Compte-rendu du forum - Pays Centre Bretagne
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LA MOBILITE EN CENTRE BRETAGNE SE DEPLACER EN MILIEU RURAL: QUELLES SOLUTIONS POUR DEMAIN? 26 Septembre 2008 Salle Athéna La Motte Sommaire Etude sur la mobilité en Centre Bretagne 3 Auto-école sociale : le cas de la mission locale Ouest Côtes d’Armor 9 Le transport à la demande : comparaison de trois services costarmoricains 11 Le plan de déplacement des entreprises 13 Compte rendu du voyage d’étude à Brest et Carhaix – 14 novembre 2008 15 2 Etude sur la mobilité en Centre Bretagne Evolution des besoins en mobilité. Offre de services existante. Proposition d’amélioration des conditions de déplacements sur le territoire du pays du Centre Bretagne. Etude réalisée par Antoine DUMAS stagiaire au Pays du Centre Bretagne et propositions du groupe mobilité du Conseil de Développement. Données Données de de cadrage cadrage •• Une Une population population en en progression progression de de 0,45% 0,45% par par an an depuis depuis 1999. 1999. •• Une Une densité densité de de 45 45 hab/km² hab/km² contre contre 109 109 en en moyenne moyenne en en Bretagne Bretagne •• Une Une économie économie dynamique dynamique sur sur un un territoire territoire attractif attractif –– –– Un Untaux tauxde dechômage chômageinférieur inférieuràà5% 5% Un Unnombre nombred’emplois d’emploissalariés salariés(13 (13532) 532)supérieur supérieurau aunombre nombred’actifs d’actifs résidents résidents(11 (11967) 967) –– Un solde de migrations alternantes positif (4 748 entrées contre Un solde de migrations alternantes positif (4 748 entrées contre33183 183 sorties) sorties) •• 25,5% 25,5% de de la la population population aa 60 60 ans ans ou ou plus plus contre contre 22,3% 22,3% en en moyenne moyenne en en Bretagne Bretagne Enjeux Enjeux et et besoins besoins en en mobilité mobilité •• Une Une aptitude aptitude indispensable indispensable àà l’insertion l’insertion économique économique et et sociale: sociale: –– Accès Accès àà l’emploi, l’emploi, àà la la formation formation –– Accès aux services, Accès aux services, aux aux loisirs, loisirs, àà la la vie vie sociale sociale •• Un Un intérêt intérêt partagé partagé entre entre salariés salariés et et entreprises entreprises Une hausse de la population qui intervient après plusieurs années de baisse. Cette augmentation est essentiellement localisée sur un axe St Brieuc – Vannes ainsi que dans l’est du Pays. En outre, elle est essentiellement due, selon l’INSEE, à un solde migratoire positif. Néanmoins, la densité du territoire reste en deçà de la densité bretonne ce qui est un obstacle à la mise en place d’un service de transport. Par ailleurs, le fait que la part des plus de 60 ans dans la population soit importante est à prendre en compte du fait des besoins spécifiques en matière de mobilité de ces personnes. L’intérêt partagé, des entreprises comme des salariés, pour la mobilité, se déroule dans un contexte tendu en matière de main d’œuvre. De fait, aider les salariés dans leur mobilité pourrait aider au recrutement mais aussi fidéliser les employés à l’entreprise. A une échelle territoriale, s’intéresser aux questions des déplacements peut être vu comme un véritable atout pour les nouveaux arrivants. Cela peut également favoriser le maintien de la population sur le Pays du Centre Bretagne en particulier dans les communes les plus éloignées des pôles d’emploi et de services. •• Permettre Permettre le le maintien maintien de de la la population population et et l’accueil l’accueil de de nouveaux nouveaux habitants habitants en en milieu milieu rural rural 3 Une mobilité très dépendante de la voiture individuelle • Equipement automobile selon l’âge – Des 15-29 ans plutôt bien équipés – Les plus de 60 ans en difficulté quant à la possibilité de se déplacer Ménages par classes d’âge possédant au moins une voiture 100,0% 90,0% 80,0% 70,0% 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0% 10,0% 0,0% P.C.B Bre. 18-29 30-39 40-49 50-59 60-74 +75 Répartition par classes d’âge des ménages n’ayant pas de véhicule au sein du Pays 18-29 5,7% 30-39 ans 5,5% 40-49 ans 5,6% + 75 ans 50% Lecture : « Sur 100 ménages centre bretons ayant de 18 à 29 ans, quasiment 90 possèdent au moins un véhicule ». Les jeunes sont plutôt bien équipés par rapport à la moyenne bretonne, certainement du fait de la faiblesse de l’offre en transport collectifs et donc du besoin d’avoir un véhicule. En outre, ce sont les personnes âgées et plus particulièrement les plus de 75 ans qui pâtissent de l’absence de véhicule, bien que les chiffres soient comparables à ceux de la région. 