Impact des travaux domestiques sur la scolarisation des filles au

Transcription

Impact des travaux domestiques sur la scolarisation des filles au
Programme des subventions ROCARE pour la recherche en éducation /
ERNWACA Research Grants Programme
Edition 2010/ 2010 edition
IMPACT DES TRAVAUX DOMESTIQUES SUR LA SCOLARISATION DES
FILLES AU SUD DU BENIN
Chercheurs/researchers
•
•
•
•
QUENUM Cossi Venant Célestin
DOSSOU TCHEGBE Emilienne
ZOUNMENOU Alexandre
MANZI PIDALATAN Pimam
1
Parrain/Mentor : Pr. IGUE B. Charlemagne, Université d’Abomey-Calavi, Bénin.
………………………………………………..
BENIN
Recherche financée par le
Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE)
avec le soutien du projet Centre d’Excellence Régionale UEMOA
et du Ministère des Affaires Etrangères des Pays Bas
---------------------------------------------------------Research financed by
Education Research Network for West and Central Africa (ERNWACA)
With project support from UEMOA regional Centre of Excellence
and the Ministry of Foreign Affairs of the Netherlands
Janvier 2011
1
Chercheur Principal: Université d’Abomey-Calavi, Bénin. e-mail : [email protected]
ROCARE / ERNWACA • Tel: (223) 20 21 16 12, Fax: (223) 20 21 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI
Bénin • Burkina Faso • Cameroun• Congo • Côte d’Ivoire • Gambia • Ghana • Guinée •
Mali • Mauritanie • Niger • Nigeria • Sénégal • Sierra Leone • République Centrafricaine • Togo
www.rocare.org/ www.ernwaca.org
1
RESUME
La présente étude a pour objectif d’estimer l’impact des travaux domestiques sur l’accès à
l’école et la réussite scolaire des filles au Bénin. Les résultats de nos d’enquêtes montrent
que les filles font jusqu’à 2 heures de travaux domestiques les soirs et 40 minutes les
matins. Par contre, les garçons en font généralement moitié moins. En utilisant des
modèles économétriques de comportement décisionnel de type logit, nous avons montré
que les travaux domestiques dans leur ampleur actuelle, ne constituent pas encore une
entrave majeure à la scolarisation des filles.
Mots clés : scolarisation des filles – travaux domestiques – performances scolaires
ABSTRACT
Impact of housework on girls schooling
This study aims to estimate the impact of housework on school access and academic
success of girls in Benin. The results of our surveys show that girls are up to 2 hours of
housework in the evenings and 40 minutes each morning. On the other hand, boys did
generally less than half. Using econometric models of decision behavior of logit, we have
shown that domestic work in their current scale, does not yet constitute a major barrier to
girls schooling.
Key
words :
girls
schooling
–
housework
–
academic
performance
2
SOMMAIRE
SOMMAIRE .......................................................................................................................................... 2
I
INTRODUCTION ......................................................................................................................... 6
II
CONTEXTE ET JUSTIFICATION ............................................................................................. 8
III
PROBLEMATIQUE...................................................................................................................... 9
IV
CADRE THEORIQUE ............................................................................................................... 10
V
METHODOLOGIE ..................................................................................................................... 15
VI
TRAVAUX DOMESTIQUES ET SCOLARISATION DES ENFANTS ............................... 19
VII TRAVAUX DOMESTIQUES ET PERFORMANCE ACADEMIQUE DES ELEVES............. 31
VIII CONCLUSION ET RECOMMANDATION............................................................................. 42
IX REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................................... 43
ANNEXE...................................................................................................................................... 45
3
SIGLES ET ABREVIATIONS
BAC
BAD
BEPC
CAP
CEP
CM
CUA
EDSB
ILO
INSAE
MEMP
OIT
OMD
RGPH
UNESCO
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
Baccalauréat
Banque Africaine de Développement
Brevet d’Etude du Premier Cycle
Certificat d’Aptitude Pédagogique
Certificat de l’Etude Primaire
Cours Moyen
Commission de l’Union Africaine
Enquête Démographique et de Santé du Bénin
International Labor Organization
Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
Ministère de l’Enseignement Maternel et Primaire
Organisation International du Travail
Objectifs du Millénaire pour le Développement
Recensement Général de la Population et de l’Habitat
Organisation des Nations Unies pour L’Education, la Science et la
Culture
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 6.1
:
Répartition des familles enquêtées par départements et par type d’habitat….
19
Tableau 6.2
:
Situation matrimoniale du père et de la mère……………………………………….
20
Tableau 6.3
:
Situation professionnelle du père……………………………………………………..
20
Tableau 6.4
:
Situation professionnelle de la mère…………………………………………………
21
Tableau 6.5
:
Secteur d’activité du père et de la mère……………………………………………
22
Tableau 6.6
:
Répartition des pères et des mères selon le niveau d’instruction…………………
23
Tableau 6.7
:
Répartition des familles selon le lien de parenté avec l’enfant……………………
24
Tableau 6.8
:
Distance entre la résidence et les services sociaux (école et eau)……………….
26
Tableau 6.9
:
Heure de réveil et de départ des enfants les jours d’école………………………...
27
Tableau 6.10
:
Durée des travaux domestiques du matin…………………………………………...
28
Tableau 6.11
:
Durée des travaux domestiques du soir……………………………………………..
28
Tableau 6.12
:
Estimation logit des déterminants de la scolarisation des filles
30
Tableau 7.1
:
Nombre d’année d’expérience des enseignants
33
4
Tableau 7.2
:
Niveau d’instruction des parents d’élèves…………………………………………
37
Tableau 7.3
:
Exécution des travaux domestiques selon le sexe des élèves……………………
38
Tableau 7.4
:
Durée des travaux domestiques………………………………………………………
39
Tableau 7.5
:
Répartition des élèves enquêtés par heure de réveil………………………………
40
Tableau 7.6
:
Estimation des déterminants de la performance scolaire des filles.....................
40
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1
:
Revenu mensuel des parents…………………………………………………………
22
Graphique 2
:
Raisons de non scolarisation…………………………………………………………
25
Graphique 3
:
Raisons d’abandon……………………………………………………………………..
26
Graphique 4
:
Répartition des élèves par âge………………………………………………………..
32
Graphique 5
:
Répartition des enfants par lien de parenté…………………………………..........
32
Graphique 6
:
Statut scolaire…………………………………………………………………………
34
Graphique 7
:
Statut scolaire par sexe…..……………………………………………………………
34
Graphique 8
:
Proportion d’élèves possédant des fournitures……………………………………
35
Graphique 9
:
Résultats au CEP par département…………………………………………………..
36
Graphique 10
:
Proportion d’élèves faisant des travaux domestiques……………………………...
38
5
I
INTRODUCTION
L’éducation représente un droit inhérent à tout être humain, un droit acquis à la naissance
par chaque enfant. Ce droit occupe une place centrale dans l’éventail des droits humains,
car il est essentiel à l’exercice de tous les autres droits. C’est pourquoi, il a été consacré
dès 1948 par la Déclaration universelle des droits de l’homme en son article 26 en ces
termes: « Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en
ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire
est obligatoire...». Dans la même sève juridique, la Constitution du 11 décembre 1990 a
proclamé le droit à l’éducation à l’article 13 qui dispose que : « L’Etat pourvoir à l’éducation
de la jeunesse par des écoles publiques. L’enseignement primaire est obligatoire. L’Etat
assure progressivement la gratuité de l’enseignement public ». Mais, force est de constater
que tous les enfants ne bénéficient pas de ce droit fondamental dans tous ces aspects
(enseignement des règles de conduite sociale et formation des facultés morales,
intellectuelles, physiques, etc.). En effet, le rapport de suivi 2007 sur l’éducation pour tous
(EPT, 2007) indique que 77 millions d’enfants en âge d’être au primaire ne sont pas
toujours scolarisés. L’édition 2011 du même rapport, estime que le nombre des enfants non
scolarisés diminue trop lentement, car en 2008, on en comptait encore 67 millions et si les
tendances actuelles se poursuivent, les enfants non scolarisés pourraient être plus
nombreux en 2015 qu’aujourd’hui. De plus, les statistiques du rapport montrent que de
nombreux enfants abandonnent l’école avant d’avoir achevé un cycle complet
d’enseignement primaire. Par exemple, pour la seule Afrique subsaharienne, 10 millions
d’enfants abandonnent chaque année l’école primaire. S’agissant des aspects de genre,
seuls deux tiers des pays ont atteint la parité entre les sexes dans les écoles primaires, et
un tiers seulement dans l’enseignement secondaire. De nombreux facteurs socioéconomiques et culturels sont avancés pour expliquer cette disparité entre fille et garçon en
matière de scolarisation et de réussite scolaire. Dans le cadre de ce travail, nous
soupçonnons également les travaux domestiques comme faisant partie de ces facteurs, du
fait que les enfants y sont inégalement soumis dans notre société et ce notamment en
fonction de leur sexe. Les travaux domestiques désignent une multitude de tâches (puiser
l’eau, entretenir la maison, préparer les repas, assurer la garde des frères, participer au
petit commerce des parents, faire la transformation du manioc, des noix de palme, fournir
un service, etc.) quotidiennes exécutées par les enfants pour aider leurs parents. C’est
aussi l’aide ménagère qu’apporte la fillette à la famille qui a accepté de l’accueillir. Ainsi,
6
l’ampleur de ces travaux peut varier selon que les enfants résident avec leurs parents
biologiques ou non, qu’ils aient ou non des frères et sœurs, etc.
Face à la persistance de l’inégalité selon le sexe par rapport à la scolarisation et des retards
de scolarisation, le sommet des chefs d’Etat de Dakar de 2000 sur l’Education pour Tous
(EPT) a adopté la déclaration pour aider les pays à réussir la scolarisation primaire pour
tous. Au lendemain de ce sommet, chaque pays a développé des activités qui permettront
de satisfaire aux exigences de la scolarisation universelle de qualité qui visent à assurer
l’éducation primaire pour tous. Aussi, le Bénin a-t-il retenu dans ses priorités de réaliser
l’objectif de l’accès universel à l’éducation primaire et l’équité entre les sexes d’ici 2015. A
l’approche de l’échéance, l’atteinte de ces objectifs reste encore difficile au Bénin malgré
les multiples actions mises en œuvre ainsi que les progrès réalisés par les autorités
béninoises et les partenaires au développement. Dans ce contexte le problème des
autorités béninoises est donc de déterminer quelle peut être l’origine du retard constaté
dans l’atteinte de certains objectifs liés à la scolarisation de filles. Cette étude se propose
d’évaluer l’impact spécifique des travaux domestiques sur la scolarisation des filles. Elle
nous permettra de répondre à des questions telles que :
Peut-on atteindre l’objectif d’élimination des disparités entre les sexes, dans
l’enseignement primaire d’ici à 2015, s’il existe une inégalité entre fille et garçon dans
l’accomplissement des tâches domestiques ? Les travaux domestiques, quelle que soit leur
ampleur, empêchent t-ils la scolarisation des filles et réduisent-ils leur chance de réussite
scolaire? Une redistribution des travaux domestiques entre garçons et filles permettrait-elle
de rétablir l’égalité dans leur scolarisation ?
Les travaux domestiques sont souvent évoqués comme une cause de non scolarisation et
de faible performance scolaire des filles. Mais, l’ampleur de cet effet reste à isoler et
quantifier. A notre connaissance, sur le plan national, il y a peu d’études sur l’impact des
travaux domestiques sur la scolarisation des filles. En conséquence, cette étude nous
permettra de compenser cette insuffisance. Ceci nous permettra d’envisager des choix
stratégiques judicieux dans la définition des plans d’action nationaux en matière de la
scolarisation des filles.
Le présent travail est structuré en huit sections. Les cinq premières sections sont
consacrées au contexte, à la justification de l’étude ainsi qu’au cadre méthodologique. La
section 6 traite des travaux domestiques et de la scolarisation des filles. La section 7
7
présente l’impact des travaux domestiques sur la performance scolaire des filles. Le travail
s’achève par une conclusion et des recommandations (section 8).
II
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Au Bénin, 66% des enfants dont la scolarisation est obligatoire (5-14 ans) travaillent. Cette
proportion est plus importante chez les filles (70%). Le pourcentage des filles de 5-17 ans
faisant des travaux domestiques est de 62,1% contre 37% pour les garçons (EDSB, 2006).
Du point de vue sociologique, cette situation s’explique par le fait que dans nos sociétés
traditionnelles, la jeune fille est perçue comme une main d'œuvre au service de sa mère.
Ainsi, elle est sollicitée dès son jeune âge (âge d’aller à l’école) pour aider sa mère à
préparer les repas, acheter les condiments et rester avec elle dans la cuisine ou pour faire
le ménage. C’est en même temps un apprentissage pour la jeune fille pour assumer
convenablement son rôle au sein du foyer. Ce phénomène hérité des traditions, africaines,
condamne des millions de filles à la non-scolarisation. Lorsqu’une fille a la chance d’être
inscrite à l’école, les tâches domestiques qu’elle doit réaliser ne lui permettent pas toujours
de se consacrer à ses devoirs scolaires. En conséquence son rendement scolaire devient
faible et la fille finit par abandonner ou être exclue de l’école. En 2006, le taux brut de
scolarisation, au Bénin, était estimé à 100% pour les garçons alors que celui des filles était
de 86%. En ce qui concerne le taux d’achèvement, le déséquilibre est encore en défaveur
des filles (66% contre 54% pour les filles) (Rapport- OMD-Bénin, 2008). Suivant le milieu
de résidence, on observe également une différence de fréquentation scolaire. En effet, dans
le milieu urbain, c’est 73% des enfants qui fréquentent l’école primaire alors qu’en milieu
rural, ce taux est de 60% (EDSB, 2006). Dans les départements du Sud du pays les
performances de scolarisation sont nettement au-dessus de ceux des départements du
Nord. Ainsi, le Mono et le Littoral (département du Sud) ont des taux de fréquentation
primaire respectivement de 114% et 100% ; alors que l’Alibori (département du Nord)
détient le taux le plus faible du pays (40%)
Or, les Chefs d’Etat et de Gouvernements en fixant les Objectifs du Millénaire pour le
Développement lors du sommet du Millénaire, ont mis l’accent sur deux objectifs qui
concernent directement les femmes à savoir : assurer une éducation primaire pour tous et
promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. L’atteinte de ces objectifs,
passe principalement par une scolarisation réussie des filles.
