LES UNITÉS DU BOIS ÉNERGIE TROUVER UN
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LES UNITÉS DU BOIS ÉNERGIE TROUVER UN
p.1/3 MEMENTO AQUITAIN DU BOIS ÉNERGIE LES UNITÉS DU BOIS ÉNERGIE TROUVER UN LANGAGE COMMUN D’un côté des énergéticiens acheteurs d’énergie qui raisonnent en MWh1, de l’autre des forestiers vendeurs de bois qui comptent des m3 ou des stères. Pour réussir le dialogue, il faut comprendre le raisonnement de l’autre. Vérification de l’humidité des plaquettes (sonde thermique) siphem Gironde. Vérification de l’humidité des plaquettes (micro-onde et balance) CRPF Gironde. La montée en puissance de la demande de bois énergie amène de nouveaux intervenants pour qui le bois n’est qu’une source d’énergie. Qu’ils achètent du gaz ou du bois, les énergéticiens mesurent la consommation d’énergie en KWh. À PARTIR DU TAUX D’HUMIDITÉ DU BOIS Le point crucial, c’est l’humidité. Car le PCI n’est pas mesuré directement mais calculé selon des formules à partir du taux d’humidité du bois. Pour déterminer la valeur énergétique d’un lot de bois, il faut connaître sa masse (calculée en convertissant les volumes en masse) et son taux d’humidité sur brut. Cette évaluation énergétique est forcément imprécise car il est difficile d’anticiper le taux d’humidité au moment de l’utilisation du bois en chaudière. Les acteurs de la filière se font l’écho de cette problématique (cf. témoignage d’Arnaud Hiribarren. Fiche 12). On sait que la cogénération accepte du bois plus humide que les petites chaufferies car le process a besoin de vapeur d’eau pour faire tourner la turbine qui génère de l’électricité. Ce qui les intéresse, dans le cas d’une chaudière de cogénération aussi bien que dans les petites chaufferies ou réseaux de chaleur, c’est la valeur énergétique du bois mesurée généralement par le PCI. Le pouvoir calorifique inférieur est la valeur de l’énergie mesurée lorsque toute l’eau présente dans le combustible se retrouve à l’état de vapeur. RAPPELS • Plus le bois est sec, plus sa valeur énergétique est élevée. • La valeur énergétique d’une même quantité de bois augmente au fur et à mesure du séchage. • Le PCI varie peu en fonction de l’essence utilisée. • Les résineux ont un PCI sensiblement supérieur à celui des feuillus. Tout calcul économique doit tenir compte du niveau d’humidité des bois auquel sont définis les prix unitaires. Un prix à la tonne brute établi pour des bois frais sera plus élevé lorsque les bois auront séché. POUR EN SAVOIR PLUS… LES UNITÉS DU BOIS-ÉNERGIE http://www.crpfaquitaine.fr/docs/files/Bois-Energie/Synthese_6_Unites_du_BE_v_2013_10_16.pdf Fiche 6 1 - 1 mégawatheure correspond à 1 million de wattheures. p.2/3 MEMENTO AQUITAIN DU BOIS ÉNERGIE DAVID COSME Chargé bois énergie, direction technique et développement Alliance Forêts Bois «Trouver le système de rémunération le plus juste» COMMENT «COMPTER» EN BOIS ÉNERGIE ? • Pour produire de l’énergie, l’énergéticien consomme du fioul, du gaz ou du charbon et de plus en plus de bois. En sortie de process, il mesure la quantité d’énergie produite. L’industriel du bois qui fabrique de la pâte ou du panneau consomme du bois mais seule la fibre fera partie du produit final et pas l’eau contenue dans le bois. C’est la raison pour laquelle certaines unités de transformation raisonnent à la tonne anhydre, c’est à dire ramenée à 0° d’humidité. C’est la même chose pour le bois énergie, seulement la partie «matière» générera de l’énergie, la quantité d’eau contenue viendra dégrader son potentiel énergétique. EN PRATIQUE ? • La manière la plus simple, rapide et transparente, est de peser les camions lors de la livraison. Certains industriels du bois