50-59 ans 5,5% Lecture: « Sur 100 ménages du Pays ne possédant pas de véhicule, 5,7 appartiennent à la tranche d’âge 18-29 ans ». Ce « graphique» permet de constater que ce sont véritablement les personnes âgées et notamment celles ayant plus de 75 ans qui sont touchées par les problèmes de mobilité du fait de l’absence de véhicule. « Camembert » représentant la part de chaque tranche d’âge vis-à-vis de l’absence de véhicule au sein du Pays du Centre Bretagne 60-74 ans 27,6% Equipement automobile selon l’âge • Des ménages du Pays plus pourvus que ceux de la région dans la capacité à posséder deux véhicules Lecture: « Sur 100 ménages de 18 à 29 ans du Pays du Centre Bretagne, environ 35 possèdent deux véhicules ». On constate que les ménages du territoire sont mieux pourvus ou dans des proportions similaires qu’au niveau régional. Ménages par classes d’âge ayant deux voitures 70,0% 60,0% 50,0% 40,0% P.CB Bre. 30,0% 20,0% 10,0% 0,0% 18-29 30-39 40-49 50-59 60-74 +75 4 Lecture: « Sur 100 ménages retraités du Centre Bretagne, un peu plus de 25 n’ont pas de véhicule ». Ce sont bien souvent les retraités et autres inactifs (étudiants, élèves de plus de 15 ans et personnes de moins de 60 ans sans activité professionnelle) qui souffrent d’une absence de véhicule. Par ailleurs, pour les autres CSP, les habitants du Pays sont globalement moins dépourvus de véhicule, excepté pour les ouvriers même si la différence reste minime. Equipement automobile selon la Catégorie Socioprofessionnelle • Deux catégories en difficulté: les autres inactifs et les retraités. Aucune voiture 50,0% 45,0% 40,0% 35,0% 30,0% 25,0% 20,0% 15,0% 10,0% 5,0% 0,0% P.C.B Agri. A.C C.P.I P.I Emp. Ouv. Ret. A.I Bre. Lecture: « Sur 100 ménages retraités du Pays du Centre Bretagne, environ 17 possèdent deux voitures ». Les agriculteurs, cadres, professions intermédiaires et ouvriers ont majoritairement deux véhicules. En outre, une question se pose pour les ménages ayant un seul véhicule: quid de la personne ne l’utilisant pas, comment fait-elle pour se rendre au travail, accéder aux services, aux loisirs…? Equipement automobile selon la Catégorie Socio-Professionnelle •Des agriculteurs, cadres, professions intermédiaires et ouvriers bien équipés sur le Pays. Deux voitures 70,0% 60,0% 50,0% 40,0% P.C.B Bre. 30,0% 20,0% 10,0% 0,0% Agri. A.C. C.P.I P.I Emp. Ouv. Ret. A.I Un poste transport devenu deuxième poste de dépenses des ménages Evolution de la consommation des ménages par fonction 30,0% 25,0% Le poste transport a peu évolué entre 1995 et 2005 mais suffisamment pour prendre la deuxième place des postes de dépenses du budget familial à l’alimentation. Néanmoins, on peut penser que le renchérissement énergétique influera de plus en plus dans les années à venir sur ce poste et le tirera vers le haut. 20,0% 15,0% 1995 2005 10,0% 5,0% Lo ge m en t, ch Al au im ffa en ge ta tio ,é n cl et ai ra bo ge is so ns T ra n n o A n sp ut al o re co rt s bi ol. en .. s et se H rv Lo ôt ic i el es , c sirs af et Ar és cu tic Eq e ltu le tr ui s re pe es d' m ta ha e ur bi an lle nt d ts u m lo en ge te m tc en h Bo t au iss ss ur on es s alc oo lis ée S s an et té ta C ba om c m un ica tio ns Ed uc at io n 0,0% 5 Flux • Dissociation entre le lieu de résidence et le lieu de travail (cartes 9099) Part des actifs travaillant dans leur commune de résidence en 1990 Uzel Collinée Plouguenast Part des actifs travaillant dans leur commune de résidence < 30% Merdrignac 30% ≤...< 40% Loudéac 40% ≤...< 50% Part des actifs travaillant dans leur commune de résidence en 1999 Les actifs travaillent de plus en plus hors de leur commune de résidence puisqu’en 1999, seule la commune de Loudéac voyait plus de 60% de ses habitants y travailler alors que 13 communes étaient dans cette situation en 1990. Nous avons assisté à la mise en place d’une « couronne » périurbaine autour de Loudéac ainsi qu’entre les pôles d’emplois de Collinée (Kermené) et Merdrignac/Trémorel La Chèze 50% ≤...