Armée de Terre - Écoles militaires de Bourges
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Armée de Terre - Écoles militaires de Bourges
MINISTÈRE DE LA DÉFENSE Armée de Terre Sommaire Directeur de publication GBR COQUEBLIN, commandant les écoles militaires de Bourges et l’école du Matériel Rédacteur en chef LTN (F) GANZ Conception PAO GSBdD BGA - PAO Impression / Diffusion / Routage EDIACAT ST-ETIENNE éditorial 1 Actu en bref 2 Enjeux 16 dossier 20 25 26 29 31 La supply chain, un levier d’efficience Le plan d’approvisionnement : une expression de besoin maîtrisée La fonction de l’opérateur logistique du SMITer Le cross-docking au sein du MCO-T Le 13e groupement approvisionnement activités 34 à savoir 42 Histoire 50 In memoriam 54 Vie associative Portrait 56 64 Comité de rédaction : GDI GÉRARD (2S), LCL (er) SAINT-MARC (ANAMAT), COL GUGLIELMINOTTI (SMITer), LTN DAVICCO (SIMMT), CDT Alain SIGUIER OSA (2e RMAT), CNE ROSSI (3e RMAT), CNE HERNANDEZ OSA (4e RMAT), CNE DUPUIS OSA (6e RMAT), CNE CIMETTA OSA (7e RMAT), CNE TIBOURCE OSA (8e RMAT), ADJ CLEMENCON (5e BSMAT), TSEF DENIZOT (12e BSMAT), CDT PITOIS (13e BSMAT), CNE PEREIRA-DE-ABREU (15e BSMAT), CNE DUPONT (CEDIMAT), MAJ FABRE (9e BSAM). Crédits photos : SIMMT, EMB, SMITer, RMAT (S), BSMAT (S), BMAT (S), SIMu, CEDIMAT, SCAM, SIRPA TERRE, ECPAD, CFT Division Maintenance. Ce numéro de Matériel et Technique est également mis en ligne sur internet à cette adresse : http://www.emb.terre.defense.gouv.fr/spip.php?article5 Ainsi que sur le site intranet des écoles militaires de Bourges à cette adresse : http://www.esam.terre.defense.gouv.fr/spip.php?article1170 Cellule communication des écoles militaires de Bourges – Quartier Carnot - BP 50709 - 18016 Bourges Cedex – 821 181 80 85 - 02 46 08 80 85 - fax : 02 48 68 74 59 édito optimiste, je relève que notre revue demeure et sort malgré tout. Lors du premier comité directeur de « MAT & TECH » qui s’est tenu à la fin de l’année dernière, il a été décidé d’arrêter à la fois les échéances de parution mais aussi les thèmes récurrents permettant à nos lecteurs de retrouver des informations selon un cycle annuel, au côté de sujets événementiels et de dossiers thématiques. Général Thierry COQUEBLIN Commandant l’école du Matériel Ce numéro de « Matériel & Technique » est le deuxième dont la réalisation est assurée par la cellule de communication des écoles militaires de Bourges. Comme le précédent il arrive malheureusement avec du retard. Je comprends l’impatience de notre lectorat et je voudrais vous en expliquer les raisons non sans vous avoir présenté mes excuses pour ce désagrément. La cause principale réside non dans la gouvernance de notre magazine, ni dans l’implication de l’équipe de rédaction mais dans le goulot d’étranglement constitué par les services en charge de la reprographie devenus interarmées. Leur plan de charge a augmenté simultanément à une contraction des ressources budgétaires et humaines. Leur seule bonne volonté, qui est grande, ne peut suffire. Pour rester C’est dans cet esprit que le premier numéro de l’année est désormais consacré aux traditions de notre arme, en particulier, la célébration de notre saint-patron Éloi. Vous verrez que cette tradition demeure vivace et cimente les liens entre les membres civils et militaires de notre arme. « La culture d’arme implique la transmission dynamique, de génération en générations, des faits et des savoirs. Cette dynamique constitue la tradition. » Général Bachelet. Elles sont aussi pour le matériel l’affirmation d’appartenance à une communauté ouverte aux autres et fédérée par l’esprit de service. Si nos traditions demeurent vivaces, ce dont nous pouvons nous réjouir, elles ne peuvent à elles seules suffire à nourrir notre cohésion. ne matériel ou immatériel. Nous sommes les maillons d’une chaîne continue forgée lors de la création de notre arme à l’aube du second conflit mondial. Nous devons donc chacun individuellement mais aussi collectivement être attaché à pérenniser ce lien. Comment, alors que notre arme a subit un nombre incalculable de réorganisations depuis bientôt 70 ans ? Ce n’est pas simple, je vous l’accorde. J’ai écris il y a quelques mois à nos chefs de corps sur ce délicat sujet. Je profite de cet éditorial pour les solliciter à développer les amicales régimentaires et de les rapprocher de celles affiliées à l’ANAMAT. Ainsi, nous pourrons développer la cohésion interne mais aussi nourrir le lien filial avec nos anciens. Vous trouverez dans ce numéro la liste de celles-ci. Je les invite également à faire adhérer massivement à l’association des amis du musée du Matériel. C’est notre musée nous devons en être fier et le soutenir car il est le gardien de notre patrimoine. C’est pourquoi vous trouverez dans ce numéro de « MAT & TECH » toutes les informations nécessaires, dont un bulletin d’adhésion. En tant que « Père » de l’arme, je voudrais aborder un sujet qui m’est cher à savoir les relations intergénérationnelles et le patrimoine. J’aurai, je l’espère, plaisir à revenir prochainement vers vous pour faire un point de situation sur les actions entreprises et les adhésions enregistrées. Je sais pouvoir compter sur vous. Nous sommes tous héritiers de nos devanciers et transmetteurs d’un patrimoi- Et par Saint-Éloi, vive le Matériel ! Bonne lecture. 1 ACTU EN BREF ERRATUM Après publication du n°176, la 13e BSMAT nous a fait remarquer que l’article « la 13e BSMAT s’adapte au 5S » (p.34) ne faisait apparaître aucune photographie montrant le travail après aménagements. C’est chose faite désormais. L’article, signé M. Bernard Boudot (IEF de la 13e BSMAT), mettait en valeur le travail du groupe d’opérateurs ayant travaillé sur ce projet. Avant - l’agencement et les couloirs de circulation font défaut. Visite aux EMB du major general Hodge Le 16 novembre dernier, les écoles militaires de Bourges ont reçu la visite d’une délégation américaine conduite par le major general Hodge, commandant général du Combined Arms Support Command (CASCOM) et du Sustainment Center of Excellence de fort Lee. Après avoir assisté à plusieurs présentations telles que celles du soutien des opérations par voie aérienne ou celles de l’enseignement à distance dans le domaine de la maintenance, le général Hodge s’est rendu à la DTEA (division technique électronique armement) pour découvrir le simulateur de diagnostic Leclerc et les différents matériels de l’école du Matériel. 2 Après - une travée conforme à la démarche 5S. Il s’est notamment fait expliquer les atouts techniques et opérationnels du système FELIN. Enfin le major Jeanselme a proposé une visite du musée du Train afin de faire découvrir au major general l’histoire de cette Arme. Matériel et Technique - n°177 Inauguration et baptêmes au 3e RMAT Le 14 octobre 2011, deux importantes inaugurations ont eu lieu au sein de la portion centrale du 3e régiment du Matériel à Muret (31). La première concernait deux bâtiments d’hébergement flambant neufs mis à disposition des engagés volontaires de l’armée de Terre du régiment. Possédant une capacité de 136 lits, les soldats seront à présent logés à deux par chambre dans un environnement moderne et agréable et surtout à proximité immédiate du régiment. Ce n’était pas le cas jusqu’à présent puisque la zone vie était située à 30 km dans la périphérie de Toulouse au quartier Balma Ballon. C’est donc avec une joie non dissimulée que nos EVAT ont pris possession de leur nouvel environnement. Le second baptême a mis à l’honneur le brigadier-chef Estival, ancien du 3e régiment du Matériel, section de maintenance détachée à Tarbes, qui était un engagé volontaire représentatif des maintenanciers parachutistes, très apprécié de ses chefs et de ses pairs, toujours jovial et dynamique. Il est décédé à 31 ans après avoir lutté courageusement contre la maladie. La seconde inauguration a été réalisée par monsieur Mandement, maire de Muret et le général de brigade Lauzier qui ont coupé le ruban de l’atelier 3S « Sécurité, Sauvetage, Survie » nouvellement réalisé pour un montant de 4 millions d’euros. Unique atelier en France, moderne et fonctionnel, il regroupe 21 techniciens formés sur la maintenance des matériels de sécurité, sauvetage et survie utilisés principalement par les plongeurs et le personnel navigant de l’aviation légère de l’armée de Terre. Le 3e RMAT réalise aujourd’hui le soutien national 3S. Le régiment a également reçu, au cours du mois passé ou très récemment, un chenil avec 7 courettes, une déchetterie de type industriel et un parking technique d’une capacité de stockage d’environ 500 véhicules. En parallèle, les travaux viennent de commencer dans la partie ouest du quartier pour livrer au mois d’octobre 2012 un bâtiment de maintenance d’une surface d’un peu moins de 5 000 m2. La cérémonie officielle s’est déroulée en deux temps, tout d’abord le chef de corps s’est adressé à l’assemblée en rappelant la rapidité exceptionnelle d’étude et de conception par le service infrastructure de la défense (SID) et de réalisation par les entreprises de ce projet. Puis les deux bâtiments ont été baptisés : la première plaque découverte est au nom du brigadier-chef Maldonado, mécanicien de la 75e compagnie de réparation divisionnaire (75e CRD), mort pour la France en Algérie. À l’issue de la lecture de ses états de service, c’est son compagnon d’armes, le major (ER) Righi de la 75e CRD qui était brigadier-chef à l’époque, qui a dévoilé avec émotion cette plaque commémorative. M. Mandement, maire de Muret accompagné par le général Lauzier, coupe le ruban tricolore, inaugurant ainsi l’atelier 3S national. 3 ACTU EN BREF Visite d’une délégation qatarie à la 5e BSMAT La 5e BSMAT a reçu du 5 au 9 décembre 2011 une délégation de trois officiers supérieurs du Qatar. Cette visite, organisée par la SIMMT avec l’aval du SMITer, avait pour but la présentation de la maintenance des VBCI, des CAESAR, mais aussi des chars Leclerc. Ainsi la 5e BSMAT a présenté ses savoir-faire à la délégation pilotée par l’ADC Wilczewski (SIMMT/RI) selon le programme suivant : - 5 décembre : arrivée et présentation de la 5e BSMAT par le chef de corps. - 6 décembre : présentation et visite du dispositif maintenance sur Canjuers : la cellule conduite maintenance du BMOI sur site, les 14 et 15 groupements multitechniques. À cette occasion les officiers étrangers ont notamment pu découvrir le VBCI et sa maintenance. Ils ont par ailleurs rendu une visite rapide à Nexter Systems qui, dans le cadre du contrat SSPP, réalise les opérations de maintenance sur les chars Leclerc du PE Provence. - 7 décembre : la matinée a été consacrée à la découverte de l’atelier CAESAR implanté sur Draguignan, alors que l’après-midi était laissée libre pour la découverte de la ville de Cannes. - 8 décembre : la journée était dédiée au soutien des chars Leclerc sur Carpiagne. - 9 décembre : synthèse et retour sur Paris. En conclusion, cette visite a permis à nos groupements de mettre en exergue les capacités de soutien mises en œuvre au sein du SMITer, mais aussi la passion qui anime le personnel civil et militaire de la 5e BSMAT. TOUR DU LAC D’AURON DE BOURGES C’est sous un soleil des plus radieux que 1 500 coureurs, dont plusieurs lieutenants des divisions d’application (DA) du Matériel et du Train, se sont donnés rendez-vous le dimanche 20 novembre 2011 pour participer au traditionnel Tour du Lac d’Auron de la ville de Bourges. En effet, cette course de 5 à 11 km se déroule chaque année au mois de novembre depuis 24 ans. Mise en place par des bénévoles de l’ASAB (association sportive athlétique du Berry), elle est soutenue par l’Amicale du Val d’Auron. Deux circuits sont proposés. Un premier, qui représente un tour du lac, avec une longueur de 5,5 km, et un second de deux tours, soit 11 km. 4 Les prestations ont été très appréciées de nos hôtes qui ont remercié le chef de corps au travers de la remise traditionnelle d’un cadeau de remerciement. La participation des lieutenants de l’école du Matériel a été appréciée par les organisateurs, ravis de voir les militaires prendre part aux activités sportives traditionnelles de Bourges. Si l’équipe des coureurs à pied du Matériel a trusté les premières places (notamment le sergent-chef Lauret, 1er au scratch sur 5,5 km, le capitaine Pack, 1er au scratch 11 km, et le lieutenant Golfier, 1re au scratch 11 km féminin), les lieutenants n’ont pas démérité. Nous citerons notamment le lieutenant Grégory Guillemin de la DA Train, classé 3e, le lieutenant Fabien Hourbette de la DA Matériel, classé 8e et le lieutenant Élise Le Corroler de la DA Matériel, classée 3e féminine. Matériel et Technique - n°177 Comment avez-vous fêté Saint-Éloi en 2011 ? Réponse avec un tour d’horizon des différentes célébrations au sein des unités… ...déguisement, défis sportifs, bonne humeur et bien sûr tradition étaient les mots d’ordre de cette édition 2011 ! 5 ACTU EN BREF La Saint Éloi 2011 au 3e RMAT à Muret Les 1er et 2 décembre 2011 se sont déroulées au sein du quartier commandant Montalègre, les célébrations traditionnelles de notre patron « Saint Éloi ». Ces célébrations furent de deux types : l’une officielle a débuté le jeudi 1er décembre à 17 heures et comprenait une messe et une prise d’armes en nocturne suivie d’un vin d’honneur. La seconde, qui se déroulait le lendemain, revêtait un caractère plus ludique et festif. Le père Kalka, aumônier de la 11e brigade parachutiste, nous a fait l’honneur de célébrer la messe de la Saint Éloi. Nos prières et nos pensées sont allées à nos morts et nos blessés en Afghanistan, à leurs familles, ainsi qu’à tous les morts du Matériel. Comme chaque année, un grand nombre d’élus, d’associations patriotiques et d’invités nous ont rejoints pour participer à la prise d’armes nocturne. Lors de la cérémonie, le lieutenantcolonel Lionel Odeyer, chef de corps du 3e RMAT a remis deux décorations importantes : l’adjudant Kaczinsky de la 2e compagnie de maintenance mobilité s’est vu conférer la médaille militaire, puis le commandant (ESR) Souillard rattaché au DMD 31 a été fait chevalier de l’ordre national du 6 mérite. Le chef de corps a ensuite mis à l’honneur le brigadier-chef Armagnac de la 2e compagnie de maintenance mobilité en faisant lecture d’un témoignage de satisfaction reçu suite à sa projection en Afghanistan au sein du bataillon logistique Niel. Le chef de corps a ensuite rappelé dans son ordre du jour, les priorités de 2012 : l’année à venir sera encore placée sous le signe de la maintenance en métropole et en opérations, il nous faudra continuer, dans la difficulté, nos efforts pour créer le parc de gestion, condition indispensable à la réussite de la politique d’emploi et de gestion des parcs. Parallèlement, le régiment armera deux groupements de maintenance adaptés au théâtre en Afghanistan et au Liban où je sais que vous aurez à cœur de montrer vos compétences de « soldat maintenancier ». Enfin une gerbe a été déposée au monument érigé à la mémoire des héros et martyrs du réseau de camouflage du Matériel. La seconde journée dédiée aux activités ludiques et sportives a débuté par un petit déjeuner et par le baptême des nouveaux arrivants dans la grande confrérie des forgerons. À l’issue, un challenge sportif de la Saint Éloi s’est déroulé avec des jeux parfois surprenants. En parallèle, le CSA du 3e RMAT et les bénévoles de l’amicale ont organisé plusieurs activités dont un concours de pétanque, un parcours en vélo toutterrain et un concours de belote. Le repas de corps, qui réunissait 600 personnels, fut ponctué de nombreux chants et sketchs relatant les aléas de l’année écoulée. Après avoir remis les coupes aux gagnants des différents jeux et concours, le trophée du challenge de Saint Éloi a été remis au capitaine Souadji, commandant la 2e compagnie de maintenance mobilité. Le chef de corps a alors accueilli pour une seconde fois Saint Éloi accompagné par un Occuli particulièrement remonté et généreux en G409 et une sainte Solange « à croquer » afin de terminer les baptêmes qu’ils avaient commencés le matin même. En parallèle, compte tenu de l’importante élongation, le détachement de Vayres a organisé des festivités comparables, preuve que Saint Éloi possède un vrai don d’ubiquité. Et par Saint Éloi ! Vive le matériel ! Matériel et Technique - n°177 Le 8 s’engage dans la guerre des étoiles est lancé. Nos chefs s’engagent alors dans des combats acharnés. La lutte est difficile et a pour conséquence de lourdes pertes… Déplorant la disparition de leurs vaisseaux, les hommes ont continué les combats au sabre laser avec une totale abnégation. Arrivé au régiment encadré de ses fidèles ministres, l’Empereur nous apprend la nouvelle : « nous sommes en guerre ». L’ordre de bataille donné, la mise en place de la rame s’effectue sous les feux de l’ennemi. Le coup d’envoi À la fin des affrontements, sous le regard de leurs parrains et par le marteau d’Occuli, les postulants de notre Saint Patron ont été baptisés et intronisés dans la famille des forgerons. Après les traditionnelles festivités, une cérémonie s’est déroulée sous la présidence du colonel Fournier, cérémonie marquée par une remise de décoration militaire avec citation, une remise de médailles de travail et l’adieu aux armes de l’adjudant-chef Debar qui quitte l’institution aux termes de 37 années bien remplies au service de l’armée de Terre et de son pays. Nous lui souhaitons bonne chance dans sa nouvelle vie. SAINT Éloi À LA 5e BSMAT Rendez-vous incontournable pour les orfèvres et apprentis de la 5e BSMAT, cette année la Saint-Éloi a été organisée les 30 novembre et 1er décembre. Cette commémoration traditionnelle a débuté fin novembre par une messe célébrée par le « Padre » de la base, Jean Lafontaine, dans la chapelle des écoles militaires de Draguignan. La tragédie des inondations du 15 juin 2010 a en particulier été évoquée à cette occasion, nous rappelant avec émotion les disparitions de madame Danielle Jambois et des parents de monsieur Milesi. Le lendemain a laissé place aux festivités sous le haut patronage de notre Saint Patron. Elles ont débuté avec le challenge sportif humoristique organisé par les groupements et coordonné avec aisance, par l’équipe des sports du BMOI. La matinée s’est poursuivie avec les baptêmes dans sonnel de la 5e BSMAT. Chacun a souligné une nouvelle fois l’excellente prestation culinaire préparée par l’équipe de la cantine du GSBdD malgré des contraintes financières de plus en plus prégnantes. l’ordre des orfèvres, du personnel de la base n’ayant jamais été intronisé. À 11 heures la cérémonie militaire pouvait débuter sous un soleil radieux et des températures clémentes typiquement provençales. Le repas de corps, animé par des volontaires, toujours émérites, sous le thème de la conquête de l’Ouest, a rassemblé les invités et tout le per- Au terme d’une journée empreinte de bonne humeur et de cohésion, la 5e BSMAT peut être fière d’avoir ainsi honoré Saint Éloi afin que tous puissent, pendant la prochaine année, continuer à « soutenir sans faillir », comme l’impose la devise de la 5. 