blue jeans - Théâtre des Marionnettes de Genève

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blue jeans - Théâtre des Marionnettes de Genève
Théâtre des Marionnettes de Genève
Dossier pédagogique – saison 2013 – 2014
BLUE JEANS
Création du Théâtre de Vidy Lausanne en coproduction avec le Théâtre des Marionnettes
de Genève, Le Montfort Théâtre, Espace des Arts – Scène nationale de Châlon-sur-Saône,
MA scène nationale – Montbéliard (F)
( (((
DU 22 AU 26 MA I 2014
Conception, scénographie
et marionnettes : Yeung Faï
Assistant à la mise en scène : Yoann
Pencolé
Dramaturge : Pauline Thimonnier
Création lumière : Christian Peuckert
Assistant lumière : Adrien Gardel
Création vidéo : Stéphane Janvier et
Jérôme Vernez
Musiques et son : Ludovic Guglielmazzi
Conseiller artistique : Thierry Tordjman
Regard extérieur : Philippe Rodriguez
Jorda
Construction décor : Ateliers du Théâtre
Vidy-Lausanne
Chansons interprétées par : Elodie Pittet
et Huanyu Pittet
Jeu et manipulation : Yeung Faï, Yoann
Pencolé, Inbal Yomtovian et JeanPierre Leguay
Gaine chinoise, théâtre d’objets et
marionnettes. Documentaire-fiction
marionnettique
Théâtre des Marionnettes de
Genève
3 Rue Rodo | 1205 Genève
Réservations : 022 807 31 07
ou www.marionnettes.ch
60 minutes
Adultes, ados
~
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Le spectacle
1. L’histoire
Après avoir sillonné 25 ans durant les
routes du monde avec son solo Scènes
de l’Opéra de Pékin, spectacle culte
accueilli au TMG, Yeung Faï, virtuose
de la marionnette chinoise, a créé en
2011 Hand Stories, le récit fantastique
de sa propre vie, celle d’un
marionnettiste héréditaire de Hong
Kong. Il y était question de mains. Les
siennes. Celles de son père. Celles de
son frère.
Pour Blue Jeans, on découvre, perdu
dans une lointaine campagne asiatique,
Blue Jeans
un homme qui s’échine sous un ciel
lourd à faire tourner son énorme meule
de pierre. Victime d’un contexte ardu,
un couple de paysans ne peut assurer un avenir pérenne à la ferme des deux sœurs jumelles venant
de naître. On suit ainsi leurs parcours alors qu’elles sont devenues jeunes filles. L’une, Jasmin est
contrainte de travailler seize heures quotidiennes dans un site de fabrication de jeans destinés aux
plus grandes marques. L’autre est vendue à des Occidentaux et connaîtra une destinée sans doute
plus clémente. Entre elles, défile toute l’actualité d’une mondialisation faisant d’un habit
ultrapopulaire, la racine de toutes les exploitations.
Mortel, le Jean a-t-il le blues ? Vêtement le plus porté au monde, le bleu a mal à ses
coutures sociales et environnementales. Réalisé majoritairement en Chine pour une
question de coûts low cost, il participe, dans sa production, d’une exploitation éhontée de
juvéniles travailleurs migrants exilés des campagnes, causant une pollution qui ne cesse de
s’étendre. Fable visuelle et politique, ouverte sur la contemplation de paysages en
métamorphoses et d’éclats documentaires vidéo, la nouvelle création de Yeung Faï renoue
avec une forme de théâtre marionnettique à haute teneur documentaire. Trois acteurs
manipulateurs convoquent les techniques les plus diverses, des marionnettes à gaine et
bunrakus nippones au théâtre d’objets. L’opus trempe dans une atmosphère proche du
cinéma d’animation sur fond de paravents devenus paysages projetés d’une puissance
médusante. Créateur de "Hand Stories", chronique familiale sur fond de crises et d’exils
chinois au siècle dernier jouée au TMG, Yeung Faï nous immerge ici dans les profondeurs
d’un monde du travail aussi bleu délavé que l’enfer sur terre. Et donc cette belle idée que
l'Histoire serait moins affaire de voyage dans le temps que de voyage dans les lieux.
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2. Synopsis
Quelque part en Asie…
Dans une famille de paysans, un homme
semble être là depuis la nuit des temps.
Sa femme, famélique, vient de mettre au
monde deux enfants, deux sœurs
jumelles. Dans un contexte de vie difficile,
ils ne pourront pas nourrir ces deux
bouches supplémentaires. Il faudra donc
vendre l’une des deux filles. L’autre
restera à la ferme mais partira, dès que
son âge le lui permettra, pour ces grandes
métropoles où des usines embauchent la
jeune main d’œuvre. Il n’y a pas d’autre
alternative pour une jeune fille car le travail
des champs n’est pas pour elle.
Blue Jeans
L’avenir est là-bas, dans ces villes champignons où les usines étrangères s’installent pour produire
des biens pour la terre entière.
