Télécharger la version PDF de ce numéro
Transcription
Télécharger la version PDF de ce numéro
Vendredi 13 Achetez ce Vigousse, il vous porte bonheur. JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal Vendredi 13 mai 2011 > No 62 VALAIS Un coup d’flics, c’est si pratiqe Pages 2-3 BITURE L’arroseur à rosé Page 6 VATICAN Le pape ne fait pas de cathos Page 10 TêTE DE TRUC Genève fort démugny Page 16 Bastons du samedi soir Nos adresses Page 17 Oublie les films. Cannes est un festival de mode. Paulo Coelho www.vigousse.ch CHF. 3.– / Abonnement annuel CHF. 140.– 2 Rubrique C’est pas pour dire ! Point V Valais : Pleins faux sur la Croisette Sebastian Dieguez « J e suis un grand menteur », disait Federico Fellini. Il savait de quoi il parlait, le maître des apparences. Son personnage Paparazzo, le photographe qui accompagne Marcello Mastroianni dans La Dolce Vita, n’a-t-il pas donné son nom aux paparazzi, ces petit soldats complices de l’industrie du fantasme ? C’est dire si Fellini s’y connaissait en arnaques et impostures… Car le cinéma et ses stars, ce n’est jamais que du mensonge, du toc, du pour de faux. Bien sûr, les professionnels appellent ça du rêve, de l’illusion, de l’évasion, ils parlent de « fenêtre sur le réel », de « leçon de vie », de « voyage initiatique », mais pour l’essentiel tout est bidon. A Cannes, dans ses beaux costumes, dans ses robes sublimes, l’industrie du cinéma va une fois de plus parader devant la plèbe pour lui fourguer ses rêves rances, son émotion pré-emballée, ses indignations automatiques, et surtout ses leçons prétentieuses. Ça ne rate jamais. Politique, éducation, écologie, culture… il n’est pas un domaine sur lequel les tâcherons de ce qui n’est après tout que le septième art n’ont pas un avis bien tranché. Ignorons ces barbons vaniteux et ces starlettes connes comme leurs pieds. Retenons seulement que pour Fellini le cinéma, c’était le faux, et le faux, c’était la vraie vie. La Palme d’Or devrait donc être attribuée cette année, à l’unanimité du jury, à la réalité. Un curieux spectacle doté d’une intrigue improbable et peuplé de vieilles têtes d’affiche dont tout le monde a marre, avec des effets spéciaux époustouflants, de la violence, d’étonnants rebondissements. Il y a quelques maladresses, certes, mais au moins le sens commun et la morale n’y ont pas leur place une seule seconde. On rigole bien aussi, il Maestro serait fier. Sécheresse en Suisse : les chaussettes de l’archiduchesse sont archisèches. Fracture salée Un citoyen accuse la police de brutalité. La police nie en bloc. Si sur cette affaire la Justice fait preuve d’une lenteur exceptionnelle et criante, ça semble donner raison à qui ? L’ histoire avait défrayé la chronique début 2008 : un citoyen valaisan (assez grande gueule donc) nommé JeanClaude Favre avait accusé la Police valaisanne de l’avoir méchamment passé à tabac, avec pour conséquence une fracture du fémur et un séjour à l’hôpital. La victime ayant déposé plainte, une enquête avait été ouverte par le juge d’instruction. Depuis lors, plus de 3 ans se sont écoulés et toujours aucune nouvelle. Etonnant, non ? Pour rappel, voici la version de Jean-Claude Favre : le 13 février 2008, il quitte son domicile de la région de Chermignon et gagne la station de Crans-Montana où il a rendez-vous chez le coiffeur. Il est 13 h 35. En montant, il a remarqué qu’il était suivi par une voiture de police banalisée. A bord, deux hommes de la brigade d’intervention en tenue noire. Il se gare dans la rue principale, en face de la boutique du figaro. Il n’a pas le temps de descendre de voiture. Le véhicule qui le suit plante au milieu de l’artère, les deux policiers en jaillissent tandis qu’un troisième, qui était posté dans la rue, fonce vers Jean-Claude Favre, arme à la main, en vociférant. Abasourdi, JeanClaude