Revue de Presse mars 2010 - Fondation Médéric Alzheimer
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Revue de Presse mars 2010 - Fondation Médéric Alzheimer
Revue de presse nationale et internationale Mars 2010 Du 1er au 24 mars 2010 Sommaire Place au vécu p2 Recherche sur la maladie – Diagnostic p5 Recherche sur la maladie – Thérapeutiques p 13 Acteurs – Les Personnes malades p 25 Acteurs – Les Aidants / Les Familles p 30 Acteurs – Les Professionnels p 35 Repères – Politiques p 38 Repères - Initiatives p 56 Faits et chiffres p 60 Représentations de la maladie p 60 Fondation Médéric Alzheimer 1/67 Revue de Presse mars 2010 Place au vécu Echec : les essais de phase III, c’est-à-dire sur l’homme, de la molécule Dimebon (latrepidine) sont abandonnés. Les laboratoires Pfizer et Medivation, qui menaient cette étude sur un panel de six cents personnes, ont reconnu que leur molécule n’était pas plus efficace qu’un placebo pour améliorer les capacités cognitives. L’association Alzheimer des Etats Unis indique que le revers est sérieux : le Dimebon était la molécule qui avait atteint le stade le plus avancé avant un éventuel enregistrement. Le président de son Conseil d’orientation scientifique reconnaît que la perspective d’une mise sur le marché d’un nouveau traitement s’éloigne considérablement (www.alz.org, Associated Press, www.google.com, 3 mars). Trois semaines plus tôt, la Food and Drug Administration américaine avait épinglé deux spots télévisés qui vantaient les résultats de l’Aricept (donépézil, des laboratoires Eisai et Pfizer) en montrant des personnes malades interagir avec leur famille, se déplacer rapidement, faire du jardinage et nourrir des animaux : « présentation trompeuse (misleading) », qui « exagère (overstates) l’efficacité du médicament, impliquant un bénéfice plus élevé que celui étayé par des preuves concluantes (substantial evidence) » (www.reutershealth.com, 19 février). Notre vieil ami Richard Taylor, lui même atteint de la maladie d’Alzheimer, dont nous retrouvons si souvent le blog dans cette revue de presse, ne cache pas son désappointement : « Lorsque le Dimebon est arrivé, on a prétendu qu’il pourrait au pire arrêter la progression de la maladie et, au mieux, inverser les modifications cérébrales causant la démence. Maintenant ce médicament peut retourner sur les étagères des pharmacies en Russie où il est utilisé comme antihistaminique ». Et le désarroi, pour la première fois, l’emporte chez cet homme si lucide et si courageux: « depuis plus de trois ans, j’ai arrêté d’espérer que demain serait le jour où l’on pourrait me « guérir », et que le surlendemain serait le jour où l’on pourrait « ralentir la progression des symptômes » (Ageless Design, 4 mars). A l’expression de ce désespoir que pouvons nous répondre aujourd’hui ? Que, même si les perspectives de molécule miracle s’éloignent encore, il n’en reste pas moins que, grâce aux approches non médicamenteuses, la qualité de vie des personnes malades s’améliore. Un mot à la mode (et pas tout à fait conforme aux canons de l’Académie) fait son apparition dans les articles sur la maladie d’Alzheimer : le vécu. Le vécu des personnes malades a fait irruption, le 16 mars dernier, sur France 2, à une heure de très grande écoute : le magazine Prise directe, consacré aux Enigmes de la mémoire, a donné la parole à Fabienne Piel, quarante quatre ans, mère d’une famille nombreuse, atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis sept ans. Son appartement est rempli de Post-it pour ne pas oublier les gestes quotidiens. Elle gagne du temps sur l’oubli en voyageant avec son mari, pour tenter de réunir le plus de souvenirs heureux avant le grand trou noir de l’amnésie (www.francesoir.fr, www.telenews.org, 16 mars). « Je suis normal et conscient de ma maladie, dit Jean. Je surveille ce que je fais et donc je veux continuer comme ça. Je veux rester comme avant». «C’est un choc les premières fois qu’on ne sait plus faire quelque chose : les lacets qu’on n’arrive plus à attacher, les boutons… », raconte Pierre. Et Elisabeth : « C’est terrible de ne pas retrouver le chemin des toilettes dans sa propre maison…» La Fondation Roi Baudouin (Belgique) publie ainsi une série de témoignages vécus et conclut : « Notre manière de faire à leur place plutôt que de faire avec eux, de les considérer systématiquement comme incapables d’effectuer telle ou telle chose, va les convaincre qu’ils en sont bel et bien incapables… et freiner toute envie de s’y lancer » (www.kbs-frb.be, 34 février ; Fondation Roi Baudouin, Rondia K et Charlot Fondation Médéric Alzheimer 2/67 Revue de Presse mars 2010 V, Un autre regard sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, février 2010). Pour les médecins, pour les personnels soignants, mettre au premier plan ce vécu, c’est d’abord regarder la personne malade comme un individu unique, complexe, appartenant par toutes ses fibres à la société des vivants. Dans une consultation mémoire, par exemple, le rôle du neuro-psychologue ne se limite pas à la réalisation de tests psychométriques : le consultant doit être « considéré dans sa globalité psychique, et pas seulement sous l’aspect cognitif ; il faut apporter une attention particulière au sens de la plainte, à l’état psycho-affectif, au contexte social et familial du patient ». « Après l’annonce du diagnostic, et tout au long de la maladie, la personne malade peut être reçue soit individuellement, soit en présence de l’aidant. Il est important de consacrer du temps au recueil de la parole du patient qui a souvent l’impression que des décisions sont prises sans son avis et que sa parole n’a plus de valeur » (La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer, mars 2010). Selon une étude du centre de droit et d’éthique médicale de l’Université catholique de Louvain (Belgique), les infirmières, elles, le savent bien, qui développent une image globale (holistic picture) de leurs patients, sur laquelle s’appuie leur vision des « bons soins ». Lorsqu’elles doivent prendre une décision, elles jouent le rôle de messagères et de communicatrices de la conduite à tenir : elles jugent ainsi les décisions des médecins à l’aune de leur propre vision ; si cela concorde, elles appliquent ce qui leur est demandé ; sinon, elles résistent plus ou moins ouvertement (Int J Nurs Stud, 24 février). L’apparition en France, depuis 2006, du « gestionnaire de cas », inspiré du case manager à l’anglo-saxonne, représente une véritable avancée dans cette prise de conscience du malade comme « personne globale ». A Paris, par exemple, la Maison pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer MAIA 75-20 regroupe cinq structures qui emploient cinq gestionnaires de cas de profils différents : assistante sociale, ergothérapeute, psychologue, conseiller en économie sociale, infirmière. Ils accompagnent trente-trois personnes malades, en vue d’élaborer, en accord avec elles et les professionnels partenaires, un plan de service individualisé (Direction(s), mars 2010). On s’est trop longtemps contenté d’identifier la personne malade à sa maladie, c’est-à-dire d’oublier qu’elle reste, d’une certaine façon, compétente et capable de mobiliser ses ressources restantes. Une personne atteinte de troubles cognitifs conserve ses facultés d’émotion, de sensation, d’invention. C’est pourquoi les activités ludiques, festives, favorisant le maintien d’une vie sociale et affective, sont importantes pour son bien être : le véritable indicateur du succès sera toujours le sourire, le rire retrouvé sur son visage. De plus en plus d’accueils de jour offrent aujourd’hui de telles activités : musicothérapie, art-thérapie, multimédia, jeux de société, goûters, anniversaires, repas à thèmes, promenades, week-ends, etc (La Lettre de l’Observatoire, op.cit., Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile, mars 2010). Le souci thérapeutique n’est jamais absent, bien au contraire. Une étude du laboratoire de neuropsychologie et cognition auditive de l’Université de LilleVilleneuve d’Ascq, en partenariat avec l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et une Unité INSERM de Caen, montre que les performances de la mémoire sont relativement préservées en matière musicale, malgré des troubles sévères des capacités verbales. La relation entre mémoire musicale er émotion permet donc d’envisager de nouvelles stratégies en réhabilitation cognitive (Ann NY Acad Sci, Samson S et al, The Neurosciences and Music III, Disorders ans Plasticity, 2009). Le vécu des aidants familiaux est longtemps resté dans l’ombre : après tout, pensait-on, cela s’est toujours fait comme cela, ils ne font que leur devoir. Peu à peu Fondation Médéric Alzheimer 3/67 Revue de Presse mars 2010 cependant s’est dégagée l’idée que leur souffrance (car il s’agit bien de souffrance) se répercutait sur l’état de la personne malade ; que leur binôme était – psychologiquement, mais aussi cliniquement - indissociable. Ceux qui aident ont trop souvent la sensation de ne jamais en faire assez. Le service de psychologie de l’Université Roi Juan Carlos, à Madrid, a mesuré le sentiment de culpabilité de deux cent quatre-vingt-huit aidants à l’aide du Caregiver Guilt Questionnaire. Cinq facteurs de culpabilité sur vingt-deux, tous facteurs de stress, expliquent 59% de la variance observée : la culpabilité de mal faire quelque chose, de ne pas se manifester suffisamment en tant qu’aidants, de se négliger, de négliger d’autres membres de la famille, d’avoir des sentiments négatifs envers d’autres personnes (Int Psychogeriatr, Losada et al, 22 février). La Fondation Médéric Alzheimer, en collaboration avec Catherine Ollivet, présidente de France Alzheimer 93, a de son côté interviewé neuf aidants familiaux. Pour tous, la survenue de la maladie bouscule l’équilibre familial. Mais chacun s’estime la seule personne légitime pour venir en aide au proche malade : « On ne se pose pas la question si on peut ou pas aider son mari, on le fait naturellement ». Faire appel à des professionnels, à des « inconnus », apparaît dès lors comme un choix difficile à faire. La participation à des ateliers, notamment des groupes de parole centrés sur leur vécu, est perçue comme une thérapie pour faire face à la douleur. Le recours à l’accueil de jour offre un « temps pour soi », qui permet de « souffler », de « prendre quelques heures de répit » (La Lettre de l’Observatoire, op.cit., mars 2010). De plus en plus, du reste, les besoins des personnes malades et ceux de leurs aidants sont évalués conjointement, les premiers à l’aide de l’échelle CANE (Camberwell Assessment of Needs for the Elderly), les seconds avec l’échelle CNA-D (Carers’ Needs Assessment for Dementia) : besoin d’information, de soutien relatif aux symptômes, de contact social, de suivi de la santé, de sécurité. En identifiant les besoins non satisfaits, il est possible, selon les chercheurs de l’Université Radboud de Nimègue (Pays Bas), d’améliorer significativement la qualité de vie des uns et des autres (Aging Ment Health, Scholzel-Dorenbos CJ, janvier 2010). C’est ce qu’a clairement démontré le docteur Amit Dias, du service de médecine préventive et sociale du Collège médical de Goa (Inde), qui a reçu le prix mondial de la meilleure intervention psychosociale fondée sur des preuves scientifiques, décerné conjointement par Alzheimer’s Disease International et la Fondation Médéric Alzheimer. Ce chercheur indien a mené un essai contrôlé et randomisé auprès de quatre-vingt une familles d’aidants vivant à domicile. L’intervention consistait en un soutien psychosocial à domicile de l’aidant (informations sur la démence, conseils pour la gestion du comportement de la personne malade, évaluation psychiatrique de l’aidant) apporté par une équipe de conseillers pour les soins à domicile. Elle a conduit à une amélioration significative de la santé mentale des aidants et des troubles du comportement chez la personne malade (www.agevillagepro.com, www.silverinnings.com, 15 mars 2010 ; PLoS One, Dias A et al, 4 juin 2008, consultable gratuitement sur www.plosone.org,). Il reste une immense gerbe de témoignages étrangement absents (ou presque) des médias en cette heure où le « vécu » semble prendre la première place : qui nous dira le poids financier, souvent insupportable, que représente pour une famille la dépendance de l’un des siens ? Le débat public continue à faire rage : qui doit payer ? Le gouvernement promet des Etats généraux de la dépendance en octobre. Et l’engagement d’une réforme aussitôt après celle des retraites, c’est-àdire à l’automne (Les Echos, 11 mars). Gageons que les médias trouveront alors d’innombrables voix pour nous parler aussi de cette souffrance-là… Jacques Frémontier Journaliste bénévole Fondation Médéric Alzheimer 4/67 Revue de Presse mars 2010 Revue de presse mars 2010 (articles reçus du 20 février au 23 mars 2010) RECHERCHE SUR LA MALADIE – Diagnostic Presse nationale Qualité de vie : validation de l’instrument spécifique DQoL en français L’instrument de mesure de la qualité de vie Dementia Quality of Life (DQoL) a été validé au plan psychométrique en langue française, auprès de cent neuf personnes âgées atteintes de démence légère à modérée. Cette étude a été financée par le ministère de la Santé (PHRC 2004), la Fondation Médéric Alzheimer et l’INSERM (action thématique concertée). La Revue de Gériatrie. Schwebel G, Dramé M, Jolly D, Boyer F, Morrone I, Di Pollina L, Aquino JP, Pfitzenmeyer P, Rouaud O, George MY, Ankri J, Blanchard F, Novella JL. Validation of the Dementia Quality of Life Instrument (DQoL) in French. Février 2010. L’autonomie en France (1) L’enquête Handicap-Santé en ménages ordinaires (HSM 2008), réalisée par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et l’INSEE en 2008 auprès de vingt-huit mille cinq cents personnes, a étudié le degré d’autonomie des adultes et des personnes âgées vivant à domicile. La précédente enquête (HID-Handicaps, incapacités, dépendance) datait de 1999. La nouvelle étude se fonde sur l’approche mettant en relation les limitations fonctionnelles et les restrictions d’activité dans le but de repérer les contours des situations de dépendance, définie au sens large. Les limitations fonctionnelles traduisent la capacité (totale, partielle, voire l’incapacité) à accomplir un certain nombre d’actes faisant appel à des fonctions physiques (marcher, monter/descendre un escalier, lever le bras, porter un sac, se baisser/s’agenouiller, se servir de ses mains et doigts, être incontinent, voir, entendre) ou cognitives (orientation temporelle, mémoire, compréhension, concentration, apprentissage). Lorsque la personne dit ne pas pouvoir « du tout » réaliser une activité physique, la limitation est qualifiée d’ « absolue » et lorsqu’elle rencontre « souvent » des difficultés cognitives, la limitation est dite « grave ». Les restrictions d’activité sont évaluées dans plusieurs domaines de la vie courante, afin de mesurer l’autonomie totale, partielle ou l’impossibilité à réaliser seul au quotidien des activités dites « essentielles » (ADLactivities of daily life), telles que manger/boire, se servir des toilettes, se laver, s’habiller/se déshabiller, se coucher, s’asseoir, couper sa nourriture) et des activités dites « instrumentales » (IADL-instrumental activities of daily life », telles que faire les courses, préparer un repas, faire le ménage, prendre les médicaments, sortir du logement, utiliser un moyen de transport. Les restrictions sont considérées comme « absolues » lorsque la personne ne peut pas du tout les réaliser. Les limitations fonctionnelles et les restrictions d’activités couvrent un large éventail de difficultés, liées les unes aux autres. DREES. Etudes et résultats. Dos Santos S et Makdessi Y. Une approche de l’autonomie chez les adultes et les personnes âgées. Février 2010. Actualités sociales hebdomadaires, 5 mars 2010. L’autonomie en France (2) L’analyse multifactorielle des correspondances multiples distingue quatre groupes de personnes selon leur degré d’autonomie dans la vie de tous les jours. Les personnes « autonomes » ne rencontrent généralement aucune difficulté dans la vie quotidienne et lorsqu’elles existent, ces difficultés sont peu marquées et plutôt Fondation Médéric Alzheimer 5/67 Revue de Presse mars 2010 isolées, sans conséquence déterminante sur l’autonomie. Les personnes en situation d’ « autonomie modérée » présentent des difficultés motrices (marcher, porter des charges ou se baisser/s’agenouiller), cognitives (problèmes de mémoire, liés aux nouveaux apprentissages et de comportement), ainsi que des difficultés pour réaliser certaines tâches de la vie courante (courses, ménage, démarches administratives). En revanche, elles ne rencontrent quasiment aucune restriction absolue dans les activités essentielles du quotidien. Les personnes « dépendantes » présentent les mêmes limitations que les personnes « modérément autonomes », mais avec une fréquence nettement plus élevée. Elles déclarent aussi des problèmes d’incontinence et rencontrent quelques difficultés sur des activités essentielles de la vie courante, comme se laver ou s’habiller. Les personnes « fortement dépendantes » présentent des difficultés majeures dans tous les domaines : limitations physiques et cognitives, difficultés fréquentes à réaliser des actes de la vie courante. DREES. Etudes et résultats. Dos Santos S et Makdessi Y. Une approche de l’autonomie chez les adultes et les personnes âgées. Février 2010. L’autonomie en France (3) Aux âges élevés, les situations de forte dépendance conjuguent toujours limitations physiques absolues et troubles cognitifs graves, empêchant de résoudre des problèmes de la vie quotidienne. Entre soixante et soixante-dix-neuf ans, 83% des personnes (8.5 millions d’individus) sont relativement autonomes, 13.7% (1.4 million) modérément autonomes, 2,7% (deux cent soixante-treize mille personnes) sont dépendantes et 0.6 % (soixante-et-un mille personnes) fortement dépendantes. Les difficultés cognitives graves touchent 7% des personnes autonomes, 23% des personnes modérément autonomes, 60% des personnes dépendantes et 80% des personnes fortement dépendantes. A partir de quatre-vingts ans, six personnes sur dix (59.4%, 1.5 million de personnes) sont encore relativement autonomes, 26.8% (six cent soixante-et-un mille personnes) modérément autonomes, 11.2% (deux cent soixante dix-sept mille personnes) sont dépendantes et 2.5% (soixante-deux mille personnes) fortement dépendantes. Au-dessus de l’âge de quatre-vingts ans, les difficultés cognitives graves concernent 10% des personnes relativement autonomes, 29% des personnes modérément autonomes, 80% des personnes dépendantes et 91% des personnes fortement dépendantes. DREES. Etudes et résultats. Dos Santos S et Makdessi Y. Une approche de l’autonomie chez les adultes et les personnes âgées. Février 2010. Test sanguin Alors que l’année 2009 s’était soldée par une perte nette de 7.7 millions d’euros, la société de biotechnologie ExonHit Therapeutics a annoncé que sa trésorerie lui permettra de réaliser en 2010 l’acquisition d’une société américaine de diagnostic moléculaire et de préparer le lancement du test sanguin AclarusDx sur le marché du diagnostic in vitro de la maladie d’Alzheimer pour le premier trimestre 2011. Les premières discussions sont déjà engagées aux Etats-Unis avec la Food and Drug Administration. Fr.reuters.com, 10 mars 2010. Banque de tissus L’Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) et douze autres CHU ont signé le 4 février 2010 une convention de partenariat scientifique avec le Groupement pour la gestion de collections de tissus constitués à des fins de recherche neurologique (GIE Neuro-CEB). Il s’agit de mettre en place une banque de cerveaux en développant le recueil, le stockage et l’utilisation du matériel biologique constitué de cerveaux Fondation Médéric Alzheimer 6/67 Revue de Presse mars 2010 humains prélevés lors d’autopsies scientifiques. Le GIE composé de France Alzheimer, France Parkinson, l’Association de recherche sur la sclérose en plaque (ARSEP) et de Comprendre les Syndromes Cérébelleux (CSC), est implanté à l’hôpital de La Pitié-Salpétrière. biomedecine.blogspot.com, mars 2010. Unité de prévention, de suivi et d’analyse du vieillissement Le CHU de Limoges a mis en place une unité de prévention, de suivi et d’analyse du vieillissement (UPSAV), afin de prévenir la rupture globale de l’autonomie de la personne et à évaluer l’impact sanitaire, social et économique des mesures de prévention. Sur simple appel de la personne âgée ou de son entourage, un gériatre et un infirmier coordonnateur viennent au domicile pour faire le point avec le médecin traitant sur la santé et l’environnement de vie de la personne, pour établir un bilan d’autonomie et définir les actions à conduire. www.agevillagepro.com, 25 mars 2010. Essais de prévention de la maladie d’Alzheimer Les mécanismes physiopathologiques de la maladie d’Alzheimer sont actifs bien avant l’apparition des symptômes cliniques. Les processus de compensation assurent un maintien des réserves cognitives qui retarderaient l’apparition des symptômes. Ainsi la maladie d’Alzheimer évoluerait en trois phases : une phase asymptomatique, une phase pré-démentielle (déclin cognitif modéré) et une phase démentielle. Un retard d’un an de l’entrée en phase clinique diminuerait la prévalence de 25% et un retard de cinq ans diminuerait la prévalence de 50% dans la population après cinquante ans d’application de la prévention. Une diminution de 10% de la prévalence correspondrait à une diminution de deux cent dix mille patients sur un an et une économie de dix milliards de dollars US. Les facteurs de risque sont vasculaires ou rattachés au mode de vie (activité physique, alimentation, activités cognitives…). Les études randomisées nécessaires pour démontrer l’efficacité des interventions ciblant ces facteurs en prévention primaire, posent cependant des questions sur le plan méthodologique (population cible ? Critères de jugement ?). Les personnes âgées exprimant une plainte de la mémoire à leur médecin traitant et les personnes âgées fragiles sont deux populations à cibler dans les essais de prévention. En effet, les personnes exprimant une plainte de la mémoire présentent également des symptômes dépressifs, des performances plus faibles aux tests de la mémoire ainsi qu’aux tests d’évaluation des fonctions exécutives. Les personnes âgées fragiles c’est-à-dire incapables de résister à des agressions telles que des perturbations du milieu environnant, des blessures ou des maladies aiguës, ont un risque plus élevé de déclin cognitif et de maladie d’Alzheimer. La vitesse de marche est le marqueur de fragilité le plus pertinent chez les sujets âgés. Par ailleurs, concernant le déclin cognitif, la recherche de critères de substitution est nécessaire pour la réalisation des futurs essais de prévention. En effet, les études sur la prévention visant la diminution de l’incidence de la maladie d’Alzheimer se sont heurtées aux difficultés techniques liées au suivi de milliers de sujets pendant plusieurs années. L’utilisation de critères de substitution cliniques ou para-cliniques permettrait de réduire de manière significative le nombre de sujets nécessaire et la durée du suivi. La Lettre mensuelle de l’année gérontologique. Gillette S. Essai de prévention de la maladie d’Alzheimer : quelle(s) population(s) cibler ? Quel critère de jugement retenir ? Comment affiner notre connaissance des sujets à risque ? Février 2010. L’annonce du diagnostic : recommandations Dans le cadre de la mesure 8 du plan Alzheimer 2008-2012, la Haute autorité de santé (HAS) publie des recommandations illustrées concernant l’accompagnement du Fondation Médéric Alzheimer 7/67 Revue de Presse mars 2010 diagnostic de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, préconisant une démarche en deux temps : l’annonce du diagnostic par le médecin spécialiste qui l’a établi, puis l’accompagnement du diagnostic par le médecin traitant du patient. L’enjeu est d’optimiser la prise en charge. Pour Michel Laurence, responsable du service des bonnes pratiques professionnelles à la HAS, « le patient atteint d’une maladie d’Alzheimer doit être le premier informé de son diagnostic. Le moment de l’annonce dépend de la situation clinique et du contexte personnel. Il peut ensuite, avec l’accord du patient, être communiqué à la personne, ou aux personnes, de son choix ». C’est un point essentiel, selon Michel Laurence : « un nombre croissant de patients vont être diagnostiqués de plus en plus jeunes dans les années à venir. Ils n’auront pas forcément envie de partager le diagnostic avec leurs proches. Néanmoins, se savoir atteint de la maladie d’Alzheimer est essentiel pour prévoir la suite et réfléchir à sa vie future. L’annonce du diagnostic doit également être faite au patient au stade avancé de la maladie, même lorsqu’il est difficile de juger de ses réelles capacités de compréhension. Dans tous les cas, l’annonce revient au médecin spécialiste qui a établi le diagnostic, à l’occasion d’une consultation spécifique. Le médecin traitant doit ensuite être prévenu très rapidement de l’annonce, avant qu’il ne revoie le patient et ne reçoive le compte rendu de la consultation. Le médecin traitant s’assure de la bonne compréhension de la part du patient, de l’annonce qui lui a été faite. C’est un rôle primordial dans l’accompagnement du diagnostic. Le médecin peut reformuler les choses, expliquer et répondre aux questions. Il lui revient aussi, en collaboration avec le médecin spécialiste qui a établi le diagnostic, de présenter et de mettre en place le plan de soins et d’aides qui doit accompagner l’annonce. Ce plan peut comprendre, en fonction du stade de la maladie, une prise en charge thérapeutique, médicamenteuse ou non, d’éventuelles mesures juridiques, ainsi qu’une prise en charge médico-socio-psychologique du patient, mais aussi des aidants, dont il faut s’efforcer d’éviter l’épuisement ». www.has-sante.fr, février 2010. Presse internationale Vieillissement et démence en Europe Sally-Marie Bamford, chercheur à l’International Longevity Center (ILC) du Royaume-Uni, une organisation à but non-lucratif, publie, avec le soutien des laboratoires Pfizer, une synthèse des chiffres-clés concernant le vieillissement de la population, la santé mentale, la démence en Europe, ainsi que les résultats d’enquêtes de perception sur ces thèmes. Les données chiffrées sont issues pour une large part du rapport 2009 sur le vieillissement de la Commission européenne et des travaux du groupe expert EuroCoDe (European Collaboration on Dementia, projet d’Alzheimer Europe financé par la Commission européenne dans son programme d’action communautaire dans le champ de la santé publique (2003-2008), et dont la coordination a été co-financée par la Fondation Médéric Alzheimer. www.ilcuk.org.uk, International Longevity Centre. Bamford SM. A problem shared is a problem halved ? Février 2010. European Economy. European Commission and the Economic Policy Committee. Ageing Report 2009. Alzheimer Europe, Dementia Yearbook 2008. Génomique : où en est-on ? Le service d’épidémiologie de l’Université Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas) passe en revue les connaissances de l’exploration des gènes impliqués dans la maladie d’Alzheimer. Trois gènes dits « hautement pénétrants » (plus fréquemment manifestés par les individus porteurs), codant pour le peptide amyloïde Abeta, la préséniline 1, impliquée dans le développement et la survie des neurones et la préséniline 2, qui dégrade le précurseur de la protéine amyloïde, expliquent une Fondation Médéric Alzheimer 8/67 Revue de Presse mars 2010 faible part des cas de maladie d’Alzheimer à transmission héréditaire selon les lois de Mendel. De très nombreux autres gènes ont été analysés dans le cadre d’une association non mendélienne, mais le seul gène retrouvé de façon répétée et cohérente est le gène APOE, codant pour l’apolipoprotéine E, une protéine intervenant dans le transport du cholestérol. Aujourd’hui, les possibilités de prévention, détection précoce et traitement de la maladie sont limitées. Un test génétique prédictif et diagnostic n’existe que dans les formes à transmission mendélienne de la maladie d’Alzheimer. Le test génotypique utilisant APOE n’est pas considéré comme cliniquement utile. Mais la prise en charge clinique de la maladie pourrait bénéficier progressivement de l’accélération des découvertes génétiques et de la « recherche translationnelle » permettant de passer de la découverte d’un gène à une application clinique. La plupart des applications de la recherche sur le génome humain (ensemble des gènes de l’organisme) n’en sont encore qu’à leurs balbutiements dans le domaine de la maladie d’Alzheimer. J Alzheimers Dis. Mihaescu R. Translational Research in Genomics of Alzheimer's Disease: A Review of Current Practice and Future Perspectives. 24 février 2010. Identification de la personne : réseaux neuroanatomiques Comment le cerveau reconnaît-il une personne ? Des psychologues, psychiatres et neurologues américains, spécialistes en neuro-imagerie cognitive fonctionnelle, ont mené une étude multicentrique portant sur dix-sept personnes sans troubles cognitifs pour identifier les réseaux neuronaux impliqués dans la reconnaissance des noms et des visages de personnages célèbres. Les aires cérébrales activées sont distinctes pour les visages et les noms, dans des zones associées aux processus présémantiques ; la connaissance biographique et les caractéristiques socio-affectives dépendent de zones superposées. L’activation du caractère « célèbre » se fait dans un réseau étendu de l’hémisphère gauche, avec une activité bilatérale observée dans l’hippocampe, le cortex cingulé postérieur et le gyrus temporal médian. Brain and Cognition. Nielson KA et al. Common neural systems associated with the recognition of famous faces and names: An event-related fMRI study. Avril 2010. Plaque amyloïde: un signe ou une cause ? Pour Bengt Winblad, professeur de neurologie à l’Université Karolinska de Stockholm (Suède), si l’hypothèse de la cascade amyloïde domine encore les stratégies de développement de médicaments pour la maladie d’Alzheimer, on ne sait pas encore de manière claire si le peptide amyloïde Abeta est davantage pathognomonique (signe spécifique d'une maladie, qui permet de la reconnaître) que pathologique (relatif aux causes de la maladie). Le rôle thérapeutique de l’élimination de la plaque amyloïde reste aussi obscur. Pour identifier de nouveaux médicaments pouvant modifier la progression de la maladie, il faut comprendre les mécanismes de la neurodégénérescence dans la maladie d’Alzheimer. Une combinaison de plusieurs médicaments pourrait être plus efficace pour arrêter la progression de la maladie d’Alzheimer. Il faut auparavant résoudre des problèmes méthodologiques dans les essais cliniques, notamment en utilisant des critères de diagnostic standardisés capables d’identifier des groupes homogènes de personnes malades. 