8
Au regard d’un contexte culturel béninois globalement défavorable à la scolarisation des
filles, nous devons analyser la part qui est imputable aux travaux domestiques.
III
PROBLEMATIQUE
La scolarisation des filles est au cœur des grands débats internationaux notamment en ce
qui concerne la question du développement durable et équitable. Elle prend une nouvelle
tournure avec la déclaration de Jomtien de 1990 qui affirme que « La priorité absolue
devrait être d’assurer l’accès des filles et des femmes à l’éducation et d’améliorer la qualité
de la formation qui leur est dispensée, ainsi que de lever tous les obstacles à leur
participation active et de bannir de l’éducation tous les stéréotypes sexuels.»
Cependant, une analyse des statistiques de l’éducation en Afrique de l’Ouest, du
Centre, et du Nord révèle qu’il existe une faible disparité entre les sexes dans l’accès à
l’enseignement préscolaire et donc, l’équité garçons/filles dans l’accès à cet ordre
d’enseignement ne pose pas de problèmes dans la quasi-totalité des pays concernés. Par
contre on ne peut dire autant de l’éducation primaire où la parité entre les sexes n’est
effective que dans 4 des 26 pays dont les données sont disponibles (Ghana, Sénégal,
Gabon et Tunisie). Il est à remarquer aussi que dans la plupart des pays, les taux brut de
scolarisation (TBS) diminuent progressivement en passant du primaire au secondaire puis
au supérieur (par exemple, au Bénin en 2009, le TBS au primaire était de 111,90%; au
secondaire 40% et au supérieur 5% ; MEMP, 2010) et les disparités entre les sexes se
creusent davantage. L’analphabétisme quant à lui a beaucoup plus un visage féminin que
l’on se retrouve soit en Afrique Occidentale, Centrale ou au Maghreb. Au Bénin, les
résultats de l’EDSB (2006) montrent que 58% des personnes de sexe féminin n’ont aucun
niveau d’instruction, contre 37% chez les hommes. Face à cette situation, la question
fondamentale qui se pose est celle de la détermination des facteurs influençant
négativement l’éducation des filles et des femmes en Afrique en général.
Ainsi parmi les nombreux facteurs, obstacles de la scolarisation des filles, on note :
le statut traditionnel de la fille/femme qui fait du genre féminin un être inférieur dans la
société , la situation économique des parents qui détermine le choix des enfants à
scolariser, le travail des enfants qui constitue un facteur qui influence négativement la
scolarisation des enfants en Afrique, le niveau d’analphabétisme des parents surtout des
mères qui affecte de façon significative la scolarisation des enfants, le mariage coutumier
précoce, le mariage par échange et la dot, les activités sexuelles et grossesses précoces,
9
les pratiques religieuses comme l’internement au couvent, le harcèlement sexuel en milieu
scolaire, l’inadéquation formation - emploi.
Pour pallier les difficultés d’accès et assurer le maintien des filles/femmes dans le
système éducatif, les politiques et stratégies nationales de développement
du secteur
éducatif en Afrique se basent d’une part sur les conventions et instruments internationaux2
auxquels ces pays adhèrent. Cependant, l’analyse de ces stratégies en relation avec les
éléments du contexte révèlent que malgré l’adéquation et la pertinence de ces stratégies,
elles ne suffisent pas à elles seules pour atteindre l’équité genre dans l’accès, le maintien et
la réussite des filles aux différents niveaux de l’éducation (BAD/CUA/UNECA, 2009). En
effet, les statistiques montrent qu’en Afrique de l’Ouest et du Centre, toute politique tendant
à accroître de manière significative les taux d’accès et de maintien des filles dans le
système éducatif doit viser à améliorer l’environnement de l’éducation : infrastructures de
qualité, diversité de l’offre d’éducation, adéquation des enseignements et apprentissages
avec les contextes économiques, etc. Beaucoup reste encore à faire en Afrique pour régler
la question de la disparité entre les sexes qui préoccupe aujourd’hui les dirigeants ; que ce
soit à l’échelle nationale ou internationale. Telle est la constatation que l’on peut faire à ce
jour, suite à la publication du rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous (2010). Mais
quels sont les facteurs spécifiques qui affectent plus la scolarisation des filles que celle des
garçons ? La répartition des travaux domestiques, dans les familles, en serait-elle pour
quelque chose ? Les travaux domestiques contribuent-ils à la disparité entre sexes en
matière de scolarisation ? Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre
dans le cadre de ce travail. Pour y parvenir, nous nous sommes fixés les objectifs et
hypothèses contenus dans notre cadre théorique.
IV
CADRE THEORIQUE
Cette section précise les objectifs de notre étude, les hypothèses de recherche ainsi que la
revue de littérature.
4.1
Objectifs
L’objectif général de cette étude est d’estimer l’impact des travaux domestiques effectués
par les filles, aussi bien sur leur accès que leur rétention et leur résultat à l’école au Bénin.
2
UNESCO, 2000 : Cadre d’action de Dakar ; l’éducation pour tous, tenir nos engagements.
10
De façon spécifique, il s’agira :
de quantifier l’ampleur des travaux domestiques réalisés par les filles ;
d’évaluer le poids des travaux domestiques dans la décision de scolarisation ou non
des filles ;
d’estimer l’effet réel des travaux domestiques sur la performance scolaire des filles
scolarisées et proposer des mesures de correction le cas échéant.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons formulé des hypothèses qui serviront de fil
conducteur à l’analyse.
4.2
Hypothèses de recherche
En cohérence avec les objectifs, deux hypothèses sont retenues :
H1 : Les travaux domestiques influencent négativement la décision des parents de
scolariser leurs filles ;
H2 : Les travaux domestiques quotidiens n’affectent significativement la performance
scolaire des filles scolarisées que s’ils dépassent une certaine durée.
Pour la vérification de nos hypothèses, nous faisons recours à la littérature afin d’en
extraire les résultats empiriques sur le sujet et la démarche méthodologique susceptible
de nous permettre de répondre adéquatement à nos préoccupations.
4.3
Revue de littérature
Le Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous (2010), rappelle que le principe
d’égalité des sexes, prôné et défendu par tous les Etats, requiert surtout une égalité de
résultats entre femmes et hommes dans tous les domaines. Ceci implique par exemple de
supprimer toutes les normes sociales qui conduisent à traiter l’homme et la femme de façon
différente dans le ménage et la société. L’Afrique est un continent qui a une forte croyance,
culture qui est à l’origine des inégalités de traitement entre hommes et femmes. C’est pour
cette raison que pour arriver à faire régresser les croyances, et résoudre les questions
d’inégalités, il faudrait rééduquer la population sur la question des égalités entre femmes et
hommes. L’éducation est, à bien des égards, la base de ce processus qui permettra de faire
évoluer les croyances. Il est évident que les premiers acteurs dans la décision de
scolarisation des enfants, ce sont les parents. Dans cette optique, pour déterminer les
causes de l’extrême inégalité entre les niveaux de scolarisation des filles et des garçons il
convient de se référer en premier lieu à la sphère familiale. De fortes corrélations ont été
11
trouvées entre le faible niveau de scolarisation général et les conditions socio économiques
des ménages. Ainsi, l’inégalité dans la participation à l’éducation et dans les résultats de
l’éducation reflète généralement des inégalités plus larges au sein de la société. Les
familles africaines à l’image des autres familles dans le monde sont stratifiées. Il existe
donc une répartition sexospécifique des rôles de chaque membre composant le ménage.
Les familles répartissent entre leurs membres non seulement le temps à consacrer à
différentes activités mais aussi les ressources affectées à la consommation, à l’épargne ou
à l’investissement, y compris celles associées à la formation du capital humain. Au regard
de la littérature, nous relevons, qu’il existe dans la plupart des pays africains, de fortes
disparités entre les sexes dans la répartition des enfants à la main d’œuvre. La main
d’œuvre féminine restant toujours la plus sollicitée en termes de durée (Marcoux, 1995). Il
en résulte que, la participation des filles à l’école ainsi que leurs résultats scolaires tendent
à être inférieurs à ceux des garçons. Les recherches empiriques et théoriques ayant abordé
le sujet, ont montré que, si l’incidence du travail des enfants, et celui des filles en particulier,
reste toujours très élevée en Afrique subsaharienne, c’est parce que les taux de fécondité
sont très élevés faisant ainsi diminuer les ressources consacrées à l’éducation. Dans un
second temps, la scolarisation d’un enfant entraîne des coûts indirects liés au manque à
gagner pour les parents en termes de travaux domestiques (Boninin, 1995). De ce fait, une
faible scolarisation des filles peut également s’expliquer par la pratique de travaux
domestiques. Pour Droy (1990), les travaux domestiques peuvent être ceux liés à la
collecte de bois, la corvée d’eau, les travaux liés à la préparation des repas, l’entretien et
l’hygiène du ménage ; ainsi que la garde des enfants ou des personnes âgées. Selon
l’Enquête Nationale sur le Travail des Enfants (ENTE/ BIT/ INSAE, 2008) du Bénin, les
travaux domestiques sont quasi-universels au Bénin. En effet 88,7% des enfants effectuent
des tâches ménagères dans leur propre ménage. Cette proportion augmente avec l’âge des
enfants : 67,8% chez les enfants de 5 ans et 97,2% chez les enfants de 17 ans. Les
principales tâches domestiques effectuées par les enfants au Bénin consistent à cuisiner ou
nettoyer les ustensiles/ la maison (62%) et à faire les courses pour le ménage (41,2%). Les
autres tâches ménagères similaires occupent 14,2% des enfants. Ces types de travaux
domestiques contribuent au développement des enfants et au bien-être de leur famille ;
puisqu’ils permettent d’acquérir des compétences, des habitudes et de l’expérience qui
renforceront leur rentabilité et leur productivité une fois adultes (ENTE/BIT/INSAE, 2008).
12
Mais, le travail domestique reste encore sous-estimé, c’est ce qui ressort de l’analyse de
Maurisson (1993), qui en traitant la question du travail domestique affirmait qu’il « ne se voit
que lorsqu’il n’est pas fait ». La participation des enfants aux travaux domestiques est plus
élevée dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Pour Marcoux (1995), les
travaux domestiques en milieu urbain ne sont pas souvent étudiés car on considère qu’il
existe des infrastructures et services permettant d’alléger le poids des travaux domestiques.
Parmi ces infrastructures et services on peut citer, l’eau courante, l’électricité, le moulin à
grain, les domestiques qui sont plus accessibles aux populations urbaines que celles
rurales. Mais ce qu’on ignore c’est aussi qu’au sein même de la population urbaine, il existe
une répartition inégale desdits services.
La forte segmentation, basée sur le sexe, dans les types d’activités domestiques exercées
par les enfants, spécialise les filles dans les travaux domestiques tels que : la garde des
enfants, la contribution à la préparation des repas, le ménage, la corvée de l’eau ou encore
le ramassage du bois. Les garçons étant sollicités pour aider à l’exploitation agricole
familiale, surveiller le bétail. Mais de constat général, les filles aident davantage au
fonctionnement du ménage que les garçons ainsi qu’en témoignent les travaux de
Colclough (2003) et Cockburn (2001), lorsqu’on se base sur la fréquence ainsi que la
diversité des travaux effectués par chacune de ces catégories. Peu de travaux se sont
penchés sur le poids que constituaient les travaux domestiques effectués par les filles. En
effet, la contribution des filles aux travaux domestiques est la principale cause d’abandon
précoce de l’école ou de leur faible performance scolaire. C’est le résultat auquel a abouti
Colclough et al. (2003) après des enquêtes menées en Ethiopie et en Guinée. De son côté
Marcoux (1995) trouvait que la présence de jeunes filles célibataires plus âgées (15-29 ans)
permet de libérer leurs jeunes sœurs (8-14 ans), pour aller à l’école. Mais aussi, toujours
selon le même auteur, la présence d’un homme de 30-59 ans diminue la probabilité de
fréquentation scolaire des filles de 50%.
Pour Marcoux (1995) en effet, la sphère familiale dans laquelle se situent les enfants est
aussi déterminant dans leur scolarisation. En outre, il montre que le lien de parenté influe
beaucoup sur la probabilité de fréquentation des enfants. Si le lien de parenté qui unit les
garçons au chef de ménage n’a aucun effet sur leurs chances de fréquenter l’école, pour
les filles par contre, le fait de n’avoir aucun lien de sang ou d’alliance avec le chef diminue
de plus de 80% la probabilité qu’elles ont de fréquenter l’école. On remarque alors aisément
que la scolarisation des filles est mieux assurée lorsqu’elles sont à l’intérieur de la sphère
familiale. Dans les ménages les moins aisés, il se pose un problème d’arbitrage dans la
13
scolarisation des enfants où la présence d’un nombre élevé d’enfants diminue les chances
de scolarisation des filles. Les garçons sont toujours davantage privilégiés que les filles
parce que dans la compréhension des parents, la fille est appelée à quitter la famille pour
se marier, et donc les bénéfices de sa scolarisation seront pour sa belle famille. De plus,
l’échec des garçons est plus toléré que celui des filles. Ainsi, lorsque la fille échoue la
probabilité qu’elle arrête sa scolarité est plus élevée que chez le garçon. Aussi, cet échec
peut avoir une forte influence dans la décision de scolarisation de ses jeunes sœurs ; ce qui
n’est pas souvent le cas des garçons. Les filles restent confrontées aussi à un problème de
grossesse précoce, pouvant entraîner un arrêt de leur scolarisation. D’autres facteurs
sociaux revêtent également une importance. Parmi ces facteurs sociaux, nous citerons la
religion. Les religions catholique et protestante étant plus favorables à la scolarisation,
contrairement aux religions musulmane et animiste qui, elles, diminuent la probabilité de
fréquentation des enfants (Pilon, 1995). Kouwono (2005) a étudié les interactions entre les
travaux domestiques et la fréquentation scolaire au Togo. Il mesure le travail des enfants
par le fait que l’enfant accomplit ou non des activités domestiques pendant plus de 4 heures
par jour. Par contre, ses résultats montrent que les filles réussissent autant que les garçons
dans l’enseignement primaire et que les garçons seraient plus nombreux que les filles à se
livrer aux activités productrices ou domestiques du ménage. De même, il montre que la
possession de l’électricité dans le logement semble augmenter les chances des élèves de
réussir leurs examens de fin d’année.
