9 septembre 2013 Inauguration 1 phase de la

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9 septembre 2013 Inauguration 1 phase de la
9 septembre 2013
Inauguration 1ère phase de la restauration de la chapelle de l’Hôtel-Dieu
Le Cardinal Philippe Barbarin m’a chargé de le représenter et de prendre la
parole en son nom en tant que vicaire général. Comme vous le savez, il se
remet bien de son opération cardiaque de cet été mais suit avec régularité les
exercices de rééducation et c’est donc pour une bonne raison médicale ! qu’il
ne peut être présent ce matin. J’en profite pour remercier de sa part tous ceux
qui lui prodiguent encouragements et soutien dans la prière.
L’Eglise de Lyon se sent complètement partie prenante de ce vaste chantier de
restauration de la chapelle de l’Hôtel Dieu. Non pas seulement bien sûr parce
qu’elle a souhaité dès le début du projet apporter sa contribution financière
(lorsque Mgr Berger était chapelain, cette contribution très modeste au regard
des sommes à réunir a été un symbole clair) mais d’abord parce qu’il s’agit d’un
lieu de culte chargé d’histoire et de tradition vivante.
Ici, dans cette chapelle d’un hôpital destiné à l’accueil de tous, en particulier
des plus pauvres, résonne avec une force particulière la parole de Jésus : Venez
à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai
le repos (Matthieu 11, 28).
Dans le chœur, le Christ en croix de Serangeli, au centre, entouré de la
résurrection de Lazare d’un côté et du bon samaritain de l’autre révèle que là
est bien la source de la vie nouvelle, plus forte que la mort : dans le Fils de Dieu
livrant sa vie par amour, ressuscité par son Père dans la puissance de l’Esprit,
communiquant aux hommes cette vie nouvelle en leur donnant de vivre
l’amour du frère souffrant et blessé sur le bord de la route.
Notre regard est aussi attiré par la Pieta : Marie reçoit le corps de son Fils mort
descendu de la croix et nous apprend à vivre la vraie compassion.
Ces œuvres d’art manifestent l’inspiration (encore aujourd’hui) des hommes et
des femmes qui font vivre les HCL, une attention aux personnes malades, une
prise en compte de la souffrance, une conception de l’humanité qui valorise la
relation sans occulter le geste technique, une réflexion permanente sur la
personne malade dans toute sa dimension y compris spirituelle, en affrontant
les questions soulevées par la présence en France de différentes religions sans
chercher à les ignorer. Bien loin de consister en une forme d’évasion, ces
tableaux permettent au contraire d’assumer pleinement notre humanité, dans
toutes ces dimensions, y compris la plus grande vulnérabilité. Cela compte à
l’heure où notre société est comme paralysée devant la mort et affronte des
tentations redoutables sur la fin de vie.
Cette chapelle est bel et bien un lieu vivant : lieu de prière pour les sœurs
hospitalières, lieu de célébration pour les malades et les familles (sacrements
des malades et funérailles), célébrations avec les équipes de soignants dans le
cadre de la pastorale de la santé, sans oublier bien sûr les baptêmes, puisque
nous savons que de très nombreux lyonnais ont reçu ici le sacrement de
baptême … certains même sont nés dans cette chapelle !
Maintenir vivante la chapelle de l’Hôtel-Dieu revient à dire clairement aux
personnels des HCL – quelles que soient leurs convictions intimes – que
l’entreprise de soin qu’ils font vivre de leur présence et de leur travail est
fondée sur l’humain, et non le chiffre ! Mais restaurer et ouvrir cette chapelle
permet de dire aux Lyonnais, et aux visiteurs, l’actualité d’une excellence
médicale et son lieu d’enracinement. Pour nous qui, sans doute, serons un jour
patient aux HCL, c’est réconfortant ! C’est en tant que personne singulière et
unique que nous serons admis parmi les patients : cette chapelle, elle le dit,
non comme une plaquette de communication, non comme une série de
slogans dont on a besoin pour mobiliser des équipes, mais elle le dit par
l’espace qu’elle offre au cœur de Lyon, par la lumière qui pénètre à travers ces
verrières extraordinairement restaurées. En dehors des HCL, quelle grande
organisation de santé en France bénéficie d’un tel outil de renouvellement
intérieur ? La direction des HCL a bien compris la pertinence pour aujourd’hui,
alors que les contraintes économiques se font pressantes, d’un tel lieu de
vérité ; et la chapelle est restée pleine propriété des HCL, c’est-à-dire des
Lyonnais : le Cardinal souhaite honorer pleinement cette décision, et engage
les prêtres et les fidèles qui viendront à faire vivre un lieu destiné à tous,
comme un espace de liberté et d’intériorité.
La cérémonie de ce jour me permet aussi de présenter le nouveau chapelain ici
présent, le Père Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire (petit clin d’œil : l’histoire
nous apprend que des prêtres de l’Oratoire ont déjà desservi jadis la chapelle
de l’Hôtel Dieu). L’Archevêque lui est reconnaissant d’avoir accepté de prendre
la suite du Chanoine Denis Baudot, appelé à d’autres fonctions à Rome, que
nous remercions aussi ainsi que les habitués de la messe du dimanche pour
leur souplesse au cours de cette année quelque peu mouvementée (pour la
bonne cause). Comme ce fut le cas du temps du Père Vignon, le diocèse a donc
choisi à nouveau de marquer un lien fort entre le sanctuaire Saint Bonaventure
et la chapelle de l’Hôtel-Dieu. Cela va permettre de renouer sans attendre le fil
des célébrations, et ce sera le moment favorable pour un nouveau départ, même sans attendre la restauration complète – avec la possibilité de nouveaux
projets, par exemple en réactivant certaines traditions comme les messes des
recteurs et des bienfaiteurs.
Avec joie, le diocèse de Lyon encourage ce beau et ambitieux chantier et
remercie tous les artistes et artisans qui y travaillent ainsi que tous les autres
acteurs HCL, Ville de Lyon, … pour leur détermination et leur engagement dans
ce projet.
Père Pierre-Yves Michel
Vicaire général modérateur du diocèse de Lyon