Armée de Terre - Écoles militaires de Bourges

Transcription

Armée de Terre - Écoles militaires de Bourges
MINISTÈRE
DE LA DÉFENSE
Armée
de Terre
Sommaire
Directeur de publication
GBR COQUEBLIN, commandant les écoles
militaires de Bourges et l’école du Matériel
Rédacteur en chef
LTN (F) GANZ
Conception PAO
GSBdD BGA - PAO
Impression / Diffusion / Routage
EDIACAT ST-ETIENNE
éditorial
1
Actu en bref
2
Enjeux
16
dossier
20
25
26
29
31
La supply chain, un levier d’efficience
Le plan d’approvisionnement : une expression
de besoin maîtrisée
La fonction de l’opérateur logistique du SMITer
Le cross-docking au sein du MCO-T
Le 13e groupement approvisionnement
activités
34
à savoir
42
Histoire
50
In memoriam
54
Vie associative
Portrait
56
64
Comité de rédaction :
GDI GÉRARD (2S), LCL (er) SAINT-MARC (ANAMAT), COL GUGLIELMINOTTI (SMITer), LTN DAVICCO (SIMMT), CDT Alain SIGUIER OSA (2e RMAT),
CNE ROSSI (3e RMAT), CNE HERNANDEZ OSA (4e RMAT), CNE DUPUIS OSA (6e RMAT), CNE CIMETTA OSA (7e RMAT), CNE TIBOURCE OSA
(8e RMAT), ADJ CLEMENCON (5e BSMAT), TSEF DENIZOT (12e BSMAT), CDT PITOIS (13e BSMAT), CNE PEREIRA-DE-ABREU (15e BSMAT), CNE
DUPONT (CEDIMAT), MAJ FABRE (9e BSAM).
Crédits photos : SIMMT, EMB, SMITer, RMAT (S), BSMAT (S), BMAT (S), SIMu, CEDIMAT, SCAM, SIRPA TERRE, ECPAD, CFT Division Maintenance.
Ce numéro de Matériel et Technique est également mis en ligne sur internet à cette adresse : http://www.emb.terre.defense.gouv.fr/spip.php?article5
Ainsi que sur le site intranet des écoles militaires de Bourges à cette adresse : http://www.esam.terre.defense.gouv.fr/spip.php?article1170
Cellule communication des écoles militaires de Bourges – Quartier Carnot - BP 50709 - 18016 Bourges Cedex – 821 181 80 85 - 02 46 08 80 85 - fax : 02 48 68 74 59
édito
optimiste, je relève que notre revue
demeure et sort malgré tout.
Lors du premier comité directeur de
« MAT & TECH » qui s’est tenu à la
fin de l’année dernière, il a été décidé
d’arrêter à la fois les échéances de parution mais aussi les thèmes récurrents
permettant à nos lecteurs de retrouver
des informations selon un cycle annuel, au côté de sujets événementiels
et de dossiers thématiques.
Général Thierry COQUEBLIN
Commandant l’école du Matériel
Ce numéro de « Matériel & Technique » est le deuxième dont la réalisation est assurée par la cellule de communication des écoles militaires de
Bourges. Comme le précédent il arrive malheureusement avec du retard.
Je comprends l’impatience de notre lectorat et je voudrais vous en expliquer
les raisons non sans vous avoir présenté
mes excuses pour ce désagrément.
La cause principale réside non dans
la gouvernance de notre magazine,
ni dans l’implication de l’équipe de
rédaction mais dans le goulot d’étranglement constitué par les services en
charge de la reprographie devenus interarmées. Leur plan de charge a augmenté simultanément à une contraction des ressources budgétaires et humaines. Leur seule bonne volonté, qui
est grande, ne peut suffire. Pour rester
C’est dans cet esprit que le premier
numéro de l’année est désormais
consacré aux traditions de notre arme,
en particulier, la célébration de notre
saint-patron Éloi. Vous verrez que cette tradition demeure vivace et cimente
les liens entre les membres civils et
militaires de notre arme.
« La culture d’arme implique la transmission dynamique, de génération en
générations, des faits et des savoirs.
Cette dynamique constitue la tradition. » Général Bachelet. Elles sont
aussi pour le matériel l’affirmation
d’appartenance à une communauté
ouverte aux autres et fédérée par l’esprit de service.
Si nos traditions demeurent vivaces,
ce dont nous pouvons nous réjouir, elles ne peuvent à elles seules suffire à
nourrir notre cohésion.
ne matériel ou immatériel. Nous sommes les maillons d’une chaîne continue
forgée lors de la création de notre arme
à l’aube du second conflit mondial.
Nous devons donc chacun individuellement mais aussi collectivement être
attaché à pérenniser ce lien.
Comment, alors que notre arme a subit un nombre incalculable de réorganisations depuis bientôt 70 ans ?
Ce n’est pas simple, je vous l’accorde.
J’ai écris il y a quelques mois à nos
chefs de corps sur ce délicat sujet. Je
profite de cet éditorial pour les solliciter à développer les amicales régimentaires et de les rapprocher de
celles affiliées à l’ANAMAT. Ainsi,
nous pourrons développer la cohésion
interne mais aussi nourrir le lien filial
avec nos anciens. Vous trouverez dans
ce numéro la liste de celles-ci.
Je les invite également à faire adhérer
massivement à l’association des amis
du musée du Matériel. C’est notre musée nous devons en être fier et le soutenir car il est le gardien de notre patrimoine. C’est pourquoi vous trouverez
dans ce numéro de « MAT & TECH »
toutes les informations nécessaires,
dont un bulletin d’adhésion.
En tant que « Père » de l’arme, je voudrais aborder un sujet qui m’est cher
à savoir les relations intergénérationnelles et le patrimoine.
J’aurai, je l’espère, plaisir à revenir
prochainement vers vous pour faire un
point de situation sur les actions entreprises et les adhésions enregistrées.
Je sais pouvoir compter sur vous.
Nous sommes tous héritiers de nos devanciers et transmetteurs d’un patrimoi-
Et par Saint-Éloi, vive le Matériel !
Bonne lecture.
1
ACTU EN BREF

ERRATUM
Après publication du n°176, la 13e BSMAT nous a fait remarquer que l’article « la 13e BSMAT s’adapte au 5S » (p.34) ne
faisait apparaître aucune photographie montrant le travail après aménagements. C’est chose faite désormais.
L’article, signé M. Bernard Boudot (IEF de la 13e BSMAT), mettait en valeur le travail du groupe d’opérateurs ayant
travaillé sur ce projet.

Avant - l’agencement et les couloirs de circulation font défaut.

Visite aux EMB du major general Hodge
Le 16 novembre dernier, les écoles
militaires de Bourges ont reçu la visite
d’une délégation américaine conduite
par le major general Hodge, commandant général du Combined Arms
Support Command (CASCOM) et du
Sustainment Center of Excellence de
fort Lee.
Après avoir assisté à plusieurs présentations telles que celles du soutien
des opérations par voie aérienne ou
celles de l’enseignement à distance
dans le domaine de la maintenance, le
général Hodge s’est rendu à la DTEA
(division technique électronique armement) pour découvrir le simulateur
de diagnostic Leclerc et les différents
matériels de l’école du Matériel.
2
Après - une travée conforme à la démarche 5S.
Il s’est notamment fait expliquer les atouts techniques et opérationnels du
système FELIN. Enfin le major Jeanselme a proposé une visite du musée du
Train afin de faire découvrir au major general l’histoire de cette Arme.
Matériel et Technique - n°177

Inauguration et baptêmes au 3e RMAT
Le 14 octobre 2011, deux importantes inaugurations ont eu lieu au sein
de la portion centrale du 3e régiment
du Matériel à Muret (31). La première
concernait deux bâtiments d’hébergement flambant neufs mis à disposition
des engagés volontaires de l’armée
de Terre du régiment. Possédant une
capacité de 136 lits, les soldats seront
à présent logés à deux par chambre
dans un environnement moderne et
agréable et surtout à proximité immédiate du régiment. Ce n’était pas le cas
jusqu’à présent puisque la zone vie
était située à 30 km dans la périphérie
de Toulouse au quartier Balma Ballon.
C’est donc avec une joie non dissimulée que nos EVAT ont pris possession
de leur nouvel environnement.
Le second baptême a mis à l’honneur
le brigadier-chef Estival, ancien du
3e régiment du Matériel, section de
maintenance détachée à Tarbes, qui
était un engagé volontaire représentatif des maintenanciers parachutistes,
très apprécié de ses chefs et de ses
pairs, toujours jovial et dynamique. Il
est décédé à 31 ans après avoir lutté
courageusement contre la maladie.
La seconde inauguration a été réalisée par monsieur Mandement, maire
de Muret et le général de brigade Lauzier qui ont coupé le ruban de l’atelier 3S « Sécurité, Sauvetage, Survie »
nouvellement réalisé pour un montant
de 4 millions d’euros. Unique atelier
en France, moderne et fonctionnel, il
regroupe 21 techniciens formés sur la
maintenance des matériels de sécurité, sauvetage et survie utilisés principalement par les plongeurs et le personnel navigant de l’aviation légère de
l’armée de Terre. Le 3e RMAT réalise
aujourd’hui le soutien national 3S.
Le régiment a également reçu, au
cours du mois passé ou très récemment, un chenil avec 7 courettes, une
déchetterie de type industriel et un
parking technique d’une capacité de
stockage d’environ 500 véhicules. En
parallèle, les travaux viennent de commencer dans la partie ouest du quartier pour livrer au mois d’octobre 2012
un bâtiment de maintenance d’une
surface d’un peu moins de 5 000 m2.
La cérémonie officielle s’est
déroulée en deux temps,
tout d’abord le chef de corps
s’est adressé à l’assemblée
en rappelant la rapidité exceptionnelle d’étude et de
conception par le service
infrastructure de la défense
(SID) et de réalisation par
les entreprises de ce projet.
Puis les deux bâtiments ont
été baptisés : la première
plaque découverte est au
nom du brigadier-chef Maldonado, mécanicien de la
75e compagnie de réparation divisionnaire (75e CRD),
mort pour la France en Algérie. À l’issue de la lecture
de ses états de service,
c’est son compagnon d’armes, le major (ER) Righi de
la 75e CRD qui était brigadier-chef à l’époque, qui a
dévoilé avec émotion cette
plaque commémorative.
M. Mandement, maire de Muret accompagné par le général Lauzier, coupe le ruban tricolore,
inaugurant ainsi l’atelier 3S national.
3
ACTU EN BREF

Visite d’une délégation qatarie à la 5e BSMAT
La 5e BSMAT a reçu du 5 au 9 décembre 2011 une délégation de trois officiers
supérieurs du Qatar. Cette visite, organisée par la SIMMT avec l’aval du SMITer, avait pour but la présentation de la maintenance des VBCI, des CAESAR,
mais aussi des chars Leclerc.
Ainsi la 5e BSMAT a présenté ses savoir-faire à la délégation pilotée par l’ADC
Wilczewski (SIMMT/RI) selon le programme suivant :
- 5 décembre : arrivée et présentation de la 5e BSMAT par le chef
de corps.
- 6 décembre : présentation et visite du dispositif maintenance sur
Canjuers : la cellule conduite maintenance du BMOI sur site, les 14
et 15 groupements multitechniques. À cette occasion les officiers
étrangers ont notamment pu découvrir le VBCI et sa maintenance. Ils
ont par ailleurs rendu une visite rapide à Nexter Systems qui, dans le
cadre du contrat SSPP, réalise les opérations de maintenance sur les
chars Leclerc du PE Provence.
- 7 décembre : la matinée a été consacrée à la découverte de l’atelier
CAESAR implanté sur Draguignan, alors que l’après-midi était laissée
libre pour la découverte de la ville de Cannes.
- 8 décembre : la journée était dédiée au soutien des chars Leclerc
sur Carpiagne.
- 9 décembre : synthèse et retour sur Paris.

En conclusion, cette visite a permis à
nos groupements de mettre en exergue les capacités de soutien mises en
œuvre au sein du SMITer, mais aussi
la passion qui anime le personnel civil
et militaire de la 5e BSMAT.
TOUR DU LAC D’AURON DE BOURGES
C’est sous un soleil des plus radieux
que 1 500 coureurs, dont plusieurs
lieutenants des divisions d’application (DA) du Matériel et du Train, se
sont donnés rendez-vous le dimanche
20 novembre 2011 pour participer au
traditionnel Tour du Lac d’Auron de la
ville de Bourges.
En effet, cette course de 5 à 11 km se
déroule chaque année au mois de novembre depuis 24 ans. Mise en place
par des bénévoles de l’ASAB (association sportive athlétique du Berry),
elle est soutenue par l’Amicale du Val
d’Auron. Deux circuits sont proposés.
Un premier, qui représente un tour du
lac, avec une longueur de 5,5 km, et
un second de deux tours, soit 11 km.
4
Les prestations ont été très appréciées
de nos hôtes qui ont remercié le chef de
corps au travers de la remise traditionnelle d’un cadeau de remerciement.
La participation des lieutenants de
l’école du Matériel a été appréciée
par les organisateurs, ravis de voir les
militaires prendre part aux activités
sportives traditionnelles de Bourges.
Si l’équipe des coureurs à pied du
Matériel a trusté les premières places
(notamment le sergent-chef Lauret,
1er au scratch sur 5,5 km, le capitaine
Pack, 1er au scratch 11 km, et le lieutenant Golfier, 1re au scratch 11 km
féminin), les lieutenants n’ont pas démérité. Nous citerons notamment le
lieutenant Grégory Guillemin de la DA
Train, classé 3e, le lieutenant Fabien
Hourbette de la DA Matériel, classé 8e
et le lieutenant Élise Le Corroler de la
DA Matériel, classée 3e féminine.
Matériel et Technique - n°177

Comment avez-vous fêté Saint-Éloi en 2011 ?
Réponse avec un tour d’horizon des différentes célébrations au sein des unités…
...déguisement, défis sportifs, bonne
humeur et bien sûr tradition étaient les
mots d’ordre de cette édition 2011 !
5
ACTU EN BREF

La Saint Éloi 2011 au 3e RMAT à Muret
Les 1er et 2 décembre 2011 se sont déroulées au sein du quartier commandant Montalègre, les célébrations traditionnelles de notre patron « Saint Éloi ».
Ces célébrations furent de deux types :
l’une officielle a débuté le jeudi 1er décembre à 17 heures et comprenait une
messe et une prise d’armes en nocturne
suivie d’un vin d’honneur. La seconde,
qui se déroulait le lendemain, revêtait
un caractère plus ludique et festif.
Le père Kalka, aumônier de la 11e brigade parachutiste, nous a fait l’honneur de célébrer la messe de la Saint
Éloi. Nos prières et nos pensées sont
allées à nos morts et nos blessés en
Afghanistan, à leurs familles, ainsi
qu’à tous les morts du Matériel.
Comme chaque année, un grand nombre d’élus, d’associations patriotiques
et d’invités nous ont rejoints pour participer à la prise d’armes nocturne.
Lors de la cérémonie, le lieutenantcolonel Lionel Odeyer, chef de corps
du 3e RMAT a remis deux décorations
importantes : l’adjudant Kaczinsky
de la 2e compagnie de maintenance
mobilité s’est vu conférer la médaille
militaire, puis le commandant (ESR)
Souillard rattaché au DMD 31 a été
fait chevalier de l’ordre national du
6
mérite. Le chef de corps a ensuite mis
à l’honneur le brigadier-chef Armagnac de la 2e compagnie de maintenance mobilité en faisant lecture d’un
témoignage de satisfaction reçu suite
à sa projection en Afghanistan au sein
du bataillon logistique Niel.
Le chef de corps a ensuite rappelé
dans son ordre du jour, les priorités de
2012 : l’année à venir sera encore placée sous le signe de la maintenance
en métropole et en opérations, il nous
faudra continuer, dans la difficulté, nos
efforts pour créer le parc de gestion,
condition indispensable à la réussite
de la politique d’emploi et de gestion
des parcs. Parallèlement, le régiment
armera deux groupements de maintenance adaptés au théâtre en Afghanistan et au Liban où je sais que vous
aurez à cœur de montrer vos compétences de « soldat maintenancier ».
Enfin une gerbe a été déposée au monument érigé à la mémoire des héros
et martyrs du réseau de camouflage
du Matériel.
La seconde journée dédiée aux activités ludiques et sportives a débuté par
un petit déjeuner et par le baptême
des nouveaux arrivants dans la grande
confrérie des forgerons. À l’issue, un
challenge sportif de la Saint Éloi s’est
déroulé avec des jeux parfois surprenants. En parallèle, le CSA du 3e RMAT
et les bénévoles de l’amicale ont organisé plusieurs activités dont un concours
de pétanque, un parcours en vélo toutterrain et un concours de belote.
Le repas de corps, qui réunissait 600
personnels, fut ponctué de nombreux
chants et sketchs relatant les aléas
de l’année écoulée. Après avoir remis
les coupes aux gagnants des différents jeux et concours, le trophée du
challenge de Saint Éloi a été remis au
capitaine Souadji, commandant la 2e
compagnie de maintenance mobilité.
Le chef de corps a alors accueilli pour
une seconde fois Saint Éloi accompagné par un Occuli particulièrement
remonté et généreux en G409 et une
sainte Solange « à croquer » afin de
terminer les baptêmes qu’ils avaient
commencés le matin même.
En parallèle, compte tenu de l’importante élongation, le détachement de
Vayres a organisé des festivités comparables, preuve que Saint Éloi possède un vrai don d’ubiquité.
Et par Saint Éloi ! Vive le matériel !
Matériel et Technique - n°177

Le 8 s’engage dans la guerre des étoiles
est lancé. Nos chefs s’engagent
alors dans des combats acharnés. La lutte est difficile et a pour
conséquence de lourdes pertes… Déplorant la disparition de
leurs vaisseaux, les hommes ont
continué les combats au sabre laser avec une totale abnégation.
Arrivé au régiment encadré de ses fidèles ministres, l’Empereur nous apprend la nouvelle : « nous sommes en
guerre ».
L’ordre de bataille donné, la mise en
place de la rame s’effectue sous les
feux de l’ennemi. Le coup d’envoi

À la fin des affrontements, sous le
regard de leurs parrains et par le
marteau d’Occuli, les postulants
de notre Saint Patron ont été baptisés
et intronisés dans la famille des forgerons. Après les traditionnelles festivités, une cérémonie s’est déroulée
sous la présidence du colonel Fournier,
cérémonie marquée par une remise de
décoration militaire avec citation, une
remise de médailles de travail et l’adieu
aux armes
de l’adjudant-chef
Debar qui
quitte l’institution aux
termes de
37 années
bien remplies
au
service de
l’armée de
Terre et de
son pays.
Nous
lui
souhaitons
bonne chance dans sa
nouvelle
vie.
SAINT Éloi À LA 5e BSMAT
Rendez-vous incontournable pour les
orfèvres et apprentis de la 5e BSMAT,
cette année la Saint-Éloi a été organisée les 30 novembre et 1er décembre.
Cette commémoration traditionnelle
a débuté fin novembre par une messe
célébrée par le « Padre » de la base,
Jean Lafontaine, dans la chapelle des
écoles militaires de Draguignan. La
tragédie des inondations du 15 juin
2010 a en particulier été évoquée à
cette occasion, nous rappelant avec
émotion les disparitions de madame
Danielle Jambois et des parents de
monsieur Milesi.
Le lendemain a laissé place aux festivités sous le haut patronage de notre
Saint Patron. Elles ont débuté avec
le challenge sportif humoristique organisé par les groupements et coordonné avec aisance, par l’équipe des
sports du BMOI. La matinée s’est
poursuivie avec les baptêmes dans
sonnel de la 5e BSMAT. Chacun a
souligné une nouvelle fois l’excellente prestation culinaire préparée
par l’équipe de la cantine du GSBdD
malgré des contraintes financières
de plus en plus
prégnantes.
l’ordre des orfèvres, du personnel de
la base n’ayant jamais été intronisé.
À 11 heures la cérémonie militaire
pouvait débuter sous un soleil radieux et des températures clémentes
typiquement provençales.
Le repas de corps, animé par des volontaires, toujours émérites, sous le
thème de la conquête de l’Ouest, a
rassemblé les invités et tout le per-
Au terme d’une
journée
empreinte de bonne
humeur et de
cohésion, la 5e
BSMAT peut être
fière d’avoir ainsi
honoré Saint Éloi
afin que tous
puissent, pendant la prochaine
année, continuer
à « soutenir sans
faillir », comme
l’impose la devise de la 5.
7
ACTU EN BREF

GUERRE DES BOUTONS À LA 13e BSMAT
C’est par un temps clément et chaleureux que Saint-Éloi a posé cette année
ses valises à la 13e base de soutien du
matériel de Clermont-Ferrand.
Placé sous le thème de « la Guerre
des boutons », culottes courtes et
bretelles étaient de rigueur pour le
chef de corps et sa garde d’officiers.
Après un tour de base à vélo, le colonel Valnet a donc été accueilli par
Saint-Éloi et très vite convié à relever
les défis fomentés par la section réparation mobilité. Plusieurs équipes
(une par service) se sont alors affrontées lors d’épreuves ludiques, mais
non moins techniques, dont le bureau maintenance soutien est ressorti
grand vainqueur.
Après cette lutte, le petit-déjeuner
était bienvenu. Cette année, une présentation de matériels avait lieu en parallèle ; ainsi, chacun a pu découvrir