met les mains sur le volant. Il est éjecté de sa voiture, trois flingues pointés sur la tête. Il reçoit un coup à la tempe, sans doute donné avec la crosse. Il tombe dans les pommes. Quand il revient à lui, il est menotté dans le dos à l’arrière d’un minibus de la police, au fond du parking public du Scandia qui jouxte la rue. Dans la pénombre, il dénombre une petite dizaine de policiers. Ceux de la « municipale » sont là en spectateurs. D’autres, en civil, sont des agents cantonaux. JeanClaude est extrait du véhicule par 3 tabassage et tais-toi ! deux hommes. Ils lui ôtent les menottes, si serrées qu’elles vont laisser des marques. Ils le prennent chacun par un bras en serrant très fort. Jean-Claude, qui ne comprend toujours pas, s’indigne. L’un des deux flics lui fauche brutalement les jambes. Il se retrouve au sol, le fémur droit en morceaux. Le bruit a été si fort qu’un policier municipal dira plus tard : « J’ai entendu les os craquer ! » n’est opérée que le lendemain. Et les médecins, qui avaient promis de photographier les contusions et blessures, ont bizarrement « oublié » de le faire ! Du coup, ce sont sa femme et une amie qui, avec Mais la danse continue : les poli- ciers s’acharnent sur l’homme à terre à coups de pied dans les côtes et les testicules. Puis ils le relèvent sans ménagement bien que sa jambe déboîtée atteste la fracture. Ils le conduisent dans un bureau à l’étage, où il pourra enfin appeler son médecin. A l’hôpital de Sion, averti par la police, le blessé est injurié par le personnel. Sa fracture compliquée Rudes montagnards Jean-Claude Favre est un bel homme aux yeux d’azur qui ne fait pas sa septantaine. Cet ancien pilote d’avion professionnel a beaucoup bourlingué et il a réussi, notamment dans l’immobilier. C’est une grande gueule qui se dit « macho, car les femmes sont tellement merveilleuses qu’il faut les traiter en femmes ». Il est très soupe au lait aussi, surtout quand l’administration ou tout autre pouvoir l’emmerde. Résultat : pas mal de bisbilles avec sa commune et surtout son secrétaire municipal qui, lui non plus, ne passe pas pour un doux. On est en Valais, quoi ! L’agression policière qu’il dénonce a-t-elle été préméditée et initiée par des élus locaux ? Difficile à prouver. Sauf que 2 mois avant le tabassage un employé communal avait averti Jean-Claude Favre qu’il se « préparait des choses contre lui ». leur téléphone portable, immortalisent les marques. Nous avons pu voir les images : elle sont terriblement éloquentes. Depuis ce funeste jour de 2008, Jean-Claude Favre souffre de séquelles. Il a bien sûr pris un avocat et essaie par tous les moyens d’obtenir réparation. Peine perdue : il semble que rien n’ait bougé en 3 ans, l’Etat du Valais fait la sourde oreille et joue la montre. Il faut préciser que du beau linge aurait trempé dans le coup : le célèbre juge cantonal Jo Pitteloud, dont la sinistre renommée est connue des lecteurs de Vigousse (19.03.10), et le procureur cantonal JeanPierre Gross, qui se serait courageusement désisté pour ne pas avoir à requérir dans cette affaire. Cette charmante histoire n’est-elle que le fruit de l’imagination trop fertile de Jean-Claude Favre ? Si oui, pourquoi diable la Justice est-elle si longue à régler un cas aussi simple ? Bonnes questions. Pour les réponses, il n’y a plus qu’à attendre que la Justice veuille bien un jour ou l’autre commencer à envisager l’idée d’esquisser une démarche en vue d’aborder l’hypothèse de faire son travail. Que des menteries ! Pour la Police et la Justice valaisannes, rien ne s’est déroulé comme Jean-Claude Favre le dit. D’abord, affirme-t-on, ce forcené a menacé de débarquer à la commune de Montana pour « en flinguer trois ou quatre ! » (voir encadré). C’est pourquoi le juge d’instruction a donné l’ordre d’interpeller Favre « au