s’arrêtent là dans un souci de simplicité. L’énergéticien a une culture un peu différente, au plus près possible de l’énergie livrée, il est donc indispensable de mesurer le taux d’humidité pour pouvoir acheter de l’énergie. On mesure des tonnes et on les transforme en MWh en fonction du taux d’humidité du bois, en appliquant une formule. COMMENT MESURE-T-ON L’HUMIDITÉ ? • Il n’existe pas de système suffisamment fiable et rapide qui donne l’information d’humidité en instantané. La seule méthode normalisée aujourd’hui est le séchage à l’étuve d’un échantillon pendant 24 heures. Il faut donc attendre pour connaître le taux d’humidité. Normalement il faut conserver un échantillon miroir pour chaque chargement pour faire des mesures contradictoires. Sur le papier, le calcul en MWh est juste, mais sa mise en œuvre est complexe et chère. • ESSAIE-T-ON D’AMÉLIORER LE SYSTÈME ? • L’outil idéal permettrait de mesurer l’humidité en temps réel pour les différentes formes de bois énergie. Tout le monde travaille à rechercher une amélioration, à l’amont et à l’aval. On teste les technologies microondes, le proche infrarouge, les outils capacitifs (conductivité) sans résultats concluants pour le moment… mais il faut pouvoir mesurer des produits aussi divers que les plaquettes, les bois ronds, les souches, le broyat de palette… bord de route, à la sortie du broyeur, produit rendu… Aujourd’hui, le travail se fait surtout pour le vrac. Il existe notamment le programme national MOQAPRO1. Au niveau régional, la question a été approchée dans le programme BIORAFFINERIE. Nous travaillons actuellement avec des étudiants ENITA/ESB sur la technologie SPIR (infrarouge). Plaquettes stockées sur plateforme avant livraison (Lot et Garonne). COMMENT PRATIQUE-T-ON VIS-À-VIS DU PROPRIÉTAIRE? • La réception classique du bois rond se fait surtout au stère, en tenant compte des différentes contraintes. Dans certains cas ou d’autres matières, on attend la livraison des produits au client pour avoir un retour d’information sur la réception (à la tonne) et on revient vers le propriétaire. Ce qui suppose une relation de confiance. Le MWh est encore une unité trop récente pour le propriétaire qui préfère travailler sur des unités plus classiques, qu’il connaît. À QUOI CELA CORRESPOND-IL ? • Plus la matière est sèche, plus c’est intéressant en termes de valeur énergétique. Certains ont donc tendance à faire sécher le bois bord de route. Mais il faut tenir compte de l’immobilisation financière qui peut être importante. DES MESSAGES ? • La transaction se passe surtout entre celui qui mobilise le bois et celui qui l’achète, avec un contrat entre opérateur et acheteur. Il faut dire au sylviculteur, habitué à travailler avec des bois ronds, qu’il sera peut-être amené, dans un futur très proche, à traiter des matériaux dans un état différent : souches, rémanents, petits arbres entiers… L’énergie apporte une diversification dans les systèmes de production, l’exploitation se réinvente. La tonne est l’unité de réception la plus transparente mais aussi la moins appropriée pour la vente de bois énergie. Alors indexer les prix à la tonne en fonction de l’humidité ? Travailler à la tonne anhydre2 ou à la tonne brute? On travaille à répondre à ces questions. Fiche 6 1 - Méthodes et outils pour le suivi quantitatif et qualitatif de la production de production de plaquettes forestières, dans une chaîne d’approvisionnement de grande échelle. 