Au total, la décision de scolarisation des enfants dépend fortement des ménages,
notamment des comportements et des caractéristiques de leurs chefs. C'est pourquoi, il
convient de s'appesantir sur les déterminants familiaux de la scolarisation pour mieux
appréhender tous les facteurs, aussi bien économiques que socioculturels (ethnie, religion)
et environnementaux ( milieu de résidence).
Ainsi, pour l’analyse des effets des travaux domestiques sur la scolarisation des filles,
plusieurs niveaux d’analyse peuvent être adoptés :
-
le niveau individuel, qui permet d’étudier la situation scolaire des enfants et leurs
performances académiques selon leurs caractéristiques individuelles telles que :
le sexe, l’âge, le lien de parenté avec le chef de ménage, le temps consacré aux
travaux domestiques, la distance ou durée d’accès à l’école, etc. ;
-
le niveau du ménage, qui permet de distinguer l’impact de la situation
socioéconomique, culturel ou le poids des travaux domestiques, etc., dans la
décision d’envoyer ou non l’enfant à l’école ou bien de l’y maintenir.
14
Aborder la question des travaux domestiques des filles et leurs impacts sur la scolarisation
conduit logiquement à introduire la problématique des rapports de genre, que ce soit au
niveau du système éducatif lui-même ou au sein des familles et de la société dans son
ensemble. Si la dimension sociologique est à ce propos évidente, à travers l’importance des
représentations, des statuts et rôles des individus, les approches statistique et
économétrique apportent aussi leur éclairage. Dans le cadre de la présente analyse, on
s’intéressera successivement donc à l’impact des travaux domestiques au niveau ménage
puis au niveau individuel. La section méthodologique qui suit présente la forme empirique
de nos modèles d’estimation. La démarche méthodologique adoptée est basée sur des
techniques d’analyse quantitative et qualitative.
V
METHODOLOGIE
La méthodologie s’articule en quatre points et traite successivement des modèles d’analyse
des données, des techniques de collecte des données, de traitement des données et de
leur analyse. Elle se base à la fois sur les théories microéconomiques de décision et leur
modélisation. La théorie microéconomique analyse la décision familiale de scolarisation
comme le résultat d’un arbitrage avec le travail. D’après Gary Becker (1964), le résultat de
cet arbitrage est que les enfants sont envoyés à l’école tant que le profit à terme anticipé de
l’éducation est supérieur au coût d'opportunité. Pour Sevestre (2002), la modélisation des
comportements décisionnels peut se faire à travers des modèles Logit. Ce type de modèle
est notamment développé pour l’analyse des choix des ménages en fonction d’un certain
nombre de caractéristiques.
5.1
Modèles à estimer
Pour appréhender les facteurs déterminant la probabilité pour un ménage de scolariser tous
ses enfants scolarisables ou de ne pas en scolariser, l’étude a opté pour l’utilisation d’une
méthode d’analyse multivariée fondée sur l’utilisation de la régression logistique binaire.
Elle a consisté à étudier l’influence des caractéristiques socio-économiques (situation
matrimoniale, sexe du chef de ménage, le milieu de résidence, niveau d’instruction, groupe
d’âges et niveau de vie) sur la scolarisation de tous les enfants par le ménage qui les abrite.
15
En régression logistique, on estime la probabilité d’apparition d’un événement selon que
celui-ci se produit ou non. Elle présente l’avantage de fournir l’effet de chacune des
variables indépendantes en présence des autres.
Le modèle théorique de base des équations qui nous permettent de mener l’analyse de
régression est la suivante :
soit p = probabilité pour que le ménage scolarise un enfant scolarisable et 1-p =
-
probabilité pour que le ménage ne scolarise pas un enfant scolarisable.
le modèle de régression permet de poser l’équation Z = log [p/(1-p)] soit sous
-
forme linéaire Z = β0 + β1 *X1 + β2*X2 +…………+ βn*Xn, soit sous forme
multiplicative ez = p/(1-p) <=> p = ez /(1- ez). Notons que ez = p/(1-p) est égale à
l’odd ratio qui est le rapport de chance pour un ménage de scolariser un enfant
scolarisable.
Au regard du modèle de base et de la littérature spécialisée qui analyse les
déterminants de la scolarisation, nous allons procéder à l’estimation de deux modèles
économétriques. Le premier porte sur les facteurs explicatifs de la scolarisation des
filles et le second sur les déterminants de leurs performances académiques.
•
Le premier modèle met en exergue les facteurs explicatifs de la scolarisation des
filles et se présente comme suit :
sf = a0 + a1 (durtd) +a2 (rp) + a3 (gp) + a4*fraes + a5 nsp + a6 *durtd2 + a7 dist+ε [1]
Avec:
sf : Scolarisation des filles qui prend les valeurs 1 si une fille en âge d’être scolarisée
l’est, et 0 sinon ;
durtd :
Travaux
domestiques,
qui
est
appréhendée
par
la
durée
des
travaux domestiques effectués par la fille;
rp : Revenu des parents, évalué comme la somme des revenus mensuels de la mère et
du père ;
gp : Grossesses précoces, qui prend la valeur 1 si la fille est victime d’une grossesse
précoce et 0 sinon ;
fraes : Fréquence (nombre) des redoublements, abandons et échecs scolaires de la fille
16
nsp : Niveau de scolarisation des parents, il prend les valeurs allant de 0 pour
analphabète, 1 pour alphabétisé en langue nationale, 2 pour primaire,
3 pour
secondaire et 4 pour enseignement supérieur ;
durtd2 : Travaux domestiques au carré, quantifiés en termes de durée,
dist : Distance de l’école à la résidence, elle est évaluée en durée du parcours,
ε: le terme d’erreur ; les ai, les coefficients à déterminer par l’estimation du modèle.
La prise en compte des travaux domestiques au carré permet d’isoler l’existence d’un
effet de seuil. C’est-à-dire s’il existe une quantité au-delà ou en dessous de la quelle les
travaux domestiques produisent ou non des effets sur la scolarisation de filles.
•
Le deuxième modèle permettra d’analyser les déterminants de la performance
académique des filles avec prise en compte également de l’effet spécifique des
travaux domestiques. Dans sa forme fonctionnelle, ce modèle se présente comme
suit :
pfsco = b0 + b1 ag1 + b2sex1 + b3thab+ b4nsp + b5durtd + b6 frt + b7 dist + b8 redoub +
b9dfs + b10sexenseig + ε
[2]
Avec :
pfsco : Performance Scolaire, évaluée par la moyenne de fin d’année, puis par la
réussite au CEP,
ag1 : âge de l’enfant
sex1 : Sexe de l’enfant
thab : Type d’habitation de résidence de l’enfant
nsp : Niveau de scolarisation des parents, il prend les valeurs allant de 0 pour analphabète, 1
pour alphabétisé en langue nationale, 2 pour primaire,
3 pour secondaire
et
4 pour
enseignement supérieur ;
durtdm : Travaux domestiques du matin (durtds pour ceux du soir), qui est appréhendée
par la durée de ces travaux ;
frt : fratrie, nombre de frères et sœurs de l’enfant ;
dist : Distance de l’école à la résidence, elle est évaluée en durée du parcours,
redoub : Redoublant;
dfs : Dotation en fournitures scolaires,
sexenseig : sexe de l’enseignant,
17
ε: le terme d’erreur ; les bi, les coefficients à déterminer par l’estimation du modèle. La
liste des variables avec les signes attendus est en annexe 1.
Pour estimer les modèles, nous avons collecté des données. La technique de collecte des
données est présentée dans la sous-section suivante.
5.2
Collecte des données
La collecte des données est assurée par deux méthodes : (i) l’étude documentaire et ;
(ii) et une enquête par l’administration de questionnaires dans des ménages et à des
élèves.
Pour tenir compte de nos moyens financiers et du délai limité pour la réalisation de
l’enquête, quatre départements du Sud Bénin ont été retenus. L’enquête s’est donc
déroulée dans les villes de Lokossa (Mono), Cotonou (Littoral), Calavi
et Hèvié
(l’Atlantique) ; Dangbo et Porto-Novo (Ouémé) au cours des mois d’août et septembre
2010. Une enquête légère auprès d’un échantillon de 120 familles ayant des enfants en âge
d’être scolarisés. Dans chaque ville, 20 familles on été tirées au hasard et enquêtées.
Puis dans une dizaine d’écoles primaires de chaque ville, nous avons enquêté sur la
performance de 300 élèves (filles et garçons) des classes de CM2. Notre échantillon est
prévu pour être composé en parité de filles et garçons à raison de 30 élèves par école. Des
compléments d’information ont été obtenus par entretien direct avec les parents d’élèves,
les enseignants et autres acteurs du système éducatif. L’échantillon contient 30% d’élèves
des écoles privées et 70% d’élèves du secteur public. L’échantillon d’élèves est réparti à
raison de 20% dans l’Atlantique, 30% dans le Littoral, 17% dans le Mono et 33% dans
l’Ouémé. Sur les 300 élèves enquêtés, nous avons eu, après retour des questionnaires, un
total de 136 individus de sexe masculin (soit 45,3%de garçons) contre 164 de sexe féminin
(soit 54,7% de filles).
5.3
Traitement des données
Après la collecte des données, la saisie et le traitement des statistiques descriptives sont
réalisés à l’aide du logiciel SPSS. L’estimation des modèles économétriques est faite sous
Stata. Aussi bien pour les données sur les ménages que sur les élèves, l’analyse est
réalisée en deux étapes. Dans un premier temps, elle est faite à partir des statistiques
descriptives et dans un second temps, sur la base des résultats des régressions
18
économétriques. Dans les deux sections suivantes, nous allons successivement analyser,
au niveau des ménages, l’effet des travaux domestiques sur la scolarisation des filles et
ensuite, au niveau des élèves, son impact sur leurs performances. Mais à chaque fois,
nous présenterons les caractéristiques socio-économiques des enquêtés ainsi que les
facteurs susceptibles d’influer sur la scolarisation ou la réussite académique des filles.
VI TRAVAUX DOMESTIQUES ET SCOLARISATION DES
ENFANTS
Cette section est consacrée à l’évaluation de l’effet des travaux domestiques sur la décision
des familles d’envoyer tous leurs enfants à l’école ou non. Pour ce faire, nous analysons
d’abord les caractéristiques socioéconomiques des familles.
6.1
Cadre de vie des familles enquêtées
La caractérisation des familles est faite dans chaque département par type d’habitation afin
d’appréhender le niveau de vie relatif de chaque famille enquêtée. En effet, le mode type
d’habitation est souvent considéré comme un indicateur du niveau de vie du ménage. Le
tableau 6.1 suivant présente la répartition des familles selon le type d’habitat par
département.
Tableau 6. 1 : Répartition des familles enquêtées par départements et par type d’habitation
Habitat
En matériaux
En brique
En banco
Atlantique
87,5%
0
12,5%
100%
Littoral
86,1%
11,1%
2,8%
100%
Mono
40%
60%
0
100%
Ouémé
85%
15%
0
100%
78,3%
18,4%
3,3%
100%
Départements
Total
précaires
Total
Source : auteurs, données d’enquête, 2010.
19
Il découle de ce tableau que les constructions en brique apparaissent comme premier type
d’habitation dans les trois départements (78,3%), suivi des constructions en banco 18,4%.
Seulement 3,3% des familles vivent dans des maisons construites en matériaux précaires.
Nous pouvons en déduire que la grande majorité des enquêtés vie dans un type d’habitat
acceptable et relativement décent. Seulement, dans le Mono, la proportion des familles en
habitat en brique est largement en-dessous des 50%. Ceci traduit probablement le plus
faible niveau de vie des populations de ce département par rapport aux autres, une
habitude culturelle, mais aussi la disponibilité des matériaux facilitant la construction de ce
type d’habitat.
La présence des habitations en matériaux précaires exclusivement dans les départements
du littoral et de l’Atlantique (supposés au plan national, de niveau de vie relativement plus
élevé que ceux du Mono et de l’Ouémé) est paradoxale, mais semble être le fruit de l’exode
rural et révélateur du fait que les populations tiennent à vivre à proximité des grands centres
urbains quelque soit leur condition d’habitation.
6.2
Caractéristiques socio-économiques des familles
Les caractéristiques socio-économiques des familles regroupent la situation matrimoniale
des parents, leur profession, leur niveau d’étude ainsi que leur secteur d’activité et revenu.
6.2.1 Situation matrimoniale du père et de la mère
Il s’agit ici de faire la répartition des familles selon la situation matrimoniale du père et de la
mère. Elle est décrite par le tableau 6.2.
Tableau 6.2 : Situation matrimoniale du père et de la mère
Situation matrimoniale du père et
Pourcentages
de la mère
Père
Mère
Marié
94,2
99,2
Divorcé
3,3
0
Célibataires
2,5
0,8
Total
100
100
Source : auteurs, données de l’enquête, 2010.
Il ressort des données de ce tableau que 94,1% des pères sont mariés et 99,2% des mères
le sont aussi. Nous devons souligner que les données ne nous permettent pas de faire la
20
différence entre les types de mariages contractés (coutumier, civil ou religieux). Parmi les
94,1% des pères mariés, 70,8% sont des monogames et 23,3% des polygames. Il apparaît
ainsi que le mariage monogamique est le plus courant, même si le mariage polygamique
demeure relativement important (près d’un homme marié sur quatre) dans les départements
enquêtés.
6.2.2 – Situation professionnelle des parents
Pour faciliter l’analyse de la situation professionnelle des parents, nous avons procédé à un
regroupement des métiers en cinq grandes catégories.
Ainsi, les pères exercent principalement les activités relevant des secteurs agricoles, de
l’artisanat, du commerce, de la fonction publique transport (auto ou moto). En ce qui
concerne les femmes, à la place de l’activité de conducteur, on retrouve des activités de
ménagère. Le tableau 6.3 suivant présente la situation professionnelle du père.
