MOT D`OUVERTURE ET PROPOSITIONS DE POSTES CANADA

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MOT D`OUVERTURE ET PROPOSITIONS DE POSTES CANADA
MOT D’OUVERTURE ET PROPOSITIONS DE POSTES CANADA
Négociations des FFRS de 2015
Le 27 janvier 2016
Introduction
La convention collective entre la Société canadienne des postes et les
factrices et facteurs ruraux et suburbains représentés par le Syndicat des
travailleurs et travailleuses des postes a pris fin le 31 décembre 2015. Tandis
que les parties se préparent à négocier une nouvelle convention collective,
Postes Canada désire vivement donner un ton positif fondé sur les faits, la
compréhension et le respect. À cette fin, les membres des FFRS doivent
savoir dès le départ que Postes Canada a l’intention d’améliorer leurs
conditions d’emploi. Évidemment, toute amélioration sera déterminée par
l’abordabilité et la nécessité pour Postes Canada de maintenir une convention
collective concurrentielle et flexible. Pour que la Société soit financièrement
autonome, elle doit être en mesure de s’adapter rapidement au marché en
constante évolution. Autrement, les affaires et ce sur quoi comptent les
employés seront compromis. Seule la viabilité de Postes Canada peut lui
permettre d’assurer des emplois, des salaires et des avantages sociaux tout
en finançant le régime de retraite. Notre mandat est d’être financièrement
autonome et d’offrir un service postal abordable et universel à tous les
Canadiens. Nous respecterons cette obligation. Cela dit, nous sommes
convaincus que nous pouvons améliorer les conditions d’emploi des membres
des FFRS.
Notre défi fondamental au chapitre des affaires
Une compréhension commune de l’état actuel de nos affaires est vitale pour
réaliser des progrès à la table de négociation. Les faits sont clairs. Les
volumes de Courrier transactionnel, notre principal secteur d’activité qui a
toujours été une source importante de revenus, ont baissé depuis les
huit dernières années, tandis que le nombre d’adresses que nous desservons
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augmente d’année en année, ce qui accroît nos coûts d’exploitation. La
diminution du nombre d’envois et l’augmentation du nombre d’adresses ne
constituent pas une formule gagnante.
Nous œuvrons dans trois secteurs d’activité – le Courrier transactionnel, les
Colis et le Marketing direct, mais seulement deux peuvent prendre de
l’expansion. Notre secteur Colis a connu une croissance, mais les volumes du
secteur Marketing direct ont diminué au cours des dernières années. Ces
deux secteurs réunis comptaient pour près de 44 % de notre revenu en
2014, ou 2,7 milliards de dollars. Et même si ces deux secteurs d’activité
peuvent se développer, ils font partie de marchés hautement concurrentiels
et dynamiques qui requièrent un effectif et un milieu de travail souples.
L’époque du monopole est révolue pour Postes Canada, et l’une de nos
principales préoccupations aujourd’hui est de savoir comment aligner notre
modèle de rémunération pour composer avec l’évolution de notre milieu de
travail tout en contrôlant les coûts. Ce sera notre objectif.
Au cours des dernières années, les revenus ont été relativement stables,
essentiellement grâce à la tarification. Si ce n’avait été des augmentations
tarifaires, notre situation aurait été bien pire vu la baisse des volumes du
service Poste-lettres. Les prix ont augmenté dans tous les secteurs d’activité
au cours des cinq dernières années :
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47 % pour le tarif de base des lettres;

18 % pour le service Colis standard;

14 % pour le tarif Médiaposte avec adresse, maintenant appelé Courrier
personnalisé.
Il n’est pas viable de s’en remettre autant aux majorations tarifaires. Nous
ne pouvons compter sur les augmentations tarifaires pour assurer notre
avenir. Au total, les tarifs et la gamme de produits du secteur Courrier
transactionnel ont représenté 600 millions de dollars en revenus
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supplémentaires de 2010 à 2014. Toutefois, ces gains ont été annulés par les
pertes de 600 millions de dollars entraînées par la diminution du volume de
ce type de courrier. Par ailleurs, le nombre de colis est passé de 143 millions
en 2010 à 165 millions en 2014, ce qui s’est traduit par une hausse des
revenus de quelque 250 millions de dollars. Cela a permis aux revenus
globaux d’augmenter de près de 5 % durant cette période (ou en moyenne
1 % par année). Pendant cette même période, le taux d’inflation a augmenté
de 9 %.
