La sous-traitance au Québec
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La sous-traitance au Québec
LA SOUS-TRAITANCE AU QUÉBEC : UNE ÉTUDE EMPIRIQUE SUR L’ENTRETIEN HIVERNAL DES ROUTES PAR DENIS GENDRON, C.A., CHERCHEUR SEPTEMBRE 2004 2 TABLES DES MATIÈRES I. Introduction...................................................................................................................3 II. Les années quatre-vingt ...............................................................................................5 III. Concepts théoriques......................................................................................................7 III.1. Théorie des choix publics ................................................................................... 7 III.2. Théorie de la répartition de propriété dans la société (propriété privée) ............ 8 III.3. Scandale des commandites ................................................................................. 9 III.4. Études comparatives sur la performance .......................................................... 10 IV. La sous-traitance comme outil de gestion de l’État .................................................12 IV.1. Définition.......................................................................................................... 13 IV.2. Projet de loi no. 31............................................................................................ 13 V. Étude de cas.................................................................................................................14 V.1. Choix de l’activité............................................................................................. 14 V.2. Méthodologie de recherche............................................................................... 15 V.3. Évaluation des coûts ......................................................................................... 17 V.4. Centre de services de Papineauville ................................................................ 18 V.5. Rapports comptables......................................................................................... 19 V.6. Détermination des coûts ................................................................................... 20 V.7. Comparaison des coûts ..................................................................................... 26 VI. Impacts socio-économiques........................................................................................30 VII. Conclusion ...................................................................................................................32 Bibliographie ......................................................................................................................46 3 I. INTRODUCTION Depuis les années quatre-vingt, plusieurs gouvernements ont mis de l’avant des politiques de réduction de la taille de l’État, pensons ici à Magaret Thatcher en Grande-Bretagne et Ronald Reagan aux États-Unis. Ces diminutions ont pris différentes formes telles que la privatisation de sociétés d’État, l’impartition de certains services, le partenariat publicprivé, la vente d’actifs publics, la sous-traitance, etc. C’est dans cette lancée qu’au mois de décembre dernier, le gouvernement du Québec a voté la loi 31 qui assouplit les conditions contenues dans l’article 45 du Code du travail du Québec, permettant ainsi de recourir plus facilement à la sous-traitance. De cette manière, nos élus créent des conditions favorables à une plus grande intrusion du secteur privé dans la prestation de services aux citoyens. Sous la direction de la présidente du Conseil du Trésor du Québec, Mme Monique JérômeForget, le gouvernement publiait, en mai dernier, son plan de modernisation 2004-20071. Dans ce document, le Conseil du Trésor vante les mérites des réformes entreprises dans les années quatre-vingt par certains gouvernements dont celui du Royaume-Uni (Gouvernement du Québec, mai 2004, page 12 ). La référence à la sous-traitance, plutôt indirecte, est révélatrice des intentions du gouvernement, comme en fait foi cette extrait : « Par ailleurs, ces mouvements (gouvernement Britannique) n’ont pas hésité à établir de nouvelles relations et des partenariats étroits avec le secteur privé, pour tirer partie de ce que l’entreprise privée peut offrir de meilleur ». Dans les années à venir, le Conseil du Trésor aura pour mandat de mettre en place une politique cadre de partenariats public-privé et de simplifier les relations contractuelles entre l’État et les entreprises privées (Gouvernement du Québec, mai 2004, page 18). D’ailleurs, la section 2.2 du document contient certains exemples de partenariats actuellement en place ( ex : Résidence pour étudiants, Cégep Marie-Victorin) ainsi que des 1 Gouvernement du Québec, Conseil du trésor, mai 2004, Moderniser l’État – Pour des services de qualité aux citoyens 4 projets qui pourraient être réalisés selon cette formule (ex : Autoroute 30). L’accroissement du rôle du secteur privé dans la prestation de services publics représente une approche que le gouvernement Charest souhaite utiliser de plus en plus au cours des années à venir. Cette étude est motivée par cette mouvance politique, qui a mis de l’avant les conditions favorables à l’accroissement du recours à la sous-traitance en assouplissant les lois du travail et en valorisant la performance du secteur privé. La sous-traitance sera abordée en fonction de certains aspects socio-économiques représentant des enjeux importants pour la société québécoise. En effet, pour que la sous-traitance puisse être considérée comme intéressante, elle doit générer des avantages (bénéfices) nets pour la société québécoise dans son ensemble. En d’autres termes, les économies réalisées dans un secteur donné doivent être supérieures aux coûts directs et indirects attribuables au processus de soustraitance. La section II traitera des changements idéologiques au niveau du rôle de l’État survenus dans les années 80, qui ont pavé la route à la privatisation et au démantèlement progressif de l’État. C’est de ce modèle politique que le gouvernement Charest souhaite s’inspirer pour moderniser l’appareil public québécois et construire la société de demain. La section III questionnera les fondements théoriques supportant le concept de sous-traitance qui pose comme à priori la supériorité du secteur privé sur le secteur public. Ce n’est pas tout de clamer que le secteur privé est plus efficient que le secteur public, encore faut-il le démontrer et savoir sur quelles bases cette supériorité repose. La quatrième partie de l’étude portera sur les différents éléments qui composent la sous-traitance et sur la façon dont elle est utilisée comme outil de gestion. La portion empirique à la section V vise à identifier certains facteurs servant à comparer la performance entre des travaux exécutés en sous-traitance par le secteur privé et ceux accomplis par les employés de l’État en régie interne. L’étude des travaux de déneigement de certaines routes du Québec, de part son potentiel de comparabilité et l’aspect ciblé de son activité, apparaît comme une avenue intéressante et porteuse d’enseignement pour comparer les performances / avantages / inconvénients de ces deux modes de 5 fonctionnement. Le but de cette recherche n’est pas de faire une analyse exhaustive et statistique de la sous-traitance, mais bel et bien de faire ressortir certains éléments susceptibles de nourrir le débat et de remettre en perspective certaines conclusions qui nous sont présentées comme allant de soi. La supériorité du secteur privé sur le secteur public, constitue probablement celle qui est le moins souvent remise en question dans les médias québécois. Contrairement à l’entreprise privée qui peut refiler certaines externalités à la société dans son ensemble, le secteur public se doit de les assumer en totalité. Que l’on pense par exemple à certains coûts environnementaux non assumés par les entreprises ou aux impacts sociaux des mises à pied dû à des fermetures d’usines. Dans la section VI, il sera question de ces externalités et de leur impact sur les coûts sociaux assumés par le gouvernement québécois. La dernière partie contient des pistes de réflexions. Elle présente certaines conclusions découlant d’analyses antérieures ainsi que les concepts théoriques impliqués et les résultats de cette étude. II. LES ANNÉES QUATRE-VINGT La transformation de l’État britannique semble être une source d’inspiration pour le gouvernement Charest et représenterait un modèle à suivre selon eux. Pourtant, si l’on se fit à différents auteurs, le régime Thatcher (1979 – 1990) symbolise une période noire pour la justice sociale et la sociale démocratie dans son ensemble. Le gouvernement conservateur de la Grande-Bretagne a déployé des efforts inouïs pour faire reculer les mouvements sociaux et imposer un régime néolibéral brutal (Gray, 2002), où la théorie économique du libre marché et du laisser-faire devenait la seule doctrine susceptible de contribuer à la prospérité de la société. Sous le règne Thatcher, la Grande-Bretagne a connu des privatisations massives, un recul du mouvement syndical et une diminution de la fonction publique du deux tiers (Jenkins, 1991). Comme le souligne Peter Jenkins dans son livre sur la révolution de Madame Thatcher, entre 1980 et 1988, le revenu moyen après impôts par habitant britannique avait augmenté de 25 % (augmentation de 2,3 % en France 6 pour la même période). Toutefois, pour les dix pourcent de la population la plus défavorisée, le revenu moyen n’avait pratiquement pas progressé. Le nombre de gens qui percevait moins de la moitié du revenu moyen (indice de la pauvreté) est passé de 4,4 à 7,7 millions de personnes, une augmentation de 75 % sur 8 ans soit une moyenne de 9,38 % par année. 