Blue Jeans interroge notre monde contemporain à l’heure de la globalisation en évoquant le destin
de Jasmin, cette jeune chinoise condamnée à travailler dans des conditions épouvantables pour
survivre. Sous la forme d’un spectacle documentaire, nous découvrons une famille traditionnelle en
rupture d’un monde en quête de progrès, de modernité et d’urbanité.
Pour sa nouvelle création, après le succès de Hand Stories qui l’a conduit du Brésil aux Etats-Unis,
d’Avignon à Taïwan et dans de nombreuses villes françaises et européennes, le marionnettiste
Yeung Faï s’est inspiré notamment des documentaires du réalisateur américain Greg Conn Jr.
traitant de la fabrication des jeans dans le monde, et de la problématique du travail.
Plusieurs techniques sont utilisées : marionnettes Bunraku, marionnettes à gaine, théâtre d’objet, sur
fonds d’images, à la manière de Barry Purves, l’un des maîtres du cinéma d’animation contemporain,
grâce à un système de paravents sur lesquels sont projetés des vidéos, créant un paysage et une
scénographie mobile.
Trois interprètes (Chine, France, Israël) seront les maîtres d’œuvre de ce documentaire
marionnettique, véritable plongée dans les abysses du monde du travail. Blue Jeans se veut avant
tout une fable visuelle poétique et politique.
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3. Bleu comme l’enf er
Entretien avec Yoann Pencolé, comédien, manipulateur et assistant à la mise en scène.
La création aborde des thèmes graves. Comment le faites-vous ?
Yoann Pencolé : Blue Jeans s’attache à
dévoiler le fonctionnement d’un système de
Esclaves contemporaines, ces jeunes filles
production et d’exploitation qui semble
satisfaire quasi tout le monde, à des degrés
dans l’industrie du jeans sont souvent très
divers. Si chacun porte des jeans à travers le
monde, le dessein est de montrer les rouages
mal rémunérées, voire pas du tout.
de sa production en Chine, dont les
conséquences
tant
humaines,
sociales
qu’environnementales
devraient
nous
interpeller comme « consommacteurs ». La
Chine produit ainsi le 70 % des jeans de la planète pour des salaires de misère, alors que ce
vêtement est le symbole d’un supposé effacement de frontières entre sexes, cultures et classes
sociales.
D’où l’idée de proposer une forme de documentaire fiction en suivant l’histoire d’une jeune fille devant
quitter le foyer familial à la campagne pour rejoindre une grande ville et son site de fabrication du
célèbre pantalon. Des images directement tournées en Chine notamment à Xintang, la « capitale
mondiale des jeans » dans la province de Guangdong, au sud-est du pays. Des réalités
emblématiques de l'industrie textile chinoise dans son ensemble, qui devrait revoir ses pratiques et
sa réglementation. Les situations en usines, elles sont inspirées, moins des Temps modernes de
Chaplin, que du documentaire China Blue. Ce que cache le Made in China (2005) signé Micha X.
Paled. Ce film suit la vie d’une jeune fille de dix-sept ans originaire du Sichuan, Jasmin, dont la
création reprend le prénom, et les cadences soutenues imposées dans le cadre d’un travail à la
chaîne de seize heures par jour. Esclaves contemporaines, ces jeunes filles ouvrières dans l’industrie
du jeans sont souvent très mal rémunérées, voire pas du tout.
Cette création met en œuvre nombre de techniques : marionnettes à gaine, marionnettes bunrakus
japonaises. Mais aussi théâtre d’objets sur fond d’images parfois giratoires montées sur une
tournette, comme le réalise l’une des grandes signatures du cinéma d’animation contemporaine,
Barry Purves (Screen Play, 2007), qui a collaboré avec Tim Burton pour son Mars Attacks ! (1996).
Comment est né Blue Jeans ?
Depuis la création en 2011 de Hand Stories qui, par la technique traditionnelle de la gaine chinoise,
abordait notamment la période de la Révolution culturelle et de l’exil hors de l’ancien Empire du
Milieu, le marionnettiste et metteur en scène Yeung Faï n’a pu retourner dans son pays de crainte de
ce qui pourrait lui arriver Egalement après la détention et la mort en camp de son père sous la
Révolution culturelle. Hand Stories abordait aussi la notion de documentaire à travers la plongée au
sein d’une chronique familiale.
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Une scène de Blue Jeans s’inspire du documentaire tourné dans le style classique du cinéma vérité,
Last Train Hope (2009) de Li Xin racontant le retour par millions des migrants (leur nombre total est
estimé à 200 millions) en leurs foyers lors du Nouvel An chinois. Les migrants et familles partent
l’essentiel de l’année travailler dans les villes afin d’apporter l’argent aux grands-parents s’occupant
des enfants, faisant retour pour une poignée de jours seulement à cette occasion festive. Il montre
comment les familles sont fragilisées par ce système de production. Yeung Faï a ainsi tenu à partir
de cette réalité de paysans ayant du mal à survivre dans les campagnes.