25th International. Conference of Alzheimer’s Disease International (ADI). Winblad B. Ongoing clinical trials in Alzheimer disease. Abstract PL2. Mars 2010. Protéine amyloïde : un rôle anti-infectieux ? A quoi sert la protéine amyloïde en temps normal (hors pathologie de type Alzheimer)? Pourquoi a-t-elle été conservée au cours de l’évolution ? Rudolph Tanzi, professeur de neurologie et directeur du service de génétique et du vieillissement au Massachusetts General Hospital de Harvard (Boston, Etats-Unis) et son collègue RD Moir, ont fait une découverte inattendue en examinant la séquence de gènes Fondation Médéric Alzheimer 9/67 Revue de Presse mars 2010 associés à la maladie d’Alzheimer. Il existait une homologie de séquence entre le peptide Abeta et la protéine LL-37, impliquée dans l’immunité innée, et qui protège des infections cérébrales chez les rongeurs. Chez l’homme, les personnes déficientes en LL-37 ont un risque aggravé d’infections et présentent davantage de plaques d’athérosclérose dans leurs vaisseaux sanguins. La protéine LL-37 et le peptide amyloïde ont non seulement des structures similaires, mais ont également tendance à s’agréger en petits amas durs. LL-37 a une activité bactéricide sur douze espèces de Listeria, Staphylococcus et Pseudomonas. Le peptide abeta tue huit de des ces douze espèces. Les chercheurs ont ensuite testé l’activité microbienne de coupes de cerveau au niveau de l’hippocampe de personnes décédées ou non de la maladie d’Alzheimer, et ont observé que les tissus de personnes malades ont une activité microbienne 24% plus élevée que les tissus de personnes saines sur la levure Candida albicans, qui peut être responsable de méningites. Cet effet n’est plus observé si l’on masque les plaques amyloïdes par des anticorps spécifiques. Le système de l’immunité innée est activé notamment par les traumatismes crâniens, les accidents vasculaires cérébraux et l’athérosclérose, qui réduit le débit sanguin intracérébral : il est aussi activé par l’inflammation. On ne sait pas si l’inflammation observée chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer est la cause ou la conséquence de l’accumulation de peptide amyloïde. Le Dr Tanzi émet l’hypothèse que l’inflammation pourrait être la réponse du système immunitaire inné du cerveau à une infection perçue. La découverte intéresse et intrigue la communauté scientifique. Steven DeKosky, doyen de l’Ecole de médecine de Virginie, souligne que la piste infectieuse comme cause de la maladie d’Alzheimer a été maintes fois soulevée mais sans évidence probante. Eliezer Masliah, directeur du laboratoire de neuropathologie expérimentale à l’Université de San Diego en Californie, s’intéresse à l’idée que les agrégats de protéine amyloïde pourraient tuer les bactéries et les neurones de la même manière. www.mgh.harvard.edu, 2 mars 2010. www.nytimes.com, 8 mars 2010. PLoS One. Soscia SJ et al. The Alzheimer's disease-associated amyloid beta-protein is an antimicrobial peptide. 3 mars 2010. Diagnostic précoce assisté par ordinateur Rex Cannon, chercheur assistant en psychologie et John Dougherty, professeur associé de médecine à la clinique de la mémoire de l’Université du Tennessee (Knoxville, Etats-Unis), ont mis au point un test rapide, interactif, sur Internet (CSTcomputerized self-test), qui permet d’évaluer les déficits cognitifs fonctionnels dans la maladie d’Alzheimer ou le déficit cognitif léger, selon les critères NINCDS/ADRDA, et avec une précision de 96%, contre 69% pour le test Mini-Cog et 71% pour le test MMSE (mini-mental status examination), selon les auteurs. Le test, mis au point pendant deux ans auprès de deux cent quinze personnes, a été développé pour être utilisé par les médecins généralistes, qui n’ont pas de formation particulière pour reconnaître les déficits cognitifs, mais qui sont les mieux placés pour réaliser un diagnostic précoce dans l’intérêt des personnes malades. www.utk.edu, 11 mars 2010. J Alzheimers Dis. Dougherty Jr JH. The Computerized Self Test (CST): An Interactive, Internet Accessible Cognitive Screening Test For Dementia. 17 février 2010. Retard au diagnostic Une enquête réalisée par les mêmes laboratoires, auprès de mille huit cents personnes médecins, aidants, financeurs et personnes du grand public prises au hasard en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni (étude IMPACT-Important perspectives on Alzheimer’s care and treatment), montre que 93% des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ont été en premier amenées à consulter leur médecin par un membre de la famille. Deux médecins européens sur Fondation Médéric Alzheimer 10/67 Revue de Presse mars 2010 trois (66%) considèrent que les membres de la famille sont les plus aptes à reconnaître les premiers signes de la maladie d'Alzheimer, et encourager leur proche à consulter un médecin. Toutefois, l'étude a aussi démontré que beaucoup de soignants ne connaissaient pas l'ensemble des signes et symptômes précoces de la maladie d'Alzheimer et que le délai moyen entre le moment où l’aidant détecte ces symptômes et le moment où il prend rendez-vous avec un docteur était de quarantetrois semaines. Près de la moitié (45%) des patients discutant pour la première fois de la maladie d'Alzheimer avec leur médecin présentent déjà des symptômes modérés. Les raisons de ce délai de consultation, selon les soignants, sont notamment le besoin de s'assurer que les symptômes ne sont pas temporaires (38%) ou simplement liés au vieillissement (36%) ainsi que la résistance du patient (33%). Pour faciliter cette reconnaissance des signes précoces de la démence, les laboratoires Eisai Europe et Pfizer Ltd ont lancé, à l’occasion du vingt-cinquième congrès Alzheimer’s Disease International à Salonique (Grèce), un nouveau site Internet destiné au grand public. Ce programme sera disponible en Europe en 2010. www.aboutmemoryproblems.com, www.pcworld.fr, www.biotech-finances.com, PRNewswire, 12 mars 2010. Hiérarchie des besoins dans la démence Il existe plusieurs échelles d’évaluation des besoins dans la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. Le centre Alzheimer de l’Université Radboud de Nimègue (Pays-Bas) recommande et utilise deux instruments validés d’évaluation des besoins : l’échelle Camberwell Assessment of Needs for the Elderly (CANE) pour l’évaluation des besoins des personnes malades et l’échelle Carers' Needs Assessment for Dementia (CNA-D) pour l’évaluation des besoins des aidants. Les personnes malades identifient significativement moins de besoins que les aidants. Les besoins les plus importants, qui déterminent une grande part de la qualité de vie associée à la santé (HRQoL-Health Related Quality of Life), sont le besoin d’information ; le soutien relatif aux symptômes de la démence ; le contact social et la compagnie ; le suivi de la santé et la sécurité. La hiérarchie relative de ces besoins, inspirée du modèle conceptuel du psychologue américain Abraham Maslow (A Theory of Human Motivation, 1943), offre un nouveau cadre théorique pour étudier les relations entre la satisfaction des besoins et l’amélioration de la qualité de vie liée à la santé dans la démence. En identifiant les besoins non satisfaits à travers l’organisation des soins et de l’accompagnement, il est possible d’améliorer significativement la qualité de vie des personnes malades et de leurs aidants, estiment les auteurs. Aging Ment Health. Scholzel-Dorenbos CJ. Integrating unmet needs into dementia health-related quality of life research and care: Introduction of the Hierarchy Model of Needs in Dementia. Janvier 2010. La démence chez les personnes sourdes Une équipe de recherche, menée par le professeur Alys Young, du service de recherche sociale sur les personnes sourdes à l’Université de Manchester (RoyaumeUni), l’University College de Londres, la City University de Londres, la Royal Association for Deaf people et la Société Alzheimer britannique, met en place un programme visant à améliorer le diagnostic précoce et la prise en charge de la démence chez les personnes sourdes. « nos hypothèses sur la valeur accordée aux soins et à l’accompagnement sont fondées sur les préférences des bien-entendants, mais ne s’appuient sur aucune compréhension des expériences culturelles des personnes sourdes, qui ne bénéficient d’aucune information sur la démence en langue des signes. Il n’existe aucun instrument validé en langage des signes pour le diagnostic de la démence chez les personnes sourdes, et l’évaluation faite avec un Fondation Médéric Alzheimer 11/67 Revue de Presse mars 2010 interprète peut conduire à une compréhension erronée, certains termes n’ayant pas la même signification pour des personnes de culture différente. www.manchester.ac.uk, 3 mars 2010. www.medicalnewsbase.com, 8 mars 2010. Basse vision non traitée : un facteur de risque de déclin cognitif ? La basse vision non traitée affecte-t-elle le déclin cognitif en fin de vie ? Mary Rogers et Kenneth Langa, professeurs de médecine interne à l’Université du Michigan à Ann Arbor (Etats-Unis), ont analysé les données combinées de l’étude sur la santé des retraités (Health and Retirement Study) et des fichiers Medicare (système de protection sociale des Américains âgés de soixante-cinq ans et plus), concernant six cent vingt-cinq personnes âgées sans troubles cognitifs à l’inclusion. La basse vision est associée de façon très significative à la survenue d’une démence. Les personnes ayant une bonne ou une excellente vision à l’inclusion ont un risque réduit de 37% de développer une démence dans un délai de 8.5 ans. Chez les personnes ayant une vision plus faible et ne consultant pas d’ophtalmologiste, le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer est multiplié par un facteur 9.5, et le risque de développer un déficit cognitif sans démence est multiplié par cinq. Concernant le recours à la chirurgie oculaire, 78% des personnes âgées de quatre-vingt-dix ans ou plus sans troubles cognitifs avaient subi au moins une intervention, contre 52% des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. www2.med.umich.edu, 18 février 2010. Am J Epidemiol. Rogers MA et Langa KM. Untreated poor vision: a contributing factor to late-life dementia. 15 mars 2010. 25th International. Conference of Alzheimer’s Disease International (ADI). Rogers AM et Langa KM. Oral communication OC115. Poor vision and treatment of visual disorders affect the risk of late-life dementia. Mars 2010. Détection des troubles : différences culturelles Une étude des écoles infirmières de deux Universités de Floride (Etats-Unis) a exploré les raisons individuelles de participer à une détection des troubles cognitifs dans quatre groupes ethniques. La préoccupation concernant les troubles de la mémoire concerne davantage les groupes afro-américain et américain d’origine européenne. La communauté hispano-américaine se tourne davantage vers l’aide professionnelle en cas de besoin, et se déclare plus optimiste au sujet du traitement. American Journal of Alzheimer's Disease and Other Dementias. Williams CL et al. Willingness to be Screened and Tested for Cognitive Impairment: Cross-Cultural Comparison. 1er mars 2010. Mesure de l’incapacité fonctionnelle L’unité de neuroréhabilitation de la Fondation Don Gnocchi à l’Université de Milan (Italie) présente un instrument standardisé (FLSA-Functional living skills assessment) pour évaluer les incapacités fonctionnelles dans la vie quotidienne, chez des personnes atteintes de démence du stade très léger au stade modéré, et mesurer les modifications fonctionnelles liées à l’intervention. Huit dimensions sont évaluées : les ressources, les comportements de consommation, les transports publics, la gestion du temps, la gestion de l’argent, les loisirs, l’utilisation du téléphone, le soin de soi et la santé. Cet instrument a été testé auprès de cinquantequatre personnes atteintes de démence et trente-six personnes sans troubles cognitifs. Les scores obtenus sont hautement corrélés avec l’échelle DAFS (Direct Assessment of Functional Status) et celle de l’activité instrumentale de la vie quotidienne (IADL-Instrumental Activity of Daily Living). Pour les auteurs, l’instrument FLSA pourrait être utile lorsque l’on souhaite obtenir une haute sensibilité dans la mesure de différents niveaux d’incapacité fonctionnelle, dans l’évaluation de l’efficacité des traitements médicamenteux et non-médicamenteux, Fondation Médéric Alzheimer 12/67 Revue de Presse mars 2010 l’identification de domaines fonctionnels relativement intacts et la confirmation de la démence dans la phase initiale lorsqu’il existe des doutes sur le déclin fonctionnel. Eur J Phys Rehabil Med. Farina E et al. Functional living skills assessment: a standardized measure of high-order activities of daily living in patients with dementia. 5 février 2010. Avoir un but dans la vie : un facteur protecteur ? Voir la vie de façon positive est-il un facteur psychosocial associé à la prévention du déclin cognitif ? L’Université Rush de Chicago (Illinois, Etats-Unis) a suivi pendant quatre ans neuf cent cinquante et une personnes sans démence à l’inclusion, participant au programme sur la mémoire et le vieillissement ; 16.3% d’entre elles ont développé une maladie d’Alzheimer. Les 10% de personnes ayant le score le plus élevé sur la mesure de l’objectif de vie (purpose in life) ont un risque 2.4 fois plus grand d’échapper à la maladie d’Alzheimer que les 10% de personnes ayant le score le plus bas sur la même échelle. Cette association persiste quel que soient l’âge ou le sexe, le niveau de dépression, la névrose, la taille du réseau social et le nombre de maladies chroniques. Avoir un objectif de vie est également associé à la réduction du risque de déficit cognitif léger (MCI) et à un déclin cognitif plus lent. Greg Cole, neurologue à Los Angeles, se demande s’il est réellement possible de séparer le fait de ne pas avoir d’objectif de vie et une dépression légère. HealthDay, 2 mars 2010. Arch Gen Psychiatry. Boyle PA et al. Effect of a purpose in life on risk of incident Alzheimer disease and mild cognitive impairment in community-dwelling older persons. Mars 2010. Trouver son chemin Denise Head, des services de psychologie et de radiologie de l’Université Washington de Saint Louis (Missouri) et Malisa Isom, du service de psychiatrie du Massachusetts General Hospital de Charlestown (Massachusetts, Etats-Unis), ont étudié les effets de l’âge sur les capacités de navigation spatiale tenant compte des multiples facteurs, cognitifs et neuronaux, qui contribuent au succès des personnes à trouver leur chemin. Des personnes jeunes et âgées ont cherché leur route dans un environnement virtuel, et leur connaissance de l’environnement a été évaluée. Les mesures des volumes de trois zones anatomiques du cerveau, le cortex préfrontal, le noyau caudé et l’hippocampe, ont été obtenues par imagerie cérébrale. Des différences liées à l’âge sont observées à la fois pour trouver son chemin et apprendre son chemin. Pour trouver son chemin, les effets liés à l’âge sont la capacité à se souvenir des repères, et à reconnaître les scènes liées à l’environnement. Pour l’apprentissage de l’itinéraire, les personnes âgées ont des difficultés concernant l’emplacement, l’ordre temporel et l’information directionnelle des repères, et dans la connaissance des configurations. Au niveau neuroanatomique, la façon de trouver son chemin est associée à l’hippocampe, alors que l’apprentissage du chemin est associée au noyau caudé. Behavioural Brain Research. Head H et Isom M. Age effects on wayfinding and route learning skills. Mai 2010. RECHERCHE SUR LA MALADIE – Thérapeutiques Presse nationale Maladie de Parkinson : démence et maladies associées Les données de prévalence des symptômes neuropsychiatriques associés à la maladie de Parkinson sont habituellement dérivées de populations cliniques Fondation Médéric Alzheimer 13/67 Revue de Presse mars 2010 sélectionnées, qui ne reflètent pas la réalité. L’Institut de psychologie clinique et de psychothérapie de l’Université technique de Dresde (Allemagne) a mené une étude nationale, portant sur un échantillon représentatif de mille quatre cent quarante-neuf personnes du secteur ambulatoire. Les prévalences estimées sont de 29% pour la démence, 25% pour la dépression et 12.7% pour les syndromes psychotiques. Les complications fréquentes sont les troubles du sommeil (49%) et l’anxiété (20%). La dépression est associée au sexe mais pas à l’âge. J Neurol. Riedel O et al. Frequency of dementia, depression, and other neuropsychiatric symptoms in 1,449 outpatients with Parkinson's disease. 6 février 2010. Perturbations du rythme veille-sommeil : chronothérapie Souvent, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont impatientes et déambulent pendant la nuit, et somnolent durant la journée. il n’est pas rare d’observer un retard de phase du rythme veille-sommeil qui consiste à se coucher de plus en plus tard le soir et à se lever de plus en plus tard le matin. Ces troubles, qui s’aggravent avec l’évolution de la maladie, peuvent être associés à une diminution du nombre ou de la perception des synchroniseurs externes, une réduction des activités mentales et physiques, des modifications anatomiques et neurobiologiques liées à l’âge ou à la maladie, avec une perte de fonctionnalité des horloges biologiques internes. Plutôt que d’administrer des sédatifs, qui altèrent l’architecture du sommeil et aggravent les perturbations cognitives, SH Onen, de l’unité gériatrique d’évaluation et de traitement des troubles du sommeil de l’hôpital Charial de Francheville (Hospices civils de Lyon) et F Onen, du service de médecine gériatrique du CHU Bichat-Claude Bernard de Paris, présentent une approche chronobiologique associant photothérapie, mélatonine et mesures d’hygiène. Neurologie Psychiatrie Gériatrie. Onen SH et Onen F. Maladie d’Alzheimer et perturbations du rythme veille-sommeil. Février 2010. Prix mondial Alzheimer’s Disease International-Fondation Médéric Alzheimer de la meilleure intervention psychosociale (1) Le Dr Amit Dias, du service de médecine préventive et sociale du Collège médical de Goa (Inde) a reçu le prix mondial de la meilleure intervention psychosociale fondée sur des preuves scientifiques (dix-huit mille euros), décerné conjointement par Alzheimer’s Disease International (ADI) et la Fondation Médéric Alzheimer lors du vingt-cinquième congrès d’ADI à Salonique (Grèce). L’objectif du Dr Amit Dias était de développer et d’évaluer l’impact d’une intervention psychosociale communautaire visant à réduire le fardeau et à améliorer la santé des aidants ainsi qu’à diminuer les troubles comportementaux des personnes atteintes de la Maladie d’Alzheimer et de maladies apparentées. C’est pour tenir compte des conditions locales socioéconomiques, sanitaires et culturelles en Inde, induisant des délais de prise en charge et des temps de déplacement souvent très longs, que l’auteur a développé ce programme au plus proche du domicile. Ont été inclus dans l’étude les binômes composés d’une personne atteinte d’une démence légère à modérée et de son aidant familial. L’inclusion de la personne malade a été effectuée à partir des critères diagnostiques du DSM-IV et de l’échelle Clinical Dementia Rating Scale (CDR). Les personnes retenues pour l’étude habitaient dans deux secteurs délimités administrativement à Goa. Les binômes « personne malade/aidant » ont été répartis aléatoirement soit dans le groupe recevant l’intervention psychosociale immédiatement, soit dans le groupe contrôle. Les membres du groupe contrôle ont bénéficié également de l’intervention psychosociale six mois après leur inclusion dans l’étude (c’est-à-dire après la fin de l’évaluation de l’intervention). L’intervention avait pour objectif de soutenir les aidants, en leur fournissant des informations sur la démence, des recommandations sur la gestion des troubles du comportement ainsi Fondation Médéric Alzheimer 14/67 Revue de Presse mars 2010 que par le biais d’une évaluation psychiatrique ponctuelle. L’intervention consistait en l’intervention sur place d’un « conseiller à domicile » appartenant à la même communauté que les personnes incluses dans l’étude, et supervisé par un psychothérapeute et un psychiatre. www.fondation-mederic-alzheimer.org, 24 mars 2010. www.agevillagepro.com, 15 mars 2010. PLoS One. Dias A et al. The effectiveness of a home care program for supporting caregivers of persons with dementia in developing countries: a randomised controlled trial from Goa, India. 4 juin 2008. Prix mondial Alzheimer’s Disease International-Fondation Médéric Alzheimer de la meilleure intervention psychosociale (2) L’évaluation visait à mesurer l’impact de l’intervention psychosociale sur la santé mentale et le fardeau ressenti des aidants, les troubles du comportement de la personne malade et leur retentissement sur l’aidant, et les activités de la vie quotidienne chez les personnes malades. L’intervention psychosociale a montré un impact significatif sur la réduction du stress des aidants et du retentissement des troubles du comportement sur les aidants. Les auteurs ont aussi constaté une augmentation de la durée de vie des personnes malades dans le groupe ayant bénéficié de l’intervention. L’intervention n’a toutefois montré aucune différence significative concernant le fardeau ressenti, les activités de la vie quotidienne ou encore les troubles du comportement des personnes malades. Les résultats de cette étude sont cohérents avec ceux retrouvés dans la littérature internationale sur ce sujet, mais soulignent également l’intérêt d’une telle démarche pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentés non prises en charge dans des structures spécialisées. D’autre part, le faible coût qu’induit ce type d’intervention permet de l’envisager dans d’autres pays émergents se situant dans un contexte socio-économique et sanitaire similaire. Le Dr Amit Dias a présenté au jury du Prix un plan de diffusion de l’intervention psychosociale la rendant accessible au plus grand nombre, permettant de l’intégrer dans les soins primaires et de la faire connaître au niveau national et à l’international. Pour ce faire, l’auteur propose de travailler sur trois points : intégrer son intervention dans l’agenda politique de l’Etat de Goa, sensibiliser la population en général et les professionnels de santé à la maladie d’Alzheimer et former les professionnels à cette intervention. Les personnes concernées par ce plan de diffusion sont les décideurs politiques, les organisations non gouvernementales impliquées dans l’accompagnement des personnes âgées, les corps médical et soignant du service public et les médecins du secteur privé, les aidants familiaux et les média (audiovisuels, presse écrite). www.fondation-mederic-alzheimer.org, 24 mars 2010. www.agevillagepro.com, 15 mars 2010. www.silverinnings.com, 15 mars 2010. PLoS One. Dias A et al. The effectiveness of a home care program for supporting caregivers of persons with dementia in developing countries: a randomised controlled trial from Goa, India. 4 juin 2008. Prix mondial Alzheimer’s Disease International - Fondation Médéric Alzheimer de la meilleure intervention psychosociale (3) Le projet du Dr Amit Dias est financé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le ministère de la Justice sociale et de la responsabilisation (Ministry of Social Justice and Empowerment) du gouvernement indien. L’article scientifique décrivant son projet, l’un des premiers exemples de ce type d’intervention en Asie, est disponible gratuitement sur le site de la revue internationale PLosOne (www.plosone.org). Il est co-signé par des psychiatres et des médecins de santé publique britanniques (King’s College, Chelsea and Westminster Hospital, London Fondation Médéric Alzheimer 15/67 Revue de Presse mars 2010 School of Hygiene and Tropical Medicine). Le Dr Amit Dias est membre de l’équipe chargée de développer une stratégie nationale indienne sur la démence. www.silverinnings.com, 15 mars 2010. PLoS One. Dias A et al. The effectiveness of a home care program for supporting caregivers of persons with dementia in developing countries: a randomised controlled trial from Goa, India. 4 juin 2008. Prix mondial Alzheimer’s Disease Internationa l- Fondation Médéric Alzheimer de la meilleure intervention psychosociale (5) Une mention spéciale a été décernée au Professeur Anne-Marie Droës, du service psychiatrique de l’Université libre d’Amsterdam, pour la « mise en œuvre en Europe d’un programme permettant le développement de lieux de rencontres, accompagnement et soutien, pour les personnes malades et leurs aidants » www.fondation-mederic-alzheimer.org, 24 mars 2010. Prix mondial Alzheimer’s Disease International - Fondation Médéric Alzheimer de l’intervention psychosociale la plus prometteuse (1) Ce Prix de sept mille euros a été attribué à Anne Margriet Pot, professeur de gérontopsychologie, au service de psychologie clinique de l’Université libre d’Amsterdam, récompensant un projet innovant de soutien des aidants par le biais des technologies de l’information et de la communication. En novembre 2008, l’intervention eMental Health (santé mentale par Internet) pour les aidants familiaux de personnes atteintes de la Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées, dénommée « Dementie de Baas » (« maitriser la démence ») a été lancée aux PaysBas. Les objectifs de ce projet étaient la prévention et la réduction de la dépression et du fardeau ressenti des aidants familiaux. Cette intervention a été développée par l’Institut hollandais de santé mentale et d’addiction, en collaboration avec l’association Alzheimer hollandaise et Geriant, un producteur de services d’accompagnement à domicile pour les personnes malades et leurs aidants familiaux). L’intervention est construite selon les principes des programmes psychoéducatifs, des thérapies cognitivo-comportementales, de la gestion des troubles du comportement, de la relaxation et du développement personnel. Les thématiques abordées dans l’intervention portent sur : « comment gérer les problèmes comportementaux », « recevoir l’aide d’autrui », « prendre du temps pour soi », « penser et ressentir », « les pensées contre-productives et les pensées productives », « les problèmes de communication et les problèmes de confiance en soi ». www.fondation-mederic-alzheimer.org, 24 mars 2010. www.agevillagepro.com, 15 mars 2010. Prix mondial Alzheimer’s Disease International - Fondation Médéric Alzheimer de l’intervention psychosociale la plus prometteuse (2) L’intervention comprend huit leçons et des sessions de rappel et de suivi. Chaque leçon comprend de l’information, des exercices pratiques et des exercices de révision. Les participants sont en contact avec un enseignant professionnel. En moyenne, les aidants participent à une leçon toutes les deux semaines. Après chaque leçon, les participants sont invités à échanger sur un forum dédié à la thématique qu’ils viennent d’étudier. L’étude a débuté en mai 2009 sous la forme d’un essai contrôlé-randomisé. Le groupe expérimental bénéficiait de l’intervention telle que décrite ci-dessus, et le groupe contrôle ne recevait que des bulletins d’information par mails. Les deux groupes sont suivis sur des périodes de 5 à 6 mois. Les aidants du groupe expérimental bénéficiaient de sessions de rappel et de suivi à trois mois et à six mois après la fin de l’intervention. Cent cinquante personnes, également réparties dans chaque groupe, ont participé à l’étude. Les critères Fondation Médéric Alzheimer 16/67 Revue de Presse mars 2010 d’évaluation utilisés sont le bien-être psychologique, le fardeau ressenti et la santé perçue. Les premiers résultats montrent une motivation des participants dans la régularité du suivi des séances de formation ainsi qu’une grande satisfaction de l’aide reçue par l’intermédiaire de cette intervention. L’auteur espère pouvoir présenter les premiers résultats probants de son étude lors de la prochaine conférence internationale d’Alzheimer’s Disease International à Toronto en 2011. L’auteure de l’étude propose de traduire son intervention psychosociale en anglais pour qu’elle puisse être mise en œuvre dans d’autres pays et pour consolider la collaboration entre les instituts de recherche, les services d’aide en santé mentale et les associations Alzheimer locales. L’auteure espère par ce biais promouvoir l’échange d’idées, d’initiatives et de projets dans le domaine de l’eMental Health pour les aidants familiaux des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées. Enfin, elle souhaite réaliser des rendez-vous annuels pour échanger et discuter autour de cette initiative. www.fondation-mederic-alzheimer.org, 24 mars 2010. www.agevillagepro.com, 15 mars 2010. Prix mondial Alzheimer’s Disease International - Fondation Médéric Alzheimer pour l’intervention psychosociale la plus prometteuse (3) Une mention spéciale a été décernée au Pr Lin de l’Université nationale Yang Ming à Taipei (Taiwan) pour son projet intitulé « efficacité de l’acupression et des activités de type Montessori pour réduire les comportements d’agitation chez les personnes atteintes de démence ». www.fondation-mederic-alzheimer.org, 24 mars 2010. www.agevillagepro.com, 15 mars 2010. J Am Geriatr Soc. Lin LC et al. Using acupressure and Montessori-based activities to decrease agitation for residents with dementia: a cross-over trial. Juin 2009. Fin de vie Les équipes soignantes, les structures sanitaires et sociales vont devoir gérer un nombre croissant de personnes atteintes de démence en fin de vie. La grande difficulté est de pouvoir prendre en charge à la fois les troubles du comportement, les comorbidités associées, les problèmes d’alimentation et d’hydratation et les symptômes de fin de vie, tout en respectant les souhaits de la personne malade, lorsqu’elle peut les exprimer ou les manifester par son comportement, et en accompagnant les familles. L’équipe du docteur Christophe Trivalle, du pôle vieillissement, réadaptation et accompagnement de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne) publie une étude rétrospective, portant sur les trente derniers jours de la vie de trente-trois personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer hospitalisées en gériatrie. Les pathologies les plus fréquemment observées étaient la douleur (100% des cas), un encombrement bronchique (75.7%), de la fièvre (42.4%) et une agitation (21.2%). La majorité des personnes malades en fin de vie ont un une alimentation (64%) et une hydratation par voie orale (64%). 71.6% des personnes ont reçu des antibiotiques, 48.5% un antidépresseur. En cas de douleur, un antalgique a été systématiquement administré (un dérivé morphinique dans 82% des cas). Neurologie Psychiatrie Gériatrie. Lopez-Tourres F et al. Fin de vie et maladie d’Alzheimer : étude rétrospective dans un service de gériatrie. Février 2010. Fondation Médéric Alzheimer 17/67 Revue de Presse mars 2010 Presse internationale Facteurs de risque vasculaires et psychosociaux de la démence L’équipe de Laura Fratiglioni, épidémiologiste au service de neurobiologie et sciences des soins dans la société de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède), fait le point sur la recherche multidisciplinaire impliquant l’épidémiologie, la neuropathologie et la neuroimagerie, qui a apporté des preuves modérément fortes concernant le rôle des facteurs vasculaires et des troubles associés (pression artérielle élevée au milieu de la vie, obésité, diabète, lésions cérébrales micro-vasculaires, consommation de tabac) comme facteurs de risques, et le rôle probable des facteurs psycho-sociaux (niveau d’éducation élevé, activité mentalement stimulante, engagement social, exercice physique) comme facteurs protecteurs dans le développement et la manifestation clinique du syndrome démentiel, dont la maladie d’Alzheimer est l’une des composantes. La mise en œuvre d’interventions multi-domaines sur le long terme, destinées à modifier les multiples facteurs de risque et à maintenir des styles de vie socialement intégrés et des activités mentalement stimulantes est susceptible de retarder la survenue clinique de la maladie d’Alzheimer et de la démence, et donc de réduire son fardeau aux niveaux individuels et sociétal. J Alzheimers Dis. Qiu C et al. Vascular and Psychosocial Factors in Alzheimer's Disease: Epidemiological Evidence Toward Intervention. 