duras donne des cours de
français en dehors des heures de classe
(elle est restée institutrice)
Mme Donnadieu a probablement travaillé
comme pianiste à l’Eden-Cinéma
1928 : Mme Donnadieu obtient une
concession, à quatre-vingts kilomètres de
Kampot
Les barrages construits pour abriter la
concession de la mer s’effondrent les uns
après les autres
DÉBUT DU ROMAN
Mort du cheval ; rencontre avec M. 1929 : rencontre avec l’amant chinois
Jo
Rupture avec M. Jo
Départ pour la ville
Joseph disparaît
Rencontre de Barner
Réapparition de Joseph ; retour
dans la plaine
Lina vient chercher Joseph
Suzanne retrouve Agosti
Arrivée d’une lettre de Joseph
Mort de la mère ; départ des
enfants
➜ en somme, l’action du roman ne couvre que quelques mois mais l’histoire racontée par les analepses
remonte à une vingtaine d’années auparavant.
➜ autres éléments autobiographiques que l’on retrouve dans Un Barrage contre le Pacifique
Marguerite Duras a eu deux frères : Pierre, l’aîné, violent, voyou qui martyrisait le petit frère, Paulo. En
Joseph, il y a la brutalité de Pierre mais aussi l’affection que portait Marguerite à son petit frère.
Comme dans la réalité, les jeux sont présents entre les deux enfants.
La mère : la mère de Marguerite était une femme violente, comme la mère de Suzanne.
Les relations des frères de Marguerite Duras avec son amant chinois sont comparables à celles de
Joseph avec M. Jo : ils profitent des repas offerts par l’amant avec grossièreté et sans reconnaissance.
L’âge de Suzanne est sensiblement le même que celui de M. Duras au moment de la rencontre avec
l’amant chinois : Marguerite a 15 ans, Suzanne 17.
L’épisode de la femme recueillie par la mère de Suzanne et dont l’enfant meurt est tiré de la réalité : la
mère de M. Duras avait recueillie une mendiante et son enfant, celui-ci est mort trois jours après.
➜ c’est bien donc un roman autobiographique puisque l’auteur s’inspire d’événements qu’elle a réellement
vécus pour les transposer dans sa fiction
Roman d’apprentissage : Joseph et Suzanne vont au cours du roman s’émanciper de l’autorité maternelle. La
mort de la mère symbolise ce passage. Au fil du roman, ils passent de l’adolescence à l’âge adulte : relations
amoureuses, autonomie.
Roman à thèse : c’est un livre contre le colonialisme, écrit durant la guerre d’Indochine (1946-1954).
Plusieurs passages dénoncent l’exploitation des colonisés : les nombreux passages sur les enfants (c’est
d’ailleurs sur eux que s’achève le roman : « Mais les enfants étaient partis en même temps que le soleil. On
entendait leurs doux piaillements sortir des cases »), celui sur la vie du caporal et notamment le récit de la
construction de la piste. La description de la ville montre l’inégalité de la société coloniale et le sort des
indigènes. Les malheurs de la mère sont dus directement à la corruption et à la malhonnêteté des
fonctionnaires coloniaux qui abusent de la naïveté des blancs les plus pauvres et les plus démunis.