Rapport - Région Rhône

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Rapport - Région Rhône
Laetitia SENES
Année universitaire 2012-2013
Etudiante à l’École Supérieure de Traduction et de Relations Internationales (ESTRI) de
l’Université Catholique de Lyon
Stage de 6 mois au sein du cabinet de traduction Studio Moretto Group à Brescia en Italie
RAPPORT DE FIN DE SÉJOUR
Dans le cadre de ma première année de Master en Traduction Spécialisée et Interprétation de
Liaison (TSIL) à l’ESTRI, j’ai dû effectuer un stage de 6 mois dans le pays de ma deuxième langue
de travail, à savoir l’italien. Après de nombreuses recherches, j’ai trouvé un stage au sein du
cabinet de traduction Studio Moretto Group (SMG) de Brescia en Lombardie, lequel m’a non
seulement permis de découvrir le fonctionnement de cette structure, mais également
d’approfondir ma connaissance de la culture italienne et d’améliorer ma pratique de la langue
orale. La région Rhône-Alpes, grâce à la bourse Explo’RA Sup, m’a apporté une aide financière
essentielle dans la réalisation de ce projet.
Vie pratique
 Logement : contrairement aux échanges universitaires où, bien souvent, l’université
d’accueil propose des logements en résidence étudiante, lorsque l’on souhaite faire un
stage dans un pays étranger, le logement est rarement fourni (sauf cas exceptionnels) et
il faut donc le trouver par soi-même sans être sur place, ce qui selon moi est l’étape la
plus difficile d’un tel projet. Pour commencer, je me suis inscrite sur des sites Internet
qui publient des annonces de location par des particuliers de chambres individuelles
(stanze) ou à partager (posti letti), le plus connu et le plus utilisé étant
www.easystanza.it, mais il y a aussi www.kijiji.it et www.bakeca.it. Ensuite, il ne faut pas
hésiter à demander de l’aide à l’entreprise qui vous accueille en stage car ils peuvent
avoir des contacts, surtout s’ils ont l’habitude d’accueillir des stagiaires étrangers (le
cabinet de traduction où j’ai effectué mon stage m’avait fourni un contact qui n’a
malheureusement pas pu aboutir). J’ai finalement trouvé un logement grâce à une
annonce publiée sur le site www.kijiji.it : un appartement en colocation dans le quartier
de Mompiano (au nord de Brescia), à partager avec 4 autres filles (toutes italiennes, ce
qui m’a permis de beaucoup pratiquer la langue), dans lequel j’occupais une chambre
que je partageais avec une de mes colocataires pour un loyer mensuel de 180 €, auquel il
fallait ajouter les charges (eau, électricité, gaz, chauffage) qui s’élevaient à environ 30 €
par mois. À l’arrivée, j’ai dû payer une caution à hauteur d’une mensualité (c’est
généralement le cas en Italie) et je n’avais pas de charges locatives (spese condominiali) à
payer (il faut bien se renseigner sur ce point).
 Argent : il faut prévoir une certaine avance pour le départ et les premiers jours
d’installation afin de pouvoir régler les frais de transport (pour ma part j’ai pris l’avion
depuis l’aéroport de Lyon St-Exupéry jusqu’à l’aéroport de Milan Malpensa, ensuite j’ai
dû prendre une navette pour rejoindre la gare de Milan Centrale puis j’ai pris un train
régional pour arriver à Brescia), le loyer et la caution éventuelle ainsi que les divers
abonnements (transports en commun, téléphone, Internet, etc.). En ce qui concerne le
coût de la vie, il n’est pas très différent de la France en Italie du nord, mais il est moins
courant de payer avec la carte bancaire, surtout pour les petits montants, donc il faut
toujours avoir du liquide sur soi. Je n’ai personnellement pas ouvert de compte sur place
car la carte VISA permet de payer sans frais dans tous les commerces et de retirer à la
majorité des distributeurs, bien qu’au bout d’un certain nombre de retraits, une
commission puisse être retenue par votre banque (pour ma part j’avais droit à 5 retraits
gratuits par mois). De plus, les chèques sont très rarement utilisés et ils engendrent en
général des frais pour le bénéficiaire ; de même, je n’ai pas eu la possibilité de payer mon
loyer par virement, il est donc nécessaire de bien se renseigner auprès de sa banque
avant de partir afin de pouvoir s’organiser une fois sur place.
 Santé : lorsque l’on effectue un séjour dans un pays de l’Union Européenne, il faut
demander la Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM) à sa mutuelle ; elle est
délivrée gratuitement et permet une prise en charge facilitée des soins. Les mutuelles
étudiantes (LMDE ou SMERRA) proposent également des « packs internationaux » qui
prennent en charge les soins, le rapatriement et parfois même la responsabilité civile
individuelle.