Changement de tenue pour la prise d’armes au cours de
laquelle le colonel Valnet a témoigné
toute la satisfaction qu’il avait à commander un personnel particulièrement
compétent ; une compétence mise en
valeur par une remise de médailles du
travail à plusieurs ouvriers. Il a également exhorté chacun à relever les défis futurs qui attendent les formations
du SMITer.
Changement de décor pour la suite
puisque la cantine s’était transformée
en village retranché gaulois, résistant
à un envahisseur dont nous tairons ici
le nom. C’est donc avec un banquet
gargantuesque et son chaudron de
potion magique que Panoramix a accueilli l’ensemble des convives. SaintÉloi a alors fait son entrée et, après
son traditionnel point de situation de
la base et de ses chefs, a baptisé les
jeunes impétrants de l’Arme du Matériel en présence de leurs parrains.
D’ailleurs, selon leurs dires, la potion
a été particulièrement appréciée. Puis
Saint-Éloi s’en est allé, invitant chacun à profiter des victuailles et animations offertes ce jour.
Toute bonne chose ayant une fin, la
journée s’est achevée en début de
soirée laissant à chacun des souvenirs
emprunts de convivialité et de joie.
La 15e BSMAT a honoré Saint Éloi
Le mercredi 30 novembre 2011, à
7h30, Saint Éloi, accompagné des personnels civils et militaires de la portion
centrale de la 15e BSMAT se sont rendus au domicile du colonel Berrier, leur
chef de corps. Après un copieux petitdéjeuner, ce dernier, vêtu du traditionnel tablier de forgeron, a été conduit au
8
le PVP mais surtout
le VBCI armé pour
l’occasion par un
équipage du 92e régiment d’infanterie.
quartier La Horie où l’attendait Occuli.
Le maître de cérémonie avait proposé
à la confrérie ainsi rassemblée que le
colonel Berrier et le capitaine Rimlinger, commandant le GCS, montrent
qu’ils n’avaient rien perdu de leur habileté à travailler l’acier. C’est dans
la bonne humeur qu’ils ont démontré
leur dextérité en réalisant, à partir
de barres de fer, les lettres de St
Éloi qu’ils ont alors soudées sur
un support. Après s’être quelque
peu restauré, la troupe s’en est
allée, car il fallait se préparer pour
la prise d’armes. C’est en présence des élus locaux de la région,
du commandant de la BDD, des
commandants en second du 1er
RHC et du 1er RI et d’invités civils
et militaires que le chef de corps a
rappelé combien il était important
de célébrer la fête du Saint Patron
de l’Arme du Matériel. Il n’a pas
manqué de se souvenir de tous ceux
qui ont œuvré et qui œuvrent encore
aujourd’hui pour le soutien des forces.
Après la lecture de la vie de Saint Éloi,
le colonel Berrier a été nommé chevalier de l’ordre national du Mérite. La
15e BSMAT n’a pas non plus failli à la
tradition, en remettant, à des personnels civils, la médaille du travail dans
l’échelon correspondant à leur ancienneté. Après avoir rendu les honneurs
au fanion, l’ensemble des participants
était convié au vin d’honneur, moment
particulièrement privilégié, pendant
lequel se prennent ou s’entretiennent
les contacts entre les uns et les autres.
Mais la fête n’aurait pas été complète
sans le traditionnel repas de corps et
évidemment le discours, tant attendu
mais redouté, de Saint Éloi. C’est avec
une tête remplie de souvenirs et sur un
« au revoir, à l’année prochaine » que
les uns et les autres se sont quittés.
Matériel et Technique - n°177

Le 9 fête son Saint Patron
Saint-Éloi a donné lieu, cette année
encore, à de nombreuses activités festives pour célébrer dignement, dans le
respect des traditions, l’habile orfèvre
et Saint Patron de tous ceux dont le
métier exige dextérité et probité.
Les montalbanais peu habitués au
tapage nocturne ont donc été réveillés en sursaut aux bruits de cris,
pétards, cornes de brume ou autres
klaxons de véhicules militaires de
collection. Ce défilé dans les rues de
la cité d’Ingres a été apprécié par les
jeunes et les moins jeunes qui avaient
bien voulu s’enquérir de la situation
provoquée par ce vacarme inhabi-
une séance de grimage, un déguisement quelque peu loufoque et les
voilà fin prêts à affronter le verdict
de la masse populaire qui les attend
avec impatience sur la place d’armes
du quartier. Effet réussi notamment
lors de l’arrivée du Superman « de
service » qui malgré un atterrissage
quelque peu délicat, nous a rejoint en
un seul morceau, officier sécurité des
vols oblige. La journée entamée sous
les meilleurs auspices a été suivie par
de nombreuses activités de cohésion,
comptant pour le challenge sportif, et
regroupant l’ensemble du personnel
autour de jeux ludiques où joie et
bonne humeur étaient de mise.
11h30, retour au calme
et au sérieux. Nos invités
sont arrivés et la place
d’armes a retrouvé toute
sa quiétude et la solennité qui sied à une prise
d’armes. Cet événement
lui aussi bien ancré dans
la tradition a voulu mettre
à l’honneur le travail des
hommes et des femmes,
civils et militaires du bataillon, qui se sont tout
particulièrement investis dans le cadre du soutien des unités aéromobiles engagées ces derniers mois dans
l’opération « HARMATTAN ».
Après un court déplacement vers le
cercle mess, place au repas. Un haut
moment festif ouvert par le colonel
Rossi et marqué par la présence de
Saint-Éloi et de son fils Occuli qui
ont procédé comme il se doit au
baptême de leurs nouveaux disciples issus essentiellement d’armes
ou armées différentes. Un déjeuner
rythmé par les divers jeux et chants
qui n’avaient pour
but que de renforcer la cohésion.
Objectif atteint !
tuel. De son côté, le colonel Rossi et
ses proches collaborateurs n’avaient
pas été oubliés par le groupe de trublions formé par les lieutenants. Un
petit-déjeuner rapidement ingurgité,
Cette année 2011
marquait
également l’ultime célébration de notre
Saint Patron par le
colonel Rossi qui
quittera le commandement du 9e
bataillon de soutien aéromobile en
juin prochain.
9
ACTU EN BREF

Une Saint-Éloi burlesque !
Incroyables talents 2011 !
C’est ainsi que le CEDIMAT
a choisi le thème des spectacles du cirque pour sa
Saint-Éloi.
Aux aurores, le chef de corps, le
lieutenant-colonel Guidat, vit arriver
chez lui la parade d’un petit cirque
composé de tous les saltimbanques
amateurs que pouvait compter le CEDIMAT… et un clown triste - le lieutenant-colonel Guidat - entra en piste !
Après une scène de facétieuse ripaille, l’auguste aréopage rejoignit
son humble chapiteau dressé au
quartier Auger-Carnot. Le personnel
du CEDIMAT l’y attendait. Alors sans
plus de délai, le spectacle commença : jonglage, équilibre, clownerie...
La journée se poursuivit, placée sous
la présidence de l’ingénieur général
de l’armement Roujansky, par une
cérémonie d’hommage aux morts du
Matériel. Elle fut aussi l’occasion de
décorer de la médaille d’argent de la
défense nationale l’adjudant Ledy et
de remettre la médaille d’honneur à 7
personnels civils.
Tout le monde se retrouva autour
d’un repas animé par les lieutenants
du cadre et durant lequel notre Saint
Patron baptisa ses nouvelles ouailles.
Quelques autorités nous ont fait
l’honneur d’être présentes, ainsi que
quelques anciens civils et militaires
du CEDIMAT.
 Une Saint Éloi dignement schtroumpfée aux écoles militaires de Bourges
Les célébrations de Saint
Éloi ont débuté dès le jeudi
8 décembre lorsqu’un hommage solennel a été rendu
aux morts du Matériel. Cette cérémonie, présidée par
le général Coqueblin, commandant l’école du Matériel, était suivie d’un office
religieux à la chapelle Sainte Jeanne.
Une célébration ensuite festive s’est
jouée le lendemain dans l’enceinte
du quartier Auger Carnot. Pour cette
édition 2011 de la fête de Saint-Éloi,
les militaires de l’école du matériel
des EMB n’ont, encore une fois, pas
manqué d’imagination. Le thème
de cette année, les Schtroumpfs, a
donné lieu à des jeux de rôles et des
mises en scènes, et à des rencontres
étonnantes entre Saint-Éloi, le grand
Schtroumpf, Gargamel ou encore la
Schtroumpfette.
10
Lors des différentes étapes de cette
matinée, Saint-Éloi, accompagné
de son fidèle Occuli, a procédé à de
nombreux baptêmes. Chaque visite
d’ateliers a mis particulièrement à
l’épreuve le général Coqueblin, mais
également le général Etienne, commandant l’école du Train, qui se sont
prêtés au jeu des défis proposés par
chaque division de l’école du Matériel, défis exigeant adresse, force et
surtout autodérision !
En fin de matinée, une célébration plus
solennelle s’est déroulée sur la place
d’armes des EMB. À cette occasion,
5 personnels militaires et 4 personnels
civils ont été décorés et récompensés.
La fête du patron du Matériel et de la
maintenance s’est ensuite terminée
par un déjeuner de gala, donnant lieu
lui aussi à différents sketchs des personnels de l’école du Matériel et des
lieutenants de la division d’application du Matériel. Une Saint-Éloi qui fut
donc cette fois encore célébrée dans
la bonne humeur, tout en ayant à cœur
de rendre hommage aux hommes et
aux traditions de l’Arme.
Matériel et Technique - n°177

À LA DCMAT, LA Saint-Éloi ON CÉLÉBRA. À LA SIMMT, ON LA CÉLÉBRERA !
À vocation interarmées, la SIMMT a
été confrontée à de nombreuses interrogations quant au maintien de la
célébration de la Saint-Éloi, saint patron de l’Arme du Matériel.
La SIMMT n’exerce, en effet, aucune
responsabilité de commandement
vis-à-vis des formations du Matériel
et les diverses activités dont elle était
décisionnaire (magazine « Matériel &
Technique », Journée du Souvenir)
sont désormais du ressort de l’École
du Matériel. Malgré cela, les raisons
de maintenir cette tradition se sont
tout naturellement imposées.
Le général de corps d’armée Verna,
directeur central, l’a d’ailleurs souligné dans l’éditorial de l’Info SIMMT de
décembre, en rappelant « la force des
traditions en tant que moteur de la cohésion » surtout en cette période de réformes et « la force de l’exemple » que
représente ce type de célébration.

Organisée conjointement avec le SMITer, la Saint-Éloi a eu lieu le jeudi 8 décembre. La matinée a débuté par les
activités de tradition proposées par le
club des lieutenants (petit-déjeuner,
stands…), déguisés cette année sur
le thème de la « Télévision », et ponctuée par la venue de Saint-Éloi suivi
de son fidèle forgeron, Occuli, afin de
procéder au baptême des nouveaux
arrivants dans l’Arme du Matériel.
La prise d’armes qui a suivi, fut coprésidée par le directeur central de la
SIMMT et le directeur du SMITer, le
GDI Vandenbussche. Après la revue
des troupes, une gerbe fut déposée
au monument aux morts. À l’issue
de la prise d’armes, tous les personnels de la SIMMT se sont retrouvés
autour du traditionnel repas. Lors de
ce dernier, tous ont pu apprécier une
pièce de théâtre intitulée « Histoire
sans parole » interprétée par la troupe
de la Saint-Éloi, soulignant les liens
forts entre la SIMMT et le SMITer,
ainsi qu’un film réalisé et produit par
les lieutenants, lequel a remporté un
franc succès.
Sainte-Barbe, sainte patronne des artificiers
Habituellement célébrée le 4 décembre,
c’est avec quelques jours de retard que
les artificiers du service interarmées
des munitions (SIMu) ont traditionnellement fêté Sainte-Barbe le 15 décembre
dernier.
Réveil traditionnel du
général : 6h du matin.
Deux Dodge Command
Car attendent devant
le domicile du général
Ovaere. Les lieutenants
déguisés en Batman,
Robin, Wonderwoman,
Batgirl et Spiderman
sont en position. Pour
lui, ce sera un déguisement de Superman !
Au programme de cette journée cohésion : réveil traditionnel du général à
son domicile, séance de sport collectif,
prise d’armes sur le camp des Matelots,
baptêmes des nouveaux arrivants dans
la confrérie et déjeuner de cohésion au
cercle mess des Maréchaux. Cette journée a permis à certains de découvrir cette tradition et à d’autres de se retrouver.
La Sainte-Barbe est aussi l’occasion de
retrouver les artificiers
partis à la retraite ou
dans d’autres services.
C’est donc dans la joie
et la bonne humeur que
s’est déroulée cette
première Sainte-Barbe
du Service interarmées
des munitions.
Et par Sainte-Barbe…
Vive les artificiers !
11
ACTU EN BREF
 Saint Éloi 2011 fêtée
par l’AMAT/Alpes-Méditerranée
C’est le 9 décembre 2011 à
Collobrières dans le Var, haut
site touristique, capitale de la
châtaigne, que l’AMAT/AlpesMéditerranée a décidé de fêter
la Saint Éloi. Vers 10 heures,
accueillis par notre président
le lieutenant-colonel (ER) Yves
Mathis, nous commençons la
journée par la visite de la Chartreuse de La Verne, joyau de
l’architecture du douzième siècle, niché au coeur du massif
des Maures. Les cinquante adhérents présents se sont ensuite retrouvés vers
13 heures pour déguster une daube de sanglier au cours d’un repas animé
par un chanteur, conteur, poète et musicien provençal. À l’issue du repas, une
visite s’imposait au « musée du Santon », riche de plus de 2 500 pièces venues
du monde entier. Nous nous sommes séparés en milieu d’après-midi en nous
donnant rendez-vous pour l’assemblée générale en mars 2012.
 L’amicale Ile de France
reçoit le GCA Verna pour la Saint Éloi
Les membres de l’amicale Île-de
-France se sont réunis le 6 décembre
au cercle-mess du quartier de Croy à
Versailles, pour fêter la Saint Éloi.
Juste avant l’apéritif, l’assemblée
nombreuse s’est montrée attentive
au discours d’accueil prononcé par le
président Jean Guillemot, en présence du général de corps d’armée Verna,
directeur de la structure intégrée de
maintien en condition opérationnelle
des matériels terrestres (SIMMT). Le
général Verna nous a fait l’honneur et
le plaisir de répondre positivement à
notre invitation et de partager un moment convivial avec nous. Le général
(2s) Gérard, président de l’ANAMAT,
invité, était lui aussi présent.
12
 La St Éloi des Anciens
de Gresswiller
Tous les ans à l’occasion des festivités de la Saint Éloi, le chef de corps
du 6e RMAT, le colonel Gasançon et le
chef de détachement de Gresswiller,
le lieutenant-colonel Vitry, invitent les
membres de l’amicale des Anciens
qui ont connu l’ERM puis l’ETAMAT
à revenir sur les lieux de leurs « anciennes turpitudes » pour y participer.
Il faut souligner que c’est grâce à la
bienveillance de ces autorités, que
l’amicale, forte d’une centaine de
membres d’anciens personnels civils
et militaires peut exister et profiter
occasionnellement des installations
du régiment. Cette année encore, ils
se sont retrouvés au quartier Chassepot pour tenir leur assemblée générale statutaire, avec bien sûr la visite
de Saint Éloi en leur docte assemblée, lequel n’oublie pas ses ouailles
vieillissantes. Ragaillardis par les paroles du saint homme qui nous demande de persévérer, nous avons assisté à la cérémonie œcuménique et
à la cérémonie militaire avec remise
de décorations ponctuée d’une vibrante Marseillaise. Place maintenant
aux agapes régimentaires mettant les
petits plats dans les grands. Les Anciens y avaient une place d’honneur !
Et par St Éloi, ce fut une belle journée !
Vive le Matériel !
Matériel et Technique - n°177
 Saint-Éloi à Coëtquidan
pour le groupe BretagneMaine-Anjou de l’ANAMAT

C’est le mardi 29 novembre dernier
qu’une cinquantaine d’adhérents
du groupe Bretagne Maine Anjou a
convergé vers Guer, site des écoles
de Saint-Cyr Coëtquidan et de la base
de défense de Coëtquidan-Vannes.
L’Amicale du Matériel Bordeaux Aquitaine a été chaleureusement conviée le 1er
décembre 2011 à la Saint Éloi du détachement du 3e RMAT à Vayres, pour la 2e
année consécutive, suite à la dissolution de la DIRMAT de Bordeaux en juin 2011.
Cette journée a débuté par une messe organisée dans la salle d’honneur du
détachement. À cette occasion, le nouveau drapeau de l’AMAT-BA a été béni
par l’aumônier régional et l’aumônier
de Vayres. Ce drapeau, qui porte
la devise de l’association nationale
« Réunir-Soutenir-Servir », a été remis à l’amicale par le président de
l’ANAMAT, lors de la prise d’armes du
12 mai 2011, à Vayres, dans le cadre
de l’assemblée générale nationale.
La bénédiction a ensuite donné lieu à
une magnifique prise d’armes sous un
beau soleil.
Après un accueil « café-croissants »
au mess De Lattre, l’ensemble du
groupe a rejoint la salle de cinéma
pour assister à deux exposés, l’un
par le lieutenant-colonel Cols, chef
du bureau maintenance logistique,
suivi d’une information sur les formations dispensées à l’école spéciale
militaire, l’école militaire interarmes et
l’école d’administration militaire par
le colonel directeur général de la formation et l’autre par M. Oellers, commandant le groupement de soutien
de la base de défense.
Bénédiction du drapeau de l’AMAT-BA :
St Éloi du 1er décembre 2011 à Vayres
Le club des passionnés du SIMAT
fête la St Éloi à l’issue de son assemblée générale
Les participants se sont ensuite dirigés vers le prestigieux musée de
l’officier dont la visite s’est déroulée
sous l’égide de son conservateur, le
commandant Leroy.

La matinée s‘est terminée au cercle
mess où un apéritif a été servi en présence des représentants du Matériel
affectés aux écoles, suivi d’un excellent repas pris dans le salon Napoléon.
L’après-midi fut consacrée à la visite
des installations de la maintenance,
pilotée par le commandant Cols, où
tous les Anciens se sont penchés
avec émotion sur un camion de dépannage de type Wrecker datant de
1937, restauré par les ateliers locaux.
Comportant 24 membres et une quarantaine de sympathisants, ce jeune groupe de l’ANAMAT a pu ainsi recevoir un point de situation à chaud des travaux
en cours sur le déploiement du SIM@T, devenu système référent du MCO
des matériels terrestres. Avec un bilan moral et financier des activités 2011
et la planification de ses activités pour 2012, en particulier dans le domaine
de l’aide à la reconversion des informaticiens, le club a décidé de développer
son site internet (http://passionnes.du.simat.free.fr) qui comportera une partie
ouverte à tous et une partie réservée aux seuls membres. Il sera aussi lié au
site de l’ANAMAT (http://anamat.free.fr) et à de nombreux autres sites d’information. À l’issue de cette
réunion studieuse, le club a
fêté la Saint Éloi, dédiée aussi
aux informaticiens qui de tout
temps ont largement participé
aux succès du Matériel.
Le vendredi 9 décembre 2011, le club des passionnés du SIMAT a tenu sa deuxième assemblée générale annuelle au siège de la société ITNI, à St Denis.
Après un déjeuner de grande
qualité, notre hôte, Jean Marie
Tawil, nous a fait la surprise
d’une visite de la basilique
royale de Saint Denis pour
ceux qui n’avaient pas d’obligations professionnelles.
13
ACTU EN BREF
Un officier du Matériel
parmi les Charitables
de Saint Éloi
d’HINGES (62232)

La compagnie des charitables est fondée par deux
maréchaux-ferranTs
En 1188, une épidémie de peste dévaste l’Artois et les Flandres. Par peur de la
contagion, personne ne souhaite ni soigner les malades, ni enterrer les morts.
Les habitants s’amassent dans les églises et prient le protecteur local, Saint
éloi, dernier recours imaginé pour arrêter la progression de la maladie. C’est
alors que deux maréchaux-ferrants,
Gautier et Germon, respectivement habitant de Béthune et de Beuvry, voient
apparaître Saint Éloi dans leur songe.
Il leur demande de se rencontrer à la
source de Quinty, située à la limite des
deux communes, le jour de la Saint Mathieu (le 21 septembre) afin de fonder
une « karité » (charité ou confrérie).
La confrérie des charitables de SaintÉloi est alors fondée grâce au soutien
de Robert V de Béthune et du moine
Rogon. Elle se charge de donner du
14
pain aux pauvres, des soins aux malades, de consoler les mourants, d’ensevelir les morts et de leur donner une
sépulture. Gautier et Germon sont
bientôt épaulés par des habitants des
deux villes et bien que la peste disparaisse grâce à leur action, les Karitaules
décident de continuer leur mission.

Saint-Éloi
Bien que le patron de la ville soit Saint
Vaast, les Béthunois ont toujours invoqué Saint Éloi en temps de peste
qui était censé protéger des maladies
contagieuses. Ce personnage bien réel,
a fini par devenir un héros de légende.
Les maréchaux-ferrants et les forgerons le prirent comme saint patron en
affirmant qu’il avait exercé ces métiers
avant d’être orfèvre. De même, Saint
Éloi qui était prié à l’origine pour guérir les chevaux (les maréchaux-ferrants
donnaient les premiers soins aux animaux) est par glissement devenu le
saint protecteur contre les épidémies.