Tableau 6. 3 : Situation professionnelle du père
Profession du père
Fréquences
Pourcentages
Artisans
40
33,3
Commerçants
10
8,3
Fonctionnaires
39
32,5
Conducteurs
18
15,0
Agriculteurs
13
10,8
Total
120
100
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
Comme on peut le constater, notre échantillon semble à peu près équilibré entre artisans et
fonctionnaires d’une part, puis entre commerçants, agriculteurs et conducteurs d’autre part.
En effet,
33,3% des pères sont artisans et 32,5% sont des fonctionnaires. Les pères
commerçants représentent 8,3% des enquêtées, les agriculteurs 10,8% et les conducteurs
15%. Ceci montre que les hommes ne s’investissent pas beaucoup dans les activités de
commerce. Qu’il y ait plus de conducteurs que d’agriculteurs dans notre échantillon est
inattendu, mais correspond bien à la montée en puissance des effectifs des conducteurs de
taxi moto dans tous les départements.
21
Tableau 6.4 : Situation professionnelle de la mère
Profession de la mère
Fréquences
Pourcentages
Artisanes (couturière, cambiste, coiffeuse)
22
18,3
Commerçantes et revendeuses
68
56,7
Employées (secrétaire, agent d’hygiène, etc.)
5
4,2
Enseignantes
6
5,0
Ménagères
19
15,8
Total
120
100
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
Conformément à la pratique courante, les femmes sont majoritairement dans le secteur du
commerce (56,7%). Viennent ensuite, celles qui exercent différentes activités considérées
comme relevant de l’artisanat (telles que la couture, la coiffure etc.) dans 18,3% des cas.
Les femmes se consacrant entièrement aux travaux domestiques représentent 15,8% des
femmes enquêtées. Enfin, une faible proportion des femmes enquêtées se retrouve dans
les secteurs nécessitant un certain niveau d’instruction. Ainsi, nous avons 5%
d’enseignantes et 4,2% d’employées de bureau.
Cette répartition pose le problème
d’emploi des femmes dans les secteurs autre que le commerce et l’artisanat. Un
regroupement des familles enquêtées suivant le statut de l’emploi (secteur formel privé,
secteur public et secteur informel) aboutit presqu’à la même typologie qu’on observe au
plan national. En effet, une très forte proportion des enquêtés exerce dans l’informel. Les
hommes sont 64,2% à travailler dans l’informel et 92,5% du côté des femmes, comme il
apparaît dans les statistiques du tableau 6.5 qui suit.
Tableau 6.5 : Secteur d’activité du père et de la mère
Pourcentages
Secteur d’activité du père et
de la mère
Père
Mère
Salariés du secteur privé
16,7
2,5
Salariés du secteur public
19,1
5,0
22
Informel
64,2
92,5
Total
100
100
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
6.2.3 Revenu des parents
Les données d’enquête nous permettent d’analyser, par tranche, séparément le revenu du
père et de la mère de famille. Le niveau de revenu variant suivant les secteurs d’activité, il
était prévisible qu’il en soit ainsi entre les pères et les mères du fait qu’ils sont inégalement
répartis dans les secteurs. Le graphique 1 suivant montre qu’une grande proportion des
mères (47%) a un revenu inférieur à 30.000fcfa alors que 80% des pères ont un revenu
supérieur à 30.000fcfa. Ce résultat est conforme à ce qui est généralement observé ; car
même à niveau de scolarisation égal, les femmes gagnent généralement moins que les
hommes.
Graphique n° 1: Revenu mensuel des parents
50%
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Proportion des pères par
tranche de revenu mensuel
Proportion des mères par
tranche de revenu mensuel
[0;
30.000[
[30.000; [50.000; [75.000; [100.000; [150.000;
50.000[ 75.000[ 100.000[ 150.000[
++[
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
Beaucoup de travaux établissent un lien direct entre le revenu des individus et leur niveau
d’instruction. Dans la section suivante, nous passerons en revue, le niveau d’instruction des
parents enquêtés.
6.2.4 Niveau d’instruction des parents
23
La répartition des parents enquêtés selon le niveau d’instruction se présente comme le
montre le tableau 6.6. Nous distinguons cinq catégories de niveau d’études.
Tableau 6.6 : Répartition des pères et des mères selon le niveau d’instruction
Pourcentages
Niveau d’étude
Père
Mère
Aucun
15,0
36,7
Primaire
41,7
37,5
Secondaire
26,7
22,5
Supérieur
15,8
0,8
Alphabétisé en langue nationale
0,8
2,5
Total
100
100
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
Il ressort globalement de ce tableau 6.6 que les hommes sont majoritairement de niveau
d’instruction plus élevé que les femmes. En effet, 36,7% des mères n’ont aucun niveau
d’instruction tandis que seulement 15% des pères sont frappés par cet analphabétisme
total. Pour ce qui est des études supérieures, la proportion des femmes ayant accès à ce
niveau est très faible (seulement 0,8% des mères) contre 15,8% des pères. Du primaire
au secondaire, les pères sont plus représentés que les mères. Par contre, pour ce qui est
de l’alphabétisation en langue nationale, elles sont largement plus impactées que les
hommes. Ceci se comprend, d’autant plus que le taux de femmes sans instruction est plus
élevé que celui des hommes et les programme d’alphabétisation ciblent souvent les
populations analphabètes. De façon équivalente, nous pouvons dire que les cours
d’alphabétisation sont plus organisés à leur intention. De manière globale, les données
montrent un niveau d’étude nettement plus élevé des pères par rapport aux mères. En
effet, du primaire au supérieur, ils sont largement plus présents que les femmes. Tout ceci
montre l’importance qu’il faut accorder à la scolarisation et au maintien des filles à l’école
si l’on pense rétablir l’égalité entre les sexes. La réussite de ce pari passe évidemment par
la capacité des familles à scolariser effectivement toutes leurs progénitures. Il convient de
souligner que ce postulat est bien entendu fonction de la taille de la famille, de sa
composition, du rang des filles dans la fratrie et de leur lien de parenté.
24
6.2.5 Composition de la famille
Il s’agit ici de préciser le nombre d’enfants résidant dans la famille, le sexe de ces enfants et
leur situation scolaire. Aussi, cette partie renseigne sur le lien de parenté des enfants vivant
dans les familles enquêtées.
Le nombre moyen d’enfants vivant dans les familles enquêtées est de 3,96 soit environ 4.
Ce chiffre est légèrement en dessous de la moyenne nationale au Bénin qui se situe à
environ 5,53 personnes par ménage (RGPH3). Le nombre maximum d’enfants vivant dans
les ménages enquêtés est de 10 et le minimum 1 enfant (ce minimum était d’ailleurs exigé
comme préalable pour l’administration de ce questionnaire).Pour ce qui concerne le lien de
parenté avec l’enfant, le tableau 6.7 montre la répartition des familles selon le lien de
parenté avec l’enfant.
Tableau 6.7 : Répartition des familles selon le lien de parenté avec l’enfant
Lien de parenté
Fréquences
Pourcentages
Confié
10
8,3
Enfant
110
91,7
Total
120
100
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
Il ressort de cette répartition que dans 8,3% des familles l’on rencontre des enfants confiés.
Mais dans la grande majorité des familles (91,7%) les parents vivent avec leurs propres
enfants seuls. Enfin, sur les 120 familles enquêtées, 95% ont des enfants scolarisés et dans
5% des familles, les enfants ne sont pas scolarisés. Dans 20,83% des familles les enfants
ont redoublé et dans 16,66% des familles des enfants ont abandonné l’école.
Nous nous intéresserons dans la suite de l’analyse aux raisons de la non scolarisation, de
l’abandon et de redoublement des enfants telles qu’énoncées par les parents eux-mêmes.
6.2.6 – Quelques facteurs de non scolarisation
Le graphique 2 montre quelques raisons de la non scolarisation des enfants.
25
Graphique n° 2: Raisons de non scolarisation
14,70%
17,60%
47,10%
20,60%
Travaux domestiques
Manque de moyens financiers
Aides familiales
Autres raisons
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
De l’analyse du graphique 2, il ressort que 20,6% familles qui ne scolarisent pas leurs
enfants, le font parce qu’ils utilisent ces enfants comme aide familiale. Pour 17,6%, c’est
plutôt par manque de moyens financiers qu’ils n’ont pas scolarisé leurs enfants et 14,7%
des familles ne scolarisent pas leurs enfants à cause de leur utilisation dans des travaux
domestiques. Quoique faible, ce taux d’environ 15%, montre que la place des travaux
domestiques dans la scolarisation des enfants ne doit pas être négligée. Outre ces raisons,
les familles n’envoient pas leurs enfants à l’école parce que ces enfants ont des âges
inférieurs ou parce qu’ils sont des adeptes de vodou.
6.2.7 Quelques causes des abandons scolaires
Le graphique 3 suivant fourni le poids de quelques causes des abandons scolaires.
Graphique n° 3: Raisons d'abandon
3,80%
11,50%
7,70%
76,90%
Grossesse
Insuffisance de résultats scolaire
Trop de travaux domestiques
Autres
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
26
Suivant le graphique 3, la grande majorité (76,9%) des élèves abandonnent l’école pour
cause d’insuffisance de résultats ; 7,7% l’ont fait à cause des travaux domestiques et 3,8%
à cause de grossesse. L’insuffisance de résultats est donc la principale cause des
abandons scolaires. Ici également, l’effet des travaux domestiques ne doit pas être négligé
même s’il ne représente pas 10% des causes..
6.2.8 Distance entre la résidence, l’école et le point d’eau le plus proche
La distance entre le domicile et l’école est parfois, au-delà de certaine limite, dissuasive
pour que les parents envoient leurs enfants en bas âges à l’école. Mais l’effet de la distance
peut être contrebalancé par la possession d’un moyen de déplacement pour le transport
des enfants. C’est pourquoi, il est plus judicieux d’évaluer la distance en termes de temps
nécessaires pour se rendre à l’école. En ce qui concerne la distance résidence au point
d’eau le plus proche, il est facteur de sollicitation, plus ou moins grande de la main d’œuvre
des enfants en général et des filles en particulier, pour la corvée d’eau.
Tableau 6.8 : Distance entre la résidence et les services sociaux (école et eau)
Distance domicile
Ecole %
Point d’eau %
[0 ; 500 m [
45,0
40,83
[500 m ; 1000 m [
38,33
30,00
[1000 m ; 4000 m [
16,67
29,20
100
100
Total
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
Il ressort du tableau 6.8 que la plupart des familles (83,33%) sont dans un rayon de moins
d’un kilomètre de l’école et 70,83% le sont par rapport à l’eau. Mais, pour 16,67% des
familles enquêtées, les enfants parcourent entre un à quatre kilomètres pour se rendre à
l’école. S’agissant des points d’eau, c’est environ 30% des familles qui l’ont à plus d’un
kilomètre. On remarque bien que l’école est généralement plus accessible que l’eau potable
pour les familles.
27
Tableau 6.9 : Heure de réveil et de départ des enfants les jours d’école
Tranche d’heure de :
Réveil %
Départ école (%)
[5h00, 5h30[
9,2
[5h30, 6h00[
6,7
-
[6h00, 6h30[
57,5
-
[6h30, 7h00]
26,7
3,3
[7h00, 7h30[
-
42,5
[7h30, 8h00]
-
54,2
100
100
Total
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
Au regard de l’heure de départ pour l’école, les enfants font en moyenne 30 minutes pour
se rendre à l’école. En effet, 42,5% des enfants partent de leur maison pour l’école entre 7h
et 7h30 ceci correspond à environ 45minutes de parcours et 54,2% mettent environ 15
minutes En tenant compte des heures de réveil les jours d’école, on peut estimer à environ
1 heure, le temps disponible pour les enfants pour les travaux domestiques et les
préparatifs (toilette, habillement) pour se rendre à l’école.
6.2.9 Durée des travaux domestiques dans les familles
Dans la plupart des familles, il y a des travaux domestiques qui se font les matins
(balayage, vaisselle, cuisson des restes d’aliments, etc.) et d’autres les soirs (préparation
du repas, vaisselle, corvée d’eau, etc.). Chacun de ces travaux nécessite un temps
d’exécution différents, et sont traditionnellement répartis par sexe.
Tableau 6.10 : Durée des travaux domestiques du matin
Tranche d’heure
Pourcentages
Filles
Garçons
[0, 20 mn [
26,1
48,7
[20 mn, 40 mn [
60,5
46,2
[40 mn, 60 mn [
7,6
3,3
[60 mn, 80 mn [
4,2
1,7
[80 mn, 100 mn [
1,7
0
Total
100
100
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
28
Il ressort du tableau 6.10 que, les garçons comme les filles, dans plus de la moitié des
familles, font un temps compris entre 20 mn et 40 mn de travaux domestiques les matins.
Seulement 5% des garçons consacrent plus de 40 mn de travaux domestiques le matin
tandis que près de 15% des filles sont concernés. La différence de temps consacré aux
travaux domestiques du soir est plus importante et toujours en défaveur de filles. En effet,
alors que la grande majorité (58,8%) des garçons ne consacre qu’à peine 20 mn pour les
travaux domestiques du soir (Tableau 6.11), plus des trois quart des filles y consacrent plus
de 20 minutes. Ceci confirme le fait que les filles passent plus de temps que les garçons à
faire les travaux domestiques.
Tableau 6.11 : Durée des travaux domestiques du soir
Pourcentages
Tranche d’heure
Filles
Garçons
[0, 20 mn [
19,3
58,8
[20 mn, 40 mn [
25,2
27,7
[40 mn, 60 mn [
16,8
5,9
[60 mn, 80 mn [
29,4
7,6
[80 mn, 100 mn [
2,5
0
[100 mn, 120 mn ]
6,7
0
Total
100
100
Source : Les auteurs à partir des données de l’enquête, 2010.
Le tableau 6.11 montre également que les filles font jusqu’à 2 heures de travaux
domestiques les soirs tandis que le temps maximal des garçons aux travaux domestiques
du soir est de 80 minutes (soit 1h20mn). Cette différence peut être principalement liée à la
discrimination dans les types de travaux qui se font les soirs (préparation des repas pour les
filles et seulement vaisselle pour les garçons).
6.3 Travaux domestiques et scolarisation des filles (estimation du
modèle 1)
Nous avons effectué deux estimations en augmentant le nombre de variables explicatives
qui sont, selon la littérature, importants dans l’explication de la scolarisation des filles.