< 60% Uzel ≥ 60% Plouguenast Collinée La moyenne est de 58,5 % Source : INSEE – RGP 1990 et 1999 ; traitement : Conseils de développement du Pays du Centre Bretagne Loudéac Merdrignac La Chèze Flux • • Augmentation de la distance médiane parcourue par les salariés (13kms en 2004, 12 en 1999) Des migrations alternantes de plus en plus fréquentes Actifs résidents 11 967 actifs résidents 3 972 travaillent dans leur commune de résidence 4 812 travaillent dans une autre commune du Pays 3 183 travaillent hors du Pays Kilomètres Effectués: 0 Distance médiane effectuée: 11KMS 235 vers Brocéliande 1027 vers St Brieuc 456 vers Pontivy 239 vers le C.O.B Représentation des flux en cercles concentriques Actions pour le public vivant et travaillant dans une même commune (type mode doux) Dispositifs pour les personnes vivant sur le Pays et travaillant dans une autre commune du Pays (type navette) Personnes vivant hors du Pays mais y travaillant (type covoiturage) Personnes travaillant sur le pays 3972 4812 4748 Nous constatons une légère augmentation de la distance médiane parcourue par les salariés (13 kilomètres en 2004, 12 en 1999) ainsi que des migrations alternantes de plus en plus fréquentes. Au niveau des actifs résidents sur le Pays, on s’aperçoit que 3972 travaillent dans leur commune de résidence (et effectuent donc un kilométrage réduit), 4812 exercent leur métier dans une autre commune du Pays (selon une distance médiane de 11 kilomètres) et 3183 travaillent hors du Pays (235 vont vers le Pays de Brocéliande, 1027 vers celui de St Brieuc, 456 vers le Pays de Pontivy et 239 vers le Centre Ouest Bretagne). La zone la plus au centre représente les personnes vivant et travaillant au sein d’une même commune, le cercle intermédiaire (orange) met en avant les personnes travaillant dans une autre commune du Pays (au nombre de 4812). Enfin, le cercle jaune représente les gens vivant sur d’autres territoires mais travaillant sur le Pays (4748 personnes). Ces trois échelles pourraient apparaître comme pertinentes quant à l’élaboration de différentes mesures visant à améliorer et aider la mobilité des salariés. Nous avons, à l’aide de cette figure, une graduation dans les différentes mesures pouvant être envisagées en matière d’aide aux migrations pendulaires 6 Equipement des communes en services • Une structuration des déplacements autour de deux pôles principaux (Loudéac et Merdrignac) et présence de quelques pôles relais Nous avons deux pôles principaux sur le Pays: Loudéac et Merdrignac qui ont un niveau d’équipement concernant 36 équipements de référence supérieur à 90%. Par ailleurs, quelques pôles relais sont disséminés sur le territoire (Uzel, Collinée, Plouguenast…) NIVEAU D'EQUIPEMENT DES COMMUNES (inventaire communal 1998) Niveau d'équipement en % d'une série de 36 équipements de référence Uzel Plouguenast Collinée > 90% 70% <...< 90% Loudéac 50 <...< 70% 30 <...< 50% Merdrignac La Chèze < 30% Source : INSEE – Inventaire communal 1998 Bassins de vie Zonage du territoire en bassins de vie Lamballe Légende Pôle de services animant un bassin de vie avec niveau d'autonomie du bassin de 0 à 20 Pôles relais avec aire d'influence Uzel Commune rurale bien dotée en services sans aire d'influence Collinée Plouguenast Plessala Définition (selon l’INSEE): « Le Bassin de Vie est le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois aux équipements et à l’emploi ». Nous avons deux réels bassins de vie sur le territoire, celui de Loudéac et celui de Merdrignac (celui de Plémet semblant insuffisamment équipé). Par ailleurs, une polarisation est exercée par d’autres territoires, St Méen sur Loscouët sur Meu et Lamballe sur les communes situées au nord ouest du Pays (Le Gouray, Collinée…). Communes de l'aire d'influence Plémet (7) Loudéac (20) La Chèze Merdrignac (18) Saint-Méen Source : INSEE inventaire communal 1998, octant n°9 8 juillet 2004 Recensement des services à la mobilité existants sur le Pays • Un réseau de transports collectifs inadéquat 4 lignes circulent sur le Pays: La ligne 4 s’arrête à Loudéac et St Caradec; la ligne 8 relie St Brieuc à Merdrignac (via Collinée) sur réservation (sinon le terminus s’effectue à Moncontour). Cette ligne reste très limitée car n’étant empruntable que le mardi et le samedi avec un seul aller-retour à chaque fois (début et fin de journée). La ligne R3 va de St Brieuc à Vannes (ou Lorient) et s’arrête à Uzel, La Motte et Loudéac, cette dernière étant largement mieux desservie. Loudéac, grâce à cette ligne, est plutôt reliée correctement à St Brieuc, Pontivy et Vannes. Pour Uzel et La Motte, les arrêts sont moins fréquents. Enfin, la ligne R1 va de Loudéac à Rennes et stoppe à Trémorel, Merdrignac, Plémet et Loudéac, la première nommée étant moins desservie. Les rotations sont effectuées en début, mi et fin de journée. 