Reconnaissances
Les Charitables ont reçu le soutien
du roi Louis XIV, des Présidents de
la République Sadi Carnot, Raymond Poincaré, Albert Lebrun, Vincent Auriol, du Président du Conseil
Georges Clémenceau, du Président
du Sénat Alain Poher, et du Chef de
l’état français, Philippe Pétain.
Ils ont également reçu des Indulgences des Papes Grégoire XIII, Clément
VIII, Urbain VIII et des lettres de Pie
XII et de Jean-Paul II.
La Confrérie des Charitables a également reçu plusieurs Couronnes Civiques et Médailles d’Honneur de la
Société Nationale d’Encouragement
au Bien.
Pour leur dévouement lors de la première guerre mondiale, les Charitables
ont été cités à l’Ordre de l’Armée le 9
février 1917, à l’Ordre de la Nation le
Matériel et Technique - n°177
24 octobre 1918, reçu une lettre de félicitations du Ministre de l’Intérieur le 8
avril 1921 et la médaille de la Reconnaissance Française le 4 janvier 1938.
Les Confréries de Charitables de StÉloi sont régies selon la loi de 1901 et
sont toujours actives en assurant notamment le service des enterrements.
C’est vraisemblablement le plus ancien mouvement associatif civil de
France et peut-être d’Europe. L’arrondissement de Béthune compte 32
communes qui ont une confrérie