Est aussi explorée la déconsidération sociale frappant les filles dans cet univers d’exploitation
agricole. Ainsi la jeune fille est-elle appelée à se sacrifier en usine pour que le petit frère, par
exemple, puisse faire des études.
4. Nous portons tous des jeans
Nous portons tous des jeans. Symbole de liberté.
Ils conviennent à tous : hommes, femmes.
Ils sont pratiques et confortables, vont avec tout, ne représentent aucunes catégories sociales et
toutes à la fois.
Le jeans nous rend égaux.
A l’heure actuelle, 70% de la production mondiale de jeans est fabriqué en Asie.
Les plus grandes marques sont américaines et européennes (Diesel, Levi’s...)
Ces jeans sont majoritairement fabriqués par des mains jeunes, de femmes et d’enfants dans des
conditions souvent inhumaines, qualifiées d’esclavage moderne.
La Chine est loin, très loin.
Mais cette économie basée sur l’exploitation de l’autre se rapproche de plus en plus.
Et demain il se pourrait que vos enfants en soient les victimes.
5. Etre fille en Chine
Entretien avec Yeung Faï, comédien,
manipulateur et concepteur de Blue
Jeans et Yoann Pencolé.
L’enjeu de ce spectacle est d’associer le
documentaire et la fiction.
Dans ce spectacle, vous évoquez les
conditions de travail en Chine. Pourquoi
tenez-vous également à exposer la place
des filles dans la société chinoise ?
Yeung Faï : La politique de contrôle des naissances a commencé à l’époque de Mao Zedong, dans
les années 1950. Le leader de la République populaire de Chine pensait qu’une Troisième Guerre
mondiale allait éclater. Afin de préparer le pays à un tel conflit, on incita les Chinois à faire beaucoup
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d’enfants. Cependant, la guerre n’est jamais arrivée. Entre 1970 et 1980, la population était devenue
trop nombreuse. Pour y remédier, les autorités ont mis en place la politique de l’enfant unique.
Depuis 1979, elle a provoqué une tragédie. Beaucoup de familles ont tué ou vendu leurs enfants pour
qu’il n’en reste plus qu’un. Aujourd’hui, la politique s’est légèrement assouplie ; les familles ont
l’autorisation d’avoir un deuxième enfant, moyennant un paiement.
En plus des disparités entre les sexes que constitue cette société patriarcale, un autre problème se
pose : celui des enfants non déclarés. La plupart du temps, ce sont des filles. N’ayant aucune
identité, elles ne peuvent alors pas aller à l’école et deviennent ainsi la main-d’œuvre des usines.
Dans Blue Jeans, j’ai voulu montrer les conséquences qu’une telle politique peut provoquer chez les
paysans. A la campagne, les familles veulent avoir un garçon pour reprendre plus tard le travail ardu
et physique des champs. Les filles ne peuvent rien faire, mis à part quelques travaux qui ne
rapportent pas beaucoup d’argent. Elles doivent donc partir en ville pour être en mesure de vivre,
aider le reste de la famille ou financer les études de leur frère ou de leur sœur. Une sorte de sacrifice.
Blue Jeans raconte cette histoire qui est celle de nombreuses familles chinoises. Nous confrontons
la réalité collective au récit poétique et politique que portent nos personnages. En un mot, l’enjeu de
ce spectacle est d’associer le documentaire et la fiction.
Vos deux créations évoquent la Chine. De quelle manière, et pour quelles raisons ?
Yeung Faï : Hand Stories présente la situation de la Chine du temps de mes parents et de mon
enfance. Il s’agit d’un hommage aux ancêtres. Blue Jeans évoque le pays tel qu’il est actuellement :
l’« atelier du monde ». Il est nécessaire d’en révéler la face cachée. J’ai envie d’amener le public à
se poser des questions à propos des ouvriers chinois qui produisent plus de 70 % des jeans de la
planète. Je veux montrer aux gens ce qu’il se passe, les rendre attentifs aux conditions de travail
inhumaines de ces usines et à la pollution qu’elles génèrent. Cette création est dédiée aux
générations futures.
Yoann Pencolé : La Chine vit une époque terrible qui ressemble à celle de la France au milieu du
19e siècle. La situation semble même encore pire, car il existe un problème supplémentaire : celui de
la pollution. Les rivières sont sales à cause des usines de fabrication de jeans. Elles rejettent les
colorants directement dans les cours d’eau. Pendant ce temps, le gouvernement estime que tout est
en ordre. Les Occidentaux n’ont pas le droit de fermer les yeux là-dessus. Nous tentons de le
démontrer à travers Blue Jeans.
6. Le cercle
Le cercle et l’horizontale en forme de
couperet. Tout s’articule autour de ces deux
figures dans Blue Jeans.
