À Colette Âme si belle, Rencontrée sur mon chemin. Ange parmi les
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À Colette Âme si belle, Rencontrée sur mon chemin. Ange parmi les
À Colette Âme si belle, Rencontrée sur mon chemin. Ange parmi les anges tu es devenue. Tu étais et tu restes à jamais mon Amie. FANNY Ce n’est pas tant l’intervention de nos amis qui nous aide mais le fait de savoir que nous pouvons toujours compter sur eux. Épicure L´amitié, c´est pour moi un paysage, Où tu viens effacer les petits nuages, l´amitié, C´est pas un feu de bois, Ce n´est pas une tape dans le dos, l´amitié, C´est toi qui ne réclames pas ce qu´un jour tu m´as donné Je me suis regardé aujourd´hui dans la glace, Il y a un peu de chagrin dans ma vie Devinez qui vient l´enlever ? Un matin en hiver te voilà seul au monde, Tu sais bien que tu peux t´appuyer sur moi Je serais toujours là pour toi Extrait de la chanson de Bernard Sauvat PROLOGUE Ce récit pourrait s’intituler les tribulations d’une secrétaire ou les galères d’une maman s’acharnant à retrouver du travail après avoir fait le choix d’élever ses enfants. Je n’ai pas la prétention d’égaler « Stupeur et tremblements » d’Amélie Nothomb mais je vais essayer de vous relater mon parcours du combattant de « chercheuse d’emploi ». Je n’ai pas passé mon temps en quête de « boulot ». J’ai eu, fort heureusement, d’autres occupations qui m’ont permis de faire de belles rencontres qui ont embelli ma vie. Je suis une privilégiée d’avoir pu profiter au maximum de mes petits. Bien sûr, surtout lorsque mes enfants étaient bambins - ce n’était pas toujours évident de boucler les fins de mois avec un seul salaire mais vaille que vaille, sans faire trop d’excès, notre vie était des plus agréables. Que de bons souvenirs je garde de ces instants précieux avec mes deux blondinets qui m’ont apporté tant de Bonheur. Nous passions nos mercredis après-midi devant le « Club Dorothée », bien installés nous trois dans le canapé à déguster des « têtes de nègre » (notre péché mignon). Telle une gamine j’attendais avec impatience la suite des aventures de « Candy », de « Dragon Ball »… Et que dire de nos discussions à bâtons rompus. Aucune question n’était taboue et nous philosophions souvent. J’ai secondé pendant plus de vingt ans mon chéri artisan. Mais cette expérience enrichissante n’a pas été reconnue à sa juste valeur. Indiquer sur mon cv : « collaboratrice de mon époux artisan » n’a pas éveillé la curiosité d’éventuels employeurs. Un tel trou dans un cv est fatal pour la reprise d’une activité. Pourtant, je n’ai jamais perdu la main. Je me suis formée en autodidacte à bien des aspects de la gestion d’une entreprise. J’ai gardé les doubles de mes lettres de motivation envoyées à d’innombrables employeurs. Quelle n’est pas ma stupéfaction de constater qu’ils remplissent deux boîtes à archives !!! Le plus déprimant est de découvrir que je peux compter sur mes dix doigts le nombre de réponses reçues ! Mes nombreux échecs en tant que « chercheuse » ne m’ont pas découragée bien au contraire. Ils m’ont donné la hargne pour me dépasser. En outre, la conjoncture économique ne m’a pas aidée. Être embauchée en cdi était mission impossible. J’ai été plus souvent qu’à mon tour un « bouche trou » lors de mes petits contrats. Ces aléas me permettent, aujourd’hui, de vous raconter mes nombreuses péripéties. Il faut toujours voir le côté positif des choses ! Si le cœur vous en dit, je vous propose quelques extraits de ma chronique. APPRENTIE SECRÉTAIRE Mes ambitions de devenir institutrice après mon bac sont parties en fumée. Si j’avais réussi cet examen pour lequel je me suis tellement investie j’aurais intégré une fac de droit pour obtenir une licence grâce à laquelle j’aurai pu réaliser mon rêve. Mais faute de grive… À l’époque secrétaire était un métier d’avenir et de prestige. Vous vous rendez compte travailler dans un bureau ! C’est le pied n’est-ce-pas ? Adolescente, mon rêve était de devenir infirmière car je voulais soigner la planète entière. Mais ma faiblesse en maths m’interdisait, soi-disant, toute