Un officier du Matériel
« Charitable »
Ses membres sont placés sous la
protection de Saint éloi qui les a rassuré : « Le fléau n’approchera point
de vous, ni même de vos demeures ! ». La légende veut que, depuis
son origine, cette protection ait toujours sauvegardé les Charitables et
leur famille.
Un de nos officiers du Matériel est
membre de la Confrérie des Charitables de sa commune, HINGES, dans
le Pas-de-Calais qui compte 2 300
habitants. Cette confrérie est composée de 2 sections de 17 membres dénommées « Hinges », en gants, pull et
cravate noirs et « Hingettes » en gants,
pull et nœud papillon blanc.
La devise de la confrérie est :
« Exactitude Union Charité ».
La confrérie est présidée par un
« Doyen » qui est le Charitable le plus
ancien. L’actuel est Charitable depuis
60 ans. Le Doyen est secondé dans
chaque section, par ordre d’ancienneté, par un « Prévôt », quatre « Mayeur »,
puis un trésorier et un secrétaire parmi
les nouveaux Charitables.
Le Lcl (er) JP PAKULA président de
l’AMAT LILLE est le secrétaire de la
section d’Hingettes (au premier rang
à gauche de la photo).
Il est entré dans la Confrérie des
Charitables en 2006 en succédant
au doyen précédent décédé dont il a
hérité de la tenue. Il vient de recevoir
le 1er décembre 2011 la médaille de
bronze de la Société d’Encouragement Au Bien pour 5 années de service, avec entre 20 et 30 enterrements
par an.
15
ENJEUX
Le soutien FELIN
à l’atelier optronique du 6e RMAT,
détachement de Gresswiller :
Le programme FELIN (Fantassin à Équipement et Liaison Intégrés) est passé depuis octobre 2010 dans sa phase de perception avec le premier régiment Félinisé
qu’est le 1er RI en vue de sa projection future sur le théâtre afghan en 2011. En même
temps, l’atelier NTI2 optique du 6e RMAT
est donc le premier NTI2 à commencer le
soutien de ce système révolutionnaire et
tant attendu qu’est le FELIN. La prise en
compte et la montée en puissance de ce
dernier va se réaliser rapidement car dès
la fin 2011 nous aurons dans notre zone
d’influence près de 2 500 équipements répartis principalement dans 3 régiments
d’infanterie. Le plan de soutien FELIN
de l’atelier NTI2 optique de Gresswiller,
comporte 7 principaux régiments soutenus (le 1er RI, 16e BC, 35e RI, 1er Tir, 152e
RI, RMT, 110e RI) avec une dotation de
711 équipements chacun et des régiments
du Génie, de la Cavalerie et de l’Artillerie
alignés à 30 équipements. Nous aurons à
terme le tiers du programme à soutenir,
faisant ainsi du NTI2 optique du 6e RMAT
le plus important au niveau national.
16
Lunettes IL FAMAS : 2128
Lunettes IR FAMAS : 896
Lunettes IR MINIMI : 273
Lunettes FRF2 : 245
Matériel et Technique - n°177
Un soutien novateur :
C’est la première fois que la spécialité optique est chargée directement du soutien d’un système dans sa globalité (les
quantités indiquées seront celles soutenues au terme de la livraison).
Le soutien des caméras :
JVN MINIE : 2667
Optique de Vision Déportée : 2821
Jumelles JIM MR : 378
Le soutien des équipements électroniques :
Postes radio RIF : 5210
Écrans IHM : 5210
Gilets électronique : 5210
Boîtiers calculateurs BCB : 5210
Chargeurs de batterie : 775
Systèmes SIT : 385
17
ENJEUX
Les moyens :
Des moyens infra :
L’atelier s’étend aujourd’hui sur une
surface de près de 600 m² dont 400
répondent aux normes techniques draconiennes qu’imposent les nouvelles
technologies, grâce à un investissement
d’environ 350 k€ consenti par le régiment et la DCMAT (maintenant SMITer).
Les travaux réalisés ont porté sur :
- la régulation en température
et en hygrométrie de l’air
- la mise en place de sols antistatiques
- la filtration des particules
dans l’air dans 400 m² de salles
« grises » et création d’une salle
blanche de 40 m².
À noter qu’une salle blanche est une
pièce où la concentration particulaire
est maîtrisée afin d’y minimiser l’introduction, la génération et la rétention
de particules, généralement dans un
but industriel spécifique ou de recherche. Les paramètres tels que la température, l’humidité et la pression relative sont également maintenus à un
niveau précis (définition selon la norme
ISO 14644-1). Les salles grises quant
à elles possèdent des normes moins
drastiques que les salles blanches.
Des moyens
de maintenance NTI2 :
Bancs de maintenance électronique :
générale du 11e GMT/6e RMAT détachement de Gresswiller a réalisé un
jeu d’interfaces qui prend en compte
les différentes versions du FAMAS et
du FRF2 FELIN.
2 bancs de maintenance électronique NTI2 pour gilets et chargeurs
Banc de maintenance optique :
Banc NTI2 lunettes FAMAS IL & IR
Banc NTI2 JVN MINIE
Réalisation innovante d’un
ensemble d’interfaces permettant
de simuler le montage des moyens
optiques de l’équipement
FELIN sur l’armement :
Ce montage permet de réaliser les
différents tests de fonctionnement
sans l’armement. L’atelier optronique
en liaison avec l’atelier mécanique
18
- L’interface « simu armes » permet
de brancher les caméras FIL et FIR
sur la poignée MFM FAMAS du FELIN
outillage et d’en contrôler les différentes fonctions en mode connecté ainsi
que de visualiser la qualité d’image
restituée par les caméras et d’en vérifier les principaux réglages (focalisations, harmonisations des voies…).
Ce montage assure une ergonomie
du poste travail proche de l’utilisateur et permet d’assurer la mise en
sécurité des caméras reliées au FELIN outillage. À l’origine, les caméras
étaient posées à même le plan de
travail ce qui pouvait engendrer des
risques de chutes.
- L’interface « mini-trépied » permet les
interventions sur les caméras à partir
du plan de travail du technicien et d’en
contrôler le bon fonctionnement à partir d’une image stable du paysage.
La réalisation initialisée par M. Faure,
chef d’atelier optronique, a mobilisé
deux personnels durant une semaine,
M. Stordeur de l’atelier optronique et
M. Tremmel de l’atelier mécanique générale. La matière première utilisée est
de l’aluminium, de l’acier amagnétique,
et les assemblages sont réalisés par
vis et écrous donc facilement démontables. Les usinages sont réalisés sur
fraiseuse. Le mini-trépied est nomenclaturé (6760 14 515 4786) et le grand
trépied est codifié EMAT8 : 14500001
CLAIR : TREPIED OPT SP-331A.
Le coût estimatif est de 300 € et
20h00 de travail par jeu d’interfaces.
Matériel et Technique - n°177
des moyens humains
Notre effectif est de 6 personnels
civils. Le 11e GMT n’est pas le seul impacté par cette arrivée de matériel
puisqu’un parc de gestion FELIN important sera mis en place sur le GAP
de Gresswiller.
M. FAURE Richard,
Chef d’atelier optronique
FELIN
19
DOSSIER
La supply chain,
un levier d’efficience.
Une nouvelle démarche pour une responsabilité globale
dans un environnement nouveau.
Le souci de fournir les rechanges demandés par un maintenancier quelles
que soient les circonstances est une
problématique ancienne sur laquelle
la DCMAT (direction centrale du Matériel), et maintenant la SIMMT, ont
toujours cherché à répondre avec la
plus grande précision. Le contexte a
cependant évolué en organisation, sur
le plan technologique des matériels
mais aussi sur le plan budgétaire.
Le dispositif consacré au MCO-T
(maintien en condition opérationnelle
des matériels terrestres) est plus ramassé, les rôles sont partagés entre
plusieurs entités, les matériels de
plus en plus sophistiqués et coûteux
à entretenir, les responsabilités du
MCO-T sont plus souvent partagées
entre l’État et les maîtres d’œuvre
industriels mais aussi plus exigeants
compte tenu du coût d’acquisition
des matériels et des rechanges,
les budgets toujours contraints. La
SIMMT doit donc faire face à un environnement complexe, apporter des
solutions adaptées aux ressources
et exigences opérationnelles pour
satisfaire aux besoins logistiques,
pour garantir les objectifs de disponibilité de matériels. Cette responsa-
bilité incombe au directeur central de
la SIMMT. Il doit donc s’assurer des
effets produits au regard des ressources mises en place et pour ce faire,
disposer d’une vision globale sur une
fonction logistique du MCO-T alors
que cette dernière se trouve segmentée en domaines spécialisés.
C’est à ce titre que la SIMMT s’est
engagée dans une démarche de pilotage de la fonction logistique « supply chain »1. Celle-ci vise à regrouper au sein d’une entité centrale (la
cellule supply chain) l’ensemble des
activités permettant de répondre aux
demandes des maîtres d’œuvre du
MCO-T dans des conditions de coût
et de service optimisées (délais-qualité, au sens que le rechange livré est
bien celui attendu, dans la quantité
demandée).
sein de la SIMMT, de mettre en œuvre
une démarche d’amélioration continue
sur l’ensemble de la fonction logistique
et d’en mesurer sa performance. Cette
démarche est appuyée par l’organisation industrielle du SMITer (service de
la maintenance industrielle terrestre)
ainsi que par les travaux visant à organiser les échanges d’informations logistiques entre la SIMMT et le SMITer.
Ayant commencé dès qu’il s’est agi de
réviser notre réseau logistique (entrepôts et système de distribution), cette
entreprise s’est poursuivie par la mise
en place de relations contractuelles
avec les organismes en charge du
transport (CMT2, CTTS3, CICLO4). Elle
se consolidera par la mise sur pied
d’un comité logistique en charge, au
1 Supply Chain : le terme anglo-saxon, communément admis par la communauté logistique, de « supply chain manager » (SCM) est utilisé car déjà très vulgarisé.
2 CMT : centre multimodal des transports, organisme maîtrise d’ouvrage du CTTS.
3 CTTS : centre des transports et transits de surface, organisme maîtrise d’œuvre du CMT.
4 CICLO : centre interarmées de coordination de la logistique des opérations.
20
Matériel et Technique - n°177
Une nouvelle démarche, une nouvelle organisation,
un nouveau mode d’action.
La mise en place d’une organisation
« supply chain » conduit et conduira à
des évolutions en organisation mais
c’est sur le plan des démarches internes que son impact sera sans doute
le plus important. En effet, si chaque
entité de la SIMMT se doit de maî-
triser les contraintes réglementaires,
organisationnelles ou budgétaires, il
convient de garder en permanence le
but recherché. C’est donc dans une
démarche pilotée par l’effet à obtenir que se conçoit la mise en place
du supply chain management. Cette
évolution dans la démarche des actions conduites passe par un meilleur
partage de l’information, mais aussi
par le souci permanent d’intégrer son
action dans l’ensemble de l’activité
conduite pour répondre à un besoin
dans les délais.
Matrice de maturité SC : état final recherché
(plan d’action SCM)
21
DOSSIER
L’exercice est difficile d’autant qu’il
convient de prendre en compte deux
particularités.
✔ Le MCO-T s’applique à des forces
armées. À ce titre, il se met en œuvre
tant pour des unités stationnées en
métropole ou OME (outre-mer -forces
prépositionnées et forces de souveraineté-), que pour des formations
engagées sur des théâtres d’opérations extérieures (TOE). L’organisation « supply chain » doit donc
savoir travailler en mode efficient
mais aussi, quand les circonstances l’exigent, en mode efficace.
✔ Si la mise en œuvre de métiers très
spécifiques conduit à un séquencement souvent très cloisonné de processus, le « supply chain management »
n’est pas le seul à devoir avoir une vision globale. La division des parcs doit
disposer, au travers de ses officiers de
soutien et officiers pilote du soutien,
une vision globale par parc. L’organisation de la « supply chain » doit
prendre en compte les contraintes
de la division des parcs.
Ainsi, dans le meilleur compromis
budgétaire et contractuel, il convient
d’avoir une démarche pilotée par le besoin, dans les limites des décisions prises entre la SIMMT et les états-majors.
Par ailleurs, la satisfaction d’un besoin
logistique peut être réalisée par le remplacement d’un matériel indisponible.
Il appartient donc de coupler ces deux
réponses logistiques pour ne retenir
que la moins coûteuse, sous réserve
que l’échéance de satisfaction soit respectée, et que cette réponse corresponde à l’importance de la situation.
Les objectifs stratégiques de la supply chain sont au nombre de quatre :
garantir l’efficience/l’efficacité de la
fonction approvisionnements (planification, achat, stockage, distribution et logistique retour) ; garantir
l’efficience/l’efficacité de la fonction
équipement dont la PEGP (politique
d’emploi et de gestion des parcs) ;
assurer le processus d’amélioration
continue ; piloter la performance logistique globale du MCO-T.
Pour ce faire, la SIMMT doit concourir
à la cohérence logistique du MCO-T
en mettant en place une structure de
planification et de pilotage, en favorisant les échanges d’informations
entre les différents acteurs MCO (internes et externes) et logistiques.
Elle doit également respecter certains
impératifs :
✔ améliorer l’existant, en recherchant
l’efficience en matière de soutien en
métropole, et l’efficacité en matière
de soutien des TOE ;
✔ s’inscrire dans l’organisation matricielle de la SIMMT et la personnalisation de la responsabilité par parc ;
✔ construire un partenariat avec les
opérateurs logistiques reposant sur
des contrats de performance ;
✔ se préserver de « l’effet de myopie »
en conservant une vision globale et
une approche « top-down ».
Mise en œuvre de la « Supply Chain »
du MCO-T au sein de la SIMMT.
Le directeur central de la SIMMT a validé en mai 2010 les objectifs et l’échéancier général présentés ci-contre.
Ils ont conduit à la rédaction d’un
plan d’action conduit par une équipe
de projet « supply chain » au sein de
la SIMMT, et supervisé par le comité
logistique, instance centrale de pilo-
22
tage et de mise en œuvre de la démarche d’amélioration continue.
Rassemblant les représentants de toutes les sous-directions de la SIMMT et
des représentants du SMITer, ce comité se réunit trimestriellement et analyse les performances de la fonction
logistique selon une vision « bout en
bout », c’est-à-dire depuis la demande
jusqu’à sa satisfaction. S’appuyant sur
un tableau de bord et un système de
remontée des dysfonctionnements, il
a vocation à améliorer le service rendu
et l’efficience générale de la fonction
logistique. Il décide des mesures correctives à prendre et propose des évolutions. Il veille à leur mise en œuvre.
Matériel et Technique - n°177
Le SCM : une mise en œuvre par étapes
Le nouveau réseau logistique
pour les rechanges
Le réseau logistique des approvisionnements en rechanges a été
profondément modifié à compter du
7 novembre 2011. L’armée de Terre,
le SEA (service des essences des armées), le SCA (service du commissariat des armées) bénéficient de ce ré-
seau. L’armée de l’Air a vocation à s’y
inscrire à l’horizon 2013. Depuis le 7
novembre 2011, les pièces de rechanges leur sont livrées deux fois par semaine par les vecteurs mis en œuvre
par le centre des transports et transits de surface (CTTS). Par ailleurs,
les rechanges ne sont plus saisis en
comptabilité que dans les formations
bénéficiaires. Le réseau devient plus
fluide et réactif, il demande en contre
partie une plus grande rigueur dans
l’expression juste du besoin de la part
des maîtres d’œuvre du MCO-T.
23
DOSSIER
Principe de distribution
(délais et fréquences)
Le système de distribution repose
sur une boucle nationale, qui permet
l’acheminement des rechanges des
magasins centraux vers les stockeurs
avancés, à raison de deux liaisons par
semaine ; une boucle zonale, qui permet l’acheminement de ces rechanges des stockeurs avancés vers les
stockeurs ateliers, à raison de deux
liaisons par semaine. L’ensemble des
formations (magasins centraux, stockeurs avancés, sites de réparation
spécialisée, stockeurs ateliers) sera livré par un système de lignes régulières
et de lignes dédiées (mises en œuvre
uniquement dans le cadre du MCO-T).
Transport des matériels complets
(pour l’armée de Terre)
Modélisation du réseau logistique
24
Matériel et Technique - n°177
Modélisation des mouvements des matériels
Le transport de matériels complets
est un élément essentiel de la PEGP.
Le respect des procédures établies et
la bonne exécution des mouvements
contribueront à l’atteinte des objectifs fixés par l’armée de Terre. Les
modalités de mise en œuvre seront
opérationnelles début 2012.
Principe
Les transports des matériels complets peuvent être effectués à l’occasion de :
cas A : renforcements (augmentation du nombre de matériels mis à
disposition des corps par prêt temporaire de véhicules issus du parc de
gestion) ;
cas B : débordements (déplacement
du véhicule depuis un atelier vers un
site apte à effectuer une intervention
du niveau technique requis) et de remplacements (mise en place d’un matériel du parc de gestion (PG) à partir
d’une formation du SMITer en échange
d’un matériel du parc de service permanent (PSP) ; dans le cas du remplacement, le matériel du PSP à remplacer est acheminé vers une formation
du SMITer dans le même temps) ;
cas C : pré- et post-acheminements
OPEX réalisés en métropole (les projections, les relèves et les retours
d’OPEX génèrent des mouvements
en métropole). La gestion de ce cas
relèvera du SMITer (matériels issus du
PG) et du commandement des forces
terrestres (matériels issus du PSP).
Le mouvement des matériels complets sera effectué par voie routière
militaire avec les porte-engins de
l’armée de Terre ; voie routière commerciale par le biais d’un marché de
prestation de transport ; voie ferrée.
25
DOSSIER
Les niveaux
de stockage
du MCO-T
Le nouveau réseau logistique
du MCO-T repose sur 3 niveaux
de stockage :
✘ 8 magasins centraux ;
✘ 12 stockeurs avancés ;
✘ 343 stockeurs ateliers répartis
sur 156 sites géographiques.
Délais de transport
Renforcements (PG ➠ PSP) : 20 jours.
Remplacements :
✔ PG ➠ Formation bénéficiaire : 5 j5,
✔ Stockeur atelier ➠ SRS6 : 15 j,
✔ SRS ➠ PG : 20 j.
Pré- et post-acheminements :
✔ PG ➠ SPOD APOD7 : 15 jours,
✔ SPOD APOD ➠ PG : 20 jours (40 j par VF).
Colonel Christophe LHUISSIER,
Directeur de la sous-direction Technique et Logistique et supply chain manager.
5 Sous réserve pour certains matériels exigeant l’obtention d’un crédit de mouvement.
6 SRS : site de réparation spécialisée (NTI3).
7 SPOD APOD : Sea port of debarkation (port maritime) / Airport of debarkation (aéroport).
26
Matériel et Technique - n°177
LE PLAN
D’APPROVISIONNEMENT :
UNE EXPRESSION DE BESOIN
MAÎTRISÉE
Le maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (MCO-T)
nécessite l’acquisition de pièces de rechanges. Le processus doit être maîtrisé budgétairement et anticipé afin
de répondre aux calendriers des étatsmajors et aux contraintes de réalisation
(contractualisation, achats auprès des
fournisseurs…). Le plan d’approvisionnement concerne le volet « achats » et
s’applique à tous les rechanges « nomenclaturés » connus de la SIMMT,
qu’ils soient réparables ou non.
Dans le cadre de la réorganisation du
MCO-T, cette action est conduite pour
l’ensemble des matériels des armées.
Le processus, décrit ci-dessous, et élaboré au sein de la SIMMT pour l’armée
de Terre, permet de répondre à la nécessité d’anticiper l’expression du besoin en rechanges du fait des contraintes de délais de réalisation. Il a vocation
à s’élargir à l’ensemble des armées.
Le plan d’approvisionnement est réalisé à partir des objectifs opérationnels
fixés par l’état-major de l’armée de Terre, dans son rôle de maîtrise d’ouvrage
(MOA), en ce qui concerne :
✔ le dimensionnement des parcs par
rapport au contrat opérationnel et
dans le cadre de la PEGP,
✔ la disponibilité technique opérationnelle objective par parcs (OPEX,
PSP, PE) et de besoin de recours au
parc de gestion,
✔ le potentiel unitaire prévu (en heures, en kilomètres, en coups tirés).
En fonction de ces objectifs, de l’analyse de consommations passées, de
l’évolution des parcs, du stock disponible et des entrées en stock à venir,
le besoin futur en pièces de rechanges est calculé en assurant une couverture adaptée aux délais d’acquisition. Ce besoin valorisé est présenté
par parc afin que la MOA puisse faire
des éventuels arbitrages en fonction
de ses contraintes et de ses choix capacitaires.
Le plan d’approvisionnement se
conduit sur 2 ans. Au dernier trimestre
de l’année A-2, le calcul du besoin en
pièces de rechanges nécessaires est
effectué en fonction des prévisions
des activités opérationnelles, de préparation opérationnelle et d’instruction pour l’année A. À partir d’une
estimation des niveaux de stocks
en fin d’année A-1 (prévisions de
consommation de l’année A-1, prévisions de livraison en fonction des
marchés existants), il s’agit de prévoir le besoin en rechanges à réaliser
en année A, et donc des marchés à
initier dans l’année A-1, compte tenu
des délais de contractualisation et de
réalisation. Ce besoin est valorisé et
transmis à la MOA.
Durant l’année A-1, les marchés nécessaires d’acquisition de rechanges sont initiés, les ajustements sont
réalisés en fonction des contraintes
budgétaires. Les commandes sont
passées et, du fait des délais de réalisation, les rechanges sont effectivement disponibles dans le courant de
l’année A.
Le calendrier ainsi défini doit être mis
en œuvre par l’ensemble des acteurs
(EMAT, SIMMT, chaînes fonctionnelles CFT ou DRHAT) afin de permettre,
dans une démarche proactive et une
perspective pluriannuelle, l’ajustement des ressources aux besoins.
Le plan d’approvisionnement qui était
réalisé dans SIMAT est en cours d’évolution pour être intégré dans le SIM@T
modernisé. Les exigences fonctionnelles ont été traduites en spécifications
détaillées et le déploiement effectif du
module « plan d’approvisionnement
SIM@T » est prévu en juin 2012.
Colonel Christophe LHUISSIER,
Directeur de la sous-direction
Technique et Logistique
et supply chain manager.
27
DOSSIER
LA FONCTION DE L’OPÉRATEUR
LOGISTIQUE DU SMITer
Conformément au projet « Maintenance 2010 », le SMITer s’est engagé dès
le 1er septembre 2010 en tant qu’opérateur logistique (maîtrise d’œuvre
étatique) au profit de la SIMMT (maîtrise d’ouvrage déléguée). Sa mission
consiste à fournir une prestation
d’entreposage, en concourant à la
fourniture des articles de ravitaillement et des matériels complets nécessaires au maintien en condition
opérationnelle des matériels terrestres (MCO-T) au moindre coût,
de la quantité et du produit demandés, au moment et à l’endroit où
une demande est exprimée.
Les moyens mis en œuvre
L’approvisionnement est piloté par le
bureau logistique de la division production du SMITer, comprenant une
section conduite de l’approvisionnement (en métropole), une section
approvisionnement hors métropole
et une section mouvement/transport.
La fonction approvisionnement représente 16 % des effectifs du SMITer,
soit une population de 1 357 approvisionneurs. Gérant des flux de pièces
de rechanges ou de matériels complets, les entrepôts du SMITer sont
donc des organismes vivants et multi-rôles, répartis comme suit :
✔ 8 magasins centraux uniques,
✔ 10 sections d’approvisionnement
(SA) - dont 7 projetables,
✔ 3 SA dédiées (parc d’entraînement,
para-largage),
✔ 11 SA NTI 3,
28
✔ 26 sites de stockage matériels
complets (dont 22 pour le parc de
gestion).
Il importe donc de les réorganiser régulièrement en fonction de la prestation demandée. Ainsi, d’une base de
stockage privative avec des volumes
importants, les entrepôts du SMITer
sont devenus des plates-formes où
les notions de délais, de taux de service aux clients, de gestion du stock,
d’efficacité de la chaîne transport
sont les credo d’une bonne gestion.
Les rechanges stockés n’appartenant
pas au SMITer, les entrepôts vont être
liés par un contrat de service particulier définissant, selon l’urgence,
le délai pour mettre à disposition le
rechange ou le matériel complet. Ce
contrat de service pour la fonction
opérateur logistique avec la SIMMT
est représenté pour l’instant par une
directive approvisionnement « volet
distribution » éditée en avril 2011.
Prochainement, la SIMMT prévoie de
publier deux autres volets (stockage
et élimination). Ces trois volets composeront le contrat de service entre la
SIMMT et le SMITer pour la fonction
opérateur logistique et serviront de
référence lors du contrôle de gestion.
De surcroît, une démarche qualité interne, qui débouchera sur une certification globale du SMITer, structure
ces changements d’organisation.
Matériel et Technique - n°177
L’intégration au sein de
la supply chain du MCO
des matériels terrestres
La productivité d’un entrepôt du SMITer va certes relever de facteurs internes d’organisation qu’il est nécessaire de maîtriser mais aussi de son
intégration dans sa supply chain. La
logistique d’entreposage est transverse aux activités amont et aval de
la supply chain. En conséquence, les
entrepôts sont une des pierres angulaires du nouveau réseau logistique
mis en place et, en tant que composantes essentielles de l’activité de
MCO-T, ils vont bénéficier d’une démarche particulière appelé « supply
chain management ».
Cette démarche vise à piloter et optimiser les flux de matériels et d’informations associés sur la totalité de la
chaîne logistique : service de soutien,
entreposage, transport-transit-distribution. Progressivement, cela devrait permettre d’améliorer la qualité