29
Aux termes de nos deux estimations nous pouvons retenir, en plus des raisons évoquées
par les parents lors de l’enquête et exposées dans les sections précédentes, que les
travaux domestiques peuvent influencer la scolarisation des enfants. En effet, les
estimations donnent des coefficients significatifs aussi bien pour les travaux domestiques
du matin et du soir. Mais l’introduction du carré de cette variable révèle que l’impact des
travaux domestiques intervient seulement au-delà d’une certaine durée que l’enfant y
consacre par jour. Le coefficient de la variable durée des travaux domestiques du matin des
filles (durtdmf) est de 0,176 avec un signe positif inattendu. Mais son carré (durtdmf2) de
signe négatif apporte la preuve que son effet change avec l’augmentation de la durée des
travaux. Ce résultat est en cohérence avec les statistiques descriptives, précédemment
calculées, qui montrent que la durée des travaux domestiques du matin sont faibles
comparativement à ceux du soir. C’est logiquement qu’on observe des coefficients négatifs
pour ce qui concerne l’effet des travaux domestiques du soir des filles (durtdsf = -0,005),
mais cet effet n’est pas significatif. Nous pouvons donc retenir que notre première
hypothèse, qui affirme que les travaux domestiques influencent négativement la décision
des parents de scolariser leurs filles, n’est pas validée par ces résultats. La variable (en) qui
intègre les déterminants évoqués par les parents à savoir nécessité d’utiliser la main
d’œuvre de l’enfant, problèmes financiers, âge des enfants qui ne permet pas de l’inscrire,
est très significatif avec un signe négatif. C’est dire que ces facteurs sont prépondérants
dans la non scolarisation des filles plus que les travaux domestiques quotidiens dont
l’intensité, peut être variable en fonction du nombre d’enfants dans le ménage, et du
moment de la journée où ils sont exécutés.
Dans la deuxième estimation, la variable nombre d’enfants dans le ménage (ne) à un
coefficient négatif et très significatif. Cela veut dire que plus il y a d’enfants dans le ménage,
plus grand est le risque de non scolarisation des filles. Le signe positif significatif de la
variable (fraes) qui traduit la fréquence des redoublements et abandons scolaires est un
résultat inattendu, puisqu’il signifie que ces facteurs pourraient accroître la chance des filles
d’être scolarisées. Ce résultat est d’autant plus surprenant que le coefficient de la variable
situation scolaire des filles (sitsco) est du signe négatif significatif attendu. Ce dernier
résultat traduit le fait que les mauvaises performances solaires sont source de
déscolarisation des filles. Enfin, le coefficient de la variable âge des filles (ag1) montre
avec une valeur positive significative, que les filles ont plus de chance d’être scolarisées si
elles sont d’un âge plus élevé.
30
Tableau 6. 12 : Estimation logit des déterminants de la scolarisation des filles
Estimations logit
I
II
Variables exogènes
Coefficients
Variables
Coefficients
Durtdmf
0,176 **
(0,029)
durtds
0,030*
(0,060)
Durtdmg
-0,056
(0,654)
durtdm
0,040
(0,170)
Durtdsf
-0,005
(0,912)
rep
0,219
(0,318)
Durtdsg
0,086
(0,349)
rem
-2,876
(0,258)
Rp
-0,035
(0,563)
ne
-1,096***
(0,006)
Fraes
0,234
(0,349)
fraes
0,472*
(0,060)
Nspp
0,695
(0,267)
nspp
0,149
(0,698)
Nsm
0,526
(0,432)
nsm
-0,788
(0,817)
durtdmf2
-0,001 **
(0,044)
sex1
0,338
(0,541)
durtdsf2
-0,0001
(0,661)
sitsco1
-3,115**
(0,022)
durtdmg2
0,0024
(0,478)
distep
0,002
(-0,392)
durtdsg2
-0,0022
(0,175)
durtds2
-0,0007
(0,766)
Distec
0,000
(0,860)
distec
0,0001
(0,781)
Distep
0,000
(0,984)
thab
-0,185
(0,715)
En
-1,424***
(0,000)
en
-0,919 ***
(0,000)
constante
-2,25
ea
0,306
(0,863)
rea
0,151
(0,831)
ag1
0,206**
(0,027)
lp1
-0,758
(0,581)
constante
0,715
(0,400)
2
(0,767)
2
Pseudo R = 0,656
Pseudo R = 0,674
Prob > chi2 = 0.000
Prob > chi2 = 0.000
Source : auteurs, estimation logit sur STATA 10, données d’enquête 2010. (cf. résultats brut en annexe)
NB : *** coefficients significatifs au seuil de 1% ; ** coefficients significatifs au seuil de 5% ; * coefficients
significatifs au seuil de 10%. Les chiffres (.) sont les probabilités.
Si le temps pendant lequel les filles s’adonnent à l’accomplissement des travaux
domestiques ne constitue pas, pour l’heure, un handicap à leur scolarisation, il peut tout de
même influencer leurs performances académiques. C’est ce que nous tenterons d’explorer
dans la section suivante.
VII TRAVAUX DOMESTIQUES ET PERFORMANCE ACADEMIQUE
DES ELEVES
31
Avant d’estimer l’impact des travaux domestiques sur la performance académique des filles,
il sied au préalable de montrer les caractéristiques sociales des 300 élèves (filles et
garçons) enquêtés ainsi que celles de leurs parents.
7.1
Caractéristiques des élèves enquêtés
L’âge des enquêtés des élèves de CM2 est compris entre 9 et 17 ans. L’âge moyen des
élèves est de 11,65 ans. On remarque en outre que près de 75% des élèves de CM2 ont
au plus 12 ans. Ces élèves, pour la plupart (95%), vivent avec leur parents, mais 5% sont
en situation d’enfants placés (ou confiés) dans d’autres familles. Cette proportion d’enfants
placés dans des familles d’accueil, varie sensiblement par département. En effet, dans
l’Ouémé et l’Atlantique, la proportion d’élèves ne vivant pas auprès de leurs parents est
respectivement de 6% et 8,3%, alors qu’il est de 2,2% dans le Littoral. Parmi les enfants
placés dans d’autres familles, il y a autant de filles que de garçons. 97% des élèves de
l’échantillon, ne sont pas enfants uniques. Toutefois, mentionnons que, seuls 2,3% des
élèves interrogés ont affirmé n’avoir ni frères ou sœurs. Pour la plupart (75% des élèves),
ils ont en moyenne 2 frères ou sœurs.
Graphique 4: Répartition des élèves par
âge
100
Pourcentage
28,3
30
23
25
e
ga 20
t
n
e
cr 15
u 10
o
P
5
Graphique 5: Enfants par lien de parenté
20
12,7
7,7
4,3
3
91,7
97,8
96
94
80
60
40
20
8,3
2,2
4
6
Enfants avec parents (%)
Enfants confiés (%)
0
0,7 0,3
0
9
10 11
12 13
âges
14 15
16 17
Départements
Nous nous sommes par ailleurs intéressés aux confections religieuses des élèves
enquêtés, puisqu’elle est un déterminant de scolarisation (Pilon, 1995). Contrairement aux
statistiques nationales, notre échantillon contient 79,3% de chrétiens, 9% de musulmans et
11,7 d’animistes. Ce résultat pourrait être lié aux localités d’enquête. En effet, certaines
régions du pays sont bien connues pour leur concentration en adeptes de certaines
32
religions. Le sud du Bénin connaît, depuis ces dernières années, une floraison des Eglises
évangéliques.
7.2
Cadre de vie des élèves enquêtés
Le cadre de vie est souvent considéré comme un élément influençant les
performances des élèves ; puisqu’il est par ailleurs révélateur du niveau de vie général de la
famille. Parmi les élèves enquêtés, 21% ne vivent pas dans des maisons électrifiées. Ceci
peut bien être en relation avec le type d’habitation dans lequel ils vivent et pénaliser leur
apprentissage scolaire. Cependant, parmi les trois types d’habitat retenu (brique, banco et
précaire) pour définir le type de maison dans lequel vivent les élèves, il apparaît que 25,7%
sont en banco (habitation de type traditionnel). Plus des deux tiers (69,7%) des élèves
habitent dans une maison en briques (type moderne). Mais 25,7% des élèves vivent dans
des maisons en banco contre et 4,7 en matériaux précaires. Toutefois, il existe une grande
disparité au niveau départemental, entre les types d’habitations majoritaires. Si dans
l’Atlantique 90% des élèves vivent dans des maisons en brique, dans le Mono, 78% des
élèves sont dans des maisons en banco.
Paradoxalement, les deux départements
relativement plus développés, l’Atlantique et le Littoral abritent respectivement 42% et 50%
des élèves vivant dans de maisons précaires.
Le croissement entre type d’habitation et la possession de l’électricité montre que, 91% des
maisons construites en briques sont pourvues d’électricité et 64% des maisons construites
en matériaux précaires ; alors que, seulement 46,8% des maisons en banco ont l’électricité.
En effet, les maisons en matériaux précaires se retrouvent le plus souvent dans les
banlieues des grandes villes pourvues d’électricité. Par contre, les maisons en banco sont
dans des villes pas forcément elles-mêmes bien électrifiées.
7.3
Contexte scolaire des élèves enquêtés
Alors qu’il est largement démontré (RESEN-Bénin, 2008 ; UNESCO/BREDA, 2007) que la
présence d’enseignantes produit un effet positif sur la performance et la réussite scolaire
des filles, la proportion de femmes enseignantes au CM2 est relativement faible. Seulement
20,7% des enseignants des élèves enquêtés sont des femmes contre 79,3% de maîtres.
Toutefois, la présence des femmes enseignantes est inégale dans les départements. Dans
33
le Mono par exemple, on n’a eu aucune enseignante pour les élèves enquêtés alors qu’elle
représente 28,9% des enseignants pour ceux du Littoral. En moyenne, les enseignants des
élèves de classe de CM2 enquêtés ont quatorze (14) ans d’expérience. Pour la plupart, ils
ont entre 4 et 15 années d’expérience professionnelle. Plus d’un quart d’entre eux
(27,67%), sont à quelques années de la fin de leur carrière qui se situe à 30 ans
d’expérience professionnelle. En ce qui concerne le diplôme, on constate que la majorité
des enseignants a le BEPC (35,3%) et 24,3% le BAC. Les titulaires du CAP sont 22,7% et
quelques autres (1,7%) ont une licence. Cette composition du corps enseignant est le
résultat de la nouvelle politique de recrutement des enseignants
(politique de
contractualisation de la fonction enseignante).
Tableau 7.1: Nombre d’année d’expérience des enseignants
Années d’expérience de l’enseignant
Effectif
Pourcentage
[4-15[
201
67%
[15 -25[
16
5,33%
[25-30]
83
27,67%
Source: Auteurs, enquête 2010.
L’échantillon retenu pour cette étude comprend 18% d’élèves redoublant la classe de CM2.
(cf. graphique 6) Ce taux de redoublement est le double des 9% observés au plan national
en 2006 (EDBS, 2006). Le RESEN-Bénin (2008), montre également que le taux de
redoublement au primaire a fortement diminué (passant de 24% à 11% entre 2003 et 2006)
après la mise en place de la politique de non-redoublement dans les sous-cycles.
Même si 53,8% des passants sont des filles, le taux de redoublement est plus élevé dans le
rang des filles. En effet, la proportion des filles redoublantes est de 18,9% contre 16,2%
chez les garçons.
34
La mesure des performances scolaires des élèves, suite aux réformes du ministère de
l’enseignement maternel et primaire, s’opère seulement par le nombre de matières
validées. En conséquence, le calcul des moyennes sur la base des notes des élèves n’est
plus obligatoire. Pour décider du passage en classe supérieure d’un élève, on voit si
l’apprenant a validé un certain nombre de matières sur le total (au moins la moitié). Mais,
pour certains établissements il a été possible d’avoir la note moyenne des élèves, alors
que pour d’autres, nous n’avons eu que le nombre de matières qui ont été validées. Pour ce
dernier cas, nous avons calculé la moyenne en faisant le rapport entre le nombre de
matières validées et le nombre total des matières. Sur cette base, nous avons évalué la
moyenne générale de l’échantillon qui est égale à 6 sur 10; la moyenne la plus élevée est
10 et la plus faible 2,50.
La norme de 40 élèves par groupe pédagogique est l’objectif poursuivi au Bénin dans le
cadre des Objectifs du millénaire pour le développement. Cet effectif est considéré comme
adéquat pour assurer un encadrement normal des apprenants (RESEN, 2008). Dans notre
cas, le plus grand effectif de classe est de 70 élèves, à l’inverse, le plus petit rencontré est
de 14 élèves. La moyenne des effectifs est de 36 élèves par classe. Au total, 75% des
élèves sont dans des classes d’au plus 40 élèves. Ce résultat peut être, en partie, lié à la
présence dans notre échantillon des écoles privées qui n’ont pas souvent des effectifs
pléthoriques.
Par ailleurs, depuis quelques années, on observe un effort réel de l’Etat et des parents
d’élève dans l’achat des fournitures scolaires que l’on soit en milieu urbain ou en milieu
rural. Sur l’ensemble des élèves enquêtés 5,70% seulement n’ont pas toutes leurs
fournitures scolaires. Une analyse
de la dotation en fournitures scolaires des élèves,
selon leur sexe, a montré que parmi les élèves qui n’ont pas la totalité des fournitures
scolaires 52,9% sont des garçons alors que 47,1% sont des filles. Les filles ont plus
généralement la totalité des
fournitures scolaires contrairement aux garçons comme
l’indique le graphique 8 ci- dessous.
35
Source : auteurs, à partir des données d’enquête, 2010.
Sur l’ensemble des élèves enquêtés, 71,30% sont admis au CEP alors que 28,70% ont
échoué à leur examen. Le taux de réussite dans le groupe des filles est de 70% contre
72,8% du côté des garçons. En conséquence, le taux d’échec des filles est d’environ 3
points de pourcentage plus élevé que celui des garçons.
Les résultats scolaires ne sont pas les mêmes suivants les départements. On observe le
taux de réussite le plus élevé dans le département du littoral soit 81,1%. Le taux d’échec le
plus élevé s’observe dans le département du Mono (38%).
Source : auteurs, enquête 2010.
7.4
Statut social des parents
Les élèves ont majoritairement des parents instruits. En effet, 68,7% des élèves ont déclaré
que leurs parents sont scolarisés contre 31,3% ayant des parents qui n’ont pas été à
l’école.