orientation dans ce sens et puis aux dires de ma mère ce n’était absolument pas un travail pour moi. Je soupçonne que les études étaient longues et surtout coûteuses. À la réflexion, peut-être que, continuer après le bac aurait été hors de question de toute façon. Allez donc savoir pourquoi je me suis ramassée à cet examen ! (* Voir « Constance ou la petite souris ») Ah ! ce fameux bac que j’ai raté de très, très peu j’en garde encore un goût amer. Néanmoins, mes notes me donnent l’autorisation de le valider auprès de mes futurs employeurs et me permettront, vingt-sept ans plus tard, de reprendre mes études. À l’époque, pour devenir une parfaite secrétaire trois années de formation sont nécessaires. En classe de seconde, l’apprentissage du clavier sur la grosse machine à écrire « Japy » est plus que laborieuse. On ne tape pas avec deux index en ces temps reculés. Combien de milliers de fois il nous faut frapper, sans regarder nos dix doigts, des lignes et des lignes du même mot ! C’est en forgeant qu’on devient forgeron. En outre, imaginez un peu le tintamarre que produisent une trentaine d’élèves frappant sur leurs touches. L’énorme problème est que nous n’avons que notre gomme pour corriger les fautes de frappe. Nous apprenons à faire des gommages invisibles sur l’original et sur le second exemplaire que nous obtenons grâce au papier carbone. Attention à ne pas trouer le papier avec cette satanée gomme ; il faut caresser le papier tout en douceur. La prof est intransigeante : si le gommage se voit c’est un demi-point en moins. Certains s’étonnent de ma maniaquerie dans mon travail mais trois années d’apprentissage et des dizaines d’autres à travailler sur une machine à écrire ont eu raison de moi ! Depuis l’apparition de l’informatique, les jeunes apprenties secrétaires ne savent vraiment pas à quoi elles échappent. Merci Messieurs Gates et Allen. Maintenant, mesdemoiselles quand vous voulez créer un tableau vous cliquez sur l’onglet et hop ! le tour est joué. Il me fallait environ une heure pour en créer un ! En premier lieu le centrage horizontal et vertical du tableau dans la feuille (compter le nombre de lignes et le nombre de caractères). Les traits horizontaux se créent à l’aide de la touche surlignage et les traits verticaux s’obtiennent grâce aux points d’exclamation. Les tabulations se posent aux taquets de la machine à écrire. Ensuite le plus fastidieux commence : il faut insérer le texte ou les chiffres dans le fameux tableau et le tout doit être plus que parfaitement centré dans les colonnes (je vous passe les détails car vous risquez d’en perdre votre latin). Et que dire de l’apprentissage de la sténo ! Tous les soirs, chez moi (bien au calme) je me coltine des gammes et des gammes pour améliorer la vitesse de prise de notes. Ecrire des dizaines de fois la même phrase avec ces signes cabalistiques est un jeu des plus amusants ! Champollion n’a qu’à bien se tenir avec ses hiéroglyphes ! Le but est d’arriver à prendre cent vingt mots à la minute le jour du bac. Pour moi, la grande impatiente, on peut dire que ce sempiternel rabâchage n’est pas du tout ma tasse thé. En première et terminale c’est toute la partie administrative, juridique et commerciale qu’il faut ingurgiter. Rédiger des courriers est à ma portée car je me débrouille pas trop mal en français. Outre ces cours super captivants il y a, fort heureusement, ceux de philo, d’économie et de droit. Et cerise sur le gâteau plus d’algèbre ! En 1973, notre classe de terminale « visite » un ordinateur ! À cette époque avoir le privilège de contempler un ordinateur en vrai c’est extraordinaire ! C’est comme si on nous proposait un voyage sur la lune ! Que de progrès depuis cette époque ! L’ordinateur occupe trois immenses pièces. Dans la première on remarque l’unité centrale : imposante machine blanche - elle pèse plusieurs tonnes constellée de multiples lumières clignotantes travaillant dans un ronron monotone (on se croirait à l’usine). Dans la deuxième pièce nous observons une autre gigantesque machine d’où sortent des cartes perforées. Là nous