7 Recensement des services à la mobilité existants sur le Pays • Offre en covoiturage • Un service de transport à la demande apprécié mais « limité » • Transport « Una 22 » • Taxis • Des services itinérants ou délocalisés répondant aux difficultés de mobilité - Covoiturage: Ticoto (Conseil Général), Tandem’Covoiturage (axé sur le covoiturage de proximité) et les sites internet sur le sujet à rayonnement national. - Trans’Cidéral: Apprécié mais ressenti comme étant relativement « limité » en terme de journées et horaires de fonctionnement mais aussi, dans le cadre d’une réflexion à l’échelle du Pays, d’un point de vue du territoire couvert. - UNA 22: Transport accompagné pour les personnes âgées ou handicapées dans des véhicules adaptés. - Taxis: On en recense 12 sur le Pays - Services itinérants ou délocalisés: Structures à visée sociale telles que la mission locale, l’ANPE…mais aussi la ludothèque, le relais parents assistant(es) maternelles…Tous ces services permettent de se rapprocher de la population plu isolée et de leur épargner des déplacements. Objectifs prioritaires retenus par le groupe de travail sur la mobilité • Permettre la mobilité pour faciliter l’insertion professionnelle • Se déplacer sans voiture pour accéder aux services et aux loisirs • Réduire le poste transport dans le budget des ménages Propositions • « Mobi’Pass Centre Bretagne» • Réflexion sur le transport à la demande • Introduction sur les PDE/PDIE Mobi’pass permettrait de coupler deux services: une auto-école sociale et un garage associatif afin de répondre aux demandes des personnes en insertion professionnelle (notamment les jeunes) mais n’ayant pas forcément les moyens de financer un permis dit « classique ». Le garage permettrait quant à lui d’effectuer et apprendre à effectuer des réparations basiques. Le transport à la demande: une réflexion sur le sujet pourrait être intéressante, notamment en terme d’horaires, de journées de fonctionnement, de territoires desservis, de véhicules utilisés etc…) Quant aux PDE, il s’agirait d’une introduction sur le sujet afin de mieux apprécier les alternatives à la voiture individuelle dans le cadre des déplacements domicile-travail. 8 Auto-école sociale Intervention de Madame Sylvie FRESLON de la Mission Locale Ouest Côtes d’Armor. Nature du service : Une auto-école sociale a pour but de permettre l’apprentissage de la conduite et du code à des personnes en situation d’insertion professionnelle avec une pédagogie adaptée à un coût inférieur à celui d’une auto-école marchande. Public cible : 2 types de public : - Personnes rencontrant des difficultés financières n’ayant pas la possibilité d’accéder au code et au permis par le biais d’une auto-école marchande. - Public en difficulté d’apprentissage. Le mode de financement peut être différent en fonction de la nature de la difficulté rencontrée par la personne et de son âge. Territoire : Le territoire concerné est celui de la Mission Locale Ouest Côtes d’Armor qui regroupe les secteurs de Guingamp et de Lannion. L’auto école sociale a une antenne dans chacune de ces deux villes. Maîtrise d’ouvrage : Une association spécifique a été créée afin de bien séparer les fonds accordés à ce projet du reste du budget de la Mission Locale. L’association OCAM (Ouest Côtes d’Armor Mobilité) est donc le maître d’ouvrage de ce projet. Les membres composant l’association sont les suivants : - Mr Colin, Directeur d’une association intermédiaire (Membre du bureau OCAM) - Mme Morin, Formatrice dans le cadre des Ateliers de Savoirs Fondamentaux - Mr Ernot, Directeur de la Mission Locale Ouest Côtes d’Armor (Trésorier OCAM) - Mme Hubert, Responsable d’antenne de la Mission Locale Ouest Côtes d’Armor - Mme Freslon, Chargé de profjet à la Mission Locale Ouest Côtes d’Armor (Présidente OCAM) - Mme Le Fer, responsable d’une régie de quartier - Mr Vital, Membre d’une association de défense des demandeurs d’emploi - Mme Boutoux, Membre du Conseil citoyen de la communauté de communes de Lanvollon - Mr Le Dantec, responsable d’une auto-école marchande - Mme Delanoy, Chargée de recrutement en agence intérim d’insertion - Mr Barret, Président du Centre d’Hébergement et de réadaptation sociale de Guingamp (Secrétaire OCAM) - Mme Maillaud, Monitrice auto-école Maîtrise d’œuvre : C’est l’association qui s’est occupé de la mise en place du dispositif, au travers du recrutement d’un moniteur, de la recherche de locaux, de la recherche de subventions…La motivation du moniteur pour l’accompagnement d’un public en difficulté est essentielle à la