Moi, Galaction, scribe du Temple d`Athéna en la cité d`Athènes

Transcription

Moi, Galaction, scribe du Temple d`Athéna en la cité d`Athènes
Moi, Galaction, scribe du Temple d’Athéna en la cité d’Athènes, retranscris ici les propos de Galatéia
partageant son savoir avec les enfants destinés à suivre la voie de la déesse de la sagesse.
Ce qu’il importe de comprendre avant toute chose, c’est qu’il existe différents types de divinités.
Ceux que vous priez quotidiennement sont appelés dieux olympiens, les immortels d’en-haut. Ce sont les plus
glorieux de tous et Zeus les gouverne.
Les relations qu’entretiennent ces dieux entre eux sont d’une complexité sans égal. Par exemple, Le Titan
Chronos fut castré par son fils Zeus qui s’assur ainsi le pouvoir et son règne sur l’Olympe. Les Frères de ce
dernier, Hadès et Poséidon règnent respectivement sur les enfers et les mers.
La complexité réside également en ce qu’il existe quatorze dieux olympiens et que chacun dispose d’attributs
multiples et variés. Ainsi, il est naturel qu’un même dieu possède plusieurs noms. Pour Athéna, fille de Zeus, il
est courant de l’entendre appeler « Pallas Athéné » pour appuyer la sagesse immense dont elle fait preuve.
Note du scribe Galaction : Galatéia s’efforce ensuite de dresser une généalogie complète du panthéon des
dieux olympiens qu’il m’est plus aisé de retranscrire par le biais du dessin suivant.
ZEUS
POSEIDON
HADES
HERA
HEPHAISTOS
ARES
ATHENA
DIONYSOS
APOLLON
ARTEMIS
APHRODITE
HERMES
HESTIA
DEMETER
Zeus
Règne sur l’Olympe et les cieux.
Poséidon
Dieu des mers et des océans.
Hadès
Règne sous la terre et maître des enfers.
Héra
Femme de Zeus. Protectrice de la femme et gardienne de la fécondité du couple.
Héphaïstos
Forgeron divin.
Arès
Dieu de la guerre et de la destruction.
Athéna
Déesse de la guerre et de la sagesse.
Apollon
Dieu du chant, de la musique et de la poésie. Il apporte également la guérison.
Artémis
Déesse de la chasse.
Dionysos
Dieu du vin, du sang et des excès. Il préside les symposiums (banquets).
Aphrodite
Déesse de la beauté et de l’amour. Elle a été l’amante d’Adonis. Cette relation a donné
naissance à plusieurs grandes fêtes très connues dans nos cités.
Hermès
Messager des dieux. Dieu du commerce, il conduit les âmes aux Enfers.
Hestia
Déesse du foyer et du feu sacré.
Déméter
Déesse de l’agriculture et des moissons.
Ainsi en est-il des divinités olympiennes. Il existe aussi des divinités qu’on appelle « chtoniennes ». Par
opposition aux premiers, qui viennent d’en-haut, ce sont les dieux « d’en bas ». Certains affirment même
que les dieux chtoniens seraient plus anciens que ceux du panthéon olympien. Les cultes qui leur étaient
rendus sont depuis bien longtemps tombés en désuétude, les grecs se tournant naturellement vers le
royaume de Zeus. A tel point qu’aujourd’hui, a l’instar des Titans et Titanides, nous ne nous souvenons plus
vraiment de qui ils étaient.
Il y a aussi les dieux primordiaux, qui coexistaient avec les titans et leur ont survécu. Le plus connu est sans
doute Eros, divinité de la puissance créatrice et de l’amour, auquel les Spartiates et les Thespiens rendent
encore hommage.
Il existe encore une multitude de divinités, certaines oubliées, d’autres priées en privé mais ce n’est pas là le
propos de ce cours.
Dans votre future charge au service des dieux, il est fondamental que vous vous imprégniez du quotidien
des cultes que nous leur vouons. Les libations, prières et le culte quotidien sont des moments privilégiés de
proximité avec les Immortels.
Les libations, que vous pratiquez surement déjà, consistent à rendre hommage et à remercier les dieux en
partageant avec eux un peu de vin, ou parfois d’autres liquides, en leur honneur. Versé en leur nom de
manière rituelle avant chaque repas ou situation notable, une partie leur est consacrée en répandant le
liquide au sol et l’autre bue par vous-même. C’est dans ces moments-là que nous sommes les plus proches
d’eux.
Les prières quant à elles exigent un rite différent : nous tournons nos paumes et notre regard vers les cieux
afin de les remercier ou simplement de leur rendre hommage à voix haute. Plus l’on implore, plus l’on lève
haut les mains. Si vous souhaitez leur demander un service, n’oubliez pas de leur faire des offrandes sur un
autel ou auprès d’un prêtre.
Ces hommages quotidiens, prières et libations, sont également fondamentaux car ils nous permettent de
marquer le temps et les cycles. Il existe aussi des hommages collectifs autour desquels s’unissent les cités. Les
plus illustres d’entre eux sont les Jeux, durant lesquels les athlètes offrent aux dieux efforts et sueurs, et les
fêtes d’Apollon, ponctués de concours de musique et de poèmes.
A l’occasion de ce type d’évènement majeur, la coutume veut qu’une importante offrande soit faite aux
dieux en sacrifiant un ou plusieurs animaux qui seront partiellement consommés lors des repas de fêtes, les
symposiums. Ce type d’offrande animale survient également avant une bataille. Par définition, c’est un
sacrifice sacré qui doit suivre les rites et les usages consacrés.