24 février 2010. Personnes très âgées : profil vasculaire et risque de démence Chez les personnes très âgées, la conjugaison de facteurs vasculaires et d’hypoperfusion accroît le risque de démence. L’équipe de Laura Fratiglioni, épidémiologiste au service de neurobiologie et sciences des soins dans la société de l’Institut Karolinska de Stockholm (Suède), a étudié le profil de risque vasculaire associé à la démence auprès d’une cohorte de mille deux cent soixante-dix personnes âgées de soixante quinze ans en moyenne, suivies pendant neuf ans, et présentant deux profils de risque vasculaires : soit un profil d’athérosclérose (pression artérielle systolique de 160 mmHg, diabète ou pré-diabète, et accident vasculaire cérébral), soit un profil d’hypoperfusion (pression artérielle diastolique < 70 mmHg, pression du pouls < 70 mmHg et insuffisance cardiaque). Quatre cent vingt-huit personnes ont développé une démence, dont trois cent vingt-huit une maladie d’Alzheimer. Toutes les composantes des profils vasculaires étaient associés, de façon significative ou marginale, à une augmentation du risque de démence. Le risque de démence est augmenté significativement lorsque les scores des deux profils de risque augmentent. Les personnes présentant un score de 2 dans chacun des profils ont un risque doublé de survenue de démence ou de maladie d’Alzheimer. L’athérosclérose sévère et la perfusion sanguine insuffisante sont impliquées dans le développement de la démence, y compris la maladie d’Alzheimer. J Alzheimers Dis. Qiu C et al. Vascular Risk Profiles for Dementia and Alzheimer's Disease in Very Old People: A Population-Based Longitudinal Study. 17 février 2010. Recherche chinoise : de la biologie moléculaire à la neuropsychologie (1) Lǎo nián chī dāi : c’est la transcription phonétique (pinyin) de « maladie d’Alzheimer ou démence sénile » en chinois. La recherche scientifique sur la maladie d’Alzheimer en Chine s’appuie une palette très large de technologies biomédicales, de la biologie moléculaire à l’imagerie par résonance magnétique, et sur la neuropsychologie. Le service de neurologie du second hôpital universitaire de Xi’an (province de Shaanxi (Chine) étudie les effets de la phytothérapie par le naoerkang, de la pharmacopée traditionnelle chinoise, sur l’expression du peptide bêta amyloïde et de la néprilysine (une enzyme protéolytique) dans un modèle de la maladie d’Alzheimer chez le rat. Le service de neurologie de l’hôpital Tiantan de Pékin propose un nouvel algorithme de diagnostic pour le déficit cognitif vasculaire. Le service de neurologie Fondation Médéric Alzheimer 18/67 Revue de Presse mars 2010 de l’Université Fudan de Shanghai (un « laboratoire clé d’Etat » de neurobiologie médicale) étudie les caractéristiques neuropsychologiques et le débit sanguin cérébral dans le déficit cognitif vasculaire sans démence. Zhong Xi Yi Jie He Xue Bao. Yuan HF et al. Effects of naoerkang on expressions of beta-amyloid peptide 1-42 and neprilysin in hippocampus in a rat model of Alzheimer's disease. Février 2010 (article en chinois). Chin Med J (Engl). Zhao QL. A new diagnostic algorithm for vascular cognitive impairment: the proposed criteria and evaluation of its reliability and validity. Février 2010. Int J Geriatr Psychiatry. Cao X et al. The neuropsychological characteristics and regional cerebral blood flow of vascular cognitive impairment-no dementia. 6 janvier 2010. www.chinesedic.com, 11 février 2010. Recherche chinoise : épidémiologie (2) Des épidémiologistes de l’Université de médecine de Fujian ont étudié la prévalence de la démence et ses facteurs de risque dans vingt-deux villages du township de Gushan (province de Fuzhou), auprès de deux mille neuf cents personnes âgées de soixante-cinq ans et plus. Le diagnostic de démence est posé après une série de tests neuropsychologiques et selon les critères du référentiel international DSM-IV. La prévalence globale est de 7.3% (5.2 chez les hommes et 8.9% chez les femmes). La prévalence de la démence selon le niveau d’étude varie de façon inverse à celle habituellement observée dans les études occidentales : 9.2% chez les intellectuels avec un niveau d’éducation élevé, 5.2% chez les personnes avec un niveau d’études primaires, 3.9% chez celles ayant un niveau d’étude du premier cycle secondaire et 2.5% chez celles ayant un niveau d’études de lycée. Les facteurs influençant la prévalence sont l’âge, les activités de la vie quotidienne, le statut marital, le revenu mensuel, la fréquence à laquelle les personnes regardent la télévision ou vont au cinéma (en salle ou en plein air), le fait de jouer au poker. S’occuper de sa famille tend à réduire ou retarder la progression de la démence, selon les auteurs. Zhonghua Liu Xing Bing Xue Za Zhi. Li H et al. Prevalence of dementia among rural elderly in Gushan township, Fuzhou. Août 2009 (article en chinois). Chine : hôpitaux universitaires publics de médecine occidentale Un hôpital financé par le gouvernement de Shenzhen et localisé dans cette ville, va être dirigé par l'université de Hong-Kong (HKU). Le complexe, qui devrait porter le nom de University of Hong Kong Shenzhen Hospital, ouvrira en août 2010 avec une capacité de six cents lits et continuera à se développer jpour atteindre 2000 lits en 2013. Les standards de HKU s'appliqueront, même si l'hôpital reste la propriété de Shenzen. L'université de Hong-Kong, qui dispose déjà du Queen Mary Hospital à Hong Kong, un des deux hôpitaux publics en médecine occidentale bénéficiera désormais d'un second hôpital pour la recherche et la formation des étudiants de sa faculté de médecine. Cela permettra à ces derniers d'être confrontés à une plus grande variété de maladies et de profils de patients. En contrepartie, HKU formera selon les standards hongkongais les médecins de Chine continentale qui seront l'essentiel du personnel et qui travailleront en collaboration avec les médecins du Queen Mary Hospital qui seront associés à cette nouvelle structure. Les autorités hospitalières de Hong-Kong, quant à elles, sont également impliquées dans le projet, notamment en formant des dirigeants hospitaliers pour la Chine continentale, en apportant expertise et conseils pour la gestion de l'établissement, et souhaitent transférer leur savoir-faire en informatique de gestion. www.bulletins-electroniques.com, 10 mars 2010, South China Morning Post, www.scmp.com, 22 février 2010. Fondation Médéric Alzheimer 19/67 Revue de Presse mars 2010 Recherche coréenne : identification d’un nouveau gène L'équipe du professeur Yoo-Hun Suh, de l’Université nationale de Séoul, a identifié un nouveau gène associé à la maladie d'Alzheimer, codant pour une protéine fixant le calcium (S100 calcium binding protein A9 ou calgranuline B), et impliquée dans plusieurs maladies inflammatoires chez l’homme, dont la polyarthrite rhumatoïde. Chez la souris, l’expression de ce gène peut être réduite au silence par une petite séquence d’acide ribonucléique (sRNA), qui permet de diminuer la concentration de radicaux libres neurotoxiques dont l’accumulation est neurotoxique, et de supprimer l’expression des cytokines pro-inflammatoires, impliquées dans les maladies cardiovasculaires, la résistance à l’insuline et le diabète. www.koreatimes.co.kr, 21 janvier 2010. www.bulletins-electroniques.com, 17 mars 2010. PLoS One. Ha TH et al. S100a9 Knockdown Decreases the Memory Impairment and the Neuropathology in Tg2576 Mice, AD Animal Model. 21 janvier 2010. Recherche japonaise : phytothérapie pour les troubles du comportement Au Japon, le yokukansan (YKS, TJ-54), un mélange de sept extraits de plantes autorisé par le ministère de la Santé pour le traitement des névroses, de l’insomnie, des pleurs nocturnes et de l’irritabilité chez les enfants, est aussi utilisé pour l’amélioration des symptômes comportementaux et psychologiques dans la démence. Il agirait sur les récepteurs de la sérotonine (substance transmettant l’influx nerveux entre les neurones et entre un neurone et un muscle). Le service de psychiatrie de l’Université de Miyazaki l’a testé en pratique clinique, à une dose de 7.5 mg/jour, dans une étude ouverte portant sur vingt-six personnes atteintes de maladie d’Alzheimer, non traitées par le donépézil. Si aucune modification du score cognitif n’est observée après quatre semaines de traitement, le score NPI moyen (inventaire neuropsychiatrique, mesurant l’intensité des symptômes psycho-comportementaux dans la démence), est réduit de manière significative. Les psychiatres observent une réduction clinique des hallucinations, de l’agitation, de l’anxiété, de l’irritabilité et des « comportements anormaux ». Ils n’observent pas d’effets indésirables du traitement. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry. Hayashi Y et al. Treatment of Behavioral and Psychological Symptoms of Alzheimer-type Dementia with Yokukansan in Clinical Practice. 22 février 2010. J Ethnopharmacol. Terawaki K. Partial agonistic effect of yokukansan on human recombinant serotonin 1A receptors expressed in the membranes of Chinese hamster ovary cells. 3 février 2010. Etats-Unis : partenariat public-privé pour l’étude du vieillissement cognitif Aux Etats-Unis, le Research Partnership in Cognitive Aging, un partenariat publicprivé pour promouvoir l’étude du fonctionnement du cerveau selon l’avancée en âge, allouera vingt-huit millions de dollars (20.4 millions d’euros) à dix-sept projets visant à explorer les profils neurologiques et comportementaux du vieillissement cognitif, et les interventions pouvant prévenir, réduire ou inverser ce déclin. Les chefs de file de ce partenariat sont l’Institut national du vieillissement américain (NIA) et la Fondation McKnight pour la recherche sur le cerveau. Parmi les études psychocomportementales financées figurent l’effet du Tai Chi et l’autobiographie guidée (Victor Henderson, Université de Stanford) ; les comportements de santé au cours de la vie et le vieillissement cognitif (Miki Kivimaki, University College de Londres) ; les profils neurologiques et comportementaux (Patricia Boyle, Université Rush de Chicago, et Scott Small, Université Columbia de New York) ; l’association de l’exercice physique et de l’entraînement cognitif (Ellen Binder et Mark McDaniel, Université Washington à Saint Louis, et Yaakov Stern, Université Columbia de New York) www.nih.gov, 1er mars 2010. Fondation Médéric Alzheimer 20/67 Revue de Presse mars 2010 Anticorps Dans une étude pilote randomisée, portant sur vingt-huit personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade léger à modéré, Juha Rinne et ses collègues de l’Université de Turku (Finlande) ont administré des doses croissantes d’un anticorps monoclonal contre les plaques amyloïdes, le bapineuzumab marqué au carbone 11, ou un placebo. L’imagerie médicale (PET-Scan) montre qu’il est possible de visualiser l’effet d’un traitement in vivo chez l’homme. Un traitement pendant un an et demi, à des doses comprises entre 0.5 et 2.0 mg/kg, conduit à une diminution de 25% de la charge en plaque amyloïde. Si la tolérance est généralement bonne, un œdème vasogénique (accumulation d’eau intra-cérébrale) a été observé de façon transitoire chez deux des vingt-huit personnes traitées. Selon Sam Gandy, neurologue de la Mount Sinai School of Medicine de New York, il est trop tôt pour dire si le bapineuzumab est un traitement efficace (ce n’était pas le but de l’étude), mais il s’agit d’une étape permettant de tester la validité de l’hypothèse amyloïde dans les cas sporadiques (les plus fréquents, par opposition aux cas familiaux héréditaires). Par ailleurs, le laboratoire Johnson & Johnson, qui a racheté l’an dernier le laboratoire Elan, développeur du bapineuzumab, souhaite inclure davantage de patients dans un essai à grande échelle, renvoyant les résultats initialement prévus pour 2008 à 2012. Trois autres essais cliniques en sont au stade du recrutement. Chaque essai conclura indépendamment quant à l’efficacité du bapineuzumab. Ces délais supplémentaires rendent sceptique Guillaume van Renterghem, analyste financier de la banque UBS à Londres. Lorsqu’Elan a initié les essais en 2007, les analystes estimaient le marché mondial potentiel de cette immunothérapie à treize millions de dollars (9.5 millions d’euros), et pensent désormais que ce marché serait beaucoup plus petit. www.eurekalert.org, 28 février 2010. www.alzforum.org, 5 mars 2010. www.businessweek.com, 1er mars 2010. Lancet Neurol. Rinne J et al. (11)C-PiB PET assessment of change in fibrillar amyloid-beta load in patients with Alzheimer's disease treated with bapineuzumab: a phase 2, double-blind, placebo-controlled, ascending-dose study. 26 février 2010. Dimebon : échec en phase III Les laboratoires Pfizer et Medivation ont annoncé l’échec de leur molécule Dimebon (latrepidine), qui n’est pas plus efficace qu’un placebo pour améliorer les capacités cognitives et le fonctionnement dans la vie quotidienne. L’échec de l’étude de phase III, portant sur six cents personnes, n’empêche pas la poursuite de trois autres études en cours. L’association Alzheimer des Etats-Unis indique que le revers est sérieux : il s’agissait en effet de la molécule qui était au stade le plus avancé avant un éventuel enregistrement. L’horizon de mise sur le marché d’un nouveau traitement s’éloigne maintenant considérablement, selon Ronald Petersen, président du conseil d’orientation scientifique et médical de l’Association Alzheimer. Le cours de l’action Pfizer a chuté de 0.3% le 3 mars 2010. www.alz.org, Associated Press, www.google.com, 3 mars 2010. Etats-Unis : publicité trompeuse La Food and Drug Administration américaine a épinglé deux spots télévisés présentant le médicament Aricept (donépézil, traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer, commercialisé par les Laboratoires Eisai et Pfizer), et montrant un changement de comportement important chez les personnes malades après la prise. On les voit interagir avec leurs familles, se déplacer rapidement, faire du jardinage et nourrir des animaux. Pour l’autorité de contrôle américaine des médicaments, les résultats des essais cliniques n’étayent pas les allégations des publicités, et le texte « les résultats individuels peuvent varier », qui s’affiche à l’écran en surimpression, « n’atténue pas ces présentations trompeuses Fondation Médéric Alzheimer 21/67 Revue de Presse mars 2010 (misleading) ». « Cette représentation exagère (overstates) l’efficacité de l’Aricept, impliquant un bénéfice plus élevé que celui étayé par des preuves concluantes (substantial evidence) ». www.reutershealth.com, 19 février 2010. Aricept : perte d’exclusivité Le groupe japonais Eisai prévoit une chute de 60% des ventes d’Aricept (donepezil) d’ici à 2013 aux Etats-Unis (de deux milliards à huit cent millions de dollars), en raison de la perte de son exclusivité en fin d’année. Aricept, commercialisé par Pfizer aux Etats-Unis, a généré 3.5 milliards de dollars de ventes en 2009 dans le monde, et représente 39% du chiffre d’affaires du groupe Eisai. www.pharmactua.com, 8 mars 2010. Hospitalisation prolongée Une étude franco-suisse, menée auprès de cent-soixante-dix-huit personnes âgées de soixante-quinze ans et plus, atteintes de démence, vivant à domicile ou en institution, et hospitalisées en service d’urgence dans neuf hôpitaux universitaires français, analyse les marqueurs précoces d’une hospitalisation prolongée, qui concerne une personne démente sur trois. 86% des personnes en hospitalisation prolongée vivent à domicile. Les variables ayant une influence sur la durée de séjour sont un diagnostic de délire (risque multiplié par 2.31), la difficulté de marcher (risque multiplié par 1.94), un fardeau de l’aidant modéré ou sévère (risque multiplié par 1.52) ou un score faible de la qualité de vie sociale (risque multiplié par 1.25). Les auteurs suggèrent des approches préventives pour réduire la durée d’hospitalisation des personnes démentes, tant en ville qu’à l’hôpital, passant par une prise en charge plus spécifique, plus spécialisée, s’appuyant sur l’expertise de plusieurs disciplines et mieux coordonnée. Cette approche exige une définition claire des objectifs de soins centrés sur la personne malade, une compréhension et une appréciation des rôles entre les disciplines médicales et médico-sociales, et une coopération entre partenaires pour la prise en charge de la personne malade. Le coût et l’efficacité de ces approches en terme de santé reste à évaluer. J Nutr Health Aging. Lang PO et al. Early markers of prolonged hospital stay in demented inpatients: a multicentre and prospective study. 2010. Prix de l’Académie américaine de neurologie L’Académie américaine de neurologie (AAN) a désigné les lauréats de son prix Potamkin 2010 : les Drs Bruce Miller et Lennart Mucke, deux chercheurs de l’Université de Californie à San Francisco, ont été récompensés pour leurs travaux sur les mécanismes moléculaires et cellulaires de la démence fronto-temporale (maladie de Pick) sur un modèle animal de souris. www.medicalnewstoday.com, www.aan.com, 19 février 2010. Prix de la Fondation MetLife pour la recherche médicale dans la maladie d’Alzheimer Quatre lauréats ont été distingués cette année par la Fondation MetLife. Deux professeurs de neurosciences, Todd Golde, directeur du centre de recherche translationnelle sur les maladies neurodégénératives de l’Université de Floride, et Edward Koo, de l’Université de Californie à San Diego (Etats-Unis), ont été récompensés pour l’identification des modulateurs de la gamma-sécrétase, qui diminuent la production de la forme hautement toxique du peptide amyloïde Abeta42. Les biologistes Eckhard et Eva-Maria Mandelkow, de l’Institut Max-Planck de biologie moléculaire structurale de Hambourg (Allemagne), ont été récompensés pour leurs travaux sur l’agrégation de la protéine tau. PRNewswire, 25 février 2010. Fondation Médéric Alzheimer 22/67 Revue de Presse mars 2010 Comportement agressif : quelles conséquences ? Une étude menée par le centre d’études pour la qualité et l’utilisation des soins de Houston (Texas), auprès de deux cent quinze anciens combattants atteints de démence suivis pendant deux ans, montre que le comportement agressif, observé chez 41% d’entre eux, est associé de manière significative à une augmentation de la prescription de psychotropes, des blessures et de l’entrée en maison de retraite. J Neuropsychiatry Clin Neurosci. Kunik ME et al. Consequences of aggressive behavior in patients with dementia. Hiver 2010. Interventions psychosociales : un référentiel gradué Pour Bob Woods, psychologue clinicien à l’Institut de psychiatrie et à l’University College de Londres, les thérapies psychologiques pour les personnes atteintes de démence sont utilisées depuis au moins cinquante ans. Elles visent à améliorer ou maintenir la cognition, les capacités fonctionnelles, la qualité de vie, la capacité d’ajustement, et à réduire le stress, l’anxiété, la dépression et les difficultés comportementales. Certaines évaluations font l’objet depuis quelques années d’une évaluation plus rigoureuse, et donnent des résultats encourageants, notamment la stimulation cognitive et les approches comportementales. Les interventions doivent être individualisées. Toutefois, la recherche des meilleures pratiques basées sur des preuves scientifiques ne doit pas étouffer (stifle) la créativité dans le développement et la mise en œuvre des interventions psychologiques capables de maintenir les relations sociales et la qualité de vie. Pour Esme Moniz-Cook, professeur de psychologie clinique du vieillissement à l’école de médecine de York (Royaume-Uni), qui développe des interventions psychosociales dans le domaine de la démence depuis plus de vingt ans, il est difficile pour les praticiens de savoir quelle intervention donnera des résultats, pour quelle personne et dans quelles circonstances. Elle a développé un référentiel gradué (stepped care framework) pour les interventions psychosociales dans les trois niveaux de prise en charge : médecine générale (primary care), médecine spécialisée (secondary care) et médecine hospitalière (tertiary care). Ce référentiel psychosocial est en cours de validation auprès de huit cents personnes atteintes de démence et adressées à des services spécialisés Alzheimer. 25th International. Conference of Alzheimer’s Disease International (ADI). Woods B. Plenary lecture PL9. Moniz-Cook E. Plenary lecture PL8. Mars 2010. Interventions psychosociales : quels groupes cibles ? Peut-on définir des sous-groupes de personnes malades qui pourraient bénéficier au mieux des interventions psychosociales ? L’équipe de Rose-Marie Dröes, du centre Alzheimer de l’Université libre d’Amsterdam (Pays-Bas), a mené une revue de la littérature scientifique portant sur l’efficacité des interventions psychosociales dans la démence, entre janvier 1990 et février 2008, notamment en termes de fonctionnement cognitif, fonctionnement comportemental et santé mentale. Soixante-et-onze études ont montré des résultats positifs, tels que la réduction de la dépression et des troubles comportementaux, associés à des caractéristiques individuelles des personnes malades telles que le sexe, la sévérité de la dmence, la présence de troubles comportementaux ou mentaux, et la situation de vie. Pour les personnes malades vivant à domicile, les interventions ayant des effets positifs concernent le plus fréquemment les personnes présentant une démence non spécifiée au stade liée à sévère, ou une maladie d’Alzheimer au stade léger à modéré. Pour les personnes vivant en établissement, les interventions ayant des effets positifs concernent le plus souvent des personnes atteintes de démence modérée à sévère, sévère à très sévère ou des troubles du comportement. Ageing Res Rev. Van Mierlo LD et al. Personalized dementia care: proven effectiveness of psychosocial interventions in subgroups. Avril 2010. Fondation Médéric Alzheimer 23/67 Revue de Presse mars 2010 Petites unités de vie et habitat regroupé En Allemagne, le ministère de la Santé finance un projet d’évaluation de petites unités de vie, mené par G Strunk-Richter et C Sowinski du Kuratorium Deutsche Altershilfe de Cologne. Le ministère souhaite développer une approche de la qualité des soins et de l’accompagnement basée sur la comparaison entre structures comparables (benchmarking). Les premiers résultats, portant sur dix-huit petites unités (small house units) montrent que leurs caractéristiques spécifiques (facilité de gestion et interaction de personne à personne), associées à l’approche des soins et de l’accompagnement centrés sur la personne (modèle de Tom Kitwood) et à l’aide à l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne, apportent une meilleure qualité de vie aux personnes atteintes de démence. Aux Pays-Bas, où les grandes maisons de retraite traditionnelles sont transformées ou remplacées par des structures plus petites « comme à la maison » (homelike), H Verbeek, de l’Ecole de santé publique et ses collègues du service de médecine générale, ont mené quarante-cinq entretiens avec les administrateurs, la direction, le personnel des petites unités de vie (small-scale living), et les familles, entretiens complétés par le recueil des caractéristiques des personnes malades, dans vingt-huit petites maisons et vingt-et une maisons de retraites traditionnelles. La plupart des projets regroupent des maisons, en ville ou à proximité d’une grande maison de retraite, et s’appuient sur le principe d’ « une maison pour la vie » (a home for life). Tous les participants font part d’une expérience positive, en terme de contact personnel, de l’atmosphère « comme à la maison », et de qualité de vie. Le personnel infirmier apprécie l’élargissement des tâches. La direction exprime des doutes quant à la réduction des coûts, la disponibilité des familles et des aidants professionnels. Les résidents des petites unités de vie ont un meilleur statut cognitif et fonctionnel que leurs homologues des maisons de retraite traditionnelles. Pour les auteurs, l’incertitude demeure quant au développement de la vie en petite unité pour les personnes atteintes de démence. 25th International. Conference of Alzheimer’s Disease International (ADI). StrunkRichter G et Sowinski C. Well-being of people with dementia in small-house units. Mars 2010. Recours à la nutrition artificielle : qu’en pensent les infirmières ? Les infirmières hospitalières soignant des personnes au stade avancé de la maladie d’Alzheimer sont de plus en plus confrontées aux conséquences de la progression de la maladie, et s’interrogent sur le recours à la nutrition artificielle. Le centre de droit et d’éthique médicale et le centre de santé et de soins infirmiers de l’Université catholique de Louvain (Belgique) ont interviewé vingt-et une infirmières de neuf hôpitaux flamands. L’implication des infirmières se caractérise par le désir d’apporter “de bons soins”, sur lesquels se fondent leur motivation et leur aspiration à poursuivre le processus de soins. Très tôt dans ce processus, les infirmières développent une image globale (holistic picture) de leurs patients, sur laquelle s’appuie leur vision des « bons soins ». Lorsqu’elles doivent prendre une décision, les infirmières jouent le rôle de messagères et de communicatrices de la conduite à tenir, et tentent de mettre en place les « bons soins ». Les infirmières jugent les décisions des médecins à l’aune de leur propre vision des soins. Si une décision correspond à cette vision, elles la soutiennent. Sinon, elles résistent plus ou moins ouvertement. Certaines infirmières restent passives et en position de retrait, alors que d’autres agissent pour passer outre la décision. L’implication des infirmières cesse après le soin, avec l’accompagnement intensif des patients et de leurs familles. Int J Nurs Stud. Bryon E et al. Involvement of hospital nurses in care decisions related to administration of artificial nutrition or hydration (ANH) in patients with dementia: A qualitative study. 24 février 2010. Fondation Médéric Alzheimer 24/67 Revue de Presse mars 2010 Les personnes malades mangent mieux en accueil de jour à la ferme Aux Pays-Bas, les services de sciences animales, de sciences sociales et d’agrotechnologie de l’Université de Wageningen, et du service de médecine générale de l’Université de Maastricht, ont mené une étude collaborative, comparant la nutrition de cinquante-trois personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, fréquentant soit un accueil de jour en ville, soit un accueil de jour en ferme thérapeutique (green care farm). A la ferme, l’apport énergétique est significativement augmenté (8.8 MJ par jour contre 7.2 g/jour en ville) ainsi que l’apport hydrique (2 577 g/jour contre 1 973 g/jour en ville). Les apports en sucres totaux (257 g/j contre 204 g/jour) et en protéines (76 g/jour contre 65 g/jour) sont également plus élevés chez les personnes en accueil de jour à la ferme. Alzheimer Europe Newsletter. Février 2010. J Nutr Health Aging. De Bruijn SR et al. Day care at green care farms: a novel way to stimulate dietary intake of communitydwelling older people with dementia? 1er février 2010. Le pouvoir émotionnel de la musique Séverine Samson et Delphine Dellacherie, du laboratoire de neuropsychologie et cognition auditive (JE2497) de l’Université de Lille-Nord de France à Villeneuve d’Ascq (Nord) et de l’hôpital de la Pitié –Salpêtrière de Paris, en collaboration avec Hervé Platel, de l’Université de Caen (INSERM U923), ont adapté les méthodes de la psychologie cognitive à la neuropsychologie pour étudier les capacités de mémoire et de familiarité musicale en relation avec l’émotion. Les chercheurs partent de l’observation que dans deux maladies neurodégénératives, l’épilepsie incurable et la maladie d’Alzheimer, les performances de la mémoire sont relativement préservées en matière musicale, malgré des troubles sévères des capacités verbales. La relation entre mémoire musicale et émotion permet d’envisager de nouvelles stratégies en réhabilitation cognitive, et rappelle l’importance des interactions entre les neurosciences cognitives et cliniques. Cette étude a été soutenue par l’Agence nationale de la recherche et la Fondation Médéric Alzheimer. Ann NY Acad Sci. Samson S et al. The Neurosciences and Music III-Disorders and plasticity. 2009.