avons droit à une savante explication du mode binaire. Dans la troisième salle, une monumentale imprimante qui a avalé et décrypté les fiches perforées débite à la vitesse d’un escargot des feuilles de listings. Je ne vous dis pas ma fierté lorsque j’explique à mon petit Papa, très intéressé, le fonctionnement d’un ordinateur ! TROP VIEILLE POUR TRAVAILLER ! Maintenant que mes petites sont adolescents, je me décide à rechercher du travail avant qu’il ne soit trop tard pour moi (il faut quand même que je pense à ma future retraite !). Une offre d’emploi tout à fait en rapport avec mes compétences attire mon attention. L’hôtesse d’accueil examine mon cv et m’explique que je dois me rendre dans une autre agence située à plus de 40 kilomètres de chez moi. Qu’à cela ne tienne si je veux ce poste il faut que je me bouge. Arrivée sur place, après avoir bien galéré pour trouver une place de parking, j’attends mon tour pendant plus d’une heure pour m’entendre dire : - Mais vous ne savez pas lire ? - Pourquoi dites-vous ça ? - Il est inscrit « pour rejoindre une équipe jeune ». Quel âge avez-vous ? - 38 ans, pourquoi ça vous pose un problème ? - Quand vous lisez jeune, cela veut dire une personne ne dépassant pas la trentaine. Vous êtes quand même beaucoup plus près des quarante ans que des trente ! Je suis estomaquée. Je suis trop vieille pour travailler à 38 ans ! Aussi, je lui dis son fait : - Vous n’avez pas le droit de faire de la discrimination sur l’âge. Je viens de faire plus de 40 kilomètres sur les conseils de votre collègue de la ville de***. Elle a lu mon cv et m’a fortement conseillée de venir vous voir. Elle ne sait que répondre et avoue qu’il s’agit d’un gros malentendu ! Je m’en retourne plus que dépitée. Ainsi, je suis trop vieille pour travailler !!! J’en déduis que les secrétaires ont une espérance de vie « laborieuse » très, très courte. À vingt ans nous n’avons pas assez d’expérience et à quarante nous sommes des « croulantes » ! INTERIM ET CDD Bien entendu, je suis inscrite dans diverses agences d’intérim. N’étant pas encore « hautement diplômée » une agence me propose des ménages dans une grande entreprise industrielle en attendant un emploi de bureau ! (il faut toujours en passer par là, soi-disant). Bon, je ne vais quand même pas faire la difficile ! Un beau matin de très bonne heure, une femme me montre le travail que je devrais exécuter pendant ses congés. Un bâtiment de deux étages avec réfectoires et douches est à entretenir. C’est immense là-dedans ! Je suis estomaquée de la voir faire le ménage à la vitesse de l’éclair. Une vraie tornade blanche ! J’ai énormément de mal à manier la grande serpillère surtout dans l’immense cage d’escalier. Elle pèse une tonne lorsqu’elle est mouillée (j’aurais dû prendre des cours de nettoyage industriel). Mais quel n’est pas mon étonnement lorsqu’elle me dit que ce n’est pas fini. Elle m’entraîne dans un autre bâtiment où une quinzaine de bureaux se trouvent en enfilade le long d’un interminable couloir. Il faut nettoyer tout ça ! C’est plein de limaille de fer là-dedans et au premier coup de serpillère l’eau du seau devient noire. On fait le ménage avec de l’eau sale ! Il faut contourner de nombreux outils éparpillés sur le sol. C’est d’un commode ! Je dois passer la paille de fer en frottant avec le pied sous les chaises. Donner un petit coup de chiffon sur les bureaux et les téléphones, vider les corbeilles à papier… J’en ai ras le bol. Mais… ce n’est pas terminé. Au bout du couloir une suite de douches et wc m’attendent. Là, il faut lessiver toutes les faïences et récurer les toilettes. Que suis venue faire dans cette galère ? Mais… ce n’est pas terminé. Nous passons dans un autre immeuble où il faut entretenir quatre grandes salles de réunion ! Et là, on attend du travail de pro. Et tout cela, à faire en seulement trois heures ! Bien entendu, je n’arrive pas à tenir la cadence. Il me faut plus de quatre heures en allant à toute vitesse. Je rentre chez moi noire comme un charbonnier avec toute cette limaille incrustée sur ma peau (moi je n’ai pas droit à