 Télécommunications : en ce qui concerne le téléphone portable, personnellement je n’ai
pas emmené mon téléphone et je n’ai pas souscrit à une option internationale chez un
opérateur français ; j’ai préféré faire le nécessaire sur place, j’ai acheté un téléphone très
basique à 30 € avec une carte SIM à 20 € (la carte en elle-même coûte 5 € et les 15 €
restants sont crédités directement) puis j’ai fonctionné avec des recharges que l’on
achète dans les bureaux de tabac. Il y a 4 opérateurs principaux en Italie : TIM, Wind,
Vodafone et Tre (qui ne capte pas très bien à Brescia) ; pour ma part, j’ai choisi le
premier car c’était celui qui proposait le tarif à la minute et au SMS le moins cher, et le
point très positif est qu’étant étrangère, j’ai pu bénéficier gratuitement de l’option
internationale avec des tarifs avantageux pour les appels vers la France. En tout cas, il ne
faut pas hésiter à aller voir plusieurs opérateurs (si possible accompagné d’une personne
italienne, c’est plus facile, surtout au début) pour bien se renseigner et comparer. Il est
important de savoir aussi que les accusés de réception sont payants (ce que j’ai appris à
mes dépens, ayant l’habitude d’activer cette option en France) et la messagerie vocale
également si vous fonctionnez avec les recharges.
Pour la connexion Internet, il est préférable de trouver un logement où elle est installée
car, malgré tout, le moyen le plus simple et le moins cher pour rester en contact avec sa
famille et ses amis reste Internet, et notamment les appels audio et vidéo proposés par
Skype. L’appartement que j’avais trouvé n’avait pas de connexion Internet mais
heureusement j’ai pu m’arranger avec des voisins en me connectant à leur réseau Wifi
moyennant une compensation mensuelle de 10 € ; sinon, je sais que mes colocataires
fonctionnaient avec des clefs USB disponibles chez les fournisseurs d’accès à Internet.
 Stage : pour la recherche du stage, j’ai opté pour une solution toute simple : taper dans
un moteur de recherche le domaine d’activité dans lequel je voulais trouver mon stage
(en l’occurrence la traduction) puis j’ai envoyé un courriel de présentation avec mon CV
à des dizaines d’agences/cabinets ; le taux de retour n’a pas été très élevé par rapport au
nombre d’envois effectués mais j’ai reçu quelques réponses intéressantes dont celle de
SMG. Au niveau du rythme de travail, il est généralement de 40 heures par semaine sur 5
jours (cela dépend du domaine d’activité) ; pour ma part je commençais à 9h, j’avais une
pause déjeuner de 13h à 14h et je finissais à 17h30 du lundi au vendredi. Je n’étais pas
rémunérée, ce qui n’a pas été évident pour supporter les frais liés à la vie à l’étranger,
donc il vaut mieux essayer de trouver un stage un tant soit peu rémunéré. Les relations
de travail ne sont pas très différentes des relations françaises, il y a une hiérarchie à
respecter, cependant le vouvoiement est assez peu utilisé en Italie.
 Vie quotidienne : il n’y a pas d’énormes différences de climat par rapport à la France
mais l’hiver est plus doux (la température est rarement en dessous de 0°C), il y a moins
de vent mais il y a souvent du brouillard, les montagnes étant assez proches. Quant à
l’été, il est chaud (jusqu’à 35°C) mais le vent permet de rafraîchir un peu l’atmosphère.
Le rythme de vie est légèrement différent, le déjeuner se prend plutôt entre 13h et 14h et
le dîner entre 20h et 21h. Les horaires d’ouverture dépendent bien sûr de la structure en
question mais ils ne sont parfois pas très commodes, surtout lorsque l’on travaille toute
la journée (par exemple, la poste n’ouvre que le matin).
La ville de Brescia est assez bien desservie par les transports en commun : elle compte
17 lignes de bus avec une fréquence de 15 à 30 mn selon les lignes. Le moyen le plus
pratique pour se déplacer reste le métro, dont la première ligne a été inaugurée pendant
mon séjour ; il dessert les principaux points de la ville du nord au sud avec une fréquence
entre 6 et 10 mn de 5h30 à 22h30 (jusqu’à 1h du matin le vendredi et le samedi soirs).
En ce qui concerne les titres de transport, il est possible d’acheter des tickets ou de
prendre un abonnement Omnibus Card pour 32,50 € par mois. Attention, il y a 2 zones à
Brescia (la zone 1 est la ville même de Brescia et la zone 2 regroupe les communes
alentours). Dans les bus, les arrêts ne sont pas annoncés ni affichés, ce qui est assez
déroutant au début donc il ne faut pas hésiter à demander au chauffeur de nous indiquer
l’arrêt le plus proche de l’endroit où l’on veut aller. De même, attention aux faux-ami : les
horaires indiqués « feriale » sont les horaires normaux tandis que les horaires indiqués
« festivo » sont les horaires du dimanche et des jours fériés.