(Prince and Jackson, 2009) ACTEURS – Les Personnes malades Presse nationale Changer le regard, pas les individus Le Dr Xavier Gervais est médecin coordonnateur de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) Les Balcons de Tivoli, au Bouscat (Gironde). Comme beaucoup de ses confrères, il s’est trouvé confronté, avec son équipe médicale, à la résolution de problèmes liés à la maladie d’Alzheimer. Il a créé en 2006 la Fédération française des associations de médecins coordonnateurs en EHPAD, une structure servant d’interlocuteur avec les autorités pour participer à l’élaboration d’une méthode et à sa reconnaissance scientifique. « Nous savions que beaucoup de choses existaient mais n’avions pas de garanties et perdions beaucoup d’énergie », se souvient le spécialiste. Des techniques fleurissaient, hurluberlues ou intéressantes ; ils nous fallait quelque chose de sûr. Nous avons mis en place une étude sur les thérapies non médicamenteuses, nous voulions savoir si elles étaient efficaces ». Cette étude a été soutenue par la direction générale de la santé, la Fondation Médéric Alzheimer et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, en collaboration avec le Centre mémoire de ressources et de recherches (CMRR) du CHU Fondation Médéric Alzheimer 25/67 Revue de Presse mars 2010 de Nice. Il s’agissait de mettre à disposition des soignants des outils, à la fois simples et facilement reproductibles. L’étude a porté sur seize EHPAD et mille six cents résidents. Les soignants continuent d’utiliser la méthode depuis la fin de l’étude, terminée en 2008. La méthode est maintenant dans une phase de déploiement sur un grand nombre d’établissements, à travers une formation des soignants à l’analyse du comportement caractérisant le trouble, puis à l’identification de la démarche à adopter. Une réponse individualisée est apportée dans 30% des cas, précise le Dr Gervais. Le plus important est l’observation : noter pour chaque patient la description du comportement, ce qui déclenche une crise, ce qui l’aggrave ou qui la calme, de manière à ce que chaque soignant soit capable d’intervenir avec la même efficacité. « Par exemple, lorsque le malade refuse les soins de manière agressive », explique le médecin, « il vaut mieux agir sur la cause de ce refus que d’arriver à ses fins en le forçant ». Tout est basé sur le bon sens, qu’il suffit de décoder. « régler les problèmes de comportement rapidement permet une amélioration dans le comportement ou dans l’intensité de la crise. Cela permet aussi de remotiver les soignants en leur donnant du résultat ». Courrier français Gironde, 5 février 2010. Difficultés d’expression L'Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a élaboré un kit de communication destiné à améliorer la prise en charge de patients ayant des difficultés d'expression et /ou de compréhension en raison de leur pathologie (traumatismes, accident vasculaire cérébral,…) de leur handicap, ou de la barrière linguistique. Ce kit sera distribué dans tous les services d'urgences de France grâce au soutien de la Société française de médecine d'urgence (SFMU). Selon l’AP-HP, cet outil favorise la bientraitance en facilitant une communication directe entre le soignant et le patient. Il permet ainsi de recueillir ses réponses et de l'informer sur les traitements et les soins prévus. Présenté sous forme de triptyque, il se compose d'un tableau de pictogrammes permettant au patient de s'exprimer au cours de l'examen (j'ai chaud, j'ai soif, j'ai mal, …), de feuillets mobiles traduisant également sous forme de symboles les questions les plus souvent posées lors d'un examen médical (Depuis combien de temps avez-vous mal ? Avez-vous de la température ?) et d'outils permettant de compléter les questions ou d'apporter une réponse (oui – non, Abécédaire, échelle de douleur,…). Les logos des feuillets mobiles sont notamment sous-titrés en russe, tamoul, chinois mandarin et arabe, langues pour lesquelles il est parfois difficile de trouver, en situation d'urgences, un interprète. Enfin, il a été conçu dans un matériau plastique qui permet la désinfection. Selon l’AP-HP, ce nouvel outil pourrait être utilisé à terme dans les structures médico-sociales, afin de retrouver les mêmes pictogrammes sur tout le territoire national web.reseau-chu.org, 22 février 2010. Travaux en site occupé A Torfou (Maine-et-Loire), les travaux d’agrandissement de la maison de retraite ont duré trois ans. La direction a choisi de ne pas isoler les personnes désorientées, mais au contraire de les intégrer à la vie de l’établissement avec les autres résidents : « certains comportements ont évolué de façon favorable, le résultat est encourageant ». www.ouest-france.fr, 17 mars 2010. Insanité d’esprit dans la maladie d’Alzheimer Dans l’affaire opposant des héritiers de sang à un assureur à propos de l’annulation de la modification d’une clause relative au bénéficiaire de contrats d’assurance-vie, d’une donation et d’un testament, la Cour de cassation a arrêté le 6 janvier 2010 : Fondation Médéric Alzheimer 26/67 Revue de Presse mars 2010 « Attendu qu’ayant relevé, par motifs propres et adoptés, que Monsieur M., présentait selon les rapports médicaux de son médecin traitant et de l’expert psychiatre désigné dans le cadre de la procédure de protection d’incapable majeur, une altération de ses capacités physiques et intellectuelles de type maladie d’Alzheimer à compter de l’année 2000, la Cour d’appel a souverainement estimé au vu des rapports médicaux que Monsieur X. était insane d’esprit au moment où il a signé les avenants aux contrats d’assurance-vie, la donation et le testament olographe ; que le moyen n’est pas fondé ». Droit civil, Testaments et successions. Alzheimer et insanité d’esprit. Mars 2010. Droit de vote des personnes ayant des altérations des fonctions cognitives Le vote met en jeu les capacités neurosensorielles et praxiques, mnésiques, les capacités de jugement et de choix, et celles d’exprimer sa volonté. Or, en France, la participation aux scrutins électoraux est la plus forte dans la tranche d’âge des plus de 60 ans où se situe la majorité des personnes présentant des altérations des fonctions cognitives. En France, de nombreuses personnes présentant une altération des fonctions cognitives ne sont pas protégées par une tutelle et restent en situation légale de voter. Le médecin agréé (expert auprès du juge des tutelles) ne dispose pas actuellement de critères consensuels pour évaluer la capacité à voter. Depuis 2001, s’est développée la notion de « capacité de vote » c’est-à-dire « l’aptitude à comprendre la nature et l’effet du vote, et à choisir parmi les différents candidats ». Différents outils d’évaluation des capacités de décision des personnes présentant des altérations des fonctions cognitives ont été développés et permettent d’évaluer quatre dimensions : la compréhension des informations et des enjeux, la personnalisation des informations à la lumière de critères personnels, le choix et l’évaluation des différentes alternatives et de leurs conséquences. Des études complémentaires sont nécessaires pour faire avancer la connaissance sur la réalité du vote des personnes présentant des altérations des fonctions cognitives. Psychol NeuroPsychiatr Vieil. Bosquet A. et al. Le vote des sujets ayant des altérations des fonctions cognitives : aspects législatifs et éthiques. Mars 2010. Protection juridique des majeurs : guide (1) L’Union nationale des associations familiales (UNAF) et les Caisses d’Epargne publient la quatrième édition du Guide du curateur ou du tuteur familial. La Caisse d’Epargne compte plus de deux cent quatre vingt-cinq mille clients sous protection juridique. www.unaf.fr, 15 mars 2010. Protection juridique des majeurs : les personnes sans patrimoine (2) Pour Pascal Champvert, directeur de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées), la loi du 5 mars 2007 visait à étendre la protection des majeurs protégés à l’ensemble des actes de leur vie et non plus seulement à la gestion de leurs biens patrimoniaux. Selon lui, il existe des zones de non-droit, concernant par exemple des personnes âgées vivant à domicile ou en établissement, mais dont on ne se soucie pas car elles n’ont pas de biens à protéger. Il a alerté la ministre de la Justice et la secrétaire d’Etat aux Aînés sur cette situation. Direction(s), mars 2010. Protection juridique des majeurs : délais de nomination des tuteurs (3) Répondant à une question du député des Ardennes Jean-Luc Warsmann sur les délais de nomination d'un tuteur dans le cadre de la protection juridique d'un majeur, le ministère de la Justice rappelle que le nouveau régime des tutelles et curatelles est recentré sur les personnes réellement atteintes d'une altération de leurs facultés personnelles, pour lesquelles aucun autre dispositif de protection moins Fondation Médéric Alzheimer 27/67 Revue de Presse mars 2010 restrictif de droits ne peut être instauré. La loi prévoit ainsi une meilleure prise en compte de la volonté de la personne à protéger et de ses droits et libertés individuelles, notamment à travers l'affirmation du principe de l'audition de la personne protégée et de l'adaptation de la mesure en fonction de l'altération des facultés. Ces innovations peuvent entraîner un allongement de la procédure d'instruction préalable mais sont nécessaires à la garantie du droit des personnes. Ainsi, l'article 430 du code civil supprime la possibilité pour le juge des tutelles de se saisir d'office et donc de donner suite aux signalements émanant notamment des services sociaux. Il doit donc les inviter à s'adresser au procureur de la République ou réorienter la requête vers celui-ci. Avant de saisir le juge des tutelles, le ministère public doit disposer, d'une part, de la preuve médicale que la personne vulnérable est atteinte d'une altération de ses facultés dans les termes de l'article 425 du code civil, au moyen d'un certificat circonstancié établi par un médecin inscrit sur la liste prévue à l'article 431 du code civil, d'autre part, d'éléments sur la vie de la personne qui peuvent révéler la nécessité d'une protection, enfin et dans la mesure du possible, d'éléments sur la situation familiale, sociale, financière et patrimoniale de la personne vulnérable qui permettent d'établir qu'il n'y a pas d'autre solution que de saisir le juge des tutelles. Pour le ministère de la Justice, des délais sont nécessaires pour l'établissement du certificat médical circonstancié et le recueil d'éléments sociaux et, si la saisine préalable du parquet est une étape supplémentaire, elle permet d'écarter les requêtes injustifiées et garantit l'homogénéité de celles finalement transmises au juge des tutelles. Enfin, les règles de procédure prises en application de la loi du 5 mars 2007 visent à accélérer le traitement des dossiers de demande de mise sous protection. Par application de l'article 1227 du code de procédure civile, la mesure de sauvegarde de justice, qui peut être prononcée si nécessaire jusqu'au jugement d'ouverture définitif, après l'audition de la personne à protéger, ne peut désormais excéder un an, non renouvelable, ce qui tend à raccourcir les délais d'instruction. Assemblée nationale. Question 67760 de JL Warsmann. JO du 2 mars 2010. Protection juridique des majeurs : formation des mandataires judiciaires (4) La formation et la professionnalisation des mandataires judiciaires, prévue dans la loi du 5 mars 2007 réformant les tutelles, impose que ces professionnels soient titulaires d’un certificat national de compétences (CNC) au plus tard le 1er janvier 2010. La loi sur la simplification du droit a accordé une année supplémentaire. C’est trop court, s’inquiète Thierry Nouvel, directeur général de l’UNAPEI (Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis), qui ajoute : « les possibilités de financement des budgets de formation des associations sont insuffisantes pour prendre en charge les coûts de ces certificats. Il faut également remplacer les personnels qui vont en formation, ce qui constitue une charge supplémentaire pour les associations et risque de désorganiser les services ». Pour Hadeel Chamson, chef du service juridique et de l’information de la Fédération nationale des associations tutélaires (FNAT), il n’y a pas suffisamment de centres de formation habilités, et les centres existants sont saturés : ils formaient en moyenne cinquante stagiaires par an et doivent désormais en accueillir entre deux cents et trois cents. Disposant de son propre centre de formation, le réseau de l’Union nationale des associations familiales échappe à ces aléas. Au niveau des Conseils généraux, la mise en œuvre de la réforme tutélaire s’amorce progressivement, soit en gestion directe, soit via une convention de délégation avec les associations tutélaires. Quant aux établissements publics de plus de quatre-vingts places hébergeant des personnes âgées ou des personnes handicapées, ils n’ont pas l’obligation de créer un service tutélaire, mais sont tenues de désigner, parmi leur personnel, un préposé en qualité de mandataire judiciaire des majeurs. « Très peu l’ont fait. Certains établissements ont mutualisé leurs moyens au sein d’un Fondation Médéric Alzheimer 28/67 Revue de Presse mars 2010 groupement de coopération sociale et médico-sociale. Le principal frein est financier », explique Dominique Cailhol, présidente de l’Association nationale des mandataires judiciaires à la protection des majeurs (ANMJPM). Direction(s), mars 2010. Presse internationale Etats-Unis : comment s’informer sur les conséquences juridiques du vieillissement ? Le Centre national de ressources juridiques (National Legal Resource Center) propose, sur un nouveau site Internet, de l’information et du soutien sur les conséquences juridiques du vieillissement, concernant à la fois la santé et le droit : meilleures pratiques pour vieillir en bonne santé, meilleures pratiques des services juridiques, revue de presse du droit du vieillissement, réseaux de services, information des consommateurs, publications juridiques, événements… Le Centre national de ressources juridiques associe la commission du droit du vieillissement du Barreau américain (American Bar Association Commission on Law and Aging), le Centre pour la défense des droits des aînés (Center for Elder Rights Advocacy), le Centre de gérontologie sociale, le Centre national du droit de la consommation, et le Centre national du droit des personnes âgées. www.nlrc.aoa.gov, 18 mars 2010. Décider à la place d’une autre personne Le service de médecine interne de l’Université de l’Iowa (Etats-Unis) a interrogé vingt personnes de confiance (surrogate decision-makers) pour étudier leurs préférences en termes d’objectifs de soins et leurs croyances (beliefs) concernant la notion de personne (personhood). Pour toutes les personnes de confiance, l’objectif de confort est important, et 30% pensent qu’il est important de trouver une solution (curing) aux problèmes physiques. De nombreuses personnes de confiance reconnaissent les changements dans la capacité de la personne malade à raisonner, communiquer et être en relation avec les autres. Elles croient à l’impact de la démence sur des facteurs liés à la personne (personhood), tels que la dignité, le respect des autres et le fait d’avoir une vie qui vaut la peine d’être vécue. Am J Hosp Palliat Care. Kaldjian LC et al. Dementia, Goals of Care, and Personhood: A Study of Surrogate Decision Makers' Beliefs and Values. 18 février 2010. Conduire : quel risque ? Une étude de l’équipe de Linda Hunt, professeur associé à l’école d’ergothérapie (occupational therapy) de l’Université du Pacifique (Oregon, Etats-Unis) analyse deux cent sept disparitions de conducteurs atteints de la maladie d’Alzheimer au volant, publiées dans la presse entre 1998 et 2008. Trente deux sont décédées, trente-cinq se sont blessées, et soixante-dix n’avaient pas été retrouvées au moment de l’analyse des données. Certains conducteurs ont conduit pendant presque deux jours et ont parcouru plus de mille sept cents miles (deux mille sept cent trente kilomètres). Linda Hunt estime que ces événements ne constituent que la partie émergée de l’iceberg. Selon elle, 30% à 45% des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer continueraient de conduire après le diagnostic. Seuls six Etats (Oregon, Californie, Nevada, Delaware, Pennsylvanie et New Jersey) disposent d’une législation obligeant les médecins ayant connaissance d’un handicap mental à le déclarer. La capacité de navigation n’est jamais évaluée dans les tests courts. Pour Elizabeth Gould, directrice au niveau national de la qualité des programmes de l’Association Alzheimer (Chicago, Etats-Unis), le permis de conduire ne devrait pas être retiré au moment du diagnostic. Le diagnostic seul n’est pas suffisant : de nombreuses personnes malades au stade précoce peuvent conduire de façon sûre. Fondation Médéric Alzheimer 29/67 Revue de Presse mars 2010 Un suivi doit être effectué périodiquement par un professionnel, qui peut être un ergothérapeute. Elizabeth Gould encourage les familles à en parler avec la personne malade, avant d’en arriver au recours « lourd » d’une décision médicale. L’Association Alzheimer propose un programme intitulé « la zone de confort » (The Comfort Zone), que les familles peuvent utiliser si une personne malade a encore la capacité de conduire dans des lieux qui lui sont familiers. Le conducteur accepte de se limiter à cette « zone de confort », et à utiliser un système de géolocalisation. Si le conducteur quitte la zone, la famille en est informée en temps réel. L’Association médicale américaine (AMA) publie une nouvelle édition de son guide d’évaluation médicale et de conseil aux conducteurs âgés. HealthDay, 19 mars 2010. www.usnews.com, 11 mars 2010. www.businessweek.com, 9 mars 2010. The American Journal of Occupational Therapy. Hunt LA et al. Drivers With Dementia and Outcomes of Becoming Lost While Driving. 1er mars 2010. www.ama-assn.org. American Medical Association Physician's Guide to Assessing and Counseling Older Drivers. 2010. Le mythe de Tithonos Dans la mythologie grecque, Tithonos était l’amant d’Eos, la Titane du crépuscule. Eos demande à Zeus que Tithonos soit immortel, mais oublie de demander la jeunesse éternelle. Tithonos vit donc éternellement, mais en état de grande dépendance, proférant des propos incohérents, et supplie que la mort le prenne. Il finit par être changé en cigale. Jeffrey Jones, neurologue et Joni Jones, docteur en sciences infirmières de l’Université du Michigan, explorent à partir de ce mythe les représentations publiques des célébrités atteintes de la maladie d’Alzheimer. American Journal of Alzheimer's Disease and Other Dementias. Jones JM et Jones JL. Famous Forgetters: Notable People and Alzheimer’s Disease. 1er mars 2010. ACTEURS – Les Aidants/Les Familles Presse nationale Le réseau France Alzheimer Créé en 1985, le réseau France Alzheimer a pour vocation de soutenir les familles des personnes malades en France à travers ses associations départementales et ses antennes ou permanences de proximité. Dans son enquête 2009, la Fondation Médéric Alzheimer a recensé cent quatre sièges départementaux, ainsi que trois cents antennes et permanences locales. Parmi toutes ces structures, trois cent quarante-deux ont rempli un questionnaire complet, permettant de connaître la diversité des activités proposées aux familles et aux personnes malades. 91% des structures proposent des permanences d’accueil, 68% des publications ou la diffusion d’un bulletin ou de brochures d’information, 63% une permanence téléphonique, 47% des réunions publiques d’information, 47% des réunions d’information et d’échanges entre familles, 40% des groupes de soutien ou de discussion pour les familles, 38% des appels téléphoniques de courtoisie, 30% des groupes de parole, 30% un soutien psychologique individuel, 16% un cycle de formation, 5% un Café des aidants, 5% des activités diverses et 4% une halte-relais, une halte-répit ou un instant d’accueil. L’organisation de la formation des aidants est en pleine évolution, avec le programme mis en place en 2009, en collaboration avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), et qui vise à former quatre mille aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer d’ici fin 2010. 14% des associations offrent des activités destinées aux personnes malades (hors accueils de jour). Fondation Médéric Alzheimer 30/67 Revue de Presse mars 2010 Plusieurs associations du réseau France Alzheimer ont développé des accueils de jour autonomes, qui proposent outre l’accueil, des activités thérapeutiques personnalisées visant à stimuler la mémoire. Dix-sept accueils de jour France Alzheimer ont précisé les activités proposées aux personnes malades. Dans tous ces accueils de jour est organisé au moins un atelier mémoire ou de réhabilitation, ou de Réminiscence, ou de stimulation cognitive. Six accueils de jour sur dix proposent de l’art-thérapie ou de la musicothérapie, contre trois sur dix dans l’ensemble des accueils de jour. Nombre d’aidants des associations du réseau France Alzheimer participent à l’animation d’autres accueils de jour. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Fontaine D. (coord.). Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile. Mars 2010. Plan Alzheimer : quel bilan pour France Alzheimer ? Pour Michèle Micas, vice-présidente de l’association France-Alzheimer, la formation des aidants familiaux, co-financée à 80% par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, connaît « un franc succès ». France Alzheimer attend les évaluations des expérimentations en cours dans les MAIA (maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer) pour renforcer l’accès au diagnostic et au parcours de soins, avec un gestionnaire de cas pour les situations les plus difficiles, et de l’expérimentation des plateformes de répit, offrant à l’aidant une palette d’interventions. Certaines mesures du plan Alzheimer ont pris du retard, dans le renforcement du soutien à domicile avec les équipes spécialisées et l’amélioration du suivi sanitaire des aidants. Si la création d’unités Alzheimer pour les personnes présentant des troubles comportementaux dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) est jugée pertinente, France Alzheimer souhaiterait une prise en charge adaptée et centrée sur la personne et pas simplement sur les troubles du comportement. Michèle Micas indique que France Alzheimer est « dans l’espoir que tout ce qui n’est pas réalisé le sera. Tout le monde est conscient que nous devons être vigilants sur ce qui est accompli sur le terrain et pas seulement sur le papier. La crainte, c’est que les retombées des familles ne soient pas suffisantes. Nous sommes dans l’attente d’actions supplémentaires où nous serons partenaires pour relayer les besoins des familles ». Décideur(s), février-mars 2010. Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile : les structures d’accompagnement (1) Pour Michèle Frémontier et Morgane Mouraine, respectivement directrice et chargée d’études à la Fondation Médéric Alzheimer, « la volonté d’offrir le meilleur accompagnement aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer vivant à domicile et à leurs aidants familiaux passe par l’accroissement du nombre de bénéficiaires et l’amélioration de l’efficacité de l’aide apportée pour le couple aidantaidé. De même, le souhait affiché par tous de favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible est conçu pour améliorer conjointement le bien-être de la personne malade et de l’aidant. Enfin, il est désormais acquis que la notion du répit de l’aidant - qui constituait déjà un progrès sémantique par rapport à la notion de fardeau - ne passe plus uniquement par des activités qui séparent le proche de la personne malade, mais également par des activités qui peuvent être faites en commun ou encore des activités regroupant aidants et aidés à l’extérieur, dans la cité, dans une perspective de reconquête de l’espace citoyen ». En France, selon l’enquête nationale 2009 de la Fondation Médéric Alzheimer, ce sont trois mille trois cents structures qui sont aujourd’hui engagées dans cette mission d’accompagnement, et les efforts d’innovation se poursuivent toujours. Les expérimentations récentes de plateformes de répit des aidants et de Maisons pour Fondation Médéric Alzheimer 31/67 Revue de Presse mars 2010 l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (MAIA), lancées dans le cadre du Plan Alzheimer en cours, s’inscrivent dans cette démarche de promotion du maintien à domicile. Ces efforts actuels visent à renforcer les dispositifs existants, afin de permettre un accès unique à une diversité d’activités et de professionnels. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Fontaine D. (coord.). Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile. Mars 2010. Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile : les activités « thérapeutiques » (2) La Fondation Médéric Alzheimer observe, dans son enquête 2009, que le mot d’ordre est d’insuffler du « thérapeutique » dans un large éventail d’activités destinées aux personnes désorientées qui, ce faisant, demeurent trop souvent identifiées à leur maladie. Ce qualificatif de thérapeutique a néanmoins la vertu de rappeler l’ambition des dix dernières années de professionnaliser l’accompagnement. Il évite également d’oublier qu’une personne malade demeure compétente, c’est-à-dire capable de mobiliser des ressources restantes. Néanmoins, rappellent Michèle Frémontier et Morgane Mouraine, il faut veiller à ne pas confondre performance et mobilisation des capacités restantes, au risque de mettre les personnes malades en échec. Une personne atteinte de troubles cognitifs conserve ses capacités d’émotion, de sensation, d’invention même si la manière d’en formaliser les effets passe par des chemins différents, inattendus. C’est pourquoi les activités ludiques, festives, favorisant le maintien d’une vie sociale et affective, sortant les personnes malades du ghetto de l’étiquette « malade dépendant » sont-elles importantes pour le bienêtre de la personne malade et donc de son aidant. Que l’activité soit thérapeutique, ludique, festive, relationnelle, après tout, peu importe. Le vrai indicateur du succès de l’accompagnement sera toujours le sourire, le rire retrouvé sur le visage de la personne malade, et l’étonnement de l’aidant ainsi apaisé. Parmi les activités à visée thérapeutique proposées par les accueils de jour (ateliers mémoire, atelier de stimulation cognitive, ateliers Réminiscence, art-thérapie, atelier réhabilitation), la Fondation Médéric Alzheimer note le développement significatif des ateliers de stimulation cognitive (80% des accueils de jour en organisent en 2009 contre 61% en 2007), de musicothérapie (37% contre 24%), et d’art-thérapie (30% contre 18%). La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Fontaine D. (coord.). Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile. Mars 2010. Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile : les accueils de jour (3) La totalité des huit cent-vingt-et-un accueils de jour ayant répondu à l’enquête de la Fondation Médéric Alzheimer (taux de réponse 71%) offre des activités ludiques (artistiques, manuelles, jeux de société…) ou festives (goûters, fêtes calendaires, anniversaires, repas à thèmes…), 95% des accueils de jour offrent des activités à visée thérapeutique, 91% des activités liées au bien-être (gymnastique, relaxation, massage, esthétique, coiffure), 85% des sorties (promenade, café-restaurant, marche), 6% des week-ends ou des vacances, et 72% proposent au moins une forme d’expression et de soutien (64% un soutien psychologique individuel, 37% un groupe de parole). Le « multimédia » (vidéo, photo, informatique, Internet) prend son essor : 28% des structures en 2009 l’utilisent dans des activités ludiques contre 2% il ya deux ans. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Fontaine D. (coord.). Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile. Mars 2010. Fondation Médéric Alzheimer 32/67 Revue de Presse mars 2010 Aide aux aidants : le dispositif fiscal Répondant à une question du député de Loire-Atlantique Michel Hunault, le ministère de l’Economie, de l’industrie et de l’emploi rappelle les dispositifs fiscaux de soutien et d'aide aux familles de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, qui relèvent de mécanismes différents selon la forme de l'aide apportée par les proches du malade et selon qu'il partage ou non le même foyer fiscal. Au sein de leur foyer fiscal, les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer peuvent bénéficier de trois types de mesures fiscales. Tout d'abord, les dépenses liées à la dépendance et aux frais d'hébergement ouvrent droit à une réduction d'impôt à hauteur de 25% dans la limite annuelle de dix mille euros conformément à l'article 199 quindecies du code général des impôts (CGI). Par ailleurs, les dépenses de services à la personne rendus à domicile ouvrent droit à une réduction d'impôt égale à 50% des dépenses effectivement supportées dans la limite de douze mille euros, portée à vingt mille euros lorsque le contribuable invalide est absolument incapable d'exercer une profession et dans l'obligation d'avoir recours à l'assistance d'une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie (CGI article 199 sexdecies). Lorsque la personne atteinte de la maladie d'Alzheimer est titulaire de la carte d'invalidité prévue à l'article L. 241-3 du code de l'action sociale et des familles (CASF), elle bénéficie d'une majoration de quotient familial. Les familles aidant des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer appartenant à un foyer fiscal distinct peuvent également bénéficier d'avantages fiscaux sous certaines conditions. En premier lieu, les pensions alimentaires versées par les enfants à leurs parents dans le besoin, conformément à l'article 205 et suivants du code civil, sont déductibles du revenu imposable du débirentier (débiteur de la rente). Lorsque ces pensions prennent la forme de la participation au financement des frais d'hébergement en établissement d'un ascendant, les versements ne sont pas imposables au nom du bénéficiaire s'ils sont réglés directement à l'établissement d'accueil en lieu et place de la personne hébergée et à condition que celle-ci ne dispose que de très faibles ressources, telles que l'allocation de solidarité aux personnes âgées. En second lieu, par dérogation au principe selon lequel les services doivent être rendus à la résidence du contribuable lui-même, l'article 199 sexdecies du CGI prévoit que les dépenses pour l'emploi d'un salarié à domicile exercé à la résidence, située en France, d'un des ascendants du contribuable susceptible de bénéficier de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), ouvrent également droit à la réduction d'impôt. Dans ce cas, le contribuable renonce à déduire les pensions alimentaires qu'il verse à ce même ascendant. Enfin, toute personne peut rattacher à son foyer fiscal une personne invalide, titulaire de la carte d'invalidité prévue à l'article L. 241-3 du CASF, lorsqu'elle vit sous son toit. Aucune condition de parenté, d'âge ou de revenu n'est exigée. Chaque personne invalide rattachée donne droit à l'attribution d'une part supplémentaire, la réduction d'impôt en résultant étant limitée à 2 301 euros par demi-part pour l'imposition des revenus de l'année 2009. Assemblée nationale. Question n°59522 de M Hunault. 23 février 2010. Envisager le grand âge Lorsqu’imperceptiblement, ou plus brusquement, le seuil du grand âge est franchi, les difficultés, la solitude et, parfois, le handicap ou la maladie rendent malaisé le maintien d’une vie autonome. Une préoccupation pour soi ou pour ses proches, qu’il s’agit d’affronter en se documentant sur les aides possibles, les modes d’hébergement ou encore les moyens de protéger la personne vieillissante. Conseils des notaires propose un dossier sur ce thème. Conseils des Notaires, www.notaires.fr, février 2010. Fondation Médéric Alzheimer 33/67 Revue de Presse mars 2010 L’obligation alimentaire envers les ascendants L’obligation des parents d’entretenir et nourrir leurs jeunes enfants est connue de tous. En revanche, une partie importante de la population ignore le côté réciproque de la solidarité familiale : le devoir des enfants d’entretenir leurs parents âgés sans ressources, qui se fonde pourtant sur une loi intégrée au Code civil depuis le 9 mars 1891. Cap Retraites publie un dossier juridique sur l’obligation alimentaire envers les ascendants. CapNews. Février 2010. Blouses roses Une fois par semaine, Kilia, esthéticienne, revêt une blouse rose de son association pour faire des soins esthétiques aux personnes âgées. Elle anime bénévolement un salon de beauté dans une maison de retraite. « Au début, faire des soins à des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer était difficile », se souvient-elle. « Désormais, je prends du plaisir et je m’enrichis. En sortant de cette maison de retraite, je me sens bien, et le fait de penser que j’ai fait oublier un instant le problème de santé ou le manque de la famille à une résidente me fait plaisir ». www.metrofrance.com, 8 mars 2010. Presse internationale Culpabilité des aidants Si le fardeau et la dépression des aidants sont largement évalués chez les aidants de personnes atteintes de démence, il existe peu d’’études détaillant les dimensions de leur culpabilité. Le service de psychologie de l’Université Roi Juan Carlos de Madrid (Espagne) a mesuré la culpabilité de deux cent quatre-vingt-huit aidants, à l’aide du questionnaire CGQ (Caregiver Guilt Questionnaire). Une analyse statistique en composantes principales montre que cinq facteurs de culpabilité sur vingt-deux expliquent 59% de la variance observée : la culpabilité de mal faire quelque chose pour la personne malade, de ne pas se manifester suffisamment en tant qu’aidants, de se négliger, de négliger d’autres membres de la famille, et d’avoir des sentiments négatifs envers d’autres personnes. Les sentiments de culpabilité sont significativement associés au stress des aidants. Int Psychogeriatr. Losada A et al. Development and validation of the Caregiver Guilt Questionnaire. 