Cercle vicieux de la pauvreté et de
l’exploitation
Le cercle, c’est d’abord la meule de pierre
qu’un paysan – emblème d’une paysannerie
immémoriale – fait tourner à la force de ses
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Blue Jeans
seuls bras, tel un bœuf fatigué sur qui tombera
à la fin une pluie de suie ou de sang noir. Il a
« Blue Jeans » raconte la face cachée,
beau vivre au rythme d’une nature puissante –
admirablement évoquée par l’image en arrièreinhumaine, martyrisante de la
plan et une bande-son enveloppante – sa
production ne lui permet pas joindre les deux
mondialisation.
bouts. Il est condamné au cercle vicieux de la
pauvreté, qui l’oblige à vendre l’une de ses
deux filles – bébé – et à laisser sa seconde – Jasmin, adolescente – partir à la ville pour vendre sa
force de travail. Au grand dam de son épouse qui n’a plus qu’une poule à bercer pour consoler son
âme de mère esseulée. Une façon aussi de pointer du doigt une société qui condamne les femmes à
n’être finalement que des pondeuses de main-d’œuvre corvéable à merci.
Le cercle – symbolisée par un plateau tournant – c’est aussi la ronde des « labheures » qui n’en
finissent pas dans l’usine textile où Jasmin a trouvé un emploi de repasseuse. Elle y laissera sa
peau, asphyxiée par les vapeurs délétères et les poussières cancérigènes, épuisée par les cadences
folles qui n’accordent pas le temps de se nourrir correctement, d’aller aux toilettes et de dormir. Un
tempo infernal imposé par les marques de jeans occidentales qui dictent les prix à la baisse.
Exploitée jusqu’à son dernier souffle, Jasmin sera jetée sur le trottoir comme un déchet, sous la
même pluie battante que celle qui l’avait accueillie lors de son arrivée en ville.
Couperet aliénant du système
L’horizontale, ce sont les rails de la scène sur lesquels glissent des panneaux latéraux qui s’ouvrent
pour mieux se fermer en claquant comme des couperets. Elle symbolise un système politicoéconomique hyper-hiérarchique, qui casse les liens affectifs et familiaux, arrache les enfants des
mains de leurs mères, déracine les gens, monétarise toutes les relations humains, coupent les êtres
humains de la nature pour les enfermer dans des mégalopoles bétonnées et bruyantes où tout –
jusqu’à la vie – est transformé en marchandise.
Blue Jeans raconte la face cachée, inhumaine et martyrisante, de la mondialisation : l’esclavage
moderne des ateliers du monde asiatique, en particulier chinois avec une ville comme Xintang qui
produit 200 millions de jeans par an. Horaires excessifs, salaires de misère, audits truqués, pollution
massive des eaux et de l’air qui affecte la santé de populations entières… Ces informations –
largement diffusées par les médias depuis des années – ne sont pas nouvelles. Elles méritent
cependant d’être répétées, car un fossé énorme continue d’exister entre la conscience des
problèmes et nos comportements de consommateurs. Elles appellent à notre responsabilité. Pour la
planète et les générations futures.
Poétique politique
Cependant, au-delà de son message politique et éthique, ce qui constitue la valeur du spectacle de
Yeung Faï et fait qu’il est à voir absolument, c’est l’originalité et la force créatrice de sa démarche
artistique. Si le metteur en scène définit son spectacle comme une « documentaire-fiction », c’est en
réalité une prodigieuse fable poétique qu’il nous offre. Blue Jeans n’a rien d’un manifeste
idéologique ou d’un spectacle militant. C’est une authentique œuvre d’art. Un exemple accompli de
mariage entre la poésie et le politique. Une démonstration époustouflante de la manière dont la
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poésie peut ouvrir à la réflexion politique en la magnifiant et en touchant le spectateur-citoyen au plus
profond de son être….
De la vie des marionnettes
Les marionnettes, à gaine et selon la tradition théâtrale du bunraku, sont animées avec tant de doigté
qu’on en oublie les manipulateurs, pourtant visibles. Elles se mettent à exister, vibrer, respirer de leur
vie propre. Elles deviennent des personnages à part entière qui, par leurs épreuves, leurs
souffrances, leurs soupirs et leurs regards, acquièrent une telle dimension personnelle qu’elles nous
rappellent à notre humanité en révélant toute l’inhumanité du système qui va les briser. Un
capitalisme globalisé qui, précisément, réduit l’être humain à n’être qu’une marionnette aux mains
manipulatrices des pouvoirs établis et de la finance.
Le poème de Victor Hugo, qui clôt le spectacle, résume magnifiquement les deux aspects de Blue
Jeans. D’une part, l’horreur d’une économie qui condamne toute rose, comme la jeune paysanne
Jasmin, à la mort. D’autre part, la puissance transfiguratrice – source d’espérance et de beauté – de
l’art de Yeung Faï qui sait à la fois créer des « parfums d’ambre et de miel » et « faire des anges du
ciel » avec la réalité matérielle et humaine, y compris la plus sombre :
« La tombe dit à la rose :
– Des pleurs dont l’aube t’arrose
Que fais-tu, fleur des amours ?