moment de son arrivée à la commune, au besoin avec l’aide des agents du groupe d’intervention ». (On remarquera que l’arrestation a eu lieu à Crans, très loin du bâtiment administratif de Montana…) Quant à l’arrestation elle-même, la police mentionne qu’il s’est débattu, « qu’il n’était pas en possession d’armes à feu, mais qu’il détenait un couteau prohibé ». En fait, d’après Favre, il s’agissait d’un petit couteau de poche. La suite de la version policière est assez surréaliste. « Jean-Claude Favre, en bousculant un agent, a perdu l’équilibre, se plaignant par la suite de douleurs à la hanche. » Rien sur les multiples ecchymoses qui marquaient sa tempe, son thorax, ses jambes et ses parties intimes. Rien non plus sur son transport dans le fond du parking, son menottage, ni sur les circonstances de cette simple « perte d’équilibre » qui a entraîné des fractures multiples et compliquées dans la cuisse et la hanche. Qui dit la vérité ? Patrick Nordmann PUB Le petit Vigousse de la langue française Vigousse Sàrl, Rue du Simplon 34, CH-1006 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected] Tél. +41 21 612 02 50 > Fax +41 21 601 11 75 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 612 02 56 > Publicité : Inédit Publications, Av. Dapples 7, CP 900, CH-1001 Lausanne, [email protected] > Layout et production : www.unigraf.com > Imprimé en Suisse chez Courvoisier-Attinger SA/Bienne > Tirage : 15 000 ex. Vigousse vendredi 13 mai 2011 Fémur [fémyR] n. m. Os de la cuisse, qui s'articule avec la cavité cotyloïde de l'os iliaque au niveau de sa tête. Pour un montagnard de plus de 80 ans, le col le plus difficile est celui du fémur. (Shailendra Kumar Upadhyaya, décédé à 82 ans en pleine ascension de l’Everest). ♦ Syn. Thèse, antithèse, prothèse. Vigousse vendredi 13 mai 2011 4 Faits divers et variés Info lecteur GO Voyages, l’agence du risque Vacances à l’eau Quand une agence de voyages encaisse l’argent de billets d’avion sans réserver les vols, c’est du vol. L es Genevoises Julie et Lucie, 18 ans, termineront le gymnase en juillet. Pour fêter cette réussite, elles veulent réaliser un rêve : aller en Australie. Elles ont bossé et économisé des mois durant jusqu’à disposer d’une coquette somme pour visiter le pays des kangourous. C’est donc dans la poche. Début janvier, elles décident de réserver leurs billets d’avion : plus elles anticipent, moins ça taxe. Auprès de l’agence en ligne française GO Voyages, elles dégottent des vols Genève-Melbourne à 1700 francs par personne. Une aubaine ! Comme les demoiselles ne possèdent pas de carte de crédit, elles s’enquièrent de la marche à suivre par téléphone. Une répondante de la succursale parisienne les informe qu’elles peuvent faire un versement bancaire, puis envoyer un fax de la preuve du payement à GO Voyages. Dès la réception du fax, la réservation sera effectuée et elles recevront les billets électroniques 2 mois avant la date du départ. Mais attention : « Tout doit être fait aujourd’hui, car demain les prix auront changé et ça ne sera plus valable ! » Julie et Lu- cie piquent donc un sprint jusqu’à leur banque pour retirer la somme voulue, foncent faire le paiement à la poste et envoient aussitôt le fax demandé. Tout est réglé le jour même, à elles l’Australie ! Début mai, les futures baroudeuses demandent par mail quelques informations et notamment les horaires de leur voyage à GO Coquille vide L’association Swissmedia encaisse l’argent public pour... ne rien faire. Vevey, les boîtes qui font Vevey menacèrent de couper les dans la technologie, l’in- vivres à ce peu excellent pôle d’exformation et la commu- cellence. nication peuvent compter sur le soutien de Swissmedia, un « tech- Branle-bas de combat ! Roland nopôle » dirigé par un secrétaire Grunder doit corriger le tir, d’où général, Roland