7 ACTU EN BREF GUERRE DES BOUTONS À LA 13e BSMAT C’est par un temps clément et chaleureux que Saint-Éloi a posé cette année ses valises à la 13e base de soutien du matériel de Clermont-Ferrand. Placé sous le thème de « la Guerre des boutons », culottes courtes et bretelles étaient de rigueur pour le chef de corps et sa garde d’officiers. Après un tour de base à vélo, le colonel Valnet a donc été accueilli par Saint-Éloi et très vite convié à relever les défis fomentés par la section réparation mobilité. Plusieurs équipes (une par service) se sont alors affrontées lors d’épreuves ludiques, mais non moins techniques, dont le bureau maintenance soutien est ressorti grand vainqueur. Après cette lutte, le petit-déjeuner était bienvenu. Cette année, une présentation de matériels avait lieu en parallèle ; ainsi, chacun a pu découvrir Changement de tenue pour la prise d’armes au cours de laquelle le colonel Valnet a témoigné toute la satisfaction qu’il avait à commander un personnel particulièrement compétent ; une compétence mise en valeur par une remise de médailles du travail à plusieurs ouvriers. Il a également exhorté chacun à relever les défis futurs qui attendent les formations du SMITer. Changement de décor pour la suite puisque la cantine s’était transformée en village retranché gaulois, résistant à un envahisseur dont nous tairons ici le nom. C’est donc avec un banquet gargantuesque et son chaudron de potion magique que Panoramix a accueilli l’ensemble des convives. SaintÉloi a alors fait son entrée et, après son traditionnel point de situation de la base et de ses chefs, a baptisé les jeunes impétrants de l’Arme du Matériel en présence de leurs parrains. D’ailleurs, selon leurs dires, la potion a été particulièrement appréciée. Puis Saint-Éloi s’en est allé, invitant chacun à profiter des victuailles et animations offertes ce jour. Toute bonne chose ayant une fin, la journée s’est achevée en début de soirée laissant à chacun des souvenirs emprunts de convivialité et de joie. La 15e BSMAT a honoré Saint Éloi Le mercredi 30 novembre 2011, à 7h30, Saint Éloi, accompagné des personnels civils et militaires de la portion centrale de la 15e BSMAT se sont rendus au domicile du colonel Berrier, leur chef de corps. Après un copieux petitdéjeuner, ce dernier, vêtu du traditionnel tablier de forgeron, a été conduit au 8 le PVP mais surtout le VBCI armé pour l’occasion par un équipage du 92e régiment d’infanterie. quartier La Horie où l’attendait Occuli. Le maître de cérémonie avait proposé à la confrérie ainsi rassemblée que le colonel Berrier et le capitaine Rimlinger, commandant le GCS, montrent qu’ils n’avaient rien perdu de leur habileté à travailler l’acier. C’est dans la bonne humeur qu’ils ont démontré leur dextérité en réalisant, à partir de barres de fer, les lettres de St Éloi qu’ils ont alors soudées sur un support. Après s’être quelque peu restauré, la troupe s’en est allée, car il fallait se préparer pour la prise d’armes. C’est en présence des élus locaux de la région, du commandant de la BDD, des commandants en second du 1er RHC et du 1er RI et d’invités civils et militaires que le chef de corps a rappelé combien il était important de célébrer la fête du Saint Patron de l’Arme du Matériel. Il n’a pas manqué de se souvenir de tous ceux qui ont œuvré et qui œuvrent encore aujourd’hui pour le soutien des forces. Après la lecture de la vie de Saint Éloi, le colonel Berrier a été nommé chevalier de l’ordre national du Mérite. La 15e BSMAT n’a pas non plus failli à la tradition, en remettant, à des personnels civils, la médaille du travail dans l’échelon correspondant à leur ancienneté. Après avoir rendu les honneurs au fanion, l’ensemble des participants était convié au vin d’honneur, moment particulièrement privilégié, pendant lequel se prennent ou s’entretiennent les contacts entre les uns et les autres. Mais la fête n’aurait pas été complète sans le traditionnel repas de corps et évidemment le discours, tant attendu mais redouté, de Saint Éloi. C’est avec une tête remplie de souvenirs et sur un « au revoir, à l’année prochaine » que les uns et les autres se sont quittés. Matériel et Technique - n°177 Le 9 fête son Saint Patron Saint-Éloi a donné lieu, cette année encore, à de nombreuses activités festives pour célébrer dignement, dans le respect des traditions, l’habile orfèvre et Saint Patron de tous ceux dont le métier exige dextérité et probité. Les montalbanais peu habitués au tapage nocturne ont donc été réveillés en sursaut aux bruits de cris, pétards, cornes de brume ou autres klaxons de véhicules militaires de collection. Ce défilé dans les rues de la cité d’Ingres a été apprécié par les jeunes et les moins jeunes qui avaient bien voulu s’enquérir de la situation provoquée par ce vacarme inhabi- une séance de grimage, un déguisement quelque peu loufoque et les voilà fin prêts à affronter le verdict de la masse populaire qui les attend avec impatience sur la place d’armes du quartier. Effet réussi notamment lors de l’arrivée du Superman « de service » qui malgré un atterrissage quelque peu délicat, nous a rejoint en un seul morceau, officier sécurité des vols oblige. La journée entamée sous les meilleurs auspices a été suivie par de nombreuses activités de cohésion, comptant pour le challenge sportif, et regroupant l’ensemble du personnel autour de jeux ludiques où joie et bonne humeur étaient de mise. 11h30, retour au calme et au sérieux. Nos invités sont arrivés et la place d’armes a retrouvé toute sa quiétude et la solennité qui sied à une prise d’armes. Cet événement lui aussi bien ancré dans la tradition a voulu mettre à l’honneur le travail des hommes et des femmes, civils et militaires du bataillon, qui se sont tout particulièrement investis dans le cadre du soutien des unités aéromobiles engagées ces derniers mois dans l’opération « HARMATTAN ». Après un court déplacement vers le cercle mess, place au repas. Un haut moment festif ouvert par le colonel Rossi et marqué par la présence de Saint-Éloi et de son fils Occuli qui ont procédé comme il se doit au baptême de leurs nouveaux disciples issus essentiellement d’armes ou armées différentes. Un déjeuner rythmé par les divers jeux et chants qui n’avaient pour but que de renforcer la cohésion. Objectif atteint ! tuel. De son côté, le colonel Rossi et ses proches collaborateurs n’avaient pas été oubliés par le groupe de trublions formé par les lieutenants. Un petit-déjeuner rapidement ingurgité, Cette année 2011 marquait également l’ultime célébration de notre Saint Patron par le colonel Rossi qui quittera le commandement du 9e bataillon de soutien aéromobile en juin prochain. 9 ACTU EN BREF Une Saint-Éloi burlesque ! Incroyables talents 2011 ! C’est ainsi que le CEDIMAT a choisi le thème des spectacles du cirque pour sa Saint-Éloi. Aux aurores, le chef de corps, le lieutenant-colonel Guidat, vit arriver chez lui la parade d’un petit cirque composé de tous les saltimbanques amateurs que pouvait compter le CEDIMAT… et un clown triste - le lieutenant-colonel Guidat - entra en piste ! Après une scène de facétieuse ripaille, l’auguste aréopage rejoignit son humble chapiteau dressé au quartier Auger-Carnot. Le personnel du CEDIMAT l’y attendait. Alors sans plus de délai, le spectacle commença : jonglage, équilibre, clownerie... La journée se poursuivit, placée sous la présidence de l’ingénieur général de l’armement Roujansky, par une cérémonie d’hommage aux morts du Matériel. Elle fut aussi l’occasion de décorer de la médaille d’argent de la défense nationale l’adjudant Ledy et de remettre la médaille d’honneur à 7 personnels civils. Tout le monde se retrouva autour d’un repas animé par les lieutenants du cadre et durant lequel notre Saint Patron baptisa ses nouvelles ouailles. Quelques autorités nous ont fait l’honneur d’être présentes, ainsi que quelques anciens civils et militaires du CEDIMAT. Une Saint Éloi dignement schtroumpfée aux écoles militaires de Bourges Les célébrations de Saint Éloi ont débuté dès le jeudi 8 décembre lorsqu’un hommage solennel a été rendu aux morts du Matériel. Cette cérémonie, présidée par le général Coqueblin, commandant l’école du Matériel, était suivie d’un office religieux à la chapelle Sainte Jeanne. Une célébration ensuite festive s’est jouée le lendemain dans l’enceinte du quartier Auger Carnot. Pour cette édition 2011 de la fête de Saint-Éloi, les militaires de l’école du matériel des EMB n’ont, encore une fois, pas manqué d’imagination. Le thème de cette année, les Schtroumpfs, a donné lieu à des jeux de rôles et des mises en scènes, et à des rencontres étonnantes entre Saint-Éloi, le grand Schtroumpf, Gargamel ou encore la Schtroumpfette. 10 Lors des différentes étapes de cette matinée, Saint-Éloi, accompagné de son fidèle Occuli, a procédé à de nombreux baptêmes. Chaque visite d’ateliers a mis particulièrement à l’épreuve le général Coqueblin, mais également le général Etienne, commandant l’école du Train, qui se sont prêtés au jeu des défis proposés par chaque division de l’école du Matériel, défis exigeant adresse, force et surtout autodérision ! En fin de matinée, une célébration plus solennelle s’est déroulée sur la place d’armes des EMB. À cette occasion, 5 personnels militaires et 4 personnels civils ont été décorés et récompensés. La fête du patron du Matériel et de la maintenance s’est ensuite terminée par un déjeuner de gala, donnant lieu lui aussi à différents sketchs des personnels de l’école du Matériel et des lieutenants de la division d’application du Matériel. Une Saint-Éloi qui fut donc cette fois encore célébrée dans la bonne humeur, tout en ayant à cœur de rendre hommage aux hommes et aux traditions de l’Arme. Matériel et Technique - n°177 À LA DCMAT, LA Saint-Éloi ON CÉLÉBRA. À LA SIMMT, ON LA CÉLÉBRERA ! À vocation interarmées, la SIMMT a été confrontée à de nombreuses interrogations quant au maintien de la célébration de la Saint-Éloi, saint patron de l’Arme du Matériel. La SIMMT n’exerce, en effet, aucune responsabilité de commandement vis-à-vis des formations du Matériel et les diverses activités dont elle était décisionnaire (magazine « Matériel & Technique », Journée du Souvenir) sont désormais du ressort de l’École du Matériel. Malgré cela, les raisons de maintenir cette tradition se sont tout naturellement imposées. Le général de corps d’armée Verna, directeur central, l’a d’ailleurs souligné dans l’éditorial de l’Info SIMMT de décembre, en rappelant « la force des traditions en tant que moteur de la cohésion » surtout en cette période de réformes et « la force de l’exemple » que représente ce type de célébration. Organisée conjointement avec le SMITer, la Saint-Éloi a eu lieu le jeudi 8 décembre. La matinée a débuté par les activités de tradition proposées par le club des lieutenants (petit-déjeuner, stands…), déguisés cette année sur le thème de la « Télévision », et ponctuée par la venue de Saint-Éloi suivi de son fidèle forgeron, Occuli, afin de procéder au baptême des nouveaux arrivants dans l’Arme du Matériel. La prise d’armes qui a suivi, fut coprésidée par le directeur central de la SIMMT et le directeur du SMITer, le GDI Vandenbussche. Après la revue des troupes, une gerbe fut déposée au monument aux morts. À l’issue de la prise d’armes, tous les personnels de la SIMMT se sont retrouvés autour du traditionnel repas. Lors de ce dernier, tous ont pu apprécier une pièce de théâtre intitulée « Histoire sans parole » interprétée par la troupe de la Saint-Éloi, soulignant les liens forts entre la SIMMT et le SMITer, ainsi qu’un film réalisé et produit par les lieutenants, lequel a remporté un franc succès. Sainte-Barbe, sainte patronne des artificiers Habituellement célébrée le 4 décembre, c’est avec quelques jours de retard que les artificiers du service interarmées des munitions (SIMu) ont traditionnellement fêté Sainte-Barbe le 15 décembre dernier. Réveil traditionnel du général : 6h du matin. Deux Dodge Command Car attendent devant le domicile du général Ovaere. Les lieutenants déguisés en Batman, Robin, Wonderwoman, Batgirl et Spiderman sont en position. Pour lui, ce sera un déguisement de Superman ! Au programme de cette journée cohésion : réveil traditionnel du général à son domicile, séance de sport collectif, prise d’armes sur le camp des Matelots, baptêmes des nouveaux arrivants dans la confrérie et déjeuner de cohésion au cercle mess des Maréchaux. Cette journée a permis à certains de découvrir cette tradition et à d’autres de se retrouver. La Sainte-Barbe est aussi l’occasion de retrouver les artificiers partis à la retraite ou dans d’autres services. C’est donc dans la joie et la bonne humeur que s’est déroulée cette première Sainte-Barbe du Service interarmées des munitions. Et par Sainte-Barbe… Vive les artificiers ! 11 ACTU EN BREF Saint Éloi 2011 fêtée par l’AMAT/Alpes-Méditerranée C’est le 9 décembre 2011 à Collobrières dans le Var, haut site touristique, capitale de la châtaigne, que l’AMAT/AlpesMéditerranée a décidé de fêter la Saint Éloi. Vers 10 heures, accueillis par notre président le lieutenant-colonel (ER) Yves Mathis, nous commençons la journée par la visite de la Chartreuse de La Verne, joyau de l’architecture du douzième siècle, niché au coeur du massif des Maures. Les cinquante adhérents présents se sont ensuite retrouvés vers 13 heures pour déguster une daube de sanglier au cours d’un repas animé par un chanteur, conteur, poète et musicien provençal. À l’issue du repas, une visite s’imposait au « musée du Santon », riche de plus de 2 500 pièces venues du monde entier. Nous nous sommes séparés en milieu d’après-midi en nous donnant rendez-vous pour l’assemblée générale en mars 2012. L’amicale Ile de France reçoit le GCA Verna pour la Saint Éloi Les membres de l’amicale Île-de -France se sont réunis le 6 décembre au cercle-mess du quartier de Croy à Versailles, pour fêter la Saint Éloi. Juste avant l’apéritif, l’assemblée nombreuse s’est montrée attentive au discours d’accueil prononcé par le président Jean Guillemot, en présence du général de corps d’armée Verna, directeur de la structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT). Le général Verna nous a fait l’honneur et le plaisir de répondre positivement à notre invitation et de partager un moment convivial avec nous. Le général (2s) Gérard, président de l’ANAMAT, invité, était lui aussi présent. 12 La St Éloi des Anciens de Gresswiller Tous les ans à l’occasion des festivités de la Saint Éloi, le chef de corps du 6e RMAT, le colonel Gasançon et le chef de détachement de Gresswiller, le lieutenant-colonel Vitry, invitent les membres de l’amicale des Anciens qui ont connu l’ERM puis l’ETAMAT à revenir sur les lieux de leurs « anciennes turpitudes » pour y participer. Il faut souligner que c’est grâce à la bienveillance de ces autorités, que l’amicale, forte d’une centaine de membres d’anciens personnels civils et militaires peut exister et profiter occasionnellement des installations du régiment. Cette année encore, ils se sont retrouvés au quartier Chassepot pour tenir leur assemblée générale statutaire, avec bien sûr la visite de Saint Éloi en leur docte assemblée, lequel n’oublie pas ses ouailles vieillissantes. Ragaillardis par les paroles du saint homme qui nous demande de persévérer, nous avons assisté à la cérémonie œcuménique et à la cérémonie militaire avec remise de décorations ponctuée d’une vibrante Marseillaise. Place maintenant aux agapes régimentaires mettant les petits plats dans les grands. Les Anciens y avaient une place d’honneur ! Et par St Éloi, ce fut une belle journée ! Vive le Matériel ! Matériel et Technique - n°177 Saint-Éloi à Coëtquidan pour le groupe BretagneMaine-Anjou de l’ANAMAT C’est le mardi 29 novembre dernier qu’une cinquantaine d’adhérents du groupe Bretagne Maine Anjou a convergé vers Guer, site des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan et de la base de défense de Coëtquidan-Vannes. L’Amicale du Matériel Bordeaux Aquitaine a été chaleureusement conviée le 1er décembre 2011 à la Saint Éloi du détachement du 3e RMAT à Vayres, pour la 2e année consécutive, suite à la dissolution de la DIRMAT de Bordeaux en juin 2011. Cette journée a débuté par une messe organisée dans la salle d’honneur du détachement. À cette occasion, le nouveau drapeau de l’AMAT-BA a été béni par l’aumônier régional et l’aumônier de Vayres. Ce drapeau, qui porte la devise de l’association nationale « Réunir-Soutenir-Servir », a été remis à l’amicale par le président de l’ANAMAT, lors de la prise d’armes du 12 mai 2011, à Vayres, dans le cadre de l’assemblée générale nationale. La bénédiction a ensuite donné lieu à une magnifique prise d’armes sous un beau soleil. Après un accueil « café-croissants » au mess De Lattre, l’ensemble du groupe a rejoint la salle de cinéma pour assister à deux exposés, l’un par le lieutenant-colonel Cols, chef du bureau maintenance logistique, suivi d’une information sur les formations dispensées à l’école spéciale militaire, l’école militaire interarmes et l’école d’administration militaire par le colonel directeur général de la formation et l’autre par M. Oellers, commandant le groupement de soutien de la base de défense. Bénédiction du drapeau de l’AMAT-BA : St Éloi du 1er décembre 2011 à Vayres Le club des passionnés du SIMAT fête la St Éloi à l’issue de son assemblée générale Les participants se sont ensuite dirigés vers le prestigieux musée de l’officier dont la visite s’est déroulée sous l’égide de son conservateur, le commandant Leroy. La matinée s‘est terminée au cercle mess où un apéritif a été servi en présence des représentants du Matériel affectés aux écoles, suivi d’un excellent repas pris dans le salon Napoléon. L’après-midi fut consacrée à la visite des installations de la maintenance, pilotée par le commandant Cols, où tous les Anciens se sont penchés avec émotion sur un camion de dépannage de type Wrecker datant de 1937, restauré par les ateliers locaux. Comportant 24 membres et une quarantaine de sympathisants, ce jeune groupe de l’ANAMAT a pu ainsi recevoir un point de situation à chaud des travaux en cours sur le déploiement du SIM@T, devenu système référent du MCO des matériels terrestres. Avec un bilan moral et financier des activités 2011 et la planification de ses activités pour 2012, en particulier dans le domaine de l’aide à la reconversion des informaticiens, le club a décidé de développer son site internet (http://passionnes.du.simat.free.fr) qui comportera une partie ouverte à tous et une partie réservée aux seuls membres. Il sera aussi lié au site de l’ANAMAT (http://anamat.free.fr) et à de nombreux autres sites d’information. À l’issue de cette réunion studieuse, le club a fêté la Saint Éloi, dédiée aussi aux informaticiens qui de tout temps ont largement participé aux succès du Matériel. Le vendredi 9 décembre 2011, le club des passionnés du SIMAT a tenu sa deuxième assemblée générale annuelle au siège de la société ITNI, à St Denis. Après un déjeuner de grande qualité, notre hôte, Jean Marie Tawil, nous a fait la surprise d’une visite de la basilique royale de Saint Denis pour ceux qui n’avaient pas d’obligations professionnelles. 13 ACTU EN BREF Un officier du Matériel parmi les Charitables de Saint Éloi d’HINGES (62232) La compagnie des charitables est fondée par deux maréchaux-ferranTs En 1188, une épidémie de peste dévaste l’Artois et les Flandres. Par peur de la contagion, personne ne souhaite ni soigner les malades, ni enterrer les morts. Les habitants s’amassent dans les églises et prient le protecteur local, Saint éloi, dernier recours imaginé pour arrêter la progression de la maladie. C’est alors que deux maréchaux-ferrants, Gautier et Germon, respectivement habitant de Béthune et de Beuvry, voient apparaître Saint Éloi dans leur songe. Il leur demande de se rencontrer à la source de Quinty, située à la limite des deux communes, le jour de la Saint Mathieu (le 21 septembre) afin de fonder une « karité » (charité ou confrérie). La confrérie des charitables de SaintÉloi est alors fondée grâce au soutien de Robert V de Béthune et du moine Rogon. Elle se charge de donner du 14 pain aux pauvres, des soins aux malades, de consoler les mourants, d’ensevelir les morts et de leur donner une sépulture. Gautier et Germon sont bientôt épaulés par des habitants des deux villes et bien que la peste disparaisse grâce à leur action, les Karitaules décident de continuer leur mission. Saint-Éloi Bien que le patron de la ville soit Saint Vaast, les Béthunois ont toujours invoqué Saint Éloi en temps de peste qui était censé protéger des maladies contagieuses. Ce personnage bien réel, a fini par devenir un héros de légende. Les maréchaux-ferrants et les forgerons le prirent comme saint patron en affirmant qu’il avait exercé ces métiers avant d’être orfèvre. De même, Saint Éloi qui était prié à l’origine pour guérir les chevaux (les maréchaux-ferrants donnaient les premiers soins aux animaux) est par glissement devenu le saint protecteur contre les épidémies. Reconnaissances Les Charitables ont reçu le soutien du roi Louis XIV, des Présidents de la République Sadi Carnot, Raymond Poincaré, Albert Lebrun, Vincent Auriol, du Président du Conseil Georges Clémenceau, du Président du Sénat Alain Poher, et du Chef de l’état français, Philippe Pétain. Ils ont également reçu des Indulgences des Papes Grégoire XIII, Clément VIII, Urbain VIII et des lettres de Pie XII et de Jean-Paul II. La Confrérie des Charitables a également reçu plusieurs Couronnes Civiques et Médailles d’Honneur de la Société Nationale d’Encouragement au Bien. Pour leur dévouement lors de la première guerre mondiale, les Charitables ont été cités à l’Ordre de l’Armée le 9 février 1917, à l’Ordre de la Nation le Matériel et Technique - n°177 24 octobre 1918, reçu une lettre de félicitations du Ministre de l’Intérieur le 8 avril 1921 et la médaille de la Reconnaissance Française le 4 janvier 1938. Les Confréries de Charitables de StÉloi sont régies selon la loi de 1901 et sont toujours actives en assurant notamment le service des enterrements. C’est vraisemblablement le plus ancien mouvement associatif civil de France et peut-être d’Europe. L’arrondissement de Béthune compte 32 communes qui ont une confrérie Un officier du Matériel « Charitable » Ses membres sont placés sous la protection de Saint éloi qui les a rassuré : « Le fléau n’approchera point de vous, ni même de vos demeures ! ». La légende veut que, depuis son origine, cette protection ait toujours sauvegardé les Charitables et leur famille. Un de nos officiers du Matériel est membre de la Confrérie des Charitables de sa commune, HINGES, dans le Pas-de-Calais qui compte 2 300 habitants. Cette confrérie est composée de 2 sections de 17 membres dénommées « Hinges », en gants, pull et cravate noirs et « Hingettes » en gants, pull et nœud papillon blanc. La devise de la confrérie est : « Exactitude Union Charité ». La confrérie est présidée par un « Doyen » qui est le Charitable le plus ancien. L’actuel est Charitable depuis 60 ans. Le Doyen est secondé dans chaque section, par ordre d’ancienneté, par un « Prévôt », quatre « Mayeur », puis un trésorier et un secrétaire parmi les nouveaux Charitables. Le Lcl (er) JP PAKULA président de l’AMAT LILLE est le secrétaire de la section d’Hingettes (au premier rang à gauche de la photo). Il est entré dans la Confrérie des Charitables en 2006 en succédant au doyen précédent décédé dont il a hérité de la tenue. Il vient de recevoir le 1er décembre 2011 la médaille de bronze de la Société d’Encouragement Au Bien pour 5 années de service, avec entre 20 et 30 enterrements par an. 15 ENJEUX Le soutien FELIN à l’atelier optronique du 6e RMAT, détachement de Gresswiller : Le programme FELIN (Fantassin à Équipement et Liaison Intégrés) est passé depuis octobre 2010 dans sa phase de perception avec le premier régiment Félinisé qu’est le 1er RI en vue de sa projection future sur le théâtre afghan en 2011. En même temps, l’atelier NTI2 optique du 6e RMAT est donc le premier NTI2 à commencer le soutien de ce système révolutionnaire et tant attendu qu’est le FELIN. La prise en compte et la montée en puissance de ce dernier va se réaliser rapidement car dès la fin 2011 nous aurons dans notre zone d’influence près de 2 500 équipements répartis principalement dans 3 régiments d’infanterie. Le plan de soutien FELIN de l’atelier NTI2 optique de Gresswiller, comporte 7 principaux régiments soutenus (le 1er RI, 16e BC, 35e RI, 1er Tir, 152e RI, RMT, 110e RI) avec une dotation de 711 équipements chacun et des régiments du Génie, de la Cavalerie et de l’Artillerie alignés à 30 équipements. Nous aurons à terme le tiers du programme à soutenir, faisant ainsi du NTI2 optique du 6e RMAT le plus important au niveau national. 