de service et l’efficience au moyen
notamment, de l’harmonisation des
procédures pour converger vers les
meilleures pratiques, tout en satisfaisant la mission : le soutien des opérations de production et l’activité des
forces.
Depuis le 1er septembre 2010, cette
démarche est une fonction transverse de supervision et de maîtrise des
risques placée sous la responsabilité
d’un supply chain manager (SCM) :
le sous-directeur technique et logistique de la SIMMT. Le SCM a autorité fonctionnelle sur les cellules de la
SIMMT dont l’activité a un lien avec
les opérations logistiques. Il est également habilité à traiter directement
avec la division production du SMITer
et les organismes interarmées sur les
sujets touchant à l’organisation de la
logistique du MCO-T.
Les premières évolutions
du périmètre d’activité
Dans le cadre du chantier d’amélioration du fonctionnement du maintien
en condition opérationnelle des matériels terrestres, un plan d’actions
piloté par le SCM initie les grands
dossiers suivants :
✔ le redéploiement du réseau logistique basé sur la nouvelle maquette
approvisionnement 2015 (validée par
la DCMAT en 2010) ;
✔ l’optimisation du fonctionnement
des magasins centraux uniques ;
✔ la facturation directe au stockeur
atelier, avec mise en place du crossdocking ;
✔ le repositionnement du centre de
gravité logistique au plus proche des
besoins avec la mise en œuvre du
Pôle expertise approvisionnement
(PEA), en lieu et place du Poste technique de vérification (PTV) ;
✔ la sécurisation de l’approvisionnement dédié à la production avec l’utilisation d’un stock réservé (code état 57) ;
✔ la livraison des stockeurs ateliers
par une boucle zonale à partir de
moyens dédiés du centre de transport et de transit de surface ;
✔ la réorganisation de la « reverse logistics » ;
✔ le rattachement de nouvelles formations aux entrepôts du SMITer.
Le PEA : un maillon essentiel
de la supply chain
Le PEA des stockeurs avancés au sein
des CAP/SAP (Compagnie et section
d’approvisionnement) des formations
du SMITer est l’interlocuteur privilégié
du SMITer, des formations soutenues
et des ateliers. Principalement chargé
de réaliser l’adéquation des stocks
aux besoins, afin de garantir un haut
niveau de service, il participe à la co-
29
DOSSIER
hérence d’ensemble des processus
et réseaux logistiques au travers des
tâches suivantes :
✔ renseigner et conseiller les représentants des formations rattachées,
✔ contrôler et suivre les demandes
exprimées par les formations soutenues et les ateliers,
✔ suivre les consommations et les niveaux de stocks locaux,
✔ assurer
l’assainissement
des
stocks (reversement aux magasins
centraux uniques ou élimination),
✔ veiller à l’application des directives
relatives à la gestion des rechanges
réparables et matériels complets,
✔ transmettre aux services centraux
compétents les besoins en identification de nouveaux articles,
✔ réaliser et tenir à jour la documenta-
30
tion relative à l’identification des articles,
✔ gérer les commandes de recomplètement de stocks,
✔ rechercher les solutions les plus appropriées en cas de rupture de stock,
✔ assurer la cohérence du stock en
fonction des codes appro,
✔ prendre en compte les besoins en
approvisionnements particuliers (piles, ingrédients…),
✔ prendre en compte les besoins du
parc de gestion,
✔ identifier les matériels à éliminer,
traiter les litiges relevés par les formations soutenues,
✔ conduire les actions « d’e-procurement » (carte « achats »),
✔ proposer des solutions d’arbitrage
dans le cadre de la politique d’emploi
et de gestion des parcs.
Par ailleurs, le SMITer participe aux
travaux de la SIMMT visant à intégrer
la maintenance des matériels terrestres de l’armée de l’Air, de la Marine,
du service interarmées des munitions
et du service des essences des armées. Il contribue notamment à l’expérimentation sur la base aérienne
de Mérignac pour la fonction d’opérateur logistique, dans la perspective
d’une généralisation aux autres bases
aériennes en 2012. Il sera à terme
« l’opérateur logistique » ministériel de
l’ensemble des matériels terrestres.
Commandant Mickael BIGOT,
SMITer,
division Production,
bureau Logistique.
Matériel et Technique - n°177
Le cross-docking
au sein du MCO-T
La modernisation du maintien en
condition opérationnelle des matériels
terrestres (MCO-T) s’accompagne par
la mise en œuvre de nouveaux processus ou procédés logistiques qui
s’inscrivent dans une démarche de
gestion efficiente des flux logistiques.
Elle est portée pratiquement par la
mise en place du supply chain management (SCM) au sein de la SIMMT.
Le SCM consiste à rechercher toutes les opportunités de création de
valeur par des leviers opérationnels,
sur la chaîne qui va « du fournisseur
du fournisseur » au « client du client »,
c’est à dire couvrant l’ensemble de
l’écosystème du MCO-T. À ce titre, le
cross-docking s’inscrit parfaitement
dans ce contexte d’optimisation qui a
pour objectif d’accroître les capacités
et la qualité de service de la chaîne
logistique.
Définition
La préparation des commandes au
sein de l’entrepôt est devenue une
véritable valeur ajoutée (préparation
centralisée des commandes et limitation des opérations de picking1 en
un point. L’optimisation de cette tâche entraîne un gain de productivité
et une amélioration du service en accélérant la vitesse des flux logistiques
(suppression des opérations administratives et comptables de découplage aux échelons intermédiaires - les
stockeurs avancés).
Circuit d’un colis
Le cross-docking est une technique de
préparation des commandes constituées de plusieurs articles provenant
de différents magasins centraux uniques (MCU) à partir d’une plate-forme
de tri (au niveau du stockeur avancé),
sans stockage intermédiaire des articles commandés. C’est donc l’action
de faire passer des pièces de rechanges des quais d’arrivée aux quais de
départ, sans passage par le stock,
notamment, intermédiaire. Le crossdocking est l’une des méthodes les
plus répandues en matière de gestion
des approvisionnements.
Modalités
Les commandes sont constituées de
plusieurs colis provenant de différents MCU. Ces colis sont dégroupés
puis regroupés selon leur destination
sur la plate-forme de tri (cross-docking) du stockeur avancé, permettant
de ne pas passer par des phases de
stockage intermédiaires et du picking. Ces colis ne font que transiter
(littéralement « traversent le quai »,
d’où le nom de « cross-docking »),
au lieu de les entreposer, ils sont préparés pour l’expédition. Ainsi, cette
méthode de préparation des commandes permet aux colis de passer
du transport amont au transport aval
dans un délai très court. En règle générale, un colis arrivant sur une plate-forme de cross-docking y reste
moins de 24 heures.
1 Action de retirer un rechange de son casier de stockage pour préparer une commande.
31
DOSSIER
Mouvement des flux
en cross-docking
La mise en place du cross-docking
implique pour les unités du SMITer
(CAP et SAP)2 des adaptations structurelles (organisation de la circulation
des flux…) et l’uniformisation des
méthodes de travail. S’agissant du
système d’information SIM@T, il a fait
l’objet d’une évolution majeure pour
la prise en compte du processus en
rendant possible dès le magasin central une facturation au client final (édi-
2 Les stockeurs avancés.
32
tion d’une facture MC10). La traçabilité des colis est pour sa part assurée
par SILCENT.
À terme, en éliminant les phases de
stockage intermédiaires, le cross
docking permet :
✔ une réduction du niveau des stocks
sur la « supply chain »,
✔ une réduction des charges au
sein des stockeurs avancés (CAP et
SAP),
✔ une économie de temps (réduction
des délais d’approvisionnement),
✔ un gain en moyenne de 20 % sur la
durée de stockage des rechanges.
Le magasin central unique devra faire
évoluer ses processus de colisage.
Commandant Philippe MAXIMEN,
Sous-direction Technique et Logistique, chef de la section expression et
formalisation du besoin.
Commandant Sébastien GAILLARD,
Bureau Stratégie et Modernisation du
maintien en condition opérationnelle
terrestre, officier traitant.
Matériel et Technique - n°177
Le 13e Groupement
Approvisionnement
Situé au cœur de la France dans le
département de l’Allier , le détachement de Moulins de la 13e base de
soutien du Matériel constitue une des
cinq emprises de cette base, dont la
portion centrale est située à ClermontFerrand. À Clermont-Ferrand et Moulins, s’ajoutent les sites de Guéret, de
Tulle et de Saint-Astier, représentant
un total de 850 personnels.
Armé de 250 personnes, le détachement accueille en son sein le magasin
central unique (MCU). Déployé sur 37
hectares, il ne comporte pas moins
de 42 entrepôts de stockage d’une
taille de 100 m² pour le plus petit à
8 000 m² pour le plus grand. Les 3
plates-formes de stockage extérieures représentent près de 15 000 m².
En terme de volume, ceci se traduit
par une capacité de stockage de
100 000 m3 au sein des entrepôts et
de 43 000 m3 sur les plates-formes.
L’ensemble de ces magasins dépendent du 13e groupement approvisionnement (GAP), fort de 180 personnels. Le 13e GAP est soutenu par le
groupement de commandement et
de fonctionnement (GCF) pour tous
les aspects de fonctionnement et de
vie courante.
Unité atypique civilianisée à 80%, ce
groupement est placé au cœur de la
chaîne approvisionnement du Matériel. Il a pour mission de réceptionner,
stocker, distribuer les rechanges de
l’armée de Terre au profit des forces.
Son statut de MCU implique qu’il
pourvoie à 90 % des besoins des
régiments et constitue la plate-forme
OPEX de l’armée de Terre. Seuls
quelques équipements très spécifiques comme les piles, le matériel
optique ou encore aéronautique ne
sont pas entreposés à Moulins. En
chiffres bruts, ceci représente quelques 110 000 références (NNO dans
33
DOSSIER
le jargon des maintenanciers), soit
environ 110 millions d’articles, depuis le simple écrou jusqu’au moteur
de char. Un tel stock prend énormément de place, pas moins de 80 000
m3 pour 116 000 emplacements à
l’intérieur des différents entrepôts et
23 000 m3 sur les plates-formes de
stockage extérieures où sont entreposés des conteneurs logistiques
de toutes les tailles et de toutes les
sortes. Depuis 2009, le 13e GAP reçoit des autres magasins centraux
le nivellement de leurs stocks avant
leur fermeture programmée pour
2014. Ceci représente un volume
conséquent de 21 000 m3 déjà livrés
sur Moulins. Une telle masse pousse
le magasin vers la saturation de ses
capacités. Pour faire face à cette
éventualité, la décision a été prise de
construire deux nouveaux entrepôts
de stockage offrant 23 000 m3 de volume supplémentaire.
En ce qui concerne les activités de
réception et de distribution, les approvisionneurs utilisent une unité
de mesure appelée « ligne » qui représente la quantité traitée pour
une référence précise. L’étude des
lignes donne un indicateur précieux
de la charge de travail à réaliser. En
2009, le total des lignes réceptionnées était de 67 000, en 2010 de
97 000 et pour les 7 premiers mois
de 2011 de 54 000. Cette évolution
traduit la montée en puissance de
Moulins comme MCU. Cette ascension est confirmée par les chiffres en
distribution : 457 000 lignes en 2009,
487 000 en 2010 et 331 000 pour les
7 premiers mois de 2011. Pourtant,
malgré cette forte activité, le taux de
litige en distribution est remarquablement faible. En 2011, il n’y a que
0,12 % de litiges (l’objectif fixé par le
34
SMITer est de 0,3 %). Ce taux tombe
même à 0,05 % pour la distribution
effectuée au profit des OPEX et de
l’outre-mer (objectif SMITer : 0,1
%). Non seulement l’activité est intense, avec très peu d’erreurs, mais
en plus elle est rapide. Les pièces
de rechanges sont mises à disposition des transporteurs dans un délai
d’une demi-journée pour les degrés
d’urgence « immédiat » et « urgent »,
et en 4 jours pour le degré « routine »,
conformément aux objectifs fixés
par le SMITer.
Cette efficacité est rendue possible
par les grandes compétences détenues par les logisticiens du 13e GAP.
Une politique de formation continue est appliquée ce qui permet au
groupement de détenir des compétences étendues dans tous les domaines liés à la logistique. Ainsi, de
véritables pôles d’expertise se sont
constitués sur le détachement. Le
premier d’entre eux est le bureau
contrôle. Composé de personnels
expérimentés, il rend possible la
détection et le traitement des litiges
qualitatifs identifiés lors de la réception. Ceci permet d’éviter de polluer
les stocks avec des articles ne correspondant pas aux attentes qualitatives de l’armée de Terre et ainsi
de garantir aux forces projetées
en bout de chaîne le bénéfice d’un
soutien au plus près disposant des
meilleures pièces de rechange. Un
autre pôle d’expertise est armé par
l’équipe conditionnement. Disposant d’experts tant sur les normes
phytosanitaires qu’en matière de
transport de matières dangereuses,
cette équipe permet de conditionner ou reconditionner les rechanges
en fonction de leur destination, de
leur mode de transport et de leur
spécificité.
Matériel et Technique - n°177
Un troisième pôle se matérialise au
niveau du bureau enlèvement et commande des transports (BECT). Cette
cellule est en charge des transits. Elle
s’est imposée comme une référence
en matière de savoir-faire concernant la demande unique de transport
(DUT). De plus, de part le rôle de plate-forme OPEX dévolu à Moulins, elle
dispose de compétences en matière
de dédouanement, de procédure
d’expédition à l’étranger et de constitution d’autonomie initiale de projection. Enfin, le pôle expertise approvisionnement (PEA) joue un rôle majeur
comme maillon entre les utilisateurs
et les gestionnaires en contribuant au
traitement des rapports techniques
de défectuosité, au renseignement
des critères de gestion, à la recherche de solutions pour satisfaire les
utilisateurs et à la constitution de la
base de données des fiches de sécurité pour le Matériel.
Enfin, un dernier élément phare est
non pas activé par des logisticiens
mais par un logiciel : OPTIMA. Réalisé sur mesure pour faire face à la
gestion particulière d’un magasin de
la taille du MCU et interfacé avec
SIMAT, il permet de piloter avec une
rare efficacité la conduite de toutes
les activités d’approvisionnement depuis la réception jusqu’à la distribution en passant par le stockage. L’ensemble de ces compétences de haut
niveau permet au 13e GAP d’afficher
une efficacité comparable à celle des
entreprises privées spécialisées dans
la logistique. Reconnu pour ses qualités, l’établissement est certifié ISO
9001 depuis 2005.
Lieutenant ENGBLAD,
13e BSMAT / Détachement
de Moulins / 13e GAP
35
ACTIVITÉS
ANTARES 2011
Dans le cadre du contrôle de sa capacité opérationnelle, le 8e RMAT s’est
vu confier, par le SMITer, la mission de
monter un poste de commandement
régimentaire (PCR) de zone fonctionnelle maintenance (ZF MAINT) au sein
d’un groupement de soutien terre (GST)
pendant l’exercice Argonne 2011.
Cet exercice, dont la complexité de
montage lui confère une importance
de taille, a représenté un événement
majeur pour le régiment dans son ensemble (et pas seulement pour le personnel joueur). À ce titre, les efforts
qui ont pu être consentis tant dans la
phase préparatoire que dans son exécution méritent d’être soulignés. Et
s’il a été payant, cet investissement a
permis au 8e RMAT de tirer un certain
nombre d’enseignements qui orienteront une partie des actions à entreprendre dans les prochains mois.
Cohérence et complexité.
Placé sous la direction de la 1re brigade logistique (soutenue par le SMI-
36
Ter pour la partie spécifique maintenance), cet exercice s’est déroulé
sur le camp de Suippes du 6 au 14
octobre 2011. Il avait pour but de tester la capacité des PCR à accomplir
leur mission technique (le soutien
maintenance en l’occurrence pour
le régiment) dans un environnement
tactique contraint.
D’une dimension très conséquente, Argonne 2011 testait, en même
temps, trois régiments : le 121e régiment du Train, les 2e et 8e RMAT. Si
le premier était chargé d’armer à la
fois le poste de commandement du
groupement de soutien divisionnaire
(GSD) et celui de sa zone fonctionnelle ravitaillement-transport, le 2e RMAT
était lui en charge de la ZF MAINT de
ce même GSD.
On peut donc déjà constater une complexité dans les différents niveaux joués
(GSD et GST) qui nécessitait une animation dédiée à chaque groupement
mais surtout une cohérence d’ensemble à maintenir du fait de l’interaction
permanente entre ces niveaux.
Par ailleurs, le contrôle simultané
de régiments du Matériel et du Train
trouve toute sa cohérence dans l’emploi de ces unités au sein de la fonction logistique de l’armée de Terre :
leur engagement côte à côte sur les
théâtres d’opérations voire leur imbrication dans le cadre des bataillons
logistiques (par exemple) milite pour
le maintien de cette cohérence d’emploi dans le cadre de l’entraînement
en métropole.
Enfin, il convient de préciser que le
contrôle des trois régiments cités cidessus a été confié à la Commission
Nationale du Contrôle Inter Armes
(CNCIA). Cet organisme interarmes a
pour vocation de mener ce type d’action au profit de l’ensemble des régiments de l’armée de Terre. Renforcée
par du personnel des écoles militaires de Bourges et du SMITer pour la
partie technique relative aux RMAT, la
CNCIA possède donc une expertise
avérée dans le domaine du contrôle
et une indépendance (n’appartient
pas à la 1re BL) qui crédibilise pleinement son action vis-à-vis des unités
de l’armée de Terre.
C’est donc dans cet environnement
complexe mais cohérent que le 8e
RMAT s’est attelé à la mission reçue.
De l’affûtage des lames
à la remise de lauriers.
Comme spécifié précédemment, cet
événement a nécessité l’engagement
de l’ensemble du régiment : toutes les
compagnies et services ont pleinement participé à l’exercice que ce soit
au travers de sa préparation ou de
son exécution à proprement parler.
Dans sa préparation tout d’abord,
l’ensemble s’est attaché à monter
Matériel et Technique - n°177
le régiment en puissance tant dans
sa partie matérielle (équipement de
la passerelle, véhicules, moyens
SIC)1 que dans sa ressource humaine (joueurs, renforts d’animation). Il
convient d’ailleurs de noter qu’une
large proportion des joueurs du PCR
était nouvellement affectée, d’où l’impérieuse nécessité de mener un entraînement préparatoire pour assurer
l’amalgame de ce nouvel ensemble
aussi bien que l’affûtage de cet outil
de commandement opérationnel.
C’est pour cette raison que, sous la
houlette du commandant Louzao (officier emploi/coordination du BMOI), le
PCR a mené un entraînement le plus
complet possible à compter du mois
de septembre : déploiement matériel,
montée en puissance et organisation
des cellules, travail collaboratif pour la
rédaction des ordres, préparation de
points de situation, planification d’une
bascule. Cette préparation a ainsi permis au PCR d’aborder l’exercice dans
les meilleures conditions possibles.
Ensuite, lors de son arrivée à Suippes,
le PCR a, comme prévu dans l’emploi
du temps de l’exercice,
poursuivi dans un premier
temps son auto-entraînement avant de participer
à une phase de « warmup » (conjointement avec
l’animation placée sous
le commandement de la
1re BL) pour finaliser les
données de jeu à tous les
niveaux concernés.
Cette phase terminée, le
contrôle opérationnel a
pu se dérouler entre le 10
et le 14 avril : mise sous
pression tactique (incidents NRBC, EEI2, actions
de forces spéciales, milices, mouvements de réfugiés,…), le régiment s’est
attaché dans ce contexte
d’incidents à remplir sa
mission de soutien maintenance en premier échelon pour les EASD3 et en
renfort du 2e RMAT (ZF
MAINT du GSD). L’exercice s’est achevé sur l’exécution, après
sa planification, d’une bascule réelle
de position pour tester la
capacité du régiment à
prendre en compte l’ensemble des facteurs impactés.
jectif atteint), il lui reste encore à préserver et à formaliser dans le temps les
acquis de cette expérience mais aussi
à prendre en compte de nombreux
points à perfectionner. Pas question
de se reposer sur ses lauriers !
La participation à l’exercice Tunnel
(piloté par le SMITer) au deuxième
semestre 2012 devrait d’ailleurs lui
permettre de poursuivre ainsi la démarche entreprise.
Lieutenant-colonel Cédric FRANCO
chef du Bureau Maintenance
Opération Instruction, 8RMAT
Au final, le 8e RMAT a
terminé avec succès ce
contrôle opérationnel qui
lui a permis d’identifier
des pistes d’amélioration
pour l’avenir : ayant été
déclaré apte à la projection sans restrictions (ob-
1 SIC : Système d’Information et de Communication
2 EEI : Engins Explosifs Improvisés
3 EASD : Éléments d’Appui et de Soutien de la Division
37
ACTIVITÉS
« Anticiper pour agir »
ou l’exercice « ICARE 2011 »
gérée par un aéro-club et dont le 9e
BSAM est l’affectataire secondaire. À
ce titre, le bataillon assure le secours
immédiat aux équipages grâce à un
peloton de secours incendie et sauvetage composé de neufs pompiers
militaires et civils. L’équipe de secours
est systématiquement mise en alerte à
la mise en œuvre des appareils d’État
sur l’aérodrome. Aussi, le peloton
peut être appelé à intervenir sur des
aéronefs civils si un incident survient
pendant leur période d’alerte. Mais les
moyens de première intervention étant
limités, il est fait appel à un renfort des
services de secours départementaux
en cas d’accident grave.
Une patrouille d’hélicoptères composée d’une Gazelle et d’un Puma entre
en collision avec un avion de tourisme et occasionne une vingtaine de
victimes. Tel est le scénario de l’exercice civilo-militaire « ICARE 2011 » qui
s’est déroulé le 14 juin 2011 sur l’aérodrome de Montauban. Cet exercice
de secours sur un crash d’aéronefs
était organisé et conduit par le 9e bataillon de soutien aéromobile.
L’exercice, relayé par les médias et la
presse locale, a mobilisé :
✔ 35 personnels et 1 véhicule d’in-
38
cendie polyvalent du 9e BSAM ;
✔ 39 personnels et 5 véhicules du service départemental d’incendie et de secours de Tarn-et-Garonne (SDIS 82) ;
✔ 25 personnels et 6 véhicules pour
le SAMU 82 ;
✔ 15 personnels pour les forces de
sécurité (Police et gendarmerie).
Soit un total de 114 personnels et
12 véhicules de secours.
L’aérodrome Morin-Védrines est une
plate-forme aéronautique civile appartenant à la commune de Montauban,
qui présente la particularité d’être
Aussi, sur le thème d’un sinistre
d’ampleur provoquant un nombre important de victimes, l’organisation et
la conduite de cet exercice poursuivaient trois objectifs :
✔ Tester la coordination des secours
militaires et civils tout en entraînant
les acteurs de terrain et la chaîne de
commandement à réagir sur un accident majeur ;
✔ Sensibiliser et informer le personnel du SDIS 82 et du SAMU 82 sur
les particularités des accidents d’aéronefs et les dangers potentiels que
représentent les épaves.
✔ Formaliser le retour d’expérience
afin de permettre l’élaboration du
plan de secours spécialisé (PSS) de
l’aérodrome.
Matériel et Technique - n°177
de cet exercice, les autorités civiles
ont souligné la nécessité d’un entraînement régulier et ont demandé la
possibilité de bénéficier de séances
d’information complémentaires pour
leur personnel.
Par l’ampleur des moyens mis en œuvre, la prise de conscience des difficultés d’intervention sur un crash aérien et les enseignements tirés pour
l’élaboration du plan particulier des
secours de l’aérodrome, la réalisation
de l’exercice « ICARE 2011» est de
nature à améliorer de manière significative la sécurité et la survie des équipages des aéronefs de la plate-forme
aéronautique de Montauban. Et c’est
bien dans l’esprit d’« Anticiper pour
agir », devise du 9e BSAM, que cet
exercice s’est déroulé avec succès.
Cet exercice a également servi de
support à une information dispensée
au personnel des forces de sécurité
non spécialistes sur la gestion particulière des évènements aériens, les
dangers présentés par les épaves et
sur les actions à accomplir ou à éviter
afin de préserver les indices en vue
des enquêtes ultérieures.
Une réunion sur le retour d’expérience de l’exercice s’est tenue à la
préfecture de Tarn-et-Garonne en
présence de Mme Meyer, directrice
de cabinet, et des responsables des
services de secours et de sécurité du
département.
Le bilan, très positif, atteste que les
objectifs de l’exercice ont été atteints.
La confrontation des moyens de secours aux particularités des crashs
d’aéronefs a débouché sur une prise
de conscience des difficultés et des
dangers que représentent de tels sinistres. Un effet rendu possible par la
simulation d’un environnement stressant grâce à la réalisation, par maquillage, de blessures et de traumatismes particulièrement réalistes sur
les victimes et la reconstitution d’une
zone de crash encombrée d’épaves
et de débris. Les secours ont, non
seulement, dû faire face à une situation présentant de nombreuses
victimes disséminées sur une vaste
zone et présentant de nombreuses
blessures, mais ils ont dû, également,
se préserver d’un environnement potentiellement létal : pièces sous tension ou sous pression, épanchement
de substance « agressives » ou présence de systèmes pyrotechniques.
