Candidose cutanée congénitale : à propos d`un cas

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Candidose cutanée congénitale : à propos d`un cas
Journal de pédiatrie et de puériculture (2012) 25, 271—274
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
CAS CLINIQUE
Candidose cutanée congénitale : à propos d’un cas
Congenital cutaneous candidiasis: A case report and review of the literature
S. Tizki ∗, M. Lehlimi , A. Habzi , S. Benomar
Service de soins intensifs et de néonatologie, hôpital d’enfants El Harrouchi, CHU Ibn Rochd,
rue El Faidouzi, Casablanca, Maroc
Reçu le 10 mars 2012 ; accepté le 4 juin 2012
MOTS CLÉS
Peau ;
Nouveau-né ;
Candidose
congénitale ;
Candida albicans
KEYWORDS
Skin;
Newborn;
Congenital
candidiasis;
Candida albicans
∗
Résumé L’infection congénitale à Candida est une maladie rare, ne survenant que dans 10 à
35 % des grossesses. L’atteinte peut être sous forme d’une candidose cutanée ou d’une forme
systémique engageant le pronostic vital. Cet article rapporte un cas d’atteinte candidosique
cutanée congénitale, et discute les caractéristiques cliniques et biologiques permettant de la
différencier des autres dermatoses néonatales. Il s’agit d’un nouveau-né à terme. L’anamnèse
infectieuse est positive. L’accouchement a eu lieu par césarienne pour un état fœtal non rassurant. À j2 de vie, le nouveau-né présente des lésions maculopapuleuses généralisées évoluant
vers des lésions vésiculopustuleuses ne respectant pas les paumes et les plantes, ainsi qu’un
décollement cutané dans un contexte fébrile. L’étude mycologique des lésions a réconforté la
suspicion clinique de candidose cutanée, en isolant de nombreuses colonies de Candida albicans. La candidose cutanée congénitale (CCC) est une infection rare, toutefois son diagnostic
et sa prise en charge doit être précoce pour éviter la dissémination systémique d’évolution
fatale.
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Summary Congenital Candida infection is a rare disease. Although Candida infection occurs
in 10—35% of pregnant women. The infection is generally limited to the skin, however, systemic
candidal infection can be fatal. This paper adds an additional case, and it discusses the clinical
and laboratory features of congenital cutaneous candidiasis that permit its differentiation from
other papular and vesicopustular dermatoses occurring during the first few days of life. A fullterm, male infant was born by cesarean section. Since the second days of his life, he presented
pustules overlying areas of confluent macular erythema on his trunk and extremities. The palms
and soles were also affected. The rest of the physical examination found a fever. Microscopic
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (S. Tizki).
0987-7983/$ — see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.jpp.2012.06.002
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S. Tizki et al.
examination of skin scrapings showed the presence of many yeasts and the culture permitted
the identification of a strain of Candida albicans. Precocity and extent of the cutaneous signs
attest a congenital cutaneous candidiasis. Congenital cutaneous candidiasis is a rare disease,
its diagnosis and treatment should be started early to prevent the systemic candidal infection.
© 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction
Les infections congénitales à Candida (ICC) sont rarement
rapportées dans la littérature [1]. Elles représentent moins
de 1 % des infections maternofœtales, elles peuvent également se voir en tant qu’infections nosocomiales [2].
Chez le nouveau-né à terme, cette infection est généralement limitée à la peau, tandis que chez les prématurés,
la forme systémique est plus redoutable et responsable
d’un taux de mortalité de 15 à 40 % [1]. La candidose
congénitale peut être due à une infection ascendante prénatale vaginale après la rupture des membranes amniotiques
ou en présence de corps étrangers avec des membranes
amniotiques intactes [3]. Elle se manifeste habituellement au cours de la première semaine de vie [1,4,5]. Cet
article relate une observation de candidose cutanée congénitale (CCC), et discute les caractéristiques cliniques et
biologiques qui permettent de la différencier des autres
dermatoses survenant pendant les premiers jours de la
vie.