16 Lunettes IL FAMAS : 2128 Lunettes IR FAMAS : 896 Lunettes IR MINIMI : 273 Lunettes FRF2 : 245 Matériel et Technique - n°177 Un soutien novateur : C’est la première fois que la spécialité optique est chargée directement du soutien d’un système dans sa globalité (les quantités indiquées seront celles soutenues au terme de la livraison). Le soutien des caméras : JVN MINIE : 2667 Optique de Vision Déportée : 2821 Jumelles JIM MR : 378 Le soutien des équipements électroniques : Postes radio RIF : 5210 Écrans IHM : 5210 Gilets électronique : 5210 Boîtiers calculateurs BCB : 5210 Chargeurs de batterie : 775 Systèmes SIT : 385 17 ENJEUX Les moyens : Des moyens infra : L’atelier s’étend aujourd’hui sur une surface de près de 600 m² dont 400 répondent aux normes techniques draconiennes qu’imposent les nouvelles technologies, grâce à un investissement d’environ 350 k€ consenti par le régiment et la DCMAT (maintenant SMITer). Les travaux réalisés ont porté sur : - la régulation en température et en hygrométrie de l’air - la mise en place de sols antistatiques - la filtration des particules dans l’air dans 400 m² de salles « grises » et création d’une salle blanche de 40 m². À noter qu’une salle blanche est une pièce où la concentration particulaire est maîtrisée afin d’y minimiser l’introduction, la génération et la rétention de particules, généralement dans un but industriel spécifique ou de recherche. Les paramètres tels que la température, l’humidité et la pression relative sont également maintenus à un niveau précis (définition selon la norme ISO 14644-1). Les salles grises quant à elles possèdent des normes moins drastiques que les salles blanches. Des moyens de maintenance NTI2 : Bancs de maintenance électronique : générale du 11e GMT/6e RMAT détachement de Gresswiller a réalisé un jeu d’interfaces qui prend en compte les différentes versions du FAMAS et du FRF2 FELIN. 2 bancs de maintenance électronique NTI2 pour gilets et chargeurs Banc de maintenance optique : Banc NTI2 lunettes FAMAS IL & IR Banc NTI2 JVN MINIE Réalisation innovante d’un ensemble d’interfaces permettant de simuler le montage des moyens optiques de l’équipement FELIN sur l’armement : Ce montage permet de réaliser les différents tests de fonctionnement sans l’armement. L’atelier optronique en liaison avec l’atelier mécanique 18 - L’interface « simu armes » permet de brancher les caméras FIL et FIR sur la poignée MFM FAMAS du FELIN outillage et d’en contrôler les différentes fonctions en mode connecté ainsi que de visualiser la qualité d’image restituée par les caméras et d’en vérifier les principaux réglages (focalisations, harmonisations des voies…). Ce montage assure une ergonomie du poste travail proche de l’utilisateur et permet d’assurer la mise en sécurité des caméras reliées au FELIN outillage. À l’origine, les caméras étaient posées à même le plan de travail ce qui pouvait engendrer des risques de chutes. - L’interface « mini-trépied » permet les interventions sur les caméras à partir du plan de travail du technicien et d’en contrôler le bon fonctionnement à partir d’une image stable du paysage. La réalisation initialisée par M. Faure, chef d’atelier optronique, a mobilisé deux personnels durant une semaine, M. Stordeur de l’atelier optronique et M. Tremmel de l’atelier mécanique générale. La matière première utilisée est de l’aluminium, de l’acier amagnétique, et les assemblages sont réalisés par vis et écrous donc facilement démontables. Les usinages sont réalisés sur fraiseuse. Le mini-trépied est nomenclaturé (6760 14 515 4786) et le grand trépied est codifié EMAT8 : 14500001 CLAIR : TREPIED OPT SP-331A. Le coût estimatif est de 300 € et 20h00 de travail par jeu d’interfaces. Matériel et Technique - n°177 des moyens humains Notre effectif est de 6 personnels civils. Le 11e GMT n’est pas le seul impacté par cette arrivée de matériel puisqu’un parc de gestion FELIN important sera mis en place sur le GAP de Gresswiller. M. FAURE Richard, Chef d’atelier optronique FELIN 19 DOSSIER La supply chain, un levier d’efficience. Une nouvelle démarche pour une responsabilité globale dans un environnement nouveau. Le souci de fournir les rechanges demandés par un maintenancier quelles que soient les circonstances est une problématique ancienne sur laquelle la DCMAT (direction centrale du Matériel), et maintenant la SIMMT, ont toujours cherché à répondre avec la plus grande précision. Le contexte a cependant évolué en organisation, sur le plan technologique des matériels mais aussi sur le plan budgétaire. Le dispositif consacré au MCO-T (maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres) est plus ramassé, les rôles sont partagés entre plusieurs entités, les matériels de plus en plus sophistiqués et coûteux à entretenir, les responsabilités du MCO-T sont plus souvent partagées entre l’État et les maîtres d’œuvre industriels mais aussi plus exigeants compte tenu du coût d’acquisition des matériels et des rechanges, les budgets toujours contraints. La SIMMT doit donc faire face à un environnement complexe, apporter des solutions adaptées aux ressources et exigences opérationnelles pour satisfaire aux besoins logistiques, pour garantir les objectifs de disponibilité de matériels. Cette responsa- bilité incombe au directeur central de la SIMMT. Il doit donc s’assurer des effets produits au regard des ressources mises en place et pour ce faire, disposer d’une vision globale sur une fonction logistique du MCO-T alors que cette dernière se trouve segmentée en domaines spécialisés. C’est à ce titre que la SIMMT s’est engagée dans une démarche de pilotage de la fonction logistique « supply chain »1. Celle-ci vise à regrouper au sein d’une entité centrale (la cellule supply chain) l’ensemble des activités permettant de répondre aux demandes des maîtres d’œuvre du MCO-T dans des conditions de coût et de service optimisées (délais-qualité, au sens que le rechange livré est bien celui attendu, dans la quantité demandée). sein de la SIMMT, de mettre en œuvre une démarche d’amélioration continue sur l’ensemble de la fonction logistique et d’en mesurer sa performance. Cette démarche est appuyée par l’organisation industrielle du SMITer (service de la maintenance industrielle terrestre) ainsi que par les travaux visant à organiser les échanges d’informations logistiques entre la SIMMT et le SMITer. Ayant commencé dès qu’il s’est agi de réviser notre réseau logistique (entrepôts et système de distribution), cette entreprise s’est poursuivie par la mise en place de relations contractuelles avec les organismes en charge du transport (CMT2, CTTS3, CICLO4). Elle se consolidera par la mise sur pied d’un comité logistique en charge, au 1 Supply Chain : le terme anglo-saxon, communément admis par la communauté logistique, de « supply chain manager » (SCM) est utilisé car déjà très vulgarisé. 2 CMT : centre multimodal des transports, organisme maîtrise d’ouvrage du CTTS. 3 CTTS : centre des transports et transits de surface, organisme maîtrise d’œuvre du CMT. 4 CICLO : centre interarmées de coordination de la logistique des opérations. 20 Matériel et Technique - n°177 Une nouvelle démarche, une nouvelle organisation, un nouveau mode d’action. La mise en place d’une organisation « supply chain » conduit et conduira à des évolutions en organisation mais c’est sur le plan des démarches internes que son impact sera sans doute le plus important. En effet, si chaque entité de la SIMMT se doit de maî- triser les contraintes réglementaires, organisationnelles ou budgétaires, il convient de garder en permanence le but recherché. C’est donc dans une démarche pilotée par l’effet à obtenir que se conçoit la mise en place du supply chain management. Cette évolution dans la démarche des actions conduites passe par un meilleur partage de l’information, mais aussi par le souci permanent d’intégrer son action dans l’ensemble de l’activité conduite pour répondre à un besoin dans les délais. Matrice de maturité SC : état final recherché (plan d’action SCM) 21 DOSSIER L’exercice est difficile d’autant qu’il convient de prendre en compte deux particularités. ✔ Le MCO-T s’applique à des forces armées. À ce titre, il se met en œuvre tant pour des unités stationnées en métropole ou OME (outre-mer -forces prépositionnées et forces de souveraineté-), que pour des formations engagées sur des théâtres d’opérations extérieures (TOE). L’organisation « supply chain » doit donc savoir travailler en mode efficient mais aussi, quand les circonstances l’exigent, en mode efficace. ✔ Si la mise en œuvre de métiers très spécifiques conduit à un séquencement souvent très cloisonné de processus, le « supply chain management » n’est pas le seul à devoir avoir une vision globale. La division des parcs doit disposer, au travers de ses officiers de soutien et officiers pilote du soutien, une vision globale par parc. L’organisation de la « supply chain » doit prendre en compte les contraintes de la division des parcs. Ainsi, dans le meilleur compromis budgétaire et contractuel, il convient d’avoir une démarche pilotée par le besoin, dans les limites des décisions prises entre la SIMMT et les états-majors. Par ailleurs, la satisfaction d’un besoin logistique peut être réalisée par le remplacement d’un matériel indisponible. Il appartient donc de coupler ces deux réponses logistiques pour ne retenir que la moins coûteuse, sous réserve que l’échéance de satisfaction soit respectée, et que cette réponse corresponde à l’importance de la situation. Les objectifs stratégiques de la supply chain sont au nombre de quatre : garantir l’efficience/l’efficacité de la fonction approvisionnements (planification, achat, stockage, distribution et logistique retour) ; garantir l’efficience/l’efficacité de la fonction équipement dont la PEGP (politique d’emploi et de gestion des parcs) ; assurer le processus d’amélioration continue ; piloter la performance logistique globale du MCO-T. Pour ce faire, la SIMMT doit concourir à la cohérence logistique du MCO-T en mettant en place une structure de planification et de pilotage, en favorisant les échanges d’informations entre les différents acteurs MCO (internes et externes) et logistiques. Elle doit également respecter certains impératifs : ✔ améliorer l’existant, en recherchant l’efficience en matière de soutien en métropole, et l’efficacité en matière de soutien des TOE ; ✔ s’inscrire dans l’organisation matricielle de la SIMMT et la personnalisation de la responsabilité par parc ; ✔ construire un partenariat avec les opérateurs logistiques reposant sur des contrats de performance ; ✔ se préserver de « l’effet de myopie » en conservant une vision globale et une approche « top-down ». Mise en œuvre de la « Supply Chain » du MCO-T au sein de la SIMMT. Le directeur central de la SIMMT a validé en mai 2010 les objectifs et l’échéancier général présentés ci-contre. Ils ont conduit à la rédaction d’un plan d’action conduit par une équipe de projet « supply chain » au sein de la SIMMT, et supervisé par le comité logistique, instance centrale de pilo- 22 tage et de mise en œuvre de la démarche d’amélioration continue. Rassemblant les représentants de toutes les sous-directions de la SIMMT et des représentants du SMITer, ce comité se réunit trimestriellement et analyse les performances de la fonction logistique selon une vision « bout en bout », c’est-à-dire depuis la demande jusqu’à sa satisfaction. S’appuyant sur un tableau de bord et un système de remontée des dysfonctionnements, il a vocation à améliorer le service rendu et l’efficience générale de la fonction logistique. Il décide des mesures correctives à prendre et propose des évolutions. Il veille à leur mise en œuvre. Matériel et Technique - n°177 Le SCM : une mise en œuvre par étapes Le nouveau réseau logistique pour les rechanges Le réseau logistique des approvisionnements en rechanges a été profondément modifié à compter du 7 novembre 2011. L’armée de Terre, le SEA (service des essences des armées), le SCA (service du commissariat des armées) bénéficient de ce ré- seau. L’armée de l’Air a vocation à s’y inscrire à l’horizon 2013. Depuis le 7 novembre 2011, les pièces de rechanges leur sont livrées deux fois par semaine par les vecteurs mis en œuvre par le centre des transports et transits de surface (CTTS). Par ailleurs, les rechanges ne sont plus saisis en comptabilité que dans les formations bénéficiaires. Le réseau devient plus fluide et réactif, il demande en contre partie une plus grande rigueur dans l’expression juste du besoin de la part des maîtres d’œuvre du MCO-T. 23 DOSSIER Principe de distribution (délais et fréquences) Le système de distribution repose sur une boucle nationale, qui permet l’acheminement des rechanges des magasins centraux vers les stockeurs avancés, à raison de deux liaisons par semaine ; une boucle zonale, qui permet l’acheminement de ces rechanges des stockeurs avancés vers les stockeurs ateliers, à raison de deux liaisons par semaine. L’ensemble des formations (magasins centraux, stockeurs avancés, sites de réparation spécialisée, stockeurs ateliers) sera livré par un système de lignes régulières et de lignes dédiées (mises en œuvre uniquement dans le cadre du MCO-T). Transport des matériels complets (pour l’armée de Terre) Modélisation du réseau logistique 24 Matériel et Technique - n°177 Modélisation des mouvements des matériels Le transport de matériels complets est un élément essentiel de la PEGP. Le respect des procédures établies et la bonne exécution des mouvements contribueront à l’atteinte des objectifs fixés par l’armée de Terre. Les modalités de mise en œuvre seront opérationnelles début 2012. Principe Les transports des matériels complets peuvent être effectués à l’occasion de : cas A : renforcements (augmentation du nombre de matériels mis à disposition des corps par prêt temporaire de véhicules issus du parc de gestion) ; cas B : débordements (déplacement du véhicule depuis un atelier vers un site apte à effectuer une intervention du niveau technique requis) et de remplacements (mise en place d’un matériel du parc de gestion (PG) à partir d’une formation du SMITer en échange d’un matériel du parc de service permanent (PSP) ; dans le cas du remplacement, le matériel du PSP à remplacer est acheminé vers une formation du SMITer dans le même temps) ; cas C : pré- et post-acheminements OPEX réalisés en métropole (les projections, les relèves et les retours d’OPEX génèrent des mouvements en métropole). La gestion de ce cas relèvera du SMITer (matériels issus du PG) et du commandement des forces terrestres (matériels issus du PSP). Le mouvement des matériels complets sera effectué par voie routière militaire avec les porte-engins de l’armée de Terre ; voie routière commerciale par le biais d’un marché de prestation de transport ; voie ferrée. 25 DOSSIER Les niveaux de stockage du MCO-T Le nouveau réseau logistique du MCO-T repose sur 3 niveaux de stockage : ✘ 8 magasins centraux ; ✘ 12 stockeurs avancés ; ✘ 343 stockeurs ateliers répartis sur 156 sites géographiques. Délais de transport Renforcements (PG ➠ PSP) : 20 jours. Remplacements : ✔ PG ➠ Formation bénéficiaire : 5 j5, ✔ Stockeur atelier ➠ SRS6 : 15 j, ✔ SRS ➠ PG : 20 j. Pré- et post-acheminements : ✔ PG ➠ SPOD APOD7 : 15 jours, ✔ SPOD APOD ➠ PG : 20 jours (40 j par VF). Colonel Christophe LHUISSIER, Directeur de la sous-direction Technique et Logistique et supply chain manager. 5 Sous réserve pour certains matériels exigeant l’obtention d’un crédit de mouvement. 6 SRS : site de réparation spécialisée (NTI3). 7 SPOD APOD : Sea port of debarkation (port maritime) / Airport of debarkation (aéroport). 26 Matériel et Technique - n°177 LE PLAN D’APPROVISIONNEMENT : UNE EXPRESSION DE BESOIN MAÎTRISÉE Le maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (MCO-T) nécessite l’acquisition de pièces de rechanges. Le processus doit être maîtrisé budgétairement et anticipé afin de répondre aux calendriers des étatsmajors et aux contraintes de réalisation (contractualisation, achats auprès des fournisseurs…). Le plan d’approvisionnement concerne le volet « achats » et s’applique à tous les rechanges « nomenclaturés » connus de la SIMMT, qu’ils soient réparables ou non. Dans le cadre de la réorganisation du MCO-T, cette action est conduite pour l’ensemble des matériels des armées. Le processus, décrit ci-dessous, et élaboré au sein de la SIMMT pour l’armée de Terre, permet de répondre à la nécessité d’anticiper l’expression du besoin en rechanges du fait des contraintes de délais de réalisation. Il a vocation à s’élargir à l’ensemble des armées. Le plan d’approvisionnement est réalisé à partir des objectifs opérationnels fixés par l’état-major de l’armée de Terre, dans son rôle de maîtrise d’ouvrage (MOA), en ce qui concerne : ✔ le dimensionnement des parcs par rapport au contrat opérationnel et dans le cadre de la PEGP, ✔ la disponibilité technique opérationnelle objective par parcs (OPEX, PSP, PE) et de besoin de recours au parc de gestion, ✔ le potentiel unitaire prévu (en heures, en kilomètres, en coups tirés). En fonction de ces objectifs, de l’analyse de consommations passées, de l’évolution des parcs, du stock disponible et des entrées en stock à venir, le besoin futur en pièces de rechanges est calculé en assurant une couverture adaptée aux délais d’acquisition. Ce besoin valorisé est présenté par parc afin que la MOA puisse faire des éventuels arbitrages en fonction de ses contraintes et de ses choix capacitaires. Le plan d’approvisionnement se conduit sur 2 ans. Au dernier trimestre de l’année A-2, le calcul du besoin en pièces de rechanges nécessaires est effectué en fonction des prévisions des activités opérationnelles, de préparation opérationnelle et d’instruction pour l’année A. À partir d’une estimation des niveaux de stocks en fin d’année A-1 (prévisions de consommation de l’année A-1, prévisions de livraison en fonction des marchés existants), il s’agit de prévoir le besoin en rechanges à réaliser en année A, et donc des marchés à initier dans l’année A-1, compte tenu des délais de contractualisation et de réalisation. Ce besoin est valorisé et transmis à la MOA. Durant l’année A-1, les marchés nécessaires d’acquisition de rechanges sont initiés, les ajustements sont réalisés en fonction des contraintes budgétaires. Les commandes sont passées et, du fait des délais de réalisation, les rechanges sont effectivement disponibles dans le courant de l’année A. Le calendrier ainsi défini doit être mis en œuvre par l’ensemble des acteurs (EMAT, SIMMT, chaînes fonctionnelles CFT ou DRHAT) afin de permettre, dans une démarche proactive et une perspective pluriannuelle, l’ajustement des ressources aux besoins. Le plan d’approvisionnement qui était réalisé dans SIMAT est en cours d’évolution pour être intégré dans le SIM@T modernisé. Les exigences fonctionnelles ont été traduites en spécifications détaillées et le déploiement effectif du module « plan d’approvisionnement SIM@T » est prévu en juin 2012. Colonel Christophe LHUISSIER, Directeur de la sous-direction Technique et Logistique et supply chain manager. 