1980 1988 Revenu m oyen Figure 1. Pauvreté Revenu par habitant britannique Aux États-Unis, l’administration Reagan avec Milton Friedman comme conseiller économique, a appliqué une pléthore de politiques défavorables à l'avancement de la société dans son ensemble. Par exemple, durant les années Reagan, le nombre d’employés syndiqués a diminué de 23 % (Krieger, 1986). Il est important de se rappeler qu’en 1962 Milton Friedman écrivait : Il existe peu de courant aussi dangereux, pour le fondement même de la société libre, que l’acceptation par des dirigeants d’entreprises d’une conception de la responsabilité sociale autre que de servir le mieux possible les intérêts de leurs actionnaires (Danzier p. 20). Ces deux exemples démontrent avec éloquence que les projecteurs de l’approche réductionniste du rôle de l’État font briller un certain succès économique en laissant dans l’ombre les néfastes conséquences sociales qui y sont rattachées. À la lumière des deux exemples précédents, il est légitime de se questionner sur le raisonnement des élus qui souhaitent calquer ces modèles. Dans ce contexte, l’expression modernisation de l’État 7 semble avoir une connotation passéiste et semble faire fit des conséquences sociales que peut occasionner une telle démarche. III. CONCEPTS THÉORIQUES Peu importe la manière utilisée pour transférer une partie des activités de l’État vers le secteur privé, la comparaison de la performance entre les deux secteurs est à la base même du débat. En effet, les tenants de la privatisation assument d’emblée que le secteur privé est plus performant que le secteur public sans en faire la démonstration. Les théories des choix publics et de la répartition des droits de propriété dans la société (propriété privée) servent de fondement conceptuel à leurs croyances et leur permet de faire de telles affirmations. Une présentation sommaire de ces deux théories aidera à mieux comprendre leur position. III.1. Théorie des choix publics Cette théorie tente d’expliquer la dynamique de la gestion des fonds publics par la motivation des politiciens. Les politiciens auraient comme unique motivation leur réélection sans égard à la saine gestion de l’État. Pour réaliser cet objectif, ils auraient tendance à dilapider les fonds publics en subventionnant des emplois et en se procurant des biens et services à des prix supérieurs au prix du marché. Ce faisant, ils achètent les votes des électeurs nécessaires à leur réélection. Les hommes et les femmes publics sont perçus, selon les tenants de cette théorie, comme des personnes utilisant les leviers de l’État pour assouvir leur soif de pouvoir. Après avoir brossé un tel portrait, la solution de retirer le plus d’activités économiques et commerciales possibles du contrôle de l’État va de soi. Les opposants à la présence de l’État dans la société jettent le discrédit sur nos politiciens en mettant l’emphase sur leurs malversations, laissant supposer qu’elles sont l’apanage exclusif des politiciens. De façon indirecte, cette théorie présente une vision réductrice et minimaliste des politiciens, laissant voir en toile de fond, une vision idéaliste des entrepreneurs du secteur privé (Breton et al., 2002). En souhaitant le transfert des activités du secteur public vers le secteur privé, les 8 auteurs assument forcément que les administrateurs privés maîtriseraient mieux les concepts de gestion, seraient plus efficaces et feraient montre d’un plus grand sens éthique. En plus de minimiser les politiciens, cette théorie infantilise les contribuables en laissant croire qu’ils votent seulement en fonction des cadeaux qui leurs sont personnellement octroyés. Faire une telle affirmation, c’est mettre en doute le jugement même des électeurs et, par ricochet, le bien fondé de la démocratie. III.2. Théorie de la répartition de propriété dans la société (propriété privée) Cette théorie est à la base même de l’économie de marché telle que nous la connaissons dans nos économies occidentales et qui domine le système politique et économique d’aujourd’hui. Elle pose l’hypothèse que la maximisation de l’utilité individuelle entraînerait la maximisation de l’utilité collective (Charreaux et al., 1987). Si chaque personne prenait des décisions rationnelles pour améliorer sa situation à court et long terme, l’accumulation de ces décisions aurait des effets bénéfiques pour l’ensemble de la collectivité. Le bien commun via l’addition de l’individualisme. De plus, selon cette conception le trop grand partage du droit de propriété attirerait les profiteurs (resquilleurs), ce qui aurait pour conséquence d’amener une dégradation de l’actif ou de la ressource (cité par Breton et al., 2002). La concentration de la ressource dans le plus petit nombre de mains possible semblerait souhaitable pour le bien collectif (Milgrom et Roberts, 1992). Donc, la propriété doit être privée et concentrée pour servir l’intérêt commun de la société. Cette concentration est pourtant contraire à la notion de concurrence qui serait un élément de régularisation des inefficiences dans le marché. Les faiblesses de cette théorie sont accentuées par la séparation qui existe, dans bien des cas, entre la propriété et la gestion des entreprises (Breton et al., 2002). Plusieurs grandes entreprises (Bell Canada, Bombardier, etc.) ont tellement d’actionnaires qu’il serait étonnant que les gestionnaires en place prennent des décisions en fonction des motivations de chacun d’eux. Il devient donc légitime de se questionner sur l’influence réelle qu’exerce le mode de propriété des entreprises sur les décisions des gestionnaires dans la mesure où 9 les gestionnaires des entreprises publics (comme ceux des entreprises privées) agissent eux aussi comme mandataires. La notion de profit devient donc l’élément principal qui distingue les deux types d’organisation (publique / privée) dans la prise de décision des gestionnaires. De plus, différentes théories de gestion, comme la théorie d’agence, soutiennent que le gestionnaire vise à maximiser son propre intérêt possiblement différent de celui des actionnaires. III.3. Scandale des commandites Ces deux théories viennent encenser, plus ou moins directement, le secteur privé, en considérant qu’il représente la solution aux problèmes de gestion des affaires publics. Sans vouloir dénigrer le secteur privé et ses gestionnaires, il est intéressant de vérifier si les postulats de ces théories s’appliquent dans l’affaire du scandale des commandites (Vérificateur général du Canada, rapport 2003). Les médias ont amplement blâmés les politiciens pour avoir dilapidé les fonds publics en versant des commissions non justifiables et des honoraires à des entreprises privées pour des travaux non exécutés. Dans cette situation de malversation, le comportement inacceptable des politiciens a été mis à jour, tandis que l’éthique des gestionnaires privés, qui ont accepté ces sommes, n’a pas subi les mêmes foudres de la part des médias. La théorie de la propriété privée soutient pourtant que les gestionnaires du secteur privé prennent des décisions en analysant leurs intérêts à long terme. Ils n’auraient pas tendance à profiter, de façon indue, des cadeaux de cette nature sans risquer de perdre leur crédibilité à moyen terme. Dans l’affaire des commandites, le gaspillage des fonds publics ne saurait être considéré comme un exercice visant à séduire les électeurs pour faciliter la réélection du gouvernement en place. Les montants ont profité à des entreprises privées, qui ne sont pas des électeurs, et ont été versés sans que les électeurs potentiels n’en soient avisés. D’une certaine manière, le scandale des commandites constitue un exemple de la non application 10 de ces deux théories. Bien qu’il s’agisse seulement d’une réflexion conceptuelle, l’exemple est assez révélateur de la simplicité de certaines affirmations contenues dans ces théories. III.4. Études comparatives sur la performance La performance d’une organisation se mesure par l’atteinte des objectifs qu’elles s’étaient fixées au départ. Il n’existe donc pas d’indicateur universel et naturel pour la mesurer. Dans le secteur privé, le bénéfice net est un indicateur fréquemment utilisé pour évaluer la performance financière des entreprises et pour les comparer entre elles. Comme le souligne si justement Jonas Prager (1997), les entreprises publiques ont des objectifs moins dirigés par la profitabilité que les entreprises privées. Cette différence d’objectifs est souvent un élément important pouvant expliquer la différence de performance entre les deux types d’entreprises. Certains auteurs, dont Harold J. Sullivan (Morgan et England, 1988), vont même jusqu’à prétendre que la privatisation et la protection des libertés civiles sont des objectifs mutuellement exclusifs. Par exemple, lorsque l’on demande à la Société des postes de livrer une lettre régulière à travers le Canada pour 0,48 $, peu importe l’origine et la destination de la correspondance, il est évident que le gouvernement vise d’autres objectifs que la rentabilité commerciale de la transaction. Ce n’est évidemment pas une question de méconnaissance des coûts d’opération, mais une façon de favoriser les régions éloignées, de permettre à tous les citoyens de correspondre entre eux à un prix abordable, etc. Il est évident qu’une entreprise commerciale comme Federal Express ne chargera pas le même montant pour envoyer une lettre de Montréal à Toronto que pour expédier la même