36
C’est dans les départements du Mono et de l’Ouémé qu’on retrouve les pourcentages les
plus élevés de parents non instruits ; soit respectivement des taux de 66% et 34%
Ainsi qu’on l’observe au plan national, ici également, les pères et les mères n’ont ni les
mêmes taux de scolarisation, ni les mêmes niveaux d’instruction. Pour preuve, 34% des
élèves ont des géniteurs n’ayant aucun niveau d’instruction ; alors que ce taux est de 52,7%
pour les mères. La proportion des pères ayant arrêtés leur cursus scolaire au niveau
primaire est de 28,7% contre 27,3 pour les mères. L’écart de scolarisation, entre les deux
parents, est également important au secondaire et au supérieur. Cet écart se creuse même
au fur et à mesure que le niveau augmente. Il passe de 8 points de pourcentage au
secondaire à 10 points au supérieur (cf. tableau 7.2).
Tableau 7.2 : Niveau d’instruction des parents d’élèves
Niveau d’instruction
Pourcentage
Pourcentage
Père
mère
Aucun
34
52,7
Alphabétisé
0
1
28,7
27,3
24
16
Supérieur
13,3
3
Total
100
100
Primaire
Secondaire
Source : auteurs, enquête 2010.
La répartition des parents des élèves enquêtés par secteur d’activité révèle qu’ils sont
majoritairement dans des activités informelles. On retrouve ainsi 70% des pères et 91% des
mères dans des activités du secteur informel. Si 15% des pères sont employés dans le
secteur privé, ont n’y retrouve que 4% des mères. En ce qui concerne le secteur public, les
pères y sont employés dans 12% des cas contre 4% pour les mères.
Il est important de souligner que, même si les parents non instruits travaillent
majoritairement dans le secteur informel (à 95,7%), il n’en demeure pas vrai que 58,7% des
parents instruits, sont également dans l’informel. C’est dire toute l’importance du secteur
dans aussi bien pour l’économie que pour la capacité des parents à pouvoir prendre en
charge la scolarisation de leurs enfants.
7.5
Poids des travaux domestiques accomplis par les élèves enquêtés
37
L’analyse des données sur les travaux domestiques, exécutés par les élèves en classe de
CM2, montre que dans leur immense majorité ils effectuent ces travaux quotidiennement
avant d’aller à l’école, référence graphique 10.
Les résultats du tableau 7.3 suivant montrent que, l’ensemble des élèves enquêtés, 94,3%
exécutent les travaux domestiques avant d’aller à l’école. Il n’y a que 5,7% qui ne font pas
ces genres de travaux. Cependant, il existe une certaine inégalité dans la réalisation des
tâches. Parmi les 5,7% qui n’effectuent pas les travaux domestiques, plus de la moitié sont
des garçons soit 58,8% contre 41,2% pour les filles. En corollaire, parmi les 94,3% qui
exécutent les travaux domestiques avant d’aller à l’école, 55,5% sont des filles contre
44,5% de garçons. Au total, il ressort de l’analyse que les filles effectuent globalement plus
de travaux domestiques que les garçons. Cette situation s’explique par le fait que dans nos
sociétés, les travaux domestiques constituent une forme d’éducation de la jeune fille qui lui
permet d’assumer parfaitement dans le futur son rôle d’épouse et de mère. Mais le fait que
nombre de garçons accomplissent de plus en plus ces tâches, dénote d’une certaine
évolution culturelle favorable à la parité entre fille et garçon. Les élèves qui ne sont pas
soumis aux travaux domestiques, sont parfois de familles aisées, à même de faire assurer
ces travaux par une domestique, afin de faciliter la scolarisation de leurs progénitures.
Tableau7.3 : Exécution des travaux domestiques selon le sexe des élèves
Sexe de l’enquêté
Travaux
Total
domestiques
Masculin
Féminin
NON
58,8%
41,2
100%
OUI
44 ,5%
55,5%
100%
Source: auteurs, enquête, 2010.
38
Suivant le moment de la journée où ils sont réalisés, le temps consacré aux travaux
domestiques n’est pas le même (cf. tableau 7.4). Ainsi, les matins, les élèves passent en
moyenne 22,41 min pour réaliser les travaux domestiques. Sur l’ensemble des élèves
enquêtés, 25% passent 15 min à faire les travaux du matin tandis que 75% de ces élèves
font 30 min pour les tâches à effectuer. Quelques uns des élèves font jusqu’à 1 heure de
travaux domestiques les matins. Cette situation ne laisse pratiquement pas de temps pour
une révision des leçons, d’autant plus que nos enquêtés évaluent à environ 16 minutes le
temps moyen nécessaire pour se rendre dans leur l’école, avec un maximum d’une (1)
heure. Il faut reconnaître que, certains parents déposent leurs enfants à l’école, ce qui
réduit la durée du travail.
Tableau 7.4 : Durée des travaux domestiques
Temps consacré aux travaux domestiques (en minutes)
Durée
Matin
Soir
22,41
40,67
Dominante
30
30
Maximale
60
180
25% des enquêtés
15
15
75% des enquêtes
30
60
Moyenne
Source: Auteurs, enquête 2010.
Les travaux domestiques du soir occupent visiblement deux fois plus les élèves que ceux
du matin. En effet, la durée moyenne passe de 20 mn à 40 mn le soir et le temps maximum
consacré à ces travaux passe de 60 mn le matin à 180mn le soir. Cette situation est liée au
fait que la plage horaire disponible les soirs est grande et les élèves une fois sortis de
l’école, aident les parents à effectuer différents types d’activités (corvée d’eau, activités
culinaires, vaisselle, etc.). Etant donné que les enfants des deux sexes ne sont pas
astreints aux mêmes activités domestiques, on constate une différence entre le temps que
les filles et les garçons y consacrent les soirs. Toutefois, lorsque les garçons appartiennent
aux ménages où la majorité des enfants sont des garçons ou que les filles qui s’y trouvent
ne sont pas encore aptes à effectuer ces travaux, les garçons passent autant de temps que
la majorité des filles, à faire des travaux domestiques.
39
Compte tenu du temps passé à faire les travaux du matin, dans leur immense majorité
(72%), les élèves se réveillent les jours de classe, à 6 heures. Ils prennent le chemin de
l’école dans 75% des cas vers 7heures 30. Suivant nos données d’enquête, les filles sont
plus matinales que les garçons et se couchent également plus tard qu’eux, puisqu’elles
passent plus de temps à faire les travaux domestiques.
Tableau 7.5 : Répartition des élèves enquêtés par heure de réveil
Heure de réveil
Proportion d’élèves se réveillant par tranche d’heure
des élèves
[5h00- 5h30[
[5h30-6h00[
[6h00-6h30[
[6h30-7h00[
[7h00-7h30]
Ensemble
5,0%
2,7%
64,3%
18,3%
0,3%
Masculin
46,7%
62,5%
43%
41,8%
100%
Féminin
53,3%
37,5%
57%
58,2%
0%
enquêtés
Source: auteurs, enquête 2010
7.6 Travaux domestiques et performance académique des
filles (estimation du modèle 2)
Notre démarche a consisté à estimer deux variantes de notre modèle. Nous avons dans un
premier temps évalué la performance scolaire des filles par la réussite à l’examen du CEP
qui sanctionne la formation au cycle primaire. Cet examen à l’avantage d’être national et
donc plus objectif pour l’évaluation de la performance des filles. Mais l’inconvénient est que,
ainsi traité, la performance scolaire des filles est dichotomique (1 pour réussite et 0 pour
échec) et ignore toute la variabilité de la performance capturée par les moyennes des
notes. C’est pourquoi, dans une deuxième partie, nous avons estimé le modèle en prenant
comme variable endogène, la moyenne de classe. Dans les deux cas, les estimations ont
porté uniquement sur l’échantillon des élèves filles.
40
Tableau 7.6 : Estimation des déterminants de la performance scolaire des filles
Pfsco
Estimations logit
Moyclas
Estimation
MCO
Variables exogènes
Coefficients
Variables exogènes
Coefficients
Td
-1,188
(0,370)
Durtdm
0,018
(0,971)
Nspm
0,608**
(0,032)
Durtds
-0,008
(0,888)
Dist
0,023
(0,234)
Nspm
-0,246
(0,251)
redoub
1,088**
(0,032)
Dist
-0,003
(0,854)
Dfs
-1,360
(0,167)
Redoub
0,507
(0,291)
religion
-0,400
(0,154)
Agelev
0,005
(0,971)
sexenseig
1,037**
(0,046)
Religion
-0,495
Frt
-0,254
(0,869)
Sexenseig
0,063
(0,904)
expensgt
-0,059 ** (0,008)
Elect
0,845
(0,201)
Bac
-0,999** (0,044)
Expensgt
-0,284
(0,104)
constante
3,43
Nspp
0,542**
(0,037)
Tmaison
0,032
(0,924)
Tecl
-1,759**
(0,014)
Effectclass
0,0205
(0,305)
Nbsr
-0,456**
(0,012)
exp2
0,009*
(0,064)
(0,175)
2
Pseudo R =0,161
Constante
Prob > chi2 = 0.0004
(0,209)
2
R = 0,54
Prob > F = 0.0024
Source : auteurs, estimation logit sur STATA 10, données d’enquête 2010. (cf. résultats brut en annexe 2)
NB : *** coefficients significatifs au seuil de 1% ; ** coefficients significatifs au seuil de 5% ; * coefficients
significatifs au seuil de 10%. Les chiffres (.) sont les probabilités.
Des deux estimations, nous pouvons retenir que les travaux domestiques ont un effet
négatif, mais pas significatif. L’effet négatif des travaux domestiques est essentiellement lié
aux travaux du soir qui sont souvent plus longs en durée. Ainsi, ils pénalisent la révision des
leçons, et les séances d’exercices du soir. Les principaux facteurs expliquant la
performance des filles sont leur statut de redoublante, le niveau d’instruction de leur parent,
le sexe de leur enseignant, le type d’école publique ou privée, le nombre de sœurs.
Au total, nous pouvons affirmer que les travaux domestiques dans leur ampleur actuelle, ne
constituent pas une entrave majeure à la réussite scolaire des filles. Mais, il est difficile de
prédire la durée au-delà de laquelle apparaîtront les effets négatifs de ces travaux sur la
performance des filles. Notre deuxième hypothèse qui postule que les travaux domestiques
41
n’affectent significativement la performance scolaire des filles scolarisées que s’ils sont
quotidiens et dépassent une certaine durée, se trouve vérifiée.
VIII CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
En abordant cette étude, nous avions pour objectif d’isoler l’impact des travaux
domestiques sur la scolarisation et les performances scolaires des filles. Comme il est
apparu dans la littérature empirique, l’effet des travaux domestiques sur la scolarisation des
filles est fortement craint et postulé, mais il n’est pas toujours prouvé empiriquement.
Kouwono (2005) a montré dans le cas du Togo, que les filles réussissent autant que les
garçons dans l’enseignement primaire malgré la réalisation des travaux domestiques. Aux
termes de nos analyses statistiques et économétriques, nous pouvons dire qu’il existe une
certaine inégalité entre fille et garçon dans l’exécution des travaux domestiques. Les
travaux domestiques du matin sont moins importants en terme de durée que ceux du soir.
Les travaux domestiques ne produisent pas d’effets significatifs sur la scolarisation des
filles, mais pourraient en produire sur leur performance scolaire s’ils dépassent une certaine
durée par jour, comme l’indique le signe du carré de la variable durée des travaux
domestiques. Nous n’avons pas pu identifier ce seuil dans le cadre de ce travail. Ceci
pourrait bien faire l’objet d’un approfondissement de la présente étude.
En somme, nous pouvons affirmer que les travaux domestiques dans leur ampleur actuelle,
ne constituent pas une entrave majeure à la réussite scolaire des filles. Mais il est difficile
de prédire la durée au-delà de laquelle apparaîtront les effets négatifs de ces travaux sur la
performance des filles. Une redistribution des travaux domestiques entre garçons et filles
permettrait probablement d’accroître la performance scolaire des filles et contribuer à
rétablir l’égalité dans leur scolarisation. De plus, dans la logique d’une contribution des
travaux domestiques au développement des enfants et au bien-être de leur famille, nous
recommandons aux parents d’y impliquer davantage leurs garçons. Vu que les résultats de
ENTE/ BIT/INSAE, 2008, montrent que la sollicitation des filles dans les travaux
domestiques augmente avec l’âge. Il serait donc nécessaire de faire l’analyse de l’impact
des travaux domestiques sur la scolarisation et la performance scolaire des filles au
secondaire avant toute conclusion définitive. Dans ce cas, l’extension de l’étude aux
départements
du
nord
du
pays
doit
constituer
une
priorité.
42
IX
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Aboudou Karimou Adjibade, L'enfant en Centrafrique: famille, santé, scolarité, travail Publié par
KARTHALA Editions, 2004.
Aboudou Karimou Adjibade, L'enfant en Centrafrique: famille, santé, scolarité, travail Publié par
KARTHALA Editions, 2004.
AFFO M. Alphonse, 2009 :, Etat des lieux de la traite des enfants au Bénin, 26th International Population
Conference. Marrakech, Morocco.
.UNESCO(2010), Rapport sur l'éducation.
Bonini Nathalie : Parcours scolaires tanzaniens ; l’exemple des pasteurs maasao .In Cahiers des Sciences
humaines vol. 31-N°3, les stratégies éducatives en Afrique subsaharienne. 578- 594, édition ORSTOM , Paris,
1995.
EDSB 2006/ INSAE : ENQUËTE DEMOGRAPHIQUE ET DE SANTE, Bénin.
Enquête Nationale sur le travail des enfants au Bénin (ENTE, BIT/INSAE, 2008) : Rapport final.
République du Bénin
ETP (2007) « L’éducation pour tous en 2015 : un objectif accessible ? », Paris, UNESCO/Oxfeord University
press.
ETP (2009) «Vaincre l’inégalité : l’importance de la gouvernance », UNESCO, France.
RESEN (2008) « Le système éducatif béninois : analyse sectorielle pour une politique éducative plus
équilibrée et plus efficace », Bénin.
ILO , 2006 : « Education : La bonne réponse au travail des enfants », Juin, publication, Genève
IPEC, "GUIDE : Travail des enfants en bref", 2004.
