Cerise de conserve - Chambre d`Agriculture du Gard

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Cerise de conserve - Chambre d`Agriculture du Gard
Fiche Technique
Production Développée en Languedoc-Roussillon
Filière Arboriculture
Septembre 2008
Cerise de conserve
Rédigée par :
Marie-Noëlle BERGER
Chambre d’Agriculture du Gard
Définition
Les différentes sortes de cerises de
conserve (source Comité Economique
du Bigarreau d’Industrie / CEBI)
Le secteur de la cerise d’industrie
comporte 2 produits ayant chacun leurs
spécifications et leurs destinations :
La cerise douce
La plus grande partie des ces cerises est
destinée à la consommation en frais.
Mais une partie des volumes, difficile à
évaluer, est transformée. Ses débouchés
industriels sont la fabrication de cerises
conservées provisoirement (semi-produit
en saumure pour la fabrication de cerises
confites), les cerises confites, les cerises
à l’alcool, au sirop ou au naturel.
La cerise acide
La quasi-totalité de ces cerises est
destinée à l’industrie. Ses principaux
débouchés sont la fabrication de cerises
surgelées, les jus et concentrés, les
cerises à l’alcool et appertisées et les
confitures.
Les cerises douces et acides se trouvent
en concurrence sur le secteur des fruits
au sirop et au naturel.
Potentiel des marchés
Production
Principaux
marchés
et
pays
producteurs
L’Allemagne
reste
le
principal
exportateur et importateur de produits
transformés à base de cerise. Cependant
le maintien de ses positions se fait par
une baisse des prix importante.
Production, à retenir...
Principales zones de production :
Cerise douce : Italie, Espagne, France, Bulgarie,
Roumanie, Turquie, Iran, la côte Ouest des EtatsUnis.
Cerise acide : Allemagne, Pologne, Hongrie, Etat
du Michigan aux Etats-Unis
Régions productrices en France :
- Rhône Alpes
- PACA
- Languedoc-Roussillon
Le marché anglais des cerises
confites se maintient et réussit à
absorber des quantités de cerises
grecques qui semblent se situer sur un
autre créneau qualitatif que les fruits
confits des fournisseurs traditionnels.
En Espagne, la raréfaction de la
matière première agricole et la non
mécanisation entraîne une progression
de prix de vente et des pertes de parts
de marché tant en fruits au sirop qu’en
fruits confits.
Sur le marché français en 2006, la
baisse des fabrications françaises de
bigarreaux au sirop continue. Les
exportations
de
fruits
confits
se
redressent légèrement.
Les
cerises
confites
grecques
commencent à apparaître sur le marché
français.
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
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Partie 2 : Fiche Cerise de conserve
La filière bigarreau d’industrie en
France (source CEBI) :
Le potentiel moyen de production
français est de 13 000 à 14 000 tonnes
contrôlées à 95% par 10 Organisations
de producteurs reconnues, soit 2 500
producteurs concernés et 2 000 ha de
vergers.
La répartition de la production par région
est la suivante :
PACA : 85% de la production
française
Languedoc-Roussillon : 14%
Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées : 1%
de la production française
Les fabricants de cerises confites :
Deux confiseurs disposant de trois unités
de fabrication, situées en Vaucluse, qui
absorbent 85% de la récolte.
Les fabricants de cerises douces au
sirop :
Quatre conserveries qui absorbent 11%
de la récolte, sont situées en PACA, en
Languedoc-Roussillon et en Lorraine.
commercialisation de fruits destinés au
marché de l’industrie.
Chaque Organisation de Producteurs a
un contrat d’exclusivité avec une
industrie de transformation qui est
l’acheteur privilégié de la coopérative.
La cerise sous toutes ses formes fait
l’objet
d’échanges
internationaux
importants. Il s’agit d’un produit très
spéculatif et de nombreux négociants et
courtiers interviennent sur le marché
international.
Synthèse
La
forte
organisation
commerciale
française fait toute la force de cette
production.
Le marché de cerise d’industrie est très
spéculatif.
L’intérêt de cette production porte
essentiellement sur la mécanisation de la
récolte et le très faible coût de la
production.
Les fabricants de semi-produits :
Bigarreaux en saumure et distillerie,
pour 4% des volumes.
Pour le Languedoc-Roussillon, il
existe peu d’informations disponibles sur
les modalités de production.
Organisation Commerciale
Cette
filière
a
une
organisation
commerciale forte.
Voici les Groupements de Producteurs
existant dans chaque région :
En région PACA les Organisations de
Producteurs sont : COPEBI, GPFV,
FRUICOPROVENCE, FRUCA.
En région Languedoc-Roussillon les
Organisations de Producteurs sont :
CONSERVE GARD, SICA du CAROUX.
En
Rhône-Alpes :
VIVACOOP,
RHODACOOP.
Ces Organisations de Producteurs sont
des sociétés coopératives agricoles de
collecte,
de
préparation
et
de
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Partie 2 : Fiche Cerise de conserve
Impact environnemental
Impact des intrants
Parmi les cultures pérennes, le cerisier fait
partie des cultures qui nécessitent le
moins
d’interventions
vis-à-vis
des
maladies et des ravageurs. Aussi la
protection phytosanitaire est jugée assez
légère.