La rose dit à la tombe :
– Que fais-tu de ce qui tombe
Dans ton gouffre ouvert toujours ? »
« La rose dit : – Tombeau sombre,
De ces pleurs je fais dans l’ombre
Un parfum d’ambre et de miel.
La tombe dit : – Fleur plaintive,
De chaque âme qui m’arrive
Je fais un ange du ciel ! »
Michel Maxime Egger
6. La Chine asphyxi ée par la pollution de l’industrie textil e
Made in China. Ces étiquettes, nous les voyons sur une majorité de nos vêtements. Si nous savons
que la Chine domine les exportations de textile et que cette production se fait dans des conditions
sociales dégradées, nous connaissons moins la pollution environnementale qu'entraîne cette
industrie. Dans un rapport, Greenpeace révèle des taux de pollution élevés et la présence de cinq
métaux lourds dans les eaux de deux villes de la province de Guangdong, au sud-est du pays :
Xintang, la "capitale du monde des jeans", et Gurao, une ville industrielle où 80% de l'économie
tourne autour de la confection de sous-vêtements. Pour l'ONG, les pollutions auxquelles sont
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confrontées ces deux villes sont emblématiques de l'industrie textile chinoise dans son ensemble, qui
devrait revoir ses pratiques et sa réglementation.
Avec une population de 215 000 habitants, 500
000 travailleurs migrants, 4 000 entreprises et
Adultes, amis aussi enfants et vieilles
une production annuelle chiffrée à 28 milliards de
yuans (3 milliards d'euros), Xintang est connue
personnes, fabriquent à longueur de
comme la "capitale du monde des jeans". En
2008, elle a produit plus de 260 millions de
journée des jeans.
paires de jeans - soit 60% de la production totale
de la Chine et 40% des jeans vendus aux EtatsUnis chaque année. 40% de ses jeans sont
exportés en Amérique, en Europe ou encore en Russie.
Petites et grandes usines, ainsi que des myriades d'ateliers familiaux, essaiment dans les rues de la
ville. Adultes, mais aussi enfants et vieilles personnes, fabriquent à longueur de journée des jeans
pour améliorer les revenus de leur famille. Le garçon sur la photo, dans le village de Dadun, à
Xintang, gagne 0,15 yuan (1,5 centime) pour couper les fils qui dépassent d'un blue jeans. En une
journée, près de 200 paires passent entre ses mains.
Les villageois se plaignent des usines, qui effectuent l'impression et la teinture des jeans, dont les
eaux usées sont rejetées dans la rivière de Xintang. "Tout le monde dit que les gens qui travaillent
dans la teinture et délavage ont des problèmes de reproduction et de fertilité. Mon cousin a déjà
travaillé dans une usine de teinture. Il est mort d'une pleurésie", témoigne Lin Zhixin, un travailleur
migrant du Sichuan.
Un militant de Greenpeace récolte un échantillon d'eau d'une rivière polluée près du village de
Dadun, à Xintang. L'ONG a prouvé la présence de cinq métaux lourds - cadmium, chrome, mercure,
plomb et cuivre - dans des quantités bien supérieures aux normes autorisées dans le pays. "Les
procédés de teinture, lavage, blanchiment et impression sont quelques-uns des plus sales de
l'industrie textile, nécessitant de grands volumes d'eau ainsi que des métaux lourds et autres produits
chimiques", explique Mariah Zhao, chargée de campagne produits toxiques pour Greenpeace.
A Gurao, surnommée "capitale du sexy", les panneaux publicitaires de lingerie foisonnent. La ville
représente, elle, 150 000 habitants, 140 000 travailleurs migrants, 3 000 entreprises et une
production de près de 4 milliards de yuans (440 millions d'euros). Les rues sont remplies d'ateliers
familiaux, d'usines et de marchés consacrés à la fabrication et à la vente de sous-vêtements.
Ces enfants vont à l'école pendant la journée et travaillent de nuit et le week-end dans un atelier de
tissu. Ils obtiennent 0,3 yuan chacun pour cent bretelles qu'ils attachent à un accessoire de machine
à coudre, qui sera utilisé à l'étape suivante du processus d'assemblage des soutien-gorges. En une
journée, ils peuvent gagner de 20 à 30 yuans (2 à 3 euros).
En 2009, Gurao a produit plus de 200 millions de soutien-gorges. La rivière locale, le Xi Xiao, en a
souffert. Les villageois estiment que cette rivière, "sale et puante", n'est plus apte à la consommation
ou à la lessive. Elle ne contient plus de poissons. Et quand elle déborde, les maisons et jardins de la
population locale sont inondés par les eaux usées.
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Des salariés impriment des motifs sur des tissus dans une usine. "L'eau est évacuée par les usines
de teinture. Parfois, cela sent vraiment horrible. Et chaque fois, la couleur de l'eau est différente ; j'ai
vu toutes les couleurs inimaginables", raconte Ren Shan, un travailleur migrant du Guizhou.