réussite du projet. C’est aussi l’association qui décide, après examen des demandes en commission, des élèves intégrant l’auto-école sociale. Organisation du service : • Sélection des candidats : Les élèves pouvant intégrer l’auto-école sociale doivent être inscrit dans un projet d’insertion et avoir des difficultés d’apprentissage. L’élève peut rejoindre la structure sous réserve de la 9 prescription d’un travailleur social de la Mission Locale ou de la Circonscription Sociale Départementale (CSD). Un entretien est effectué par le moniteur pour évaluer l’importance d’éventuels problèmes (alcool, drogues, médicaments…) et voir s’ils sont compatibles ou non à la pratique de la conduite. Une commission de suivi (comprenant un membre de l’association, une personne de la mission locale, une personne de la CSD et les moniteurs) décide de la sélection des candidats selon son projet professionnel, sa situation sociale, familiale… • Déroulement des cours : Au démarrage, l’élève doit suivre des leçons de code pendant 4 demi-journées par semaine à raison de 2h30 par leçon. Pour la conduite les cours sont plus espacés. Il y a une réelle insistance sur le côté accompagnement individuel. Des fiches de présence sont remplies afin d’assurer un suivi social. • Effectifs : A Guingamp, 30 élèves sont présents dans l’année, ils sont intégrés au fur et à mesure par groupe de 10 afin de conserver des effectifs compatibles avec la pédagogie pratiquée. Ils payent chacun 50€ à l’entrée plus 15€ par mois ensuite. Coût : Investissement : - 7 000€ : acquisition de matériel pédagogique, chaises, tables etc.… Fonctionnement : - 44 412,5€ de fonctionnement pour le site de Guingamp uniquement répartit de la manière suivante… : Personnel : 25 500€ Location de véhicule : 3 500€ Location immobilière : 6 250€ Carburant + EDF : 5 000€ Financement : Des subventions ont été obtenues en provenance du Conseil Général, de la Direction Départementale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, de fonds régionaux dans le cadre du contrat de pays, de la Fondation de France et la Fondation Norauto. Un élargissement aux communautés de communes est actuellement envisagé pour trouver des financements supplémentaires. Résultats : Les premiers élèves arrivent en fin d’apprentissage, il est donc trop tôt pour dresser un bilan de l’opération. Néanmoins l’équipe est très satisfaite de la progression de nombreux élèves et confiante sur leur chance de succès aux examens de code et de conduite qui sont identiques à ceux passés par les élèves des auto-écoles marchandes. Limite du projet : Les élèves de l’auto-école sociale habitent surtout à Guingamp et Lannion, il est difficile de toucher des personnes résidant dans des communes rurales éloignées de ces deux villes pour des raisons de difficulté de déplacement. Il sera peut-être nécessaire d’envisager un système de navette ou de délocaliser certaines leçons de code. Une fois le permis obtenu, la prochaine étape est l’acquisition d’un véhicule et pour l’instant aucun dispositif d’aide n’est prévu. 10 Le transport à la demande Table ronde réunissant : Madame Sylvie LEVRAUX et Monsieur Joseph COLLET (CIDERAL), Madame Sylvie LE FUR (Centre Armor Puissance 4) Monsieur Jérôme DENIS (Lamballe communauté) Nature du service : Le transport à la demande est un service de transport mis en place suite à la demande d’au moins un usager par appel téléphonique auprès d’une centrale de réservation. Le service est organisé : - soit en porte à porte : un véhicule (taxi ou minibu) vient chercher la personne à son domicile et la dépose à un endroit souhaité selon l’horaire convenu à l’avance, dans ce cas les arrêts et les itinéraires sont définis en fonction des demandes des usagers ; - soit par le biais d’une ligne de transport virtuelle qui n’est mise en service que s’il y a eu une demande de la part d’un usager. Public cible : Dans tous les cas le service est ouvert à tous, néanmoins il est surtout utilisé par les personnes âgées qui apprécient sa souplesse d’utilisation. Les jours et horaires de fonctionnement du service entraînent une sélection du public qui utilise le service. Sur la CIDERAL et Centre Armor puissance 4 le fonctionnement en journée conduit à une utilisation du service principalement par les personnes âgées. Sur Lamballe communauté le fonctionnement en début de matinée et fin d’après-midi entraîne une plus grande fréquentation des salariés. Le mercredi les jeunes l’utilisent pour les activités extra scolaires. Territoire : Pour le Trans’Cidéral, le territoire d’action est celui de la CIDERAL avec des dessertes éventuelles sur la Communauté de Communes du pays d’Uzel. Le Distribus fonctionne sur le territoire de Lamballe Communauté. Le Trans’Com des Trois Monts couvre un espace différent puisqu’il est présent sur trois communautés de communes (Pays de Quintin, Pays de Moncontour, Centre Armor Puissance 4). Maîtrise d’ouvrage : D’après une étude du bureau d’études ADETEC pour la DIACT (2004), 66% des transports à la demande sont organisés par des structures intercommunales, 12% par les conseils généraux et 10% par des communes. Pour la CIDERAL et Lamballe communauté, c’est la communauté de communes qui est maître d’ouvrage du service. Pour le Trans’Com des trois monts, il a été nécessaire de créer un Syndicat Mixte entre trois communautés de communes pour porter le service. Maîtrise d’œuvre : Trans CIDERAL et Trans’Com des Trois Monts : les trajets sont assurés par des entreprises de taxi partenaires de l’opération. Distribus : la maîtrise d’œuvre est confiée à une entreprise de transport sur la base d’un marché de prestation de services. Au plan national, le service de transport à la demande est assuré dans 52% des cas par une entreprise de transport, dans 34% des cas par des entreprises de taxi et dans 18% des cas en interne par l’organisateur du service. 11 Organisation du service : La personne souhaitant utiliser le service de Transport à la Demande doit réserver son trajet par téléphone auprès d’un opérateur/trice ou d’un système automatisé. Cet appel doit être effectué plus ou moins à l’avance, selon les dispositions mises en place par l’organisateur du service (pour le Trans’Com des Trois Monts ou le Distribus de la communauté de communes de Lamballe l’appel doit être effectué la veille avant midi, pour le Trans’CIDERAL, c’est la veille avant 17h…). Le jour même, à l’heure établie la veille, le véhicule vient chercher la personne à son domicile, la dépose là où elle le souhaite (sauf dans certains cas où il peut s’agir de points d’arrêts, comme à Loudéac par exemple où le Trans’Cidéral dessert huit lieux précis : le champ de foire, la poste, les Aquatides, la gare, l’hôpital, St Bugan, le Boulevard Victor Etienne et la rue St Yves). La personne retourne ensuite à son domicile à l’heure convenue. Jours et horaires de fonctionnement : - Trans’com des trois monts : mardi et jeudi de 8h30 à 12h30 et mercredi et samedi de 13h00 à 19h00 - Trans’CIDERAL : mardi, mercredi et samedi de 13h30 à 19h00. - Distribus Lamballe communauté : du lundi au samedi de 7h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h30. Le jeudi matin, jour de marché des navettes sont mises en place. Véhicules : Tans’CIDERAL et Trans’com des Trois Monts : véhicules 5 ou 7 places, possibilité de prendre en charge des personnes handicapées. Distribus : véhicules 9 places équipés pour personnes handicapées Coût : Il dépend de plusieurs aspects : la superficie du territoire couvert, la distance parcourue durant la course, le nombre de personnes par trajet, les horaires de fonctionnement etc.… A titre d’exemple, son coût est estimé sur la CIDERAL à 45 000€ pour l’année 2007, pour un fonctionnement de trois après-midi par semaine et 4 700 voyages par an. Sur Lamballe Communauté, le Distribus fonctionne tous les jours, il revient à 550 000€ par an pour un nombre de voyages s’élevant à 30 000. Concernant le Tran’scom des trois monts le budget annuel est de 50 000 € pour un nombre de trajets de l’ordre de 4 000. Par ailleurs, le coût pour le passager est généralement assez faible, 2€ le trajet pour le Trans’Cideral, etle Trans’Com des Trois Monts) ; 1,5 € par trajet pour le Distribus de lamballe communauté. Le financement : Trans’CIDERAL : le coût du service est assumé parle budget de la communauté de communes. Trans’com des trois monts : subvention leader + à la mise en place du service. Distribus : mise en place d’une taxe transport s’élevant à 0,35% de la masse salariale pour les établissements publics et privés de plus de 9 salariés. Pourquoi ce service répond à une problématique spécifique du territoire ? Le transport à la demande est particulièrement adapté aux territoires ruraux. La faible densité de population ne permet pas en effet de mettre en place des lignes régulières. Par ailleurs son mode fonctionnement convient bien aux personnes âgées qui sont les principales utilisatrices. Le véhicule vous prend à votre domicile, vous dépose où vous le souhaitez et vous ramène chez vous. Cela évite de se déplacer jusqu’à un point d’arrêt par exemple. Ces personnes apprécient le caractère personnalisé du service et la convivialité avec le conducteur du véhicule. Enfin, le coût reste relativement modeste pour l’utilisateur. Les limites du transport à la demande. Les limites de ce service résident dans son coût. Celui-ci étant proportionnel au nombre de trajets effectués, plus le service est utilisé et plus il coûte chère à la collectivité. Il risque donc au final d’être victime de son succès. De ce fait de nombreuses collectivités ayant mis en place ce service hésite à le développer. 