Le culte décris jusque là est un culte public, connu et pratiqué de tout grec. Il existe aussi d’autres cultes,
moins connus, pratiqués par nos pairs. Appelés cultes à mystères, on les nomme ainsi car seuls leurs
membres savent exactement ce qu’il s’y passe et n’en parlent pas aux non-membres. Les initiés accèdent
aux connaissances du culte par paliers et gardent jalousement ses secrets. Ces cultes sont accessibles à tous,
y compris aux esclaves qui peuvent y participer sur leur temps libres ; la cité oblige en effet les maîtres à
leur octroyer un certain temps de repos.
Ces cultes sont souvent des hommages rendus de manière peu communes aux dieux que nous connaissons
tous. Il peut aussi s’agir de groupes de personnes priant des divinités peu connues, souvent étrangères ou
exotiques, ramenées dans nos cités par nos concitoyens voyageurs. Ces cultes sont tolérés dans toutes les
cités, à condition qu’ils respectent les lois, sans quoi les membres sont traqués et jugés comme des criminels.
On raconte qu’il existe des cultes extrêmement violents et sanglants, mais ce ne sont là que des rumeurs.
Certains cultes à mystères ne se limitent pas uniquement à un aspect religieux. C’est le cas des
Pythagoriciens, reconnus pour leurs connaissances scientifiques et réputés de bons conseils en matière de
politique.
D’ailleurs, il faut retenir que d’une manière générale, les prêtres et prêtresses sont souvent amenés à
exercer une activité de conseiller auprès de tous. De ce fait, mes jeunes recrues, il vous faut vous tenir
informés de tous ce qui se passe dans votre cité mais aussi chez vos voisins afin de pouvoir prodiguer
conseils aux plus pauvres comme aux plus riches.
Les jeunes aspirants sont ensuite emmenés devant le Temple de l’Oracle et s’installent dans l’herbe
afin de poursuivre leur apprentissage, mené par Galatéia.
Nous nous trouvons devant le Temple de l’Oracle d’Athènes. Ce lieu particulier a été choisi, comme tous les
temples d’oracles à travers les cités grecques, car c’est à cet endroit qu’Apollon ou parfois Hermès envoient
grâce à des failles terrestres des messages contenus dans les vapeurs de la terre. Ces messages ne peuvent
être reçus que par des sibylles, femmes bénies des dieux, et seront ensuite interprétés par certains prêtres,
les devins, ceux qui devinent le sens. On consulte les oracles pour trouver des réponses aux préoccupations
quotidiennes, qu’elles soient familiales, politiques ou militaires. Cependant, ce service n’est pas gratuit et la
notoriété de certains oracles, comme la Pythie de Delphes, ne fait qu’augmenter le coût des consultations.
En dehors des oracles et des devins, il existe également des hommes et des femmes capables d’interpréter
les phénomènes naturels afin d’en comprendre le message divin. On les nomme les augures. Il arrive que ces
augures préconisent qu’une bataille ne soit pas livrée si les signes ne sont pas propices et bien souvent, leur
voix est entendue. Les augures sont plutôt considérés comme des scientifiques sachant observer le monde
et le comprendre, que comme prêtre.
Le meilleur exemple est sans doute ce qui s’est récemment passé à Corinthe : en effet, il était prévu que les
Jeux Isthmiques aient lieu dans la cité de Corinthe mais un tremblement de terre a endommagé le
gymnase et les augures y ont décelé une leçon d’humilité pour les corinthiens qui n’ont eu d’autre choix que
de déplacer le lieu des jeux hors de la cité, à Isthmos, un humble village.
Pour finir, il existe quelques rares lieux appelés Necromanteions. C’est au sein de ces anciens cimetières
qu’opèrent les Nécromantiens, prêtres d’Hadès. Ces derniers sont capables de transmettre les messages des
mortels à ceux qui errent dans l’Hades, les Enfers. Pour ce faire, ils utilisent les mêmes vapeurs que les
sibylles, simplement ces vapeurs sont contenus dans des jarres ou amphores.
Une multitude de temples sont hérigés au sein des cités états grecques mais il est vrai que les grandes villes
ont chacune leur dieu favoris. Par exemple, la cité d’Athènes doit son nom à Pallas Athéné alors que Thèbes
voue un culte à Dionysos et honore le souvenir d’Œdipe en tant que héros.
En effet, en plus des temples, certaines villes s’adonnent également aux cultes des héros. Pour reprendre
l’exemple de la cité de Thèbes, celle-ci a bâti un temple et quelques autels dédiés à Héraclès.
D’une manière générale, tous les temples sont administrés par des prêtres et prêtresses, tels que moimême, qui ont suivi un enseignement propre au temple au sein duquel ils vont vivre. Notre statut est
imprégné de prestige, non seulement car nous sommes de bons conseils mais également car nous sommes
les gardiens des traditions dédiées aux dieux.
Quiconque souhaite devenir prêtre ou prêtresse devra avant tout démontrer sa pureté. Dans votre cas,
votre pureté ne saura être mise en cause car vous n’êtes encore que des enfants. La pire des souillures pour
un grec est le contact avec le sang, gardez-vous bien de ne jamais toucher l’essence vitale d’un homme,
l’offense faite aux dieux ne saura en aucun cas être réparée et cela vaut pour tous les citoyens des citésétats grecques.
D’autre part, les aspirants devront s’acquitter d’une charge : vos parents ont ainsi payé une somme
importante au Temple afin de vous offrir une charge de prêtrise, je compte sur vous pour vous en montrer
digne !
Maintenant mes enfants, allons nous restaurer ! Et comme l’exige la coutume avant chaque repas, nous
allons rendre grâce aux dieux par une libation pour cette nourriture et leur clémence à l’égard des mortels
que nous sommes…