Des élèves de Gurao essayent de se protéger des fumées de l'incinération des ordures. "Xintang et
Gurao sont emblématiques de la vaste problématique de la fabrication polluante de textiles. La
responsabilité de la réglementation des eaux usées et de l'élimination des substances chimiques
dangereuses dans les textiles doivent revenir non seulement aux gouvernements de Xintang et
Gurao mais aussi à toute la Chine", conclut Mariah Zhao.
Audrey Garric
7. Les Jeans ont le blues
Depuis le milieu du 14e siècle, le jean est devenu un accessoire majeur de la société actuelle. On
pourrait même le qualifier d’emblème de la société de consommation, principalement depuis les
Trente Glorieuses, qui représentent l’apogée du blue-jean. Plusieurs conjectures existent concernant
l’origine de ce vêtement mais la plus probable reste celle affirmant que sa naissance a eu lieu aux
États-Unis.
En 1889, la société The Lee Company est créée. Bien que sa première activité ne soit pas centrée
sur l’habillement mais plutôt sur le commerce de tissus et de produits d’épicerie, cette firme débuta la
fabrication de jean et de salopette durant l’année 1911. Il est considéré dès 1950 comme le symbole
de plusieurs mouvements. Associé au blouson en cuir noir et aux divers modèles de mot²o de
l’époque (notamment la fameuse Harley), il constitue le phénomène «Rock». Il est ensuite modifié
par le mouvement «hippies» en 1960, qui l'agrémente de broderies, de peinture, de motifs ou de
bijoux et qui varient les couleurs ainsi que les coupes : le bas de la jambe du vêtement s’élargit et
donne naissance aux pantalons «Patt’ d’Eph». Le jean est devenu un accessoire essentiel que
chacun customise à sa façon. En 1969, le très célèbre festival Woodstock, qui compte un demimillion de spectateurs, est le plus grand rassemblement de porteurs de jeans.
Aujourd’hui encore le jean est un moyen de se démarquer, de par sa marque ou sa coupe. Le jean
est désormais présent sur tous les continents et parmi toutes les classes sociales : les prix du jean
étant associés à une certaine catégorie de produits, on peut trouver des jeans très simples à 20
euros ou des jeans dessinés par de grands créateurs dont le prix peut atteindre 900 euros, voire plus.
Cela permet même aux personnes les plus démunies d’en posséder un. De plus, la production de
blue-jean est victime de la mondialisation, c’est-à-dire que certains processus de création ne sont pas
effectués au même endroit et n’ont pas lieu dans le pays où ils seront vendus mais sont plutôt
répartis dans le monde entier. On peut donc se demander si la production de jeans est néfaste ou
salutaire pour les pays en développement ?
Tout d’abord, il faut savoir que le jean est fait principalement de coton qui est ensuite transformé en
grandes toiles de denim. Puis, ces toiles sont découpées selon la forme et la taille du jeans. Ensuite,
ils sont envoyés dans une autre usine pour les coudre, les délaver, les colorer et pour faire les
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finissions. Ils sont alors exportés dans le monde entier. Tout ceci se passe dans les pays en
développement puisque les coûts de production sont beaucoup plus bas que ceux des pays du Nord.
Les entreprises de fabrication de Blue Jeans sont nombreuses à délocaliser leurs usines, c’est-à-dire
qu’elles implantent leurs locaux à l’étranger, où les conditions de productions leur sont plus
avantageuses. Dans ces pays étrangers, les coûts entraînés par la production de Jeans sont bien
moins chers que sur le territoire français, les grandes compagnies exploitent donc les petites
entreprises locales afin de gagner plus d’argent.
Tout d’abord, le premier critère en faveur de la délocalisation est la différence de la main d’œuvre. Le
salaire versé aux employés qui travaillent dans ces entreprises est dix fois plus bas qu’en Europe.
Pour nous, Français, cela nous paraîtrait insensé de travailler durement pour une si petite somme.
Dans le documentaire de Yann-Arthus Bertrand «Vu du Ciel, Toujours Plus !», nous apprenons qu’en
Tunisie, les ouvriers d’une usine de production de jeans localisée à Rasdjebel, ne gagnent que 150
euros par mois, presque le prix de deux jeans achetés dans notre pays, mais pour ces travailleurs,
c’est un salaire acceptable, voire normal. D’après le film documentaire, China Blue, les salaires en
Chine, varie entre 200 et 1000 yuan, en sachant que 100 yuan équivaut à 15 euros. Les heures
supplémentaires, c’est-à-dire le travail de nuit (généralement jusqu’à 4h du matin) ne sont pas pris en
compte, et les ouvriers ne peuvent pas protester car ils recevront un salaire bas et en retard si les
commandes ne sont pas livrer à temps. Aussi, la plus part des travailleurs ne reçoivent pas de salaire
pour leur premier mois de travail.