27 DOSSIER LA FONCTION DE L’OPÉRATEUR LOGISTIQUE DU SMITer Conformément au projet « Maintenance 2010 », le SMITer s’est engagé dès le 1er septembre 2010 en tant qu’opérateur logistique (maîtrise d’œuvre étatique) au profit de la SIMMT (maîtrise d’ouvrage déléguée). Sa mission consiste à fournir une prestation d’entreposage, en concourant à la fourniture des articles de ravitaillement et des matériels complets nécessaires au maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (MCO-T) au moindre coût, de la quantité et du produit demandés, au moment et à l’endroit où une demande est exprimée. Les moyens mis en œuvre L’approvisionnement est piloté par le bureau logistique de la division production du SMITer, comprenant une section conduite de l’approvisionnement (en métropole), une section approvisionnement hors métropole et une section mouvement/transport. La fonction approvisionnement représente 16 % des effectifs du SMITer, soit une population de 1 357 approvisionneurs. Gérant des flux de pièces de rechanges ou de matériels complets, les entrepôts du SMITer sont donc des organismes vivants et multi-rôles, répartis comme suit : ✔ 8 magasins centraux uniques, ✔ 10 sections d’approvisionnement (SA) - dont 7 projetables, ✔ 3 SA dédiées (parc d’entraînement, para-largage), ✔ 11 SA NTI 3, 28 ✔ 26 sites de stockage matériels complets (dont 22 pour le parc de gestion). Il importe donc de les réorganiser régulièrement en fonction de la prestation demandée. Ainsi, d’une base de stockage privative avec des volumes importants, les entrepôts du SMITer sont devenus des plates-formes où les notions de délais, de taux de service aux clients, de gestion du stock, d’efficacité de la chaîne transport sont les credo d’une bonne gestion. Les rechanges stockés n’appartenant pas au SMITer, les entrepôts vont être liés par un contrat de service particulier définissant, selon l’urgence, le délai pour mettre à disposition le rechange ou le matériel complet. Ce contrat de service pour la fonction opérateur logistique avec la SIMMT est représenté pour l’instant par une directive approvisionnement « volet distribution » éditée en avril 2011. Prochainement, la SIMMT prévoie de publier deux autres volets (stockage et élimination). Ces trois volets composeront le contrat de service entre la SIMMT et le SMITer pour la fonction opérateur logistique et serviront de référence lors du contrôle de gestion. De surcroît, une démarche qualité interne, qui débouchera sur une certification globale du SMITer, structure ces changements d’organisation. Matériel et Technique - n°177 L’intégration au sein de la supply chain du MCO des matériels terrestres La productivité d’un entrepôt du SMITer va certes relever de facteurs internes d’organisation qu’il est nécessaire de maîtriser mais aussi de son intégration dans sa supply chain. La logistique d’entreposage est transverse aux activités amont et aval de la supply chain. En conséquence, les entrepôts sont une des pierres angulaires du nouveau réseau logistique mis en place et, en tant que composantes essentielles de l’activité de MCO-T, ils vont bénéficier d’une démarche particulière appelé « supply chain management ». Cette démarche vise à piloter et optimiser les flux de matériels et d’informations associés sur la totalité de la chaîne logistique : service de soutien, entreposage, transport-transit-distribution. Progressivement, cela devrait permettre d’améliorer la qualité de service et l’efficience au moyen notamment, de l’harmonisation des procédures pour converger vers les meilleures pratiques, tout en satisfaisant la mission : le soutien des opérations de production et l’activité des forces. Depuis le 1er septembre 2010, cette démarche est une fonction transverse de supervision et de maîtrise des risques placée sous la responsabilité d’un supply chain manager (SCM) : le sous-directeur technique et logistique de la SIMMT. Le SCM a autorité fonctionnelle sur les cellules de la SIMMT dont l’activité a un lien avec les opérations logistiques. Il est également habilité à traiter directement avec la division production du SMITer et les organismes interarmées sur les sujets touchant à l’organisation de la logistique du MCO-T. Les premières évolutions du périmètre d’activité Dans le cadre du chantier d’amélioration du fonctionnement du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres, un plan d’actions piloté par le SCM initie les grands dossiers suivants : ✔ le redéploiement du réseau logistique basé sur la nouvelle maquette approvisionnement 2015 (validée par la DCMAT en 2010) ; ✔ l’optimisation du fonctionnement des magasins centraux uniques ; ✔ la facturation directe au stockeur atelier, avec mise en place du crossdocking ; ✔ le repositionnement du centre de gravité logistique au plus proche des besoins avec la mise en œuvre du Pôle expertise approvisionnement (PEA), en lieu et place du Poste technique de vérification (PTV) ; ✔ la sécurisation de l’approvisionnement dédié à la production avec l’utilisation d’un stock réservé (code état 57) ; ✔ la livraison des stockeurs ateliers par une boucle zonale à partir de moyens dédiés du centre de transport et de transit de surface ; ✔ la réorganisation de la « reverse logistics » ; ✔ le rattachement de nouvelles formations aux entrepôts du SMITer. Le PEA : un maillon essentiel de la supply chain Le PEA des stockeurs avancés au sein des CAP/SAP (Compagnie et section d’approvisionnement) des formations du SMITer est l’interlocuteur privilégié du SMITer, des formations soutenues et des ateliers. Principalement chargé de réaliser l’adéquation des stocks aux besoins, afin de garantir un haut niveau de service, il participe à la co- 29 DOSSIER hérence d’ensemble des processus et réseaux logistiques au travers des tâches suivantes : ✔ renseigner et conseiller les représentants des formations rattachées, ✔ contrôler et suivre les demandes exprimées par les formations soutenues et les ateliers, ✔ suivre les consommations et les niveaux de stocks locaux, ✔ assurer l’assainissement des stocks (reversement aux magasins centraux uniques ou élimination), ✔ veiller à l’application des directives relatives à la gestion des rechanges réparables et matériels complets, ✔ transmettre aux services centraux compétents les besoins en identification de nouveaux articles, ✔ réaliser et tenir à jour la documenta- 30 tion relative à l’identification des articles, ✔ gérer les commandes de recomplètement de stocks, ✔ rechercher les solutions les plus appropriées en cas de rupture de stock, ✔ assurer la cohérence du stock en fonction des codes appro, ✔ prendre en compte les besoins en approvisionnements particuliers (piles, ingrédients…), ✔ prendre en compte les besoins du parc de gestion, ✔ identifier les matériels à éliminer, traiter les litiges relevés par les formations soutenues, ✔ conduire les actions « d’e-procurement » (carte « achats »), ✔ proposer des solutions d’arbitrage dans le cadre de la politique d’emploi et de gestion des parcs. Par ailleurs, le SMITer participe aux travaux de la SIMMT visant à intégrer la maintenance des matériels terrestres de l’armée de l’Air, de la Marine, du service interarmées des munitions et du service des essences des armées. Il contribue notamment à l’expérimentation sur la base aérienne de Mérignac pour la fonction d’opérateur logistique, dans la perspective d’une généralisation aux autres bases aériennes en 2012. Il sera à terme « l’opérateur logistique » ministériel de l’ensemble des matériels terrestres. Commandant Mickael BIGOT, SMITer, division Production, bureau Logistique. Matériel et Technique - n°177 Le cross-docking au sein du MCO-T La modernisation du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (MCO-T) s’accompagne par la mise en œuvre de nouveaux processus ou procédés logistiques qui s’inscrivent dans une démarche de gestion efficiente des flux logistiques. Elle est portée pratiquement par la mise en place du supply chain management (SCM) au sein de la SIMMT. Le SCM consiste à rechercher toutes les opportunités de création de valeur par des leviers opérationnels, sur la chaîne qui va « du fournisseur du fournisseur » au « client du client », c’est à dire couvrant l’ensemble de l’écosystème du MCO-T. À ce titre, le cross-docking s’inscrit parfaitement dans ce contexte d’optimisation qui a pour objectif d’accroître les capacités et la qualité de service de la chaîne logistique. Définition La préparation des commandes au sein de l’entrepôt est devenue une véritable valeur ajoutée (préparation centralisée des commandes et limitation des opérations de picking1 en un point. L’optimisation de cette tâche entraîne un gain de productivité et une amélioration du service en accélérant la vitesse des flux logistiques (suppression des opérations administratives et comptables de découplage aux échelons intermédiaires - les stockeurs avancés). Circuit d’un colis Le cross-docking est une technique de préparation des commandes constituées de plusieurs articles provenant de différents magasins centraux uniques (MCU) à partir d’une plate-forme de tri (au niveau du stockeur avancé), sans stockage intermédiaire des articles commandés. C’est donc l’action de faire passer des pièces de rechanges des quais d’arrivée aux quais de départ, sans passage par le stock, notamment, intermédiaire. Le crossdocking est l’une des méthodes les plus répandues en matière de gestion des approvisionnements. Modalités Les commandes sont constituées de plusieurs colis provenant de différents MCU. Ces colis sont dégroupés puis regroupés selon leur destination sur la plate-forme de tri (cross-docking) du stockeur avancé, permettant de ne pas passer par des phases de stockage intermédiaires et du picking. Ces colis ne font que transiter (littéralement « traversent le quai », d’où le nom de « cross-docking »), au lieu de les entreposer, ils sont préparés pour l’expédition. Ainsi, cette méthode de préparation des commandes permet aux colis de passer du transport amont au transport aval dans un délai très court. En règle générale, un colis arrivant sur une plate-forme de cross-docking y reste moins de 24 heures. 1 Action de retirer un rechange de son casier de stockage pour préparer une commande. 31 DOSSIER Mouvement des flux en cross-docking La mise en place du cross-docking implique pour les unités du SMITer (CAP et SAP)2 des adaptations structurelles (organisation de la circulation des flux…) et l’uniformisation des méthodes de travail. S’agissant du système d’information SIM@T, il a fait l’objet d’une évolution majeure pour la prise en compte du processus en rendant possible dès le magasin central une facturation au client final (édi- 2 Les stockeurs avancés. 32 tion d’une facture MC10). La traçabilité des colis est pour sa part assurée par SILCENT. À terme, en éliminant les phases de stockage intermédiaires, le cross docking permet : ✔ une réduction du niveau des stocks sur la « supply chain », ✔ une réduction des charges au sein des stockeurs avancés (CAP et SAP), ✔ une économie de temps (réduction des délais d’approvisionnement), ✔ un gain en moyenne de 20 % sur la durée de stockage des rechanges. Le magasin central unique devra faire évoluer ses processus de colisage. Commandant Philippe MAXIMEN, Sous-direction Technique et Logistique, chef de la section expression et formalisation du besoin. Commandant Sébastien GAILLARD, Bureau Stratégie et Modernisation du maintien en condition opérationnelle terrestre, officier traitant. Matériel et Technique - n°177 Le 13e Groupement Approvisionnement Situé au cœur de la France dans le département de l’Allier , le détachement de Moulins de la 13e base de soutien du Matériel constitue une des cinq emprises de cette base, dont la portion centrale est située à ClermontFerrand. À Clermont-Ferrand et Moulins, s’ajoutent les sites de Guéret, de Tulle et de Saint-Astier, représentant un total de 850 personnels. Armé de 250 personnes, le détachement accueille en son sein le magasin central unique (MCU). Déployé sur 37 hectares, il ne comporte pas moins de 42 entrepôts de stockage d’une taille de 100 m² pour le plus petit à 8 000 m² pour le plus grand. Les 3 plates-formes de stockage extérieures représentent près de 15 000 m². En terme de volume, ceci se traduit par une capacité de stockage de 100 000 m3 au sein des entrepôts et de 43 000 m3 sur les plates-formes. L’ensemble de ces magasins dépendent du 13e groupement approvisionnement (GAP), fort de 180 personnels. Le 13e GAP est soutenu par le groupement de commandement et de fonctionnement (GCF) pour tous les aspects de fonctionnement et de vie courante. Unité atypique civilianisée à 80%, ce groupement est placé au cœur de la chaîne approvisionnement du Matériel. Il a pour mission de réceptionner, stocker, distribuer les rechanges de l’armée de Terre au profit des forces. Son statut de MCU implique qu’il pourvoie à 90 % des besoins des régiments et constitue la plate-forme OPEX de l’armée de Terre. Seuls quelques équipements très spécifiques comme les piles, le matériel optique ou encore aéronautique ne sont pas entreposés à Moulins. En chiffres bruts, ceci représente quelques 110 000 références (NNO dans 33 DOSSIER le jargon des maintenanciers), soit environ 110 millions d’articles, depuis le simple écrou jusqu’au moteur de char. Un tel stock prend énormément de place, pas moins de 80 000 m3 pour 116 000 emplacements à l’intérieur des différents entrepôts et 23 000 m3 sur les plates-formes de stockage extérieures où sont entreposés des conteneurs logistiques de toutes les tailles et de toutes les sortes. Depuis 2009, le 13e GAP reçoit des autres magasins centraux le nivellement de leurs stocks avant leur fermeture programmée pour 2014. Ceci représente un volume conséquent de 21 000 m3 déjà livrés sur Moulins. Une telle masse pousse le magasin vers la saturation de ses capacités. Pour faire face à cette éventualité, la décision a été prise de construire deux nouveaux entrepôts de stockage offrant 23 000 m3 de volume supplémentaire. En ce qui concerne les activités de réception et de distribution, les approvisionneurs utilisent une unité de mesure appelée « ligne » qui représente la quantité traitée pour une référence précise. L’étude des lignes donne un indicateur précieux de la charge de travail à réaliser. En 2009, le total des lignes réceptionnées était de 67 000, en 2010 de 97 000 et pour les 7 premiers mois de 2011 de 54 000. Cette évolution traduit la montée en puissance de Moulins comme MCU. Cette ascension est confirmée par les chiffres en distribution : 457 000 lignes en 2009, 487 000 en 2010 et 331 000 pour les 7 premiers mois de 2011. Pourtant, malgré cette forte activité, le taux de litige en distribution est remarquablement faible. En 2011, il n’y a que 0,12 % de litiges (l’objectif fixé par le 34 SMITer est de 0,3 %). Ce taux tombe même à 0,05 % pour la distribution effectuée au profit des OPEX et de l’outre-mer (objectif SMITer : 0,1 %). Non seulement l’activité est intense, avec très peu d’erreurs, mais en plus elle est rapide. Les pièces de rechanges sont mises à disposition des transporteurs dans un délai d’une demi-journée pour les degrés d’urgence « immédiat » et « urgent », et en 4 jours pour le degré « routine », conformément aux objectifs fixés par le SMITer. Cette efficacité est rendue possible par les grandes compétences détenues par les logisticiens du 13e GAP. Une politique de formation continue est appliquée ce qui permet au groupement de détenir des compétences étendues dans tous les domaines liés à la logistique. Ainsi, de véritables pôles d’expertise se sont constitués sur le détachement. Le premier d’entre eux est le bureau contrôle. Composé de personnels expérimentés, il rend possible la détection et le traitement des litiges qualitatifs identifiés lors de la réception. Ceci permet d’éviter de polluer les stocks avec des articles ne correspondant pas aux attentes qualitatives de l’armée de Terre et ainsi de garantir aux forces projetées en bout de chaîne le bénéfice d’un soutien au plus près disposant des meilleures pièces de rechange. Un autre pôle d’expertise est armé par l’équipe conditionnement. Disposant d’experts tant sur les normes phytosanitaires qu’en matière de transport de matières dangereuses, cette équipe permet de conditionner ou reconditionner les rechanges en fonction de leur destination, de leur mode de transport et de leur spécificité. Matériel et Technique - n°177 Un troisième pôle se matérialise au niveau du bureau enlèvement et commande des transports (BECT). Cette cellule est en charge des transits. Elle s’est imposée comme une référence en matière de savoir-faire concernant la demande unique de transport (DUT). De plus, de part le rôle de plate-forme OPEX dévolu à Moulins, elle dispose de compétences en matière de dédouanement, de procédure d’expédition à l’étranger et de constitution d’autonomie initiale de projection. Enfin, le pôle expertise approvisionnement (PEA) joue un rôle majeur comme maillon entre les utilisateurs et les gestionnaires en contribuant au traitement des rapports techniques de défectuosité, au renseignement des critères de gestion, à la recherche de solutions pour satisfaire les utilisateurs et à la constitution de la base de données des fiches de sécurité pour le Matériel. Enfin, un dernier élément phare est non pas activé par des logisticiens mais par un logiciel : OPTIMA. Réalisé sur mesure pour faire face à la gestion particulière d’un magasin de la taille du MCU et interfacé avec SIMAT, il permet de piloter avec une rare efficacité la conduite de toutes les activités d’approvisionnement depuis la réception jusqu’à la distribution en passant par le stockage. L’ensemble de ces compétences de haut niveau permet au 13e GAP d’afficher une efficacité comparable à celle des entreprises privées spécialisées dans la logistique. Reconnu pour ses qualités, l’établissement est certifié ISO 9001 depuis 2005. Lieutenant ENGBLAD, 13e BSMAT / Détachement de Moulins / 13e GAP 35 ACTIVITÉS ANTARES 2011 Dans le cadre du contrôle de sa capacité opérationnelle, le 8e RMAT s’est vu confier, par le SMITer, la mission de monter un poste de commandement régimentaire (PCR) de zone fonctionnelle maintenance (ZF MAINT) au sein d’un groupement de soutien terre (GST) pendant l’exercice Argonne 2011. Cet exercice, dont la complexité de montage lui confère une importance de taille, a représenté un événement majeur pour le régiment dans son ensemble (et pas seulement pour le personnel joueur). À ce titre, les efforts qui ont pu être consentis tant dans la phase préparatoire que dans son exécution méritent d’être soulignés. Et s’il a été payant, cet investissement a permis au 8e RMAT de tirer un certain nombre d’enseignements qui orienteront une partie des actions à entreprendre dans les prochains mois. Cohérence et complexité. Placé sous la direction de la 1re brigade logistique (soutenue par le SMI- 36 Ter pour la partie spécifique maintenance), cet exercice s’est déroulé sur le camp de Suippes du 6 au 14 octobre 2011. Il avait pour but de tester la capacité des PCR à accomplir leur mission technique (le soutien maintenance en l’occurrence pour le régiment) dans un environnement tactique contraint. D’une dimension très conséquente, Argonne 2011 testait, en même temps, trois régiments : le 121e régiment du Train, les 2e et 8e RMAT. Si le premier était chargé d’armer à la fois le poste de commandement du groupement de soutien divisionnaire (GSD) et celui de sa zone fonctionnelle ravitaillement-transport, le 2e RMAT était lui en charge de la ZF MAINT de ce même GSD. On peut donc déjà constater une complexité dans les différents niveaux joués (GSD et GST) qui nécessitait une animation dédiée à chaque groupement mais surtout une cohérence d’ensemble à maintenir du fait de l’interaction permanente entre ces niveaux. Par ailleurs, le contrôle simultané de régiments du Matériel et du Train trouve toute sa cohérence dans l’emploi de ces unités au sein de la fonction logistique de l’armée de Terre : leur engagement côte à côte sur les théâtres d’opérations voire leur imbrication dans le cadre des bataillons logistiques (par exemple) milite pour le maintien de cette cohérence d’emploi dans le cadre de l’entraînement en métropole. Enfin, il convient de préciser que le contrôle des trois régiments cités cidessus a été confié à la