Grunder, et son l’idée de créer l’incubateur, auadjoint Bernard Degex. Très actifs, trement dit l’aide à l’éclosion d’entreprises. Banco : ces messieurs propole Service vaudois de sent divers services, l’économie, du logedu voyage d’affaires à ment et du tourisme la formation continue. Ils se font (SELT), dépendant Mais les deux piliers de du dynamique JeanSwissmedia sont la péincuber Claude Mermoud, ocpinière et l’incubateur troie une subvention d’entreprises. Si la pépinière, en 15 ans d’exis- annuelle de près de 300 000 francs tence, a accueilli plusieurs boîtes jusqu’en 2011, et la Ville de Vevey locataires, la « synergie » qui de- casque aussi. vait y régner tient de la blague, Bien sûr, Swissmedia doit rendre chacun bossant dans son coin. Au des comptes. C’est ainsi qu’à fin point qu’en 2009 la Confédéra- avril son président annonce fièretion, l’Etat de Vaud et la Ville de ment qu’« une dizaine de sociétés Vigousse vendredi 13 mai 2011 Voyages. Réponse : « Vous n’avez pas effectué votre réservation à temps, ainsi les billets n’ont pas été retenus. » Abasourdies et paniquées, elles renvoient un messages expliquant qu’elles ont procédé à la réservation comme expliqué au téléphone, et ce le jour même : elles en ont la preuve ! En plus, l’agence a encaissé leurs 3400 francs sans les informer du problème ! A quoi GO Voyages réplique « qu’en effet le versement a été fait, mais trop tard ». Donc elles peuvent « soit effectuer une autre réservation, soit demander à être remboursées ». Sidérées et écœurées, Julie et Lucie décident, la larme à l’œil, de se faire rembourser. Pour parachever la déroute, le prix des billets a désormais tellement augmenté qu’il n’entre plus dans leur budget. Les koalas et la grande barrière de corail, ça sera pour 2012. Mais pas avec GO Voyages, dont les deux déçues ont décidé de remplacer l’hypocrite slogan « choix, prix, simplicité » par « rabat-joie, abrutis, entubés » ! Quant à nous, nous suggérons de rebaptiser l’agence en question GOGO Voyages. Alinda Dufey Pôle d’incompétence A 5 Chauffards de l’A12 : 11 Fangio hors-circuit. en création sont déjà accueillies au sein de l’incubateur, dont quatre volent déjà de leur propres ailes ». Sauf que la réalité est un peu moins glorieuse. Un seul poussin a éclos l’année dernière et son patron est peu reconnaissant envers sa génitrice : invité à prendre la parole à l’assemblée générale de Swissmedia, il a refusé. « Je n’avais pas envie de valider un soutien que je n’ai effectivement pas reçu. Swissmedia ne nous a pratiquement pas aidés. C’est du vent ! » dit cet ingrat. Mais qu’on se rassure : pour les deux patrons du machin, l’incubateur est une vraie poule aux œufs d’or : la masse salariale a doublé. Patrick Nordmann La tête contre le SMUR Le Jura est le seul canton romand à ne pas posséder un Service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR). Certes il y a bien un numéro 144 qui permet d'appeler rapidement une ambulance. Mais le SMUR, qui a prouvé son efficacité dans les cantons de Genève, Neuchâtel, Fribourg, Valais et Vaud, apporte à la médecine d’urgence un plus indéniable. En effet, le véhicule SMUR est généralement un break 4x4 rapide qui comprend un médecin formé et un infirmier spécialisé. Cet équipage est une réelle avancée pour l’efficacité de la gestion des urgences extrahospitalières. Pourtant le Jura n’envisage actuellement pas de s’enrichir d’un tel service. Il est donc fortement conseillé à tous les moribonds jurassiens de changer de canton à moins de vouloir agoniser dans l’Ajoie. Egout douteux Valais Santé, mensonges et vidéo Le val d’Hérens, ses paysages majestueux, sa nature intacte, son air pur, ses torrents cristallins… Née au pied du glacier d’Arolla, la Borgne dévale les pentes rocailleuses, puis le vallon herbu, sinuant au fond de ses