lettre à Vancouver. Toutefois, certaines personnes comparent les deux entreprises sans prendre en considération les objectifs sociaux visés par de telles décisions (ex. : prix unique) et fondent leur jugement sur le bénéfice ou les coûts engendrés par un tel service. Elles oublient de considérer qu’il y a dans cette opération une portion de subventions octroyées par l’État. Trop souvent, le débat sur l’analyse de la performance entre les entreprises publiques et les entreprises privées se déplace indirectement vers la pertinence de subventionner ou non un 11 service public (ex : timbre poste), plutôt que sur la comparaison des deux types d’organisations. Ce mélange des genres est susceptible d’occasionner une certaine confusion au sein de la population en laissant croire que cette subvention sera absorbée par le sous-traitant sans qu’il y ait de compensation de la part de l’État. En réalité, l’État devra choisir entre continuer de subventionner le service offert par l’entreprise privée ou corriger la tarification pour rendre le service rentable pour le sous-traitant. Certaines études (Breton, ???) tendent même à démontrer que le processus de corporisation des entreprises d’État les amène à des niveaux de rentabilité équivalent aux entreprises privées en modifiant simplement leur mandat (objectifs) pour le rendre commercial. Contrairement au secteur privé, le secteur public n’a généralement pas la notion de profit comme raison d’être et, par conséquent, comme base d’évaluation. Les organismes publics reçoivent leur mandat de l’État (souvent via des lois et règlements), qui encadre leurs pratiques et qui leurs imposent d’offrir un certain type de service à une clientèle déterminée. Ces organismes doivent donc mettre sur pied des structures leur permettant de réaliser ces objectifs en conformité avec les crédits budgétaires qui leur sont alloués. Comme le financement de ces organisations provient généralement de la bourse de l’État et non de ses clients, une augmentation du nombre de clients ne représente pas forcément une bonne nouvelle dans l’année où elle se produit, mais peut constituer un fardeau (Evans & Bellamy, 1995), étant donné le caractère limité du budget (il n’est pas toujours ajusté en fonction du nombre de clients réellement desservis). De plus, les critères de performance utilisés pour évaluer les gestionnaires auront un impact déterminant sur les décisions qu’ils prendront. Comme on le remarque souvent dans le secteur public (Evans & Bellamy, 1995), l’évaluation de la performance des gestionnaires se limite à la gestion des intrants (items budgétaires) sans faire de relation avec les activités (processus) et les résultats obtenus par les participants. La sélection des critères d’évaluation essentiellement fondés sur des considérations budgétaires vise des objectifs à court terme, qui pourrait avoir des effets négatifs sur un cycle budgétaire un peu plus long. Les méthodes et hypothèses préconisées pour élaborer le budget devront préférablement être les mêmes qui serviront à le contrôler et à l’évaluer. 12 Pour la grande majorité, les institutions publiques reçoivent leur financement soit par subvention de l’État, soit par remboursement d’une tierce partie (ex : compagnie d’assurance pour le monde de la santé), soit via un frais chargé aux utilisateurs (ex : droit d’entrée dans un parc national) ou par une combinaison de ces différentes sources de revenus. Dans le cours de leurs activités, elles n’ont souvent pas la possibilité d’augmenter leurs entrées de fonds, comme c’est généralement le cas dans le secteur privé. Souvent, l’organisme n’a qu’un contrôle extrêmement limité sur la demande de services qu’il ne peut ni réduire (refuser de fournir des services à certaines personnes), ni augmenter en stimulant la demande via de la publicité ou des promotions. Ce levier sur la demande pourrait, dans certaines circonstances, permettre à l’organisme d’optimiser une portion de sa capacité excédentaire ou de réduire sa structure (notion de frais fixes par paliers) en diminuant la quantité de services offerts. Dans les faits, les organismes publics ne disposent généralement que du levier des coûts comme outil de gestion. IV. LA SOUS-TRAITANCE COMME OUTIL DE GESTION DE L’ÉTAT Donner certaines activités en sous-traitance n’est pas réservée qu’au secteur public. Plusieurs entreprises privées cèdent à des sous-traitants une portion de leurs activités pour réduire leurs coûts d’opération. Par exemple, l’industrie de l’automobile utilise cette stratégie de gestion pour la fabrication de certaines composantes, qui entrent dans la construction d’un véhicule. Qu’il s’agisse du privé ou du public, le principe est le même et les objectifs aussi. Toutefois, cette étude se concentre sur l’impact de la sous-traitance des services publics à l’entreprise privée. Contrairement au Québec, où le concept juridique de sous-traitance est univoque, la notion générique des provinces du droit commun a trois expressions (Chabot M. Grant M. et N. Mallette : Contracting out : Le transfert par un employeur de travaux qui étaient préalablement exécutés par sa propre entreprise et son propre personnel à une autre entreprise. 13 Contracting in : Lorsque le sous contractant vient dans l’entreprise du donneur d’ordres pour exécuter, avec son propre personnel, des travaux qui étaient exécutés par le personnel du donneur de travail. Subcontracting : Variante du ‘contracting out’. IV.1. Définition Le but de cette étude n’est pas d’analyser la sous-traitance d’un point de vue juridique, mais il est intéressant d’en esquisser une définition. Quoiqu’elle puisse paraître quelque peu théorique, la définition suggérée par Chabot, Grant et Mallette offre une perspective intéressante : ‘Concession des fonctions essentielles, cession des activités périphériques, contrats portant sur des biens ou des services déjà produits à l’intérieur ou, l’inverse, sur des biens ou des services dont la production n’est pas ou n’est plus assurée par des salariés du donneur d’ouvrage. Les tribunaux ont considéré que le concept de sous-traitance incluait également la transmission d’un droit de gérer ou d’exploiter un service.’ IV.2. Projet de loi no. 31 Tel que discuté en introduction, le projet de loi 31 vient modifier les articles 22 et 45 du Code du travail du Québec en ce qui concerne la transmission des droits et des obligations à l’occasion de concession partielle d’entreprise. ‘Il prévoit ainsi qu’il n’y aura plus de telle transmission lorsqu’une concession partielle n’aura pas l’effet de transférer au concessionnaire, en plus de fonctions ou d’un droit d’exploitation, la plupart des autres éléments caractéristiques de la partie d’entreprise concernée…’ 2 Plusieurs personnes croient que ce projet de loi constitue une menace au droit de syndicalisation et à la prestation de services publics par les employés de l’État. Messieurs Mallette et Morin, professeurs de droit du travail à l’Université Laval, estiment que le 2 Projet de loi no 31 (2003, chapitre 26) – Loi modifiant le Code du travail du Québec adoptée le 17 décembre 2003. 14 libellé de la loi manque de clarté et ouvre la porte à des débats fastidieux 3. Il risque de rendre vulnérable plusieurs travailleurs en menaçant leur droit à la syndicalisation. En commission parlementaire, Monsieur Pierre Marois, président de la commission des droits de la personne, dénonçait ce projet de loi en soulignant que cette ouverture à la soustraitance touchera principalement les secteurs davantage périphériques comme l’entretien , l’alimentation et les tâches de soutien. Ces catégories de travailleurs sont généralement peu payées et occupées par des femmes et/ou des minorités ethniques4. À la lumière des commentaires du président de la commission des droits de la personne, il est légitime de s’inquiéter des conséquences de la loi 31, et ce tant au niveau du secteur public que du secteur privé. L’appauvrissement des travailleurs les plus vulnérables pour enrichir les propriétaires d’entreprises privées ne peut pas être une stratégie socialement acceptable, même si dans certaines circonstances elle a pour résultat immédiat une réduction des coûts. C’est démontrer un manque flagrant d’esprit démocratique que de voter des lois qui visent à briser un certain rapport de force nécessaire qui existe entre les entreprises et les travailleurs. C’est encore plus pernicieux que de le présenter comme un outil pour réduire les coûts de l’État et pour stimuler la création d’emplois. V. ÉTUDE DE CAS V.1. Choix de l’activité Pour étudier la sous-traitance d’activités du secteur public vers le secteur privé, il faut absolument comparer la performance des deux secteurs. Tel que mentionné précédemment, la sous-traitance en faveur du secteur privé tient à sa présumée supériorité en termes de performance. Cette étude de cas vise à tester empiriquement cette hypothèse utilisée par le gouvernement du Québec pour justifier le recours à la sous-traitance en affirmant qu’il réduira ses coûts d’opération. 