Observation
Il s’agit d’un nouveau-né de sexe masculin, d’une mère
de 22 ans primigeste primipare et issu d’une grossesse
à terme. L’anamnèse infectieuse est positive faite d’une
rupture prématurée des membranes de quatre jours.
L’accouchement s’est déroulé par césarienne pour un
état fœtal non rassurant. L’apgar à la naissance est de
10/10 à la première et à la cinquième minute. Le poids
de naissance est de 3050 g. À j2 de vie, le nouveauné présente une éruption maculopapuleuse généralisée.
L’évolution est marquée par l’apparition de lésions vésiculopustuleuses avec des bulles par endroit (Fig. 1) et
un décollement cutané au niveau inguinal et axillaire
(Fig. 2) dans un contexte de fièvre chiffrée à 38 ◦ C, sans
muguet buccal, ni lésions périanales. Par ailleurs, l’examen
clinique est sans particularités notamment l’examen
pleuropulmonaire, neurologique et abdominal (pas hépatosplénomégalie). Le bilan biologique initial démontre
un syndrome inflammatoire (C-reactive protein [CRP] à
34 mg/L). L’hémogramme est normal (pas de thrombopénie). Le prélèvement mycologique des lésions cutanées
et du méconium a permis d’isoler de nombreuses colonies de Candida albicans/Candida dubliniensis avec un test
d’agglutination sur latex de Bichro-Dubli négatif concluant
à un C. albicans. L’hémoculture sur milieu Mycosis (BactecTM
IC/F) est stérile. Le diagnostic de la candidose cutanée
est ainsi retenu et un traitement antifongique local est
instauré à base de ciclopiroxolamine. Le bilan inflammatoire de contrôle réalisé après cinq jours de traitement
Figure 1.
sées.
Lésions vésiculopustuleuses disséminées et générali-
est normal (CRP à 14 mg/L) avec une régression complète
des lésions au bout de 15 jours. Chez la mère, le prélèvement vaginal a permis d’isoler des souches identiques de
C. albicans.
Figure 2. Lésions pustuleuses avec des bulles et décollement au
niveau de la région inguinale.
Candidose cutanée congénitale
Discussion
La CCC a été décrite par Sonnenschein et al. en 1960
[5]. Elle est rarement rapportée dans la littérature mais
sa fréquence est vraisemblablement sous-estimée [2,5,6].
La CCC est le résultat de la combinaison de facteurs
de risque tel que la candidose vaginale maternelle, la
rupture prématurée des membranes, et l’administration
d’antibiotiques [7]. D’autres facteurs favorisent la candidose congénitale tel qu’un corps étranger dans l’utérus ou
le col au cours de la grossesse, comme un dispositif intrautérin (DIU) ou des sutures faites à l’occasion d’un cerclage
cervical [1]. La contamination iatrogène a été également
décrite suite à une amniocentèse [8]. Ces facteurs prédisposent au développement de la CCC et provoquent ainsi
la naissance de prématurés de faible poids de naissance
[2].
Environ 30 % des femmes sont porteuse de Candida et
seules quelques infections ascendantes ont été notées [9].
Une CCC a été décrite chez un nouveau-né par césarienne
sans rupture prématurée des membranes [10], cela permet
d’évoquer le rôle de la transmission par voie hématogène.