gorges avant de rejoindre le Rhône. A Vernamiège elle côtoie le petit lac des Gouilles, dans un écrin de verdure. « Respirez la nature ! » lance le site internet de la commune. Salades de crabe Dans un film, le conseiller d’Etat Maurice Tornay claironne que le Valais est à la pointe des soins contre le cancer. Plus faux tumeur. L e service de radio-oncologie du Réseau Santé Valais n’est pas des plus rayonnants. Le rapport de la Commission de gestion du Grand Conseil (30.03.11) l’épingle avec des pincettes : « Des comportements inadéquats peuvent avoir des répercussions au niveau médical. » Et l’audit conduit par la Fédération hospitalière française (FHF), publié le 11 avril dernier, consacre trois pages épicées à ce service : cheffe incapable, personnel qui s’autogère quand il ne démissionne pas en bloc, investissements sans cohérence ni « pertinence scientifique ». En résumé, la radio-oncologie est un vrai bordel. Sans mesures rapides, ça risque de « fragiliser considérablement la position du RSV dans son offre de soins en cancérologie », juge la FHF. Bénédicte Or, que fait le conseiller d’Etat en ont dû continuer leur traitement charge de la santé, le PDC Maurice sur les anciennes machines. MauTornay, 4 jour plus tard ? Il met sur rice Tornay n’a pas dû être mis au le site web du canton une vidéo courant. de propagande digne des annales. La cheffe de la radio-oncologie, Sous le titre fanfaron « Radiothé- Sabine Bieri, avait été avertie que rapie des cancers : le Valais à la la machine risquait de pécloter, pointe », il détaille les mais elle a fait la sourde millions investis pour oreille. Et quand il a été Un cancer contrer les métastases. réparé, elle a renvoyé Il explique à quel point de louanges illico des malades dans les machines achetées l’appareil en oubliant sont les meilleures de que de nouvelles irral’univers connu. Nodiations-tests auraient tamment l’appareil de tomothéra- été bienvenues. Mais comme le pie, merveille des merveilles. Sauf dit Maurice Tornay dans sa vidéo, qu’hors Valais les spécialistes sou- lutter contre le cancer implique lignent à quel point les effets dudit l’engagement « des femmes et des bidule sont aléatoires. Sauf aussi hommes de très haute compétence ». que 2 mois à peine après sa mise Sur celle de Tornay, le diagnostic en fonction en automne 2010, le est clair. bel engin a connu des avaries de Pierre-Pascal Chanel longue durée. Certains patients Volontiers, mais pas n’importe où. Photos à l’appui, un lecteur signale en effet une bouche d’égout qui, du hameau des Gouilles, débouche en plein talus et forme un ruisseau d’excréments et de papier toilette avant de se jeter dans la Borgne, qui coule une cinquantaine de mètres en contrebas. Le tout arrosera les verts pâturages en aval ; normal dès lors que les vaches de la race d’Hérens aient un caractère de merde. On parle de parc naturel régional. Le monde civilisé, par ailleurs, a pour règle d’épurer les eaux usées. Mais apparemment, sur la Borgne, les pollueurs aveugles sont rois. Laurent Flutsch Vigousse Vigousse vendredi 13 mai 2011 6 Conso et Consorts Aproz : la reine Manathan ne portait pas de chapeau jaune. œil-de-perdrix, dix de retrouvés ! Les Saumon génétiquement fumé Raisin du plus fort Victime d’idées préconçues, le rosé suisse a longtemps été snobé au profit du rosé français. Grave erreur. B ien des Helvètes férus de terrasses sont adeptes de vin rosé estival. Et pour nombre d’entre eux, il n’y a que le rosé de Provence qui tienne la route. Or rien n’est plus crétin. D’abord, les picrates provençaux qui remontent le Rhône jusque sous nos latitudes sont généralement de qualité industrielle, additionnés de sucre et de Bacchus sait quoi, la réputation sulfureuse et surtout sulfurée des « cubis » n’étant pas usurpée. En revanche, la plupart des viticulteurs