3 4 Le Devoir.com, Édition du vendredi 28 novembre 2003 de Tommy Choinard. Idem 8 15 L’activité choisie doit offrir un potentiel de comparaison suffisamment élevé pour permettre une analyse entre le secteur public et le secteur privé. Le détail des frais d’exécution des travaux pour chacun des secteurs doit être disponibles afin que nous soyons en mesure d’ajuster les coûts qui ne sont pas complètement équivalents. En effet, il faudra prendre en considération les coûts directs d’exécution des travaux ainsi que les coûts indirects qui sont assumés par le secteur public, pour l’encadrement et la gestion des contrats. Ces coûts peuvent être assumés par d’autres ministères (ex : préparation des contrats) sans être refacturés aux ministères évalués (ex : Ministère des Transports). Des informations concernant la qualité des services rendus et le respect de la normalisation seront également importants pour apprécier l’atteinte des objectifs. Compte tenu de ces paramètres, le déneigement des routes du Québec, en tant que service public, constitue un choix intéressant. En effet, depuis plus de quinze ans, le Ministère des Transports utilise la sous-traitance avec le secteur privé pour entretenir certaines routes du Québec lors de la saison hivernale, tandis que les autres sont déneigées par les employés de l’État. Par ailleurs, le processus de sous-traitance y est bien rodé, les frais directs de soustraitance sont facilement identifiables (contrats) et le même type de travail est exécuté par les deux secteurs en même temps et dans un même Centre de services ( C.S.). V.2. Méthodologie de recherche L’étude de cas offre la possibilité d’isoler de façon plus détaillée une activité spécifique, de cibler les coûts particuliers et de comparer plus précisément une activité exécutée en soustraitance et en régie interne. L’analyse des tenants et des aboutissants permettra de mieux cerner les déterminants qui influencent le processus de comparaison. Ce faisant, nous espérons être en mesure de comprendre davantage la structure de coût et son impact sur les décisions en matière de sous-traitance. Le choix du Centre de services (C.S.) de Papineauville vise à favoriser la comparabilité des activités en évitant autant que possible les écarts attribuables aux disparités régionales. Ce Centre est particulièrement approprié, puisque la sous-traitance y est pratiquée depuis 16 plusieurs années, et qu’il existe un bassin suffisant de sous-traitants pour que le mécanisme de compétition puisse exister. De plus, le Ministère entretient 28 % des routes de ce territoire (2002-2003). Les calculs seront effectués à partir des informations contenues dans le rapport financier (S-62) du Centre de services de Papineauville pour l’année financière 2002-2003. Les activités de déneigement et d’entretien des routes en hiver seront isolées de manière à créer un groupe ‘sous-traitant’ et un groupe ‘régie interne’. Les coûts de chaque groupe seront séparés et comparés. Par la suite, les frais directs de sous-traitance seront ajustés pour tenir compte des coûts supplémentaires inhérents au processus de sous-traitance (Prager J. 1997), tels que les coûts de : Préparation et gestion des soumissions ; Préparation et gestion des contrats ; Supervision des travaux (monitoring) ; Contrôle de la qualité ; Coûts de gestion des conflits. Selon Prager (1997), ces coûts pourraient osciller entre 3 % et 40 % de la valeur du contrat et ce pourcentage ne tiendrait compte que des coûts actuels du contrat. Par la suite, le coût de chacun des groupes sera divisé par le nombre de kilomètres pondérés entretenus pour obtenir un coût moyen par kilomètre pondéré (section V.6.1). L’indicateur du groupe sous-traitance sera comparé avec celui du groupe régie interne pour déterminer lequel des deux est le moins coûteux. Sous-traitant Coût du contrat + coûts indirects = Coût moyen par km pondéré Nombre de kilomètres pondérés Régie interne Coût d’opération + coûts indirects = Coût moyen par km pondéré Nombre de kilomètres pondérés 17 Indépendamment des résultats précédents, certains indicateurs de qualité seraient nécessaires afin de s’assurer que les services offerts par les deux groupes sont comparables et que la différence de coût, si elle existe, n’est pas due à une différence dans le niveau de services offerts. Pour des raisons idéologiques ou pour donner l’impression de minimiser les coûts du Ministère, les données relatives à la qualité des services offerts ne sont pas colligées systématiquement et les infractions commises par les sous-traitants sont souvent signalées verbalement, ne laissant ainsi aucune trace documentaire. Il devient alors presque impossible de mesurer rétroactivement la qualité du service, et encore plus de la comparer entre les deux groupes. Pourtant la gestion de la qualité est un processus répandu au sein des organisations tant publique que privée. Cette absence de suivi en dit long sur la philosophie de gestion utilisée par le Ministère, qui accepte de sous contracter, sans exercer la surveillance nécessaire pour s’assurer que les services rendus sont de qualité acceptable et respectent les normes du Ministère. Refuser de colliger ces informations pourrait être interprété comme une reconnaissance de facto que la qualité n’est pas appropriée en évitant l’odieux d’en permettre la démonstration. Enfin, les résultats obtenus seront analysés pour faire ressortir les principales différences et suggérer des explications possibles. Cette dernière section vise beaucoup plus à nourrir le débat sur la sous-traitance en identifiant des facteurs importants, que de tirer une conclusion générale sur la performance entre les deux groupes. Les études de cas offrent la possibilité de regarder, de façon plus détaillée, une situation particulière et de saisir des différences significatives qu’une étude statistique pourrait masquer. V.3. Évaluation des coûts Pour évaluer les coûts, il ne faut se limiter à comparer des frais directs engendrés par la réalisation d’une opération, ce qui s’avèrerait être un exercice incomplet, qui amènerait à tirer des conclusions parcellaires, et parfois, contraire à la situation prise dans son ensemble. La comparaison d’activités données en sous-traitance avec des activités similaires réalisées en régie interne doit être réalisée en tentant de ramener les coûts sous une base équivalente. 18 Par exemple, l’imputation des frais dans les rapports du Ministère ne tient pas compte des coûts de préparation et de gestion des soumissions, de la rédaction et du suivi des contrats, de la supervision des travaux et des autres frais reliés à la gérance des contrats de soustraitance. Ces frais doivent être ajoutés aux coûts des contrats puisqu’ils n’existeraient pas si tous les travaux étaient exécutés par le personnel du Ministère (en régie interne). De plus, la notion de kilomètre pondéré (section V.6.1), qui servira de dénominateur commun dans l’exercice de comparaison, représente un indicateur reconnu et accepté par la majorité des intervenants bien qu’il ne tiennent que partiellement compte des impacts attribuables à l’achalandage des routes. Aussi, le Ministère fait l’entretien des routes principales, telle que l’autoroute 50 où la circulation est plus intense, l’obligeant par le fait même à réagir plus rapidement lorsqu’il y a des précipitations, à parcourir le circuit à une plus grande fréquence et à circuler plus lentement (augmentation du coût de la maind’œuvre) compte tenu du plus grand nombre de véhicules sur la route. Ces routes sont plus coûteuses à entretenir, ce qui suppose un coût de main-d’oeuvre au km pondéré plus élevé. Les analyses comparatives du Ministère des Transports ne tiennent pas compte totalement de ce niveau de difficulté et des impacts sur les coûts assumés en régie interne. V.4. Centre de services de Papineauville Le Centre de services de Papineauville a un budget annuel d’opération d’un peu plus de 8 millions de dollars, dont plus de la moitié se rapporte directement aux opérations d’hiver (déneigement, entretien des routes et autres opérations hivernales). Les déboursés relatifs à la sous-traitance (hiver et été) représentent 21 % du budget total du Centre de services, soit un pourcentage équivalent à l’ensemble des salaires de ses employés. Les principales autres dépenses sont des frais de location d’équipement (CEGER), d’achat de matériaux (sel, abrasifs, tuyaux, bois, etc.) et autres dépenses d’opération. La figure ci-dessus montre la répartition du budget total du Centre de services de Papineauville pour l’année 20022003. 19 Répartition par nature des dépenses Salaires Matériel M.T.Q. 15% permanents 14% Transport 1% Autres 0% Contrats 3% Services professionnels 0% Achats 28% Figure 2. Salaires occasionnels 7% Location 11% Services contrats 21% Répartition du budget total par nature de dépenses Le Centre de services de Papineauville est responsable de l’entretien de 514 kilomètres pondérés de routes, qui s’étendent entre la route 309 à l’ouest, l’autoroute 50 au sud et la route 323 à l’est. La comparaison des coûts portera sur les 134 kilomètres pondérés entretenus en régie et sur les 347 kilomètres donnés en sous-traitance au secteur privé (les 33 autres kilomètres sont entretenus par des municipalités). Les activités exécutées par les municipalités ont été exclues afin de se concentrer sur la comparaison entre le Centre de services de Papineauville et le secteur privé. Toutefois, il est intéressant de souligner que les contrats de sous-traitance octroyés aux municipalités le sont à des taux plus faibles que ceux octroyés aux entreprises privées. V.5. Rapports comptables Les coûts des activités proviennent du rapport comptable S-62 produit par le Centre de services de Papineauville, en conformité avec les normes et exigences du Ministère des Transports du Québec. Ce Centre, comme tous les centres de services du Québec, est responsable de plusieurs activités réparties sur toute l’année. Il ventile ses frais en imputant 20 des coûts par activité (lots de travail) et par nature de dépenses. L’annexe I présente la nomenclature des principales activités (lots de travail) pour la saison hivernale 2002-2003. Le déneigement des routes représente environ 40 % de l’ensemble des coûts d’opération. L’établissement