Les possibilités requièrent de la flexibilité
En outre, même si le marché des colis nous offre d’importantes possibilités
d’affaires, il présente également des défis uniques. Il faut tenir compte, entre
autres, du fait que de nouvelles technologies modifient les modèles
commerciaux à jamais. Le marché des colis, qui se chiffre à plusieurs
milliards de dollars, est stimulé par la croissance rapide du magasinage en
ligne, et cela attire de nouveaux concurrents dans le processus de livraison, y
compris de jeunes entreprises axées sur la technologie. Pendant ce temps,
certains de nos clients mettent déjà à l’essai la prestation de services de
livraison directement au client. Pour survivre et prospérer dans ce marché,
Postes Canada doit maintenir une convention collective des FFRS qui appuie
une organisation souple.
Les résultats financiers montrent qu’il y a beaucoup de travail à faire. Mais il
y a de l’espoir. Selon nous, le Marketing direct est l’un des secteurs d’activité
qui a le plus de potentiel. Pour chaque dollar que Postes Canada encaisse,
environ 20 cents viennent du courrier de marketing. Il s’agit donc d’un atout
important pour tout ce qui compte pour les employés : une entreprise viable
et un régime de retraite sain. Mais pour faire croître ce secteur comme il le
faut, nous devrons préserver la flexibilité en ce qui concerne la taille, le
paiement par article et le délai de livraison.
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Par conséquent, même s’il y a des possibilités dans les secteurs d’activité
Colis et Marketing direct, chaque gain dépendra d’un certain nombre de
facteurs. Un effort d’équipe intégré, une tarification concurrentielle et un
service à la clientèle de qualité supérieure seront particulièrement
importants. La Société et ses employés doivent harmoniser leurs stratégies
pour améliorer les résultats dans ces marchés.
Modèle de rémunération et principes de négociation
Le secteur Colis a connu une croissance importante depuis la création de
notre modèle de rémunération actuel. Cette croissance, combinée au déclin
des volumes Poste-lettres, a modifié le travail quotidien des membres des
FFRS. Nous devons tenir compte de cette réalité tout en permettant à nos
employés de profiter des fruits de notre croissance.
Nous devons nous assurer que la convention collective des FFRS conclue
entre Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des
postes permet de soutenir la croissance des affaires dans les secteurs Colis
et Marketing direct. Nous souhaitons préserver des conditions d’emploi
équitables pour les employés tout en optimisant la productivité. Nous voulons
que chaque employé profite du succès commercial de la Société. Par
conséquent, nos propositions soutiendront quatre principes fondamentaux :
1. des coûts concurrentiels;
2. un maintien d’une certaine flexibilité pour gérer un environnement
concurrentiel où les priorités et les initiatives peuvent changer
rapidement;
3. des conditions d’emploi qui tiennent compte de nos réalités
financières;
4. une rémunération qui mesurera la diversité des activités réalisées
par les factrices et facteurs ruraux et suburbains et qui permettra
aux employés de tirer profit des fruits de la croissance de
l’entreprise.
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Voici une liste de questions que Postes Canada aimerait aborder durant la
négociation collective :
1. Le modèle de rémunération actuel axé sur les activités (annexe A) est
fondé sur le type de point de remise. Postes Canada aimerait examiner les
résultats de l’étude de la lettre 3 de la convention entre la SCP et le STTP et
discuter des changements à apporter au modèle de rémunération actuel axé
sur les activités (annexe A) pour mieux appuyer nos trois secteurs d’activité
– Courrier transactionnel, Colis et Marketing direct.
2. La sécurité d’un régime de retraite dépend entièrement de la santé
financière du répondant. Postes Canada est le répondant de votre régime de
retraite. Nous sommes en train de transformer notre entreprise afin de lui
permettre d’affronter la concurrence, de se développer et d’assumer ses
obligations envers les participants au régime. Pour protéger un régime de
retraite, il importe de l’évaluer en tenant compte de certains facteurs
externes. Parmi les éléments à prendre en considération, mentionnons les
suivants :
 L’espérance de vie – Les retraités vivent plus longtemps.