de nos coteaux bichonnent leur rosé, qu’ils veulent authentique, honnête et noble (sans être arrogant). Le hic, c’est qu’en plus de leurs soucis écologiques et biodynamiques les éleveurs suisses sont souvent bloqués par des histoires de rendement : les parcelles, on le sait, sont PUB rèves bien plus petites et plus difficiles à travailler que dans le Midi. Dès lors, leurs tarifs ne peuvent hélas pas concurrencer ceux des piquettes françaises, qui permettent de boire un petit coup à petit coût. Mais il s’agit de calculer juste et d’ajouter au prix du rosé provençal celui de l’aspirine et de la perte d’efficacité liée à la migraine. L’un dans l’autre, ça équivaut au prix d’une bouteille suisse. CQFD. Bonne nouvelle, les dernières statistiques de l’Office fédéral de l’agriculture indiquent que les Suisses ont augmenté leur consommation globale de vin indigène de 3,2% en 2010. Le message de Pierre Dac est donc en train de passer : « Mieux vaut le vin d’ici que l’eau de là. » Anne Monmarché La société américaine AquaBounty Technologies a créé il y a 15 ans l'AquAdvantage® Salmon, soit un saumon génétiquement modifié plus fort et plus gros. Ce spécimen servait jusque-là à des tests scientifiques ou des productions de médicaments. Mais depuis quelque temps la Food and Drug Administration (FDA) tend fortement à donner son feu vert pour la commercialisation alimentaire de ce poisson transgénique. Les papilles gustatives des Américains adeptes de la saine nourriture des fast-foods frétillent déjà. Plus ou moins cher... Faits divers et variés La mère qu’on voit surfer Faces de profil Les grands génies de la publicité ont trouvé un nouveau gibier de choix : la maman connectée. P our les publicitaires et les directeurs de médias, la fameuse ménagère de moins de 50 ans n’est plus très attrayante. Pour tout dire, elle est devenue aussi ringarde que Mireille Mathieu. C’est pourquoi les savants experts sont en train de dessiner une nouvelle cible, de façonner un nouveau Graal mercantile qu’il faut absolument traquer : la Digital Mum (DM). Ce bel anglicisme très tendance désigne une femme qui a eu au moins un enfant et qui se connecte plus d’une fois par semaine à internet. Et attention, ce spécimen de consommatrice de rêve fait l’objet d’études très pointues. Lesquelles ont établi que la DM parcourt la Toile soit pour y chercher des infos, soit pour discuter avec des amis, soit pour dénicher des trucs à acheter, soit pour causer ET acheter (car les plus futées sont capables de faire deux choses en même temps). Cette e-maman a en moyenne 40 ans, mais « pense qu’elle a encore 33 ans ». Elle agit plus par intuition (55%) que par raison (45%). Autrement dit, non seulement la nunuche en question est débile au point de ne pas savoir son âge réel, mais en plus il ne faut pas trop lui demander de réfléchir. En gros, pour les génies du marketing, le client est toujours roi, mais c’est le roi des cons ! Inutile d’ajouter que 50 ans d’évolution de la place de la femme n’ont pas suffi à faire comprendre aux vendeurs que toutes les femmes ne sont pas mères et que même… parfois… l’homme entre dans un supermarché. A quand l’avènement du Digital Dad qui achèterait le produit de vaisselle émotionnellement ? La mère Cantile Jonas Schneiter Audience en correctionnelle dans un Tribunal d’arrondissement. Noms fictifs mais personnages réels et dialogues authentiques. « Ce dossier est parfaitement incomplet ! » Monsieur Leda est accusé de toucher illégalement une rente du service social. L’accusé devait se présenter au tribunal à 9 h. Mais à 9 h 15, personne. L’huissier fait entrer l’inspectrice de police en charge de l’affaire. De la tribune, trois juges la regardent prendre place. – Excusez-moi, il fait un peu froid, je peux fermer la fenêtre ? demande la policière. – Pas la