des coûts suppose forcément la répartition de certains frais communs et l’utilisation de certaines estimations. Pour faciliter la compréhension, les coûts estimés ont été distingués des coûts provenant directement du rapport S-62 produit par le Centre de services, rapport soumis au Vérificateur général du Québec, lors de la vérification de fin d’année. L’annexe III fournit le tableau détaillé de la ventilation des coûts par activité et par nature de dépenses pour l’année 2002-2003. Les coûts indirects, ne pouvant raisonnablement être estimés, seront présentés dans la section sur les impacts socio-économiques de la sous-traitance. Ce choix de présentation ne vise qu’à éviter les confusions, puisque ces coûts sont assumés directement ou indirectement par l’État québécois, c'est-à-dire par chaque contribuable. Le fait de reporter un coût du Ministère des Transports vers un autre organisme public ne représente pas une économie pour les citoyens, mais simplement un déplacement de dépenses. V.6. Détermination des coûts Les coûts ont été établis à l’aide des informations contenues dans le rapport S-62 provenant du Centre de services de Papineauville. Ce rapport sert à la gestion du centre de coûts et n’est que partiellement conçu pour permettre une analyse spécifique des coûts relatifs aux activités de déneigement. Il est donc nécessaire d’apporter certains ajustements pour refléter la réalité des opérations et rendre compte de certains frais non répartis aux activités comme l’ajout des charges sociales aux salaires en régie interne. V.6.1. Kilomètre pondéré Dans le but d’uniformiser les outils de gestion, le Ministère des Transports a développé la notion de kilomètre (km) pondéré. Ce calcul tient compte des différences entre les types de routes et les caractéristiques régionales en ramenant le tout sur la base la plus comparable possible. Parmi les éléments qui interviennent dans la détermination du km pondéré, il y a : 21 Nombre de voies de circulation La moyenne de précipitation annuelle Influence des vents La dénivellation de la route Emprise de la route Circulation Tout au long de l’étude de cas, il sera donc question de kilomètres pondérés et non de kilomètres physiques, ce qui permettra de diviser les coûts obtenus par un dénominateur commun couramment utilisé au Ministère des Transport. V.6.2. Main-d’œuvre direct Le poste « dépenses de main-d’œuvre » contient les salaires des employés affectés au déneigement des routes, soit le personnel permanent et temporaire ainsi que les superviseurs qui coordonnent et gèrent les travaux. Lorsque le Ministère des Transports se voit dans l’obligation d’effectuer des travaux sur des routes généralement entretenues par les sous-traitants, il impute certains salaires à ces opérations de sous-traitance. Il peut s’agir d’opérations exécutées avant ou après la période de couverture du contrat, ou lorsque le sous-traitant fait face à des problèmes particuliers (ex : bris d’équipements), qui l’empêche de remplir ses obligations. Le tableau suivant présente la répartition des salaires directs provenant du rapport S-62, auxquels ont été ajoutées les charges sociales qui n’étaient pas ventilées. Le coût total de la main-d’œuvre pour les activités en régie interne s’élève à 343 000 $ et à 12 000 $ pour les travaux exécutés sur les routes données en soustraitance. 22 Tableau 1. Main d’oeuvre Description Contrat D03 Déneigement & déglaçage 241 991 1 695 $ 1 695 $ 1 695 $ D04 Déneigement & déglaçage 241 991 2 955 2 955 2 955 D07 Déneigement & déglaçage 241 991 535 535 535 D08 Déneigement & déglaçage 241 991 20 20 20 D09 Déneigement & déglaçage 241 991 1 036 1 036 1 036 D15 Déneigement & déglaçage 241 991 2 048 2 048 2 048 I01 C.E.R.S. - Papineauville 241 991 78 607 78 607 78 607 I08 C.E.R.S. - Masson-Anger 241 991 83 816 83 816 83 816 DR1 Déneigement & déglaçage 241 991 31 864 31 864 31 864 DR8 Déneigement & déglaçage 241 991 47 199 47 199 47 199 Charges sociales S-62 Régie Soustraitance Code 42% 249 775 $ V.6.3. Total 101 424 3 481 104 906 342 911 $ 11 770 $ 354 681 $ Contrats de sous-traitance Le Centre de services de Papineauville octroie 380 kilomètres pondérés de route en soustraitance pour l’entretien hivernal, dont 33 à différentes municipalités et 347 à des entrepreneurs privés. Le tableau qui suit contient l’ensemble des contrats de sous-traitance pour l’année 2002-2003. Les contrats de sous-traitance totalisent un montant de 1 595 000$, soit 1 485 000 $ à des entrepreneurs privés et 110 000 $ à des municipalités. 23 Tableau 2. Contrats de sous-traitance Contrat D01 Déneigement déglaçage 249 010 6 260 $ 6 260 $ 6 260 $ D02 Déneigement déglaçage 249 020 10 520 10 520 10 520 D03 Déneigement déglaçage 145 030 338 200 338 200 338 200 D03 Déneigement déglaçage 145 040 487 000 487 000 487 000 D05 Déneigement déglaçage 49 050 18 788 D07 Déneigement déglaçage 145 070 162 256 D08 Déneigement déglaçage 249 080 11 165 D09 Déneigement déglaçage 45 090 220 342 D12 Déneigement déglaçage 149 120 51 198 51 198 51 198 D13 Déneigement déglaçage 249 130 11 564 11 564 11 564 D15 Déneigement déglaçage 245 150 276 347 276 347 276 347 D15 Déneigement déglaçage 945 150 1 500 1 500 1 500 1 595 139 $ 1 485 645 $ V.6.4. S-62 Soustraitance Code Description Municipalité 18 788 162 256 Total 18 788 162 256 11 165 220 342 11 165 220 342 109 494 $ 1 595 139 $ Frais de gestion de contrat Comme le soulignait Prager (1997), il existe des frais inhérents au processus de gestion des contrats de sous-traitance. Le Centre de services de Papineauville ne tient pas compte de ces frais dans son processus de comptabilisation des coûts d’opération et d’analyse des coûts de sous-traitance. Ces coûts sont assumés par le Ministère des Transports et par d’autres ministères du gouvernement du Québec (ex : Ministère des Travaux publics). Ce ne sont pas des frais d’administration généraux, mais bel et bien des coûts spécifiques à l’existence même de ces contrats, tels que : 1) la détermination des kilomètres pondérés ; 2) la préparation des soumissions ; 3) le traitement des soumissions ; 4) la préparation des contrat ; 5) la gestion des contrats ; 6) la supervision des travaux ; 7) les litiges éventuels ; 24 etc. Pour éviter de surestimer ce type de frais, ces derniers ont été établis de façon très conservatrice puisqu’ils représentent seulement 5 % de la valeur des contrats de soustraitance. Le tableau 3 présente le détail des éléments qui composent le 77 000 $ de frais de gestion se rattachant aux contrats de sous-traitance. Tableau 3. Code Frais de gestion assumés par le Ministère Description Contrat Régie Sous-traitance Total 11 469 $ 11 469 $ Préparation des contrats 13 108 13 108 Gestion des contrats 24 577 24 577 Supervision des travaux 27 308 27 308 76 462 $ 76 462 $ Processus de soumissions 0 V.6.5. Fondants Le coût des fondants (sel) représente environ le tiers des frais variables de l’activité de déneigement du Centre. Les entrepreneurs privés doivent absolument (clause au contrat) acheter leur sel auprès du Ministère des Transports. Pour des raisons de développement régional, le Ministère achète son sel des Îles de la Madeleine à un coût supérieur au marché (forme de subvention). Ce coût majoré représente des frais supplémentaires pour le Centre de services qui augmentent artificiellement ses frais d’opération. Une analyse des achats de sel par les entrepreneurs montre qu’ils utilisent 38 % moins de sel que le Ministère en régie interne. Pour tenir compte de cet état de fait et rendre les données comparables, il est nécessaire d’ajuster les coûts de sous-traitance d’un montant de 245 000 $ représentant la sous-utilisation du sel par les sous contractants. Le tableau 5 montre que le coût des fondants s’élève à 240 000 $ en régie interne et qu’il devrait être de 637 000 $ pour les activités de sous-traitance. Étant donné que les entrepreneurs assument eux-mêmes les coûts apparaissant sur le rapport S-62, un ajustement de 245 000 $ est nécessaire pour 25 rendre les chiffres comparables, c'est-à-dire avoir un taux d’utilisation de fondant qui soit équivalent. Tableau 4. Coût des fondants Régie Soustraitance Code Description Contrat S-62 F03 Fondants (sel) 241 960 85 331 $ 85 331 $ 85 331 $ F04 Fondants (sel) 241 960 116 324 116 324 116 324 F07 Fondants (sel) 241 960 43 310 43 310 43 310 F09 Fondants (sel) 241 960 71 503 71 503 71 503 F15 Fondants (sel) 241 960 75 411 75 411 75 411 FR1 Fondants (sel) 241 991 98 937 98 937 98 937 FR8 Fondants (sel) 241 991 141 408 141 408 141 408 0 Fondants 632 223 $ 240 345 $ V.6.6. Total 244 759 244 759 636 638 $ 876 982 $ Autres frais d’opération Cette dernière catégorie est composée de frais d’opération, tels que : 1) l’essence ; 2) les abrasifs ; 3) les pièces ; 4) la location d’équipement CEGER ; 4) la location d’emplacements et 5) diverses autres dépenses. Environ 60 % des coûts de cette section sont des frais fixes susceptibles de répondre à un niveau d’activité beaucoup plus élevé que le niveau actuel. Cette sous-utilisation a un effet défavorable sur les activités en régie interne. Chaque kilomètre pondéré doit assumer une plus grande part de frais fixes. 