le dossier de présentation

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le dossier de présentation
DESIGN PROCESS
Comment surgit une idée ? à quoi répond-elle? quelle forme lui donner ?
confidentiel/juillet2011
CHANGEMENT DE PARADIGME
Ces trente dernières années ont été marquées par des changements de paradigme importants tant en matière de design que d
d’architecture
architecture. Le
corpus formel s’est largement renouvelé, de Frank Gerhy à Zaha Hadid, de Tokujin Yioshioka aux frères Campana....
Depuis les années 1980, le design a contribué à développer de nouvelles pratiques, au-delà de la dimension utile ou fonctionnelle de l’objet.
On se souvient de la célèbre parole de Bruce Mau : «Massive change is not about the world of design, it’s about the design of the world», ou
comment faire du design un outil de communication identitaire au service du «marketing culturel» (Franck Gehry à Bibao).
Aussi, sous l’impulsion de Tim Brown - créateur d’IDEO et théoricien du Design thinking - les entreprises appliquent à leurs stratégies de
développement, les processus d’élaboration du design comme modèle innovant.
En parallèle, Ezio Manzini substitue à l’objet la notion de «design de service» (dans la lignée de Victor Papanek). Il encourage les designers à
repenser la société, à trouver des alternatives à nos modes de vie.
On assiste depuis ces dix dernières années à un changement radical en matière de mode opératoire. Les créateurs actuels intègrent de
nouveaux paramètres ; les matériaux évoluent et créent de nouveaux défis, la planète est menacée, les plans dressés par les urbanistes ne
répondent plus à la densité des grandes mégapoles, l’écart entre surconsommation et minimum vital se creuse...
Produire plus, oui, mais à quelles fins, pour qui, comment, dans quel contexte et selon quelle éthique ?
De manière tout à fait nouvelle, les créateurs se sont, pour certains, affranchis des contraintes d’espace, de temps, de rentabilité, pour imaginer un
mode opératoire qui leur est propre.
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UNE EXPOSITION & UNE COLLECTION DE PORTRAITS FILMÉS
“Design process” vise à analyser les processus mis en oeuvre par les designers actuels, à traduire leur pensée et retracer la genèse de
leurs intuitions. Quel cheminement mental s’opère dans l’esprit du designer ? Quelle méthodologie met-il en place pour formaliser son
approche ?
UNE COLLECTION DE PORTRAITS FILMÉS
Il s’agira d’interroger une vingtaine de créateurs pour mieux saisir leur démarche et constater l’évolution des paradigmes :
Diller et Scofido, François Azambourg, Shigueru Ban, Gaetano Pesce, Droog design, les frères Bouroullec, Front design, Gaëlle Gabillet et
Stéphane Villar, Maarten Baas, Aldo Bakker, Zaha Hadid, Junya Ishigami, Issey Miyake, Ryuji Nakamura, Rudy Riccioti, François Roche, Philippe
Starck Marcel Wanders,
Starck,
Wanders Tokujin Yoshioka...
Yoshioka
Ces entretiens seront filmés et/ou enregistrés et constitueront la collection. Les films seront d’une durée de 32 minutes. Une version de 9 minutes
sera prévue pour les portraits qui seront présentés dans l’exposition. Les films seront co-produits par une chaine de télévision qui en assurera la
diffusion en parallèle de l’événement. Une diffusion radiophonique pourra également être mise en place. Des éditions (dvd, catalogue, recueil
d’entretiens)
d
entretiens) seront réalisées dans le prolongement de ll’événement
événement.
Le corpus ainsi constitué permettra d’analyser les différents modes opératoires et d’en extraire des catégories.
De cette « enquête » seront sélectionnés quatre à cinq personnalités à exposer, dont les processus se distinguent par leur singularité.
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UNE EXPOSITION & UNE COLLECTION DE PORTRAITS FILMÉS
L’EXPOSITION
La mise en oeuvre de l’exposition relève, elle-aussi, d’un processus. Elle se veut la mise en scène des processus créatifs à travers
les créateurs, dont la démarche est emblématique.
Elle rend visible l’origine de la démarche d’un designer ou d’un architecte, les étapes de cheminement de sa pensée confrontées aux
contraintes qu’ils s’assignent pour faire évoluer la question du design aujourd’hui.
Elle a pour objectif de mettre en perspective l’évolution du design dans toutes ses composantes, d’illustrer par l’évolution des formes,
les applications possibles, les pistes de recherche...
Parmi la pluralité des processus mis en oeuvre par les designers actuels, nous pouvons d’ores et déjà distinguer plusieurs démarches.
Celles-ci se fondent sur l’émergence de nouveaux matériaux, le calcul mathématique, une forme d’indéterminisme (l’empreinte de la
nature par exemple), une conception bio-éthique, un détournement (collage, ré-appropriation), un scénario marketing, du façonnage
artisanal à sa mise au point technologique.