IPEC, lutter contre le travail des enfants par l’éducation, 2009
KABORÉ Idrissa (INSD-UERD), Thierry LAIREZ (PAEB), Marc PILON (IRD-UERD), 2007 : « Genre et
scolarisation au Burkina-Faso : Enseignements d’une approche Statistique », Burkina-Faso
KONATE Mamadou Kani, Mouhamadou GUÈYE, Théodore NSEKA VITA (2003/4) « Scolarisation des
enfants au Mali selon le profil des ménages et étude de leur maintien à l'école » UNESCO
KOUWONO K.R (2005) « Travail domestique des enfants et fréquentation scolaire au Togo : quelles
interactions ? », URD, Lomé, Togo.
Lange M-F. et Martin J-Y. (1995), « Les stratégies éducatives en Afrique subsaharienne » Cahiers des
sciences humaines, Vol.31, N°3.
Maddala G.S. (1983) Limited dependant and qualitative variables in econometrics,
Cambridge, Cambridge university press.
MARCOUX Richard : Fréquentation scolaire et structure démographique des ménages en milieu urbain au
mali. in Cahiers des Sciences humaines vol. 31-N°3, les stratégies éducatives en Afrique subsaharienne. 697718, édition ORSTOM , Paris, 1995.
43
MEMP (2010) « Ministère de l’Enseignement Maternel et Primaire : annuaire statistique », Bénin.
MFPSS, 2005 : « Les actes du symposium sous-régional » , publication Ministère de la Famille de la
Protection, Sécurité Sociale, Bénin.
OIT, 2007 : « La récolte du futur : une agriculture sans travail des enfants » , Juin, publication, Genève.
Pilon Marc : Les déterminants de la scolarisation des enfants de 6 à 14 ans au Togo en 1981 : apport et
limites des données censitaires. In Cahiers des Sciences humaines vol. 31-N°3, les stratégies éducativ es en
Afrique subsaharienne. 655- 774, édition ORSTOM , Paris, 1995.
Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous (2003/2004), chapitre 3 « Pourquoi les filles restent-elles
bloquées ?
Rapport Mondial de Suivi sur l’EPT (2011) : La crise cachée : les conflits armés et l’éducation. Unesco,
France.
Rapport-OMD Bénin (2008), Système des Nations Unies au Bénin. Ministère d’Etat, Chargé de la
Prospective, du Développement et de l’Evaluation de l’Action Publique, Bénin
SALAMI Moumouni et Elise AHOUEY (2006) « La traite des enfants à des fins d’exploitation de leur
travail au Bénin» Enfants Victimes : Caractéristiques socio-démographiques, publication BIT, Genève, Mai
2006
Sevestre P. (2002) Manuel : Econométrie des données de panel, DUNOD, France.
UNICEF, 2008 : « Situation de la femme en Afrique de l’Ouest et du genre »,
World Bank , 2005: « La problématique hommes-femmes dans le travail des enfants », Août 2005,
PREMnotes100, Washington DC .
AFFO M. Alphonse, 2009 :, Etat des lieux de la traite des enfants au Bénin, 26th International Population
Conference. Marrakech, Morocco.
.UNESCO(2010), Rapport sur l'éducation.
Bonini Nathalie : Parcours scolaires tanzaniens ; l’exemple des pasteurs maasao .In Cahiers des Sciences
humaines vol. 31-N°3, les stratégies éducatives en Afrique subsaharienne. 578- 594, édition ORSTOM , Paris,
1995.
EDSB 2006/ INSAE : ENQUËTE DEMOGRAPHIQUE ET DE SANTE, Bénin.
ETP (2007) « L’éducation pour tous en 2015 : un objectif accessible ? », Paris, UNESCO/Oxfeord
University press.
ETP (2009) «Vaincre l’inégalité : l’importance de la gouvernance », UNESCO, France.
ILO , 2006 : « Education : La bonne réponse au travail des enfants », Juin, publication, Genève
IPEC, "GUIDE : Travail des enfants en bref", 2004.
IPEC, lutter contre le travail des enfants par l’éducation, 2009
KABORÉ Idrissa (INSD-UERD), Thierry LAIREZ (PAEB), Marc PILON (IRD-UERD), 2007 : « Genre et
scolarisation au Burkina-Faso : Enseignements d’une approche Statistique », Burkina-Faso
KONATE Mamadou Kani, Mouhamadou GUÈYE, Théodore NSEKA VITA (2003/4) « Scolarisation des
enfants au Mali selon le profil des ménages et étude de leur maintien à l'école » UNESCO
44
KOUWONO K.R (2005) « Travail domestique des enfants et fréquentation scolaire au Togo : quelles
interactions ? », URD, Lomé, Togo.
Lange M-F. et Martin J-Y. (1995), « Les stratégies éducatives en Afrique subsaharienne » Cahiers des
sciences humaines, Vol.31, N°3.
Maddala G.S. (1983) Limited dependant and qualitative variables in econometrics,
Cambridge, Cambridge university press.
MARCOUX Richard : Fréquentation scolaire et structure démographique des ménages en milieu urbain au
mali. in Cahiers des Sciences humaines vol. 31-N°3, les stratégies éducatives en Afrique subsaharienne. 697718, édition ORSTOM , Paris, 1995.
MEMP (2010) « Ministère de l’Enseignement Maternel et Primaire : annuaire statistique », Bénin.
MFPSS, 2005 : « Les actes du symposium sous-régional » , publication Ministère de la Famille de la
Protection, Sécurité Sociale, Bénin.
OIT, 2007 : « La récolte du futur : une agriculture sans travail des enfants » , Juin, publication, Genève.
Pilon Marc : Les déterminants de la scolarisation des enfants de 6 à 14 ans au Togo en 1981 : apport et
limites des données censitaires. In Cahiers des Sciences humaines vol. 31-N°3, les stratégies éducativ es en
Afrique subsaharienne. 655- 774, édition ORSTOM , Paris, 1995.
Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous (2003/2004), chapitre 3 « Pourquoi les filles restent-elles
bloquées ? », UNESCO, France.
Rapport-OMD Bénin (2008), Système des Nations Unies au Bénin. Ministère d’Etat, Chargé de la
Prospective, du Développement et de l’Evaluation de l’Action Publique, Bénin
RESEN (2008) « Le système éducatif béninois : analyse sectorielle pour une politique éducative plus
équilibrée et plus efficace », Bénin.
SALAMI Moumouni et Elise AHOUEY (2006) « La traite des enfants à des fins d’exploitation de leur
travail au Bénin» Enfants Victimes : Caractéristiques socio-démographiques, publication BIT, Genève, Mai
2006.
Sevestre P. (2002) Manuel : Econométrie des données de panel, DUNOD, France.
UNESCO(2010), Rapport sur l'éducation. Paris, France.
UNICEF, 2008 : « Situation de la femme en Afrique de l’Ouest et du genre »,
World Bank , 2005: « La problématique hommes-femmes dans le travail des enfants », Août 2005,
PREMnotes100, Washington DC .
ANNEXES
45
Annexe 1
nbsr
Nombre de sœur
Signe
attendu
-
+
ne
Nombre d’enfants
-
Age de l’élève
+
nsp
Niveau scolaire des parents
+
Dep
Département
+/-
nspm
Niveau scolaire de la mère
+
Dfs
Dotation en fourniture scolaire
+
nspp
Niveau scolaire du père
+
diplengt
+/-
pfsco
Performance scolaire
-
prfm
Profession de la mère
-
distec
Diplôme de l’enseignant
Distance maison-école (en
heure)
Distance maison-école (en km)
-
prfp
-
distep
Distance maison-eau potable
-
rea
Profession du père
Raison de l’abandon de
l’enfant
-
redoub
redoublement
-
+
religion
Religion
-
-
relprt
Relation parentale
+
+
rem
Revenu de la mère
+
-
rep
Revenu du père
+
+
rp
Revenu des parents (père +
mère)
+
-
setam
Secteur d’activité de la mère
-
+
setap
Secteur d’activité du père
-
-
sexe
Sexe de l’enfant
+
Variables
Définition
adfs
Achat des fournitures scolaire
Ag
Age de l’enfant
agelev
Dist
Signe
attendu
+
Variables
Définition
-
Ea
Durée des travaux domestiques
du matin de la fille
Durée des travaux domestiques
du matin de la fille au carré
Durée des travaux domestiques
du matin du garçon
Durée des travaux domestiques
du matin du garçon au carré
Durée des travaux domestiques
du soir de la fille
Durée des travaux domestiques
du soir de la fille au carré
Durée des travaux domestiques
du soir du garçon
Durée des travaux domestiques
du soir du garçon au carré
Enfant ayant abandonné l’école
effeclass
Effectif de classe
-
sexelev
Sexe de l’élève
+
elect
Electricité
+
sexenseig
Sexe de l’enseignant
+
En
Enfant non scolarisé
-
sf
Scolarisation des filles
expenseig
+
sitab
Situation d’abandon
-
-
sitred
Situation de redoublement
-
Frt
Expérience de l’enseignant
Fréquence des redoublements,
abandons et échecs scolaire de
la fille
fratrie
-
sitso
Situation scolaire de l’enfant
+
Hd
Heure de départ pour l’école
-
statmait
Statut du maître
-
Hr
Heure de réveil
-
td
Travaux domestiques
-
Lp
Lien de parenté
+
tecl
Type d’école
+
moyclas
Moyenne de classe
thab
Type d’habitation
-
durtdmf
Durtdmf2
durtdmg
durtdmg2
durtdsf
durtdsf2
durtdsg
durtdsg2
fraes
46
nbfr
Nombre de frère
-
tmaison
Type de maison
-
Annexe 2
Logistic regression
Number of obs
LR chi2(1
1 1)
Prob > chi2
Pseudo R2
Log likelihood = -26.393765
sf
Coef.
durtdmf
durtdsf
rp
fraes
nspp
nsm
durtdmf2
durtdsf2
distec
distep
en
_cons
. 189 57 29
-. 040 05 85
-. 047 30 14
. 130 35 12
. 398 14 43
. 492 08 11
-. 001 56 98
.0 00 09
. 000 21 97
. 000 21 92
-1 .42 62 16
-. 398 56 31
Std. Err.
. 07 12 35 1
. 04 29 29 3
. 05 66 90 8
. 21 25 99 3
. 52 71 67 4
. 64 31 31 5
. 00 07 38 7
. 00 03 24 1
. 00 12 16 9
. 00 31 61 2
. 28 80 35 5
2 .1 80 93 8
z
2 .6 6
-0 .9 3
-0 .8 3
0 .6 1
0 .7 6
0 .7 7
-2 .1 2
0 .2 8
0 .1 8
0 .0 7
-4 .9 5
-0 .1 8
Logistic regression
Coef.
durtdmf
durtdmg
durtdsf
durtdsg
rp
fraes
nspp
nsm
durtdmf2
durtdsf2
durtdmg2
durtdsg2
distec
distep
en
_cons
. 176 05 39
- .05 64 09
-. 005 07 86
. 086 89 82
-. 035 95 71
.23 44 35
. 695 32 57
. 526 47 11
-. 001 49 73
-. 000 15 78
.00 24 76
- .00 22 55
. 000 27 09
. 000 07 58
-1 .42 49 07
-2 .25 54 73
Std. Err.
. 08 06 83 5
. 12 58 96 3
. 04 60 71 2
. 09 28 11 9
. 06 21 54 3
. 25 00 71 4
. 62 68 10 5
. 67 04 83 3
. 00 07 43 2
. 00 03 59 4
. 00 34 85 8
.0 01 66 3
. 00 15 40 1
. 00 37 14 3
. 31 78 39 8
2 .6 81 45 3
z
2 .1 8
-0 .4 5
-0 .1 1
0 .9 4
-0 .5 8
0 .9 4
1 .1 1
0 .7 9
-2 .0 1
-0 .4 4
0 .7 1
-1 .3 6
0 .1 8
0 .0 2
-4 .4 8
-0 .8 4
Logistic regression
Coef.
td
nspm
dist
redoub
dfs
religion
sexenseig
frt
expensgt
bac
_cons
-1 .18 85 56
. 608 94 89
. 023 88 11
1 .08 87 93
-1 .36 09 79
-. 400 72 54
1 .03 77 23
-. 254 51 36
-. 059 00 56
-. 999 37 88
3.4 31 84
0. 02 9
0. 65 4
0. 91 2
0. 34 9
0. 56 3
0. 34 9
0. 26 7
0. 43 2
0. 04 4
0. 66 1
0. 47 8
0. 17 5
0. 86 0
0. 98 4
0. 00 0
0. 40 0
Std. Err.