Par contre, l’entretien du rang demande
autant d’attention que pour les autres
espèces fruitières. Toutefois l’utilisation de
désherbants est modérée puisque l’interrang est le plus souvent enherbé.
Le
développement
de
méthodes
alternatives permettra encore de réduire
l’utilisation de produits.
Concernant les fertilisants, le cerisier, là
encore, n’est pas un gros demandeur.
Ses besoins dépendent essentiellement
du type de sol, du rendement et du
porte-greffe utilisé.
Impact sur la biodiversité
Un verger de cerisier constitue un
écosystème à part entière.
Les fréquentes haies brise-vent ou de
bordure, qui plus est si elles sont
naturelles,
présentent
un
intérêt
écologique en terme de biodiversité ainsi
que
l’enherbement
de
l’inter-rang
(refuges
pour
la
faune,
couloirs
intersticiels).
Synthèse
Effet environnemental jugé plutôt positif
par rapport à d’autres espèces fruitières.
L’intérêt paysager et la biodiversité que le
verger présente sont indéniables.
Son impact en terme de pollution par les
produits phytosanitaires et les nitrates est
quasi-nul puisque la culture en est très
peu consommatrice.
L’impact sur la ressource en eau est
minime par rapport à d’autres espèces
fruitières plus consommatrices.
Impact sur la ressource en eau
L’irrigation est préférable pour obtenir un
meilleur potentiel de production mais les
vergers de cerisiers peuvent se passer
d’irrigation dans certaines situations.
Le cerisier ne fait pas partie des espèces
fruitières les plus consommatrices en
eau, au contraire, un besoin de 400 mm
d’eau est suffisant.
Le pilotage de l’irrigation et les systèmes
d’irrigation
actuels
permettent
de
raisonner les apports.
L’enherbement de l’inter-rang permet de
limiter, avec la gestion des apports, le
lessivage des nitrates dans les nappes
phréatiques.
Impact sur les paysages
Une culture pérenne, qui plus est un
verger, a un impact paysager positif
indéniable.
L’enherbement de l’inter-rang présente
un intérêt contre l’érosion des sols.
Pas de nuisibilité particulière.
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Partie 2 : Fiche Cerise de conserve
Contraintes
techniques
agronomiques
et
Type de sols
Le cerisier d’industrie est adaptable à un
large type de sols si ce n’est que le choix
du porte-greffe doit être réfléchi en
fonction de la nature du sol.
Néanmoins éviter :
Les sols asphyxiants : qui retiennent
l’eau (argilo-limoneux)
Les parcelles fréquemment inondables
ou présentant des drains (passages
d’eau naturels)
Les parcelles en coteaux ou en pente
puisque la récolte est mécanisable
Topographie
Choisir des parcelles planes pour la récolte
mécanique.
Adaptation au climat
Le cerisier a de façon générale de gros
besoins en froid hivernal, généralement
satisfaits dans notre région (excepté peutêtre dans la plaine du Roussillon).
Le cerisier craint les gelées de printemps
de -1,8 °C (floraison) à -1°C (petit fruit).
Implantation de la production
Avant toute décision de plantation, le
choix du système de conduite est capital, il
doit être adapté à une récolte
mécanisable. Il faut tenir compte de la
variété, du porte-greffe, des distances de
plantation.
La pollinisation est un élément important
dans la réussite de la production (de
manière générale, il faut 1 pollinisateur
pour 5 arbres).
Avant l’implantation de la culture, il est
préférable d’effectuer un sous-solage et
un défoncement du sol l’année précédant
la plantation. Les précédents culturaux
(racines) doivent être retirés de la
parcelle.
Un amendement de matière organique
(compost de marc de raisin par exemple)
est préconisé (quantité à adapter en
fonction des analyses de sols).
Le verger de cerise de conserve
demande très peu d’investissement lors
de sa mise en place et pour la main
d’œuvre car celui-ci est conduit en
gobelet plein vent (aucun palissage) et
ne nécessite très peu, voire pas de taille
de formation.
Conduite de la production
Le verger de cerise de conserve nécessite
peu d’interventions :
La taille de fructification est très
légère, environ 35 heures/ha. Elle peut
se réaliser en hiver et jusqu’au
débourrement
La protection phytosanitaire est utile
que pour 2 ou 3 maladies et ravageurs
L’entretien mécanique de l’enherbement de l’inter-rang
Le désherbage du rang
L’apport de fertilisants
L’irrigation
La récolte réalisée à la machine
Irrigation
L’irrigation est préférable pour obtenir un
meilleur potentiel de production mais les
vergers de cerisiers peuvent dans
certaines
situations
se
passer
d’irrigation.
Le cerisier ne fait pas partie des espèces
fruitières les plus consommatrices en
eau, au contraire, un besoin de 400 mm
d’eau est suffisant.