Au regard des enseignements tirés
Un succès dont le mérite revient en
partie aux personnels civils et militaires du 9e BSAM qui se sont impliqués
avec conviction et bonne humeur
dans l’organisation de l’exercice et
pour certains dans des rôles de composition de victimes dont le réalisme
a été souligné par les secouristes.
Lieutenant-colonel J-M PRADELLES
officier sécurité des vols du 9e BSAM
39
ACTIVITÉS
Exercice Citadel Guibert 2011
Mi réel – mi fictif, mais surtout très réaliste
Du 28 novembre
au 9 décembre 2011,
un exercice
multinational
d’entraînement de poste
de commandement
s’est tenu sur
les camps militaires
de Sennelager
en Allemagne
et de Leopoldsburg
en Belgique.
Près de 1700 militaires
de 15 nations otaniennes
étaient réunis pour
cet exercice majeur,
conçu et dirigé
par le corps
de réaction
rapide-France
(CRR-FR).
40
L’objectif était de mener à bien
une opération d’entrée en premier sur un théâtre pour une force d’environ 50 000 hommes et,
ainsi, d’entretenir la capacité de la
France à commander une composante terrestre multinationale dans
ce contexte, sous mandat des Nations-Unies et sous la conduite de
l’OTAN.
La force comprenait des éléments
joueurs avec :
✔ le PC LCC (Land Component
Commander) et le PC RSC (Rear
Support Command) - destiné à
coordonner l’arrivée des forces
depuis leur zone de déploiement
initial jusqu’à leur zone d’opérations - armés par le CRR-FR,
✔ 2 divisions commandées l’une
par l’EMF3 de Marseille avec sous
ses ordres les 7e brigades blindées
britannique et française ainsi que
la 173e brigade aéroportée américaine, et l’autre par l’EUROFOR
(European Force),
✔ une brigade belge, EO LCC.
La division maintenance du commandement des forces terrestres
participait quant à elle à l’armement de la structure SNF (Soutien
National France). Sous les ordres
de l’ASIA (Adjoint Soutien InterArmées), cette structure s’articule
autour du chef d’état-major (CEM)
avec un CO, une DIV AC (division
appui au commandement), une
DIRCOM (direction du commissariat), une DIRMED (direction médicale) et une DIVLOG (division logistique). Au sein de cette dernière
division, la maintenance est représentée par l’AMAT (adjoint maintenance) de théâtre. Cet expert a
pour mission de maintenir la disponibilité technique opérationnelle des matériels français déployés.
Il fait le lien entre le théâtre et la
métropole, qu’il renseigne sur la
situation maintenance par le biais
de comptes-rendus hebdomadaires. Dans le cadre de l’exercice,
quelques 9000 matériels français
étaient à soutenir, en intégrant les
incidents programmés de façon
à faire réagir le G4 du LCC. Les
disparitions de conteneurs de pièces, les ruptures d’approvisionnements, etc... se sont donc succédées pour permettre le rodage
des procédures.
D’autres personnels de la division maintenance occupaient les
postes de CEM et de membres
du CO. Tous les personnels de la
Matériel et Technique - n°177
structure participaient aux points
de situation quotidiens et certains
aux groupes de travaux transverses programmés en fonction des
évènements. Chacun a ainsi pu
suivre la manœuvre et s’enrichir de
l’expertise des représentants des
autres directions et services interarmes. L’exercice a ainsi été une excellente occasion de faire travailler
ensemble des maintenanciers, des
logisticiens, des commissaires et
des médecins pour une meilleure
compréhension mutuelle !
Un des objectifs du déploiement
de la structure SNF était d’affiner
le rôle de chacun de ses membres
de façon à amender la version
provisoire du mémento portant sur
les structures SNF en opération.
C’est donc chose faite ! L’exercice
Citadel Guibert 2012, prévu dans
les camps de Champagne, devrait
permettre d’achever le processus.
Le capitaine Sophie BUSNEL
Adjoint Section Planification
Ressources Division
maintenance du CFT
41
ACTIVITÉS
OPÉRATION HARMATTAN :
MISSION ACCOMPLIE..
En effet l’an dernier, j’ai déjà été détaché sur ce même bâtiment pour la
mission « Jeanne d’arc 2010 ».
Pour moi, tout commence dans la soirée du vendredi 13 mai avec l’appel de
mon commandant d’unité, le capitaine
Anne. Une mission à bord du bâtiment
de projection et de commandement
(BPC) TONNERRE avec pour fonction
la gestion des lots de rechanges ALAT
dans le cadre de la mission HARMATTAN. La date n’est pas confirmée mais
le départ est imminent. Je prépare
donc mon paquetage. La confirmation
arrive très vite, le lundi 16 à midi, avec
embarquement prévu à Toulon pour
18h00. Tout se précipite, je me dois
donc de penser à tout avant le départ.
15h00, me voilà prêt à partir, le transfert vers le Var s’effectue à bord d’un
Pilatus de l’escadrille de transport et
de convoyage du matériel (ETCM).
Partir en mission à bord d’un avion
est une première pour moi.
Trois heures après avoir quitté Montauban, me voici au pied du BPC, détaché au profit d’une unité ALAT. Je
suis surpris par le nombre de personnes mobilisées pour cette mission
mais je me sens en territoire connu.
42
Je retrouve mes lots de déploiement.
Il faut savoir que pour la mission
HARMATTAN plusieurs lots ont été
mis à disposition : des lots complets
de projection (LCP) GAZELLE, PUMA,
TIGRE, ainsi que des lots d’outillages.
Les LCP déployés pour cette mission
représentent un volume de 105 m3, et
un poids d’environ 18 tonnes.
Mon travail à bord consiste à fournir
des pièces détachées aux mécaniciens. Ces pièces doivent permettre
de conserver la capacité opérationnelle des hélicoptères. Je dois gérer
les consommations et compléter les
lots. Le rythme au quotidien est soutenu du fait du nombre important d’aéronefs que constitue le groupement
aéromobile. Je travaille 7 jours sur 7 et
il est possible de me demander des
rechanges à n’importe quel moment !
La vie à bord d’un bâtiment est un
changement radical pour un « terrien »
mais plus les jours passent et plus ce
mode de vie devient routinier. Ce travail évolue cependant le 12 juillet avec
un transbordement au programme.
L’ensemble des moyens et du personnel « bascule » sur le BPC Mistral…
Un gros travail d’organisation et de
mise en place. Mais la relève est déjà
sur place, je commence donc à transmettre mes consignes. La date de
mon départ n’est pas encore connue.
Ma mission sur le BPC MISTRAL
s’achève le 22 juillet. Quatre jours de
mer à bord d’un pétrolier ravitailleur
suivent alors, avant de retrouver la
terre ferme et Montauban le 26 juillet.
Cette mission a été pour moi une expérience unique. J’ai pu vivre, au plus
près de l’action, une mission opérationnelle à bord d’un bâtiment de la
Marine nationale, ce qui représente
une vraie chance : c’est là l’avantage
d’être maintenancier au 9e bataillon
de soutien aéromobile et de travailler
au profit de la composante aérienne
de l’armée de Terre.
Maréchal des logis GALBAN
Adjoint à la plate-forme OPEX
au 2e groupement des
approvisionnements du 9e BSAM
Matériel et Technique - n°177
Service interarmées des munitions :
préparer, faciliter, appuyer
et soutenir l’action des Forces.
Témoignage du Lieutenant Christophe Ediar, de l’Établissement Principal Munitions Alsace Lorraine, chef
de la section munitions de Crépey :
Afin de répondre aux objectifs du
contrat opérationnel fixé par l’état major des armées au service interarmées
des munitions (SIMu), la préparation
opérationnelle des pyrotechniciens
repose sur un juste équilibre entre les
savoir-faire tactiques et techniques.
Elle s’appuie pour cela sur les fondamentaux du « métier de soldat » définis
par l’armée de Terre (tir, secourisme…)
et se calque pour la partie « métier munitions » sur les schémas mis en œuvre
par le SMITer pour la préparation des
maintenanciers. Ainsi à travers des
parcours normés de 12 et 24 mois,
destinés respectivement aux sections
socles et projetables, elle s’articule
autour d’un continuum de l’instruction
(individuelle, spécialisée et collective),
de l’entraînement et de la mise en
condition avant projection (MCP).
Arrivé il y a trois mois en Côte d’Ivoire,
le lieutenant Ediar est l’adjoint interarmées du soutien munitions (AISM)
au sein de la force Licorne. Son rôle :
coordonner et soutenir la force en matière de munitions. La préparation opérationnelle pour une OPEX est tant intellectuelle que physique. Le lieutenant
Ediar a participé à un exercice de projection pendant 15 jours sur le camp
militaire de Bitche (Alsace). Il a dû
également s’approprier toute une série
de documents techniques et opérationnels nécessaires à l’accomplissement de sa mission sur le théâtre (TTA
916, guide du CICLO, les directives du
SIMu, la PIA 4.8…). Enfin, il a participé
à une préparation MCP de trois jours,
quelques semaines avant son départ.
Fort d’une première expérience dans
un service interarmées, la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques
du ministère de la Défense (SIMMAD),
le lieutenant Ediar est le premier officier de l’armée de l’Air désigné sur un
poste, habituellement réservé à l’armée de Terre. Il souligne notamment
que son intégration s’est faite naturellement. Il est perçu comme le pyrotechnicien du SIMu, le spécialiste et
conseiller munitions. Reste néanmoins
un temps d’adaptation nécessaire à la
bonne réussite de la mission. « On parle de la même chose mais pas avec les
même mots » souligne le lieutenant.
Expressions, abréviations, méthodes
de travail sont autant de paramètres à
prendre en compte lorsque l’on parle
d’« interarmisation ».
En revanche, le lieutenant s’est senti
bien accueilli, soutenu et conseillé :
« Si je m’en sors bien dans mon travail, c’est en grande partie grâce au
travail d’équipe ». En effet, d’octobre
2011 à mars 2012 en Côte d’Ivoire, il
commande cinq hommes qu’il tient à
remercier pour leur travail et leur professionnalisme.
Commandant Christophe CABRIT,
chef du Bureau Emploi Opérationnel,
EC SIMu
Aspirant Audrey MELICINE,
officier communication, EC SIMu
43
À SAVOIR
La 12e BSMAT innove
avec le banc test GEE
Historiquement, le détachement de
Nouâtre de la 12e BSMAT possède,
parmi ses missions principales, celle
d’assurer, au profit de l’armée de Terre, le stockage centralisé des piles,
batteries et accumulateurs. Ces rechanges sont actuellement identifiés
sous le vocable GEE : Générateurs
Électrochimiques d’Électricité.
Depuis quelques années, les besoins
en GEE sont croissants au regard de
l’engagement, sur les théâtres d’opération, des systèmes d’armes acquis
par les Forces. Ainsi, les enjeux technico-économiques ont évolué, mettant en valeur la nécessité de contrôler la fiabilité et les caractéristiques
de ces produits depuis leur acquisition jusqu’à leur élimination.
Dans ce cadre, l’ex-DCMAT a sollicité
le détachement de Nouâtre pour mener une étude portant sur la réalisation
d’un moyen de contrôle pour GEE.
Très rapidement, cette étude débouche sur une proposition innovante :
l’aménagement d’un banc de test
CASTOR1 (initialement acheté pour
les besoins de la maintenance RITA
1G2 et SYRACUSE II3) pour automatiser les différents contrôles à réaliser.
Réemploi du banc CASTOR :
L’idée de réemployer un banc CASTOR naît du fait que le détachement
de Nouâtre en assure la maintenance
et en maîtrise le fonctionnement depuis plus de 10 ans.
L’étude menée met en évidence :
✔ des transformations mineures à effectuer sur la configuration du banc
(retrait d’équipements),
✔ la nécessité de réaliser des interfaces adaptées aux GEE, à partir des
exigences spécifiques et des normes
correspondantes, le besoin de développer un logiciel de pilotage du banc,
adapté aux opérations à effectuer.
Naissance du banc GEE :
Les travaux à mener ayant été identifiés, un travail en partenariat entre la
Section Technique de Marque (STM),
le 16e Groupement de Maintenance
Électronique d’Armement (GMEA) et
le Centre de Soutien et de Diffusion
des Logiciels de Test (CSDLT) aboutit finalement à une répartition des
tâches. Conduits dans un cadre de
1 CASTOR : Centrale d’Acquisition Spécialisée en Test Opérationnel Rapide.
2 RITA 1G : Réseau Intégré de Transmission Automatique 1re Génération.
3 SYRACUSE II : Système de Radio Communication Utilisant un SatellitE.
4 AFNOR : Agence Française de Normalisation.
44
projet, ces travaux sont alors répartis en fonction des compétences de
chaque service.
Le 16e GMEA, chargé de modifier la
configuration du banc, assure l’environnement d’accueil du banc (salles
techniques).
La STM, de son côté, établit le cahier
des charges pour la réalisation, dans
le secteur privé, des interfaces associées aux GEE à tester. Enfin, le CSDLT reçoit la mission de développer un
logiciel de pilotage baptisé OPTI (outil
pour le pilotage de test de piles).
Un projet technique complet :
L’objectif principal recherché a été
d’assurer une mise en œuvre simple,
sécurisée et optimisée du banc.
Associées aux caractéristiques du
banc, les interfaces ont été standardisées à partir de normes AFNOR4.
Matériel et Technique - n°177
Chacune d’entre elles répond à un
principe de test simple : disposer de
12 voies de mesure indépendantes.
Le logiciel OPTI a été développé afin
de permettre une gestion indépendante entre les opérations de programmation de tests et l’exploitation du banc.
Enfin, les tests mis en œuvre par un
technicien permettent de vérifier des
caractéristiques électriques correspondant à des données techniques
fournies par les fabricants (décharge,
mesure de tension de seuil, capacité).
Le banc GEE ainsi créé a donné lieu
à la réalisation d’un dossier de définition. Un logiciel de calibrage, réalisé à
l’occasion, permet de vérifier le fonctionnement nominal de ce banc.
Des capacités de tests étendues :
Malgré la diversité des GEE et leurs
systèmes de connexion respectifs, le
banc reste universel et seul le système d’interfaces sera amené à évoluer
selon les besoins.
Les durées d’exploitation du banc peuvent aller de quelques heures à plusieurs jours (en mode 24h/24h) et supportent toute microcoupure du secteur
(fonctionnement sur onduleurs).
Enfin, les besoins en test sont amenés à évoluer selon les profils de
fonctionnement théorique des matériels alimentés par GEE (en température, vieillissement, repos, décharge).
Le banc de test GEE permet le contrôle de la plupart des piles primaires
(non rechargeables) de type alcaline
ou lithium (tests orientés « décharge »). Son évolution vers des GEE secondaires de type NiCd5, NiMH6, ou
lithium-ion est envisagée (tests orientés « charge/décharge » permettant la
prise en compte de technologies très
récentes).
Des perspectives technico économiques intéressantes :
Les prescriptions d’emploi de ce banc
GEE sont déjà fixées par l’ex-DCMAT.
Il s’agit prioritairement de s’assurer de la qualité des
échantillons
(GEE)
fournis dans le cadre d’appels d’offre,
mais également de
contrôler la capacité
des GEE tout au long
de leur durée de vie.
Ces opérations seront aussi étendues
aux contrôles :
✔ des stocks,
✔ des reversements
OPEX /OME (OutreMer).
Conclusion :
Le système développé permet donc
aujourd’hui d’envisager et de planifier une multitude de tests sur des
GEE. Il s’inscrit implicitement dans
une démarche ISO9001 : V2008 de
contrôle sur le « stockage vivant » de
GEE. La maîtrise des produits GEE
stockés, grâce à l’enregistrement de
leur courbe de décharge de référence
(opéré sur des échantillons avant et
après notification de marchés), permet d’envisager des économies significatives. Pour exemple, 6 lots de
piles PS-218A (équivalent à environ
185 000 piles) arrivant à péremption
ou à 6 mois de leur date de péremption, représentent un coût inventaire
de 0,8 million d’euros. Des essais
déjà réalisés montrent que moins de
2% de ces piles seront mis au rebus. L’expertise, le recours à la garantie contractuelle ou la proposition
de prolongation d’utilisation de GEE
(au-delà de la date de péremption),
sont autant de solutions, offertes par
le banc, qui participent désormais à
la maîtrise technique des piles, batteries et accumulateurs délivrés aux
Forces.
IDEF Eustache,
chef du BMS du détachement du matériel de Nouâtre de la 12e BSMAT.
5 NiCd : Nickel Cadmium.
6 NiMH : Nickel Métal Hydrure.
45
À SAVOIR
Enseignement à distance
mobilité terrestre
Mis en place depuis février 2010, l’enseignement assisté à distance de
la filière mobilité terrestre (EAD MOBTER), assure la formation d’une
partie du CT1 des sous-officiers de recrutement semi-direct.
En effet, afin de pouvoir suivre
cette formation, il est opportun de
disposer auparavant des connaissances dans son domaine de
spécialité. Le certificat technique
élémentaire, réussi à l’école du
Matériel ou obtenu par équivalence, est ainsi un pré-requis pour
réaliser cette formation. Toujours
dans sa phase expérimentale,
l’EAD a néanmoins déjà concerné
en deux ans 121 stagiaires.
S’appuyant sur les bases du
E-le@rning, l’EAD MOBTER utilise, via internet, la plate-forme
SYFADIS pour dispenser la partie
théorique de la formation de spécialité du 1er degré. Articulé autour
de 7 matières : dessin industriel, technologie des matériaux,
électricité générale, équipement
électrique, direction suspension
freinage transmissions (DSFT),
motorisation et hydraulique ainsi
qu’une remise à niveau en mathématiques appliquées au domaine mécanique automobile, le
programme se compose de 73
46
modules. Les cours ont été réalisés par les formateurs de chaque
spécialité puis créés par la société
« ANIMEDIA ». Plus de 1800 heures de travail ont été nécessaires
pour la réalisation des différents
modules.
Ainsi, l’apprenant, nouveau terme
adapté à l’EAD et mis sous dé-
cision d’admission en formation
(DAF) par la DRHAT, réalise l’équivalent de 5 semaines de formation
en « face à face » ou présentiel
dans son unité pendant 12 semaines. Travaillant à son rythme, le futur chef d’équipe mobilité terrestre
doit suivre un parcours pédagogique, pré-défini par les formateurs
de la division technique mobi-
Matériel et Technique - n°177
lité (DTM) de l’école du Matériel.
Ponctuée de 6 évaluations dont
une synthèse finale, cette phase
du parcours de formation est prise en compte dans le barème de
notation de l’examen. Aidé d’un
tuteur BSTAT mobilité terrestre qui
suit une demi-journée de présentation quelques semaines avant le
début du parcours au sein de la
DTM, le futur stagiaire peut à tout
moment être assisté en temps
réel par un formateur des écoles
militaires de Bourges. Tous les
moyens nécessaires et indispensables pour cette formation, ordinateur, connexion internet et salle
adaptée sont mis à disposition par
son corps de troupe. Le tuteur, de
par son ancienneté et sa connaissance du domaine de spécialité,
joue un rôle non négligeable. Il
doit, en plus de mettre à disposition avec l’aide de l’officier instruction de son unité les moyens
pédagogiques, guider son apprenant au niveau de la méthodologie
d’apprentissage, être l’interface
avec la DTM et surtout maintenir à
tout moment la motivation de son
futur chef d’équipe.
Au niveau de la DTM, le responsable pédagogique suit en permanence la progression de l’apprenant en prenant en compte le
temps passé sur la plate-forme,
la validation des modules par des
QCM simples et les notations obtenues lors des évaluations inter-
médiaires.
Enfin, les bureaux instruction (BOI
ou BMOI) des unités responsables du suivi de cette formation
sont chargés d’envoyer pour chaque devoir un compte-rendu pédagogique aux EMB permettant
de faire un point de situation sur
les mesures prises pour palier aux
difficultés de l’apprenant.
tout à fait normaux, cette méthode
reste cependant relativement efficiente en termes de gains d’indemnité de stage est reste en adéquation totale avec la numérisation de
l’espace de formation (NEF).
Division Technique Mobilité
de l’école du Matériel,
écoles militaires de Bourges
Au delà d’une
évolution obligatoire des mentalités,
pour
bien prendre en
compte cette formation novatrice,
l’implication de
tous les acteurs,
responsables de
cours et formateurs de la DTM
d’une part, apprenants et tuteurs dans les régiments d’autre
part, contribue à
une bonne mise
en place de l’EAD.
L’intelligence de
situation des uns
et des autres permet de prendre
en compte les
difficultés passagères et conjoncturelles de futurs
stagiaires. Malgré
quelques écueils
47
À SAVOIR
Le 9e Bataillon de soutien aéromobile
chez EUROCOPTER France (ECF)
Au cœur de l’industrie aéronautique privée
Unité leader de la perception des hélicoptères TIGRE chez ECF, le 9e BSAM assure
cette mission depuis le mois d’octobre
2005. Renforcé par du personnel technico
logistique (PTL) de l’école franco-allemande (EFA) et du groupement aéromobilité de
la STAT (GAM STAT), c’est aujourd’hui
35 EC665 qui ont été mis à disposition de
l’EFA, du GAM STAT, du 5e RHC et du 4e
RHFS, unités opérationnelles actuellement
engagées sur le théâtre afghan et dernièrement lors de la mission HARMATTAN.
Intervenant suite à la signature par l’ODT
OCCAR (organisation conjointe de coopération en matière d’armement / division
TIGRE ) du certificat de conformité (COC),
marquant le transfert de propriété entre
l’industriel et l’armée de Terre, l’équipe de
perception, constituée d’un officier mécanicien, d’un MCAVT, de 2 documentalistes et de 4 mécaniciens « avioniques » et
« cellule et moteur » est chargée de vérifier
la conformité contractuelle et technique
de l’aéronef avant son transfert en unité.
Suite à l’ordre du COMALAT et ne disposant pas au sein du 9e BSAM de la totalité
du personnel qualifié, l’officier mécanicien
doit constituer son équipe en contactant
le personnel idoine dans son unité respective afin de coordonner leur disponibilité et
rendre compte à l’officier de programme
TIGRE de la date de début de la mission.
Cette mission se déroule pendant une
semaine au sein du département livraison
helicopter d’EUROCOPTER à Marignane,
conformément au guide de perception
EC665 approuvé par le commandement
de l’aviation légère de l’armée de Terre
(COMALAT). Initiée par une revue documentaire, permettant de s’assurer de la
bonne application des consignes de navigabilité spécifiques au TIGRE, et complétée par une vérification technique de
l’état physique de l’aéronef, cette perception est finalisée grâce aux pilotes du
GAMSTAT par des essais dynamiques attestant de l’intégrité et de la conformité
de l’appareil. L’ensemble de la mission
exécuté par ces dix personnes représente
une facture humaine d’environ 300 heures
pour une perception ne nécessitant pas
de retouches de la part de l’industriel.
Le suivi de maintenance du TIGRE se fait
grâce au système informatisé SLT (station
logistique TIGRE) qui permet, au travers
des données récupérées à partir de l’aéronef, la mise à jour et la programmation
des futurs actes de maintenance. Pour
cela, lors de la réception, les documentalistes effectuent l’initialisation de ce système pour chaque aéronef en incrémentant les données de base.
Engageant pleinement sa responsabilité
au nom de l’armée de Terre, l’équipe de
perception doit exiger de l’industriel une
prestation conforme au contrat. Afin de
mener à bien cette mission, cette dernière est constituée de personnel hautement
qualifié, expérimenté et connaissant parfaitement les dispositions contractuelles.
Malgré les contraintes de disponibilité du
parc TIGRE et des engagements sur les
théâtres extérieurs, l’équipe fait constamment preuve de rigueur et de professionnalisme dans la mission qui lui est confiée
de manière à doter l’armée de Terre d’un
nouvel aéronef en parfait d’état.
Reconnu par ECF et l’institution pour son
expertise et son professionnalisme, l’équipe de perception du 9e BSAM est un des
maillons incontournables de la mise à disposition d’hélicoptères nouvelle génération
au sein de l’ALAT. De par ses compétences
reconnues dans ce domaine, le 9e BSAM
s’est vu dernièrement confier la responsabilité des futures perceptions des hélicoptères NH90 CAIMAN de l’armée de Terre.
Lieutenant Patrick NAMYSLAK,
Adjoint au commandant d’unité
du 1er groupement de maintenance,
9e BSAM
48
Matériel et Technique - n°177
Le rapatriement de la
section réparation mobilité
feu de Tarbes.
Cette section détachée est, depuis
presque cinquante ans, implantée
dans la ville de Tarbes. Parfaitement
intégrée au quartier de Soult appartenant au 35e régiment d’artillerie parachutiste, la section réparation mobilité
feu (SRMF) fait partie du paysage.
Elle a pour mission principale d’assurer le soutien mobilité et le soutien feu
des deux régiments de la 11e brigade
parachutiste présents sur la garnison
de Tarbes qui sont le 1er régiment de
hussards parachutistes et le 35e régiment d’artillerie parachutiste.
Les matériels majeurs soutenus sont
les SAGAIE ERC 90D, VAB, VBL et
AMX 10RC.
Les personnels de la SRMF assurent
également les soutiens manœuvre
« GA CANON », notamment au camp
de Canjuers et participent aussi aux
différentes projections du 3e RMAT :
Gabon, Côte d’Ivoire, Afghanistan,
Tchad. Personnels fiers de leur spécificité « troupes aéroportées » (TAP),
très attachés à leurs traditions, ils ont
à cœur de faire perdurer l’esprit de la
maintenance parachutiste au sein de
l’arme du Matériel.
Cependant, cette magnifique aventure presque cinquantenaire prendra
fin à l’été 2012. En effet, le vent de la
restructuration étant passé près des
sections détachées de Tarbes, Brive
et Pau, la SRMF réintégrera bientôt la