22 février 2010. Accueils de jour : des services à améliorer Le Collège de service public et communautaire de l’Université du Massachusetts à Boston (Etats-Unis) a exploré les pratiques et les services rendus par une centaine d’accueils de jour du Massachusetts accueillant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées. Le taux de réponse de l’enquête était de 60%. L’enquête a été complétée par des entretiens en face-à-face sur site dans huit centres. Les accueils de jour s’adaptent progressivement aux capacités cognitives et physiques des personnes accueillies. Toutefois, il existe un besoin d’améliorer les services spécifiques pour les malades jeunes et au stade avancé de la maladie. Les auteurs réfléchissent aux critères pouvant définir des programmes et services adaptés à la démence (dementia-capable). Am J Alzheimers Dis Other Demen. Silverstein NM et al. Adult Day Health Care for Participants With Alzheimer's Disease. 24 février 2010. Aide informelle Aux Etats-Unis, la proportion d’aidants s’occupant de personnes âgées de plus de quatre-vingt-cinq ans a augmenté de 24 à 30% entre 1997 et 2009, et celle des Fondation Médéric Alzheimer 34/67 Revue de Presse mars 2010 aidants s’occupant de personnes âgées de plus de soixante-quinze ans est restée stable, selon l’enquête nationale 2009 de la National Alliance for Caregiving et de l’association américaine des retraités (AARP). Bien que les femmes constituent la majorité (67%) des aidants, la proportion d’hommes a légèrement augmenté (+6%) durant cette période. L’âge moyen des aidants est de cinquante ans en 2009, 50% sont mariés ou vivent en couple et 74% ont un emploi salarié en plus de leur temps d’aide. 17% des aidants de moins de soixante-cinq ans et 11% des aidants de soixante-cinq ans et plus déclarent s’être absentés de leur travail en 2009. Le temps d’aide hebdomadaire a diminué de vingt-trois heures en 1997 à dix-neuf heures en 2009. La durée moyenne de l’’aide est de quatre ans. Le temps d’aide hebdomadaire augmente avec l’âge des aidants : seize heures pour les aidants âgés de cinquante à soixante-quatre ans, dix-neuf heures pour les aidants âgés de soixante-cinq à soixante-quatorze ans et trente-et-une heures par semaine pour les aidants âgés de soixante-quinze ans et plus. Selon l’Association Alzheimer, on compterait aux Etats-Unis 10.9 millions d’aidants non rémunérés, s’occupant de 5.3 millions de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le total des heures d’aide informelle est estimé à 21.9 heures par semaine et par aidant, ou 1 139 heures par aidant et par an (12.5 milliards d’heures par an) . L’aide informelle apportée par les aidants de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer représenterait ainsi une valeur monétaire équivalant à cent quarante-quatre milliards de dollars (106.5 milliards d’euros), si les aidants étaient payés 11.50 dollars par heure. Healthaffairs.org. Informal Caregiving By and For Older Adults. 16 février 2010. Family Caregiver Alliance, 3 mars 2010. Alzheimer’s Association. Alzheimer’s Disease Facts and Figures 2010. www.alz.org, mars 2010. Ressources insuffisantes La maladie d’Alzheimer coûte entre dix-huit mille et trente-six mille dollars par an (entre treize et vingt-six mille euros) aux familles américaines, selon Eric Hall, directeur général de la Fondation Alzheimer des Etats-Unis (AFA). Une enquête menée auprès de la génération « sandwich » des aidants familiaux (celle qui doit s’occuper à la fois de ses enfants et de ses parents) montre que 51% des aidants auraient besoin de ressources financières supplémentaires et 47% de temps supplémentaire pour remplir leur rôle. Eric Hall salue la recommandation Caregiver Initiative du rapport de la Maison-Blanche sur les classes moyennes, assortie d’un budget prévisionnel de 102.5 millions de dollars (74.5 millions d’euros) pour le développement de programmes d’aide aux aidants (répit, conseil, orientation). www.huffingtonpost.com, 2 mars 2010. ACTEURS – Les Professionnels Presse nationale In memoriam Paul Hecquet, président du CLEIRPPA (Centre de liaison, d’étude, d’information et de recherche sur les problèmes des personnes âgées) et Bernard Ennuyer, directeur d’un service d’aide à domicile, rendent hommage au professeur Robert Hugonot, qui a « quitté l’échelle des âges », selon l’expression de Christine Patron, participante à des ateliers qu’il avait organisés voici quarante ans. Documents CLEIRPPA, février 2010. Fondation Médéric Alzheimer 35/67 Revue de Presse mars 2010 Régionalisation de la santé Le Centre national des professions de santé (CNPS), représentation syndicale d’une trentaine d’organisations professionnelles libérales, se structure en Centres régionaux des professions de santé pour agir dans le cadre de la l’organisation régionalisée de la santé, notamment auprès des futures Agences régionales. www.agevillagepro.com, 15 mars 2010. Cloisonnement culturel Pour Claude Evin, responsable préfigurateur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile de-France et David Causse, coordonnateur du pôle santé-social de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs (FEHAP), les ARS ont un rôle de rassembleur et doivent aider à surmonter les clivages actuels, notamment dans le secteur médico-social où il existe un cloisonnement culturel issu du « foisonnement d’initiatives associatives, congrégationnistes ». Pour que le parcours de soins et d’accompagnement des personnes âgées puisse progresser de manière significative, explique David Causse, trois zones de contribution sont indispensables : « des réglages nouveaux relèvent d’abord des pouvoirs publics nationaux, d’autres renvoient à la culture des opérateurs publics et privés et d’autres enfin à l’évolution des pratiques des professionnels de santé ». www.agevillagepro.com, 15 mars 2010. Gestionnaire de cas Né au Canada, dans les années 1990, le métier de « gestionnaire de cas » (case manager) ou coordonnateur de santé en gériatrie, a fait son apparition en France en 2006. Claire Astier est pilote du projet Maia Autonomie 75-20 à Paris, labellisé MAIA (maison pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer) par le plan Alzheimer en janvier 2009. Elle explique : « cinq structures, regroupées au sein d’un groupement de coopération sociale et médico-sociale, emploient cinq gestionnaires de cas de profils différents : assistante sociale, ergothérapeute, psychologue, conseiller en économie sociale et familiale et infirmière. Ils accompagnent trentetrois personnes âgées en situation complexe en s’aidant du « système de mesure de l’autonomie fonctionnelle », instrument d’évaluation des besoins qui mesure vingtneuf fonctions couvrant les activités de la vie quotidienne, la mobilité, la communication, les fonctions mentales et les tâches domestiques, afin d’élaborer un plan de service individualisé en accord avec la personne malade et les professionnels partenaires. Le coordonnateur forme aussi, et c’est nouveau, un véritable binôme avec le médecin traitant et assure la concertation entre deux secteurs jusque-là fragmentés, le sanitaire et le social ». Direction(s), mars 2010. Consultation mémoire : le rôle du neuro-psychologue Sophie Fleury est psychologue-neuropsychologue à la consultation mémoire labellisée de la Clinique médicale de la Porte Verte à Versailles (Yvelines). Son rôle ne se limite pas à la réalisation de tests psychométriques. Elle travaille en étroite collaboration avec les gériatres de la consultation mémoire, dans la démarche diagnostique et dans la prise en charge des aidants familiaux, avec l’accueil de jour de l’établissement, le centre local d’information et de coordination gérontologique (CLIC), et en réseau avec les intervenants extérieurs. Elle explique : « ma première fonction est de pratiquer une évaluation de l’ensemble des fonctions cognitives de la personne qui consulte pour des troubles mnésiques, dans le cadre d’un bilan neuropsychologique. Toutefois, cette personne est considérée dans sa globalité psychique et pas seulement sous l’aspect cognitif. Ainsi, je porte une attention particulière au sens de la plainte, à l’état psycho-affectif, au contexte social et familial du patient. Comprendre la situation du patient permet d’apporter une aide et Fondation Médéric Alzheimer 36/67 Revue de Presse mars 2010 une réponse plus adaptée. J’interviens également auprès des aidants familiaux, auxquels j’apporte un soutien psychologique, un espace de parole, des conseils psycho-éducatifs dans la gestion des troubles cognitifs et comportementaux à tous les stades de la maladie ». Elle intervient également après l’annonce du diagnostic. Tout au long de la maladie, la personne malade peut être reçue soit individuellement, soit en présence de l’aidant. Il est important de consacrer du temps au recueil de la parole du patient qui a souvent l’impression que des décisions sont prises sans son avis et que sa parole n’a plus de valeur. La confrontation à la maladie, par ses conséquences sur la personne et sur la dynamique familiale, peut engendrer une souffrance psychique et des signes dépressifs qu’il est important de détecter et de prendre en charge ». La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Fontaine D. (coord.). Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile. Mars 2010. Formation spécifique à la maladie d’Alzheimer Constatant que les pathologies liées à la maladie d’Alzheimer demandent une formation supplémentaire des professionnels accompagnant des personnes malades et leurs familles, l’Institut régional de formation sanitaire et médico-sociale du Languedoc-Roussillon (Croix-Rouge française) met en place une formation de soins en gérontologie de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer de cent quarante heures dispensées en cinq modules de quatre jours, et en petits groupes d’une douzaine de personnes. www.midilibre.com, 8 mars 2010. Validation des acquis de l’expérience Pôle emploi et l’Agence nationale des services à la personne (ANSP) ont signé une convention de partenariat visant à favoriser l’accès à la Validation des acquis de l’expérience (VAE) dans le secteur des services à la personne. Cette collaboration a pour objectif de lever les obstacles qui freinent le recours à la VAE, et répondre aux enjeux de professionnalisation du secteur. www.servicesalapersonne.gouv.fr, mars 2010. Aidants à domicile de personnes désorientées : quelles compétences ? Patrice Leclerc, consultant-formateur au cabinet Brigitte Croff Conseil et associés, évoque l’ampleur des compétences (et non pas des connaissances), spécifiques nécessaires aux personnes intervenant à domicile auprès de personnes désorientées : la créativité, l’inventivité, l’empathie, la confiance en soi, la souplesse, la curiosité, la facilité d’adaptation, l’ouverture à l’inattendu, à l’imprévu, la facilité à travailler sous pression, le sens des responsabilités, la facilité à réaliser des tâches répétitives, la facilité à tirer des leçons de l’expérience. Selon lui, les groupes d’analyse de pratiques professionnelles, croisant équipes professionnelles et aidants familiaux, constituent aujourd’hui une piste d’accompagnement indispensable, car « même les encadrants et directeurs de service sont désarçonnés par les personnes désorientées ; et les compétences individuelles ne suffisent pas si elles ne sont pas reliées à la colonne vertébrale de la structure ». Cindy Galmiche, infirmière coordinatrice au service de soins infirmiers et d’aide à domicile (SSIAD) de Vouziers, et vice-présidente de l’association des responsables de services de soins infirmiers à domicile (Aressad), présente une fiche de poste d’infirmière coordonnatrice. Quelles sont les qualités requises ? Il faut faire preuve d’une bonne maîtrise de soi, savoir se remettre en question, faire preuve de disponibilité et d’empathie, (pour répondre à l’usager au plus vite, pour pouvoir écouter, observer, soutenir et entourer le personnel, pour pouvoir gérer des conflits), de rigueur, de diplomatie, de capacité organisationnelle, du sens des responsabilités, Fondation Médéric Alzheimer 37/67 Revue de Presse mars 2010 autonomie. Il faut aussi savoir se former, s’informer, s’adapter aux nouvelles techniques (communication, soins, matériel) et aux nouvelles données économiques, évaluer et réajuster sa fonction. Le Journal du domicile et des services à la personne, Février 2010. Presse internationale Royaume-Uni : doctorants en travail social Bien que la recherche en travail social manque traditionnellement de doctorants, la recherche en sciences sociales connaît actuellement une expansion au niveau doctoral. Des doctorats professionnels se mettent en place, et le Conseil de la recherche économique et sociale reconnaît maintenant le travail social comme discipline de formation doctorale distincte. Br J Soc Work. Scourfield J et Maxwell N. Social Work Doctoral Students in the UK: A Web-Based Survey and Search of the Index to Theses. Mars2010. Br J Soc Work. Scourfield J. Professional Doctorate Programmes in Social Work: The Current State of Provision in the UK. Mars 2010. Améliorer les services à domicile Pour Rose-Marie Dröes, du centre Alzheimer de l’Université libre d’Amsterdam (PaysBas), le maintien à domicile devrait concerner au moins 70% des personnes atteintes de démence à l’horizon 2025, notamment en raison de la pénurie de places d’hébergement. Cela induira une pression intense sur les aidants familiaux et les professionnels intervenant à domicile. Pour répondre à ces évolutions de la société, de nouvelles approches des soins à domicile se développent : réseaux de soutien familial juste après le diagnostic, programmes de soutien combinés pour les personnes malades et leurs aidants, technologies d’assistance (téléassistance, domotique). Parallèlement, l’approche s’appuyant sur l’offre de services (servicedirected care) évolue vers des approches centrées sur les besoins et la demande (need- and demand-directed care). Enfin, se développent des réseaux régionaux de services de soins et d’accompagnement offrant un soutien personnalisé aux besoins et aux souhaits des personnes à différents niveaux stades de la maladie et dans différentes circonstances. 25th International. Conference of Alzheimer’s Disease International (ADI). Dröes RM. Plenary lecture PL13. mars 2010. Ethique : un facteur de motivation Une étude d’Anny Godmann et Nili Tabak, de l’Université de Tel-Aviv (Israël), portant sur quatre vingt-quinze infirmières en service de médecine interne, montre qu’un cadre de travail éthique exerce une influence positive sur la satisfaction au travail. Nursing Ethics. Goldmann A et Tabak N. Perception of ethical climate and its relationship to nurses’ demographic characteristics and job satisfaction. 2010. REPERES - Politiques Presse nationale Remaniement Nicolas Sarkozy, président de la République, a procédé à un remaniement ministériel au lendemain des élections régionales. Xavier Darcos a été remplacé par Eric Woerth, qui devient ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, en charge de la réforme des retraites, consacrée chantier prioritaire pour 2010. www.gouvernement.fr, 22 mars 2010. Les Echos, 23 mars 2010. Fondation Médéric Alzheimer 38/67 Revue de Presse mars 2010 Agence nationale d’appui à la performance Créée par la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HSPT), l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP) doit être, selon Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des sports, « la boîte à outils des Agences régionales de santé (ARS), afin de mettre en phase les exigences de qualité avec la maîtrise des coûts ». Christian Anastasy, directeur de l’ANAP, explique que l’agence n’est pas un bureau de contrôle, mais qu’elle s’inscrit dans une démarche participative, cherchant à « capitaliser les expériences et les meilleures pratiques du terrain » pour les faire remonter au niveau national. Il s’agit d’organiser un parcours cohérent entre les secteurs sanitaire et médico-social, « sans les opposer et en transférant les savoirfaire de l’un vers l’autre ». Selon Jeanne Wahby, du Journal du domicile et des services à la personne, la mission de l’ANAP est clairement axée sur les établissements, et les services d’aide à domicile ne font pas partie du champ d’action défini par la loi HSPT. Le conseil scientifique de l’ANAP, constitué de seize membres, sera présidé par Daniel Moinard, directeur général honoraire du CHU de Toulouse. En feront partie, notamment, Jean-François Bauduret, directeur honoraire de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), et Didier Charlanne, directeur de l'Agence nationale de l'évaluation de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM). Le Journal du domicile et des services à la personne, Février 2010. www.ash.tm.fr, 1er mars 2010. Agences régionales de la santé : priorités 2010 Pour la première fois, Xavier Darcos, ministre du Travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, Nora Berra, secrétaire d’Etat aux Aînés et Nadine Morano, secrétaire d’Etat chargée de la Famille, ont réuni les directeurs préfigurateurs des Agences régionales de santé (ARS) afin d'évoquer leurs missions dans le domaine du médico-social. Leurs objectifs prioritaires pour 2010 concernent le vieillissement de la population et la « nécessaire adaptation des prises en charge pour les personnes handicapées ». Le plan Alzheimer « doit être une des toutes premières priorités avec notamment le déploiement effectif des pôles d’activités et de soins pour malades d’Alzheimer (PASA) et des unités d’hébergement renforcés (UHR) ». Les ARS auront également à « mettre en œuvre le plan d’action en faveur de la bientraitance dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées », souligne le ministère. Concernant le plan Bientraitance dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPAD), Nora Berra a fixé trois objectifs: l’existence effective fin 2010 des conseils de la vie sociale dans l’ensemble des EHPAD, la généralisation de procédures de recueil des faits de maltraitance et l’engagement du plan triennal de formation visant à disposer à horizon 2012 de deux référents par établissement formés à la bientraitance. Par ailleurs, l'implication des directeurs préfigurateurs des ARS est « primordiale dans la réussite de l’expérimentation de l’intégration des médicaments dans les forfaits des EHPAD et dans la réforme des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) ». www.ash.tm.fr, 3 mars 2010. www.localtis.info, 4 mars 2010. actionsociale.weka.fr, 8 mars 2010. www.agevillagepro.com, 8 et 9 mars 2010. Les enjeux de la coordination Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) a annoncé son programme pour l’année 2010, notamment consacré au vieillissement. Dans le contexte de la mise en place des Agences régionales de santé (ARS), le HCAAM abordera le thème de l’efficience et du « juste soin » dans l’articulation territoriale des interventions des professionnels libéraux, des établissements de santé et des Fondation Médéric Alzheimer 39/67 Revue de Presse mars 2010 établissements médico-sociaux, en mettant l’accent sur certaines thématiques sensibles aux enjeux de coordination : soins de premier recours, sorties d’hospitalisation, maintien à domicile, suivi de malades chroniques… Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, 25 février 2010. Vivre chez soi : les groupes de travail (1) Nora Berra, qui souhaite promouvoir « une économie positive des questions de vieillissement » a formé cinq groupes de travail, pour une « approche large et globale du vivre chez soi, au-delà de l'accompagnement de la perte d'autonomie ». Un groupe « diagnostic autonomie et habitat », sera confié à Bertrand Delcambre, président du Centre scientifique et technique du bâtiment. Un groupe « technologies et services pour l'autonomie », confié à Maryvonne Lyazid, adjointe au directeur général de la Fondation Caisse d'Epargne pour la solidarité, identifiera ces technologies et définira les conditions de leur développement pour et avec les aînés, les prescripteurs, les industriels. Ce travail pourra aboutir à un plan national de communication. Un groupe « mobilité et urbanisme », confié au Dr. Jean-Pierre Aquino, en collaboration avec Pierre-Marie Chapon, géographe et chargé de recherche du groupe foncier Icade et Claude Dumas, président du Centre de ressources et d'innovation mobilité et handicap (CEREMH), réfléchira à intégrer les besoins de mobilité des personnes âgées dans les documents d'urbanisme. Un groupe « métiers, compétences et formations », piloté par le Professeur Yves Matillon, de l'Université de Lyon-1, produira une cartographie des métiers, des compétences et des formations au regard des besoins. Un groupe « inclusion, prévention et lutte contre les discriminations » liées à l’âge (accès aux crédits, assurances, locations voitures…) travaillera à l’élaboration d’une « charte des aînés ». Gilles Duthil, président de l'Institut Silverlife est chargé du processus de concertation avec les parties concernées. Le Journal du domicile et des services à la personne, Février 2010. www.agevillage.com, www.agevillagepro.com, 22 février 2010. Le Mensuel des maisons de retraite, février 2010. www.agevillage.com, 15 mars 2010. Vivre chez soi : les réactions (2) Janine Dujay-Blaret, vice-présidente du Comité national des retraités et personnes âgées (CNRPA), conteste l'utilité de cette « charte des aînés », qu'elle juge discriminatoire, et indique par ailleurs qu’elle ne peut plus siéger dans les instances officielles, le CNRPA n’ayant pas été installé par le ministre de tutelle, cette situation témoignant selon elle « d’un mépris total envers les retraités et les personnes âgées ». André Flageul, président de l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles), est d’accord sur l’approche du programme « vivre chez soi », s’il s’agit « d’instituer une nouvelle dynamique vertueuse pour résoudre nos problèmes. Mais attention aux redondances de travaux déjà effectués et à l’incongruité d’établir de nouveaux débats d’idées en reculant encore et encore les réponses concrètes aux préoccupations de la crise actuelle ». « Non, les associations ne tendent pas la sébile aux pouvoirs publics, mais elles tentent en permanence de négocier avec eux leurs projets et leurs conditions économiques ». Le Journal du domicile et des services à la personne, Février 2010. www.agevillage.com, www.agevillagepro.com, 22 février 2010. Le Mensuel des maisons de retraite, février 2010. www.agevillage.com, 15 mars 2010. Vivre chez soi : la place des technologies pour l’autonomie (3) Aujourd’hui, 60% des personnes dépendantes utilisent l’aide personnalisée à l’autonomie pour rester chez elles. Mais quand le besoin d’assistance devient trop important, le départ en maison de retraite est parfois inévitable. « En arrivant Fondation Médéric Alzheimer 40/67 Revue de Presse mars 2010 progressivement à augmenter le pourcentage de logements adaptés aux situations de dépendance, on arrivera à réduire le besoin d’aide à domicile », espère-t-on au cabinet de Nora Berra, secrétaire d’Etat aux Aînés. Rester chez soi coûterait donc moins cher, et l’entrée en unité de soin ou en maison de retraite serait ainsi réservée aux personnes touchées par des incapacités lourdes. Certains estiment qu’il serait possible de réduire les dépenses de prise en charge de 25% par les gérontechnologies, estime Alain Franco, chef du service de médecine gériatrique et communautaire au CHU de Grenoble (Isère). « Dans les dix ans à venir, il manquera 10% à 15% d’aidants familiaux et professionnels. Les services à la personne doivent apprendre à fonctionner avec les technologies modernes et devenir plus efficaces ». Mais le circuit économique de ces technologies n’existe pas. La mission « Vivre chez soi » doit travailler sur des appels à projets nationaux et la définition d’une norme pour faire baisser le prix de l’équipement et le lancer auprès du grand public. Le cabinet de Nora Berra veut mettre en avant le « diagnostic habitat autonomie », qui pourrait être inclus dans une assurance logement, et être proposé systématiquement à l’image d’un diagnostic énergétique. Toutefois, « rien ne remplacera les aides humaines, la solidarité de voisinage ou les aidants familiaux », rappelle le sociologue Serge Guérin. Mais changer de regard sur les personnes âgées est une révolution qui pourrait prendre vingt ans, selon le sociologue Bernard Ennuyer. www.lamaisondesaidants.com, 19 février 2010. Dépendance : quel calendrier pour la réforme ? Selon Xavier Darcos, ministre du Travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, la réforme de la prise en charge des personnes âgées dépendantes pourrait arriver en discussion « peut-être dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale » pour 2011. Ce texte est généralement discuté au Parlement en octobre et novembre, et promulgué en décembre, mais le calendrier n’est pas encore arrêté. Auparavant, des « états généraux de la dépendance » seront organisés en octobre avec les acteurs du secteur. Le président de la République avait annoncé que la réforme de la dépendance interviendrait après celle des retraites. Le projet de loi de réforme des retraites doit être examiné au Parlement en septembre. Les Echos, 11 mars 2010. Financement de la dépendance : que faire des excédents de la CNSA ? Selon le rapport de mission confié à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale des finances (IGF), la sous-consommation des crédits de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) s’expliquerait non seulement par des décalages dans le temps des projets, mais aussi par des « difficultés majeures » dans le pilotage de la dépense et le suivi des engagements financiers. La mission préconise une gestion plus transparente et plus exigeante, et suggère que les excédents de la CNSA soient reversés en grande partie à l’assurance maladie. Pour l’Assemblée des départements de France (ADF), une telle décision serait incompréhensible au moment où les départements subissent lourdement la souscompensation des dépenses qu’ils engagent pour le compte de la solidarité nationale au titre de la dépendance et du handicap : les excédents doivent retourner aux départements. www.agevillagepro.com, 15 et 31 mars 2010. Assemblée des départements de France, 12 mars 2010. www.ash.tm.fr, 24 mars 2010. Financement de la dépendance : le débat public (1) S’exprimant à la cinquième conférence annuelle organisée par Les Echos et le Quotidien du médecin sur la dépendance, Xavier Darcos, ministre du Travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, a cité trois Fondation Médéric Alzheimer 41/67 Revue de Presse mars 2010 « financements pérennes et innovants » tenant compte du contexte économique et de l’état des finances publiques : la solidarité familiale, la prévoyance collective et la prévoyance individuelle. La solidarité familiale, «la première et la plus naturelle de toutes les solidarités », représentée par « le héros Enée portant sur son dos son vieux père Anchise pour fonder la nouvelle Troie », doit être encouragée, soutenue et renforcée, « en n’hésitant pas à poser par exemple la question du rôle que peut jouer le patrimoine pour contribuer à ce soutien ». Concernant la prévoyance, Xavier Darcos se dit prêt à un partenariat public-privé avec les assureurs, et pense que l’on doit encourager les Français à souscrire une assurance-dépendance, sous deux conditions : assurer la fiabilité des contrats et veiller à ce que les couvertures apportées par la solidarité nationale d’une part et par la prévoyance individuelle ou collective d’autre part s’articulent de manière cohérente, « pour assurer l’efficience du système, la lisibilité de la couverture et la confiance des différents acteurs dans le système assurantiel ». Deux groupes de travail techniques avec les assureurs ont été chargés d’améliorer la complémentarité entre la couverture publique de la perte d’autonomie et la couverture complémentaire apportée par les trois familles de la prévoyance : sociétés d’assurance, mutuelles et institutions de prévoyance. Le premier groupe travaille sur les grilles d’évaluation de la perte d’autonomie et l’utilisation d’un référentiel commun. Le second examine le contenu des garanties des contrats portant sur la sélection médicale, les périodes de carence et de franchise, les règles de revalorisation des rentes, les conditions de transférabilité, et élabore un cahier des charges pour la labellisation des contrats. www.travail-solidarité.gouv.fr, 10 mars 2010. www.agevillagepro.com, 15 mars 2010. Financement de la dépendance : le débat public (2) La CFDT, qui n’est pas contre le principe de l’introduction de l’assurance complémentaire à condition qu’il y ait une régulation entre part publique et part privée, s’inquiète de la constitution de ces groupes de travail entre assureurs et représentants des ministères, organisant le débat « en catimini » sans qu’y prennent part les partenaires sociaux. www.agevillagepro.com, 16 mars 2010. Financement de la dépendance : le débat public (3) Pour la députée du Vaucluse Marie-Josée Roig, les personnes âgées ont contribué à l'édification du système de protection sociale ; elles ont le droit en retour à la prise en compte de leurs besoins d'aide et de soins. Le député de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg, quant à lui, rappelle que le coût mensuel d’hébergement en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) s’élève à mille sept cents euros en Ile-de-France, et que l’augmentation constante des tarifs compromet l’accès à l’hébergement pour des retraités en situation de précarité. Assemblée nationale. Question 60157 de MJ Roig. JO du 2 mars 2010. Question 61504 de Daniel Godberg, JO du 16 mars 2010. Financement de la dépendance : le débat public (4) Michel Dinet, président du Conseil général de Meurthe-et-Moselle et premier viceprésident de l’Assemblée des départements de France (ADF), publie un rapport intitulé « Vivre ensemble dans une société solidaire – garantir le financement durable des allocations individuelles de solidarité dans le cadre du pacte républicain ». Rappelant l’histoire contemporaine de la solidarité à la française, qui passe au long du vingtième siècle « d’une solidarité de condescendance à une solidarité de droits », il estime que le système actuel de financement des allocations individuelles de Fondation Médéric Alzheimer 42/67 Revue de Presse mars 2010 solidarité (revenu