12 Le plan de déplacement des entreprises Intervention de Monsieur Renaud MICHEL de l’ADEME Bretagne Nature du service : Les plans de déplacements d’entreprise visent principalement à proposer des alternatives à la voiture individuelle pour les déplacements domicile-travail des salariés. Public cible : Les salariés des entreprises, principalement celles situées au sein de zones d’activités du fait du nombre d’entreprises et d’employés plus important (a priori). Territoire : Le territoire visé est difficile à établir. En effet, dans le cadre des PDE, ce sont les lieux de résidence des salariés qui posent les bases de la mise en place de tel ou tel dispositif visant à agir sur les déplacements des individus et à contribuer autant que possible à la réduction du poste « transport » dans le budget des ménages. Maîtrise d’ouvrage : C’est l’entreprise souhaitant mettre en place son PDE ou les entreprises impliquées dans le cadre d’un PDIE. (Plan de Déplacements Inter-Entreprises) qui sont maîtres d’ouvrage. Maîtrise d’œuvre : Plusieurs possibilités sont envisageables globalement : - Une personne de l’entreprise missionnée de manière exclusive ou quasi-exclusive sur le sujet. - Un bureau d’études spécialisé - Eventuellement un stagiaire - L’ADEME peut aussi contribuer au PDE au travers principalement (d’un point de vue purement pratique, elle peut intervenir également financièrement, cf. partie « coût ») de conseils méthodologiques, de la réalisation d’un pré-diagnostic Organisation du service : La démarche de mise en place d’un PDE peut dépendre de la taille de l’entreprise (en terme notamment de nombre de salariés). Elle s’échelonne de deux à six mois entre la préparation du projet et la mise en œuvre des premières mesures. Globalement, quatre grandes phases peuvent être distinguées dans la démarche. • Dans la première, nous retrouverons le choix des objectifs, et notamment, quels sont les problèmes que doit résoudre le PDE ? Dans cette même étape, nous retrouverons le choix des parties prenantes et la définition du mode de pilotage. • Dans la phase n°2, on effectue une annonce du proj et à l’ensemble des parties prenantes, on procède à plusieurs recueils de données en termes d’environnement de l’entreprise (accessibilité et coût des déplacements pour l’entreprise), d’étude des pratiques de déplacements, d’évaluation de l’impact environnemental et enfin, on réalise un diagnostic en reprenant les points clés des différentes étapes. • En troisième lieu, nous retrouvons la concertation avec les autorités organisatrices de transport, l’élaboration des solutions (au cours de plusieurs réunions de travail), le test de ces solutions et la sélection de celles qui semble les plus adéquates. • Enfin, la quatrième et dernière phase est marquée par la mise en œuvre des mesures prises, des actions de communication ainsi qu’un suivi et une évaluation qui s’étale dans le temps. 13 Coût : D’après l’ADEME, l’étude peut aller de 30 500 à 53 300€, selon la taille de la société. Au niveau des aides, l’ADEME peut selon l’entreprise « subventionner une partie du PDE jusqu’à 50% du montant des études plafonné à 75 000€ ». Au niveau des PDIE, le coût se chiffre entre 30 000 et 90 000€ selon l’importance de la zone, le contexte géographique et l’étendue de la mission en termes de communication (nombre d’entreprises…). Là aussi des aides sont possibles, toujours par le biais de l’ADEME. Néanmoins, ces chiffres devraient être réétudiés compte tenu du fait que ceux présentés ici le sont pour des entreprises de grande à très grande taille. Pourquoi ce service répond à une problématique spécifique du territoire ? La démarche de PDE a tendance à se généraliser de plus en plus à l’échelle française. C’est entre autres lié au fait que les salariés et les entreprises se sont emparés depuis quelques temps du problème des dépenses liées au trajet