26 Tableau 5. Frais d’opération Soustraitance Code Description Contrat S-62 Régie AD3 Essence et pièces 241 970 86 648 $ 86 648 $ 86 648 $ AR1 Abrasifs 241 991 18 470 18 470 18 470 AR8 Abrasifs 241 991 27 047 27 047 27 047 D03 Déneigement & déglaçage 241 991 24 345 24 345 24 345 D04 Déneigement & déglaçage 241 991 24 014 24 014 24 014 D05 Déneigement & déglaçage 241 991 386 386 386 D07 Déneigement & déglaçage 241 991 9 424 9 424 9 424 D08 Déneigement & déglaçage 241 991 116 116 116 D09 Déneigement & déglaçage 241 991 8 224 8 224 8 224 D12 Déneigement & déglaçage 241 991 1 679 1 679 1 679 D13 Déneigement & déglaçage 241 991 178 178 178 D15 Déneigement & déglaçage 241 991 18 903 18 903 18 903 DR1 Déneigement & déglaçage 241 991 79 134 79 134 79 134 DR8 Déneigement & déglaçage 241 991 109 487 109 487 109 487 408 054 $ 320 786 $ 87 268 $ 408 054 $ V.7. Total Comparaison des coûts Les données la section V.6 ont permis d’isoler les coûts de déneigement de chaque groupe (sous-traitance et régie interne) et d’ajuster le rapport S-62 pour tenir compte des frais non considérés lors de la comptabilisation quotidienne. Les deux tableaux qui suivent présentent le sommaire des coûts par groupe et par nature de dépenses. Le coût total pour la sous-traitance est de 1 906 000 $, soit 5 493 $ / km et le coût en régie interne est de 27 904 000 $, soit 6 747 $ / km. Ces résultats tendent à démontrer que l’entretien des routes donné en sous-traitance est 19 % moins coûteuse que l’entretien fait en régie interne. Toutefois, cet écart s’explique par plusieurs facteurs qui ne sont pas reflétés dans ces résultats. 5.1. Comparatif des coûts par km pondérés entre la sous-traitance et la régie interne Sous-traitance Montant Salaires du Centre de service Contrats de sous-traitance Frais de gestion pour le ministère Sous-utilisation de fondants Autres frais d'opération 11 770 $ 1 485 645 76 462 244 759 87 268 Régie interne Montant Salaires et charges sociales 342 911 $ Fondants Carburant et pièces 86 648 Abrasifs 45 516 Autres frais d'opération (ex: location) 1 905 904 $ Nombre de kilomètres pondérés Coût par kilomètre pondéré Écart par kilomètre pondéré Écart en pourcentage V.7.1. 347 5 493 $ 240 345 188 622 904 042 $ Nombre de kilomètres pondérés Coût par kilomètre pondéré 1 254 $ 19% Seuil optimal et niveau de rentabilité Le Ministère a un niveau de frais fixes qu’il doit faire supporter par ses opérations de déneigement. Il lui serait possible d’entretenir plus de kilomètres de route avec la même structure de frais fixes, ce qui aurait pour conséquence de réduire le coût par kilomètre pondéré. De plus, le pourcentage d’augmentation de la main-d’œuvre est moins rapide que 134 6 747 $ 28 le pourcentage d’augmentation du nombre de kilomètres entretenus. Donc, une augmentation de 60 km (45 %) de routes à entretenir aurait pour conséquence l’accroissement du coût de la main-d’œuvre de 90 000 $, soit seulement de 25 %. En 2003-2004, le Ministère a décidé d’entretenir en régie interne 194 km pondérés de routes au lieu de 134 km comme en 2002-2003. Selon les projections, le coût total devrait se situer aux environs de 1 152 000 $, soit 5 938 $ / km pondérés. Il s’agit d’une réduction de coût au kilomètre de 809 $ / km pondérés (12 %), ce qui ramène la différence de coût entre la sous-traitance et la régie interne à 445 $ / km pondérés (7 %). Il est possible que ce nombre de kilomètres ne représente pas la situation optimale et que l’ajout de kilomètres supplémentaires viendrait réduire davantage le coût moyen par kilomètre pondéré. Le Ministère doit prendre en considération les économies d’échelle et sa structure de coûts (frais fixes par pallier) lorsqu’il analyse les frais d’entretien des routes en régie. Dans cette étude de cas, le nombre de kilomètres entretenus en régie interne en 2002-2003 n’était visiblement pas celui qui optimise les ressources du Ministère. Ainsi, si les comparaisons se font à partir de données qui ne reflètent pas une situation idéale pour le Ministère, cela aboutira forcément à des résultats défavorables pour le secteur public. Il est étonnant de constater que l’on fasse de telles comparaisons sans tenir compte d’éléments aussi importants et que l’on tire des conclusions sur l’efficacité du secteur public à la suite d’analyses aussi biaisées. Ce biais est-il le fruit d’une méconnaissance de la structure de coûts ou d’un exercice dirigé ? La question mérite réflexion et la réponse serait sans aucun doute révélatrice des intentions profondes de ceux et celles qui souhaitent que le secteur privé prenne de plus en plus de place dans la prestation de services fournis par l’État. V.7.2. Niveau de services Toute comparaison de coûts demeure incomplète si elle ne tient pas compte du niveau de services offerts par chacun. Dans cette étude, la comparaison du niveau de services est difficile puisque le Ministère entretient les routes principales à plus grande affluence tandis que les entrepreneurs privés travaillent sur des routes secondaires, dont le débit est plus 29 faible. De plus, les automobilistes ont une plus grande tolérance vis-à-vis l’état de la chaussée lorsqu’ils circulent sur des routes secondaires. Par ailleurs, le Centre de services de Papineauville ne collige pas les plaintes des automobilistes et les infractions commises par les sous-traitants. Le Ministère encourage fortement, et c’est effectivement souhaitable, que les Centres de services maintiennent des relations harmonieuses avec les entrepreneurs qui agissent comme sous-traitants. Cette bonne entente va trop souvent jusqu’à l’abdication de leur responsabilité de rendre des comptes. Aussi, cette politique semble limiter les recours à de simples réprimandes verbales ne laissant aucune trace documentée. Ceci peut laisser croire que les services sont de qualité et les ressources déployées en temps opportun. L’absence de preuve documentaire empêche de tirer des conclusions fiables sur le niveau de services. Cependant, certains employés du Ministère soutiennent qu’il existe une différence significative entre la qualité des services offerts en régie interne versus celle des soustraitants. Par exemple, les sous-traitants utilisent plus d’abrasifs (mélanges de sable, roches, sel, etc.) que des fondants, étant donné qu’ils travaillent sur des routes secondaires et que le coût des abrasifs est beaucoup plus faible que celui des fondants. Étant donné la grosseur et la quantité de roches contenues dans le mélange d’abrasif, ce choix, économique pour l’entrepreneur, occasionne plus de bris de pare-brises. Il s’agit d’un exemple de transfert de coûts du sous-traitant vers l’automobiliste (assureur) qui n’est pas comptabilisé comme frais de sous-traitance puisqu’il est assumé directement par l’utilisateur. V.7.3. Patrouilleur et loi 430 Pour s’assurer de la qualité et de la condition des routes, il y a constamment un patrouilleur du Ministère qui sillonne les routes entretenues en régie interne. Les sous-traitants ne font cette surveillance que lorsqu’il y a tempête et, dans la majorité des cas, c’est le conducteur de la charrue qui fait lui-même le travail. La personne qui exécute les travaux de déneigement n’est pas en mesure de faire une surveillance adéquate des conditions 30 routières. Les informations obtenues par les patrouilleurs servent à informer les automobilistes des conditions de la route. Le service réduit, donné par les sous-traitants, peut avoir des effets sur la sécurité des automobilistes et sur la fluidité de la circulation routière, tout en représentant une économie appréciable pour les entrepreneurs privés. De plus, pour respecter la loi 430 du Code routier du Québec, réglementant le nombre d’heures consécutives qu’un conducteur peut travailler, le Ministère doit utiliser des employés occasionnels ayant les compétences nécessaires pour mener à bien les travaux de déneigement en régie interne. Toutefois, ces ententes garantissent un nombre d’heures à ces employés pour la saison moyennant leur disponibilité (24 heures sur 24) lors de tempête de neige. Ces accords sont conclus par le Ministère afin de s’assurer que le personnel sera suffisant lors des tempêtes prolongées. Le Centre de services n’exerce aucun contrôle particulier concernant le respect de cette loi par les sous-traitants, même si celle-ci vise à accroître la sécurité des travailleurs et celle des automobilistes qui circulent durant les travaux de déneigement. Encore une fois, aucun document écrit n’est disponible concernant l’application de cette loi par les sous-traitants, mais certains membres du personnel du Ministère estiment que la loi 430 n’est pas appliquée rigoureusement par l’ensemble des sous-traitants. Ce laxisme permet aux entrepreneurs privés de réaliser des économies de main-d’œuvre comparativement au Ministère des Transports qui assume les frais normaux de l’application de cette loi. VI. IMPACTS SOCIO-ÉCONOMIQUES Les impacts socio-économiques font référence à des coûts indirectes que doivent subir certains citoyens suite à la privatisation de services publics et à des dépenses qui devront être assumées ultérieurement par l’État québécois. Tel que stipulé si justement par Ross Prizzia (2001), il est important de reconnaître que l’augmentation de l’injustice sociale occasionnée par la privatisation des services publics influence négativement certains aspects de la vie, tels que : 31 La sécurité de l’emploi Le stress au travail L’équité entre les individus Les services sociaux Le bien-être des consommateurs La protection de l’environnement Les conséquences de ces changements sur les travailleurs et les utilisateurs de services seront assumées éventuellement par l’État via l’augmentation des coûts de santé (dépressions, problèmes de santé mentale, vieillissement prématuré, etc.), l’aide aux plus démunis (augmentation des tarifs) et la gestion de la réglementation nécessaire pour contrôler les dérapages occasionnés par l’application arbitraire des lois du marché. Il faut également tenir compte des externalités qui accompagnent généralement la soustraitance de services publics. Trop souvent, les entreprises sous-traitantes obtiennent les contrats en réduisant de façon significative les conditions de travail de leurs employés qui ne sont habituellement pas syndiqués. Parfois, l’opération de sous-traitance a pour objectif réel la désyndicalisation d’un groupe de travailleurs. Pourtant, les employés syndiqués des organisations du secteur public, bénéficient d’un ensemble d’avantages sociaux qui réduiront les coûts collectifs futurs (Breton et al., 2002). Puisque ces employés syndiqués du secteur public ont des fonds de pension suffisants, ils requièreront un soutien financier de l’État moins important à leur retraite. De plus, ce transfert d’activités vers la sous-traitance est souvent utilisé pour réduire les salaires des employés. Ceci aura généralement pour conséquence de transférer une partie du revenu d’emploi en revenu d’entreprise (profit de l’entrepreneur). Comme le revenu d’emploi génère plus de recette fiscale (taux d’impôt plus élevé, cotisation à l’assurance emploi, aux rentes du Québec, etc.) que le revenu d’entreprise, l’État se verra privé de recettes fiscales suite à l’abandon de certaines activités en sous-traitance. Et, comme plus de 50 % des entreprises ne paient pas d’impôts, les recettes fiscales risquent d’être encore moins importantes. 