Commission Nationale du Contrôle Inter Armes (CNCIA). Cet organisme interarmes a pour vocation de mener ce type d’action au profit de l’ensemble des régiments de l’armée de Terre. Renforcée par du personnel des écoles militaires de Bourges et du SMITer pour la partie technique relative aux RMAT, la CNCIA possède donc une expertise avérée dans le domaine du contrôle et une indépendance (n’appartient pas à la 1re BL) qui crédibilise pleinement son action vis-à-vis des unités de l’armée de Terre. C’est donc dans cet environnement complexe mais cohérent que le 8e RMAT s’est attelé à la mission reçue. De l’affûtage des lames à la remise de lauriers. Comme spécifié précédemment, cet événement a nécessité l’engagement de l’ensemble du régiment : toutes les compagnies et services ont pleinement participé à l’exercice que ce soit au travers de sa préparation ou de son exécution à proprement parler. Dans sa préparation tout d’abord, l’ensemble s’est attaché à monter Matériel et Technique - n°177 le régiment en puissance tant dans sa partie matérielle (équipement de la passerelle, véhicules, moyens SIC)1 que dans sa ressource humaine (joueurs, renforts d’animation). Il convient d’ailleurs de noter qu’une large proportion des joueurs du PCR était nouvellement affectée, d’où l’impérieuse nécessité de mener un entraînement préparatoire pour assurer l’amalgame de ce nouvel ensemble aussi bien que l’affûtage de cet outil de commandement opérationnel. C’est pour cette raison que, sous la houlette du commandant Louzao (officier emploi/coordination du BMOI), le PCR a mené un entraînement le plus complet possible à compter du mois de septembre : déploiement matériel, montée en puissance et organisation des cellules, travail collaboratif pour la rédaction des ordres, préparation de points de situation, planification d’une bascule. Cette préparation a ainsi permis au PCR d’aborder l’exercice dans les meilleures conditions possibles. Ensuite, lors de son arrivée à Suippes, le PCR a, comme prévu dans l’emploi du temps de l’exercice, poursuivi dans un premier temps son auto-entraînement avant de participer à une phase de « warmup » (conjointement avec l’animation placée sous le commandement de la 1re BL) pour finaliser les données de jeu à tous les niveaux concernés. Cette phase terminée, le contrôle opérationnel a pu se dérouler entre le 10 et le 14 avril : mise sous pression tactique (incidents NRBC, EEI2, actions de forces spéciales, milices, mouvements de réfugiés,…), le régiment s’est attaché dans ce contexte d’incidents à remplir sa mission de soutien maintenance en premier échelon pour les EASD3 et en renfort du 2e RMAT (ZF MAINT du GSD). L’exercice s’est achevé sur l’exécution, après sa planification, d’une bascule réelle de position pour tester la capacité du régiment à prendre en compte l’ensemble des facteurs impactés. jectif atteint), il lui reste encore à préserver et à formaliser dans le temps les acquis de cette expérience mais aussi à prendre en compte de nombreux points à perfectionner. Pas question de se reposer sur ses lauriers ! La participation à l’exercice Tunnel (piloté par le SMITer) au deuxième semestre 2012 devrait d’ailleurs lui permettre de poursuivre ainsi la démarche entreprise. Lieutenant-colonel Cédric FRANCO chef du Bureau Maintenance Opération Instruction, 8RMAT Au final, le 8e RMAT a terminé avec succès ce contrôle opérationnel qui lui a permis d’identifier des pistes d’amélioration pour l’avenir : ayant été déclaré apte à la projection sans restrictions (ob- 1 SIC : Système d’Information et de Communication 2 EEI : Engins Explosifs Improvisés 3 EASD : Éléments d’Appui et de Soutien de la Division 37 ACTIVITÉS « Anticiper pour agir » ou l’exercice « ICARE 2011 » gérée par un aéro-club et dont le 9e BSAM est l’affectataire secondaire. À ce titre, le bataillon assure le secours immédiat aux équipages grâce à un peloton de secours incendie et sauvetage composé de neufs pompiers militaires et civils. L’équipe de secours est systématiquement mise en alerte à la mise en œuvre des appareils d’État sur l’aérodrome. Aussi, le peloton peut être appelé à intervenir sur des aéronefs civils si un incident survient pendant leur période d’alerte. Mais les moyens de première intervention étant limités, il est fait appel à un renfort des services de secours départementaux en cas d’accident grave. Une patrouille d’hélicoptères composée d’une Gazelle et d’un Puma entre en collision avec un avion de tourisme et occasionne une vingtaine de victimes. Tel est le scénario de l’exercice civilo-militaire « ICARE 2011 » qui s’est déroulé le 14 juin 2011 sur l’aérodrome de Montauban. Cet exercice de secours sur un crash d’aéronefs était organisé et conduit par le 9e bataillon de soutien aéromobile. L’exercice, relayé par les médias et la presse locale, a mobilisé : ✔ 35 personnels et 1 véhicule d’in- 38 cendie polyvalent du 9e BSAM ; ✔ 39 personnels et 5 véhicules du service départemental d’incendie et de secours de Tarn-et-Garonne (SDIS 82) ; ✔ 25 personnels et 6 véhicules pour le SAMU 82 ; ✔ 15 personnels pour les forces de sécurité (Police et gendarmerie). Soit un total de 114 personnels et 12 véhicules de secours. L’aérodrome Morin-Védrines est une plate-forme aéronautique civile appartenant à la commune de Montauban, qui présente la particularité d’être Aussi, sur le thème d’un sinistre d’ampleur provoquant un nombre important de victimes, l’organisation et la conduite de cet exercice poursuivaient trois objectifs : ✔ Tester la coordination des secours militaires et civils tout en entraînant les acteurs de terrain et la chaîne de commandement à réagir sur un accident majeur ; ✔ Sensibiliser et informer le personnel du SDIS 82 et du SAMU 82 sur les particularités des accidents d’aéronefs et les dangers potentiels que représentent les épaves. ✔ Formaliser le retour d’expérience afin de permettre l’élaboration du plan de secours spécialisé (PSS) de l’aérodrome. Matériel et Technique - n°177 de cet exercice, les autorités civiles ont souligné la nécessité d’un entraînement régulier et ont demandé la possibilité de bénéficier de séances d’information complémentaires pour leur personnel. Par l’ampleur des moyens mis en œuvre, la prise de conscience des difficultés d’intervention sur un crash aérien et les enseignements tirés pour l’élaboration du plan particulier des secours de l’aérodrome, la réalisation de l’exercice « ICARE 2011» est de nature à améliorer de manière significative la sécurité et la survie des équipages des aéronefs de la plate-forme aéronautique de Montauban. Et c’est bien dans l’esprit d’« Anticiper pour agir », devise du 9e BSAM, que cet exercice s’est déroulé avec succès. Cet exercice a également servi de support à une information dispensée au personnel des forces de sécurité non spécialistes sur la gestion particulière des évènements aériens, les dangers présentés par les épaves et sur les actions à accomplir ou à éviter afin de préserver les indices en vue des enquêtes ultérieures. Une réunion sur le retour d’expérience de l’exercice s’est tenue à la préfecture de Tarn-et-Garonne en présence de Mme Meyer, directrice de cabinet, et des responsables des services de secours et de sécurité du département. Le bilan, très positif, atteste que les objectifs de l’exercice ont été atteints. La confrontation des moyens de secours aux particularités des crashs d’aéronefs a débouché sur une prise de conscience des difficultés et des dangers que représentent de tels sinistres. Un effet rendu possible par la simulation d’un environnement stressant grâce à la réalisation, par maquillage, de blessures et de traumatismes particulièrement réalistes sur les victimes et la reconstitution d’une zone de crash encombrée d’épaves et de débris. Les secours ont, non seulement, dû faire face à une situation présentant de nombreuses victimes disséminées sur une vaste zone et présentant de nombreuses blessures, mais ils ont dû, également, se préserver d’un environnement potentiellement létal : pièces sous tension ou sous pression, épanchement de substance « agressives » ou présence de systèmes pyrotechniques. Au regard des enseignements tirés Un succès dont le mérite revient en partie aux personnels civils et militaires du 9e BSAM qui se sont impliqués avec conviction et bonne humeur dans l’organisation de l’exercice et pour certains dans des rôles de composition de victimes dont le réalisme a été souligné par les secouristes. Lieutenant-colonel J-M PRADELLES officier sécurité des vols du 9e BSAM 39 ACTIVITÉS Exercice Citadel Guibert 2011 Mi réel – mi fictif, mais surtout très réaliste Du 28 novembre au 9 décembre 2011, un exercice multinational d’entraînement de poste de commandement s’est tenu sur les camps militaires de Sennelager en Allemagne et de Leopoldsburg en Belgique. Près de 1700 militaires de 15 nations otaniennes étaient réunis pour cet exercice majeur, conçu et dirigé par le corps de réaction rapide-France (CRR-FR). 40 L’objectif était de mener à bien une opération d’entrée en premier sur un théâtre pour une force d’environ 50 000 hommes et, ainsi, d’entretenir la capacité de la France à commander une composante terrestre multinationale dans ce contexte, sous mandat des Nations-Unies et sous la conduite de l’OTAN. La force comprenait des éléments joueurs avec : ✔ le PC LCC (Land Component Commander) et le PC RSC (Rear Support Command) - destiné à coordonner l’arrivée des forces depuis leur zone de déploiement initial jusqu’à leur zone d’opérations - armés par le CRR-FR, ✔ 2 divisions commandées l’une par l’EMF3 de Marseille avec sous ses ordres les 7e brigades blindées britannique et française ainsi que la 173e brigade aéroportée américaine, et l’autre par l’EUROFOR (European Force), ✔ une brigade belge, EO LCC. La division maintenance du commandement des forces terrestres participait quant à elle à l’armement de la structure SNF (Soutien National France). Sous les ordres de l’ASIA (Adjoint Soutien InterArmées), cette structure s’articule autour du chef d’état-major (CEM) avec un CO, une DIV AC (division appui au commandement), une DIRCOM (direction du commissariat), une DIRMED (direction médicale) et une DIVLOG (division logistique). Au sein de cette dernière division, la maintenance est représentée par l’AMAT (adjoint maintenance) de théâtre. Cet expert a pour mission de maintenir la disponibilité technique opérationnelle des matériels français déployés. Il fait le lien entre le théâtre et la métropole, qu’il renseigne sur la situation maintenance par le biais de comptes-rendus hebdomadaires. Dans le cadre de l’exercice, quelques 9000 matériels français étaient à soutenir, en intégrant les incidents programmés de façon à faire réagir le G4 du LCC. Les disparitions de conteneurs de pièces, les ruptures d’approvisionnements, etc... se sont donc succédées pour permettre le rodage des procédures. D’autres personnels de la division maintenance occupaient les postes de CEM et de membres du CO. Tous les personnels de la Matériel et Technique - n°177 structure participaient aux points de situation quotidiens et certains aux groupes de travaux transverses programmés en fonction des évènements. Chacun a ainsi pu suivre la manœuvre et s’enrichir de l’expertise des représentants des autres directions et services interarmes. L’exercice a ainsi été une excellente occasion de faire travailler ensemble des maintenanciers, des logisticiens, des commissaires et des médecins pour une meilleure compréhension mutuelle ! Un des objectifs du déploiement de la structure SNF était d’affiner le rôle de chacun de ses membres de façon à amender la version provisoire du mémento portant sur les structures SNF en opération. C’est donc chose faite ! L’exercice Citadel Guibert 2012, prévu dans les camps de Champagne, devrait permettre d’achever le processus. Le capitaine Sophie BUSNEL Adjoint Section Planification Ressources Division maintenance du CFT 41 ACTIVITÉS OPÉRATION HARMATTAN : MISSION ACCOMPLIE.. En effet l’an dernier, j’ai déjà été détaché sur ce même bâtiment pour la mission « Jeanne d’arc 2010 ». Pour moi, tout commence dans la soirée du vendredi 13 mai avec l’appel de mon commandant d’unité, le capitaine Anne. Une mission à bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) TONNERRE avec pour fonction la gestion des lots de rechanges ALAT dans le cadre de la mission HARMATTAN. La date n’est pas confirmée mais le départ est imminent. Je prépare donc mon paquetage. La confirmation arrive très vite, le lundi 16 à midi, avec embarquement prévu à Toulon pour 18h00. Tout se précipite, je me dois donc de penser à tout avant le départ. 15h00, me voilà prêt à partir, le transfert vers le Var s’effectue à bord d’un Pilatus de l’escadrille de transport et de convoyage du matériel (ETCM). Partir en mission à bord d’un avion est une première pour moi. Trois heures après avoir quitté Montauban, me voici au pied du BPC, détaché au profit d’une unité ALAT. Je suis surpris par le nombre de personnes mobilisées pour cette mission mais je me sens en territoire connu. 42 Je retrouve mes lots de déploiement. Il faut savoir que pour la mission HARMATTAN plusieurs lots ont été mis à disposition : des lots complets de projection (LCP) GAZELLE, PUMA, TIGRE, ainsi que des lots d’outillages. Les LCP déployés pour cette mission représentent un volume de 105 m3, et un poids d’environ 18 tonnes. Mon travail à bord consiste à fournir des pièces détachées aux mécaniciens. Ces pièces doivent permettre de conserver la capacité opérationnelle des hélicoptères. Je dois gérer les consommations et compléter les lots. Le rythme au quotidien est soutenu du fait du nombre important d’aéronefs que constitue le groupement aéromobile. Je travaille 7 jours sur 7 et il est possible de me demander des rechanges à n’importe quel moment ! La vie à bord d’un bâtiment est un changement radical pour un « terrien » mais plus les jours passent et plus ce mode de vie devient routinier. Ce travail évolue cependant le 12 juillet avec un transbordement au programme. L’ensemble des moyens et du personnel « bascule » sur le BPC Mistral… Un gros travail d’organisation et de mise en place. Mais la relève est déjà sur place, je commence donc à transmettre mes consignes. La date de mon départ n’est pas encore connue. Ma mission sur le BPC MISTRAL s’achève le 22 juillet. Quatre jours de mer à bord d’un pétrolier ravitailleur suivent alors, avant de retrouver la terre ferme et Montauban le 26 juillet. Cette mission a été pour moi une expérience unique. J’ai pu vivre, au plus près de l’action, une mission opérationnelle à bord d’un bâtiment de la Marine nationale, ce qui représente une vraie chance : c’est là l’avantage d’être maintenancier au 9e bataillon de soutien aéromobile et de travailler au profit de la composante aérienne de l’armée de Terre. Maréchal des logis GALBAN Adjoint à la plate-forme OPEX au 2e groupement des approvisionnements du 9e BSAM Matériel et Technique - n°177 Service interarmées des munitions : préparer, faciliter, appuyer et soutenir l’action des Forces. Témoignage du Lieutenant Christophe Ediar, de l’Établissement Principal Munitions Alsace Lorraine, chef de la section munitions de Crépey : Afin de répondre aux objectifs du contrat opérationnel fixé par l’état major des armées au service interarmées des munitions (SIMu), la préparation opérationnelle des pyrotechniciens repose sur un juste équilibre entre les savoir-faire tactiques et techniques. Elle s’appuie pour cela sur les fondamentaux du « métier de soldat » définis par l’armée de Terre (tir, secourisme…) et se calque pour la partie « métier munitions » sur les schémas mis en œuvre par le SMITer pour la préparation des maintenanciers. Ainsi à travers des parcours normés de 12 et 24 mois, destinés respectivement aux sections socles et projetables, elle s’articule autour d’un continuum de l’instruction (individuelle, spécialisée et collective), de l’entraînement et de la mise en condition avant projection (MCP). Arrivé il y a trois mois en Côte d’Ivoire, le lieutenant Ediar est l’adjoint interarmées du soutien munitions (AISM) au sein de la force Licorne. Son rôle : coordonner et soutenir la force en matière de munitions. La préparation opérationnelle pour une OPEX est tant intellectuelle que physique. Le lieutenant Ediar a participé à un exercice de projection pendant 15 jours sur le camp militaire de Bitche (Alsace). Il a dû également s’approprier toute une série de documents techniques et opérationnels nécessaires à l’accomplissement de sa mission sur le théâtre (TTA 916, guide du CICLO, les directives du SIMu, la PIA 4.8…). Enfin, il a participé à une préparation MCP de trois jours, quelques semaines avant son départ. Fort d’une première expérience dans un service interarmées, la structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense (SIMMAD), le lieutenant Ediar est le premier officier de l’armée de l’Air désigné sur un poste, habituellement réservé à l’armée de Terre. Il souligne notamment que son intégration s’est faite naturellement. Il est perçu comme le pyrotechnicien du SIMu, le spécialiste et conseiller munitions. Reste néanmoins un temps d’adaptation nécessaire à la bonne réussite de la mission. « On parle de la même chose mais pas avec les même mots » souligne le lieutenant. Expressions, abréviations, méthodes de travail sont autant de paramètres à prendre en compte lorsque l’on parle d’« interarmisation ». En revanche, le lieutenant s’est senti bien accueilli, soutenu et conseillé : « Si je m’en sors bien dans mon travail, c’est en grande partie grâce au travail d’équipe ». En effet, d’octobre 2011 à mars 2012 en Côte d’Ivoire, il commande cinq hommes qu’il tient à remercier pour leur travail et leur professionnalisme. Commandant Christophe CABRIT, chef du Bureau Emploi Opérationnel, EC SIMu Aspirant Audrey MELICINE, officier communication, EC SIMu 43 À SAVOIR La 12e BSMAT innove avec le banc test GEE Historiquement, le détachement de Nouâtre de la 12e BSMAT possède, parmi ses missions principales, celle d’assurer, au profit de l’armée de Terre, le stockage centralisé des piles, batteries et accumulateurs. Ces rechanges sont actuellement identifiés sous le vocable GEE : Générateurs Électrochimiques d’Électricité. Depuis quelques années, les besoins en GEE sont croissants au regard de l’engagement, sur les théâtres d’opération, des systèmes d’armes acquis par les Forces. Ainsi, les enjeux technico-économiques ont évolué, mettant en valeur la nécessité de contrôler la fiabilité et les caractéristiques de ces produits depuis leur acquisition jusqu’à leur élimination. Dans ce cadre, l’ex-DCMAT a sollicité le détachement de Nouâtre pour mener une étude portant sur la réalisation d’un moyen de contrôle pour GEE. Très rapidement, cette étude débouche sur une proposition innovante : l’aménagement d’un banc de test CASTOR1 (initialement acheté pour les besoins de la maintenance RITA 1G2 et SYRACUSE II3) pour automatiser les différents contrôles à réaliser. Réemploi du banc CASTOR : L’idée de réemployer un banc CASTOR naît du fait que le détachement de Nouâtre en assure la maintenance et en maîtrise le fonctionnement depuis plus de 10 ans. L’étude menée met en évidence : ✔ des transformations mineures à effectuer sur la configuration du banc (retrait d’équipements), ✔ la nécessité de réaliser des interfaces adaptées aux GEE, à partir des exigences spécifiques et des normes correspondantes, le besoin de développer un logiciel de pilotage du banc, adapté aux opérations à effectuer. Naissance du banc GEE : Les travaux à mener ayant été identifiés, un travail en partenariat entre la Section Technique de Marque (STM), le 16e Groupement de Maintenance Électronique d’Armement (GMEA) et le Centre de Soutien et de Diffusion des Logiciels de Test (CSDLT) aboutit finalement à une répartition des tâches. Conduits dans un cadre de 1 CASTOR : Centrale d’Acquisition Spécialisée en Test Opérationnel Rapide. 2 RITA 1G : Réseau Intégré de Transmission Automatique 1re Génération. 3 SYRACUSE II : Système de Radio Communication Utilisant un SatellitE. 4 AFNOR : Agence Française de Normalisation. 