Matou Miteux - Trousse et Frimousse

Texte 1 : Matou Miteux
Il était une fois Matou Miteux, beau
gouttière rallongé en limousine, grand
mangeur de souris et de rats.
Un jour, alors qu’il se frottait contre la roue
du moulin, il fut happé, puis avalé par un
engrenage.
Cassé, brisé, esquinté, assommé, le pauvre
chat gisait tel une loque.
- Mon chat, mon pauvre chat ! s’écria le
meunier.
Texte 2 : Matou Miteux
Bricoleur et inventif, le meunier le soigna : il
décrocha une carapace de tortue géante
qui décorait sa chambre et en fit une
coquille pour son chat.
- Tu resteras ainsi pendant trois mois, dit le
meunier, alors tu seras guéri et je te
retirerai cette armure.
Que la coquille était lourde et encombrante
et le matou penaud ! Lui, le chat si souple et
si propre, ne pouvait plus se lécher.
Texte 3 : Matou Miteux
Cependant, très vite, il devint la tortue la
plus rapide du monde, terrorisant rats et
souris, mulots et musaraignes.
Si bien qu’un matin, le meunier lui confia :
- Dans quelques jours, plus de carapace !
Tu redeviendras un chat normal… fini ma
tortue qui ronronne.
Texte 4 : Matou Miteux
Ravi, le matou repartit de plus belle.
Mais il prit un virage trop rapide, dérapa,
tourneboula, buta pour se retrouver
immobile, sur le dos !
Impossible de se retourner. Il essaya même
de faire balancier avec sa queue, en vain !
Aucune souris à l’horizon, ni rat, rien.
Il appela au secours : ‘’MRAOU ! MRAOU !’’
Mais le moulin battait fort et le meunier
dormait.
Texte 5 : Matou Miteux
Le jour déclina et avec lui le temps.
Une tempête s’abattit sur la contrée.
Un vrai déluge !
Une pluie incessante.
Le chat miaulait.
L’eau tombait.
Le meunier dormait.
Le niveau montait.
La rivière déborda.
- Je vais mourir noyé, s’affola le chat.
Texte 6 : Matou Miteux
Soudain, il sentit sa coque bouger,
emportée par les eaux.
- Je flotte, je flotte ! Je suis sauvé ! Je suis
un radeau à moi tout seul !
Et le chat-tortue d’être entraîné par le
courant vers la rivière en crue.
– Gardons notre sang-froid, se disait-il, en
voyant le paysage défiler à l’envers.
Texte 7 : Matou Miteux
Prise par le courant, une souris vit dériver
l’esquif.
- Ouf ! se dit-elle, et elle monta sur la
coquille.
En voyant la tête du chat, elle faillit
replonger, mais comprit vite à qui revenait
l’avantage.
Elle devint capitaine et se mit à indiquer les
rochers, les épaves, que le chat de sa
queue-gouvernail évitait.
Texte 8 : Matou Miteux
La tempête avait même envahi le moulin. Et le
meunier ne cessait de répéter :
- Tout est inondé ! Mon chat ! Mon pauvre chat !
Tout est inondé ! Oh ! Mon pauvre chat !
Mais son chat descendait la rivière à vive allure.
La pluie avait cessé. La cascade approchait.
– A tribord toute ! criait la souris, à tribord ! …
Sautez !
L’embarcation se fracassa contre un rocher et
voltigea de tous côtés.
Texte 9 : Matou Miteux
La carapace avait recueilli la souris.
– Quel genre de chat es-tu, demanda-t-elle
au matou qui regagnait la rive à grand
peine, un nouveau serpent des mers ?
Mouillé comme une serpillière, tout nu et
tout fragile, le chat avait froid. Il se sentit
miteux à se regarder.
- Mais de quoi ai-je l’air, j’ai deux bosses !
- Et sur terre, tu es un chat-meau ! ricana la
souris.
Texte 10 : Matou Miteux
Passés les lourds nuages, le soleil jetait ses
derniers rayons.
- Je dois rentrer au moulin, dit le chat.
- Moi aussi, je monte sur ton dos, dit la
souris.
Trois poules d’eau et un ragondin, effrayés
par l’équipage, se rejetèrent dans les eaux
tournoyantes de la rivière.
Le touareg et sa monture coupaient à
travers un champ de blé en herbe. Seules
les bosses du chat et la souris dépassaient,
parfois suivies de la queue dans leur
sillage.
Texte 11 : Matou Miteux
La souris avait repris son poste de
commandement :
- Moulin en vue, gauche !
Le Matou Miteux bondit au-dessus des blés.
La souris cramponnée sur son dos hurlait :
- Moulin à sept heures, moulin à sept
heures !
Au loin le meunier écopait, il crut avoir une
vision.
- Mon chat ! cria-t-il.
- Mon meunier ! miaula le chat.
Le maître dessinait déjà des vagues sur le
dos du matou, qui ronronnait, quand la
souris, prudente, s’éclipsa.
Mais elle devint célèbre, en racontant ses
aventures avec le chat bossu, aussi
souvent qu’elle le put.