Toutefois, le C. albicans ne franchit pas la barrière hématoplacentaire [5]. Il semble que plusieurs facteurs interfèrent
pour expliquer cette infection qui peut être fatale chez
certains nouveau-nés. Le statut immunitaire du nouveauné, surtout prématuré, joue un rôle primordial ; il existe
une immaturité immunitaire l’exposant ainsi au grand risque
d’infection systémique [2]. En effet, le risque de développer une infection systémique chez les prématurés nés avec
une CCC ayant un poids inférieur à 1000 g, est estimé à 67 %
avec un taux de décès de l’ordre de 40 % [11]. Chez les prématurés ayant un poids supérieur à 1000 g, les risques de
dissémination et de décès sont respectivement évalués à
10 et 8 % [11]. Une autre étude a montré que plus de 5 % des
grands prématurés développent une candidose systémique
avec fongémie et risque de localisation méningée, ostéoarticulaire ou hépatique [2]. Ainsi, les facteurs de risque de
passage systémique de l’infection à Candida incluent la
prématurité, le faible poids de naissance, les lésions cutanées à type de brûlures, la détresse respiratoire, ou les
signes biologiques d’infection. La présence d’un de ces facteurs expose à une mortalité entre 15 à 40 % et impose
le recours à un traitement antifongique par voie générale
[1,4,5]. Un autre facteur de risque significatif pour la candidémie chez les nouveau-nés est l’utilisation généralisée
des médicaments tels que des antibiotiques à large spectre
(les céphalosporines troisième génération et les carbapénèmes). On suppose que ces médicaments s’accumulent en
concentrations élevées dans la bile et modifient la flore
digestive. L’éradication des bactéries Gram-négatives et des
anaérobies facilite la prolifération et la dissémination des
organismes fongiques. D’autres classes de médicaments sont
incriminés tels que les antagonistes des récepteurs H2 et la
corticothérapie postnatale [12]. Chez les nouveau-nés d’un
poids inférieur à 1000 g, une relation entre l’alimentation
entérale et l’infection a été signalée. Pour les nouveau-nés
perfusés, 8,7 % développent une infection à Candida, par
rapport à 3,4 % de ceux recevant une alimentation entérale
[13]. Enfin, certains auteurs confirment que l’âge maternel,
le diabète, une infection bactérienne du tractus urinaire,
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une rupture prolongée de la poche des eaux, une antibiothérapie à large spectre et la corticothérapie ne paraissent
pas être des facteurs de risque pour le développement
d’une CCC [5]. Dans notre cas, la mère ne porte pas de
dispositif intra-utérin et l’examen mycologique du prélèvement vaginal est positif. L’infection fœtale serait due à
une chorioamniotite ascendante secondaire à une candidose
vaginale asymptomatique survenue au cours du travail. Si
la contamination cutanéomuqueuse du nouveau-né a lieu
in utero, une éruption pustuleuse disséminée peut apparaître dès la naissance ou dans les premières heures de vie,
évoluant vers la desquamation avec atteinte des paumes
et des plantes, comme témoigne notre observation. Si la
contamination se fait lors de l’accouchement (voie basse),
le tableau clinique peut être d’apparition retardée ou se
manifester par une atteinte du siège et de la muqueuse
buccale avec un muguet [2]. En générale, la CCC se présente comme une éruption généralisée détecté dans les
72 heures suivant la naissance. Parfois, le début de la symptomatologie peut être retardé jusqu’au sixième jour [6]. La
lésion initiale est constituée de maculopapules de quelques
millimètres, évoluant en quelques heures à quelques jours
vers des lésions vésiculopustuleuses à contenu laiteux de 2 à
4 mm de diamètre. La dessiccation, puis la desquamation
des vésicules en collerettes ou en lambeaux précèdent la
guérison survenant en une à deux semaines. Les bulles sont
rarement rapportés. L’atteinte des paumes et des plantes
qui est un élément constant dans la CCC permet de redresser le diagnostic [3—5,14]. L’atteinte unguéale qui peut se
voir secondairement ainsi que le muguet buccal sont rares.
Chez le grand prématuré, le tableau clinique de l’infection
cutanée candidosique peut être inhabituel : il se caractérise en effet par l’apparition tardive (deuxième semaine)
de lésions cutanées à type d’éléments croûteux et érosifs.
L’état général est le plus souvent conservé. Cependant,
une atteinte viscérale (alvéolite, abcès rénaux, méningoencéphalite, atteinte oculaire. . .) associée à une altération
de l’état général qui est souvent d’issu fatal peut compliquer
une CCC [6,15]. À l’étape clinique les diagnostics différentiels sont la listériose, l’impétigo, la varicelle, la syphilis,
l’épidermolyse, et l’érythème toxique du nouveau né [2].