portion centrale de Muret. Le dernier
défi que doit relever la SRMF de Tarbes est d’effectuer son transfert sur
Muret dans les meilleures conditions
possibles, avec un minimum d’impact sur le soutien, et de pouvoir ainsi
contribuer à la poursuite de la densification du site de Muret. Le 3e RMAT,
en liaison avec le 35e RAP, travaille
sur une cérémonie de dissolution qui
rassemblera les anciens Tarbais dont
ceux du groupement léger de réparation du Matériel (GLRM).
Et à ne pas en douter, l’esprit « Tarbais » saura perdurer afin d’envisager
l’avenir sereinement et être prêt à relever les défis futurs et porter haut les
couleurs de la 2e compagnie et la devise du régiment « savoir faire ».
Et par Saint-Éloi, vive le Matériel !
Et par Saint-Michel, vive les Paras !
Lieutenant Frédéric CLAUDON
Chef de la SRMF de Tarbes
49
Histoire
OPÉRATION « RONDELLES »
À la demande du Général Navarre et dans le cadre de l’opération Castor destinée à préparer les
grandes interventions sur Dien Bien Phu, va se dérouler un acte majeur qui va sceller le savoirfaire du Matériel sur le théâtre indochinois. Baptisée « opération Rondelle », elle demeure
encore aujourd’hui une référence aussi bien dans sa préparation que dans sa réalisation.
I- Contexte et raisons
des opérations
« Rondelle » Tout au long du conflit indochinois, le
service du Matériel, commandé par
l’Ingénieur Général Léonard, directeur des Forces Terrestres en Extrême
Orient (FTEO), intervient lors des préparations opérationnelles, pendant
et à l’issue des combats. Il adapte
son organisation et sa technique au
terrain, au climat et aux différentes
formes de combat. Le service du Matériel innove en 1953 et 1954 à l’occasion des opérations « Rondelle ».
A- Rondelle I L’opération « Rondelle I » désigne
l’opération de transport aérien d’engins blindés en pièces détachées, effectuée de Saigon à la plaine des Jarres au Laos, sur une distance de deux
mille kilomètres à vol d’oiseau. Elle se
déroule du 5 octobre au 2 novembre
1953. En 1953, des accords existent
entre la France et le Laos. Par ces accords, la France s’engage à protéger le
pays contre les actions ennemies pouvant être menées à partir du Nord-Vietnam. Plusieurs régiments de tirailleurs
sont déployés le long de la frontière
50
entre les deux pays, notamment dans
la région de Xieng-Kouang. C’est dans
ce contexte là que se déroulent les
opérations sur Dien Bien Phu.
B- Rondelle II
Pour tenir le réduit défensif de Dien
Bien Phu, le Groupement Opération-
nel du Nord Ouest (GONO) réclame
plusieurs engins blindés de l’artillerie
lourde. Le camp risquant d’être très
rapidement encerclé par l’ennemi, le
ravitaillement ne peut se faire que par
voie aérienne. En effet les communications terrestres avec ce réduit sont
impossibles. Soit les routes n’existent
pas, soit, traversant des zones de junLe commandement décide de renforcer ces unités par des blindés de
type M5 A1. Mais il faut avant tout
résoudre le problème de l’acheminement des blindés de Saigon à la
plaine des Jarres. Deux mille kilomètres de piste dont on ne connaît
pas la praticabilité. Des équipes
de reconnaissance sont envoyées
pour s’assurer des conditions.
Très rapidement, on s’aperçoit que
les ponts d’infrastructure ne pourront pas supporter les 15 tonnes des
chars M5 A1. L’acheminement par
la route est donc exclu. Le directeur
du Matériel des FTEO, fait alors réaliser une étude de transport par voie
aérienne. Étude qui est confiée à la
Section Technique de l’armée, rattachée au Service du Matériel et à la
Compagnie de Réparation d’Engins
Blindés du capitaine Pez.
Matériel et Technique - n°177
gles ou de forêts contrôlées par l’ennemi, elles sont interdites de façon
absolue. Fort de l’expérience de la
Plaine des Jarres, le commandement
décide de faire mettre en place dix
chars M24 par voie aérienne à Dien
Bien Phu. Cette opération sera appelée « Rondelle II ». Les pistes en terre
de la Haute Région n’admettant que
les avions Bristol et les DC3 (Dakotas), l’opération « Rondelle II » est rendue possible par l’aménagement des
avions et l’abnégation des pilotes
pour la plupart civils qui acceptèrent
de prendre des risques hors tolérance. Elle commence le 16 décembre
1953. Elle est dirigée par le lieutenant
Bugeat, chef de la 3e section de la 5e
Compagnie Moyenne de Réparation
de la Légion Étrangère.
II- Préparation
des opérations
A- Rondelle I Le Service du Matériel a donc confié
la préparation de l’opération à la 1re
CREB (Compagnie de Réparation
d’Engins Blindés) commandée par le
capitaine Pez du 1er Bataillon de Réparation du Matériel à Saigon avec aussi
un élément de la 2e Compagnie de Réparation d’Engins Blindés de la Légion
Étrangère (CREBLE) de Haïphong. Ces
compagnies sont constituées de mécaniciens, de spécialistes d’artillerie et
d’armement, d’électriciens, du personnel d’exécution et de manutention.
Pour le transport aérien du matériel,
seuls deux avions présents en Indochine (le Bristol 570 et le Douglas
DC3 Dakota) peuvent offrir un volume
d’emport suffisamment grand pour
transporter les chars M5.
Pour le transport routier ensuite, le
camion GMC sera utilisé avec des
moyens de levage composés surtout
de half tracks avec des flèches pour
charger et décharger les petits fardeaux.
La mise en place des moyens débute
dès septembre 1953 avec un précurseur préparant l’installation pour la
réception des premiers moyens sur la
Plaine des Jarres, principalement sur
une piste d’aérodrome refaite avec
des plaques d’envol PSP (pierced
steel plank).
B- Rondelle II Le temps de préparation de cette
opération soit du 20 novembre au 7
décembre 1953 voit la transformation
d’une section de réparation opérationnelle normale, la 2e section de la
5e Compagnie Moyenne de Répara-
tion de la Légion Étrangère, en section opérationnelle aérotransportée.
La 11e Compagnie moyenne de réparation du Matériel est chargée des
transformations de six Dodge en camions magasins. Ces transformations
demandent sept cents heures de travail. La 2e section de la 5e CMRLE est
dirigée sur Dien Bien Phu et sera la
section auto-blindée soutenant les
unités présentes dans la cuvette. Les
effectifs tant au démontage qu’au
remontage - camionneurs et emballeurs compris - ne dépasse jamais les
effectifs d’une section d’infanterie,
soit trente-cinq personnes environ.
Reste à monter un système à la fois
rapide et sans à coups, tant au départ, au démontage, qu’à l’arrivée
pour le remontage : d’où la mise en
place d’un planning industriel qui a
fait passer bien des nuits blanches.
51
Histoire
300kg et l’appoint en carburant, les
vols directs peuvent enfin avoir lieu.
Arrivées sur la plaine des Jarres, les coques sont immédiatement récupérées
par les équipes de maintenanciers et
de légionnaires. Le remontage, commencé le 12 octobre 1953, s’effectue
dans des conditions difficiles mais de
manière exemplaire et le 24 octobre le
dernier char est fourni aux cavaliers.
Prouvant sa valeur et ses capacités
d’adaptation exceptionnelles, le personnel du Matériel remplit parfaitement la mission Rondelle I, ouvrant la
voie à de nouvelles mises en œuvre.
III- Déroulement
des opérations
A- Rondelle I Les chars prévus sur l’opération Rondelle I sont démontés à Saigon au
début du mois d’août 1953. Les camions de transport sont tout d’abord
allégés afin de pouvoir transporter
les M5 et M24 en pièces détachées
jusqu’à l’aéroport. En parallèle, ces
chars sont démontés et scrupuleusement identifiés afin de permettre le
remontage dans les meilleures conditions. Le transport est organisé afin
d’éviter tout mélange entre les véhicules. Cette première partie se passe
de façon relativement simple.
Les difficultés majeures apparaissent
lors du chargement des coques des
52
chars dans les avions Bristol. En effet,
la place disponible entre la caisse et
la paroi de l’avion n’est que de 5cm.
Les conditions de travail sont déjà
extrêmement difficiles.
Le transport par air prévoit sur le
plan initial une escale pour recomplètement du carburant. Toutefois, eu
égard au poids embarqué dans ces
avions et aux difficultés rencontrées
lors des atterrissages, il est décidé,
dès la seconde rotation d’effectuer
un trajet sans escale. La question de
l’autonomie en carburant est réglée
grâce à l’allègement en poids transporté. Étant donné que le poids de
l’appareil ne peut plus être diminué, il
est décidé d’alléger celui des fardeaux
(retrait des portes des postes de pilotage et des compartiments moteur
des chars). Après cette réduction de
B- Rondelle II Après le succès de l’opération en
plaine des Jarres, l’expérience est
reconduite pour la mise en place
de dix chars M 24 à Dien Bien Phu.
L’opération Rondelle 2 commence le
16 décembre 1953, avec la section
du lieutenant Bugeat selon la même
chronologie : préparation, aérotransport, remontage.
Les chars sont démontés à Hanoï
sous forme de 180 fardeaux par char,
puis transportés à l’aéroport de Bac
Mai. Les carcasses sont chargées à
l’aéroport militaire de Gia-Liam. Pour
ce faire, il faut traverser le pont de
1800 mètres et cette portion nécessite
quatre chargements-déchargements
successifs. Le transport d’un char nécessite deux Bristol et des six Dakota.
Les points d’arrimage des avions sont
insuffisants par rapport aux normes
de sécurité habituelles, la charge utile
est juste pour le Bristol, mais les pilotes s’en sortent malgré tout.
Matériel et Technique - n°177
Le 18 décembre 1953, la première
carcasse de char est livrée. Six jours
après, les deux premiers M 24 sont livrés aux cavaliers. Le 15 janvier 1954,
les dix chars sont prêts à la suite d’un
travail acharné pour lequel énergie et
ténacité ont primé. La dextérité des
25 hommes de la section permet de
livrer les chars 15 jours avant les prévisions du commandement, ce qui
leur vaudra les félicitations de la Direction Régional du Matériel de l’Armée de Terre (DIRMAT) en Indochine.
Une troisième opération « rondelle »
qui se déroule à Luang Prabang sera
également couronnée de succès. Peu
de détails relatent cette opération,
dans la mesure où les archives ont
été détruites sur ordre lors du repli.
Elle contribuera elle aussi à cimenter
le savoir-faire et l’esprit d’adaptation du Matériel dans les opérations
extérieures. Elle en demeure encore
aujourd’hui la référence.
Capitaines du Cours des Futurs
Commandants d’Unité 2011 de
l’école du Matériel, avec le soutien
du CDT Récamier, conservateur du
musée du Matériel.
SOURCES :
- journal de marche du Lieutenant BUGEAT
- rondelle, plaine des jarres ; Ingénieur en Chef (H) PEZ
- Opérations « Rondelle », tiré du mémoire de maîtrise du Commandant RECAMIER
- Matériel & Tech n° 138, pages 21 à 23
- Matériel & Tech n° 164, pages 22 à 25
- Le service du Matériel en Indochine 1949 – 1951 ; Colonel LIENARD
Sous la direction du Commandant RECAMIER, conservateur du Musée du Matériel, Capitaine ANTEGNARD, Capitaine CAMPO, Capitaine JOUFFRE, CNE KIPPELEN, CNE MARTIN-VILLEPOU, CNE PICKAERT, stagiaires au Cours
des Futurs Commandants d’Unité de février à juin 2011.
53
In memoriam
Général Jean-Louis COSNEFROY
Le général (2S) Jean-Louis Cosnefroy
est né le 22 janvier 1937 à Couville,
dans la Manche.
d’officier de marque et de
chef du dépôt expérimental du missile PLUTON.
Engagé volontaire pour 5 ans en 1957
au titre du 1er bataillon du Matériel de
réserve générale de Vincennes, il entre la même année à l’École Nationale
d’Ingénieurs des Arts et Métiers d’Angers. Admis dans le cadre de direction du Service du Matériel en 1961,
il rejoint l’École Supérieure et d’Application du Matériel à Fontainebleau.
Affecté en juillet 1974 à
l’établissement régional
du Matériel de Chalons
sur Marne, il dirige l’atelier de soutien d’artillerie
nucléaire avant de prendre le commandement de
la 1re compagnie de soutien d’artillerie nucléaire à
Mailly Le Camp le 5 janvier 1976.
Désigné pour continuer ses services
en Afrique du Nord, il est affecté à
l’établissement régional du Matériel
d’Oran le 1er novembre 1962, puis au
centre interarmées d’essais d’engins
spéciaux à Colomb-Bechar en 1965
où il occupe les fonctions de chef
du bureau études de la section des
moyens optiques jusqu’en 1967. À
ce titre, il participe au lancement des
premiers missiles DIAMANT.
Admis à l’enseignement militaire supérieur scientifique et technique en
1967, stagiaire à l’École d’Application Militaire de l’énergie atomique
de Cherbourg, il obtient le diplôme
technique en 1969 et le brevet technique d’études militaires supérieures
en 1970.
Affecté en 1971 à l’antenne de la section technique de l’armée de Terre à
Biscarosse, il occupe les fonctions
54
En 1978, il rejoint l’Arabie Saoudite, où il sert au
sein de la mission militaire française
d’assistance en qualité d’adjoint au
chef des services techniques et d’officier de liaison auprès du service du
Matériel de l’Arme blindée de l’Arabie
Saoudite jusqu’en mai 1980.
Le 1er juin 1980, il prend les fonctions
de chef de la section électronique et
systèmes d’armes du contrôle technique du Matériel de l’armée de Terre.
Le 21 juillet 1983, il est désigné
comme directeur et chef de corps de
l’établissement régional du Matériel
de Chalons sur Marne.
Appelé à l’inspection du Matériel de
l’armée de Terre en septembre 1985,
il occupe successivement les fonc-
tions de chef du bureau inspections
puis de chef d’état-major.
Le 12 janvier 1990, il est nommé
commandant et directeur du Matériel
de la 1re région militaire.
Le 1er mars 1991, il prend le commandement de l’École Supérieure et
d’Application du Matériel de l’armée
de Terre à Bourges, commandement
qu’il quitte le 31 août 1993, également date de son adieu aux armes.
Le général (2S) Jean-Louis Cosnefroy
est chevalier de la Légion d’Honneur
et officier de l’Ordre National du Mérite. Il est décédé dans sa 74e année.
Ses obsèques ont eu lieu le 14 novembre 2011.
Matériel et Technique - n°177
Général Claude LEGAL
Le général (2S) Claude Legal est né le 4
mai 1933 à Branne en Gironde.
vet technique de l’enseignement militaire
supérieur scientifique et technique.
Dès octobre 1945, il est élève de l’École Militaire Préparatoire de Billom, puis
d’Autun en 1949 et du Prytanée militaire
de La Flèche en 1953. Il s’engage en qualité de Saint-Cyrien, concours sciences
au titre de l’École Spéciale Militaire Interarmes en octobre 1954 et il fait choix de
l’Artillerie Métropolitaine.
En 1967, après l’école d’état-major et
le stage d’information générale, il choisit un complément d’études et il suit les
cours de l’École d’Application Militaire
de l’Énergie Atomique à Cherbourg dans
la Marine Nationale. Il obtient, après un
stage au CEA, le diplôme d’ingénieur en
génie atomique de l’institut national des
services et techniques nucléaires.
Après deux mois d’application, en 1956,
avec toute la promotion Amilakvari, il rejoint l’Algérie, et commande un commando d’intervention de la 4e division d’Infanterie Motorisée dans le Sud Oranais
jusqu’en octobre 1958.
Il rejoint l’École d’Application de l’Artillerie
à Chalons sur Marne et choisit la nouvelle
spécialisation missiles d’artillerie.
De retour en Algérie, avec toute sa promotion en juillet 1959, il rejoint le 30e régiment d’Artillerie en qualité d’officier de
renseignement dans l’Algérois.
Affecté en 1960 au 451e groupe d’artillerie
antiaérienne légère à Bitburg aux FFA, il
effectue 2 stages d’officier radar d’artillerie, 1er et 2e degré, à l’École Supérieure
Antiaérienne de Nîmes.
Il rejoint la section technique de l’armée
de Terre en octobre 1962 afin de suivre les
cours de l’EMSST. Après l’obtention du
certificat de mathématiques, physique et
chimie à la faculté des sciences de Paris,
il inaugure le nouveau cycle d’étude de 3
ans de l’école supérieure d’électricité et
obtient le diplôme d’ingénieur en électricité et en électronique, ainsi que le certificat d’études supérieures d’électricité de
la faculté des sciences d’Orsay et le bre-
Classé spécialiste nucléaire de l’armée
de Terre, il résilie la dispense de temps
de commandement de capitaine pour
commander le groupement d’instruction
de l’ESAA/401e RAA de Nîmes, de 1968
à 1970. En octobre 1970, il est intégré sur
sa demande dans le cadre de direction du
Service du Matériel de l’armée de Terre et
affecté à l’ERM de Chalons sur Marne
comme chef de service des ateliers.
En 1972, il suit le cours supérieur de
gestion du Matériel pour y étudier le
management, puis est affecté comme
sous-directeur et directeur par intérim de
l’établissement de réserve générale du
matériel électronique de Nouâtre en 1re
région militaire.
En 1975, il est affecté à l’inspection du
matériel à Paris comme chef de la section
« technique de gestion », puis chef de la division « organisation technique de gestion
approvisionnement ». Il est désigné comme
auditeur de la 15e section (1978-1979) du
centre des hautes études de l’armement.
Il assure la préparation en logistique des
candidats à l’ESG au centre de Paris
de 1976 à 1979 et est examinateur au
concours dans la commission « Train-Matériel-Services » en 1980.
De septembre 1980 à septembre 1982, il
est directeur de l’ERM d’Aquitaine et occupe ensuite la fonction de commandant
et directeur du Matériel de la 4e région militaire à Bordeaux.
Le 29 février 1984, il prend les fonctions
de commandant et directeur du Matériel
de la 2e région militaire du 3e corps d’armée à Lille.
Le 1er janvier 1987, il prend le commandement de l’École Supérieure et d’Application du Matériel de Bourges. Il est
nommé général de division le 1er septembre 1990.
La cérémonie d’adieu aux armes du général
de division LEGAL a lieu le 28 juillet 1991.
Le général (2S) Claude Legal, Chevalier
de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre
National du Mérite est titulaire de la Croix
de la Valeur Militaire avec deux citations.
Il est décédé le 19 octobre 2011 à Bordeaux.
55
VIE ASSO.
Le
carnet des adhérents
Décès
Joseph Molina est décédé dans sa 86e année, le lundi 30 mai 2011. Il était membre de l’amicale Rhône-Alpes.
Jean Kovalevitch, adjudant-chef en retraite, âgé de 82 ans, est décédé le lundi 30 mai 2011 à Nanterre. Il était
membre de l’amicale Charente Limousin.
Marie Antoinette Moraud, épouse d’André Moraud, est décédée à Talence (Hôpital Bagatelle) d’une crise cardiaque, le 9 juin 2011. Elle était dans sa 86e année ; elle est inhumée dans la région de Metz.
Jean Bernard Douence, lieutenant-colonel en retraite, est décédé le 1er juillet 2011, dans sa 98e année, à Uzeste
(33730). Jean Bernard Douence était membre de l’amicale Bordeaux Aquitaine de 1996 à 2005.
Pierre Berland, colonel en retraite, est décédé le 10 juillet 2011. Ses obsèques ont eu lieu à Bompas. Ancien chef du
bureau instruction de la direction centrale, Pierre Berland fut président de l’amicale Languedoc Roussillon de 1987
à 1996. Il était resté un membre fidèle de cette amicale.
William Bazin, colonel en retraite, est décédé le 19 août 2011. Ses obsèques ont eu lieu à l’église de Plouha, le 24
août. Il était membre de l’amicale Maine Anjou.
René Kremer, adjudant-chef en retraite, est décédé le 21 août 2011 à 92 ans à Locoal Mandon (56). Ses obsèques
ont eu lieu le 24 août à Locoal. Il était membre de l’amicale Maine Anjou.
Les obsèques de Bernard De Dianous de la Perrotine, ingénieur en chef de 1re classe en retraite, ont eu lieu le 15
septembre à Lyon. Il avait terminé sa carrière à Rennes en 1990, comme adjoint à la DIRMAT.
Yves Oswald, major en retraite est décédé le 5 septembre 2011. Il avait servi, entre autre, à la DIRMAT Metz (Président des sous-officiers), au CISM2 de Lunéville et à l’ERM de Gresswiller.
Claude Maslard, commandant en retraite, est décédé dans sa 74e année, à Vannes, le 28 septembre 2011. Ses
obsèques ont eu lieu dans l’église Notre Dame de Lourdes-Kercado à Vannes, le 3 octobre 2011. Il était membre de
l’amicale Maine Anjou.
Robert Toletti est décédé le 14 octobre 2011. Ses obsèques ont eu lieu à Poitiers. Il était membre de l’amicale Poitou.
Claude Legal, général (2s) est décédé le 19 octobre 2011 à Bordeaux. Ses obsèques ont eu lieu le mardi 25 octobre 2011 en l’église Notre Dame des Pins à Petit-Piquey, commune de Lège Cap Ferret, sur le Bassin d’Arcachon.
L’inhumation a eu lieu au cimetière de Bègles.
Jean-Pierre Jolivet est décédé le 27 octobre 2011. Les obsèques se sont déroulées dans l’intimité à Nice où réside
son épouse. Jean-Pierre Jolivet était membre de l’amicale Languedoc, Roussillon.
Le colonel Menard (ER), est décédé à La Rochelle le vendredi 19 novembre 2011. Il avait commandé l’ERM de Toul
de 1991 à 1993.
Jean-Louis Cosnefroy, général (2s) est décédé mi-novembre 2011. Ses obsèques ont eu lieu à Saint-Pois (50670).
Le général Cosnefroy était membre de l’amicale Ile de France.
Jean Thelot, ancien chef de projet SIMAT, au sein du groupement SEMA STERIA de 1995 à 1999, et vice président
du “Club des passionnés du SIMAT”, est décédé des suites d’une longue maladie, le 1er janvier 2012, à Versailles.
56
Matériel et Technique - n°177
Escapade en Sardaigne pour
les anciens de Gresswiller
Notre escapade annuelle d’une semaine centrée sur le bassin méditerranéen nous a amené à visiter le
pendant de l’Ile de Beauté», la «Corse
italienne», j’ai nommé la Sardaigne.
C’est pourquoi le 13 mai, une quarantaine de voyageurs s’est retrouvée
à l’aéroport de Strasbourg-Entzheim
où, après un vol agréable, l’Airbus
XL Airways s’est posé sur le tarmac
de l’aéroport d’Olbia. Puis transfert à
notre point de chute, le club Sardegna. Deux cent quatre-vingt six bungalows et logements de construction
récente éparpillés dans la campagne
sarde, autour des pôles d’attraction
que sont la réception, la restauration,
l’ensemble animations, les piscines
et, en toile de fond, la plage et la mer,
composent ce lieu de villégiature. Ce
club est tout indiqué pour des vacances en famille.
Nos parcours de découvertes se sont
limités à la partie nord de l’île, la Gallura, les villages de la Baronia, la Costa
Sméralda, l’archipel de la Maddalena,
les sorties en voitures tous terrains ou
le petit train vert local.
de Savoie. Des tentatives d’invasions
des Goths, des Lombards et des Sarrasins furent repoussées et l’île, divisée en quatre « Judicats » qui figurent
sur son emblème actuel, eut un gouvernement autonome.
Une prestation de l’ensemble vocal
folklorique « Les Tenorres » fut très
appréciée.
Le séjour se passa bien vite à notre
gré et ce n’est qu’avec regret que
nous avons quitté les falaises de granit rose, la mer couleur d’émeraude
et la beauté sauvage de la campagne
sarde.
Comme toutes les îles de la Méditerranée, l’histoire de la Sardaigne fut
mouvementée ; en témoignent les
vestiges des tours de guet, des forteresses ou des lieux de sépultures…
Habitée depuis des temps reculés, la
Sardaigne fut successivement sous
l’emprise des Phéniciens, des Romains, des Espagnols, des Anglais
pour finalement échoir à la maison
Nos remerciements pour ce séjour
réussi vont à tous ceux qui ont mis
la main à la pâte, au Président, mais
surtout à Paul Casanova, notre dévoué organisateur.
Eugène Simon, Secrétaire de l’Amicale des Anciens de Gresswiller
Logement confortable, restauration
proposant une excellente et abondante cuisine sarde et internationale,
personnel avenant et convivial, équipe
d’animation francophone bien étoffée
et de « première bourre », le séjour au
club ne manque pas de charme. Un
bémol cependant, l’accueil de notre
arrivée de nuit fut « sobre »…
La gastronomie sarde est réputée,
et entre autres délices figurent le cochon de lait à la broche, le pain carasan, les raviolis farcis et les alcools et
crus locaux dont la fameuse liqueur
de myrte.
57
VIE ASSO.
L’amicale du Matériel
en Languedoc Roussillon
Une amicale dynamique et ouverte...
Avec pour vocation essentielle de
contribuer à maintenir et à développer le culte des vertus civiles et militaires et d’affirmer le prestige du
Matériel de l’armée de Terre, l’AMAT
LR entend défendre les intérêts généraux et particuliers de ses membres.
Dans cet esprit elle s’efforce d’organiser des actions de solidarité, de
promouvoir les liens de camaraderie
et de convivialité et de maintenir les
contacts entre actifs et retraités.
Dans cet esprit notre amicale s’attache à apporter l’aide morale et matérielle nécessaire aux amicalistes âgés
ou malades et à maintenir les traditions de l’arme du Matériel, en participant notamment à la fête de SaintÉloi au 4e régiment du Matériel ainsi
qu’aux cérémonies militaires et aux
commémorations nationales.
Regroupant les amicalistes des 5 départements de la région Languedoc
Roussillon, auxquels sont sympathiquement venus se joindre quelques
camarades du proche Vaucluse ainsi
que des individuels hors limites géographiques mais désireux de rester
fidèle à l’AMAT LR ; et en particulier
plusieurs des anciens patrons des
ERM / ETAMAT et 4e RMAT ; le Général
Gérard, notre président national, n’en
est-il pas le meilleur témoignage !
Sous l’impulsion de ses présidents
successifs : les Perpignanais A/C
Dagallier (1980-1987) et Col Berland (1987-1996) puis les Nîmois Cdt
Planty (1996-2003) et Col Serment
(2003 à ce jour), l’Amicale s’est tou-
58
jours attachée à resserrer les liens entre ses membres malgré les longues
distances qui les séparent. Pour les