44 projet, ces travaux sont alors répartis en fonction des compétences de chaque service. Le 16e GMEA, chargé de modifier la configuration du banc, assure l’environnement d’accueil du banc (salles techniques). La STM, de son côté, établit le cahier des charges pour la réalisation, dans le secteur privé, des interfaces associées aux GEE à tester. Enfin, le CSDLT reçoit la mission de développer un logiciel de pilotage baptisé OPTI (outil pour le pilotage de test de piles). Un projet technique complet : L’objectif principal recherché a été d’assurer une mise en œuvre simple, sécurisée et optimisée du banc. Associées aux caractéristiques du banc, les interfaces ont été standardisées à partir de normes AFNOR4. Matériel et Technique - n°177 Chacune d’entre elles répond à un principe de test simple : disposer de 12 voies de mesure indépendantes. Le logiciel OPTI a été développé afin de permettre une gestion indépendante entre les opérations de programmation de tests et l’exploitation du banc. Enfin, les tests mis en œuvre par un technicien permettent de vérifier des caractéristiques électriques correspondant à des données techniques fournies par les fabricants (décharge, mesure de tension de seuil, capacité). Le banc GEE ainsi créé a donné lieu à la réalisation d’un dossier de définition. Un logiciel de calibrage, réalisé à l’occasion, permet de vérifier le fonctionnement nominal de ce banc. Des capacités de tests étendues : Malgré la diversité des GEE et leurs systèmes de connexion respectifs, le banc reste universel et seul le système d’interfaces sera amené à évoluer selon les besoins. Les durées d’exploitation du banc peuvent aller de quelques heures à plusieurs jours (en mode 24h/24h) et supportent toute microcoupure du secteur (fonctionnement sur onduleurs). Enfin, les besoins en test sont amenés à évoluer selon les profils de fonctionnement théorique des matériels alimentés par GEE (en température, vieillissement, repos, décharge). Le banc de test GEE permet le contrôle de la plupart des piles primaires (non rechargeables) de type alcaline ou lithium (tests orientés « décharge »). Son évolution vers des GEE secondaires de type NiCd5, NiMH6, ou lithium-ion est envisagée (tests orientés « charge/décharge » permettant la prise en compte de technologies très récentes). Des perspectives technico économiques intéressantes : Les prescriptions d’emploi de ce banc GEE sont déjà fixées par l’ex-DCMAT. Il s’agit prioritairement de s’assurer de la qualité des échantillons (GEE) fournis dans le cadre d’appels d’offre, mais également de contrôler la capacité des GEE tout au long de leur durée de vie. Ces opérations seront aussi étendues aux contrôles : ✔ des stocks, ✔ des reversements OPEX /OME (OutreMer). Conclusion : Le système développé permet donc aujourd’hui d’envisager et de planifier une multitude de tests sur des GEE. Il s’inscrit implicitement dans une démarche ISO9001 : V2008 de contrôle sur le « stockage vivant » de GEE. La maîtrise des produits GEE stockés, grâce à l’enregistrement de leur courbe de décharge de référence (opéré sur des échantillons avant et après notification de marchés), permet d’envisager des économies significatives. Pour exemple, 6 lots de piles PS-218A (équivalent à environ 185 000 piles) arrivant à péremption ou à 6 mois de leur date de péremption, représentent un coût inventaire de 0,8 million d’euros. Des essais déjà réalisés montrent que moins de 2% de ces piles seront mis au rebus. L’expertise, le recours à la garantie contractuelle ou la proposition de prolongation d’utilisation de GEE (au-delà de la date de péremption), sont autant de solutions, offertes par le banc, qui participent désormais à la maîtrise technique des piles, batteries et accumulateurs délivrés aux Forces. IDEF Eustache, chef du BMS du détachement du matériel de Nouâtre de la 12e BSMAT. 5 NiCd : Nickel Cadmium. 6 NiMH : Nickel Métal Hydrure. 45 À SAVOIR Enseignement à distance mobilité terrestre Mis en place depuis février 2010, l’enseignement assisté à distance de la filière mobilité terrestre (EAD MOBTER), assure la formation d’une partie du CT1 des sous-officiers de recrutement semi-direct. En effet, afin de pouvoir suivre cette formation, il est opportun de disposer auparavant des connaissances dans son domaine de spécialité. Le certificat technique élémentaire, réussi à l’école du Matériel ou obtenu par équivalence, est ainsi un pré-requis pour réaliser cette formation. Toujours dans sa phase expérimentale, l’EAD a néanmoins déjà concerné en deux ans 121 stagiaires. S’appuyant sur les bases du E-le@rning, l’EAD MOBTER utilise, via internet, la plate-forme SYFADIS pour dispenser la partie théorique de la formation de spécialité du 1er degré. Articulé autour de 7 matières : dessin industriel, technologie des matériaux, électricité générale, équipement électrique, direction suspension freinage transmissions (DSFT), motorisation et hydraulique ainsi qu’une remise à niveau en mathématiques appliquées au domaine mécanique automobile, le programme se compose de 73 46 modules. Les cours ont été réalisés par les formateurs de chaque spécialité puis créés par la société « ANIMEDIA ». Plus de 1800 heures de travail ont été nécessaires pour la réalisation des différents modules. Ainsi, l’apprenant, nouveau terme adapté à l’EAD et mis sous dé- cision d’admission en formation (DAF) par la DRHAT, réalise l’équivalent de 5 semaines de formation en « face à face » ou présentiel dans son unité pendant 12 semaines. Travaillant à son rythme, le futur chef d’équipe mobilité terrestre doit suivre un parcours pédagogique, pré-défini par les formateurs de la division technique mobi- Matériel et Technique - n°177 lité (DTM) de l’école du Matériel. Ponctuée de 6 évaluations dont une synthèse finale, cette phase du parcours de formation est prise en compte dans le barème de notation de l’examen. Aidé d’un tuteur BSTAT mobilité terrestre qui suit une demi-journée de présentation quelques semaines avant le début du parcours au sein de la DTM, le futur stagiaire peut à tout moment être assisté en temps réel par un formateur des écoles militaires de Bourges. Tous les moyens nécessaires et indispensables pour cette formation, ordinateur, connexion internet et salle adaptée sont mis à disposition par son corps de troupe. Le tuteur, de par son ancienneté et sa connaissance du domaine de spécialité, joue un rôle non négligeable. Il doit, en plus de mettre à disposition avec l’aide de l’officier instruction de son unité les moyens pédagogiques, guider son apprenant au niveau de la méthodologie d’apprentissage, être l’interface avec la DTM et surtout maintenir à tout moment la motivation de son futur chef d’équipe. Au niveau de la DTM, le responsable pédagogique suit en permanence la progression de l’apprenant en prenant en compte le temps passé sur la plate-forme, la validation des modules par des QCM simples et les notations obtenues lors des évaluations inter- médiaires. Enfin, les bureaux instruction (BOI ou BMOI) des unités responsables du suivi de cette formation sont chargés d’envoyer pour chaque devoir un compte-rendu pédagogique aux EMB permettant de faire un point de situation sur les mesures prises pour palier aux difficultés de l’apprenant. tout à fait normaux, cette méthode reste cependant relativement efficiente en termes de gains d’indemnité de stage est reste en adéquation totale avec la numérisation de l’espace de formation (NEF). Division Technique Mobilité de l’école du Matériel, écoles militaires de Bourges Au delà d’une évolution obligatoire des mentalités, pour bien prendre en compte cette formation novatrice, l’implication de tous les acteurs, responsables de cours et formateurs de la DTM d’une part, apprenants et tuteurs dans les régiments d’autre part, contribue à une bonne mise en place de l’EAD. L’intelligence de situation des uns et des autres permet de prendre en compte les difficultés passagères et conjoncturelles de futurs stagiaires. Malgré quelques écueils 47 À SAVOIR Le 9e Bataillon de soutien aéromobile chez EUROCOPTER France (ECF) Au cœur de l’industrie aéronautique privée Unité leader de la perception des hélicoptères TIGRE chez ECF, le 9e BSAM assure cette mission depuis le mois d’octobre 2005. Renforcé par du personnel technico logistique (PTL) de l’école franco-allemande (EFA) et du groupement aéromobilité de la STAT (GAM STAT), c’est aujourd’hui 35 EC665 qui ont été mis à disposition de l’EFA, du GAM STAT, du 5e RHC et du 4e RHFS, unités opérationnelles actuellement engagées sur le théâtre afghan et dernièrement lors de la mission HARMATTAN. Intervenant suite à la signature par l’ODT OCCAR (organisation conjointe de coopération en matière d’armement / division TIGRE ) du certificat de conformité (COC), marquant le transfert de propriété entre l’industriel et l’armée de Terre, l’équipe de perception, constituée d’un officier mécanicien, d’un MCAVT, de 2 documentalistes et de 4 mécaniciens « avioniques » et « cellule et moteur » est chargée de vérifier la conformité contractuelle et technique de l’aéronef avant son transfert en unité. Suite à l’ordre du COMALAT et ne disposant pas au sein du 9e BSAM de la totalité du personnel qualifié, l’officier mécanicien doit constituer son équipe en contactant le personnel idoine dans son unité respective afin de coordonner leur disponibilité et rendre compte à l’officier de programme TIGRE de la date de début de la mission. Cette mission se déroule pendant une semaine au sein du département livraison helicopter d’EUROCOPTER à Marignane, conformément au guide de perception EC665 approuvé par le commandement de l’aviation légère de l’armée de Terre (COMALAT). Initiée par une revue documentaire, permettant de s’assurer de la bonne application des consignes de navigabilité spécifiques au TIGRE, et complétée par une vérification technique de l’état physique de l’aéronef, cette perception est finalisée grâce aux pilotes du GAMSTAT par des essais dynamiques attestant de l’intégrité et de la conformité de l’appareil. L’ensemble de la mission exécuté par ces dix personnes représente une facture humaine d’environ 300 heures pour une perception ne nécessitant pas de retouches de la part de l’industriel. Le suivi de maintenance du TIGRE se fait grâce au système informatisé SLT (station logistique TIGRE) qui permet, au travers des données récupérées à partir de l’aéronef, la mise à jour et la programmation des futurs actes de maintenance. Pour cela, lors de la réception, les documentalistes effectuent l’initialisation de ce système pour chaque aéronef en incrémentant les données de base. Engageant pleinement sa responsabilité au nom de l’armée de Terre, l’équipe de perception doit exiger de l’industriel une prestation conforme au contrat. Afin de mener à bien cette mission, cette dernière est constituée de personnel hautement qualifié, expérimenté et connaissant parfaitement les dispositions contractuelles. Malgré les contraintes de disponibilité du parc TIGRE et des engagements sur les théâtres extérieurs, l’équipe fait constamment preuve de rigueur et de professionnalisme dans la mission qui lui est confiée de manière à doter l’armée de Terre d’un nouvel aéronef en parfait d’état. Reconnu par ECF et l’institution pour son expertise et son professionnalisme, l’équipe de perception du 9e BSAM est un des maillons incontournables de la mise à disposition d’hélicoptères nouvelle génération au sein de l’ALAT. De par ses compétences reconnues dans ce domaine, le 9e BSAM s’est vu dernièrement confier la responsabilité des futures perceptions des hélicoptères NH90 CAIMAN de l’armée de Terre. Lieutenant Patrick NAMYSLAK, Adjoint au commandant d’unité du 1er groupement de maintenance, 9e BSAM 48 Matériel et Technique - n°177 Le rapatriement de la section réparation mobilité feu de Tarbes. Cette section détachée est, depuis presque cinquante ans, implantée dans la ville de Tarbes. Parfaitement intégrée au quartier de Soult appartenant au 35e régiment d’artillerie parachutiste, la section réparation mobilité feu (SRMF) fait partie du paysage. Elle a pour mission principale d’assurer le soutien mobilité et le soutien feu des deux régiments de la 11e brigade parachutiste présents sur la garnison de Tarbes qui sont le 1er régiment de hussards parachutistes et le 35e régiment d’artillerie parachutiste. Les matériels majeurs soutenus sont les SAGAIE ERC 90D, VAB, VBL et AMX 10RC. Les personnels de la SRMF assurent également les soutiens manœuvre « GA CANON », notamment au camp de Canjuers et participent aussi aux différentes projections du 3e RMAT : Gabon, Côte d’Ivoire, Afghanistan, Tchad. Personnels fiers de leur spécificité « troupes aéroportées » (TAP), très attachés à leurs traditions, ils ont à cœur de faire perdurer l’esprit de la maintenance parachutiste au sein de l’arme du Matériel. Cependant, cette magnifique aventure presque cinquantenaire prendra fin à l’été 2012. En effet, le vent de la restructuration étant passé près des sections détachées de Tarbes, Brive et Pau, la SRMF réintégrera bientôt la portion centrale de Muret. Le dernier défi que doit relever la SRMF de Tarbes est d’effectuer son transfert sur Muret dans les meilleures conditions possibles, avec un minimum d’impact sur le soutien, et de pouvoir ainsi contribuer à la poursuite de la densification du site de Muret. Le 3e RMAT, en liaison avec le 35e RAP, travaille sur une cérémonie de dissolution qui rassemblera les anciens Tarbais dont ceux du groupement léger de réparation du Matériel (GLRM). Et à ne pas en douter, l’esprit « Tarbais » saura perdurer afin d’envisager l’avenir sereinement et être prêt à relever les défis futurs et porter haut les couleurs de la 2e compagnie et la devise du régiment « savoir faire ». Et par Saint-Éloi, vive le Matériel ! Et par Saint-Michel, vive les Paras ! Lieutenant Frédéric CLAUDON Chef de la SRMF de Tarbes 49 Histoire OPÉRATION « RONDELLES » À la demande du Général Navarre et dans le cadre de l’opération Castor destinée à préparer les grandes interventions sur Dien Bien Phu, va se dérouler un acte majeur qui va sceller le savoirfaire du Matériel sur le théâtre indochinois. Baptisée « opération Rondelle », elle demeure encore aujourd’hui une référence aussi bien dans sa préparation que dans sa réalisation. I- Contexte et raisons des opérations « Rondelle » Tout au long du conflit indochinois, le service du Matériel, commandé par l’Ingénieur Général Léonard, directeur des Forces Terrestres en Extrême Orient (FTEO), intervient lors des préparations opérationnelles, pendant et à l’issue des combats. Il adapte son organisation et sa technique au terrain, au climat et aux différentes formes de combat. Le service du Matériel innove en 1953 et 1954 à l’occasion des opérations « Rondelle ». A- Rondelle I L’opération « Rondelle I » désigne l’opération de transport aérien d’engins blindés en pièces détachées, effectuée de Saigon à la plaine des Jarres au Laos, sur une distance de deux mille kilomètres à vol d’oiseau. Elle se déroule du 5 octobre au 2 novembre 1953. En 1953, des accords existent entre la France et le Laos. Par ces accords, la France s’engage à protéger le pays contre les actions ennemies pouvant être menées à partir du Nord-Vietnam. Plusieurs régiments de tirailleurs sont déployés le long de la frontière 50 entre les deux pays, notamment dans la région de Xieng-Kouang. C’est dans ce contexte là que se déroulent les opérations sur Dien Bien Phu. B- Rondelle II Pour tenir le réduit défensif de Dien Bien Phu, le Groupement Opération- nel du Nord Ouest (GONO) réclame plusieurs engins blindés de l’artillerie lourde. Le camp risquant d’être très rapidement encerclé par l’ennemi, le ravitaillement ne peut se faire que par voie aérienne. En effet les communications terrestres avec ce réduit sont impossibles. Soit les routes n’existent pas, soit, traversant des zones de junLe commandement décide de renforcer ces unités par des blindés de type M5 A1. Mais il faut avant tout résoudre le problème de l’acheminement des blindés de Saigon à la plaine des Jarres. Deux mille kilomètres de piste dont on ne connaît pas la praticabilité. Des équipes de reconnaissance sont envoyées pour s’assurer des conditions. Très rapidement, on s’aperçoit que les ponts d’infrastructure ne pourront pas supporter les 15 tonnes des chars M5 A1. L’acheminement par la route est donc exclu. Le directeur du Matériel des FTEO, fait alors réaliser une étude de transport par voie aérienne. Étude qui est confiée à la Section Technique de l’armée, rattachée au Service du Matériel et à la Compagnie de Réparation d’Engins Blindés du capitaine Pez. Matériel et Technique - n°177 gles ou de forêts contrôlées par l’ennemi, elles sont interdites de façon absolue. Fort de l’expérience de la Plaine des Jarres, le commandement décide de faire mettre en place dix chars M24 par voie aérienne à Dien Bien Phu. Cette opération sera appelée « Rondelle II ». Les pistes en terre de la Haute Région n’admettant que les avions Bristol et les DC3 (Dakotas), l’opération « Rondelle II » est rendue possible par l’aménagement des avions et l’abnégation des pilotes pour la plupart civils qui acceptèrent de prendre des risques hors tolérance. Elle commence le 16 décembre 1953. Elle est dirigée par le lieutenant Bugeat, chef de la 3e section de la 5e Compagnie Moyenne de Réparation de la Légion Étrangère. II- Préparation des opérations A- Rondelle I Le Service du Matériel a donc confié la préparation de l’opération à la 1re CREB (Compagnie de Réparation d’Engins Blindés) commandée par le capitaine Pez du 1er Bataillon de Réparation du Matériel à Saigon avec aussi un élément de la 2e Compagnie de Réparation d’Engins Blindés de la Légion Étrangère (CREBLE) de Haïphong. Ces compagnies sont constituées de mécaniciens, de spécialistes d’artillerie et d’armement, d’électriciens, du personnel d’exécution et de manutention. Pour le transport aérien du matériel, seuls deux avions présents en Indochine (le Bristol 570 et le Douglas DC3 Dakota) peuvent offrir un volume d’emport suffisamment grand pour transporter les chars M5. Pour le transport routier ensuite, le camion GMC sera utilisé avec des moyens de levage composés surtout de half tracks avec des flèches pour charger et décharger les petits fardeaux. La mise en place des moyens débute dès septembre 1953 avec un précurseur préparant l’installation pour la réception des premiers moyens sur la Plaine des Jarres, principalement sur une piste d’aérodrome refaite avec des plaques d’envol PSP (pierced steel plank). B- Rondelle II Le temps de préparation de cette opération soit du 20 novembre au 7 décembre 1953 voit la transformation d’une section de réparation opérationnelle normale, la 2e section de la 5e Compagnie Moyenne de Répara- tion de la Légion Étrangère, en section opérationnelle aérotransportée. La 11e Compagnie moyenne de réparation du Matériel est chargée des transformations de six Dodge en camions magasins. Ces transformations demandent sept cents heures de travail. La 2e section de la 5e CMRLE est dirigée sur Dien Bien Phu et sera la section auto-blindée soutenant les unités présentes dans la cuvette. Les effectifs tant au démontage qu’au remontage - camionneurs et emballeurs compris - ne dépasse jamais les effectifs d’une section d’infanterie, soit trente-cinq personnes environ. Reste à monter un système à la fois rapide et sans à coups, tant au départ, au démontage, qu’à l’arrivée pour le remontage : d’où la mise en place d’un planning industriel qui a fait passer bien des nuits blanches. 