 Les taux d’intérêt bas et la volatilité du marché.
 L’importance du régime par rapport à la capacité de payer du
répondant.
 Les régimes de retraite ont été créés il y a des décennies alors
que les conditions étaient différentes.
La Société sait que le régime de retraite est important pour nos employés et
leurs familles. C’est pourquoi nous devons trouver des solutions pour que le
régime soit viable pendant des dizaines d’années. Pour ce faire, nous devrons
trouver un équilibre entre la viabilité à long terme et les droits à pension.
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3. L’avenir de Postes Canada repose sur des marchés concurrentiels; par
conséquent, nous devons nous assurer que nos employés bénéficient de
conditions d’emploi concurrentielles. Les quelques propositions visant à
traiter de notre structure de coûts de la main-d’œuvre incluront, sans s’y
limiter, les éléments suivants : changements apportés aux congés pour
raisons personnelles, changements aux avantages (prestations et taux de
cotisation).
4. Par ailleurs, l’utilisation de la géolocalisation (GPS) est essentielle à nos
activités de commerce électronique, puisqu’elle concerne le suivi des envois.
Nos concurrents se servent déjà de cette technologie et le fait que nous ne
puissions en faire autant constituerait un désavantage important. Nous ne
pouvons risquer de perdre ces clients. De nos jours, l’utilisation des
technologies de suivi des envois constitue une condition d’entrée sur le
marché des colis. Les clients veulent savoir où se trouvent leurs colis et le
GPS (ou les technologies du même type) est un moyen incontournable pour
leur offrir cette visibilité.
5. Afin de poursuivre ses efforts visant à améliorer le maintien de son effectif
sur appel, Postes Canada proposera des changements à son programme de
formation auprès des pairs.
6. Le libellé actuel du contrat, qui suscite la mise en œuvre d’une
réorganisation, ne donne pas assez de latitude à Postes Canada pour lui
permettre de gérer les itinéraires axés sur la croissance et rajuster les
itinéraires au besoin. Par conséquent, Postes Canada discutera du libellé de
la réorganisation dans l’intention de modifier cet objet.
7. La Société proposera des rajustements à l’article 15 « Congé annuel »
pour améliorer la couverture des itinéraires durant les périodes de pointe et
favoriser l’efficacité du service tout en offrant de la souplesse aux employés
relativement à leur choix de vacances.
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8. Postes Canada discutera des possibilités d’améliorer la couverture des
itinéraires en cas d’absence au moyen de modifications de la clause 13.03
« Travail supplémentaire », afin d’offrir une rémunération plus importante
aux membres des FFRS titulaires d’itinéraires qui se portent volontaire pour
couvrir les tâches de tri ou de livraison sur un autre itinéraire.
9. Un examen des pratiques de dotation en vue de réduire le nombre de
mesures de dotation subséquentes nécessaires lorsque le poste d’un membre
des FFRS devient disponible.
10. Autres questions « non litigieuses », points d’ordre administratif et
préclusion – La Société entend présenter bientôt une liste regroupant
d’autres questions à aborder ainsi qu’un avis précisant les pratiques qu’elle
souhaite voir prendre fin.
Conclusion
La Société a hâte de travailler avec le STTP en vue d’améliorer la convention
collective pour les membres des FFRS. Nous voulons trouver des solutions
qui sont avantageuses pour les employés et la Société. Cependant, si notre
entreprise voit ses activités commerciales menacées ou influencées
négativement par des moyens de pression ou des arrêts de travail, ou encore
si le contexte commercial change au cours des négociations, nous nous
réservons le droit de recourir à d’autres solutions afin de résoudre les
questions qui seront soulevées. Enfin, bien que nous soyons disposés à
approuver provisoirement des solutions à des problèmes individuels, les
mesures proposées n’auront pas de portée générale tant qu’une entente de
principe visant un règlement global n’aura pas été conclue.
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