minimum d’insertion, allocation personnalisée d’autonomie et prestation de compensation du handicap) « remet en question le pacte républicain et provoque l’effondrement des départements ». Face à une dette de l’Etat de 3.8 milliards d’euros (dont 3.2 pour l’allocation personnalisée d’autonomie), « les départements font face à des difficultés budgétaires qui leur font courir le risque de devoir limiter leurs initiatives promotrices de solidarité et de développement », s’ils ne veulent pas augmenter les impôts locaux. Pour Michel Dinet, le financement des allocations individuelles de solidarité « réinstaure une tutelle de l’Etat sur les départements qui est contraire à la disposition constitutionnelle de libre administration des collectivités », et constitue « une dérive institutionnelle, financière et politique unique dans l’histoire passée et présente des collectivités ». Assemblée des départements de France, 9 mars 2010. www.agevillagepro.com, 16 mars 2010. Financement de la dépendance : pour une assurance obligatoire Pour Pierre-Yves Geoffard, professeur à l’école d’économie de Paris et directeur d’études à l’EHESS, l’assurance dépendance doit être obligatoire. La dépendance est un risque de long terme, que beaucoup préfèrent occulter, rappelle-t-il : l’obligation d’assurance imposerait à l’individu un « choix » qu’il regretterait de ne pas avoir fait s’il n’avait pas été contraint de le faire. Ce serait la seule manière de garantir une mutualisation des risques la plus large possible, et pas uniquement entre les individus qui estiment que leur risque de devenir dépendant est élevé. Toutefois, précise l’économiste, la vraie garantie que devrait apporter une assurance dépendance n’est pas que de nature financière : chacun doit disposer, le cas échéant, d’une prise en charge adaptée à son niveau de dépendance (assistance à la vie quotidienne, soins ou hospitalisation à domicile, hébergement médicalisé…). Si toute la population était couverte par une assurance dépendance obligatoire, la demande future pour ces services serait solvabilisée, donnant aux intervenants du secteur la visibilité suffisante pour investir et développer de telles activités. « L’émergence d’un secteur formel de prise en charge de la dépendance donne d’excellentes raisons de vouloir disposer des moyens financiers adéquats, et donc d’être assuré contre le risque dépendance », conclut-il. www.liberation.fr, 2 mars 2010. Financement de la dépendance : la prévoyance privée facultative (1) Cotiser à fonds perdus ou protéger son patrimoine ? Axéria Prévoyance (groupe April) lance un contrat dépendance combinant assurance-vie et prévoyance, comportant une sortie possible en capital. Le capital est choisi à la souscription pour un montant compris entre trente mille et trois cent mille euros. En contrepartie, le souscripteur s’engage sur une cotisation périodique pour une durée déterminée allant de dix à vingt-cinq ans. Pour un assuré âgé de cinquante ans recherchant une couverture de soixante-dix mille euros, la cotisation sera de quatre cent cinquante euros par mois pendant quinze ans. Les garanties concernent la dépendance totale (groupes iso-ressources 2 et 3) ou partielle (GIR 3) reconnue par l’assureur. Le capital est revalorisé chaque année dans les mêmes proportions que la valeur acquise de la garantie vie. Le contrat comporte des exclusions ainsi qu’un délai d’attente de deux ans en cas de « démence sénile invalidante ou de maladie d’Alzheimer ». Le contrat, qui cible plus particulièrement la clientèle aisée âgée de quarante-cinq à soixante-cinq ans (une population « qui a une capacité d’épargne et qui souhaite protéger au maximum son patrimoine en cas de perte d’autonomie », comprend aussi une garantie de sortie d’hospitalisation ainsi que des services d’assistance assurés par Filassistance International. www.agefi.fr, 26 février 2010. Fondation Médéric Alzheimer 43/67 Revue de Presse mars 2010 Financement de la dépendance : la prévoyance privée facultative (2) Pour Mireille Elbaum, professeur de politique et économie de la protection sociale au Conservatoire national des Arts et métiers, le recours à la prévoyance privée facultative pour répondre au développement du risque de perte d’autonomie chez les personnes âgées pose problème, « en raison de l’absence actuelle de régulation du marché et surtout des doutes quant à la capacité de l’assurance privée facultative dans des conditions non seulement justes, mais économiquement efficaces et à hauteur des besoins ». En l’absence de statistiques publiques sur les garanties dépendance couvrant près de deux millions de souscripteurs, la connaissance de l’assurance dépendance privée est partielle. Si les garanties dépendance sont pour l’essentiel souscrites à titre principal, elles peuvent venir en complément de contrats d’assurance maladie (surtout dans le secteur mutualiste) ou d’épargne-retraite, et visent à fidéliser la clientèle des organismes. Ils peuvent être souscrits à titre collectif dans le cadre de la prévoyance d’entreprise (adhésion obligatoire ou facultative) ou à titre individuel (55% des garanties principales gérées par les sociétés d’assurance). L’offre de couverture actuelle présente des limites majeures, selon Mireille Elbaum : référentiels variables, prenant rarement en compte la dépendance psychique, contrats couvrant essentiellement la dépendance lourde ou totale, absence de fourniture régulière de services d’assistance, trop incertaine pour les assureurs, rentes non valorisées en fonction de l’évolution du coût des prestations futures, lisibilité des conditions d’intervention des garanties souscrites... Partiel, opaque, peu régulé : le marché de l’assurance dépendance peut-il être optimisé ? Plusieurs facteurs doivent être pris en compte : la myopie des individus concernant les risques à long terme, les incertitudes sur la nature et l’évolution des risques assurés, la capacité des assureurs à s’engager à horizon éloigné, la difficulté à anticiper l’augmentation des coûts unitaires de prise en charge, la sélection des risques. Pour Mireille Elbaum, l’assurance privée facultative n’a qu’une capacité limitée à assurer de façon optimale et généralisée la couverture d’un risque comme la perte d’autonomie pour les personnes âgées, sa tendance spontanée étant d’aboutir à une couverture trop onéreuse et/ou pas assez développée par rapport à l’ampleur des besoins. Le Mensuel des maisons de retraite, février 2010. Droit social. Elbaum M. Les réformes engagées en matière de handicap et de dépendance : peut-on parler de « cinquième risque » ? Novembre 2008. Financement de la dépendance : les budgets des départements Comparé au problème des retraites, celui de l’accompagnement du grand âge s’annonce comme un casse-tête autrement complexe, et une question d’urgence nationale, estime Christian David, directeur délégué de la rédaction de L’Expansion. « Qui paiera ? Comment anticiper le financement, individuel ou collectif, du vécu quotidien de millions de personnes très âgées aux ressources limitées et à l’épargne asséchée par les premières années de dépendance ? ». L’Assemblée des départements de France (ADF) publie un « mémorandum en faveur des départements en difficulté » remis au Premier ministre. Une part croissante des dépenses des départements est consacrée au versement de trois prestations sociales nationales (revenu de solidarité active, prestation de compensation du handicap et allocation personnalisée d’autonomie), qui ne sont pas intégralement compensées par l’Etat. Concernant l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), l’écart non compensé s’élève à 3.25 milliards d’euros. Le déficit s’expliquerait par la montée en puissance du nombre d’allocataires et à la suppression de la récupération sur succession, qui existait pour la prestation spécifique dépendance (PSD). L’ADF préconise d’augmenter la contribution de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) en doublant de 0.1% à 0.2% le prélèvement sur la contribution sociale généralisée (CSG). Le déficit serait ainsi à moitié couvert. L’ADF recommande Fondation Médéric Alzheimer 44/67 Revue de Presse mars 2010 en outre une révision des critères d’attribution de l’enveloppe nationale de la CNSA pour tenir compte du vieillissement démographique. www.lexpansion.com, 1er mars 2010. www.agevillagepro.com, 21 février 2010. www.agevillagepro.com, 16 mars 2010. Allocation personnalisée d’autonomie : une bombe sociale ? Arnaud Montebourg, président du Conseil général de Saône-et-Loire et avocat, se prépare à réclamer cinquante-deux millions d’euros à l’Etat, devant le Conseil d’Etat ou le Conseil constitutionnel. L’élu socialiste accuse l’Etat d’avoir confié aux départements des dépenses sociales telles que l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou la prestation compensatrice de handicap (PCH) sans lui avoir transféré des moyens financiers équivalents. Le 30 décembre 2009, le Conseil d’Etat lui a donné gain de cause dans un litige l’opposant au gouvernement sur le financement de la protection de l’enfance, contraignant le gouvernement à financer un fonds prévu par la loi. Capitalisant sur ce succès, Arnaud Montebourg demande quinze millions au titre de l’APA. Six départements, de droite et de gauche, lui emboîtent le pas. L’Assemblée des départements de France (ADF) a chargé le juriste Dominique Rousseau de trouver la brèche juridique lui permettant de poursuivre l’Etat. Selon Pierre Jamet, directeur général des services du Conseil général du Rhône, à qui le Premier ministre François Fillon a confié une mission sur le sujet, « tous les départements sont concernés du fait d’un effet de ciseau entre les dépenses sociales qui augmentent et les recettes qui diminuent ». www.lexpress.fr, 18 février 2010. Allocation personnalisée d’autonomie : optimiser la gestion Pour Bruno Arbouet, directeur de l’Agence nationale des services à la personne, le versement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) sous forme de chèque emploi-service universel (CESU) pré-rempli, utilisé aujourd’hui par dix départements, permettrait de réduire le « taux d’indus », en s’assurant que la prestation est bien fléchée vers le service attendu. www.agevillagepro.com, 15 mars 2010. Etablissements médico-sociaux : la procédure d’appel à projets La loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) institue des appels à projets pour la création et l’extension d’établissements et services médico-sociaux. Ces appels à projets seront calés sur les PRIAC (programmes interdépartementaux d’accompagnement des handicaps et de la perte d’autonomie) : les projets seront obligatoirement financés à court ou moyen terme, ce qui devrait mettre fin aux listes d’attentes ou aux autorisations administratives sans financement. Dés que l’Agence régionale de santé (ARS) et le Conseil général auront défini un besoin précis sur un territoire donné, le promoteur n’aura plus à présenter une étude d’opportunité : les autorités auront déterminé que le besoin existe. La commission de sélection, coprésidée par le directeur général de l’ARS et le président du Conseil général, comprendra trois représentants de l’ARS, trois représentants du Conseil général et six représentants des usagers, désignés par les membres proposés par le comité départemental des retraités et personnes âgées (CODERPA) et le comité départemental des personnes handicapées (CDPH). Deux personnalités qualifiées avec voix consultative, désignés par les co-présidents, et des experts complèteront la commission. Il y aura donc parité entre les autorités et les représentants des usagers. En cas de partage égal des voix, la voix des co-présidents sera prépondérante. Les organisations professionnelles ne feront partie de la commission qu’avec voix consultative, et seront limitées à deux organisations par commission. Un tirage au sort désignera deux fédérations dont le mandat sera limité à un an. Cela remet en Fondation Médéric Alzheimer 45/67 Revue de Presse mars 2010 question l’équilibre des pouvoirs des fédérations professionnelles, qui ne manquent pas de le faire entendre. Un projet de décret leur a été soumis. La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a listé cinq « points de vigilance » pour les appels à projets : le risque de segmenter les appels à projets par type de structure au détriment d’une réponse diversifiée selon les besoins ; le risque de standardisation des réponses ; la nécessaire prise en compte de l’adaptation de l’offre existante ; la possibilité de faire émerger des formes innovantes d’accompagnement ; la capacité pour les petites associations de se positionner sur les appels à projet ; les contraintes administratives fortes et les délais de mise en concurrence. La CNSA a élaboré un cahier des charges type, identifiant les critères de sélection des projets. Elle recommande quatre critères d’évaluation : la qualité du projet (compréhension du besoin, qualité, innovation…), les aspects financiers (coûts pour les différents payeurs, reste à charge des usagers…), l’expérience du promoteur (réalisations passées, connaissance du territoire…), la capacité à faire (notamment la crédibilité du plan de financement). Le Mensuel des maisons de retraite, février 2010. www.agevillagepro.com, 28 février 2010. www.lamaisondelautonomie.com, 10 mars 2010. Maisons de retraite : quel avenir ? Chaque année, l’âge moyen d’entrée en établissement recule (il est aujourd’hui de quatre-vingt-quatre ans), tandis que la durée moyenne du séjour diminue (2.5 ans). Si le taux de remplissage reste encore supérieur à 95 % au niveau national, « dans certaines zones peu urbanisées, un nombre croissant d’établissements signalent un rétrécissement de leur liste d’attente, voire des difficultés de remplissage » confirme Didier Sapy, directeur général de la Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées (Fnaqpa). L’échelle de tarifs varie de cinquante à plus de cent euros par jour à la charge du résident. Pour des tarifs quotidiens souvent proches de cent euros, il faut des revenus mensuels par personne compris entre mille cinq cents et cinq mille mille euros, alors que la retraite moyenne est de l’ordre de mille deux cents euros. Par ailleurs, le taux d’encadrement global (nombre d’emplois en équivalent temps plein, toutes fonctions confondues, pour cent places), progresse en EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) : il s’élève à 50 (+6 par rapport à 2003). Selon Emilie Gravillon, directrice de deux maisons de retraite, les dispositions réglementaires sur l’installation électrique, le système de sécurité incendie, les ascenseurs, les portes automatiques, l’eau etc. exigent des investissements coûteux, de « plus de cinq cents euros par résident », qu’il faut bien répercuter sur le reste à charge, à moins de trouver des économies d’échelle passant par des coopérations entre établissements du territoire afin de mutualiser activités et personnels (notamment de direction), ou le développement de plateformes de services liant domicile et établissement. Pour Didier Sapy, l’avenir des maisons de retraite réside dans leur capacité à ne pas s’enfermer dans l’option sanitaire qui constitue aujourd’hui l’option privilégiée par les pouvoirs publics. Le Journal de l’action sociale et du vivre ensemble. Février 2010. Fixation du prix de journée des EHPAD Pour le député du Gard Etienne Mourrut, la double tutelle de l’État et du Conseil général pour la fixation des prix de journée des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) alourdit considérablement les procédures, complique et retarde la fixation des prix de journée : en effet, les EHPAD doivent fournir avant la fin du mois d'octobre de l'année n-1 un budget prévisionnel, mais les prix de journée ne sont entérinés qu'entre les mois d'avril et de juin de l'année en cours, ce qui porte le délai de fixation du prix entre six et huit mois. Le ministère du Travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville indique que Fondation Médéric Alzheimer 46/67 Revue de Presse mars 2010 la date qui s'impose à l'autorité de tarification de la section soins (préfet de département) n'engage en aucune façon le président du Conseil général, seul responsable de la date de fixation dudit prix de journée (sous réserve du respect de la procédure contradictoire de soixante jours qui doit précéder la fixation du tarif de l'exercice). La modification des règles de tarification introduites par l'article 63 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 prévoit un nouveau mode de tarification dit « à la ressource », qui devrait contribuer à raccourcir les délais d'approbation budgétaires. Ces dispositions s'appliqueront en 2010. Assemblée nationale. Question 48167 d’E Mourrut, JO du 16 mars 2010. Bientraitance en établissement : des progrès à faire (1) Selon un rapport de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM), remis à Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée des Aînés, seul un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sur trois effectue systématiquement une analyse des plaintes et suggestions des résidents et la même proportion avoue ne pas procéder à une évaluation des risques et des fragilités des personnes accueillies. Quatre EHPAD sur dix ne recueillent même pas les habitudes et les centres d'intérêts de leurs nouveaux résidents dans le cadre du "projet personnalisé" et les attentes des nouveaux arrivants, ou de leur entourage, ne sont recueillies que dans respectivement 43 % et 47 % des cas. L’impact du projet personnalisé sur la vie du résident et son appréciation par ce dernier ne sont évalués que par 14 % des EHPAD. « La phase d'évaluation initiale est donc essentiellement focalisée sur les besoins en soins », selon Didier Charlanne, directeur de l’ANESM, qui ajoute que « ces pratiques d'évaluation initiale sont nettement améliorées lorsque l'EHPAD accueille davantage de résidents atteints de maladie d'Alzheimer et apparentée ». Afin d’améliorer la qualité de prise en charge des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ainsi que la qualité de vie des autres résidents, Nora Berra a rappelé la nécessité de promouvoir la création de PASA (Pôles d’activités et de soins adaptés), destinés aux résidents souffrant de troubles modérés du comportement. Concernant les formations à la bientraitance, elle a rappelé que vingt mille formateurs interviennent en établissement, soit deux par structure, de façon à former les personnels à des méthodes capables de changer à la fois la qualité de vie et la qualité de la relation qu’ils entretiennent avec les personnes âgées. www.anesm.sante.gouv.fr, www.ash.tm.fr, www.capgeris.com, 2 mars 2010. www.senioractu.com, 4 mars 2010. www.agevillagepro.com, 8 mars 2010. Bientraitance en établissement : des progrès à faire (2) L’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) continue de réclamer à l’Etat un engagement financier pour lutter contre la maltraitance. Si les structures assurent efficacement les soins de base (évaluation des besoins de soins, état de santé, continuité des soins, partenariats avec les structures sanitaires…), « au-delà, apparaissent toutes les difficultés liées au manque de temps du personnel. En effet, les professionnels courent en permanence alors qu’il leur faudrait plus de temps pour mieux écouter les personnes âgées et leurs familles ; développer des animations auprès des résidents ; organiser des réunions sur les pratiques professionnelles ; recueillir l’information et les plaintes, les traiter et apporter des solutions ; prendre du recul et accompagner les nouveaux professionnels ; participer à des formations…) ». Rappelant que le plan Solidarité grand âge prévoit de passer de cinq à huit professionnels pour dix résidents, l’AD-PA déclare : « dans un secteur reconnu comme sous-doté par tous les acteurs, l’Etat ne peut être crédible dans sa volonté de mieux accompagner les personnes âgées que s’il s’engage financièrement au-delà des déclarations de principe et des injonctions inapplicables ». www.agevillagepro.com, 8 mars 2010. Fondation Médéric Alzheimer 47/67 Revue de Presse mars 2010 Lieux d’information ou de coordination gérontologique : quelles activités ? Source d’information sur la maladie pour les aidants ou espace ouvert pour les personnes malades ? Centres locaux d’information et de coordination (CLIC), coordinations gérontologiques, réseaux gérontologiques ou Alzheimer, MAIA (Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer) et quelques autres lieux d’information sont des structures pour la plupart départementales ou locales, s’adressant à l’ensemble des personnes âgées avec pour mission de les renseigner et/ou de coordonner des actions de prise en charge. Huit cents de ces structures, parmi le millier recensé en France, ont répondu à l’enquête nationale 2009 de la Fondation Médéric Alzheimer. Quelles activités offrent-elles ? Des réunions publiques d’information sur la maladie d’Alzheimer (38%), des réunions d’information et d’échanges entre familles (22%), des groupes de parole animés par un psychologue (21%), des groupes de soutien ou de discussion pour les familles (19%), un soutien psychologique individuel (18%), des cycles de formation (13%), des appels téléphoniques de courtoisie (7%), des Cafés des aidants (6%), des actions diverses d’aide aux aidants (4%). 20 % des lieux d’information ou de coordination gérontologique offrent des activités spécifiques pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (ateliers mémoire 8%, entretiens individuels encadrés par un psychologue 8%, activités liées au bien-être). Les activités destinées simultanément aux personnes malades et à leurs aidants sont rarement organisées (11%) : il s’agit, pour l’essentiel, d’activités festives et de visites amicales à domicile. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Fontaine D. (coord.). Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile. Mars 2010. Réseaux gérontologiques : quelles perspectives ? En janvier 2010, la Mutualité sociale agricole (MSA) recensait environ quarante réseaux gérontologiques créés ou en cours de création. Comment s’intégreront-ils dans le nouveau paysage institué par la loi Hôpital patients, santé et territoires (HSPT) de juillet 2009 ? Selon Christine Bronnec, chef de bureau à la direction de l’hospitalisation et de l’offre de soins, « avec la loi HSPT, on va vers une offre de soins graduée, ouverte à tous, un maillage territorial et une coopération organisée, entre établissements de santé, professionnels libéraux et médecins généralistes comme pivots du parcours de soin des patients. Cette coopération va accroître le rôle des réseaux de santé, qui vont s’inscrire comme des acteurs à part entière dans le maillage territorial de proximité. Ils le sont déjà, mais la loi va renforcer la dynamique autour du dispositif ». Pour Gilles Poutout, directeur délégué du Centre national de l’expertise hospitalière (CNEH), les réseaux doivent s’imposer, car ils ont « une longueur d’avance: des outils, des méthodes, des savoir-faire, ils ont mis en place des protocoles de prise en charge, des formations, des modes d’organisation qui ont fait leurs preuves . A eux d’être des forces de proposition auprès des Agences régionales de l’hospitalisation (ARS) ». Pour Philippe Laffon, directeur de la Santé à la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole, (CCMSA), les réseaux doivent intégrer de nombreux paramètres et assurer leur mission dans un cade financier contraint : la prise en charge globale, le décloisonnement, le développement du maillage territorial, les partenariats, la communication, la coordination avec les maisons de santé… Le BIMSA, février 2010. Accueils de jour : capacité minimale et revalorisation du forfait transport Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée des Aînés, a annoncé plusieurs mesures concernant la viabilité économique des accueils de jour. Le dispositif serait recentré Fondation Médéric Alzheimer 48/67 Revue de Presse mars 2010 sur une taille minimale : les autorisations ne seraient plus accordées que pour une capacité minimale de dix places pour les accueils de jour autonomes ou de six places pour ceux adossés à un établissement. Pour sortir les petits accueils de jour de leurs difficultés, la solution envisagée consisterait à renforcer la complémentarité entre les accueils de jour et les pôles d'activité et de soins adaptés (PASA, mesure 16 du plan Alzheimer) : Des PASA "ouverts" pourraient accueillir des personnes âgées venant de leur domicile, en étroite liaison avec des accueils de jour. La secrétaire d’Etat a annoncé le prochain relèvement du forfait de frais de transport de dix à treize euros. , ainsi que le lancement d'une évaluation sur l'organisation effective d'une prestation transport par les établissements et services assurant un accueil de jour. Ceux qui ne mettraient pas en œuvre cette prestation au 30 juin 2010 se verraient retirer le bénéfice du forfait. Etablissements et services pourront s'acquitter de cette obligation de mise en œuvre de la prestation transports de deux façons : soit en organisant matériellement la prestation (de façon directe ou via un prestataire), soit en versant à la personne âgée ou à sa famille le montant du forfait, afin de l'aider à mettre en place une solution individuelle de transport. www.localtis.info, 23 février 2010. www.lamaisondelautonomie.com, 1er mars 2010. MAIA : diagnostic organisationnel Pour Emmanuelle Vigan, du Journal de l’action sociale et du vivre ensemble, les processus de coordination mis en œuvre par les Centres locaux d’information et de coordination (CLIC) ou les réseaux de santé ont donné des résultats insuffisants, d’où le passage à un processus d’intégration des acteurs dans un même dispositif local : la Maison pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (MAIA). Pour observer les processus et les moyens de cette intégration, dix sept porteurs de projet ont été retenus il y a un an par un comité technique et un comité stratégique composé de représentants de la direction de l’hospitalisation et de l’offre de soins (DHOS), le la direction générale des affaires sociales (DGAS), de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), de la direction générale de la santé (DGS), des présidents de l’Assemblée des départements de France (ADF), de France Alzheimer et de la Fondation Médéric Alzheimer et d’experts. La première étape consiste à réaliser un diagnostic organisationnel, c’est-à-dire à analyser les dispositifs sanitaire, social et médico-social dans leur ensemble. Mais pour favoriser le développement d’une analyse commune, les pilotes des MAIA doivent organiser des « tables de concertation » à différents niveaux : table clinique pour les professionnels de terrain pour échanger sur les cas, table tactique pour les responsables des structures membres de la MAIA pour réfléchir sur l’évolution du système, table stratégique pour les décideurs et financeurs locaux pour valider les choix. Restent deux ans avant la généralisation des MAIA, d’ici là l’équipe-projet nationale doit valider des outils méthodologiques permettant d’accompagner les futurs promoteurs de MAIA selon les spécificités locales. Le Journal de l’action sociale et du vivre ensemble. Février 2010. Repères en Gériatrie, Février 2010. Lieux de vie et d’accueil : taux réduit de TVA La loi de finances pour 2010 soumet au taux réduit de 5.5% la fourniture de logement et de nourriture dans les lieux de vie et d’accueil. Dès lors que ces deux services constituent les prestations principales couvertes par le forfait journalier versé au lieu de vie et d’accueil, l’ensemble du forfait bénéficie du taux réduit de TVA. www.circulaires.gouv.fr, instruction fiscale 3C-1-10 du 4 février 2010. Fondation Médéric Alzheimer 49/67 Revue de Presse mars 2010 Vers une libéralisation des services sociaux ? La Revue de droit sanitaire et social consacre un dossier au nouveau droit communautaire de la sécurité sociale. Jean-Marc Lhuillier, professeur à l’Ecole des Hautes études en santé publique, considère que la nature juridique imprécise des établissements et services sociaux les fragilisent face au droit public des affaires, aux rationalisations budgétaires et au droit européen. Pour lui, ce ne sont pas les qualifications d’ « utilité sociale » ou d’ « utilité collective » qui leur permettront d’échapper, « par leur charme ou par leur ruse », à la main invisible du marché. « Avant que la libéralisation des services n’intervienne totalement et qu’il ne reste au secteur social, concernant l’intervention publique, que ce que la liberté du commerce et de l’industrie a laissé d’initiative à ce que l’on a appelé le « socialisme municipal » et, concernant l’initiative privée, que ce que les grands groupes privés habituellement spécialisés dans la construction ou l’alimentation voudront bien lui laisser, il serait temps de demander aux juristes de fournir une définition, d’une part, de ce que sont les établissements et services médico-sociaux, d’autre part, du service social qu’ils composent et de la transmettre au législateur. Le droit (au contraire de la philosophie qui ne craint pas de poser des questions sans réponse), se doit d’apporter des outils utiles aux professionnels pour garantir la qualité de la prise en charge des usagers le plus souvent très vulnérables ». Revue de droit sanitaire et social. Lhuillier JM. De quoi les établissements et services sociaux sont-ils le nom ? Janvier-février 2010. Aide à domicile : fragilisation des acteurs (1) « Silence, on, ferme ! », alerte Florence Jany-Catrice, membre du cercle lillois d’études et recherches sociologiques et économiques (Clersé) de l’Université de Lille1. L’aide à domicile serait-elle en train de sombrer dans l’indifférence générale ? s’interroge-t-elle. Elle identifie plusieurs raisons de la fragilisation des acteurs historiques du champ de l’action sociale : la « chalandisation du social » par l’ouverture du marché, invitant les usagers à « choisir leur offre », l’extension du chèque emploi-service universel (CESU) et la banalisation du recours à l’emploi de gré à gré, dans laquelle l’usager est l’employeur et le salarié est couvert par une convention collective « minimaliste ». Selon elle, « le plan Borloo a stimulé l’emploi direct discount, contribuant ainsi à créer des distorsions fortes dans l’accès aux services ». La multiplication de ces emplois directs précaires et la politique du « libre choix » laissé aux usagers aboutissent ainsi, selon la sociologue, à un « dumping économique et social » auquel les associations ont du mal à faire face. En effet, celles-ci se sont souvent engagées dans des programmes de qualification diplômante de leurs salariés, conduisant à les rémunérer en conséquence dans une situation de pénurie de fonds publics. Les organisations patronales (Adessa-A domicile, ADMR, FNAAFP/CSF et UNA) et les syndicats de salariés de la branche (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, UNSA/SNPAD) ont demandé au ministre du Travail et des relations sociales de « garantir des prestations de qualité tout en respectant la bientraitance des personnes en situation de fragilité et en assurant de bonnes conditions de travail pour les salariés », de relever le taux proposé d’évolution de la masse salariale de 1.2% à 1.27%, ainsi