domicile-travail. Sur le territoire du Centre Bretagne, la mise en place de ce dispositif devra tenir compte des spécificités du territoire. En effet, contrairement aux espaces urbains, le PDE pourra plus difficilement s’appuyer sur un réseau de transports en commun préexistant. Néanmoins, dans un contexte de renchérissement énergétique, sur un territoire où les salaires restent modérés, l’idée de développer un système qui permettrait de réduire le poste « transport » dans le budget des ménages est séduisante. Et ce en s’appuyant sur d’autres dispositifs que le recours aux transports en commun. De plus, la mise en place de navettes ou de la mise en relation des salariés dans le cadre du développement du covoiturage, les personnes ne possédant pas le permis de conduire ou de véhicule pourrait avoir un accès plus aisé à l’emploi. Enfin, deux points sont à noter quant au retour des entreprises sur le sujet. Le premier est qu’une partie d’entre elles semblent réellement à l’écoute sur ce problème et sont prêtes à participer à un groupe de travail. Le deuxième point, est qu’il apparaît que pour certaines d’entre-elles, une légère adaptation des horaires pourrait être envisageable pour faciliter la mise en place d’un service de déplacement. 14 Compte rendu du voyage d’étude à Brest et Carhaix – 14 novembre 2008 Brest : association « En route pour l’emploi » « En route pour l’emploi » est une association loi 1901 qui a été créée en 2002 suite à une réflexion engagée par la Communauté Urbaine de Brest, la Direction du travail et le Conseil Général du Finistère au sujet des difficultés d’insertion des personnes dépourvues de moyens de locomotion. L’association est aujourd’hui constituée de 45 structures adhérentes. A l’origine l’association a mis en place deux services : - La location de véhicules deux roues. L’association gère un parc de 105 cyclomoteurs. La location se fait pour un mois et est renouvelable une fois. - Un service de transport individualisé du lundi au samedi de 6h00 à 20h00. Ce service est assuré par 2 véhicules 9 places et 2 véhicules 5 places. Il emploie 5 chauffeurs dont trois en contrat aidé (2 temps plein et 3 à 26h/semaine). Le prix de la course est de 2,5 € l’allé et 3,5 € l’allé/retour. Ces services sont exclusivement orientés vers l’insertion professionnelle. Les bénéficiaires sont les jeunes de 18 à 25 ans sans qualification, les demandeurs d'emploi de longue durée, les allocataires du RMI et les travailleurs handicapés La gamme des activités de l’association s’est élargie avec : - La location de voitures (en général des véhicules de collectivités ou d’entreprises publiques déclassés). La location se fait à la semaine et coûte 43 €. Une caution de 300 € est demandée au bénéficiaire. - Un garage social qui fonctionne sur la base d’un chantier d’insertion et qui compte 8 personnes en 2008. ce garage s’occupe de l’entretien des véhicules de l’association. Il permet aussi à quelques personnes venant de l’extérieur sur prescription de bénéficier de conseils et de diagnostics de réparation. - L’association propose une solution pour le passage du permis B en partenariat avec une autre association : « Feu vert ». - Une activité micro crédit a également été mise en place, en partenariat avec une banque et permet d’accorder un prêt de 3 000 € sur 36 mois. Le budget de l’association est de 510 000 € dont 215 000 € pour la partie chantier d’insertion. L’auto financement s’élève à 15%. Le garage a nécessité un investissement de 200 000 €. Le financement provient du Conseil général, de la communauté urbaine de Brest, du Conseil régional de l’Etat par le biais du contrat de ville mais aussi de subventions provenant du secteur privé. Carhaix : Garage solidaire Le garage solidaire de Carhaix est un projet qui a été créé à l’initiative de l’association « Moto Club des Montagnes Noirs ». Le garage est installé dans un atelier de 800 m² situé dans une zone d’activités de Carhaix. Il fonctionne sur la base d’un chantier d’insertion avec une équipe de dix personnes. Les personnes en insertion n’ont pas de formation en mécanique. Le garage emploie également des personnes en contrat aidé pour sa partie administrative. Les bénéficiaires des services du garage sont les bénéficiaires des minima sociaux ou des personnes orientées vers le garage par les partenaires sociaux. L’activité du garage se décompose de la façon suivante : - Vente de ferraille : 6% - Vente de véhicule : 12% 15
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