2 - 1 tonne de bois sec = 5 MWh. p.3/3 MEMENTO AQUITAIN DU BOIS ÉNERGIE MICHEL CASTAN (COFOR 64) Président de l’association des communes forestières des Pyrénées-Atlantiques, Vice-président de l’association interrégionale Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon «On ne va pas mobiliser du bois à un prix de sous-produit» AVEC QUELLES UNITÉS RAISONNEZ-VOUS CETTE RENTABILITÉ ? • La question est : quel est le prix du MWh rendu chaudière, ensuite on remonte toute la chaîne, en chiffrant le coût de toutes les opérations, et on voit au bout ce qui resterait pour le propriétaire. À 18 ou 20 euros le MWh, en montagne, ce n’est pas la peine de bouger le petit doigt. Il faut quand même rester sérieux. Si ce calcul arrière se base sur 25 à 26 euros minimum le MWh, on arrivera à rémunérer le bois énergie, dans la mesure où dans l’arbre, il y a aussi du bois d’œuvre. Laboratoire INRA d’analyse de la granulometrie et d’humidité (INRA Cestas, Gironde). OÙ EN EST LA DEMANDE DE BOIS ÉNERGIE À DESTINATION DES CHAUDIÈRES UTILISANT DES PLAQUETTES FORESTIÈRES DANS VOTRE DÉPARTEMENT ? • En Pyrénées-Atlantiques, le bois énergie c’est d’abord le bois bûche. Il y a encore très peu de chaudières dédiées : la plus ancienne est installée au Centre de vacances des Aldudes. On en compte une autre à la fromagerie Agour, au centre d’accueil des Chalets d’Iraty. Une grosse chaudière démarre pour alimenter le grand Pau. Pour les chaudières à granulés, il en existe une dans un centre d’accueil à Mauléon et chez un ébéniste qui utilise tous ses déchets, à Espès Undurein. COMMENT FAIRE POUR AUGMENTER LA DEMANDE EN BOIS ÉNERGIE ? • Depuis la fin septembre, nous avons embauché un chargé de mission dédié aux communes forestières des Pyrénées-Atlantiques. Antoine Mignon Le Vaillant, un thermicien, visite les collectivités, présente des projets, prépare des notes d’opportunité. C’est important de pouvoir expliquer le fonctionnement des projets et d’en calculer la rentabilité. A-T-ON DES ÉLÉMENTS CHIFFRÉS ? • Pour la fourniture de plaquettes, on connaît le coût des chantiers : on avait réalisé des études d’approvisionnement avec phasage sur 4 QUE FAITES-VOUS DES CONTRAINTES PARTICULIÈRES AUX PYRÉNÉES-ATLANTIQUES ? • En montagne, le problème est clair : si on n’a pas une politique d’aide aux handicaps naturels, comme en agriculture, beaucoup de bois n’est pas à compter comme de la ressource mobilisable. On ne va pas mobiliser du bois à un prix de sous-produit, comme les prix annoncés par certains industriels le laissent supposer. Nous avons connu le même problème avec la papeterie. Il a été résolu par la contractualisation et le regroupement. Cela a permis d’améliorer le revenu du propriétaire de 5 à 6 euros par tonne. COMMENT ÊTRE PRÊT À APPROVISIONNER LA DEMANDE ? • Dans un département où la montagne représente 70% du territoire pour la forêt publique, on a un gros besoin d’animation de la forêt privée. Du côté des communes forestières, notre animateur doit nous remettre des notes d’opportunité dès cette fin d’année. Les projets sont des projets d’animation locale de territoires de dimension pertinente, un rayon de 30 km, jusqu’à un maximum de 50 dans certains cas. Le cas des Chalets d’Iraty est exemplaire d’un circuit extra-court. Souvent la clé d’entrée, c’est la communauté de communes, qui associe fréquemment des communes forestières et d’autres pas, potentiellement consommatrices. Mais on ne néglige pas les établissements privés telles les maisons de retraite ou les sites industriels de dimension moyenne. Fiche 6 CRPF AQUITAINE 2015. CRÉDIT PHOTO : CRPF AQUITAINE. territoires et une étude de plateforme bois énergie pour approvisionner 1600 à 2000 tonnes/an. Cofor a également essayé de lancer un projet de grande plateforme où convergeraient les bois de la montagne basque ; c’est un projet que je porte depuis plus de 3 ans et auquel nous avions associé la forêt privée.