qu’une « enveloppe financière de retour à l’équilibre pour éviter toute diminution d’aide et d’accompagnement auprès des usagers et tout licenciement en 2010 ». Quant à elle, la Fédération des établissements privés de services à la personne (FEPSAP), demande une reconnaissance des sociétés marchandes et coopératives par l’Etat et les partenaires sociaux et souhaite que les syndicats et les acteurs des services à la personne se positionnent clairement sur le sujet de la libre concurrence. www.ash.tm.fr, 23 février 2010. www.lemonde.fr, 25 février 2010. www.agevillagepro.com, 1er mars 2010. www.lamaisondelautonomie.com, 8 mars 2010. Le Lien, février 2010. Fondation Médéric Alzheimer 50/67 Revue de Presse mars 2010 Aide à domicile : tarification (2) Fragilité de trésorerie, cessation technique de paiement, voire liquidations judiciaires : Anne-Myrtille Dubois, responsable du développement à l’Union nationale ADMR (Association du service à domicile) met en cause « l’illisibilité des dispositifs de financement et la non reconnaissance, dans certains départements, du prix réel de revient de nos services ». Se déclarant « attentive à la situation financière des services d’aide à domicile », Nora Berra, secrétaire d’Etat aux Aînés, a réuni le 11 février les responsables des organisations représentant les établissements et services pour les personnes âgées. Une mission d’inspection réfléchit au financement et la tarification des services d’aide à domicile. Un groupe de travail, animé par la direction générale de la cohésion sociale(DGCS), a pour objectif de dresser un état des lieux de l’offre de services, des profils et des besoins des personnes aidées et des pratiques des départements en termes d’autorisation et de tarification. Un autre groupe de travail, conduit par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), examine le contenu qualitatif des plans d’aide. L’Assemblée des départements de France (ADF), qui a lancé un groupe de travail sur le financement des services d’aide à domicile, se rapproche des fédérations professionnelles, afin de « proposer, avec les professionnels, des alternatives, plutôt que de se les faire imposer ». La commission de politique sociale et familiale de l’ADF a adopté un document d’orientation envisageant de sortir d’un tarif horaire pour passer à un forfait global. Le Lien, février 2010. www.agevillagepro.com, 8 mars 2010. Aide à domicile : modernisation par la formation (4) L’Observatoire de la branche de l’aide à domicile publie les résultats de plusieurs études réalisées de 2007 à 2009. La branche de l’aide à domicile regroupe plus de cinq mille structures employant plus de deux cent vingt mille salariés, très majoritairement employés en contrat à durée indéterminée. Le taux de personnel qualifié, toutes filières confondues, est de 46%. En 2008, plus de quatre vingt-dixsept mille salariés avaient suivi une formation (+24% par rapport à 2007) pour un coût de soixante-et-un millions d’euros engagé par Uniformation (+30% par rapport à 2007). L’aide à domicile s’exerce majoritairement auprès des personnes âgées dépendantes (83% à 87% des heures réalisées). Les aides à domicile (profession essentiellement féminine) représentent 84% des salariés du secteur. Les techniciens de l’intervention sociale et familiale représentent 3% du total, les personnels soignants 5% et les personnels administratifs et d’encadrement 7%. Le Conseil général du Rhône et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) ont conclu une convention-cadre pour la « modernisation de l’aide à domicile ». Il s’agit de renforcer l’offre de formation pour répondre « à l’émergence de nouveaux besoins ». Les formations seront aussi développées afin d’accompagner la mise en place de la « grille de vulnérabilité, qui permet aux professionnels de repérer les situations de fragilité et de prévenir l’aggravation des situations », ou pour mener des actions préventives dans l’utilisation du logement et la bientraitance. Ces sessions de formation, organisées par bassin de vie, s’adresseront en priorité aux intervenants non diplômés du secteur de l’aide à domicile. Par ailleurs, la gestion des prestations sera simplifiée « en généralisant l’utilisation de la télégestion », et les associations en difficulté seront accompagnées. Le coût global des actions prévues par la convention s’élève à près de trois millions d’euros. www.ash.tm.fr, 23 février 2010, 15 mars 2010. Fondation Médéric Alzheimer 51/67 Revue de Presse mars 2010 Aide à domicile : les acteurs s’organisent en réseau (5) Une quinzaine de structures non lucratives spécialisées dans l’aide à domicile des personnes en perte d’autonomie dans les Hauts-de-Seine ont lancé le 15 mars 2010 le collectif Reso 92. A la différence des plateformes commerciales de services à la personne développées depuis 2005, ce réseau s’appuie sur un maillage de services locaux de proximité associatifs et institutionnels (centres communaux et intercommunaux d’action sociale). Ce réseau dispose d’une plateforme téléphonique centralisée, gérée par l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles) des Hauts-de-Seine Actualités sociales hebdomadaires. 15 mars 2010. Services à la personne : les effets de la crise économique Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la crise, en réduisant le pouvoir d’achat des ménages, touche le secteur des services à la personne. En 2008, la progression du nombre de particuliers employeurs de salariés à domicile avait considérablement diminué (+1,9 % après quinze ans de croissance régulière à 8 % en moyenne). A cette diminution du nombre d’employeurs s’est ajoutée une baisse du volume d’heures déclarées. Les résultats pour 2009 ne sont pas encore connus. www.agevillagepro.com. 8 mars 2010. Bonnes pratiques associatives L'Union régionale interfédérale des œuvres et des organismes privés, sanitaires et sociaux (URIOPSS) de Lorraine et des établissements d'hébergement associatifs pour personnes âgées, dépendantes ou non, se sont engagés au moyen d'une charte, à « identifier et valoriser les bonnes pratiques associatives en matière de prise en charge des personnes âgées ». il s’agit de respecter le libre choix de la personne (lieu d'hébergement, liberté de sortie, de participer, etc.), associer les familles et les amis en favorisant les liens entre résidents, proches et bénévoles, établir « du lien social » (participation à la vie de la commune et activités intergénérationnelles). Actualités sociales hebdomadaires, 12 mars 2010. Observatoire national de la fin de vie Un observatoire national de la fin de vie a été créé auprès du ministre de la Santé. Il est chargé de suivre les conditions de fin de vie, des pratiques d’accompagnement, afin d’en améliorer la connaissance, d’améliorer l’information du public et des professionnels de santé, d’identifier les besoins de recherche et promouvoir des approches pluridisciplinaires dans différents domaines d’application de la fin de vie. Le comité de pilotage, qui se réunit au moins deux fois par an, est composé de douze membres : le président du comité, le directeur général de la santé (DGS), le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS), le directeur général de la cohésion sociale (DGCS), quatre représentants des associations ou fondations œuvrant pour les soins palliatifs, quatre experts scientifiques. Le mandat du comité est de cinq ans. www.agevillagepro.com, 22 février 2010. Economie du don Pour Jean-Hervé Lorenzi, professeur à l’Université Paris-Dauphine et président du Cercle des économistes, le don apparaît sur le plan de l’analyse économique comme un substitut à la solidarité et à l’engagement de l’État. Il pose donc un problème. La solidarité concerne l’ensemble de la collectivité, alors que le don ou le bénévolat s’inscrit dans une logique individuelle. Le don n’est pas de la solidarité au sens propre. Le don et le bénévolat peuvent se regarder selon trois niveaux. Il s’agit donc d’abord de ce substitut à la solidarité qui se traduit par des transferts monétaires en Fondation Médéric Alzheimer 52/67 Revue de Presse mars 2010 nombre limité se déroulant parfois à l’occasion de manifestations médiatiques. Ensuite, le don se traduit par des actions de bénévolat auprès d’associations caritatives, humanitaires ou autre. Pour le Professeur Lorenzi, parler de don dans ce cas semble excessif car il existerait une dimension de réciprocité : les personnes qui s’y engagent, les seniors par exemple, cherchant à contrecarrer un sentiment d’inutilité. Dans cette optique, il y a un double sens au bénévolat qui permet aux seniors en particulier d’apparaître comme des acteurs de la société. Troisièmement, le don vient d’une décision individuelle face à un problème de santé ou autre vécu par un membre de la famille. Jean-Hervé Lorenzi se dit farouchement opposé à l’idée de faire rentrer le don ou le bénévolat dans une catégorie économique : pour lui, le don, décision individuelle, s’inscrit hors du marché et il n’y a pas de sens à chercher à lui donner une traduction monétaire. Si l’on essaye de mettre le don dans le marché, estime-t-il, on prend le risque de le faire disparaître, de lui faire perdre son sens. L’économiste désapprouve toute tentative visant à donner un statut au don ou au bénévolat. www.agevillage.com, 22 février 2010. Réciproques. Aidants et soignants : partenariats ou confrontations ? Décembre 2009. Presse internationale Asie Pacifique : quelles politiques pour les personnes âgées vieillissantes ? La commission économique et sociale Asie-Pacifique des Nations-Unies (ESCAP) publie une étude sur les perspectives macro-économiques (au niveau national et régional) et micro-économiques (individus, ménages, familles) de l’aide aux personnes âgées dans cette zone géographique. Trois questions fondamentales se posent : comment assurer une adéquation entre les politiques et programmes sur le vieillissement (santé des personnes âgées, sécurité du revenu par l’accès à la retraite) et les besoins des personnes ? Comment aider un groupe spécifique, les veuves sans enfants, à faire face aux problèmes du vieillissement ? Comment cette situation spécifique peut-elle faire évoluer plus globalement les politiques d’aide aux personnes âgées vieillissantes ? L’étude micro-économique montre que l’aide apportée par la famille, très complexe et précaire, reste l’option la plus importante et la plus réaliste pour de nombreuses veuves dans les zones urbaines. Il est courant, dans les pays d’Asie-Pacifique, que les générations plus jeunes prennent soin des anciens, l’intervention de l’Etat étant minimale. Mais les changements sociétaux déclenchés par les migrations, le travail des femmes et les changements de style de vie, sont perçus comme des facteurs susceptibles de miner les valeurs de la famille et éroder la piété filiale. Si les enfants qui abandonnent totalement leurs parents sont relativement rares, il est fréquent que le soutien des enfants à leurs parents soit insuffisant. Le renforcement de l’aide informelle doit être une priorité régionale pour les politiques et programmes sur le vieillissement en Asie-Pacifique, selon l’ESCAP. Family Caregiver Alliance, 3 mars 2010. United Nations. Economic and Social Commission for Asia and the Pacific. Gender and Development Discussion Paper series n°22. In the Care of the State and the Family: Understanding Care of the Elderly through Macro and Micro Perspectives. Bangkok. 2009. Etats-Unis : réforme du système de santé « Une lutte longue d'un siècle s’est achevée sur un vote historique »a déclaré le Président Barack Obama, dont la ténacité a fini par l’emporter, et qui vient de transformer une défaite annoncée en victoire politique. Pour Corine Lesnes, du Monde, la réforme est de l'ampleur de celle qui avait abouti en 1965 à la création de l'assurance santé pour les personnes de plus de soixante-cinq ans (Medicare). Elle oblige tous les Américains à souscrire une assurance avant 2014 sous peine d'amende. Elle interdit aux compagnies d'assurance de refuser de les couvrir en Fondation Médéric Alzheimer 53/67 Revue de Presse mars 2010 raison de leurs antécédents médicaux. Elle accorde une aide financière aux familles qui gagnent moins de quatre-vingt-huit mille dollars par an. Le coût de la réforme, qui devrait couvrir trente-et-un millions de personnes non-assurées (soit environ 15% des Américains), est estimé à neuf cent quarante milliards de dollars (sept cents milliards d'euros) sur dix ans, financés par des taxes sur les revenus élevés et des coupes dans les dépenses de soins. Le Monde, 20 mars 2010. Etats-Unis : inégalités ethniques devant la maladie d’Alzheimer Durant sa journée de mobilisation des membres du Congrès au Capitole (Hill Day), le Dr Maria Carillo, directeur des relations médicales et scientifiques de l’Association Alzheimer des Etats-Unis, a annoncé que le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer touche deux fois plus la communauté noire et 1.5 fois plus la communauté hispanique que la population blanche, en raison à la fois d’un moindre accès au diagnostic et d’une prévalence plus élevée dans ces groupes de maladies cardio-vasculaires et de diabète, qui sont des facteurs de risque connus de la maladie d’Alzheimer. Pour Harry Johns, président de l’Association Alzheimer, le système actuel privilégie les soins plutôt que la santé. Il faut, selon lui, s’occuper prioritairement des coûts, de la prévention et du financement de la recherche. Il milite pour que le Congrès fixe à deux milliards de dollars (1.46 milliard d’euros) le budget de la recherche sur la maladie d’Alzheimer alloué aux instituts nationaux de la santé (NIH), à travers le projet de loi Alzheimer Breakthrough Act (pour une percée dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer). « Nous ne pouvons plus dire que l’argent est le problème », soutient-il : « la maladie d’Alzheimer a le potentiel de mettre tout notre système de santé en faillite si nous ne nous en occupons pas ». www.alz.org, 9 mars 2010. Alzheimer Association. Facts and figures 2010, mars 2010. Etats-Unis : coordination de la recherche fédérale Les sénateurs Evan Bay (Indiana) et Susan Collins (Maine) ont déposé un projet de loi visant à instituer un bureau fédéral chargé de la maladie d’Alzheimer, qui serait rattaché au département de la Santé. Cette structure serait chargée de coordonner et superviser la recherche fédérale sur la maladie d’Alzheimer. Bayh.senate.gov, 24 février 2010. Californie : réduction du financement public des services à domicile En Californie, les restrictions des budgets publics consécutives à la crise économique (diminution de neuf cent cinquante millions de dollars pour l’aide à domicile) menacent l’aide à domicile de quatre cent vingt-sept mille personnes âgées, même très dépendantes. Une analyse menée par Steve Wallace, du centre de recherche en politique de la santé de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), portant sur neuf comtés, estime que 87% des personnes âgées atteintes de déficits cognitifs tels que la maladie d’Alzheimer ou la démence perdraient le bénéfice des heures d’aide à domicile qui leurs sont actuellement octroyées, et que l’on revient trente ans en arrière. Dans le projet de budget présenté par le gouverneur Arnold Schwarzenegger, la contribution publique aux services d’aide à domicile serait restreinte personnes les plus dépendantes. Les programmes d’accueil de jour sont également menacés. Les restrictions sur l’aide à domicile créeraient une demande immédiate d’hébergement pour les personnes âgées incapables de payer l’aide à domicile dont ils ont besoin. Où iront les personnes âgées, s’interroge Bruce Chernof, président de la Fondation SCAN, qui a financé cette étude : il n’y a pas de places en maison de retraite. Steve Wallace rappelle, ironiquement, que le développement de l’aide à domicile avait été décidé pour réaliser des économies dans le secteur de Fondation Médéric Alzheimer 54/67 Revue de Presse mars 2010 l’hébergement, et avec succès : l’hébergement concernait 5.4% des Californiens en 1970, contre 2.7% aujourd’hui. La solution budgétaire proposée ne laisserait aux Californiens qu’une seule option : la plus chère. Comment un Etat autrefois si prospère en est-arrivé là ? La Californie abandonnera-t-elle ses anciens ? Face à la crise annoncée du financement de l’aide à domicile, l’association Family Caregiver Alliance propose une série de recommandations, demandant un financement, un soutien adéquat aux programmes et aux services d’aide aux aidants familiaux, et demande la promotion d’une réglementation concernant les aidants ayant une activité professionnelle, ce qui concerne un aidant sur deux en Californie, 71% travaillant à plein temps et 29% à temps partiel. www.healthcanal.com, 18 février 2010. UCLA Center for health policy research. Wallace SP et al. Budget proposals turn back clock 30 years in long-term care services for California seniors. www.healthpolicy.ucla.edu, février 2010. www.alzheimersreadingroom.com, 8 mars 2010. Family Caregiver Alliance. 4 mars 2010. Europe : concurrence entre maladies pour le financement de la recherche Le financement européen dans le cadre du programme de recherche FP6 (20022006) concernant les maladies neurodégénératives était de 71 millions d’euros pour la démence, 44 millions d’euros pour l’agrégation des protéines et les mécanismes de la neurodégénérescence, 22 millions d’euros pour les maladies rares (dystrophie musculaire de Duchenne, maladie de Huntington, lipofuscinose, adrénoleucosystrophie), 16 millions d’euros sur la maladie de Parkinson, 15 millions d’euros pour la sclérose en plaques et la neuro-inflammation, et 10 millions d’euros pour la dégénérescence rétinienne. Pour le programme FP7 (2007-2013), la démence n’a reçu que 29 millions d’euros (-60% par rapport au programme FP6), la maladie de Parkinson 29 millions d’euros (+80%) l’agrégation des protéines et les mécanismes de la neurodégénérescence 33 millions d’euros (-25%), les maladies rares 22 millions d’euros (inchangé), la dégénérescence rétinienne 6 millions (-40%). www.ilcuk.org.uk. International Longevity Center, Pfizer. A problem shared is a problem halved. Février 2010. Royaume-Uni : où va l’argent du plan démence ? Le groupe multipartisan sur la démence des parlementaires britanniques s’insurge : 69% des groupements de médecins généralistes (primary care trusts, premier étage du système de soins britannique) sont incapables de leur dire à quoi ont été employés les cent cinquante millions de livres (167.9 millions d’euros) mis à leur disposition dans le cadre du plan national pour la démence. Press Association, www.google.com, 18 mars 2010. Royaume-Uni : sensibilisation Selon une enquête auprès de mille sept cents personnes, 53% des Britanniques ne connaissent pas suffisamment la démence pour pouvoir aider une personne malade. 81% des répondants pensent que certaines personnes atteintes de démence peuvent prendre part à des activités ordinaires de la vie quotidienne. Lançant une nouvelle campagne de sensibilisation du grand public, le ministre des services de soins et d’accompagnement Phil Hope a déclaré : « la maladie d’Alzheimer ne fait pas de discrimination. Nous ne devrions pas en faire non plus. Notre étude montre que trop souvent, les gens ont peur de la démence et tendent à éviter les personnes malades, ce qui les isole et les stigmatise. Nous voulons commencer à casser cette stigmatisation et montrer les choses simples que vous pouvez faire pour aider les personnes malades à bien vivre avec leur démence ». Une campagne à la télévision et à la radio montrera qu’avec le soutien nécessaire, les personnes malades peuvent bien vivre avec leur maladie et continuer à faire ce qu’elles aiment faire pendant Fondation Médéric Alzheimer 55/67 Revue de Presse mars 2010 plusieurs années. La campagne conseille d’écouter la personne malade, de s’intéresser davantage à ce qu’elle peut faire, plutôt qu’à ce qu’elle ne peut pas faire, de l’aider à faire les courses ou la cuisine, et de mieux s’informer sur la maladie. Newsvote.bbc.co.uk, 1er mars 2010. Belgique : accueil familial Accueillir un senior sous son toit ? Confronté au manque de places en maison de retraite, Eliane Tillieux, ministre wallonne des Affaires sociales a décidé de lancer un appel à la population pour faire héberger des personnes âgées dans des familles d’accueil. Une expérience est en cours dans le Namurois. Si l’expérience est positive, elle pourra être généralisée en 2012. Préalablement, il faut veiller à « éviter les dérapages ou la recherche du profit », précise-t-elle, et vérifier les statuts fiscaux et sociaux des deux parties, afin d’éviter que les familles d’accueil ou les personnes hébergées ne perdent des droits. Les familles, qui suivront des formations et passeront des tests, devront s’engager dans la durée à l’égard des personnes âgées, leur offrir de la disponibilité, veiller à leur suivi médical et respecter leurs convictions religieuses, philosophiques et politiques. www.lalibre.be, 6 mars 2010. REPERES – Initiatives Presse nationale « Manger mains » A Saintes (Charente-Maritime), l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) des Arènes (centre hospitalier de Saintonge), qui héberge vingt-deux personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, a testé une nouvelle technique, le manger mains, avec le concours des résidents. « Manger avec les mains n'est pas dans notre culture mais ce n'est absolument pas dégradant » affirme Nathalie Bergeret, diététicienne. Le manger mains favorise même le retour à une certaine autonomie des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, dans l'incapacité de se servir d'une fourchette ou d'un couteau dont ils ne connaissent plus l'utilité. Cela permet aussi aux résidents de conserver des réflexes d'alimentation et des sens tels que le toucher ou l'odorat. « Faire manger une personne qui a perdu son autonomie peut être vécu comme une agression par cette personne. Le manger mains constitue une alternative, assure la diététicienne. Le premier test a été mené à l'occasion d'un repas à thème avec des plats à la texture modifiée dont la forme et la consistance permettaient d'être mangés avec les doigts : tartines, mini-quiches, boulettes de viande... Le manger-mains a été proposé à tous les résidents capables de manger seuls. Beaucoup d'entre eux ont, toutefois, utilisé la fourchette laissée à leur disposition lors de ce repas un peu spécial. Jeannette n'a pas hésité. Sa voisine, Marie-Eugène, a pris un peu de temps ; elle s'est demandé si elle pouvait vraiment manger avec les doigts, ce qu'elle n'avait jamais fait. Rassurée par Nathalie Bergeret, elle a pris une bouchée de viande, l'a coupée car elle était trop grosse et l'a portée à sa bouche avec sa main. Assis à côté des deux vieilles dames, Jacques n'a rien changé à ses habitudes et a déjeuné avec sa fourchette. De fait, rien n'a été imposé et rien ne le sera. Le test repose, toutefois, sur une adhésion collective à la démarche. L'atelier Manger mains a été présenté aux équipes soignantes et de l'unité centrale de restauration qui prépare les repas. Lors d'un Conseil de vie sociale de l'établissement, il a été aussi validé par les représentants des familles et des résidents. En parallèle, les personnels de l'unité ont suivi une formation spécifique à l’EHPAD de Celles-sur-Belle (Deux-Sèvres) qui applique déjà le manger mains. Après ce test, l'unité renouvellera la technique à intervalles réguliers, avec l’objectif de la Fondation Médéric Alzheimer 56/67 Revue de Presse mars 2010 généraliser pour de malades qui le nécessitent, afin que le moment du repas, souvent problématique pour eux, redevienne plaisant et convivial. www.sudouest.com, 8 mars 2010. Le béguinage comme réponse à la précarité chez les aînés Longtemps, elles sont restées invisibles : les personnes âgées, par fierté, préféraient souffrir en silence ou ne ressentaient pas le besoin de pousser la porte des organisations caritatives. Mais selon Didier Piard, directeur de l’action sociale à la Croix-Rouge, leur nombre a triplé depuis deux ans : les retraités représentent maintenant 15% des personnes venant solliciter une aide alimentaire ou un soutien financier pour régler un loyer, une facture d’électricité ou de gaz. La situation est encore plus critique dans les zones rurales, explique le Secours populaire, qui suit 10% de personnes ayant une retraite comme principale source de revenus. Plusieurs facteurs se conjuguent pour conduire les aînés vers la précarité : la diminution du revenu à l’entrée en retraite, le décès du conjoint, un handicap ou une perte d’autonomie. Plus ou moins brutalement, la personne n’a plus les moyens de payer son loyer, ou d’entretenir, voire d’aménager le logement dont elle est propriétaire. Elle n’a pas non plus la possibilité financière d’aller en maison de retraite. L’association Habitat et humanisme, expérimente le « béguinage » : des formules de logement destinées essentiellement à des personnes âgées de quatre-vingt à quatrevingt-dix ans, socialement fragilisées et peu à peu touchées par la dépendance. Carol Poméon, chargée de mission, explique : « on regroupe plusieurs logements à loyer modéré et on y installe des personnes âgées qui sont invitées à mutualiser leurs ressources. Elles paieront par exemple en commun une aide à domicile ou une personne qui leur fera les courses, un soutien qu’individuellement elles ne pourraient pas s’offrir ». Selon les statistiques l’INSEE, 8.8% des femmes et 8.3% des hommes âgés de soixante à soixante-quatorze ans vivaient en 2007 au-dessous du seuil de pauvreté (60% du revenu médian, soit 908 euros pour une personne seule). Cette proportion passe à 14.3% pour les femmes et 8.9% pour les hommes après l’âge de soixantequinze ans. Si la pauvreté des personnes âgées est bien moindre que celle des jeunes, explique Didier Gélot, directeur général de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES), cette tendance pourrait se modifier à l’avenir : « quelle pension de retraite peut bien toucher une personne qui a enchaîné CDD, travail à temps très partiel et périodes de chômage ? » , s’interroge-t-il. La Croix, 17 février 2010. EHPAD low-cost Depuis janvier 2010, le groupe Korian s’est doté d’une direction générale « développement et offre de services » sous la responsabilité du Dr Philippe Denormandie. Celui-ci aura la charge de mettre en place le nouveau concept du groupe Korian : un hébergement à moins de soixante euros par jour (contre une moyenne de soixante-douze euros aujourd’hui). La Tribune, 9 mars 2010. Accueil familial Le groupe Elysées-Vendôme propose une nouvelle solution d’accueil familial pour retarder l’entrée en institution des personnes âgées en perte d’autonomie tout en favorisant le mieux-vivre et les échanges intergénérationnels : les Villas Edeniales. Au sein d’une maison de trois cent vingt mètres carrés cohabitent trois aînés en compagnie d’une famille d’accueil. Chaque villa bénéficie d’un studio de vingt-cinq mètres carrés en rez-de jardin avec jardinet privatif pour chaque personne âgée, et deux appartements permettant de recevoir deux familles de deux enfants (pour l’accueillant titulaire et l’accueillant remplaçant). Les accueillants familiaux ont suivi Fondation Médéric Alzheimer 57/67 Revue de Presse mars 2010 une formation de mille deux cents heures, agréée par le Conseil général. Pour Virginie Chenal, du bureau des Personnes âgées à la direction générale des affaires sociales (DGAS), « tout l’intérêt de l’accueil familial est d’offrir aux personnes âgées et aux personnes handicapées un mode d’accueil et d’hébergement de proximité, convivial et plus économique (…), une relation de proximité, moins désincarnée que dans d’autres types d’hébergement, adaptée aux besoins de la personne, respectant l’intimité de chacun. Le principe essentiel est de partager une vie familiale et ainsi de rompre l’isolement, mais aussi de prévenir et de retarder la perte d’autonomie des personnes. Par ailleurs, l’accueil familial constitue un gisement d’emplois, non délocalisables, profitable au tissu local et notamment rural. La loi du 5 mars 2007 a fait évoluer le statut des accueillants familiaux en leur permettant d’obtenir un véritable statut de salarié et d’être formé à ce métier. Ce cadre en fait un mode d’hébergement fiable et assuré par des personnes dédiées et motivées ». La DGAS estime qu’il faudra construire cinquante mille maisons ou appartements d’accueil familial pour répondre aux besoins de création de cent cinquante mille places pendant les vingt prochaines années. Ce développement permettrait de créer deux cent vingt-cinq mille emplois directs en équivalent temps plein, ainsi que des emplois indirects liés aux services à la personne et aux commerces de proximité, notamment dans les zones menacées de désertification. En novembre 2006, la DGAS recensait neuf mille deux cent vingt accueillants familiaux agréés, accueillant sept mille trois cents personnes handicapées et six mille cinq cents personnes âgées de plus de soixante ans. www.senioractu.com, 24 février 2010. Chien visiteur Didou, chienne shi-tsu âgé de deux ans, a passé avec succès sa certification de chien visiteur auprès de centre cynophile Saint-Roch de Juillan (Hautes-Pyrénées). Elle a été placée en situation pendant quarante-huit heures, durant lesquelles son comportement a été observé face à des personnes utilisant un fauteuil roulant, un déambulateur, une canne. Angélique Garcia, assistante de vie et éducatrice canine, propriétaire du chien, précise : « il n’est pas question de thérapie, le chien visiteur est un chien éduqué, sociable, qui apporte un contact, une distraction, facilite les échanges, peut aider au mouvement. Un médiateur, en quelque sorte, qui participe aux mieux-être des personnes ». www.ladepeche.fr, jeanveutdormir.blogspot.com, 4 mars 2010. Jardin thérapeutique Dans le cadre d’un projet d’utilité sociale, des lycéens préparant un brevet d’aptitude professionnelle agricole au lycée agricole Armand-Fallières de Nérac (Lot-etGaronne) ont réalisé un jardin thérapeutique pour les résidents de l’établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes (EHPAD), à l’initiative de Karine Zagni, animatrice et Céline Rance, ergothérapeute, sous la direction de Philippe Castendet. Pour mener à bien ce projet, les élèves ont vendu des bulbes et l’entreprise EBSTP d’Estillac a apporté son concours au plan logistique et financier. Durant deux jours, les élèves ont remué la terre pour installer d’un côté un jardin japonais et de l’autre, des bacs en hauteur pour permettre aux résidents de jardiner, de s’occuper des plantes, des herbes aromatiques et du jardin potager. Un deuxième jardin sera créé pour les résidents de l’unité Alzheimer. www.ladepeche.fr, 19 mars 2010. Fondation Médéric Alzheimer 58/67 Revue de Presse mars 2010 Presse internationale Coordination des connaissances Le centre de développement de services sur la démence de Stirling (Ecosse), en collaboration avec le service d’éducation à la santé du National Health Service écossais, développe un réseau de « connaissances coordonnées » (Dementia managed knowledge network) reliant les professionnels du soin et de l’accompagnement aux personnes atteintes de démence, offrant information, forums de discussion, ressources d’apprentissage. Dementia Services Development Center, Monthly News, 24 février 2010. Le casse-croûte de minuit Depuis 2008, le Parker Jewish Institute à New Hyde Park (New York, Etats-Unis) propose un midnight snack pour les personnes déambulantes atteintes de démence, (huit à dix de ses quarante-deux résidents). Le personnel ne souhaitait pas avoir recours aux psychotropes, qui augmentent le risque de chute. Depuis le début du programme, les chutes et les blessures associées ont été réduites de 50%, et les escarres ont disparu. Ce n’est pas de la recherche scientifique rigoureuse, mais tout le monde est au calme vingt-quatre heures sur vingt-quatre, explique Aura Gordon, infirmière à l’origine de l’initiative. Elle en a eu l’idée lors d’une garde de nuit, où un résident, à deux heures du matin, a pris son journal et s’est préparé à « aller au marché », ce qu’il faisait lorsqu’il travaillait. L’infirmière lui a proposé un café et une part de gâteau pour la route. L’homme a mangé le gâteau, bu le café et est retourné au lit. www.kaiserhealthnews.org, 16 mars 2010. Jardin thérapeutique Douze étudiants architectes paysagers de cinquième année, dans la classe de Bridget Belkacemi à l’Université de l’Etat de l’Iowa (Etats-Unis), ont créé, durant trois mois, un jardin thérapeutique pour des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer résidant au Presbyterian Village d’Ackley. Les administrateurs de l’établissement ont levé un financement de huit mille dollars (cinq mille huit cents euros) pour le projet. Au début du cours, en janvier, les étudiants ont élaboré un questionnaire à l’usage du personnel pour préciser les choix des éléments de paysage et les « déclencheurs de mémoire » (memory triggers). Ces éléments se référaient à des souvenirs d’enfance dans une communauté de fermiers originaire d’Allemagne. Les étudiants ont créé deux zones fonctionnelles dans un espace de onze mètres sur seize, comprenant un trottoir circulaire large de 2.4 mètres. L’une des zones est un jardin d’observation, comprenant un porche avec un treillis pour l’ombre, une rampe et des chaises amovibles. Les plantes de cette section ont été choisies pour attirer les oiseaux et les papillons. Il ya aura une mangeoire pour colibris et un nichoir au centre. Les plantes sont des déclencheurs de mémoire : hydrangeas, lilas, roses trémières et delphiniums. La seconde zone est un jardin de travail, avec outils et arrosoirs, des semis accessibles aux personnes en fauteuil roulant, une pompe à main et un vestiaire. Il y aura en saison des fruits à cueillir, des plants de maïs et de soja pour les fermiers, et un potager avec des tomates, des haricots, des betteraves et des petits pois. Les étudiants ont créé sous le portique de l’immeuble une zone de transition où les personnes malades peuvent mettre un chapeau et des gants, et s’habituer à la lumière extérieure. Le jardin est entouré par une colline et des plantes pleureuses (saules, spirées arbustives et forsythias), créant un espace clos. Des arbustes sont taillés en forme de main portant un arbre. Les étudiants architectes sont ravis de cette expérience : « nous avons appris la dimension humaine du jardin », dit Mary : « il faut penser aux souvenirs déclenchés par les plantes, à leur caractère comestible, aux questions de sécurité. C’est très intéressant ». Angela a Fondation Médéric Alzheimer 59/67 Revue de Presse mars 2010 été attirée par « l’idée que nous aidons et que ce que nous faisons va changer quelque chose, d’une certaine façon. Nous avons un rôle actif ». www.alzheimerreadingroom.com, 8 mars 2010. FAITS ET CHIFFRES Presse nationale 15 000 : c’est le nombre de rentes dépendance servies aux 3 millions de contrats souscrits (à titre individuel ou collectif, via les entreprises employeurs), couvrant 5.5 millions de personnes au 1er mars 2010, selon la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA) www.agevillagepro.com, 15 mars 2008. 