une douche !). À la fin de la mission de trois semaines, j’explique à l’agence que je ne peux plus effectuer de ménages à cause de mon dos qui n’a pas trop supporté cette intense gymnastique. Bien entendu, je suis radiée de la liste. Adieu travail de bureau ! La brave employée de l’agence me dit : - L’avantage de ce travail est que vous n’avez pas besoin de faire un régime si vous êtes un peu potelée. Vous fondez à vue d’œil. La femme que vous avez remplacée était bien enveloppée et vous avez vu comment elle est devenue ? Effectivement, il ne lui reste plus que peau sur les os ! ENTRETIENS MÉMORABLES Maintenant que je suis hautement diplômée, je vais bien trouver du boulot. L’espoir fait vivre n’est-ce-pas ? Je postule pour de nombreux postes et les entretiens d’embauche se succèdent. Curieusement, je n’ai jamais eu le trac. Un peu orgueilleuse je me dis : s’ils ne veulent pas de moi, tant pis pour eux ! Un après-midi, j’ai un rendez-vous obligatoire pour un entretien dans une agence immobilière. Cet emploi ne m’enchante pas car il est situé en plein centre-ville mais je dois me présenter. Mon mari qui doit faire une course dans les parages me dépose au pied d’un immeuble cossu. Une jeune femme m’ouvre la porte et me demande de patienter dans son bureau. Je remarque qu’elle soupire à fendre l’âme. Puis un gros bonhomme me reçoit. Il s’avachit dans son fauteuil, les deux pouces coincés entre ses bretelles et pérore sur sa société : moi je suis le plus important cabinet de la région, moi je travaille sur internet sur lequel j’ai un site (ah, bon vous m’en direz tant !), moi je…, moi je…. Il commence vraiment à me courir sur le haricot cet homme infatué de sa personne. J’ose l’interrompre pour lui demander en quoi consiste le poste qu’il propose. (il n’a même pas jeté un œil sur mon cv). - Et bien il s’agit d’une création de poste pour tenir l’accueil et ouvrir la porte. - Ouvrir la porte ? - Pas seulement. Il y aura quelques travaux de secrétariat. Je suis assisté de ma mère (oups, encore une mère dans les parages !) et de mon épouse (oups, oups, il y une épouse en plus !). Il me les présente. Je suis déconcertée. Que suis-je venue faire dans cette galère familiale ? Je subodore que je vais remplacer la fille à l’accueil. Quel menteur ce type. Je comprends les soupirs de l’hôtesse d’accueil ; elle doit s’ennuyer à mourir dans ce microcosme familial. Je lui précise que je n’aime pas m’ennuyer et que j’attends un travail beaucoup plus attractif et qui bouge « intellectuellement ». Et la mère de me dire : - Mais on ne va quand même pas vous accorder des pauses pour aller courir autour de la place *** ! J’ai ce fameux fou rire au bord des lèvres. Mon Dieu ! Le maître des lieux précise le poste : - Mon épouse est assistante de direction ; elle travaille sur un ordinateur. Vous, vous aurez une machine à écrire. Aussi sec, je récupère mon beau cv, me lève et : - Vous ne croyez tout de même pas que je viens de me farcir deux ans d’études pour retourner sur une machine à écrire ! Au revoir Mesdames, Monsieur. Alors là, je ne vous dis pas : le prétentieux bonhomme se redresse sur son fauteuil et en reste coi. Je m’en fiche. Je ne lui dois rien. S’il croit m’impressionner avec son site et tout le tremblement ! Nul besoin de l’hôtesse d’accueil pour m’indiquer la sortie et m’ouvrir la porte ! Mon mari qui m’attend dans le hall de l’immeuble est plus qu’étonné lorsque je le rejoins. Je suis en train de prendre un de mes mémorables fous rires et entre deux hoquets je lui relate l’entretien. On aura tout vu ! Maintenant il faut un bac+2 pour ouvrir une porte ! C’était la condition sine qua none de l’offre d’emploi. JE SUIS INSTABLE ! Durant mes pérégrinations, j’atterris dans un cabinet de recrutement où je passe des tests à n’en plus finir. Une femme (le genre que j’adore) me reçoit en fronçant les sourcils : - Ce n’est pas étonnant que vous ne trouviez pas de travail avec un tel cv. Il est très atypique avec tous ces emplois que vous avez eus. Il prouve que vous êtes très instable dans votre travail. Si elle savait : je n’ai pas