51 Histoire 300kg et l’appoint en carburant, les vols directs peuvent enfin avoir lieu. Arrivées sur la plaine des Jarres, les coques sont immédiatement récupérées par les équipes de maintenanciers et de légionnaires. Le remontage, commencé le 12 octobre 1953, s’effectue dans des conditions difficiles mais de manière exemplaire et le 24 octobre le dernier char est fourni aux cavaliers. Prouvant sa valeur et ses capacités d’adaptation exceptionnelles, le personnel du Matériel remplit parfaitement la mission Rondelle I, ouvrant la voie à de nouvelles mises en œuvre. III- Déroulement des opérations A- Rondelle I Les chars prévus sur l’opération Rondelle I sont démontés à Saigon au début du mois d’août 1953. Les camions de transport sont tout d’abord allégés afin de pouvoir transporter les M5 et M24 en pièces détachées jusqu’à l’aéroport. En parallèle, ces chars sont démontés et scrupuleusement identifiés afin de permettre le remontage dans les meilleures conditions. Le transport est organisé afin d’éviter tout mélange entre les véhicules. Cette première partie se passe de façon relativement simple. Les difficultés majeures apparaissent lors du chargement des coques des 52 chars dans les avions Bristol. En effet, la place disponible entre la caisse et la paroi de l’avion n’est que de 5cm. Les conditions de travail sont déjà extrêmement difficiles. Le transport par air prévoit sur le plan initial une escale pour recomplètement du carburant. Toutefois, eu égard au poids embarqué dans ces avions et aux difficultés rencontrées lors des atterrissages, il est décidé, dès la seconde rotation d’effectuer un trajet sans escale. La question de l’autonomie en carburant est réglée grâce à l’allègement en poids transporté. Étant donné que le poids de l’appareil ne peut plus être diminué, il est décidé d’alléger celui des fardeaux (retrait des portes des postes de pilotage et des compartiments moteur des chars). Après cette réduction de B- Rondelle II Après le succès de l’opération en plaine des Jarres, l’expérience est reconduite pour la mise en place de dix chars M 24 à Dien Bien Phu. L’opération Rondelle 2 commence le 16 décembre 1953, avec la section du lieutenant Bugeat selon la même chronologie : préparation, aérotransport, remontage. Les chars sont démontés à Hanoï sous forme de 180 fardeaux par char, puis transportés à l’aéroport de Bac Mai. Les carcasses sont chargées à l’aéroport militaire de Gia-Liam. Pour ce faire, il faut traverser le pont de 1800 mètres et cette portion nécessite quatre chargements-déchargements successifs. Le transport d’un char nécessite deux Bristol et des six Dakota. Les points d’arrimage des avions sont insuffisants par rapport aux normes de sécurité habituelles, la charge utile est juste pour le Bristol, mais les pilotes s’en sortent malgré tout. Matériel et Technique - n°177 Le 18 décembre 1953, la première carcasse de char est livrée. Six jours après, les deux premiers M 24 sont livrés aux cavaliers. Le 15 janvier 1954, les dix chars sont prêts à la suite d’un travail acharné pour lequel énergie et ténacité ont primé. La dextérité des 25 hommes de la section permet de livrer les chars 15 jours avant les prévisions du commandement, ce qui leur vaudra les félicitations de la Direction Régional du Matériel de l’Armée de Terre (DIRMAT) en Indochine. Une troisième opération « rondelle » qui se déroule à Luang Prabang sera également couronnée de succès. Peu de détails relatent cette opération, dans la mesure où les archives ont été détruites sur ordre lors du repli. Elle contribuera elle aussi à cimenter le savoir-faire et l’esprit d’adaptation du Matériel dans les opérations extérieures. Elle en demeure encore aujourd’hui la référence. Capitaines du Cours des Futurs Commandants d’Unité 2011 de l’école du Matériel, avec le soutien du CDT Récamier, conservateur du musée du Matériel. SOURCES : - journal de marche du Lieutenant BUGEAT - rondelle, plaine des jarres ; Ingénieur en Chef (H) PEZ - Opérations « Rondelle », tiré du mémoire de maîtrise du Commandant RECAMIER - Matériel & Tech n° 138, pages 21 à 23 - Matériel & Tech n° 164, pages 22 à 25 - Le service du Matériel en Indochine 1949 – 1951 ; Colonel LIENARD Sous la direction du Commandant RECAMIER, conservateur du Musée du Matériel, Capitaine ANTEGNARD, Capitaine CAMPO, Capitaine JOUFFRE, CNE KIPPELEN, CNE MARTIN-VILLEPOU, CNE PICKAERT, stagiaires au Cours des Futurs Commandants d’Unité de février à juin 2011. 53 In memoriam Général Jean-Louis COSNEFROY Le général (2S) Jean-Louis Cosnefroy est né le 22 janvier 1937 à Couville, dans la Manche. d’officier de marque et de chef du dépôt expérimental du missile PLUTON. Engagé volontaire pour 5 ans en 1957 au titre du 1er bataillon du Matériel de réserve générale de Vincennes, il entre la même année à l’École Nationale d’Ingénieurs des Arts et Métiers d’Angers. Admis dans le cadre de direction du Service du Matériel en 1961, il rejoint l’École Supérieure et d’Application du Matériel à Fontainebleau. Affecté en juillet 1974 à l’établissement régional du Matériel de Chalons sur Marne, il dirige l’atelier de soutien d’artillerie nucléaire avant de prendre le commandement de la 1re compagnie de soutien d’artillerie nucléaire à Mailly Le Camp le 5 janvier 1976. Désigné pour continuer ses services en Afrique du Nord, il est affecté à l’établissement régional du Matériel d’Oran le 1er novembre 1962, puis au centre interarmées d’essais d’engins spéciaux à Colomb-Bechar en 1965 où il occupe les fonctions de chef du bureau études de la section des moyens optiques jusqu’en 1967. À ce titre, il participe au lancement des premiers missiles DIAMANT. Admis à l’enseignement militaire supérieur scientifique et technique en 1967, stagiaire à l’École d’Application Militaire de l’énergie atomique de Cherbourg, il obtient le diplôme technique en 1969 et le brevet technique d’études militaires supérieures en 1970. Affecté en 1971 à l’antenne de la section technique de l’armée de Terre à Biscarosse, il occupe les fonctions 54 En 1978, il rejoint l’Arabie Saoudite, où il sert au sein de la mission militaire française d’assistance en qualité d’adjoint au chef des services techniques et d’officier de liaison auprès du service du Matériel de l’Arme blindée de l’Arabie Saoudite jusqu’en mai 1980. Le 1er juin 1980, il prend les fonctions de chef de la section électronique et systèmes d’armes du contrôle technique du Matériel de l’armée de Terre. Le 21 juillet 1983, il est désigné comme directeur et chef de corps de l’établissement régional du Matériel de Chalons sur Marne. Appelé à l’inspection du Matériel de l’armée de Terre en septembre 1985, il occupe successivement les fonc- tions de chef du bureau inspections puis de chef d’état-major. Le 12 janvier 1990, il est nommé commandant et directeur du Matériel de la 1re région militaire. Le 1er mars 1991, il prend le commandement de l’École Supérieure et d’Application du Matériel de l’armée de Terre à Bourges, commandement qu’il quitte le 31 août 1993, également date de son adieu aux armes. Le général (2S) Jean-Louis Cosnefroy est chevalier de la Légion d’Honneur et officier de l’Ordre National du Mérite. Il est décédé dans sa 74e année. Ses obsèques ont eu lieu le 14 novembre 2011. Matériel et Technique - n°177 Général Claude LEGAL Le général (2S) Claude Legal est né le 4 mai 1933 à Branne en Gironde. vet technique de l’enseignement militaire supérieur scientifique et technique. Dès octobre 1945, il est élève de l’École Militaire Préparatoire de Billom, puis d’Autun en 1949 et du Prytanée militaire de La Flèche en 1953. Il s’engage en qualité de Saint-Cyrien, concours sciences au titre de l’École Spéciale Militaire Interarmes en octobre 1954 et il fait choix de l’Artillerie Métropolitaine. En 1967, après l’école d’état-major et le stage d’information générale, il choisit un complément d’études et il suit les cours de l’École d’Application Militaire de l’Énergie Atomique à Cherbourg dans la Marine Nationale. Il obtient, après un stage au CEA, le diplôme d’ingénieur en génie atomique de l’institut national des services et techniques nucléaires. Après deux mois d’application, en 1956, avec toute la promotion Amilakvari, il rejoint l’Algérie, et commande un commando d’intervention de la 4e division d’Infanterie Motorisée dans le Sud Oranais jusqu’en octobre 1958. Il rejoint l’École d’Application de l’Artillerie à Chalons sur Marne et choisit la nouvelle spécialisation missiles d’artillerie. De retour en Algérie, avec toute sa promotion en juillet 1959, il rejoint le 30e régiment d’Artillerie en qualité d’officier de renseignement dans l’Algérois. Affecté en 1960 au 451e groupe d’artillerie antiaérienne légère à Bitburg aux FFA, il effectue 2 stages d’officier radar d’artillerie, 1er et 2e degré, à l’École Supérieure Antiaérienne de Nîmes. Il rejoint la section technique de l’armée de Terre en octobre 1962 afin de suivre les cours de l’EMSST. Après l’obtention du certificat de mathématiques, physique et chimie à la faculté des sciences de Paris, il inaugure le nouveau cycle d’étude de 3 ans de l’école supérieure d’électricité et obtient le diplôme d’ingénieur en électricité et en électronique, ainsi que le certificat d’études supérieures d’électricité de la faculté des sciences d’Orsay et le bre- Classé spécialiste nucléaire de l’armée de Terre, il résilie la dispense de temps de commandement de capitaine pour commander le groupement d’instruction de l’ESAA/401e RAA de Nîmes, de 1968 à 1970. En octobre 1970, il est intégré sur sa demande dans le cadre de direction du Service du Matériel de l’armée de Terre et affecté à l’ERM de Chalons sur Marne comme chef de service des ateliers. En 1972, il suit le cours supérieur de gestion du Matériel pour y étudier le management, puis est affecté comme sous-directeur et directeur par intérim de l’établissement de réserve générale du matériel électronique de Nouâtre en 1re région militaire. En 1975, il est affecté à l’inspection du matériel à Paris comme chef de la section « technique de gestion », puis chef de la division « organisation technique de gestion approvisionnement ». Il est désigné comme auditeur de la 15e section (1978-1979) du centre des hautes études de l’armement. Il assure la préparation en logistique des candidats à l’ESG au centre de Paris de 1976 à 1979 et est examinateur au concours dans la commission « Train-Matériel-Services » en 1980. De septembre 1980 à septembre 1982, il est directeur de l’ERM d’Aquitaine et occupe ensuite la fonction de commandant et directeur du Matériel de la 4e région militaire à Bordeaux. Le 29 février 1984, il prend les fonctions de commandant et directeur du Matériel de la 2e région militaire du 3e corps d’armée à Lille. Le 1er janvier 1987, il prend le commandement de l’École Supérieure et d’Application du Matériel de Bourges. Il est nommé général de division le 1er septembre 1990. La cérémonie d’adieu aux armes du général de division LEGAL a lieu le 28 juillet 1991. Le général (2S) Claude Legal, Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite est titulaire de la Croix de la Valeur Militaire avec deux citations. Il est décédé le 19 octobre 2011 à Bordeaux. 55 VIE ASSO. Le carnet des adhérents Décès Joseph Molina est décédé dans sa 86e année, le lundi 30 mai 2011. Il était membre de l’amicale Rhône-Alpes. Jean Kovalevitch, adjudant-chef en retraite, âgé de 82 ans, est décédé le lundi 30 mai 2011 à Nanterre. Il était membre de l’amicale Charente Limousin. Marie Antoinette Moraud, épouse d’André Moraud, est décédée à Talence (Hôpital Bagatelle) d’une crise cardiaque, le 9 juin 2011. Elle était dans sa 86e année ; elle est inhumée dans la région de Metz. Jean Bernard Douence, lieutenant-colonel en retraite, est décédé le 1er juillet 2011, dans sa 98e année, à Uzeste (33730). Jean Bernard Douence était membre de l’amicale Bordeaux Aquitaine de 1996 à 2005. Pierre Berland, colonel en retraite, est décédé le 10 juillet 2011. Ses obsèques ont eu lieu à Bompas. Ancien chef du bureau instruction de la direction centrale, Pierre Berland fut président de l’amicale Languedoc Roussillon de 1987 à 1996. Il était resté un membre fidèle de cette amicale. William Bazin, colonel en retraite, est décédé le 19 août 2011. Ses obsèques ont eu lieu à l’église de Plouha, le 24 août. Il était membre de l’amicale Maine Anjou. René Kremer, adjudant-chef en retraite, est décédé le 21 août 2011 à 92 ans à Locoal Mandon (56). Ses obsèques ont eu lieu le 24 août à Locoal. Il était membre de l’amicale Maine Anjou. Les obsèques de Bernard De Dianous de la Perrotine, ingénieur en chef de 1re classe en retraite, ont eu lieu le 15 septembre à Lyon. Il avait terminé sa carrière à Rennes en 1990, comme adjoint à la DIRMAT. Yves Oswald, major en retraite est décédé le 5 septembre 2011. Il avait servi, entre autre, à la DIRMAT Metz (Président des sous-officiers), au CISM2 de Lunéville et à l’ERM de Gresswiller. Claude Maslard, commandant en retraite, est décédé dans sa 74e année, à Vannes, le 28 septembre 2011. Ses obsèques ont eu lieu dans l’église Notre Dame de Lourdes-Kercado à Vannes, le 3 octobre 2011. Il était membre de l’amicale Maine Anjou. Robert Toletti est décédé le 14 octobre 2011. Ses obsèques ont eu lieu à Poitiers. Il était membre de l’amicale Poitou. Claude Legal, général (2s) est décédé le 19 octobre 2011 à Bordeaux. Ses obsèques ont eu lieu le mardi 25 octobre 2011 en l’église Notre Dame des Pins à Petit-Piquey, commune de Lège Cap Ferret, sur le Bassin d’Arcachon. L’inhumation a eu lieu au cimetière de Bègles. Jean-Pierre Jolivet est décédé le 27 octobre 2011. Les obsèques se sont déroulées dans l’intimité à Nice où réside son épouse. Jean-Pierre Jolivet était membre de l’amicale Languedoc, Roussillon. Le colonel Menard (ER), est décédé à La Rochelle le vendredi 19 novembre 2011. Il avait commandé l’ERM de Toul de 1991 à 1993. Jean-Louis Cosnefroy, général (2s) est décédé mi-novembre 2011. Ses obsèques ont eu lieu à Saint-Pois (50670). Le général Cosnefroy était membre de l’amicale Ile de France. Jean Thelot, ancien chef de projet SIMAT, au sein du groupement SEMA STERIA de 1995 à 1999, et vice président du “Club des passionnés du SIMAT”, est décédé des suites d’une longue maladie, le 1er janvier 2012, à Versailles. 56 Matériel et Technique - n°177 Escapade en Sardaigne pour les anciens de Gresswiller Notre escapade annuelle d’une semaine centrée sur le bassin méditerranéen nous a amené à visiter le pendant de l’Ile de Beauté», la «Corse italienne», j’ai nommé la Sardaigne. C’est pourquoi le 13 mai, une quarantaine de voyageurs s’est retrouvée à l’aéroport de Strasbourg-Entzheim où, après un vol agréable, l’Airbus XL Airways s’est posé sur le tarmac de l’aéroport d’Olbia. Puis transfert à notre point de chute, le club Sardegna. Deux cent quatre-vingt six bungalows et logements de construction récente éparpillés dans la campagne sarde, autour des pôles d’attraction que sont la réception, la restauration, l’ensemble animations, les piscines et, en toile de fond, la plage et la mer, composent ce lieu de villégiature. Ce club est tout indiqué pour des vacances en famille. Nos parcours de découvertes se sont limités à la partie nord de l’île, la Gallura, les villages de la Baronia, la Costa Sméralda, l’archipel de la Maddalena, les sorties en voitures tous terrains ou le petit train vert local. de Savoie. Des tentatives d’invasions des Goths, des Lombards et des Sarrasins furent repoussées et l’île, divisée en quatre « Judicats » qui figurent sur son emblème actuel, eut un gouvernement autonome. Une prestation de l’ensemble vocal folklorique « Les Tenorres » fut très appréciée. Le séjour se passa bien vite à notre gré et ce n’est qu’avec regret que nous avons quitté les falaises de granit rose, la mer couleur d’émeraude et la beauté sauvage de la campagne sarde. Comme toutes les îles de la Méditerranée, l’histoire de la Sardaigne fut mouvementée ; en témoignent les vestiges des tours de guet, des forteresses ou des lieux de sépultures… Habitée depuis des temps reculés, la Sardaigne fut successivement sous l’emprise des Phéniciens, des Romains, des Espagnols, des Anglais pour finalement échoir à la maison Nos remerciements pour ce séjour réussi vont à tous ceux qui ont mis la main à la pâte, au Président, mais surtout à Paul Casanova, notre dévoué organisateur. Eugène Simon, Secrétaire de l’Amicale des Anciens de Gresswiller Logement confortable, restauration proposant une excellente et abondante cuisine sarde et internationale, personnel avenant et convivial, équipe d’animation francophone bien étoffée et de « première bourre », le séjour au club ne manque pas de charme. Un bémol cependant, l’accueil de notre arrivée de nuit fut « sobre »… La gastronomie sarde est réputée, et entre autres délices figurent le cochon de lait à la broche, le pain carasan, les raviolis farcis et les alcools et crus locaux dont la fameuse liqueur de myrte. 57 VIE ASSO. L’amicale du Matériel en Languedoc Roussillon Une amicale dynamique et ouverte... Avec pour vocation essentielle de contribuer à maintenir et à développer le culte des vertus civiles et militaires et d’affirmer le prestige du Matériel de l’armée de Terre, l’AMAT LR entend défendre les intérêts généraux et particuliers de ses membres. Dans cet esprit elle s’efforce d’organiser des actions de solidarité, de promouvoir les liens de camaraderie et de convivialité et de maintenir les contacts entre actifs et retraités. Dans cet esprit notre amicale s’attache à apporter l’aide morale et matérielle nécessaire aux amicalistes âgés ou malades et à maintenir les traditions de l’arme du Matériel, en participant notamment à la fête de SaintÉloi au 4e régiment du Matériel ainsi qu’aux cérémonies militaires et aux commémorations nationales. Regroupant les amicalistes des 5 départements de la région Languedoc Roussillon, auxquels sont sympathiquement venus se joindre quelques camarades du proche Vaucluse ainsi que des individuels hors limites géographiques mais désireux de rester fidèle à l’AMAT LR ; et en particulier plusieurs des anciens patrons des ERM / ETAMAT et 4e RMAT ; le Général Gérard, notre président national, n’en est-il pas le meilleur témoignage ! Sous l’impulsion de ses présidents successifs : les Perpignanais A/C Dagallier (1980-1987) et Col Berland (1987-1996) puis les Nîmois Cdt Planty (1996-2003) et Col Serment (2003 à ce jour), l’Amicale s’est tou- 58 jours attachée à resserrer les liens entre ses membres malgré les longues distances qui les séparent. Pour les atténuer quelque peu, le président peut s’appuyer, pour l’organisation des rencontres et manifestations et notamment lors des obsèques de nos chers disparus, sur des correspondants départementaux. À ce jour, ces acteurs sont : Lcl Blanc pour les Pyrénées Orientales, Col Vergnes pour l’Aude, Lcl Caussin pour l’Hérault ; Col Serment, le président, pour le Gard et la Lozère, assurent l’organisation des rencontres assistés des membres du bureau de l’amicale : Lcl Hamard, notre trésorier, mais aussi Mme Galand, notre secrétaire, qui établit ainsi notre lien avec le 4e RMAT où elle est en activité, mais aussi avec l’ANAMAT dont elle est vice-présidente. Bien qu’en dehors des limites de la région, le Cdt Lefèvre agit en temps que coordonnateur ANAMAT pour le Sud Est. Mais des effectifs difficiles à maintenir À ce jour l’AMAT LR regroupe 85 membres, avec les recrutements en cours. Certes les gros bataillons des années 2000 à 125 adhérents ne seront sans doute plus que souvenir, mais l’effort permanent du bureau pour maintenir les effectifs a permis d’enrayer notamment la chute des années 2008-2009 où l’Amicale ne comprenait plus que 76 âmes. N’est-ce pas là aussi le souci de l’ANAMAT ? Nous devons en partie cette remontée à l’adhésion de plusieurs camarades du 4e RMAT, et nous en sommes très heureux. Il faut dire que le président de l’Amicale, alors ancien directeur de l’ERM prédécesseur du « 4 » a entamé depuis plusieurs années une action auprès des chefs de corps successifs pour rapprocher les actifs des retraités, en particulier auprès des colonels Janvier et Jaylet (alors lieutenant à la 6e DLB lorsque notre président était en poste au COMMAT/6 et à l’ERM ; ça aide !). Qu’ils en soient remerciés. Depuis leur passage, quelques activités communes ont ainsi pu être organisées. Une région où il fait bon vivre et de multiples richesses à découvrir. D’aucuns vous diront qu’il y fait trop chaud, d’autres qu’il y a trop de vent avec ces Mistral et Tramontane qui ne cessent de vous ébouriffer ! Rassurez-vous, nous ne chercherons pas à convertir les irréductibles ! Notre région, nous l’aimons et il y fait bon vivre ; d’autant qu’elle renferme une multitude de richesses de toutes Matériel et Technique - n°177 natures : le récent classement « des Causses et des Cévennes » au patrimoine mondial de l’Unesco n’en est-il pas un des témoignages marquant ? L’afflux de retraités des armées, et du Matériel en particulier, qui n’hésitent pas à se trouver un petit coin à l’ombre et à l’abri du vent pour couler des jours heureux à la retraite est ainsi révélateur (de l’ordre de 280 anciens du Matériel identifiés lors de notre dernière opération de recrutement). Nos activités majeures s’articulent autour de l’organisation de journées de rencontre au printemps et à l’automne, permettant ainsi de découvrir le riche patrimoine touristique, culturel..., culinaire et vinicole de notre belle région, ainsi que de la célébration de la traditionnelle fête de Saint-Éloi ; date où l’amicale tient également son assemblée générale annuelle. Bien entendu la coutumière fête des Rois de janvier n’est jamais oubliée, et bien qu’elle se déroule en 2 lieux géographiques distincts afin de ne pas obliger les camarades du Roussillon à faire un long trajet pour savoir s’ils ont la fève, elle est pour les amicalistes du Languedoc l’occasion de se retrouver au sein du mess du 4ème RMAT où le gérant sait toujours apporter aux retraités que nous sommes une prestation de qualité. Notre vocation à s’ouvrir à l’extérieur nous amène traditionnellement à effectuer quelques activités communes avec le 4e RMAT, avec volonté de les étendre dès lors que des anciens personnels civils du régiment et plusieurs cadres d’active nous ont rejoint, mais également avec nos camarades de l’AMAT/ Alpes Méditerranée avec qui nous nous retrouvons périodiquement dans nos belles régions ; leur dernier passage en Camargue les ayant marqué, pardon piqué, alors que nous autres du cru avons fort bien supporté les moustiques. Notre sortie d’automne 2011 permettra aussi à l’AMAT/AM d’apprécier les trésors d’une autre cité classée au patrimoine mondial de l’Unesco : Arles, où nous pourrons notamment admirer le buste de César récemment remonté des eaux du Rhône. Bernard Serment, Président