7 000: c’est le nombre d’agréments qualité de services à la personne devant être renouvelés au cours des trois prochaines années, annonce l’Agence nationale des services à la personne. Les services certifiés AFAQ-AFNOR-NF Services, SGS Qualicert, Bureau Véritas, bénéficieront d’un renouvellement automatique. Les organismes non certifiés devront obligatoirement faire procéder à une évaluation externe. www.servicesalapersonne.gouv.fr, Programme national pour le renouvellement de l’agrément qualité. 1er mars 2010. www.agevillagepro.com, 1er mars 2010. Presse internationale 260 000 dollars (190 760 euros) : c’est le montant moyen des dépenses de santé non couvertes par un contrat d’assurance pour un couple marié dont les deux conjoints sont âgés de soixante-cinq ans, selon un modèle de simulation du centre de recherche sur la retraite du Boston College (Etats-Unis), financée par l’assureur Prudential Financial. Ces dépenses représentent la valeur actuelle nette des primes d’assurance santé (Medicare et assurances privées), le reste à charge non remboursé, et les dépenses de soins à domicile, et les coûts de la dépendance en maison de retraite (actualisés sur l’espérance de vie à soixante-cinq ans). Boston College. What is the Distribution of Lifetime Health Care Costs from Age 65. www.newsmedical.net, 3 mars 2010. 600 000 dollars canadiens (436 300 euros): c’est la subvention que l’équipe de Simon Duchesne, de l’Université Laval de Québec (Canada), vient de recevoir pour le diagnostic de la maladie d’Alzheimer par imagerie en résonance magnétique (IRM). La nouvelle méthode devrait permettre de réduire de moitié les erreurs de diagnostic, qui représentent aujourd’hui un diagnostic sur cinq. www.radio-canada.ca, 16 mars 2010. REPRESENTATIONS DE LA MALADIE Paroles de personnes malades et de leurs aidants Médicaments : « j’ai arrêté d’espérer » Richard Taylor, atteint de la maladie d’Alzheimer, commente l’échec de l’essai clinique de phase III de Dimebon : « depuis plus de trois ans, j’ai arrêté d’espérer Fondation Médéric Alzheimer 60/67 Revue de Presse mars 2010 que demain serait le jour où l’on pourrait me « guérir », et que le surlendemain serait le jour où l’on pourrait « ralentir la progression des symptômes ». J’ai arrêté d’attendre de pouvoir dire : « enfin, quelqu’un a découvert ce qui cause les symptômes de la démence, comment éviter qu’elle ne survienne, ou a développé un comprimé relativement bon marché pour au moins ralentir la progression des symptômes ». Demain sera demain, et le temps que je peux passer aujourd’hui à espérer que les choses iront mieux pour moi demain est du temps perdu (ill spent time). Et ce temps mal employé est perdu de façon régulière, de nombreuses personnes développeront les symptômes d’autres maladies : elles deviendront anxieuses, déprimées et craintives. La fable d’un pipeline de nouveaux médicaments a pour l’instant démontré qu’elle est une poubelle (wastebasket) pleine de dépêches de presse et de comprimés de couleurs différentes, qui ne produisent pas sur le grand nombre les effets qu’elles semblaient produire chez très, très peu de personnes. Lorsque le Dimebon est arrivé, l’on a prétendu qu’il pourrait au pire ralentir la progression de la maladie, et au mieux inverser les modifications cérébrales causant la démence. Maintenant, ce médicament peut retourner sur les étagères des pharmacies en Russie, où il est utilisé comme antihistaminique. Trouver à la fois un traitement curatif et une cause d’une maladie dont nous ne savons pas si elle est curable parce que nous ne savons pas ce qu’elle est se révèle être une tâche impressionnante (daunting). Si la recherche d’un traitement curatif demeure une cause défendable, la manière dont est financée la recherche fait-elle sens pour vous ? Sinon, encore et encore, s’il vous plaît, levez-vous avec les autres, et dites-le haut et fort ! (speak out !). Ageless design, 4 mars 2010. Faire avec les personnes malades, ou à leur place ? « Mettons-nous à leur place : il est extrêmement décourageant d’échouer dans tout ce que l’on entreprend. C’est souvent le cas pour les personnes atteintes, surtout en début de maladie : les « ratés » dans le fonctionnement quotidien s’accumulent et on perd progressivement le goût de faire les choses, expliquent Karin Rondia et Valentine Charlot dans leur brochure Un autre regard sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, publiée par la Fondation Roi Baudouin (Belgique), et qui donne largement la parole aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. « Si nous ne les voyons qu’à travers tout ce qu’elles ont perdu, nous adoptons inconsciemment, et souvent avec les meilleures intentions du monde, un comportement qui va renforcer leur sentiment de dévalorisation et leur dépendance. Notre manière de faire à leur place plutôt que de faire avec eux, de les considérer systématiquement comme incapables d’effectuer telle ou telle chose, va les convaincre progressivement qu’ils en sont bel et bien incapables… et freiner toute envie de s’y lancer ». Que disent les personnes malades ? « Vieillir : on perd les jambes, les bras… le reste. Je perds une partie de moi-même qui est dans le cerveau (…). Je suis normal et conscient de ma maladie ; je surveille ce que je fais et donc je veux continuer comme ça. Je veux rester comme avant. Les malades, on se moque d’eux ; c’est pour ça que je ne veux pas qu’on sache que j’ai cette maladie », dit Jean. « C’est un choc les premières fois qu’on ne sait plus faire quelque chose : les lacets qu’on n’arrive plus à attacher, les boutons … Ou la lettre des impôts qu’on ne comprend pas bien, les erreurs de conduite en voiture, la première fois qu’on a perdu son chemin dans un endroit familier, … Ce sont des souvenirs qui se sont inscrits de manière traumatique dans ma mémoire défaillante, et qui me reviennent souvent à l’esprit », dit Pierre. Et Elisabeth : « C’est terrible de ne pas retrouver le chemin des toilettes dans sa propre maison ! Je sais qu’il faut prendre l’escalier, mais je demande toujours : est-ce que je dois monter ou descendre ? » Fondation Médéric Alzheimer 61/67 Revue de Presse mars 2010 www.kbs-frb.be, 24 février 2010. Fondation Roi Baudouin. Rondia K et Charlot V. Un autre regard sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. Février 2010. Le ressenti des aidants familiaux La Fondation Médéric Alzheimer, en collaboration avec Catherine Ollivet, présidente de l’Association France Alzheimer 93, a interviewé neuf aidants familiaux de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, qui ont bénéficié ou bénéficient encore de l’aide et du soutien de France Alzheimer. Pour tous, la survenue de la maladie d’Alzheimer elle-même et l’annonce qui en est faite bouscule l’équilibre familial. « Quand on vous dit : votre mari est atteint de la maladie d’Alzheimer, on se demande comment on va gérer cette épreuve ». L’engagement des aidants familiaux relève pour certain d’un « devoir familial », chacun estimant être la seule personne légitime pour venir en aide au proche malade. « On ne se pose pas la question de savoir si on peut ou pas aider son mari. On le fait naturellement ». La relation établie entre la personne malade et l’aidant familial fait figure d’un véritable « don de soi ». L’aidant familial réaménage ainsi sa vie quotidienne, réadapte son logement pour améliorer le confort de la personne malade. Si devenir un aidant familial est une évidence pour certain, faire appel à des professionnels est un choix parfois difficile à faire. En demandant de l’aide à une personne extérieure, les aidants culpabilisent de confier leurs tâches à des « personnes inconnues » pour le malade. Néanmoins, pour certains, après avoir franchi le premier pas, les aidants familiaux et les professionnels comprennent qu’ils sont complémentaires pour faire face aux difficultés engendrées par la maladie. Au-delà des informations fournies par les associations, les aidants familiaux participent à des ateliers, notamment des groupes de parole. Ils justifient leur participation à ces réunions par le fait qu’il s’agit d’un temps de parole centré sur leur vécu, leurs difficultés au quotidien. Grâce à cet échange, certains se disent rassurés de ne pas être la seule personne à avoir besoin de soutien moral. Partager ses émotions avec d’autres aidants familiaux est perçu comme une thérapie pour faire face à la douleur. L’accueil de jour offre, quant à lui, à la fois un temps de socialisation et de bien-être pour la personne malade, et une réponse aux besoins des aidants. Pour ces derniers, l’accueil de jour est une alternative face au « fardeau » qu’ils endurent. Ainsi l’aidant s’octroie un temps pour lui, pour « prendre ses rendez-vous médicaux », « faire des courses », « aller chez le coiffeur ». La mise en place des structures de répit en faveur des aidants est vécue comme un soulagement pour ces derniers. Elles leur permettent de « souffler », de « prendre quelques heures de répit ». La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer. Fontaine D. (coord.). Sortir de chez soi pour mieux vivre à domicile. Mars 2010. Les oreilles, les yeux, les dents Comment faire des bilans de santé chez des personnes qui ne sont plus capables de répondre au médecin ? Carol Bradley Bursack, qui anime une chronique d’aide aux aidants sur le site agingcare.com, décrit les visites avec son père, atteint de la maladie d’Alzheimer, chez l’oto-rhino-laryngologiste, l’ophtalmologiste, le dentiste. Elle sait qu’il existe des tests pour les enfants, mais aucun docteur ne les lui conseille. « Au final, les aidants ne peuvent faire que ce qu’ils peuvent ». Son père porte maintenant des lunettes plus légères, en plastique et mieux adaptées, au moins pour voir où il marche. « Nous avons abandonné l’idée d’avoir une meilleure prescription, ou tout espoir d’avoir quelque chose de mieux. Cela n’a pas été possible ». La situation est la même pour les dents et les oreilles. Les dentiers posent un problème particulier, notamment en maison de retraite : les personnes âgées vont souvent enlever la plaque du bas, qui les gêne, pour manger. Si le Fondation Médéric Alzheimer 62/67 Revue de Presse mars 2010 personnel ne fait pas attention, le dentier est jeté avec les ordures, ce qui oblige à le refaire. « J’ai emmené mes proches chez les bons spécialistes, et demandé des bilans. Nous avons examiné ce qu’il était possible de faire, et ils ne pouvaient pas faire beaucoup. Au moins, j’ai essayé. Souvent, en tant qu’aidants, c’est tout ce que nous pouvons faire. On ne peut pas réparer ce qui ne va pas, mais on peut essayer d’améliorer la situation. Lorsque nous sommes confrontés au mur de briques de la réalité, nous devons accepter ce qui est possible, le faire et continuer à avancer. Ces bilans sont une épreuve difficile pour les personnes âgées et difficiles pour nous ». Carol Bradley Bursack conseille d’en discuter avec un médecin, et ensuite d’accepter le verdict. « Nous devons nous occuper de beaucoup d’autres choses pour offrir du confort à nos aînés. Laisser tomber (letting go) ce que nous ne pouvons pas changer est impératif si nous voulons nous concentrer sur ce que nous pouvons maîtriser ». www.agingcare.com, 3 mars 2010. « Personne ne veut de notre père » A Milwaukee (Wisconsin, Etats-Unis), Richard Petersen, âgé de quatre-vingts ans et atteint de la maladie d’Alzheimer, est au centre d’un labyrinthe juridique. Il a été transféré d’une maison de retraite dans deux hôpitaux, puis dans un service psychiatrique où sa famille l’a retrouvé attaché dans un fauteuil roulant sans veste et sans chaussures. « Personne ne veut de notre père », déclare Jodi, l’une de ses trois filles, le cœur brisé. Agité, il a été hospitalisé d’office en urgence (emergency detention) par décision de justice. Il a contracté une pneumonie lors de cet épisode. La famille a porté plainte. Si la démence relève des soins médicaux et non de la psychiatrie, cette situation n’est pas isolée, déplore Patricia Cavey, avocate spécialisée dans le droit des personnes âgées et conseil de la famille Petersen. Pour Stephanie Sue Stein, directrice du département des personnes âgées du comté de Milwaukee, le problème n’a pas de solution simple : « cette situation est plus fréquente que nous le souhaiterions, particulièrement lorsque les personnes malades ne peuvent pas trouver de lit en psycho-gériatrie ». Des dizaines d’aidants réagissent à cette situation sur le site de Journal Interactive. Journal Interactive. www.printhis.clickability.com. 3 daughters battle health system, legal maze as father fights Alzheimer’s. 10 mars 2010. La famille des malades jeunes « Je redoutais le jour où il ne pourrait plus sourire, mais on dirait que j’ai fait face », explique Dione Priddy, âgée de quarante ans, évoquant sur BBC News « la maladie cruelle » de son mari Mark, atteint de la maladie d’Alzheimer à l’âge de trente-six ans. Pendant deux ans, les médecins l’ont cru déprimé. Il est entré en établissement d’hébergement un an après le diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Quatre ans plus tard, il ne peut plus marcher, ni parler, ni sourire. Pour ne pas se sentir inutile, Dione s’est investie dans la levée de fonds pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer : « Je ne peux plus aider Mark, mais peut-être quelqu’un d’autre », explique-t-elle, en regrettant de ne pas avoir su suffisamment tôt ce qu’était réellement la maladie. Leurs deux enfants ont aujourd’hui treize et onze ans. La plus jeune a du mal à se souvenir de son père avant sa maladie, et ne peut le faire qu’en regardant des vidéos. Selon Simon Ridley, responsable de la recherche à l’Alzheimer Research Trust, il y aurait plus de soixante-quatre mille malades jeunes en Grande-Bretagne. Newsvote.bbc.co.uk, 11 février 2010. Conditions d’âge : une injustice pour les malades jeunes A Auray (Morbihan), Hervé Esnouf est fatigué de se battre contre « une injustice légale ». En 2001, son épouse, enseignante, est atteinte de la maladie d’Alzheimer à l’âge de cinquante ans. L’évolution a été foudroyante, explique-t-il. « Quatre ans Fondation Médéric Alzheimer 63/67 Revue de Presse mars 2010 après le début de la maladie, mon épouse était déjà au dernier stade. Elle est aujourd'hui grabataire, sans plus aucune lucidité. À seulement cinquante-huit ans ». Devant le « terrible engrenage », Hervé a dû se résoudre à un placement en établissement spécialisé. « Une obligation, pas un choix ! Ce n'est jamais un plaisir de se décharger, mais à un moment, on met sa propre santé mentale en jeu ». La facture s’élève à vingt-six mille euros par an, ce qui représente 90% de la retraite de la personne malade, et l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) n’est pas attribuée au-dessous de l’âge de soixante ans. L’association France Alzheimer locale dénonce, dans Ouest-France, cette injustice liée à l’âge de la personne malade. « On prend tout son argent, plus nos économies », soupire Hervé. « Et je continue à payer sa part d'impôts sur le revenu et les impôts fonciers, car nous sommes propriétaires de notre maison. Je ne dis pas que les établissements d'accueil sont trop chers. Ils méritent cet argent et ils manquent aussi de moyens. Il n'est pas question non plus que la caisse d’allocation familiale paie la totalité. Simplement, il faudrait une cohérence au niveau des aides. Dans notre cas, l'aide personnalisée au logement (APL) se chiffrerait à quatre-vingt-dix euros sur les deux mille deux cents euros que l'on paye par mois ». Dix ans de la vie des Esnouf ont été « mis entre parenthèses » : « à un moment où on aspirait à vivre des jours paisibles, mon épouse et moi, cela nous est tombé dessus. Les enfants étaient grands, on avait quelques sous de côté pour voyager... Tout s'est envolé avec la maladie. J'ai perdu mon emploi car j'ai dû m'occuper d'elle. Et se remettre sur le marché du travail à cinquante-six ans n'a pas été simple. On ressent d'autant plus fort les injustices. Mon épouse n'a pas choisi de tomber malade si jeune ». www.pontivy.maville.com, 17 février 2010. Dépendance : perceptions Un sondage de la société Opinion Way sur la place des seniors dans la société, réalisé pour le syndicat de la presse quotidienne régionale, montre que la dépendance est d’abord vue comme un problème médical pour 44% des Français, avant d’être un problème financier (29%) et affectif (20%). Les plus jeunes attendent des pouvoirs publics qu’ils viennent d’abord en aide financièrement aux personnes âgées dépendantes (35% des personnes âgées de trente-cinq à quaranteneuf ans), les plus âgés attendent d’abord un soutien dans l’accès aux soins (37% des personnes âgées de soixante ans et plus). Les questions de sécurité et de mobilité sont perçues comme moins prioritaires, quel que soit l’âge. Les actions des communes en faveur du maintien à domicile ne sont connues que par 45% des personnes âgées de soixante ans et plus. www.agevillagepro.com, 2 mars 2010. Peinture Graffiti Le Rotary Club de Toulouse Lauragais organise une vente aux enchères d’œuvres de Seen (Richard Mirando), auteur emblématique de graffiti dans le métro new yorkais, au profit de la recherche sur les maladies neurodégénératives. www.toulouse7.com, 18 mars 2010. Internet Information 76% des Français utilisent Internet pour trouver des informations sur leur santé, selon une étude menée par l’Institut de sondage Vision Critical pour Europe 1 et Doctissimo. Une personne sur deux déclare s’informer sur les avancées médicales et Fondation Médéric Alzheimer 64/67 Revue de Presse mars 2010 sur les questions de santé, les trois domaines jugés prioritaires pour la recherche étant le cancer, la maladie d’Alzheimer et le SIDA. www.ladepeche.fr, 17 mars 2010. Télévision Pour un meilleur avenir La Société Alzheimer britannique soutient la campagne nationale du ministère de la Santé intitulée I have dementia, I also have a life (j’ai la maladie d’Alzheimer, j’ai aussi une vie), qui souhaite montrer la personne derrière la maladie. La Société Alzheimer, qui souhaite « se battre pour un meilleur avenir » (fighting fo a better future) a aussi produit une plaquette intitulée This is Me (c’est moi), présente sur son site une vidéo de Rose Gowler, âgée de quatre-vingt-douze ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer et qui vit seule. www.alzheimers.org.uk, mars 2010. Prise directe sur les énigmes de notre mémoire, de Béatrice Schönberg Le magazine télévisé Prise directe, sur France 2, a consacré son émission du 16 mars à 20h35 aux « énigmes de la mémoire » : amnésie, faux souvenirs, manipulation. L’un des reportages, intitulé « perdre la mémoire à quarante ans », raconte l’histoire de Fabienne Piel, âgée de quarante-quatre ans, mère d’une famille nombreuse et atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis sept ans. C’est la plus jeune malade de France. Son appartement est rempli de Post-it pour ne pas oublier les gestes quotidiens, comme se rincer les cheveux après les avoir lavés. Elle gagne du temps sur l’oubli en voyageant avec son mari, pour tenter de réunir le plus de sensations, d’images, de souvenirs heureux avant le grand trou noir. Sa dernière destination était l’Algérie. Elle emporte avec elle un dictaphone pour s’enregistrer et associer chacune de ses photos à une histoire. Fabienne Piel a publié en 2009 le livre J’ai peur d’oublier. www.francesoir.fr, www.telenews.org, 16 mars 2010. Cinéma L’Absence, de Cyril de Gasperis L’Absence, de Cyril de Gasperis, a remporté le prix du Conseil général au dixseptième festival de cinéma « Espoirs en 35 mm » à Mulhouse. L’œuvre retrace les relations entre une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer (Anne Rovère) et son auxiliaire de vie. Xavier Leherpeur, du Nouvel Observateur , écrit : « outre sa délicatesse d’écriture, une des raisons pour aller voir L’Absence, premier film de Cyril de Gasperis sur la maladie d’Alzheimer, c’est son interprète principale, Liliane Rovère. De ses nombreux seconds rôles aux trop rares premiers, elle a imposé sa marque dans le cinéma français. Sa présence unique, la générosité et la modestie de son jeu où elle n’a recours à aucun effet démonstratif, font ici merveille. La douce raucité de sa voix, sa capacité à passer, en une seconde, de la douceur à l’autorité ainsi que son regard intense, expriment alternativement la tendresse ou la détresse, font magnifiquement entendre et ressentir la douleur intime de cette femme en perte d’elle-même. Un rôle bouleversant pou une actrice d’exception ». Le film a été projeté au Café des Images d’Hérouville (Calvados), où il a été suivi d’un débat avec des neuropsychologues de l’Inserm de Caen, et à Calais, où le débat a été animé par la coordination gérontologique locale et le chef de service de neurologie du centre hospitalier. www.lalsace.fr, 8 mars 2010. www.ouest-france.fr, 12 mars 2010. www.lavoixdunord.fr, 16 mars 2010. artsetspectacles.nouvelobs.com, 18 mars 2010. Fondation Médéric Alzheimer 65/67 Revue de Presse mars 2010 Théâtre Blanches, de Fabrice Melquiot « Elle a un truc à la tête, Blanche. Un trou, une absence, un vide. Depuis que son Lulu de mari n’est plus, cette grand-mère délicieusement excentrique se replie dans son monde. Par petites touches. Ouais, sa petite-fille qui lui ressemble tant, se rend bien compte que cela ne tourne plus tout à fait rond chez sa complice de toujours. Mais plutôt que de fuir cette triste réalité, elle mettra toute son imagination au service de sa grand-mère pour l’accompagner aussi loin que possible dans son voyage au bout de la mémoire », écrit La Tribune de Genève. Au théâtre Am Stram Gram de Genève, Fabrice Melquiot raconte l’entrée de Blanche « dans ce pays de haute solitude » qu’est la maladie d’Alzheimer. « Son propos n’est pas déprimant pour autant : son personnage est drôle, attachant, très théâtral. Et l’enfance, ici, ne subit rien. Au contraire. C’est elle qui prend des initiatives, joue et gagne en assurance. Les jeunes spectateurs dès dix ans apprécieront ». Sous la direction de Dominique Catton, les comédiennes Christiane Suter et Sarah Marcuse évoluent dans un décor de Terence Prout, un demi-cylindre de longs fils blancs qui font office de murs. A l’intérieur, l’appartement de Blanche. Au fur et à mesure que sa mémoire s’efface, les éléments de décor disparaissent. Ils sont gommés les uns après les autres, armoire, table et même fauteuil, laissant la grand-mère seule avec ses fantômes en robes blanches. Seule sa petite-fille Ouais apporte une touche de couleur et de vie dans ce passé décomposé ». Tribune de Genève, www.tdg.ch, 5 mars 2010. Littérature Lettres à Emeraude, de George Othily Georges Othily, conseiller d’Etat, ancien sénateur et ancien président du Conseil général de Guyane, a renoncé à ses mandats politiques, pour mener un autre combat : s’attaquer au manque de structures d’accueil, au manque d’information et d’aide pour ceux qui souffrent de la maladie d’Alzheimer et leurs aidants. Il écrit son désarroi et son espoir à son épouse, atteinte de la maladie d’Alzheimer, qui ne lira jamais ce livre. Guyane.rfo.fr, 26 février 2010. www.guadeloupe.franceantilles.fr, 23 février 2010. La vie merveilleuse de la princesse Olga, d’Olivier Ka, illustrations d’Olivier Latyk « L’Histoire se souviendra que l’odieux Volgon et le noble chevalier Marcelin se sont affrontés pour les yeux d’une belle princesse. L’un des deux a gagné, on ne sait plus vraiment qui, ni pourquoi. Dans son château à l’eau de rose, avec l’aide de ses deux jeunes serviteurs, la princesse Olgon se souvient… Enfin elle essaie : c’était il y a très longtemps. Et puis, vous savez, une princesse de son rang n’a que très peu de temps pour s’occuper de souvenirs ». Olivier Ka et Olivier Latyk mettent en mots et en images l’univers décalé d’une dame âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer, traité à la manière d’un conte. Dans son somptueux palais, la princesse s’est plongée dans un monde inventé. Ses enfants détournent sa maladie et jouent avec elle pour ne pas brusquer la princesse, qui, pendant de courts instants, retrouve sa mémoire. Editions l’Edune. www.editionsledune.fr, 10 mars 2010. Un autre regard sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, de Karin Rondia et Valentine Charlot Dans la série Apprivoiser la maladie d’Alzheimer, la Fondation Roi Baudouin (Belgique) publie une brochure pour « lutter contre les idées fausses sur la maladie d’Alzheimer ». Partant, à chaque page, d’une idée reçue communément admise, elle Fondation Médéric Alzheimer 66/67 Revue de Presse mars 2010 tente de l’éclairer autrement, à la lumière des connaissances médicales et psychologiques récentes. www.kbs-frb.be, 24 février 2010. Minding our elders: caregivers share their personal stories, de Carol Bradley Bursack Depuis vingt ans, la journaliste Carol Bradley Bursack s’est occupée d’un voisin et de six membres de sa famille. Son livre Minding our elders, qu’elle appelle « un groupe de soutien portable », est un recueil d’expériences d’aidants de personnes âgées. Chaque histoire rend compte d’une situation différente, avec un fil conducteur commun : il est difficile d’être aidant mais cela peut aussi être une expérience positive, surtout rétrospectivement. « Ceci rassure les aidants en leurs montrant qu’ils ne sont pas seuls », rappelle-t-elle. www.agingcare.com, www.mindingourelders.com, www.mindingoureldersblogs.com, 3 mars 2010. The lost domain of pain, de Maria Fitzgerald La douleur est une alerte que quelque chose ne va pas. Mais pour ceux qui souffrent d’une douleur intense, la douleur a perdu tout sens positif et signifie seulement souffrance et incapacité. Maria Fitzgerald, professeur de neurosciences à l’University College de Londres, publie une synthèse des connaissances des différentes branches de la médecine sur la douleur. « De façon surprenante, de nombreux médecins ne sont même pas intéressés par la complexité du sujet », qu’elle décrit comme « un domaine perdu » de la connaissance. Oxford University Press. Brain. Fitzgerald M. The lost domain of pain. 10 mars 2010. I’m Still Here, de John Zeisel La princesse Yasmin Aga Khan, fille de l’actrice Rita Hayworth, évoque la progression de la maladie chez sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer à l’âge de soixantetrois ans, et dont elle s’est occupée pendant six ans. Son agitation a pu être apaisée grâce à la peinture : des natures mortes de fleurs, très détaillées. John Zeisel, fondateur d’un programme pionnier (Hearthstone) dans le Massachusetts, montre que l’on peut communiquer avec des personnes qui semblent « être perdues au monde » à travers l’art, la littérature, la musique et l’amour. Dans les sept résidences du groupe Hearthstone, deux cent vingt personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont encouragées à peindre et sont accompagnées à des expositions de façon régulière. « Si les médicaments peuvent aider les personnes malades à vivre un peu plus longtemps, il faut nous demander comment nous pouvons rendre cette vie digne d’être vécue », dit John Zeisel. On peut toucher (reach) toute personne. Il faut juste savoir comment ». www.timesonline.co.uk, 28 février 2010. Veille presse : Michèle Frémontier, Paul-Ariel Kenigsberg et Alain Bérard Rédaction de la revue de presse : Paul-Ariel Kenigsberg et Alain Bérard Editorial : Jacques Frémontier Fondation Médéric Alzheimer 67/67 Revue de Presse mars 2010