32 VII. CONCLUSION Le gouvernement du Québec, dirigé par Jean Charest, souhaite moderniser l’État québécois en réduisant sa taille. Il tire son inspiration des années quatre-vingt durant lesquelles Margaret Thatcher et Ronald Reagan ont amputés considérablement leur gouvernement respectif avec les conséquences sociales malheureuses qui ont suivies. Ce modèle laisse de plus en plus de place au secteur privé en creusant de façon constante l’écart entre les riches et les pauvres dans la société. S’agit-il du genre de société que nous souhaitons pour nous et pour nos enfants ? Cette étude de cas a comparé les coûts d’entretien des routes du Centre de services de Papineauville pour l’hiver 2002-2003. Les premiers résultats montrent que les coûts d’entretien pour les routes données en sous-traitance sont 19 % plus faibles que les coûts d’entretien pour les routes en régie interne. Ces données préliminaires semblent donner raison à ceux qui favorisent la sous-traitance. Toutefois, une analyse plus approfondie de la structure de coût du Centre de services de Papineauville montre que l’écart de 19 % est attribuable en grande partie au fait que la répartition entre régie interne (134 km) et soustraitance n’est pas optimale pour le Ministère. En effet, en 2003-2004, le nombre de kilomètres à entretenir en régie interne est passé de 134 km à 194 km et le coût unitaire estimé par kilomètre pondéré a baissé considérablement. L’écart entre le coût en régie et celui en sous-traitance est passé de 19 % à 7 %. Cette réduction démontre clairement que le Ministère s’est lui-même pénalisé en 2002-2003 en ne conservant que 134 km en régie interne. L’écart qui persiste pourrait être réduit davantage en s’assurant que le point optimal d’absorption des frais fixes est atteint et qu’il n’existe pas d’autres économies d’échelle non réalisée. La supposée supériorité du secteur privé est loin d’être démontrée même si le discours politique de l’heure ne cesse de la proclamer. Tel que démontré dans cette étude de cas, une réduction du nombre de kilomètre donné en sous-traitance peut diminuer significativement les coûts unitaires en régie interne. Il est donc essentiel avant de faire des comparaisons de coûts entre le secteur privé et le secteur public, de s’assurer que 33 l’organisme analysé est en situation optimale et que les résultats produits par les deux groupes sont comparables. Aussi, il ne faut oublier de considérer les externalités qui constituent un coût futur pour l’État. De plus, lorsque des activités sont données en sous-traitance, il est impératif que le Ministère exerce un contrôle plus rigoureux sur ces activités. Un registre des plaintes provenant des usagers et des infractions commises par les sous-traitants doit être instauré pour permettre un meilleur suivi. Des avis formels doivent être expédiés aux sous contractants qui ne respectent pas les normes du Ministère et les clauses contractuelles. Il en va de la bonne marche de l’appareil étatique. Enfin, faute d’évidence de la supériorité du secteur privé sur le secteur public, il ne semble pas souhaitable d’augmenter la sous-traitance des services de l’État québécois. À la lumière des constatations de cette étude, il apparaît recommandable de revoir les contrats de sous-traitance existant en fonction des structures de coûts des organisations en cause. Le rapatriement de certains contrats pourrait même s’avérer fructueux pour le secteur public. Laissant le mot de la fin à Morgan & England (1988) qui citaient Harold J. Sullivan : ‘In the end, privatization and protection of civil liberties may prove to be mutually exclusive goals ‘ 34 Annexe 1 Catégories de dépenses 01 Salaires permanents 02 Salaires occasionnels 03 Transport 04 Services professionnels 05 Services contractuels 06 Salaires contractuels 07 Achats (ex : matériaux) 08 Matériel et équipements 09 Contrats 90 Location d’équipements et autres 35 MONITORING Connaissance du réseau Activation des plans d’intervention Gestion des plaintes Intervention sur le réseau GESTION DU CORRIDOR • • • Permis Régularisation des infractions Réclamations PRODUITS / SERVICES INTERNES • • • • • Banque de besoins Préparation et surveillance C.E.R.S. – Papineauville C.E.R.S. – Masson-Angers Maintenance des cours et immeuble • Soutien administratif • • • • • • • • • • • • Frais de voyages Perfectionnement Essence et pièces Essence et pièces Fourre-tout Fourre-tout Ceger Ceger Informatique Frais ministériels Frais de fonction (Sylvain Charron) Frais de fonction (Donald Fournier) Relevé, saisie Régie • Maintenance de la petite signalisation Maintenance des dispositifs de retenus Nettoyage des chaussées et des accotements No travail No de LOT 6111.0 6123.0 6134.0 251990 251990 251990 CRG APG GPG P/S No travail No de LOT 6211.0 6221.0 6232.0 251990 251990 218990 PEG RIG REG P/S No travail No de LOT 251990 251990 251990 251990 251990 BQG PS2 I01 I08 CIG 251990 ADG 252990 253990 215980 241970 210991 241991 215990 241980 255990 251980 254995 254996 AD1 AD8 AD2 AD3 AD4 AD5 AD6 AD7 AD9 A10 SC6 DF6 No travail No de LOT 213990 PSG 213990 213990 ESG KAG 6511.0 6513.0 Transports machinerie Réunion; Formation; Congé Été Hiver Été Hiver Été Hiver Achat Buffet; Café ENTRETIEN COURANT et PÉRIODIQUE • P/S 6521.0 6531.0 P/S CODE Unité de travail CODE Unité de travail CODE Unité de travail CODE Unité de travail Achat, entretien secondaire Signalisation ordinaire Kalifix Entretien mineur (virer bloc) Glissière semi-rigide Glissière à câble Balayage Animaux morts (payant) Détritus et petits animaux 6317.0 210991 RGG 6317.X 6317.Z 6321.1 6341.A 6341.3 210991 210991 210991 210991 210991 RG1 RG2 BNG ED1 EDG 68 (m) 68 (m) 67 (km) 69 (unité) 6311.0 6311.1 69 (unité) 69 (unité) • Maintenance d’une section d’accotement Rapiéçage (érosion) 6323.E 210991 ERG 66 (t) • Maintenance de la surface de roulement des chaussées souples Rapiéçage manuel froid 6325.0 210991 BB1 66 (t) Lot AD2 A10 ADG AD1 AD8 Description No. Travail Dépenses bloc 200 061 Essence et pièces 215 980 Frais ministériels 251 980 Soutien administratif 251 990 Frais de voyage 252 990 Frais de voyage Frais de fonction S. SC6 Charron Frais de fonction S. SCG Charron Frais de fonction D. DF6 Fournier Frais de fonction D. DFG Fournier AD9 Informatique Maintenace des NPG ponceaux PAH Poteau, attache Installation de RGH glissière Élargissement EAA d'accotement Réparation de RFA fondation (Routes en régie) EAG Évacuation des eaux Maintenance espaces AAG verts Maintenance espaces DMG verts BDE Boucle Thurso (850) 1 2 3 4 5 6 7 9 90 Total 212 850 $ 570 912 208 572 253 990 30 3 961 31 331 134 61 318 1 196 221 14 669 1 758 216 68 340 2 834 4 570 30 966 212 850 $ 67 334 70 374 348 890 344 31 553 14 803 254 995 254 995 200 200 200 200 254 996 254 996 45 255 990 900 210 991 233 382 4 952 211 061 1 918 2 070 44 211 061 6 051 5 192 219 021 7 914 241 991 945 588 6 155 2 498 4 067 10 597 65 21 433 16 584 49 419 8 166 71 282 58 819 15 874 162 055 7 291 2 005 6 649 823 9 444 26 213 210 991 11 372 239 2 322 210 991 1 601 346 2 538 4 486 94 219 021 103 061 1 700 11 160 11 160 37 Description No. Travail GC1 Maintenance d'une sect. Route gravier 200 040 DEE Décohésionnement 206 201 5 949 5 949 206 261 19 384 19 384 206 271 6 000 6 000 Lot DEA PDA ADD BCD PVD Décohésionnement Ch. Voyageurs Ponceau DJL Ch. Voyageur Radio Bassin de captation et tranchée (Routes en régie) Pavage VCB Installation de puisard (avec conduite) Chemin Hayes (Routes en régie) AD4 Fourre-tout RRD AFG BBG BCG CL1 DEG GA1 GAG Maintenance d'une sect. Route gravier Maintenance surface roulement Maintenance sect. Faussé Maintenance d'une section de clôture Maintenance des espaces verts Maintenance d'une sect. Route gravier Maintenance d'une sect. Route gravier 1 2 3 4 5 6 7 9 90 Total 6 148 6 148 6 945 210 011 6 945 210 011 2 572 3 440 7 871 4 651 6 843 25 376 210 011 1 555 1 989 1 734 6 573 3 522 15 374 210 011 812 1 367 1 030 1 803 2 482 8 388 210 011 4 065 5 811 68 600 20 288 10 507 110 629 11 487 32 653 894 1 360 965 210 991 210 991 554 210 991 10 451 17 658 210 991 862 1 167 700 1 272 1 080 78 696 464 210 991 47 076 3 167 1 409 5 131 19 672 36 240 85 101 8 1 095 3 906 89 367 920 1 586 33 203 210 991 1 460 30 157 210 991 5 679 914 3 741 20 614 30 948 210 991 6 050 2 192 1 328 26 411 35 980 38 Lot Description Maintenance d'une GCG sect. Route gravier GRF Gravier LPG MSG NF1 NF2 NF3 NF4 NF5 NF6 