Le pilotage de l’irrigation et les systèmes
d’irrigation
actuels
permettent
de
raisonner les apports.
L’irrigation localisée est très majoritaire
(aspersion, micro jet, goutte à goutte).
Calendrier des besoins de mi-mars à fin
septembre en moyenne.
Besoins de 400 à 600 mm/an.
Forts besoins précoces (avril-juin).
Le repos du sol pendant au moins 1 an
avec une culture annuelle intermédiaire
est conseillé.
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Partie 2 : Fiche Cerise de conserve
Contrainte de main d’oeuvre
Le verger de cerise destiné à la
transformation est certainement celui qui
demande le moins de main d’œuvre parmi
la plupart des espèces fruitières.
La récolte mécanisée, la taille d’hiver
légère et l’absence d’éclaircissage rendent
cette
culture
particulièrement
intéressante.
Dispositif réglementaire auquel la
production est soumise
Apport total de la production à
l’Organisation de Producteurs (OP).
Un cahier des charges propre à l’OP est à
respecter suivant un itinéraire technique
de production précis et le mode de
commercialisation.
Les temps de travaux sont très faibles, de
l’ordre de 161 heures par hectare et
par an. Grâce à la récolte mécanisée, le
poste main d’œuvre se réduit à 100
heures par hectare contre 1 000 heures
pour des cerises vendues en frais.
La taille d’hiver très légère et les
interventions classiques très limitées
rendent
cette
culture
très
peu
demandeuse en main d’œuvre.
Mais attention, la substance de croissance
qui permet de faire chuter les fruits lors de
la récolte est en cours d’examen
concernant son homologation. Son usage
reste inchangé pour 2008, mais des
doutes persistent quant à son utilisation
pour les prochaines années.
Cette culture ne montrerait plus aucun
intérêt si l’usage de ce produit venait à
être modifié (jusqu’à en perdre son
efficacité) ou à être retiré de la vente.
Contrainte foncière
Pas de contrainte particulière.
Mécanisation
La récolte est mécanisable.
Ce matériel est disponible auprès des
Organisations de Producteurs, les CUMA
ou alors certains producteurs se sont
équipés directement.
Sensibilité au précédent vigne
Il est souvent nécessaire de remonter le
taux de matière organique.
Avant toute plantation, éliminer les
précédents culturaux, notamment les
racines, qui peuvent être un risque de
contamination et par la suite mort de
l’arbre par le champignon : le pourridié.
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Partie 2 : Fiche Cerise de conserve
Risque
financier
et
intérêt
économique pour l’exploitant
Résultats économiques et facteurs de
risque
L’intérêt de cette culture va dépendre
dès 2009, de la réévaluation du produit :
le PRM12 (substance de croissance) qui
permet de faire chuter les fruits pour la
récolte mécanique.
Les facteurs de risques sont liés aux
conditions
climatiques :
gel,
grêle,
manque de production à cause d'hiver
trop doux…
Besoins de trésorerie
Le coût de la plantation n’est pas très
élevé pour cette culture, quelques points
sont à prendre en compte :
Le coût de la préparation du terrain
Le coût des plants (environ 200
arbres/Ha)
Le coût total de l’investissement de la
plantation
(amortissement
de
la
plantation) est de l’ordre de 20 000 €/ha
(dont
charges
de
structure
avant
production).
Le verger entre en production à partir de
la 7-8ème feuille. Le rendement moyen
possible est de 14 tonnes/ha (certains
vergers très performants arrivent à
attendre 18 tonnes/ha).
La récolte a lieu fin juin.
A titre indicatif, le coût de production
pour des cerises destinées à la
transformation est d’environ 0,40
€/kg pour un rendement de 14
tonnes/ha (charges de structure et
amortissement de la plantation non
compris).
Risque financier lié aux investissements
Investissements spécifiques : matériel
de récolte et pulvérisateur.
D’autres investissements en matériel
sont nécessaires et valables pour tout
atelier arboricole comme l’achat d’un
pulvérisateur.
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Partie 2 : Fiche Cerise de conserve
Personnes ressources
Chambres d’Agriculture
Chambre d’Agriculture de l’Aude - ZA de Sautes a Trebes CARCASSONNE cedex 9
Chambre d’Agriculture du Gard - Mas de l’Agriculture BP 48078 30 932 Nîmes Cedex9
Chambre d’Agriculture de l’Hérault – Maison des Agriculteurs Mas de Saporta CS 10010
34 875 Lattes Cedex
Chambre d’Agriculture du Roussillon - 19 Av de Grande Bretagne – 66 025 Perpignan
cedex
Organisations professionnelles et interprofessionnelles :
CEBI : Comité Economique du Bigarreau d’Industrie - [email protected]
Instituts techniques :
CTIFL - Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes – 22, rue Bergère 75
009 Paris - Centre de Balandran BP 32 30127 BELLEGARDE
Bibliographie
Bilan de campagne 2006 et présentation de la filière par l’ANIBI et le CEBI
Références technico-économiques du centre de gestion du GARD 1998-99
Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne »
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Partie 2 : Fiche Cerise de conserve