peine, tonne le juge principal, ce dossier est parfaitement incomplet ! Cette audience est déjà terminée ! – Mais, Monsieur le juge, je vous ai envoyé les derniers éléments de l’enquête hier. – Ah ! Alors exposez-nous quand même la situation, bougonne-t-il. – Voilà, lors d’un contrôle, nous avons découvert que Monsieur Leda s’est inscrit en début d’année au Contrôle des habitants lausannois, à l’adresse de sa fille, pour pouvoir bénéficier du service social. – Et vous avez son adresse ? demande-t-il sèchement. – Oui, oui, tout a été réglé hier. Nous avons l’adresse de sa fille, mais elle ne veut pas dire où il est ni comment le joindre. – Nous verrons ça lors de la prochaine audience. ReVigousse vendredi 13 mai 2011 7 Maradona guéri, il ne boit plus que de l'Hublot. prenons les faits. Vous disiez que le prévenu touche le social, ça ne fait pas beaucoup d’argent. – Au contraire ! s’emporte l’inspectrice. Monsieur Leda travaille, et depuis longtemps ! Bien sûr tout se fait au noir, mais il a bossé sur de très nombreux chantiers et nous avons les preuves qu’il a plus que bien gagné sa vie, et depuis des années. Or, avant le social, il touchait déjà d’autres revenus de l’Etat. – Vous avez des témoins qui peuvent affirmer qu’il travaillait et qu’il travaille encore ? – De nombreux ! J’ai ici leurs déclarations, ainsi que des extraits de ses comptes et… – Bien, mais on va s’arrêter là. Le reste sera pour la prochaine audience qui sera fixée lorsque le dossier sera complet ainsi que structuré, et lorsque l’accusé et les témoins auront été convoqués parce que pour l’instant cette affaire, c’est du grand n’importe quoi ! conclut le juge en lançant un regard noir à l’inspectrice. Puis il ajoute, radouci : Ah ! Vous aviez raison, il fait un peu frisquet, alors merci de fermer la fenêtre avant de partir. La SPA au pas ! La SPA du Haut-Léman tient son assemblée générale ce vendredi 13. Vigousse (15.04.11) vous avait parlé des curieuses méthodes qui prévalent dans ce panier de crabes, comme par exemple la vengeance de la société animalière qui séquestrait illégalement la minette d’un ancien membre du comité, juste pour l’emmerder. La séance du 13 risque donc d’être chaude puisqu’à l’ordre du jour est prévue l’exclusion totale de deux membres de la société. Parmi eux, le « papa » de la fameuse petite chatte Zora. L’affaire se terminera en justice, car son propriétaire a déposé plainte pénale pour « abus de confiance, séquestre illégal, maltraitance, trafic d’animaux et même kidnapping » ! La chatte judiciaire y retrouvera-t-elle ses petits ? Lily Vigousse Vigousse vendredi 13 mai 2011 8 Traits percutants Vigousse vendredi 13 mai 2011 Payez-vous un dessinateur : [email protected] Débat essentiel au forum des 100 de L’Hebdo : « L’avenir est-il devant nous ? » 9 Vigousse vendredi 13 mai 2011 Bien profond dans l’actu ! Entre Schwarzenegger et sa femme, c’est Terminator. « Il est riiiiche, Max !» Abus de conscience Un commerce équitable et qui table sur de juteux profits. C her Max Haavelar, J’ai appris par la presse people que tu gagnais encore mieux ta vie que l’année dernière, et surtout bien mieux que la plupart des autres agriculteurs. Je tiens à t’en féliciter. C’est vraiment super que tu puisses t’en sortir aussi bien alors que tes collègues, ici ou ailleurs, rament sec pour boucler leurs fins de mois. Je suppose que tes contacts privilégiés avec les grandes surfaces et les amis de la mondialisation n’y sont pas étrangers. Les bobos qui se donnent bonne conscience en achetant un de tes paquets de café en même temps qu’un baril de lessive aux sulfates, un paquet de viande séchée des Grisons d’Argentine et 500 grammes de kiwis de Nouvelle-Zélande n’y sont pas pour rien non plus. Non, vraiment tu te débrouilles bien ! En tout cas, sur le plan marketing t’es super. Et