Le diagnostic biologique de la CCC repose sur l’isolement du
Candida dans les différents prélèvements réalisés (squames
peau, sang, urines et selles). L’examen direct doit être
immédiatement réalisé ; il permet la mise en évidence de
filaments mycéliens par le test à l’hydroxide de potassium
[4]. Les cultures sur milieu Sabouraud permettent de déterminer, en 24 à 48 heures, l’espèce en cause et montrent des
colonies blanchâtres, crémeuses [2]. En cas de doute, une
biopsie cutanée peut être pratiquée [4]. L’identification de
C. albicans dans différents prélèvements tels que : le placenta, les annexes, le méconium, et le liquide amniotique,
peut constituer un argument d’infection anténatale. Cela
n’a pu être fait dans notre cas. Si ces prélèvements s’avèrent
positifs, ils témoignent de l’absorption par le fœtus du
liquide amniotique contaminé [6]. Une hyperleucocytose
supérieure à 50 000 par millimètre cube à prédominance
polynucléaires neutrophiles associée à une CRP sérique le
plus souvent normale est typique du tableau de candidose
systémique, une thrombopénie légèrement retardée peut
être associée [2].
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Une fois la forme systémique suspectée, le bilan doit
comporter une radiographie du thorax à la recherche
d’infiltrats bilatéraux interstitiels ou alvéolaires traduisant des micro-abcès diffus, une hémoculture, un examen
cytobactériologique des urines (ECBU), une culture du
liquide céphalorachidien (LCR) et un fond d’œil à la
recherche des nodules rétiniens blanchâtres ou jaunâtres
[4]. L’échographie paraît particulièrement intéressante pour
rechercher des abcès à localisation rénale, hépatique et cardiovasculaire. Le traitement repose sur l’administration des
antifongiques. Le pronostic est généralement favorable sous
traitement local (imidazolés : kétoconazole, éconazole) de
dix à 30 jours [2,5]. Cependant, un traitement préventif par
voie orale (fluconazole) de la candidose digestive est justifié en cas d’ingestion du liquide amniotique contaminé [5].
Une régression spontanée des lésions cutanées a même été
rapportée par certains auteurs [13]. Une surveillance régulière en milieu hospitalier est toutefois recommandée afin
de guetter l’évolution vers une forme systémique [4]. Dans
une étude de 31 cas de nouveau-nés présentant une candidose congénitale, 15 ont répondu à un traitement topique
seul, alors que les autres enfants à risque d’infection systémique ont nécessité un traitement par voie veineuse [5]. Il
a été démontré que le fluconazole était efficace avec une
toxicité moindre [16]. Il est préconisé même en première
intention chez les prématurés ayant un poids inférieur à
750 g avec risque d’émergence de mutants résistants [6].
La découverte d’une nouvelle famille d’antifongiques : les
échinocandines, avec actuellement, trois molécules disponibles, l’anidulafungine, la caspofungine et la micafungine
représente une avancée notable en matière d’efficacité et
de tolérance [4]. La prévention de la CCC repose sur la
conduite d’une anamnèse minutieuse recherchant les situations à risque et la réalisation de prélèvements vaginaux,
permettant ainsi une prise en charge précoce du nouveau né,
afin d’éviter le passage à une forme systémique de pronostic
défavorable.
Conclusion
La CCC est une entité rare chez le nouveau-né.
L’apparition d’une éruption vésiculopustuleuse touchant
les paumes et les plantes doit alerter le clinicien en particulier le pédiatre, afin de réaliser les prélèvements à visée
mycologique, et instaurer en urgence un traitement local
afin d’éviter l’évolution vers la forme systémique.
La prévention des candidoses cutanées congénitales se
base sur le dépistage précoce et le traitement adéquat des
vulvovaginite chez les femmes enceintes.
S. Tizki et al.
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
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