de l’amicale Languedoc Roussillon Un brin d’histoire Héritière de l’ancien groupe Languedoc Roussillon de l’AAMAT fondé en 1980 à Perpignan, l’amicale du Matériel en LanguedocRoussillon (AMAT LR) a déposé ses statuts loi de 1901 à la préfecture du Gard le 17 juillet 1997. L’AMAT LR, dite « L’Amicale », est une association indépendante restée fidèle depuis cette date à la Maison Mère parisienne : l’ANAMAT. Le groupe Rhône-Alpes visite le musée de la révolution française Après la traditionnelle trêve estivale, le groupe Rhône-Alpes reprenait son cycle d’activité pour la nouvelle saison. Et c’est ainsi que, par une magnifique journée de cet été qui se prolongeait en octobre pour notre plus grand plaisir, une trentaine d’adhérents se retrouvaient réunis pour une visite guidée du « musée de la révolution française » au Château de Vizille, ancienne résidence présidentielle, situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Grenoble, sur la fameuse Route Napoléon. C’est dans ce château que le 21 juillet 1788, un an donc avant la prise de la Bastille, s’était tenue l’assemblée des trois ordres du Dauphiné (la Réunion des États Gé- néraux ayant été interdite à Grenoble) une des premières manifestations politiques qui, gagnant tout le pays, devait aboutir à l’établissement de la république. La particularité de ce musée est de raconter l’histoire à partir d’œuvres d’art (peintures et sculptures) et de présenter des objets de l’époque révolutionnaire. Après ce retour sur une page de notre histoire, les participants se consacraient aux nourritures terrestres suivies d’une flânerie dans les allées du magnifique parc du château, avant enfin le retour sur Lyon. Colonel (ER) Guy Vernaz 59 VIE ASSO. Solidarité de l’amicale Rhône Alpes avec le 7e RMAT Le groupe Rhône-Alpes a le privilège et l’insigne honneur d’avoir sur son territoire la présence d’un des régiments du Matériel : le 7e RMAT. Ce régiment a, actuellement et pour quatre mois, l’équivalent d’une compagnie en opération extérieure en Afghanistan et le chef de corps assume d’ailleurs la fonction de commandant de la brigade logistique. Il y avait, là, une belle opportunité, que le groupe n’a pas lais- sée échapper, de montrer l’attachement des ses adhérents à leur arme et leur solidarité envers ceux qui leur succèdent dans la carrière, et d’apporter un peu de chaleur à ces hommes et femmes qui servent loin de la mère patrie et de leur famille. Il l’a fait sous la forme d’une collecte dont le montant a permis d’acheter des denrées qui devraient améliorer notablement l’ordinaire des repas des jours de fête de fin d’année. C’est donc avec beaucoup de plaisir et de fierté que le président et le secrétaire du groupe, ont remis, en vue de leur acheminement vers l’Afghanistan, un ensemble de huit colis au lieutenant-colonel Chevalier Sylviane, commandant en second, qui a exprimé la reconnaissance du régiment pour ce geste sympathique qui entre bien dans le cadre des objectifs de l’ANAMAT. Le groupement Midi-Pyrénées de l’ANAMAT se mobilise et contribue au Noël 2010 du Batlog Niel à Kaboul Quelques jours avant Noël, au nom des associations patriotiques de Toulouse, de Muret et de Cazères, le général Joël Granson, vice-président de l’amicale Midi-Pyrénnées, a remis un chèque à Mme Duthoit, épouse du chef de corps du 3e RMAT, et au lieutenant-colonel Odeyer, commandant de la base arrière du régiment du Matériel de Muret, au profit des personnels du régiment engagés en octobre dernier en Afghanistan, pour 6 mois et donc loin de leur famille au moment des fêtes de fin d’année. Lorsque les 150 militaires sont partis en mission en Afghanistan, le groupement Midi-Pyrénées de l’ANAMAT a voulu leur manifester son soutien, à l’occasion des fêtes des Noël. En évoquant cette volonté auprès des présidents des associations patriotiques locales, ceux-ci se sont montrés très solidaires et ont largement relayé l’information auprès de toutes les associations. Face à cet engouement, une collecte de dons a été organisée. 60 Malgré son faible effectif d’adhérents, l’ANAMAT/GMP a participé de manière significative aux dons. Les autres associations participantes ont été : Le maquis de Rieumes, l’Union Nationale des Combattants, les sous-officiers de réserve de Muret, les Combattants Prisonniers, les Médaillés Militaires, la section d‘entraide des membres de la Légion d’honneur, les Anciens Combattants et Victimes de Guerre de l’ERM de Muret, la section AET de Toulouse, les retraités militaires de Haute-Garonne, le Groupement UNACITA, l’association nationale des officiers de carrière en retraite de Haute-Garonne, les Anciens Combattants du canton de Cazères, la Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie du canton de Cazères, la Saint-Cyrienne de HauteGaronne. Un grand supermarché de Cazères ainsi qu’une entreprise de pyrotechnie de la région qui travaille au profit des armées ont aussi participé aux dons. Dans son message de remerciement aux associations et donateurs, le colonel Duthoit a mentionné que les personnels placés sous ses ordres avaient été très touchés par ce geste de soutien. Il a remis à chacun des 500 militaires du bataillon logistique à Kaboul un couteau Laguiole gravé et a procédé à l’acquisition de billard et babyfoot, pour améliorer la salle de détente. Ces équipements resteront sur place pour les successeurs. Par ailleurs, les parents et familles des militaires engagés ont également été très touchés par ces marques de sympathie à l’égard de leurs enfants, époux, épouses, conjoints, compagnes ou compagnons. Outre la joie d’apporter de manière concrète du soutien aux militaires en opérations, on ne peut que se réjouir de constater le nombre significatif de patriotes civils et anciens militaires, prêts à participer à une action bien ciblée. Général (2s) Joël Granson Matériel et Technique - n°177 L’Histoire de l’Association des officiers de réserve du Matériel de l’armée de Terre conduit au projet actuel d’évolution L’association des officiers de réserve du matériel de l’armée de Terre (AORM) fut initialement constituée en relation étroite avec le centre de perfectionnement des officiers de réserve du Matériel du 3e corps d’Armée - 1re Région Militaire (CPOR du 3e CA - 1re RM). Le développement rapide en activités et en effectifs de ce centre répondait aux besoins importants en réservistes formés. Le plan de mobilisation par la dérivation (plan P4A) prévoyait de doubler les effectifs existants en faisant appel à la réserve. Les adhérents de l’AORM étaient, pour l’essentiel, des officiers réservistes d’origine « conscription ». Ils étaient, soit en position d’affectation en unités dérivées (Réserve-OPS), soit en réserve d’affectation. Régulièrement, quelques adhérents, anciens officiers d’active, rejoignaient l’organisation de réserve du Matériel ainsi créée. Ceux-ci fréquemment bénéficiaires de l’article 5 et forts des relations amicales nouées avec la réserve en période d’activité, apportaient leur appui d’expérience. Les liens avec les unités d’active concernées étaient d’autant plus étroits qu’une véritable relation « client-fournisseur » s’instaurait entre les unités bénéficiaires et la structure CPOR-3e CA/AORM. Rappelons que le doublement des unités à mettre sur pied par la dérivation induisait des plans de formation et d’instruction considérables. Ainsi la structure réserve mise en place dans le Matériel prit en charge la mise à hauteur initiale des officiers de réserve du Matériel avant affectation. En échange de cette aide directe apportée aux bureaux d’instruction, la structure CPOR/ AORM pouvait compter sur la mise à sa disposition des moyens matériels et logistiques nécessaires. Cette collaboration constructive s’étendit même pour le Matériel, jusqu’aux entraînements spécifiques de certains officiers de réserve affectés, avant participations aux exercices majeurs des grandes unités. Puis l’environnement changea. Les différentes réorganisations des armées, la suspension de la conscription, la dissolution du CPOR placèrent l’AORM dans un contexte profondément modifié. Conscients du temps nécessaire à intégrer la nouvelle situation, préoccupés par l’attente de la réorganisation de l’Arme de la maintenance, les responsables de l’AORM ont adopté une posture d’observation. Certains ont même parlé de « période d’apnée ». Aujourd’hui, à l’issue de cette période, il appert que des populations de réserve de la maintenance, certes différentes des anciennes, existent. L’AORM possède une histoire et surtout une structure propre à accueillir cette réserve comme actrice de son avenir, c’est l’objet du projet d’évolution de l’AORM. Col ® Guitard Bruno, vice président de l’AORM 61 VIE ASSO. Évolution, ouverture et rajeunissement : le projet de l’association des officiers de réserve du Matériel (AORM) intéresse tous les officiers de réserve actuels et futurs Consciente qu’une évolution s’impose, suite à la disparition des officiers de réserve issus de la conscription, l’AORM propose, tout en restant affiliée à l’ANAMAT, de s’ouvrir aux nouvelles familles d’officiers de réserve et de rajeunir son bureau. Il s’agit de la nouvelle orientation stratégique approuvée lors de son assemblée générale, le 27 novembre 2010 sous la présidence du LCL (H) Claude Tordjmann. Bien sûr, l’ANAMAT soutient l’AORM dans cette démarche. L’association des officiers de réserve du Matériel de l’armée de Terre (AORM) est encore formée d’officiers de réserve de la maintenance issus de la conscription. Cette ressource est aujourd’hui en extinction. La mission première de l’AORM consistait à unir, à animer et à soutenir ses adhérents dans leur double activité de civils et de militaires. Le brassage et l’échange de réseaux entre adhérents en activité, renforçaient quand nécessaire, la position professionnelle ou sociale de chacun. Tous étant réunis par la sensibilité et l’expérience du Matériel. Ainsi, la devise de l’AORM reste d’actualité « Unir pour mieux servir ». 62 Depuis la suspension du service national et les refontes des armées, la population des réserves de la maintenance évolue. Son origine est devenue, principalement, double : ✔ les anciens officiers d’active (O.A.) ou contractuels en situation réserve ; ✔ les officiers de réserve (OR) de la filière scolaire puis étudiante conduisant au cursus des formations militaires volontaires. L’objectif est de créer au sein de l’AORM un centre d’intérêt, spécifique et commun, au profit de ces personnels. Aujourd’hui, la société détourne les individus de ce que l’associatif représente comme charge. Pourtant, cette même société présente un tel visage d’âpreté, de difficultés voire d’agressivité professionnelle, qu’elle offre un regain d’intérêt pour les regroupements corporatistes. Ainsi les nouveaux OR de la maintenance ont bien des motifs à trouver satisfaction en s’unissant. Des associations de valeurs existent. L’association nationale des réserves de l’armée de Terre, (l’ANRAT), association de réserve interarmes, fédère de nombreuses spécialités, mais est bien vaste pour qu’un OR du Matériel y trouve aisément intérêt. Les associations régimentaires présentent un périmètre plus réduit, elles ont un intérêt différent. Malheureusement, certaines ont disparu avec leur régiment, d’autres sont en sommeil... C’est pourquoi il est proposé que l’AORM offre sa structure, son histoire et principalement le contenu de sa mission première à l’ensemble des nouveaux officiers de réserve de la maintenance. Cette mission citée supra en 2e alinéa semble des plus pertinentes quand on la confronte, par exemple, aux problèmes que rencontrent nos capitaines ou nos jeunes officiers supérieurs en passant dans la réserve et se retrouvant plongé dans le monde professionnel civil. Matériel et Technique - n°177 AORM Plus précisément, en phase de reconversion, la découverte des us et coutumes de l’industrie et des services civils, ne pose pas que des problèmes anodins. Surtout lorsqu’on est concerné soi même. La formation militaire reçue à l’ESM de St Cyr (ou d’autres) ne prépare pas spécialement à la période délicate d’adaptation obligatoire au monde civil, qui suit le moment où l’on quitte le métier militaire. Les programmes interarmées d’aide à la reconversion offerts par l’institution militaire au profit des personnels du MINDEF, sont généralement de bonne qualité et forts utiles. Toutefois, le contact personnalisé avec les camarades réservistes actifs (et retraités) qui ont, à coté d’une bonne connaissance du milieu militaire, des responsabilités dans des entreprises ou des administrations, permet des transferts d’expérience voire des aides irremplaçables. De même les jeunes OR, affectés ou en attente d’affectation opérationnelle, qui en parallèle, débutent leur carrière civile, trouveront appuis auprès des plus anciens afin de survivre et de progresser plus aisément dans la jungle civile du « business ». L’AORM souhaite que ce projet soit utile pour tout maintenancier, officier du Matériel, ayant ou ayant eu l’opportunité de passer par la réserve. À cette fin, il importe de rapidement permettre le lègue à nos successeurs réservistes, d’une association adaptée à leurs besoins présents et futurs. L’AORM possède le potentiel qu’offre son affiliation à l’ANAMAT. La dimension nationale de l’association mère, ses priorités amicalistes, ses gestes de secours auprès de ses adhérents dans le besoin, positionnent l’AORM comme complémentaire. Au sein de l’ANAMAT, l’AORM s’identifie comme pôle des réserves actifs du Matériel. Dès la montée en effectifs des nouveaux OR du Matériel, l’accès aux postes à responsabilité dans l’association sera favorisé. Les nouveaux adhérents doivent au plus tôt participer à la destinée de l’AORM... Prendre leur avenir en main. D’autre possibilités sont envisageables dans un avenir proche : par exemple, l’ouverture de l’AORM à toutes les régions, aux cadres sous- officiers en réserve opérationnelle de la maintenance ; l’ouverture à la réserve citoyenne, réseau, dans lequel sont présents des partenaires de la Défense, des responsables de la logistique et de grands industriels de l’automobile. De même les personnels civils du MINDEF et servant dans le Matériel pourraient rejoindre l’association s’ils le souhaitent. À plus long terme, les réserves de la maintenance des autres armées pourraient devenir un objectif... C’est bien sur l’essentiel de la première étape qu’il convient dans l’immédiat de concentrer l’effort : informations, recrutements, mises en place des nouveaux adhérents aux positions clefs de l’association. Dans ce but, l’AORM, soutenue par l’ANAMAT a choisi de présenter son projet dans la revue Matériel et Technique afin de le porter à la connaissance de tous ceux qu’il peut intéresser au sein des écoles et parmi les maintenanciers du Matériel ou au sein des autres Armes. Col ® Guitard Bruno, vice président de l’AORM 63 PORTRAIT Maréchal des logis-chef Guillaume DELAGE Engagé le 3 février 1998 au sein du 27e régiment de commandement et de soutien basé à Varces en tant qu’engagé volontaire initial, le maréchal des logis-chef (TA) Delage débute une carrière prometteuse en terminant major de promotion de sa formation générale initiale. Affecté à l’atelier télécommunication NTI2 de la section réparation armement et télécommunication de la 2e compagnie de maintenance mobilité du bataillon du Matériel de la division d’infanterie de montagne, il est sollicité un an après son engagement afin d’effectuer sa première mission extérieure en Martinique en 1999. Suite à la dissolution du 27e RCS, il est affecté au 7e régiment du Matériel (détachement de Varces) le 1er juillet 1999, où il assure parfaitement son CME. Il effectue au début de l’année 2000 une mission en Guyane puis en Bosnie en 2000-2001 avant d’être muté à la portion centrale du 7e RMAT à Lyon, au sein du 11e groupement multi-technique en 2001. Il confirme ses excellents résultats et souhaite évoluer dans le corps des sous-officiers. Il intègre donc l’ENSOA en janvier 2002 et réussit son CT1 à l’ESAM de Bourges la même année. 64 Assurant plusieurs missions avant son BSTAT tel que le Gabon en 2003, Djibouti en 2004-2005, le Kosovo en 2005-2006, et un exercice NRF au Cap Vert en 2006, il est muté en 2007 au 6e RMAT, au détachement de Gresswiller. La même année, il prépare son BSTAT MSIC2 option télécommunication. En 2008, il assure pendant son examen une opération extérieure en Côte d’Ivoire. Il obtient son BSTAT en 2009 avec aisance, en terminant, une fois encore, major de sa formation de spécialité 2e niveau. Sollicité pour assurer une mission de renfort en Afghanistan dans une spécialité méconnue (guerre électronique), il accepte ce nouveau défi et suit une formation en interne sur les brouilleurs. Le MCH (TA) Delage comprend immédiatement la mesure et l’importance de cette mission qui assure en permanence la sécurité des personnels contre les RC-IED... Il est donc engagé en Afghanistan du 24 juillet au 10 octobre 2010 en qualité de technicien supérieur MSIC2 option guerre électronique. La visite périodique de tous les brouilleurs du théâtre afghan nécessite une assiduité et une minutie de tous les instants. Investi et déterminé, il se déplace sur tous les sites afin de mener sa mission à bien. tre de COP 46 alors qu’il se trouvait dans le VAB ELI, le dernier véhicule du convoi mené par le 126e régiment d’infanterie entre Tora et COP 46. Particulièrement visé par l’ennemi, il a su riposter aux tirs des insurgés de façon appropriée et active pour faire cesser temporairement l’attaque sur le convoi. En contact direct avec l’ennemi, malgré un échange intense et déterminé de ce dernier, le MCH (TA) Delage a su réagir efficacement et avec dynamisme afin de sécuriser le convoi et tenir en échec l’action des insurgés. Ripostant avec intensité et grâce à une bonne maîtrise du service de l’arme, il a pu suspendre provisoirement le contact avec l’ennemi, permettant ainsi au convoi de rentrer en sûreté dans la COP. Lors d’une mission de contrôle périodique des brouilleurs sur COP 46 (Combat Out Post), dans la vallée de Surobi, le MCH (TA) Delage a subit une attaque à environ un kilomè- Pour cela le maréchal des logis-chef (TA) Delage du 6e régiment du matériel, a été décoré de la croix de la valeur militaire avec citation à l’ordre du régiment lors d’une cérémonie officielle aux Invalides le 5 décembre 2011 en présence du CEMAT. Le musée du Matériel a besoin de vous ! Amis maintenanciers du Matériel et des autres Armes, vous savez mieux que quiconque que c’est à Bourges que bat le cœur de la maintenance. Vous y êtes tous passés pour vous former, vous y êtes tous revenus pour vous perfectionner. Le musée de l’Arme et de la maintenance y a tout naturellement trouvé sa place depuis sa création le 9 juin 2000 et depuis lors, s’efforce de mettre en valeur les techniques et les outils mis en œuvre par nos anciens, en opération comme dans les ateliers du socle. C’est ainsi qu’après avoir mis en valeur ses collections dans son bâtiment principal, le musée vient d’obtenir du commandement un bâtiment permettant de mettre en valeur les principaux matériels automobiles dédiés à la maintenance. L’association des amis du musée du Matériel (AAMM) vient en appui du conservateur et de ses collaborateurs pour soutenir son action et faire connaître le musée. A cet égard, pour toutes celles et ceux qui ont connu nos unités et établissements d’avant la réorganisation de 1999, l’association souhaite organiser à Bourges des expositions temporaires ciblées sur ces formations aujourd’hui disparues mais au passé souvent fort riche d’histoire. A cet égard, aux fins de mettre en valeur au mieux la formation objet de l’exposition, il sera fait appel aux unités de l’Arme mais aussi aux particuliers pour prêter des objets ou des documents. Je vous donne rendez-vous début juin dans le hall d’honneur des écoles militaires de Bourges pour la première exposition qui sera consacrée au 1er RMAT. Colonel Bernard TANGUY, président de l’AAMM BULLETIN D’ADHÉSION * à retourner à Association des Amis du Musée du Matériel – EMB - B.P. 50709 – 18016 BOURGES CEDEX Nom ……………………………………… Prénom ………………………………………………………… Ou raison sociale ……………………………………………………………………………………………… Adresse ………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………… Tél. : ……………………………………………………… Déclare adhérer à l’Association des Amis du Musée du Matériel Comme membre � Actif � Bienfaiteur � A vie Tarifs des cotisations annuelles – paiement joint ** • Membre actif : 10 � • Personne morale : 155 � tous les 10 ans • Membre bienfaiteur : 20 fois la cotisation annuelle de base tous les 10 ans • Membre à vie : 30 fois la cotisation annuelle de base � chèque postal � chèque bancaire * Ou de renouvellement d’adhésion en cas de changement de l’un des critères. ** Paiement à l’ordre de l’AAMM (Association des Amis du Musée du Matériel).