NFG NG1 NRG PMG RA1 RAG Entretien préventif d'une structure Maintenance des espaces verts Maintenance sect. Faussé Maintenance sect. Faussé Maintenance sect. Faussé Maintenance sect. Faussé Maintenance sect. Faussé Maintenance sect. Faussé Maintenance sect. Faussé Maintenance sect. Route gravier Maintenance regards et puisards Maintenance du marquage longitudinal Maintenance d'une section d'accotement Maintenance d'une section d'accotement No. Travail 1 2 3 4 5 6 1 909 249 210 991 7 912 4 304 210 991 1 484 2 638 3 647 210 991 913 2 211 210 991 151 210 991 7 9 Total 8 863 13 321 11 198 23 413 2 763 6 364 16 895 8 669 1 138 4 827 17 758 399 2 136 593 826 4 105 1 083 2 115 14 654 2 274 1 664 21 790 210 991 865 2 475 4 945 2 404 5 768 16 456 210 991 610 881 6 081 1 625 9 197 210 991 3 825 2 925 25 756 4 231 7 509 44 246 210 991 1 936 2 725 8 336 1 861 9 003 23 895 210 991 4 852 5 848 3 833 5 933 20 465 210 991 116 19 425 149 19 690 210 991 3 821 3 103 7 625 210 991 2 300 90 210 991 210 991 210 991 558 34 144 39 Lot RM1 Description No. Travail Maintenance de la surface de roulement des chaussées souples 210 991 1 2 3 4 5 6 7 9 90 Total Maintenance de la RMG surface de roulement RP1 RP2 RP3 RP4 RP5 des chaussées souples Maintenance des ponceaux Maintenance des ponceaux Maintenance des ponceaux Maintenance des ponceaux Maintenance des ponceaux RPG RR1 RRG RZG TBG ERB NFB PVB RCB RFB Maintenance regards et puisards Maintenance regards et puisards Maintenance d'une section de route en gravier Transport résidus 210 991 210 991 355 485 1 180 620 1 089 3 729 210 991 1 078 1 655 3 182 2 960 4 533 13 409 210 991 1 815 3 531 15 633 16 821 5 092 42 891 210 991 693 1 179 2 077 6 931 2 465 13 345 210 991 265 1 165 2 370 2 441 1 718 7 958 210 991 488 1 399 3 331 2 965 3 381 11 563 210 991 457 743 708 7 1 026 2 969 542 3 225 2 766 502 7 960 8 555 9 383 2 435 4 241 2 661 28 138 1 814 638 6 625 4 217 1 005 14 013 22 897 45 873 7 015 1 731 14 364 11 836 5 217 35 136 210 991 28 210 991 210 991 Empierrement 211 011 Nettoyage de fossé 211 011 Pavage 211 011 Roc (Routes en régie) Réparation de fondation (Routes en régie) 211 011 632 1 832 1 369 389 211 011 1 989 870 40 Lot SAB RAF REF ADH RFL RFK ERM NFM EPG AD6 BBA PAJ PVJ REG DCE DME NFE PVE REE RFE RPE Description Sandwich (Routes en régie) Rechargement accotement Rechargement No. Travail 1 2 3 4 5 9 90 Total 861 1 106 5 422 9 740 3 022 20 151 211 041 1 636 1 448 11 462 19 755 6 104 40 406 211 041 5 817 5 670 35 111 72 921 6 046 12 468 943 1 689 1 079 693 131 988 6 046 10 385 46 767 211 061 Route 307 C Auger 211 101 Route 317 C Auger 211 111 Réserve recyclée 211 131 Petite presqu'Île 211 151 1 378 1 480 2 821 Entretien préventif d'une structure 212 990 2 006 101 1 250 Ceger Asphalte Ch. Voyageur Préparation 309 216 021 Pavage 309 217 011 Réclamations Pavage Rechargement granulaire Réparation de fondation Réparation ponceau 7 211 011 Toile thermomètre Décohésionnement (Routes en régie) Débroussaillage intersection Nettoyage de fossé 6 1 163 4 576 30 827 12 060 2 624 1 498 15 253 3 950 1 917 26 799 693 1 067 5 116 7 558 215 990 7 558 238 120 7 439 12 453 6 998 66 893 218 990 6 028 10 777 1 677 219 011 587 469 1 070 217 011 4 282 231 836 238 120 14 206 12 900 2 511 38 953 334 858 4 188 1 878 4 003 1 250 219 011 1 250 219 011 3 106 2 517 4 545 2 222 13 398 21 635 12 231 63 441 7 983 6 100 41 262 95 915 219 011 1 081 756 13 581 21 213 3 077 39 709 219 011 4 935 6 529 72 663 49 237 13 681 153 532 219 011 618 917 1 921 2 452 1 096 7 004 219 011 6 487 41 Lot SPE Description No. Travail Séguin 148 Plaisance (Routes en régie) 219 011 ADA Balise DBA DCA EEA NFA PVA RCA REA RPA RPA RRA ADC PVC RPC SAC PS1 BN1 WET TF2 TF1 Déboisement (abattage d'arbres) Décohésionnement régie Routes en régie 1 2 3 5 6 935 1 455 1 739 219 021 1 927 5 678 8 387 2 105 4 860 2 180 14 814 8 473 2 290 3 578 3 483 33 000 64 026 9 079 15 798 3 452 1 816 3 410 4 283 8 273 6 488 Roc (Rouges en régie) 219 021 Rechargement 219 021 Réparation ponceau 219 021 Réparation de ponceau 219 021 Mme Valois 219 021 Feux lumineux 219 031 Pavage 219 031 Réparation ponceau Sandwich (Routes en régie) Préparation & surveillance Nettoyage des chaussées Tuyaux Weholite 219 031 1 259 1 550 1 155 2 583 219 031 956 799 251 990 43 557 4 986 5 585 2 639 800 13 20 12 595 3 762 1 362 Total 17 198 12 070 2 148 219 021 90 15 761 219 021 Pavage 9 4 200 502 219 021 219 021 7 4 200 219 021 Nettoyage de fossé Maintenance des espaces verts Maintenance des espaces verts 4 12 070 2 894 8 237 17 926 19 837 1 701 580 56 212 6 547 21 709 13 147 4 620 11 570 32 064 95 039 101 320 21 314 92 018 6 862 8 636 4 412 9 055 12 434 8 618 13 715 16 822 7 241 2 915 5 210 35 251 42 449 13 715 26 563 29 401 11 565 4 545 2 923 22 151 41 026 89 569 2PZ010 20 758 20 758 2SB030 4 744 4 744 ASB030 42 Lot Description Nettoyage des BNG chaussées ERG RFG RIG APG Maintenance section accotement Réparation de fondation Régulations des infractions Activation des plans intervention BQG Banques de besoins AR1 Abrasifs AR8 Abrasifs D09 D05 D03 D03 D07 D12 D02 D03 D04 D05 Déneigement déglaçage Déneigement déglaçage Déneigement déglaçage Déneigement déglaçage Déneigement déglaçage Déneigement déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage No. Travail 1 2 3 210 991 2 561 2 914 210 991 5 279 10 184 210 991 133 251 990 336 56 251 990 8 231 6 044 251 990 7 817 4 5 6 7 9 400 5 465 4 652 294 76 90 Total 17 300 23 175 14 531 40 111 208 635 257 650 10 438 24 789 6 977 14 794 18 470 27 047 18 470 27 047 241 991 241 991 45 090 220 342 220 342 49 050 18 788 18 788 145 030 338 200 338 200 145 040 487 000 487 000 145 070 162 256 162 256 149 120 51 198 51 198 241 991 246 89 335 241 991 780 915 3 473 16 300 4 573 26 040 241 991 1 019 1 937 1 032 16 623 6 358 26 969 161 225 241 991 386 43 Lot D07 D08 D09 D12 D13 D15 DR1 DR8 SR1 SR8 Description Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigement & déglaçage Déneigements Élém. Sécurité Déneigements Élém. Sécurité Balisage BAG CLG Clôtures à neige Déneigement des DC1 cours Déneigement des DCG cours Manipulation de MMG matériaux Déneigement WET déglaçage Déneigement WET déglaçage Déneigement D15 déglaçage No. Travail 1 2 241 991 498 241 991 20 241 991 1 036 3 4 5 37 6 7 2 510 9 90 Total 5 218 1 696 9 959 64 52 136 788 5 071 2 364 9 259 241 991 969 710 1 679 241 991 50 128 178 241 991 267 1 781 1 480 13 016 4 407 20 951 241 991 15 716 16 148 96 1 371 77 667 110 999 241 991 127 47 073 384 109 103 156 687 241 991 17 27 44 241 991 97 1 261 5 324 6 682 241 991 4 464 652 1 094 4 219 720 10 883 1 814 241 991 4 900 241 991 241 991 241 991 1 548 240 4 900 651 1 930 2 821 605 1 242 1 847 -2 458 -2 458 211 161 241 991 245 150 276 347 276 347 44 Lot D01 D02 D08 D13 D15 F03 F04 F07 F09 F15 FR1 FR8 AB2 AB3 AD3 AD7 AD5 I01 I08 BB1 ED1 Description Déneigement déglaçage Déneigement déglaçage Déneigement déglaçage Déneigement déglaçage Déneigement déglaçage Fondants (sel) No. Travail 1 2 3 4 5 6 7 9 90 Total 249 010 6 260 6 260 249 020 10 520 10 520 249 080 11 165 11 165 249 130 11 564 11 564 945 150 1 500 1 500 176 85 331 116 324 43 310 71 503 75 411 98 937 141 408 7 387 14 882 86 638 401 245 241 960 Fondants (sel) 241 960 Fondants (sel) 241 960 Fondants (sel) 241 960 Fondants (sel) 241 960 Fondants (sel) 241 991 Fondants (sel) 241 991 Préparation d'abrasifs 241 992 Préparation d'abrasifs 241 992 Essence et pièces 241 970 Ceger 241 980 Fourre-tout C.E.R.S. Papineauville C.E.R.S. - MassonAnger Maintenance surface roulement Nettoyage des chaussées 241 991 251 325 624 43 937 1 082 10 9 058 85 331 116 324 43 310 71 503 75 411 98 937 141 408 8 900 16 588 86 866 9 058 646 241 991 57 517 21 090 76 869 155 476 241 991 83 790 26 81 256 165 072 210 991 11 080 11 149 16 953 45 456 210 991 4 078 2 628 5 357 16 120 6 274 2 245 1 813 45 Lot EDG RG1 RG2 RGG ESG KAG PSG PEG CRG GPG CIG PS2 Description Nettoyage des chaussées Maintenance dispositifs retenus Maintenance dispositifs retenus Maintenance dispositifs retenus Maintenance petite signalisation Maintenance petite signalisation Maintenance petite signalisation Permis Connaissance du réseau Gestion des plaintes Maintenance cours immeubles Préparation & surveillance No. Travail 1 2 3 210 991 1 108 439 210 991 3 946 7 929 210 991 3 131 210 991 4 5 6 7 9 90 Total 1 058 2 605 8 887 6 784 27 660 5 607 2 724 4 747 16 209 1 040 1 820 9 779 1 479 14 118 213 990 15 486 408 2 481 19 310 37 686 213 990 22 094 468 35 663 28 716 86 941 213 990 2 800 23 024 2 773 29 584 251 990 13 410 10 869 24 279 251 990 9 418 469 11 722 21 609 251 990 3 514 221 2 876 6 612 251 990 16 682 14 200 37 449 68 331 251 990 65 773 234 43 519 109 527 40 958 1 157 938 $ 564 255 $ 49 373 $ 74 28 32 028 $ 1 693 165 $ 879 167 $ 2 246 108 $ 244 183 $ 1 169 268 $ 8 035 486 $ BIBLIOGRAPHIE Boyne. 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Ministère des Transports du Québec, mars 2003, Coût d’entretien des routes pour le Centre de services de Papineauville (6223-S62) 47 Morgan R. & R.E. England, 1988, The Two Faces of Privatization, Public Administration Review. Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), Février 1997, La sous-traitance des services publics : Principes directeurs pour une meilleure pratique. PUMA note de synthèse no. 2. Prager, Jonas. Hiver 1997, Contracting Out As a Vehicle for Privatization: Half Speed Ahead, Journal of International Affairs Prizzia R., 2001, Privatization and Social responsibility – A critical evaluation of economic performance, The international Journal of Public Sector Management. Vérificateur général du Canada, rapport 2003 : Chapitre 3 : Le programme des commandites