L’exposition proposera de suivre certaines de ces démarches et le processus créatif de quatre à six designers tels que Gaetano
Pesce, les frères Bouroullec, Junya Ishigami, Diller et Scofido, Maarten Baas, Aldo Bakker… La scénographie sera pensée pour
saisir et exprimer pleinement leur process.
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LE CALCUL MATHÉMATIQUE
FRANÇOIS ROCHE
Une architecture des humeurs, projet de recherche réalisé en 2009
par le studio R&Sie(n) est une approche computationnelle établie
sur des données biologiques et physiologiques qui permettrait de
concevoir nos lieux d ’ habitation et fragments urbain selon un
protocole d’organisation relationnel.
L’algorithme développé par le mathématicien François Jouve se
différencie des méthodes structurelles à «calcul direct» comme la
structure porteuse d’un bâtiment, dimensionnée postérieurement à
son design. Le logiciel de calcul créé dans le cadre de cette
recherche est disponible en open source.
source Le robot,
robot créé pour
l’occasion, injecte du béton en forme de torsade et construit ainsi
par agrégation de matière.
JUNYA ISHIGAMI
The Magic Table présentée à la foire de Bâle en 2006 est une feuille
d’acier de 10 m de long et 3 mn d’épaisseur. La lame tient grâce au
calcul précis du poid de chaque objet disposé sur la table. Le travail
d ’ Ishigami est constamment fondé sur des calculs approfondis.
Chaque projet architectural est pour lui l ’ occasion de repenser
comment construit-on. Il a également participé à la biennale de
Venise de 2008, sur le thème "Extreme nature - small pavilions".
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LE SCÉNARIO MARKETING
ORA ITO
O
O
Bien avant de créer des objets pour des marques Ora Ito invente une
marque virtuelle qu’il publie dans des magazines. Crash et Jalouse étaient
des fausses pubs pour des produits dont les logos étaient les symboles de
notre génération. Le logo Nike, par exemple, le sac à dos Vuitton, la mallette
d'ordinateur portable Apple, la maison Gucci en forme de G… «Ce fut un
énorme succès. Les gens se déplaçaient pour acheter dans les boutiques
des produits qui n'existaient pas. Par la suite, certaines enseignes ont même
copié mes images. Je n'avais que 20 ans mais déjà une grande expérience.
Enfant, je retravaillais les pubs de la marque de mon père».
PHILIPPE STARCK
Philippe Starck a d’abord su
s vendre
endre sa propre image,
image comme un
n produit
prod it de
consommation de masse fortement médiatique. De nombreuses sociétés ont
fait appel à ses services pour réveiller une image de marque désuète. L’effet
et le logo STARCK jouaient à plein pour médiatiser des produits dans
lesquels le confort d’utilisation était parfois sacrifié à l’impact publicitaire.
Au delà des controverses qu'ont suscité en France ses réalisations et la
médiatisation de sa personne, Philippe Starck est devenu l’un des designers
français contemporains les plus connus à l’étranger.
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LA CONCEPTION BIO-ETHIQUE
STEFANO BOERI
«Milan, comme chaque ville dans le monde,
«Milan
monde est à un carrefour.
carrefour Elle peut
continuer de s’étendre en détruisant les terres agricoles, les bois, l'espace
naturel, en réduisant ainsi la biodiversité et l'espace disponible pour
d'autre espèce. Elle peut aussi devenir une métropole emblématique de la
bio-diversité. Commençons par imaginer un nouvel accord entre la ville,
le monde naturel et ll'agriculture.»
agriculture.»
X TU ARCHITECTES
X-TU
X-tu repense la ville comme un écosystème global coopératif et
symbiotique, utilisant les ressources actives du vivant à travers des
projets démonstrateurs « bioniques ». Aujourd’hui, on se préoccupe de
g , demain p
peu à p
peu les matières p
premières s’épuiseront
p
car notre
l’énergie,
univers est en pleine mutation.
L’organisation des villes, du territoire, la séparation des fonctions ainsi
que les modes de vie devront être repensés.
«On envisage dès à présent mutualisation,
mutualisation densité,
densité circuits courts.
courts On
exploite les flux, on transforme les villes consommatrices et pollueuses en
villes productrices, on vit la révolution industrielle des biotechnologies».
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L’INDÉTERMINISME (la nature à l’oeuvre)
FRANÇOIS AZAMBOURG
A la demande de Poltrona Frau, François Azambourg imagine un trône
réalisé à partir d’une termitière abandonnée qu’il rapporte d’Afrique. La
termitière représente une source d ’ argile très homogène,
homogène utilisée
notamment pour la céramique.