Matou Miteux
Auteur : _________________
Collection : _______________
Editeur : _________________
Matou Miteux
Auteur : _________________
Collection : _______________
Editeur : _________________
Texte 1 : Matou Miteux
Texte 4 : Matou Miteux
Il était une fois Matou Miteux, beau gouttière rallongé en
limousine, grand mangeur de souris et de rats.
Un jour, alors qu’il se frottait contre la roue du moulin, il fut
happé, puis avalé par un engrenage.
Cassé, brisé, esquinté, assommé, le pauvre chat gisait tel
une loque.
- Mon chat, mon pauvre chat ! s’écria le meunier.
Ravi, le matou repartit de plus belle.
Mais il prit un virage trop rapide, dérapa, tourneboula, buta
pour se retrouver immobile, sur le dos !
Impossible de se retourner. Il essaya même de faire
balancier avec sa queue, en vain !
Aucune souris à l’horizon, ni rat, rien.
Il appela au secours : ‘’MRAOU ! MRAOU !’’
Mais le moulin battait fort et le meunier dormait.
Texte 2 : Matou Miteux
Texte 5 : Matou Miteux
Bricoleur et inventif, le meunier le soigna : il décrocha une
carapace de tortue géante qui décorait sa chambre et en fit
une coquille pour son chat.
- Tu resteras ainsi pendant trois mois, dit le meunier, alors
tu seras guéri et je te retirerai cette armure.
Que la coquille était lourde et encombrante et le matou
penaud ! Lui, le chat si souple et si propre, ne pouvait plus
se lécher.
Le jour déclina et avec lui le temps.
Une tempête s’abattit sur la contrée.
Un vrai déluge !
Une pluie incessante.
Le chat miaulait.
L’eau tombait.
Le meunier dormait.
Le niveau montait.
La rivière déborda.
- Je vais mourir noyé, s’affola le chat.
Texte 3 : Matou Miteux
Texte 6 : Matou Miteux
Cependant, très vite, il devint la tortue la plus rapide du
monde, terrorisant rats et souris, mulots et musaraignes.
Si bien qu’un matin, le meunier lui confia :
- Dans quelques jours, plus de carapace ! Tu redeviendras
un chat normal… fini ma tortue qui ronronne.
Soudain, il sentit sa coque bouger, emportée par les eaux.
- Je flotte, je flotte ! Je suis sauvé ! Je suis un radeau à moi
tout seul !
Et le chat-tortue d’être entraîné par le courant vers la rivière
en crue.
- Gardons notre sang-froid, se disait-il, en voyant le
paysage défiler à l’envers.
Texte 7 : Matou Miteux
Texte 10 : Matou Miteux
Prise par le courant, une souris vit dériver l’esquif.
-Ouf ! se dit-elle, et elle monta sur la coquille.
En voyant la tête du chat, elle faillit replonger, mais comprit
vite à qui revenait l’avantage.
Elle devint capitaine et se mit à indiquer les rochers, les
épaves, que le chat de sa queue-gouvernail évitait.
Passés les lourds nuages, le soleil jetait ses derniers
rayons.
- Je dois rentrer au moulin, dit le chat.
- Moi aussi, je monte sur ton dos, dit la souris.
Trois poules d’eau et un ragondin, effrayés par l’équipage,
se rejetèrent dans les eaux tournoyantes de la rivière.
Le touareg et sa monture coupaient à travers un champ de
blé en herbe. Seules les bosses du chat et la souris
dépassaient, parfois suivies de la queue dans leur sillage.
Texte 8 : Matou Miteux
La tempête avait même envahi le moulin. Et le meunier ne
cessait de répéter :
- Tout est inondé ! Mon chat ! Mon pauvre chat ! Tout est
inondé ! Oh ! Mon pauvre chat !
Mais son chat descendait la rivière à vive allure. La pluie
avait cessé. La cascade approchait.
– A tribord toute ! criait la souris, à tribord !...Sautez !
L’embarcation se fracassa contre un rocher et voltigea de
tous côtés.
Texte 9 : Matou Miteux
La carapace avait recueilli la souris.
–Quel genre de chat es-tu, demanda-t-elle au matou qui
regagnait la rive à grand peine, un nouveau serpent des
mers ?
Mouillé comme une serpillière, tout nu et tout fragile, le
chat avait froid. Il se sentit miteux à se regarder.
- Mais de quoi ai-je l’air, j’ai deux bosses !
- Et sur terre, tu es un chat-meau ! ricana la souris.
Texte 11: Matou Miteux
La souris avait repris son poste de commandement :
- Moulin en vue, gauche !
Le Matou Miteux bondit au-dessus des blés. La souris
cramponnée sur son dos hurlait :
- Moulin à sept heures, moulin à sept heures !
Au loin le meunier écopait, il crut avoir une vision.
- Mon chat ! cria-t-il.
- Mon meunier ! miaula le chat.
Le maître dessinait déjà des vagues sur le dos du matou,
qui ronronnait, quand la souris, prudente, s’éclipsa.
Mais elle devint célèbre, en racontant ses aventures avec le
chat bossu, aussi souvent qu’elle le put.