7. Retour sur Hand Stories. Une histoire de transmission
entre générations
Hand Stories est un spectacle visuel tout public pour
deux acteurs manipulateurs et une vingtaine de
marionnettes. Ce spectacle, comme son nom l’indique,
est une histoire de mains, des mains qui façonnent,
apprennent, construisent, des mains qui donnent, se
transmettent de père en fils, des mains de
marionnettiste qui travaillent, s’étirent, s’assouplissent,
se transforment et racontent.
Yeung Faï, le metteur en scène, est maître de
marionnettes à gaine chinoise. Cette technique gantée
spécifique à son pays se situe au cœur de l’histoire de
sa famille depuis cinq générations. Son arrière grand
père, le premier représentant de la dynastie, jouait
dans les maisons de thé pour quelques spectateurs. Il
a transmis cette technique a son fils (le grand père de
Faï) qui l’a perfectionné et la confié à son fils aîné (le
père de Faï). Ce dernier a énormément voyagé, en
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Hand stories
Photo du spectacle : Mario del Curto
Chine et ailleurs et il a transmis la technique à son fils aîné (le frère de Faï) avant de
disparaître. Ce n’est qu’après la révolution culturelle chinoise que Yeung Faï a appris ce savoir
faire avec son frère aîné. Aujourd’hui, il est le dernier à maîtriser ce savoir, après lui il n’y aura
pas de descendance directe. A travers cette histoire, Yeung Faï aborde donc la traversée de
cette technique au cours de la seconde partie du 20e siècle, dans une Chine en proie à des
changements politiques radicaux. Dans ce contexte politique parfois difficile, la technique et tout
le savoir faire qui l’accompagne ont bien failli s’éteindre à plusieurs reprises.
Hand Stories est donc une autobiographie familiale. L’histoire commence au milieu des années
60 et se termine aujourd’hui en ce début de 21e siècle. Dans le spectacle, deux histoires se
croisent et s’entremêlent : Il y a d’abord l’histoire humaine de cette famille de marionnettiste
chinois, les Yeung (la famille de Faï), et aussi, l’histoire des marionnettes en tant que savoir
faire transmis. Pour raconter ces histoires, il y a deux styles esthétiques de marionnettes : pour
la famille des Yeung, des marionnettes à gaine très réalistes, en noir et blanc ; pour l’histoire de
l’héritage en tant que tel, des marionnettes plus petites et très colorées, dans la plus pure
tradition de l’opéra de Pékin. Ces deux familles de marionnettes permettent de développer
Hand Stories sur différents niveaux de jeu, en se passant d’explications verbales.
Pour raconter cette histoire très personnelle, Yeung Faï a choisi de proposer un spectacle
visuel basé sur la rencontre entre acteurs, marionnettes et vidéos. Dans sa recherche, c’est par
le dessin qu’il a écrit son histoire. Ce spectacle autobiographique est une composition d’images.
Ces images créés son empreintes d’humilités et de simplicité. La volonté du metteur en scène
est de créer de l’espace pour laisser libre cours à l’imaginaire de chacun. L’idée est donc de
privilégier l’élément pour raconter l’ensemble. Par une poétique du mouvement basé sur la
métaphore ou la symbolique, l’émotion prend corps sur le plateau. Les marionnettes côtoient les
acteurs et des vidéos d’époque en noir et blanc des ancêtres de Faï. La réalité et l’imaginaire se
mêlent sans cesse pour raconter cette saga familiale.
Dans ce projet, Yeung Faï insiste sur l’universalité de son propos. La notion de transmission et
de savoir-faire dépasse largement les frontières de la marionnette et de la Chine. D’ailleurs ce
qu’on nomme la marionnette à gaine chinoise, Yeung Faï le considère comme un savoir faire
humain. Nous devons donc le protéger, le transmettre et ainsi lui permettre de continuer à se
développer en se nourrissant d’autres arts, d’autres cultures. Yeung Faï s’est formé en famille
bien sûr, mais aussi auprès d’autres maîtres chinois et japonais au cours de ses jeunes années.
Ensuite, il a sillonné les routes du monde entier avec ses gaines pour raconter, comme ses
ancêtres avant lui, les scènes de l’opéra de Pékin. Depuis une dizaine d’années, c’est en
Europe et particulièrement en France qu’il a posé ses valises pour travailler à de nouveaux
projets. Elevé en Chine et nourri de culture occidentale, Yeung Faï est ce qu’on appelle un
artiste du monde.
Pour cette nouvelle création, et sa toute première en qualité de metteur en scène, il s’est donc
entouré d’une équipe multiculturelle pour réaliser son projet : une vidéaste Taïwanaise Yilan
Yeh, qui s’intéresse dans son travail à la relation entre philosophie taoïste et nouveaux médias.
Le musicien Colin Offord vient quant à lui d’Australie. Il compose ses musiques sur des
instruments qu’il créée lui même. Enfin, sur le plateau, Yeung Faï travaille avec moi, jeune
marionnettiste français sorti de l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette de
Charleville-Mézières.