1. 32 45 7
. 28 41 96 2
. 02 00 87 3
. 50 63 93 2
. 98 54 11 1
. 28 14 36 1
. 52 10 13 2
1 .5 42 33 7
. 02 21 94 8
. 49 56 66 6
2 .5 30 27 7
z
-0 .9 0
2 .1 4
1 .1 9
2 .1 5
-1 .3 8
-1 .4 2
1 .9 9
-0 .1 7
-2 .6 6
-2 .0 2
1 .3 6
P>|z|
0. 37 0
0. 03 2
0. 23 4
0. 03 2
0. 16 7
0. 15 4
0. 04 6
0. 86 9
0. 00 8
0. 04 4
0. 17 5
=
=
=
=
. 32 919 11
. 04 408 14
. 06 381 06
. 54 703 83
1 .4 313 73
1 .7 525 96
-. 00 012 19
. 00 072 53
. 00 260 47
.0 064 15
-. 86 167 73
3 .8 759 97
1 19
92. 23
0 .00 00
0 .65 64
[95% Conf. Interval]
. 01 79 17 1
-. 30 31 61 2
-. 09 53 76 6
-. 09 50 09 8
-. 15 77 77 2
- .2 55 69 6
-. 53 32 00 2
-. 78 76 52 1
-. 00 29 54 1
-. 00 08 62 2
- .0 04 35 6
-. 00 55 14 4
-. 00 27 47 6
-. 00 72 04 1
-2 .0 47 86 2
-7 .5 11 02 4
Number of obs
LR chi2(1
1 0)
Prob > chi2
Pseudo R2
Log likelihood = -82.851214
pfsco
P>|z|
1 19
87. 73
0 .00 00
0 .62 43
[95% Conf. Interval]
. 04 99 54 8
-. 12 41 98 4
-. 15 84 13 4
-. 28 63 35 8
-. 63 50 84 7
-. 76 84 33 5
-. 00 30 17 7
-. 00 05 45 3
-. 00 21 65 4
-. 00 59 76 7
-1 .9 90 75 6
-4 .6 73 12 3
Number of obs
LR chi2(1
1 5)
Prob > chi2
Pseudo R2
Log likelihood = -24.141007
sf
P>|z|
0. 00 8
0. 35 1
0. 40 4
0. 54 0
0. 45 0
0. 44 4
0. 03 4
0. 78 1
0. 85 7
0. 94 5
0. 00 0
0. 85 5
=
=
=
=
=
=
=
=
. 33 419 06
. 19 034 31
. 08 521 93
. 26 880 61
.0 858 63
. 72 456 59
1 .9 238 52
1 .8 405 94
-. 00 004 06
. 00 054 67
.0 093 08
. 00 100 44
. 00 328 93
. 00 735 56
-. 80 195 27
3 .0 000 78
1 63
31. 89
0 .00 04
0 .16 14
[95% Conf. Interval]
-3 .7 84 66 6
. 05 19 34 5
-. 01 54 89 3
. 09 62 8
-3 .2 92 34 9
-. 95 23 30 1
.0 16 55 6
-3 .2 77 43 9
-. 10 25 06 6
-1 .9 70 86 7
-1 .5 27 41 2
1 .4 075 55
1 .1 659 63
. 06 325 16
2 .0 813 05
. 57 039 12
. 15 087 92
2. 058 89
2 .7 684 12
-. 01 550 46
-. 02 789 01
8 .3 910 92
47
Source
SS
df
MS
Model
Residual
72 .47 43 42 8
60 .36 77 62 5
16
40
4 .5 296 46 43
1 .5 091 94 06
Total
13 2.8 42 10 5
56
2 .3 721 80 45
moyclas
Coef.
agelev
frt
durtdm
durtds
tmaison
nspp
nspm
tecl
dist
redoub
dfs
religion
elect
sexenseig
effeclass
nbsr
exp2
expensgt
_cons
.00 55 25
(d rop pe d)
.01 81 95
-. 000 86 82
. 032 83 17
. 542 42 45
-.2 46 81
-1 .75 96 98
-. 003 28 55
. 507 64 15
(d rop pe d)
-. 495 64 16
.84 59 08
. 063 33 52
. 026 52 01
-. 456 11 83
. 009 90 21
-. 284 91 35
7 .06 92 88
Number of obs
F( 16,
40)
Prob > F
R-squared
Adj R-squared
Root MSE
=
=
=
=
=
=
57
3. 00
0 .00 24
0 .54 56
0 .36 38
1 .22 85
Std. Err.
t
P>|t|
[95% Conf. Interval]
. 15 33 06 3
0 .0 4
0. 97 1
-. 30 43 18 6
. 31 536 87
. 01 87 66 7
. 00 61 35 8
. 34 04 68 5
. 25 19 71 3
. 21 18 31 6
. 68 28 87 2
.0 17 68 9
. 47 41 73 8
0 .9 7
-0 .1 4
0 .1 0
2 .1 5
-1 .1 7
-2 .5 8
-0 .1 9
1 .0 7
0. 33 8
0. 88 8
0. 92 4
0. 03 7
0. 25 1
0. 01 4
0. 85 4
0. 29 1
- .0 19 73 4
-. 01 32 69 2
-. 65 52 80 8
. 03 31 71 5
-. 67 49 37 6
-3 .1 39 86 4
-. 03 90 36 3
-. 45 06 99 5
. 05 612 39
. 01 153 28
. 72 094 41
1 .0 516 77
. 18 131 76
-. 37 953 14
. 03 246 53
1 .4 659 83
. 38 77 32 2
. 64 99 05 5
. 52 00 97 8
. 02 55 10 7
. 17 37 65 6
. 00 51 93 6
. 17 11 28 2
2 .3 16 76 5
-1 .2 8
1 .3 0
0 .1 2
1 .0 4
-2 .6 2
1 .9 1
-1 .6 6
3 .0 5
0. 20 9
0. 20 1
0. 90 4
0. 30 5
0. 01 2
0. 06 4
0. 10 4
0. 00 4
-1 .2 79 27 7
- .4 67 6
-. 98 78 21 6
- .0 25 03 9
-. 80 73 11 8
-. 00 05 94 5
-. 63 07 76 5
2 .3 86 93 1
. 28 799 44
2 .1 594 16
1 .1 144 92
. 07 807 92
-. 10 492 49
. 02 039 87
. 06 094 94
1 1. 751 65
.
Annexe 3
QUESTIONNAIRE POUR LA FAMILLE
Numéro du Questionnaire
Date de l’enquête :…………………………...
I- IDENTIFICATION DE LA FAMILLE
Département :……………………………………………………………………………………
Arrondissement :………………………………………………………………………………..
Village ou Quartier de ville :…………………………………………………………………
Type d’habitation de la famille
En brique = 1 en banco = 2
en matériaux précaires =3
I - CARACTERISTIQUE DE LA FAMILLE
1.1- Situation matrimoniale
1.1.1 – Quelle est la situation matrimoniale du Père de famille?
Monogame.=1
Polygame =2 Divorcé/remarié = 3 Célibataire = 4
1.1.2 – Quel est la situation matrimoniale de la Mère ?
Mariée =1
Divorcée/remariée =2 Divorcée/Célibataire =3
1.2- Profession des parents
1.2.1 – Quelle est la profession du Père ?
.......................................................................
1.2.2 Quelle est la profession de la mère ?.........................................................................
1.3 Secteur d’activité des Parents
1.3.1 Quel est le secteur d’activité du Père ?
Salarié du secteur Privé =1
Salarié du secteur Public. =2
Informel (Commerçant, Agriculteur, Eleveur, Pêcheur, Conducteur, Artisan)…= 3
1.3.2 Quel est le secteur d’activité de la Mère ?
Salarié du secteur Privé =1
Salarié du secteur Public…… =2
48
Informel ;(Commerçant, Agriculteur, Eleveur, Pêcheur, Conducteur, Artisan)… = 3
1.4 Revenu de la famille (Dans quelle tranche se situe le revenu (salaire + autres
ressources ; montant en FCFA)?
1.4.1
Revenu du Père par mois
-[0 ; 30.000[…..=1
- [30.000 ; 50.000[…….=2
75.000[…….=3
- [75.000 ; 100.000[…….=4
- [100.000 ; 150.000[…=5
++[………=6
1.4.2
Revenu de la mère
-[0 ; 30.000[………..=1
75.000[…….=3
- [75.000 ; 100.000[…….=4
++[…….…=6
- [50.000 ;
- [150.000 ;
- [30.000 ; 50.000[…….=2
- [50.000 ;
- [100.000 ; 150.000[….=5
- [150.000 ;
1.5 Niveau d’étude des Parents
1.5.1 – Quel est le niveau d’étude du Père
Primaire…………………=1
Secondaire…………………..=2
Supérieur………………..=3
Alphabétisé………………...=4
Aucun …………..…..…. =5
1.5.2 Quel est le niveau d’étude de la Mère
Aucun = 0...Primaire…=1 Secondaire…=2 Supérieur…=3
Alphabétisée...=4
II- COMPOSITION DE LA FAMILLE
2.1- Demandez le nombre d’enfants résidant dans la famille
tableau suivant en commençant par le plus âgé.
Scolarisé Redoub
N°
prénoms de
Sexe M = Oui = 0
l Oui =
d'ordr l'enfant
Age
0 et F = 1 et Non = 0 Non =
(pas obligatoire)
e
1
1
et remplissez le
Abando
n Oui =
0 et Non
=1
Lien de parenté
(enfant,
domestique,
confié…)
2.2 Il y a des non scolarisés ?
oui = 0 Non = 1
2.2.1 Si oui, pourquoi ne sont-ils pas scolarisés ?
Travaux Domestiques
= 1 Manque de moyens financiers = 2 Aide familiale (petit
commerce, apprentissage, ) = 3 Autres raisons (à préciser)…= 4
49
…………………………………………………………………..…………………………….………
………………………………………………………………………………………………….………
…………………………………………………………………………………………..………………
2.3- Il y a-t-il des abandons ?
oui = 0 Non = 1
2.3.1 Si oui, pourquoi ?
Grossesses précoces = 1 Insuffisance de résultat scolaire =2
Trop de travaux
Domestiques = 3
Autres (à préciser) = 4……………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………..………
…………………………………………………………………………………………...
2.4- Quelle est la distance qui vous sépare de l’école la plus proche ?
mètres
2.5 Quelle est la distance qui vous sépare du point d’eau potable ?
mètres
2.6 A quelle heure vos enfants se réveillent les jours d’école ?
heure
2.7 A quelle heure vos enfants partent t-ils généralement de la maison pour l’école ?
heure
2.8 Combien de temps passent vos enfants pour faire les travaux domestiques du matin ? (
en minute) Filles
garçon
2.9 Combien de temps passent vos enfants pour faire les travaux domestiques du soir ? (
en minute)
Filles
garçon
2.10 Quels sont les facteurs qui bloquent la scolarisation, le maintien et la performance de
vos filles à l’école ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
2.11 Que faites vous concrètement pour favoriser l’inscription de vos filles à l’école ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
2.12 Que faites vous concrètement pour faciliter l’assiduité de vos filles à l’école ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
2.13 Que faites vous concrètement pour faciliter la performance de vos filles à l’école ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
2.14Quels sont les obstacles à l’inscription, le maintien et la promotion des filles dans votre
localité ?
MERCI POUR VOTRE COLLABORATION
QUESTIONNAIRE POUR LES ELEVES DES ECOLES PRIMAIRES
IDENTIFICATION DE L’ECOLE
50
Département :………………………………Date de l’enquête …………N° questionnaire …
Arrondissement :………………………………………………………………………………..
Village ou Quartier de ville :……………………………………………………………………
Dénomination de l’école :… ……………………………………………………………………
Nom et Prénoms de l’élève…………………………………………………………………….
Type d’école
Privée = 0 Publique = 1
1- Quelle est ta classe ?
CM1 = 0 et CM2 = 1
2- Sexe de l’enquêté ?
M = 0 et F = 1
3- Quel âge as-tu ?
4- Vis-tu avec tes parents ?
Oui = 1
Non
=0
5- Avez-vous l’électricité à la maison ?
Oui = 1
Non
=0
6- Dans quel type de maison vous vivez ?
En brique = 1 en banco = 2
en matériaux précaires =3
7- Quel est le sexe de ton enseignant ?
M = 0 et F = 1
8- Quel est ton statut scolaire ?
Doublant = 0 et passant = 1
9- Quelle a été ta moyenne de classe ?
Ton rang ?
10- As-tu des frères et sœurs ?
Oui = 1
Non = 0
Si oui combien de :
Frères as-tu ?
Sœurs as-tu ?
11- Combien de minutes (environ) fais-tu sur la route pour venir à l’école ?
12- Tes parents ont-ils été à l’école ?
Si oui :
12.1 Niveau d’étude de ton Père
Aucun …. = 0 Primaire = 1
Oui = 1
Secondaire.= 2 Supérieur..=3
12.2 Niveau d’étude de ta Mère
Aucun …. = 0 Primaire = 1
Secondaire.= 2 Supérieur..=3
12.3 Niveau d’étude de ton tuteur
Aucun …. = 0 Primaire = 1
Non= 0
Alphabétisé...= 4
Alphabétisé...= 4
( si réponse non pour la question 4)
Secondaire.= 2 Supérieur..=3
Alphabétisé...= 4
13- Profession des parents
13.1Quelle est la profession ton Père ?
................................................................
13.2 Quelle est la profession de ta mère ?.........................................................................
13.3 Quelle est la profession de ton tuteur ?.........................................................................
14- Secteur d’activité des Parents
14.1 Quel est le Secteur d’activité de ton Père ?
Salarié du secteur Privé….… =1 secteur Public.. =2
Informel (Commerçant, Agriculteur, Eleveur, Pêcheur, Conducteur, Artisan)…= 3
14.2 Quel est le secteur d’activité de ta Mère ?
Salarié du secteur Privé…=1 Salarié du secteur Public… =2
Informel (Commerçant, Agriculteur, Eleveur, Pêcheur, Conducteur, Artisan)… = 3
14.3 Quel est le secteur d’activité de ton tuteur ?
Salarié du secteur Privé…=1 Salarié du secteur Public… =2
Informel (Commerçant, Agriculteur, Eleveur, Pêcheur, Conducteur, Artisan)… = 3
51
15- Fais-tu des travaux domestiques ?
Oui = 1
Non= 0
15.1 Si oui quels sont ces travaux ?
…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………….………………
………………………………………………………………………………….. …………………….
16- Combien de temps passes-tu pour faire tes travaux domestiques du matin ?
en
minute
17- Combien de temps passes-tu pour faire tes travaux domestiques du soir ?
minute
18- A quelle heure te réveilles-tu les jours d’école ?
heure
19- A quelle heure parts-tu généralement de la maison pour l’école ?
en
heure
20- As-tu généralement toutes les fournitures scolaires ?
Oui = 1 Non= 0
Si oui qui te les achète ?
20.1 Tes parents ?
Oui = 1 Non= 0 Autre (à préciser) = 2……………………
…………………………………….....................…………………………………
………………………………………………………………………………………………….………
Te tresses-tu régulièrement les cheveux ?
Oui = 1 Non= 0
21- Combien de fois en moyenne par mois
22- Combien de temps passes- tu chez la coiffeuse en général par séance ?
minutes
23- As-tu souvent les maux de tête après t’être tressée ?
Oui = 1 Non= 0
24- Résultats au CEP (Pour les élèves de CM2)
Admise = 1 Echoué = 0
25- De quelle réligion es-tu ?
Chrétienne = 1 Islamique = 2 Animiste = 3
26- Diplôme le plus élévé ou grade de ton maître (ta maîtresse) :
27- Nombre d’années d’expérience de ton maître (ta maîtresse)
ans
28- Statut de ton maître (ta maîtresse)
APE = 1 Contratuel = 2 Autre = 3
(Préciser) ……………………………………………………
Merci pour ta collaboration
52