Pour ce qui est de la nourriture, il n’y a là non plus pas de grandes différences avec la
France ; parmi les choses que j’ai pu découvrir, il y a la « piadina » (une galette de blé
garnie d’ingrédients au choix : salade, tomates, charcuterie, fromage, etc.) que les Italiens
ont l’habitude de préparer pour le déjeuner au travail et il existe même des « piadinerie »
qui vendent ce type de sandwich. Il existe également un concept très apprécié, celui de
l’« aperitivo » : dans les bars et restaurants proposant cette formule, il suffit de
commander un cocktail (par exemple le Pirlo typique de Brescia) et en accompagnement,
on vous apporte des petits fours, des verrines, etc., tout ça pour le seul prix de votre
boisson, soit entre 4 et 6 € (certains bars proposent même des « maxi aperitivi » avec
pizza, plateau de charcuterie, etc. pour environ 10 €).
Pour faire les courses, il y a beaucoup d’enseignes françaises comme Auchan (dans la
commune voisine de Concesio), Carrefour ou encore Simply Market, mais il y a aussi
d’autres enseignes comme Eurospar ou la célèbre enseigne italienne Coop.
Brescia dispose d’un centre commercial, Freccia Rossa, avec de nombreux magasins dont
certaines enseignes que l’on a également en France (Camaïeu, Zara). Il y a également
quelques points touristiques dignes d’être visités tels que le Duomo et la Rotonda, tous
deux situés sur la place principale de la ville, le Château qui surplombe la ville et abrite
deux musées, le Museo del Risorgimento et le Museo delle Armi, ainsi que le musée d’art
de Santa Giulia. De plus, Brescia est idéalement située avec le Lac de Garde à 45 km, le
Lac d’Iseo à 50 km, Vérone à 70 km, Milan à 100 km et enfin Venise à 180 km.
Bilans et suggestions
Le bilan que je tire de cette expérience est très positif, je me considère chanceuse tant pour mon
lieu de vie que pour le cabinet de traduction qui m’a accueillie en stage, surtout que j’avais au
départ envisagé une autre destination et que j’ai dû recommencer mes démarches depuis le
début lorsque j’ai su que je partais en Italie.
Organiser un long séjour à l’étranger est une entreprise difficile et stressante, il ne faut donc pas
hésiter à poser un maximum de questions afin d’être bien préparé, si tant est que votre
université soit bien renseignée et disposée à vous aider. Pour ma part, l’université a été très
présente lors de la phase de préparation, j’ai pu bénéficier de plusieurs entretiens avec la
personne responsable des stages en Italie qui m’a aidée à traduire et à mettre en forme mon CV
en fonction des codes italiens et qui m’a donnée des informations utiles, notamment concernant
le Codice Fiscale (numéro d’identification à peu près équivalent au numéro de sécurité sociale
français mais beaucoup plus utilisé et qu’il est nécessaire de faire établir lors de tout long séjour
en Italie ; pour ce faire, je conseille vivement de se le procurer en France par l’intermédiaire du
Consulat italien car l’administration italienne est assez fastidieuse). En outre, la personne
chargée des dossiers de bourses (Explo’RA Sup, Erasmus, etc.) était également très disponible et
m’a vraiment bien expliqué toutes les démarches à suivre une fois à l’étranger (envoi du
certificat de présence/final, rédaction et transmission du rapport). En revanche, j’ai été un peu
étonnée car il n’y a pas eu de suivi de la part de mon responsable de stage ni de mon responsable
de formation pendant le séjour afin de savoir comment se déroulait le stage, s’il répondait à mes
attentes, etc. Cela dit, les quelques fois où j’ai eu des questions à poser, j’ai toujours reçu une
réponse de la personne contactée.
Un autre conseil que je pourrais donner est d’essayer d’entrer en contact avec des étudiants
ayant été accueillis par la même structure que vous. J’ai personnellement eu la chance de
rencontrer et de travailler avec une personne diplômée de mon École et travaillant au sein du
cabinet où j’ai effectué mon stage, ce qui m’a permis d’une part de lui poser des questions
pratiques sur la vie en Italie et sur le fonctionnement de la structure avant mon départ, et
d’autre part de me sentir rassurée à mon arrivée sachant que je disposais déjà d’un contact en
interne.
Enfin, ce stage représentait pour moi l’occasion de découvrir le fonctionnement d’un cabinet de
traduction et d’exercer les métiers de la traduction dans un contexte professionnel. En cela, je
n’ai absolument pas été déçue, il m’a été donné l’opportunité de remplir des tâches variées et
intéressantes me permettant d’approfondir mes connaissances et de développer mes
compétences. Ma passion pour la traduction en ressort encore plus vive et je suis plus que
jamais motivée à décrocher mon diplôme et à démarrer ma carrière dans ce domaine d’activités.