tout noté ! Est-ce ma faute si je ne trouve pas de cdi ? Est-ce ma faute si je ne suis qu’un bouche-trou ? Et puis, pour finir de m’achever elle m’assène que de toute façon les vieilles secrétaires n’y connaissent rien en informatique : tout juste savent-elles utiliser un traitement de texte. Merci pour le double compliment ! Du tac au tac je lui réplique : - Merci ! Et comment croyez-vous que j’ai obtenu mon diplôme ? Pour ne pas s’avouer vaincue elle me dit : - C’est tout à votre honneur mais votre âge n’est pas un atout, vous en conviendrez ! De guerre lasse j’abandonne. De toute façon que répondre à ce genre de personnes à la science infuse et qui se permettent de nous toiser. Je ne vaux pas tripette à ses yeux, moi la petite secrétaire de rien du tout, ça je l’ai bien compris ! Mon gros, mon énorme problème est que pour avoir droit à ma retraite à taux plein je devrais travailler jusqu’à 70 ans (minimum) ! Cherchez l’erreur : si à 45 ans je suis déjà trop vieille qu’en sera-t-il en 2024 (vingt-cinq ans plus tard) ? Imaginez-moi : j’arrive avec un déambulateur dans mon bureau, je réponds d’une voix chevrotante au téléphone, j’utilise un cornet acoustique pour écouter mes interlocuteurs, je mets trois heures pour taper un courrier car mon arthrite des mains me déforme les doigts et pour couronner le tout j’ai peut-être la maladie d’Alzheimer. Je sais que je ne suis pas très futée mais je cogite un peu malgré tout et ceci dépasse mon entendement ! Si vous avez une réponse, je vous en supplie, faites-moi signe s’il vous plait. TOUJOURS AU CHÔMAGE Le travail ne court pas les rues, c’est le moins que l’on puisse dire. Le secteur du secrétariat est saturé et pour tout arranger, je vieillie (qui l’eût cru ?). Je ne ménage pas ma peine pour trouver un poste mais quand même ça n’a pas l’heur de plaire à l’institution qui me paye à rien faire ! Aussi, me voici contrainte et forcée à me rendre une fois par semaine pendant deux mois à des sessions de recherche d’emploi ! Un jeune homme a pour mission de me trouver à tout prix du travail. Il me donne des conseils sur la rédaction de mon cv beaucoup trop long et pour cause ! Et bla-bla et bla-bla. Chaque fois, il me demande de le modifier encore !!! Je suis désarçonnée car j’applique ses directives à la lettre mais bon si ça l’amuse ! Toutes les semaines je me coltine quatre-vingts kilomètres pour apprendre à rédiger un cv !!! Ensuite, nous passons à la lettre de motivation et là même topo, ça ne lui convient jamais. Un jour, on se prend la tête sur un problème de complément d’objet direct. Il ne va quand même pas me donner des leçons de français tout imbu de lui-même qu’il est ! Je lui demande comment il écrit « la pomme que j’ai mangée » ? Il me répond : « é » c’est du niveau du CE² ! Alors là, je me rebiffe. Je ne vais quand même pas me laisser donner des leçons de français par un tel pédant. Je lui demande de vérifier quand il aura le temps ! La fois suivante il est bien obligé d’admette son erreur. Je lui fais remarquer qu’il y a une belle faute sur une affiche dans son bureau. Depuis le temps que ça me démangeait de lui dire ! Je dois lui expliquer que « quel que soit » ne s’écrit pas « quelque soit » ! Il m’avoue qu’il n’est pas très bon en orthographe !!! C’est le comble. Il est sensé nous guider et il ne sait pas écrire ! Il n’a qu’à me le donner son job (certaines personnes ont quand même une sacrée chance d’obtenir de tels postes !). Les deux mois touchent à leur fin. Je n’ai toujours pas trouvé de travail malgré mon beau cv et ma belle lettre de motivation. Lui, de son côté, cherche aussi mais fait chou blanc. Une offre d’emploi pour garder des enfants au domicile des parents retient son attention et il m’oblige à téléphoner à l’employeur devant lui. Ouf ! le poste est déjà pourvu. Je ne me voyais pas garder des enfants à plus de cinquante kilomètres de chez moi ! Il fait tout son possible pour me trouver du travail car je pense qu’il est tenu de me caser. C’est vrai que je coûte extrêmement cher à la société ! C’est ainsi qu’il va réussir sa mission impossible.