Gladiateurs de la baguette

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Gladiateurs de la baguette
La Presse
Arts et spectacles, lundi, 2 février 2004
Gladiateurs de la baguette
Côté, Christian
Les dompteurs de peaux et autres as
de la baguette peuvent enfin sortir du
garage. Le Drummer Kombat 2004
donne l'occasion à des amateurs de
taper à qui mieux mieux sur une
batterie, et de passer pour des drum
heroes le temps d'un duel dans un
ring installé au coeur des chics
Foufounes électriques.
Qui dit amateur ne signifie pas pour
autant
manchot.
Quelque
123
inscriptions ont été reçues pour cette
première édition du Drummer Kombat
et 84 combattants ont été retenus pour
les rondes préliminaires.
" Les concurrents font presque tous
partie d'un band avec des chums,
avance Patrick Gagnon, producteur et
instigateur de l'événement. Certains
participants sont ce qu'on pourrait
appeler des semi-pros; ils jouent avec
des artistes et les suivent en tournée. "
Des éliminatoires et une grande finale
sont aussi au menu de ce défi unique.
Au terme de 15 semaines de duels
âprement disputés, un alléchant magot
attend les guerriers du drum avec
l'attribution de plus de 35 000 $ en
prix divers.
Mais qu'en est-il vraiment de ce
combat de batteurs qui attire les
foules? Le concept du Drummer
Kombat est simple. Deux batteries
sont placées l'une en face de l'autre
dans une véritable arène de boxe. Un
coin rouge, un autre bleu, une cloche
pour signifier la fin des rounds, une
hôtesse en bikini qui se promène entre
chaque round, un maître de cérémonie
qui allume la foule, et puis bang! c'est
le tonnerre de percussions pendant
quatre heures, avec quelques pauses
pour aller faire le plein de houblon.
En cinq rounds, on permettra à deux
adversaires de prouver leur dextérité
et leur sens du rythme, si ce n'est
d'étaler toutes leurs prouesses. Des
échanges
comparés
permettent
d'entendre chaque artiste, des portions
mixtes
les
lancent
dans
une
cacophonie indescriptible où chacun
essaie de faire valoir sa combinaison
percussive.
Dans la foule, les gérants d'estrade (et
il y en a plusieurs!) font valoir leur
point de vue. Pendant ce temps, les
juges, de vrais batteurs ou musiciens,
prennent des notes.
Parmi ceux-ci, mercredi dernier, il y
avait l'immortel Guy Nadon, le roi du
drum. Il semblait se sentir comme un
poisson dans l'eau, ce cher parrain de
la baguette. Il fêtait d'ailleurs ses 70
ans et s'est permis en fin de soirée de
pousser une petite combinaison
infernale contre un adversaire de
taille, Nazir Abdoul Alkadir, lui aussi
juge.
devenir un événement culte à
Montréal. À voir le nombre de
personnes (650 selon les estimations
de
l'organisateur)
qui
s'étaient
déplacées aux Foufs pour la première,
on peut penser que ça va bientôt faire
la file rue Sainte-Catherine pour
entendre la crème de nos batteurs
issus de l'ombre.
Et que ceux qui doutent de l'intérêt
d'un tel événement se ravisent: entre
deux rares " piocheux " qui ne font
que défoncer leur instrument, on
entend
durant
ces
rondes
préliminaires des amateurs au talent
affirmé.
Mercredi dernier, un concurrent
excentrique, Merlin Ettore, nous en a
fait voir de toutes les couleurs,
utilisant sa voix, un gazou et une série
de cymbales supplémentaires pour
remporter un duel relevé. On a aussi
pu assister au numéro inspiré d'Annie
Leclerc, la première d'une petite
poignée de filles inscrites au
concours.
Ça décape les tympans, ça brasse en
masse et on se dit que jouer de la
batterie, c'est un art à part entière.
DRUMMER KOMBAT a lieu tous
les mercredis dès 20 h aux
Foufounes
électriques.
Le Drummer Kombat 2004 ne fait que
commencer et il est déjà en passe de
Le concept du Drummer Kombat est simple: deux batteries se
font face dans une véritable arène de boxe. Un coin rouge,
un autre bleu, une cloche pour signifier la fin des rounds, une
hôtesse en bikini qui se promène entre chaque round et un
maître de cérémonie qui allume la foule.