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Hand Stories est à l’image de Yeung Faï, au croisement entre l’Orient et l’Occident, entre la
tradition et la modernité. Les notions abordées par Yeung Faï sont ancestrales et plus que
jamais d’actualités.
Yoann Pencolé
8. Histoire et marionnettes
Tout est parti d’un story-board dessiné et écrit par Yeung Faï. Tant par son découpage
dramaturgique éminemment cinématographique que son déploiement imagé, Hand Stories
rappelle étrangement l’esprit de la bande dessinée silencieuse Là où vont nos pères de Shaun
Tan, un artiste pluriel œuvrant aussi pour le meilleur du film d’animation contemporain grand
public (Toy Story, Les Indestructibles, L’Âge de Glace). C’est l’histoire d’immigrés, réfugiés,
exilés, clandestins et un hommage à ceux qui ont fait le voyage. De père chinois, Tan précise
que « de nombreuses idées du livre ont été inspirées par de vieilles photographies de
personnes et de lieux qui ont disparus depuis longtemps et qui furent à l’origine de plusieurs de
mes peintures. Il existe un sentiment de mystère dans les documents historiques qui est lié à
leur éloignement et à leur silence. Je dois donc faire travailler mon imagination pour bâtir un
monde perdu à partir de ces petits fragments de mémoire. D’une certaine manière, l’absence
d’information appelle à l’élaboration d’une fiction pour combler le vide. »
Rituel
C’est aussi ce qui semble à l’œuvre dans Hand stories, où l’on découvre une photo grisâtre de
l’arrière grand-père de Yeung Faï, premier représentant de cette dynastie de maîtres de
marionnettes à gaine chinoise, qui se produisait dans les maisons de thé pour un cercle
restreint de spectateurs. Le thé que boivent rituellement les acteurs manipulateurs. De
génération en génération, de perfectionnement en perfectionnement, la technique se transmet
du maître à l’assistant, l’ultime scène montrant l’élève à l’exercice, comme hier le maître.
Cette saga familiale sur fond de tragédies politiques, économiques et humaines s’ouvre sur un
homme assis en tailleur, en habit noir marqué d’une écharpe rouge nouée à la taille. Vêtement
traditionnel du montreur de figures en Chine faisant écho dans une scénographie tendue de
noir, au deuil, face aux événements les plus sombres de l’histoire chinoise. C’est le rouge pour
dire les réalités ensanglantées liées à la Révolution culturelle et au Grand Bond en Avant qui fit
40 millions de morts. Pour échouer à la répression de Tien An Men et l’exil consécutif de Yeung
Faï en Bolivie puis à Hong Kong après une traversée des eaux mouvementées, sa figurine en
suspension dans des flots stylisés.
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9. Bibliographie
La mondialisation
•
François Bon, Sortie d’usine, Paris, Ed. de Minuit, 2011
•
Naomi Klein, No Logo. La Tyrannie des marques, Arles, Actes sud, 2001
•
Sophie Van der Linden, La Fabrique du monde, Paris, Buchet Chastel, 2013.
Sur la production de jeans et les migrants en Chine
•
Micha X. Paled, China Blue, 2011 (Documentaire. DVD)
•
Li Xin, Last Train Hope 2009, (Documentaire. DVD)
•
https://lebluejean.e-monsite.com/
Au sujet de la marionnette
•
Encyclopédie des arts de la marionnette, Montpellier, Ed. de l’Entretemps, 2009 ;
Stéphanie Lefort, Marionnettes, le corps à l’ouvrage, Paris, A la croisée, 2007
•
Gérard Defaux, Molière ou les métamorphoses du comique, Paris, Klincksieck, 1992
•
Jacques Truchet (dir.), Thématique de Molière, Paris, Ecrivains de toujours, 1989
• Julie Sermon (dir.), « La Marionnette ? Traditions, croisements, décloisonnements », Revue
Théâtre/Public, n° 193, Genevilliers, 2009.
La Chine
•
Jean-Luc Buchalet, Chine. La Face cachée, Puteau, Editea, 2012
•
Pan Yi, Made in China.Vivre avec les ouvrières chinoises, Aube, la Tour d’Aigues, 2012.
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► Les ouvrages cités dans cette sélection bibliographique ont été choisis pour vous.
Ils sont disponibles dans le cadre des Bibliothèques Municipales et de la Bibliothèque de
Genève.
Pour des informations complémentaires :
Bertrand Tappolet
Théâtre des Marionnettes de Genève
3, rue Rodo - cp 217 - 1205 genève 4
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Pour les Réservations Ecoles :
Joëlle Fretz
Théâtre des Marionnettes de Genève
3, rue Rodo - cp 217 - 1205 genève 4
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Davantage d’informations sur : www.marionnettes.ch
Théâtre des Marionnettes de Genève - Rue Rodo 3, 1205 Genève / Tél. 022/807.31.00 fax 022/807 31 01
Blue Jeans. Photos du spectacle libres de droits à télécharger sur : www.marionnettes.ch – presse –
images.
(mention obligatoire : photo : Mario Del Curto)
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