TOMAS GABZDIL LIBERTINY
par 40 000 abeilles en l’espace
p
d’une
The Honeyy comb vase a été réalisé p
semaine. Initialement, Libertiny a conçu un vase de façon conventionnelle
en moulant la cire d'abeille solide dans une forme. Il décide alors de
tester ce qui arriverait si les abeilles contribuaient au processus. Il film le
processus. "Les abeilles ont travaillé comme une machine de prototyping.
Lentement, couche par couche, elles ajoutent de minuscules morceaux
de cire d'abeille."
DAVID ENON
Le designer s’inspire d’une invention de l’architecte et biologiste Wolf
Hib t pour favoriser
Hibertz
f
i
l reconstitution
la
tit ti
d massifs
de
if coralliens
lli
ett
d’écosystème marin. Un tube métallique et une pièce de titane qui,
soumis à un courant électrique de faible volt, cristalliser au contact de
l’eau et constitue une protection naturelle en carbonate de calcium. David
Enon utilise se matériau low tech à des fins domestiques.
FRONT DESIGN
Pour la série Designed by animals, le collectif suédois imagine une série
d’objets façonnés par des animaux (chien, rat, insecte, serpent...). Le
papier
p
peint est g
p
grignoté
g
par une souris et la table en bois est
p
motif du p
creusé d’un sillon aléatoire par les insectes.
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LE MATÉRIAU
HEATHERWICK STUDIO
Présentée à l’exposition Universelle de Shanghai en 2010, cette cathédrale
de forme cubique est hérissée de 60.000 tiges d'acrylique d'une longueur de
7,5 mètres, qui renferment autant de graines issues de plantes sauvages du
monde entier, conservées au Kunming Institute of Botany. "Les tiges sont
comme des cils qui oscillent en douceur avec la brise", commente le studio
qui a remporté le concours d'architecture du pavillon britannique en
septembre 2007. Pendant la journée, ces tiges agissent comme des
filaments de fibre optique, se servant de la lumière du jour pour illuminer
l'intérieu. La nuit, des sources de lumières incorporées dans chaque tige
illuminent la structure.
Les architectes ont travaillé avec les ingénieurs Adams Kara Tayler.
RYUJI NAKAMURA
Son matériau de prédilection est le papier. Le fauteuil Hechima est réalisée
à partir de feuilles de papier fin industriel (journal) collé en de nombreuses
couches sinueuses. Nakuma a développé un type de trame
tridimensionnelle en forme de vague. L ’ astuce consiste à conserver
l’intersection entre deux structures de «vagues» dans le sens horizontal et
vertical. L’opération est réalisé par des logiciels de conception 3D.
TOKIUJIN YOSHIOKA
«Je cherche en permanence à rendre les matériaux encore plus
intéressants. J’intègre la question de la gravité et l’espace environnant dans
mes créations.
créations J ’ essaye de transcender la banalité en intégrant une
dimension expérimentale qui améliore le projet.»
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DE L’ARTISANAT À LA TECHNOLOGIE
FRANÇOIS AZAMBOURG
«Le design est un corps creux dans lequel on peut mettre ce que l’on veut».
Infatigable chercheur, François Azambourg imagine aussi bien des
bouteilles d’eau consommables faites à base d’un dérivé d’algues que du
mobilier réalisé en parchemin. Toutes ses prototypes sont réalisés
artisanalement par lui-même,
artisanalement,
lui-même dans son studio afin de tester les potentialités
d’une matière et sa réaction à la mise en forme.
HUSSEIN CHALAYAN
Hussein Chalayan met au point en parallèle de ses collections des
vêtements intelligents. Les prototypes sont réalisé de manières artisanales
dans son atelier. Il imagine ensuite avec les chercheurs comment réaliser
ses rêves.
Ces deux dernières années, il imagine un vêtement qui, en interaction avec
la pensée, répond à des actions spécifiques. Son idée consiste à faire de
l’habit un élément vivant, communiquant, organique, et réactif aux émotions
ou aux situations. Il devient ainsi une seconde peau pour la personne qui le
porte. Le cerveau transmet directement l’information au vêtement, lequel
met en action sa métamorphose. Un groupe de 6 chercheurs travaillent à la
réalisation de ce vêtement.
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DÉTOURNEMENT ET RÉ-APPROPRIATION
Entre le Slow design et Do it yourself, le process de fabrication du design ne passe pas toujours par l’industrie. Droog design proposait de donner
soi-même une forme à son fauteuil à partir d’un cube métallique. De même Marteen Baas revisite les meubles emblématiques du design de ces
50 dernières années en les carbonisant. Jennifer Chan laisse à chacun le soin de finaliser la forme de sa lampe Bonzai et Jurgen Bey ré-habille
les classiques chaises Thonet.
Thonet
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