atténuer quelque peu, le président
peut s’appuyer, pour l’organisation
des rencontres et manifestations et
notamment lors des obsèques de
nos chers disparus, sur des correspondants départementaux.
À ce jour, ces acteurs sont : Lcl Blanc
pour les Pyrénées Orientales, Col
Vergnes pour l’Aude, Lcl Caussin
pour l’Hérault ; Col Serment, le président, pour le Gard et la Lozère, assurent l’organisation des rencontres
assistés des membres du bureau de
l’amicale : Lcl Hamard, notre trésorier,
mais aussi Mme Galand, notre secrétaire, qui établit ainsi notre lien avec le
4e RMAT où elle est en activité, mais
aussi avec l’ANAMAT dont elle est
vice-présidente. Bien qu’en dehors
des limites de la région, le Cdt Lefèvre agit en temps que coordonnateur
ANAMAT pour le Sud Est.
Mais des effectifs
difficiles à maintenir
À ce jour l’AMAT LR regroupe
85 membres, avec les recrutements en cours. Certes les
gros bataillons des années
2000 à 125 adhérents ne seront sans doute plus que souvenir, mais l’effort permanent
du bureau pour maintenir les
effectifs a permis d’enrayer
notamment la chute des années 2008-2009 où l’Amicale
ne comprenait plus que 76
âmes. N’est-ce pas là aussi
le souci de l’ANAMAT ?
Nous devons en partie cette remontée à l’adhésion de plusieurs camarades du 4e RMAT, et nous en sommes
très heureux. Il faut dire que le président de l’Amicale, alors ancien directeur de l’ERM prédécesseur du « 4 »
a entamé depuis plusieurs années
une action auprès des chefs de corps
successifs pour rapprocher les actifs
des retraités, en particulier auprès des
colonels Janvier et Jaylet (alors lieutenant à la 6e DLB lorsque notre président était en poste au COMMAT/6
et à l’ERM ; ça aide !). Qu’ils en soient
remerciés. Depuis leur passage, quelques activités communes ont ainsi pu
être organisées.
Une région où il fait bon vivre et
de multiples richesses à découvrir.
D’aucuns vous diront qu’il y fait trop
chaud, d’autres qu’il y a trop de vent
avec ces Mistral et Tramontane qui ne
cessent de vous ébouriffer ! Rassurez-vous, nous ne chercherons pas
à convertir les irréductibles ! Notre
région, nous l’aimons et il y fait bon
vivre ; d’autant qu’elle renferme une
multitude de richesses de toutes
Matériel et Technique - n°177
natures : le récent classement « des
Causses et des Cévennes » au patrimoine mondial de l’Unesco n’en est-il
pas un des témoignages marquant ?
L’afflux de retraités des armées, et du
Matériel en particulier, qui n’hésitent
pas à se trouver un petit coin à l’ombre et à l’abri du vent pour couler des
jours heureux à la retraite est ainsi révélateur (de l’ordre de 280 anciens du
Matériel identifiés lors de notre dernière opération de recrutement).
Nos activités majeures s’articulent
autour de l’organisation de journées de rencontre au printemps et
à l’automne, permettant ainsi de
découvrir le riche patrimoine touristique, culturel..., culinaire et vinicole
de notre belle région, ainsi que de la
célébration de la traditionnelle fête
de Saint-Éloi ; date où l’amicale tient
également son assemblée générale
annuelle. Bien entendu la coutumière
fête des Rois de janvier n’est jamais
oubliée, et bien qu’elle se déroule en
2 lieux géographiques distincts afin
de ne pas obliger les camarades du
Roussillon à faire un long trajet pour
savoir s’ils ont la fève, elle est pour
les amicalistes du Languedoc l’occasion de se retrouver au sein du mess
du 4ème RMAT où le gérant sait toujours apporter aux retraités que nous
sommes une prestation de qualité.
Notre vocation à s’ouvrir à l’extérieur
nous amène traditionnellement à effectuer quelques activités communes
avec le 4e RMAT, avec volonté de les
étendre dès lors que des anciens personnels civils du régiment et plusieurs
cadres d’active nous ont rejoint, mais
également avec nos camarades de
l’AMAT/ Alpes Méditerranée avec qui
nous nous retrouvons périodiquement dans nos belles régions ; leur
dernier passage en Camargue les
ayant marqué, pardon piqué, alors
que nous autres du cru avons fort
bien supporté les moustiques. Notre sortie d’automne 2011 permettra aussi à l’AMAT/AM d’apprécier
les trésors d’une autre cité classée
au patrimoine mondial de l’Unesco :
Arles, où nous pourrons notamment
admirer le buste de César récemment
remonté des eaux du Rhône.
Bernard Serment, Président de
l’amicale Languedoc Roussillon
Un brin d’histoire
Héritière de l’ancien groupe Languedoc Roussillon de l’AAMAT
fondé en 1980 à Perpignan, l’amicale du Matériel en LanguedocRoussillon (AMAT LR) a déposé ses
statuts loi de 1901 à la préfecture
du Gard le 17 juillet 1997. L’AMAT
LR, dite « L’Amicale », est une association indépendante restée fidèle depuis cette date à la Maison
Mère parisienne : l’ANAMAT.
Le groupe Rhône-Alpes visite
le musée de la révolution française
Après la traditionnelle trêve estivale,
le groupe Rhône-Alpes reprenait son
cycle d’activité pour la nouvelle saison. Et c’est ainsi que, par une magnifique journée de cet été qui se prolongeait en octobre pour notre plus
grand plaisir, une trentaine d’adhérents se retrouvaient réunis pour une
visite guidée du « musée de la révolution française » au Château de Vizille,
ancienne résidence présidentielle,
situé à une quinzaine de kilomètres
au sud de Grenoble, sur la fameuse
Route Napoléon. C’est dans ce château que le 21 juillet 1788, un an donc
avant la prise de la Bastille, s’était tenue l’assemblée des trois ordres du
Dauphiné (la Réunion des États Gé-
néraux ayant
été interdite à
Grenoble) une
des premières
manifestations
politiques qui,
gagnant tout
le pays, devait
aboutir à l’établissement de
la république.
La particularité
de ce musée est de raconter l’histoire
à partir d’œuvres d’art (peintures et
sculptures) et de présenter des objets
de l’époque révolutionnaire. Après ce
retour sur une page de notre histoire,
les participants se consacraient aux
nourritures terrestres suivies d’une
flânerie dans les allées du magnifique
parc du château, avant enfin le retour
sur Lyon.
Colonel (ER) Guy Vernaz
59
VIE ASSO.
Solidarité de l’amicale Rhône Alpes avec le 7e RMAT
Le groupe Rhône-Alpes a le privilège
et l’insigne honneur d’avoir sur son
territoire la présence d’un des régiments du Matériel : le 7e RMAT. Ce régiment a, actuellement et pour quatre
mois, l’équivalent d’une compagnie en
opération extérieure en Afghanistan et
le chef de corps assume d’ailleurs la
fonction de commandant de la brigade
logistique. Il y avait, là, une belle opportunité, que le groupe n’a pas lais-
sée échapper, de montrer l’attachement des ses adhérents à leur arme
et leur solidarité envers ceux qui leur
succèdent dans la carrière, et d’apporter un peu de chaleur à ces hommes
et femmes qui servent loin de la mère
patrie et de leur famille. Il l’a fait sous
la forme d’une collecte dont le montant a permis d’acheter des denrées
qui devraient améliorer notablement
l’ordinaire des repas des jours de fête
de fin d’année. C’est donc avec beaucoup de plaisir et de fierté que le président et le secrétaire du groupe, ont
remis, en vue de leur acheminement
vers l’Afghanistan, un ensemble de
huit colis au lieutenant-colonel Chevalier Sylviane, commandant en second,
qui a exprimé la reconnaissance du
régiment pour ce geste sympathique
qui entre bien dans le cadre des objectifs de l’ANAMAT.
Le groupement Midi-Pyrénées de l’ANAMAT se mobilise et contribue au Noël 2010 du Batlog Niel à Kaboul
Quelques jours avant Noël, au nom
des associations patriotiques de
Toulouse, de Muret et de Cazères, le
général Joël Granson, vice-président
de l’amicale Midi-Pyrénnées, a remis
un chèque à Mme Duthoit, épouse
du chef de corps du 3e RMAT, et au
lieutenant-colonel Odeyer, commandant de la base arrière du régiment
du Matériel de Muret, au profit des
personnels du régiment engagés en
octobre dernier en Afghanistan, pour
6 mois et donc loin de leur famille au
moment des fêtes de fin d’année.
Lorsque les 150 militaires sont partis
en mission en Afghanistan, le groupement Midi-Pyrénées de l’ANAMAT
a voulu leur manifester son soutien,
à l’occasion des fêtes des Noël. En
évoquant cette volonté auprès des
présidents des associations patriotiques locales, ceux-ci se sont montrés
très solidaires et ont largement relayé
l’information auprès de toutes les associations. Face à cet engouement,
une collecte de dons a été organisée.
60
Malgré son faible effectif d’adhérents, l’ANAMAT/GMP a participé de
manière significative aux dons. Les
autres associations participantes ont
été : Le maquis de Rieumes, l’Union
Nationale des Combattants, les
sous-officiers de réserve de Muret,
les Combattants Prisonniers, les Médaillés Militaires, la section d‘entraide
des membres de la Légion d’honneur,
les Anciens Combattants et Victimes
de Guerre de l’ERM de Muret, la section AET de Toulouse, les retraités
militaires de Haute-Garonne, le Groupement UNACITA, l’association nationale des officiers de carrière en retraite de Haute-Garonne, les Anciens
Combattants du canton de Cazères,
la Fédération Nationale des Anciens
Combattants d’Algérie du canton de
Cazères, la Saint-Cyrienne de HauteGaronne. Un grand supermarché de
Cazères ainsi qu’une entreprise de
pyrotechnie de la région qui travaille
au profit des armées ont aussi participé aux dons.
Dans son message de remerciement
aux associations et donateurs, le colonel Duthoit a mentionné que les personnels placés sous ses ordres avaient
été très touchés par ce geste de soutien. Il a remis à chacun des 500 militaires du bataillon logistique à Kaboul un
couteau Laguiole gravé et a procédé à
l’acquisition de billard et babyfoot, pour
améliorer la salle de détente. Ces équipements resteront sur place pour les
successeurs. Par ailleurs, les parents et
familles des militaires engagés ont également été très touchés par ces marques de sympathie à l’égard de leurs
enfants, époux, épouses, conjoints,
compagnes ou compagnons.
Outre la joie d’apporter de manière
concrète du soutien aux militaires en
opérations, on ne peut que se réjouir de
constater le nombre significatif de patriotes civils et anciens militaires, prêts
à participer à une action bien ciblée.
Général (2s) Joël Granson
Matériel et Technique - n°177
L’Histoire de l’Association
des officiers de réserve
du Matériel de l’armée de
Terre conduit au projet
actuel d’évolution
L’association des officiers de réserve du matériel de l’armée de Terre
(AORM) fut initialement constituée
en relation étroite avec le centre de
perfectionnement des officiers de
réserve du Matériel du 3e corps d’Armée - 1re Région Militaire (CPOR du 3e
CA - 1re RM).
Le développement rapide en activités
et en effectifs de ce centre répondait
aux besoins importants en réservistes
formés. Le plan de mobilisation par
la dérivation (plan P4A) prévoyait de
doubler les effectifs existants en faisant appel à la réserve. Les adhérents
de l’AORM étaient, pour l’essentiel,
des officiers réservistes d’origine
« conscription ». Ils étaient, soit en position d’affectation en unités dérivées
(Réserve-OPS), soit en réserve d’affectation. Régulièrement, quelques
adhérents, anciens officiers d’active,
rejoignaient l’organisation de réserve
du Matériel ainsi créée. Ceux-ci fréquemment bénéficiaires de l’article 5
et forts des relations amicales nouées
avec la réserve en période d’activité, apportaient leur appui d’expérience. Les liens avec les unités
d’active concernées étaient d’autant
plus étroits qu’une véritable relation
« client-fournisseur » s’instaurait entre
les unités bénéficiaires et la structure
CPOR-3e CA/AORM. Rappelons que
le doublement des unités à mettre sur
pied par la dérivation induisait des
plans de formation et d’instruction
considérables. Ainsi la structure réserve mise en place dans le Matériel
prit en charge la mise à hauteur initiale des officiers de réserve du Matériel
avant affectation. En échange de cette aide directe apportée aux bureaux
d’instruction, la structure CPOR/
AORM pouvait compter sur la mise
à sa disposition des moyens matériels et logistiques nécessaires. Cette
collaboration constructive s’étendit
même pour le Matériel, jusqu’aux entraînements spécifiques de certains
officiers de réserve affectés, avant
participations aux exercices majeurs
des grandes unités.
Puis l’environnement changea. Les
différentes réorganisations des armées, la suspension de la conscription, la dissolution du CPOR placèrent
l’AORM dans un contexte profondément modifié. Conscients du temps
nécessaire à intégrer la nouvelle situation, préoccupés par l’attente
de la réorganisation de l’Arme de la
maintenance, les responsables de
l’AORM ont adopté une posture d’observation. Certains ont même parlé
de « période d’apnée ».
Aujourd’hui, à l’issue de cette période, il appert que des populations
de réserve de la maintenance, certes
différentes des anciennes, existent.
L’AORM possède une histoire et surtout une structure propre à accueillir
cette réserve comme actrice de son
avenir, c’est l’objet du projet d’évolution de l’AORM.
Col ® Guitard Bruno,
vice président de l’AORM
61
VIE ASSO.
Évolution, ouverture et rajeunissement :
le projet de l’association des officiers de
réserve du Matériel (AORM) intéresse tous
les officiers de réserve actuels et futurs
Consciente qu’une évolution s’impose, suite à la disparition des officiers
de réserve issus de la conscription, l’AORM propose, tout en restant
affiliée à l’ANAMAT, de s’ouvrir aux nouvelles familles d’officiers de
réserve et de rajeunir son bureau.
Il s’agit de la nouvelle orientation
stratégique approuvée lors de son
assemblée générale, le 27 novembre
2010 sous la présidence du LCL (H)
Claude Tordjmann. Bien sûr, l’ANAMAT soutient l’AORM dans cette démarche.
L’association des officiers de réserve du Matériel de l’armée de Terre
(AORM) est encore formée d’officiers
de réserve de la maintenance issus
de la conscription. Cette ressource
est aujourd’hui en extinction.
La mission première de l’AORM
consistait à unir, à animer et à soutenir ses adhérents dans leur double
activité de civils et de militaires. Le
brassage et l’échange de réseaux entre adhérents en activité, renforçaient
quand nécessaire, la position professionnelle ou sociale de chacun. Tous
étant réunis par la sensibilité et l’expérience du Matériel. Ainsi, la devise
de l’AORM reste d’actualité « Unir
pour mieux servir ».
62
Depuis la suspension du service national et les refontes des armées, la
population des réserves de la maintenance évolue. Son origine est devenue, principalement, double :
✔ les anciens officiers d’active (O.A.)
ou contractuels en situation réserve ;
✔ les officiers de réserve (OR) de la
filière scolaire puis étudiante conduisant au cursus des formations militaires volontaires.
L’objectif est de créer au sein de
l’AORM un centre d’intérêt, spécifique et commun, au profit de ces personnels.
Aujourd’hui, la société détourne les
individus de ce que l’associatif représente comme charge. Pourtant,
cette même société présente un tel
visage d’âpreté, de difficultés voire
d’agressivité professionnelle, qu’elle
offre un regain d’intérêt pour les regroupements corporatistes. Ainsi les
nouveaux OR de la maintenance ont
bien des motifs à trouver satisfaction
en s’unissant. Des associations de
valeurs existent. L’association nationale des réserves de l’armée de Terre, (l’ANRAT), association de réserve
interarmes, fédère de nombreuses
spécialités, mais est bien vaste pour
qu’un OR du Matériel y trouve aisément intérêt. Les associations régimentaires présentent un périmètre
plus réduit, elles ont un intérêt différent. Malheureusement, certaines ont
disparu avec leur régiment, d’autres
sont en sommeil...
C’est pourquoi il est proposé que
l’AORM offre sa structure, son histoire et principalement le contenu de
sa mission première à l’ensemble des
nouveaux officiers de réserve de la
maintenance. Cette mission citée supra en 2e alinéa semble des plus pertinentes quand on la confronte, par
exemple, aux problèmes que rencontrent nos capitaines ou nos jeunes officiers supérieurs en passant dans la
réserve et se retrouvant plongé dans
le monde professionnel civil.
Matériel et Technique - n°177
AORM
Plus précisément, en phase de reconversion, la découverte des us et
coutumes de l’industrie et des services civils, ne pose pas que des problèmes anodins. Surtout lorsqu’on
est concerné soi même. La formation
militaire reçue à l’ESM de St Cyr (ou
d’autres) ne prépare pas spécialement à la période délicate d’adaptation obligatoire au monde civil, qui
suit le moment où l’on quitte le métier
militaire. Les programmes interarmées d’aide à la reconversion offerts
par l’institution militaire au profit des
personnels du MINDEF, sont généralement de bonne qualité et forts utiles. Toutefois, le contact personnalisé
avec les camarades réservistes actifs (et retraités) qui ont, à coté d’une
bonne connaissance du milieu militaire, des responsabilités dans des
entreprises ou des administrations,
permet des transferts d’expérience
voire des aides irremplaçables. De
même les jeunes OR, affectés ou en
attente d’affectation opérationnelle,
qui en parallèle, débutent leur carrière civile, trouveront appuis auprès
des plus anciens afin de survivre et
de progresser plus aisément dans la
jungle civile du « business ».
L’AORM souhaite que ce projet soit
utile pour tout maintenancier, officier
du Matériel, ayant ou ayant eu l’opportunité de passer par la réserve.
À cette fin, il importe de rapidement
permettre le lègue à nos successeurs réservistes, d’une association
adaptée à leurs besoins présents et
futurs.
L’AORM possède le potentiel qu’offre
son affiliation à l’ANAMAT. La dimension nationale de l’association mère,
ses priorités amicalistes, ses gestes
de secours auprès de ses adhérents
dans le besoin, positionnent l’AORM
comme complémentaire. Au sein
de l’ANAMAT, l’AORM s’identifie
comme pôle des réserves actifs du
Matériel. Dès la montée en effectifs
des nouveaux OR du Matériel, l’accès aux postes à responsabilité dans
l’association sera favorisé. Les nouveaux adhérents doivent au plus tôt
participer à la destinée de l’AORM...
Prendre leur avenir en main.
D’autre possibilités sont envisageables dans un avenir proche : par
exemple, l’ouverture de l’AORM à
toutes les régions, aux cadres sous-
officiers en réserve opérationnelle de
la maintenance ; l’ouverture à la réserve citoyenne, réseau, dans lequel
sont présents des partenaires de la
Défense, des responsables de la logistique et de grands industriels de
l’automobile. De même les personnels civils du MINDEF et servant dans
le Matériel pourraient rejoindre l’association s’ils le souhaitent. À plus long
terme, les réserves de la maintenance
des autres armées pourraient devenir
un objectif...
C’est bien sur l’essentiel de la première étape qu’il convient dans l’immédiat de concentrer l’effort : informations, recrutements, mises en
place des nouveaux adhérents aux
positions clefs de l’association. Dans
ce but, l’AORM, soutenue par l’ANAMAT a choisi de présenter son projet
dans la revue Matériel et Technique
afin de le porter à la connaissance
de tous ceux qu’il peut intéresser au
sein des écoles et parmi les maintenanciers du Matériel ou au sein des
autres Armes.
Col ® Guitard Bruno,
vice président de l’AORM
63
PORTRAIT
Maréchal des logis-chef Guillaume DELAGE
Engagé le 3 février 1998 au sein du
27e régiment de commandement et de
soutien basé à Varces en tant qu’engagé volontaire initial, le maréchal des
logis-chef (TA) Delage débute une carrière prometteuse en terminant major
de promotion de sa formation générale initiale. Affecté à l’atelier télécommunication NTI2 de la section réparation armement et télécommunication
de la 2e compagnie de maintenance
mobilité du bataillon du Matériel de la
division d’infanterie de montagne, il
est sollicité un an après son engagement afin d’effectuer sa première mission extérieure en Martinique en 1999.
Suite à la dissolution du 27e RCS, il
est affecté au 7e régiment du Matériel
(détachement de Varces) le 1er juillet
1999, où il assure parfaitement son
CME. Il effectue au début de l’année
2000 une mission en Guyane puis en
Bosnie en 2000-2001 avant d’être
muté à la portion centrale du 7e RMAT
à Lyon, au sein du 11e groupement
multi-technique en 2001. Il confirme
ses excellents résultats et souhaite
évoluer dans le corps des sous-officiers. Il intègre donc l’ENSOA en janvier 2002 et réussit son CT1 à l’ESAM
de Bourges la même année.
64
Assurant plusieurs missions avant
son BSTAT tel que le Gabon en 2003,
Djibouti en 2004-2005, le Kosovo
en 2005-2006, et un exercice NRF
au Cap Vert en 2006, il est muté en
2007 au 6e RMAT, au détachement
de Gresswiller. La même année, il
prépare son BSTAT MSIC2 option télécommunication. En 2008, il assure
pendant son examen une opération
extérieure en Côte d’Ivoire. Il obtient
son BSTAT en 2009 avec aisance, en
terminant, une fois encore, major de
sa formation de spécialité 2e niveau.
Sollicité pour assurer une mission
de renfort en Afghanistan dans une
spécialité méconnue (guerre électronique), il accepte ce nouveau défi et
suit une formation en interne sur les
brouilleurs. Le MCH (TA) Delage comprend immédiatement la mesure et
l’importance de cette mission qui assure en permanence la sécurité des
personnels contre les RC-IED...
Il est donc engagé en Afghanistan du
24 juillet au 10 octobre 2010 en qualité
de technicien supérieur MSIC2 option
guerre électronique. La visite périodique de tous les brouilleurs du théâtre
afghan nécessite une assiduité et une minutie de
tous les instants. Investi et
déterminé, il se déplace sur
tous les sites afin de mener
sa mission à bien.
tre de COP 46 alors qu’il se trouvait
dans le VAB ELI, le dernier véhicule
du convoi mené par le 126e régiment
d’infanterie entre Tora et COP 46.
Particulièrement visé par l’ennemi, il
a su riposter aux tirs des insurgés de
façon appropriée et active pour faire
cesser temporairement l’attaque sur
le convoi. En contact direct avec l’ennemi, malgré un échange intense et
déterminé de ce dernier, le MCH (TA)
Delage a su réagir efficacement et
avec dynamisme afin de sécuriser le
convoi et tenir en échec l’action des
insurgés. Ripostant avec intensité et
grâce à une bonne maîtrise du service
de l’arme, il a pu suspendre provisoirement le contact avec l’ennemi, permettant ainsi au convoi de rentrer en
sûreté dans la COP.
Lors d’une mission de
contrôle périodique des
brouilleurs sur COP 46
(Combat Out Post), dans
la vallée de Surobi, le MCH
(TA) Delage a subit une attaque à environ un kilomè-
Pour cela le maréchal des logis-chef
(TA) Delage du 6e régiment du matériel, a été décoré de la croix de la
valeur militaire avec citation à l’ordre
du régiment lors d’une cérémonie officielle aux Invalides le 5 décembre
2011 en présence du CEMAT.
Le musée du Matériel a besoin de vous !
Amis maintenanciers du Matériel et des autres Armes, vous savez mieux que quiconque que
c’est à Bourges que bat le cœur de la maintenance. Vous y êtes tous passés pour vous former,
vous y êtes tous revenus pour vous perfectionner. Le musée de l’Arme et de la maintenance y
a tout naturellement trouvé sa place depuis sa création le 9 juin 2000 et depuis lors, s’efforce
de mettre en valeur les techniques et les outils mis en œuvre par nos anciens, en opération
comme dans les ateliers du socle. C’est ainsi qu’après avoir mis en valeur ses collections dans
son bâtiment principal, le musée vient d’obtenir du commandement un bâtiment permettant
de mettre en valeur les principaux matériels automobiles dédiés à la maintenance.
L’association des amis du musée du Matériel (AAMM) vient en appui du conservateur et de
ses collaborateurs pour soutenir son action et faire connaître le musée. A cet égard, pour
toutes celles et ceux qui ont connu nos unités et établissements d’avant la réorganisation
de 1999, l’association souhaite organiser à Bourges des expositions temporaires ciblées
sur ces formations aujourd’hui disparues mais au passé souvent fort riche d’histoire. A
cet égard, aux fins de mettre en valeur au mieux la formation objet de l’exposition, il
sera fait appel aux unités de l’Arme mais aussi aux particuliers pour prêter des objets ou
des documents. Je vous donne rendez-vous début juin dans le hall d’honneur des écoles
militaires de Bourges pour la première exposition qui sera consacrée au 1er RMAT.
Colonel Bernard TANGUY,
président de l’AAMM
BULLETIN D’ADHÉSION *
à retourner à
Association des Amis du Musée du Matériel – EMB - B.P. 50709 – 18016 BOURGES CEDEX
Nom ……………………………………… Prénom …………………………………………………………
Ou raison sociale ………………………………………………………………………………………………
Adresse …………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………… Tél. : ………………………………………………………
Déclare adhérer à l’Association des Amis du Musée du Matériel
Comme membre
� Actif
� Bienfaiteur
� A vie
Tarifs des cotisations annuelles – paiement joint **
• Membre actif : 10 �
• Personne morale : 155 � tous les 10 ans
• Membre bienfaiteur : 20 fois la cotisation annuelle de base tous les 10 ans
• Membre à vie : 30 fois la cotisation annuelle de base
�
chèque postal
�
chèque bancaire
* Ou de renouvellement d’adhésion en cas de changement de l’un des critères.
** Paiement à l’ordre de l’AAMM (Association des Amis du Musée du Matériel).