je suis sûr que ce succès profite au train de vie de certains de tes collaborateurs. Les Européens évidemment, car je comprends bien qu’il ne serait pas possible de payer un producteur de café colombien au même salaire qu’un Tonton Pierrick Benoît 13 et 3 a encore frappé Deux poids, démesure Quand le Saint-Siège a un dossier délicat, il le traite. Du moins parfois. T oujours plus avenante, Sa reur ! Vade retro, Satanas ! Pour ces Sainteté Benoît XVI * vient lignes, Monseigneur Morris, évêque de choquer bon nombre depuis 18 ans, a été viré d’un trait de catholiques en limogeant, le de plume papal (National Catholic 2 mai, l’évêque australien William Reporter, 02 et 04.05.11). H. Morris. Pour quel abomi- William H. Morris le dit lui même : nable crime? « On ne m’a donné aucune Attention, âmes senpossibilité de plaider ma C'est pape cause. » De toute façon, sibles s’abstenir : en 2006, Monseigneur une lettre de Benoît XVI possible ! Morris a adressé une lui a signifié que « le lettre pastorale à ses droit canon ne prévoit pas ouailles du diocèse de de procès concernant les Toowooomba (35 paévêques, qui sont nommés roisses). Il y déplorait la chute des et qui peuvent être révoqués par le vocations affectant l’effectif local successeur de Pierre ». des prêtres. Bizarre, relève le National Catholic Reporter : quand des évêques Pour y remédier, écrivit-il, « d’autres ont couvert des décennies d’abus options pourraient être envisagées », sexuels, le Vatican argue que le parmi lesquelles l’ordination de pape ne peut les limoger, car il femmes ou la réintégration d’an- n’est pas vraiment leur employeur, ciens prêtres s’étant mariés. Hor- son autorité n’étant que spiriVigousse vendredi 13 mai 2011 de tes représentants à cravate et moustache qui roule en Ford Mondeo. Grâce à toi, on peut enfin manger des bananes toute l’année sans plus se soucier des conditions de vie des gens qui les ont cultivées. Car on sait que tu veilles sur eux et que tu empêches les mafias locales d’abuser de la situation des ouvriers. Par exemple, depuis que tu es là, les gros producteurs à tendances mafieuses du Costa Rica gagnent nettement mieux leur vie. Et comme ils sont devenus gentils comme toi d’un seul coup, ils redistribuent leurs avoirs aux petites gens qu’ils engagent au noir pour faire la cueillette. Ainsi les plus pauvres d’entre eux peuvent se racheter un toit en tôle ondulée pour leur cuisine à ciel ouvert. Tu es super, Max ! Bon, je te laisse, car il faut que j’aille acheter des œufs et de la salade chez le fermier voisin. Ma copine et moi, on t’invite volontiers pour une petite bouffe à la bonne franquette et à ta convenance. On te fera goûter des produits du coin. Bisous ! tuelle. Ainsi les cardinaux américains Justin Rigali ou Bernard Law, mouillés par les scandales de pédophilie dans leur diocèse, continuent-ils de jouir tranquillement des fastes de l’église. Tandis que Morris, pour quelques mots, est mis à la porte : « Les priorités du pape sont claires », note, amer, le National Catholic Reporter. Ce sont des catholiques. Atteints dans leur foi. Attristés. En colère. Mais que le pape puisse blesser, heurter ne lui importe pas. Ce qui compte, c’est sa position. La position du réactionnaire. Amen. Laurent Flutsch * nom connu de la rédaction Les rèves Un plaignant déficient Monsieur White, un quadragénaire habitant la ville de Charleston aux Etats-Unis, a été victime d’une petite arnaque la semaine dernière. Il a acheté pour 60 dollars de marchandise à un vendeur de rue, mais celui-ci ne lui en a donné que pour 20 dollars. Très en colère, il a aussitôt appelé la police qui a rapidement débarqué sur les lieux du crime et a passé les menottes… à Monsieur White qui venait tout bêtement de se faire avoir de 40 dollars par son dealer de crack. La drogue affecte réellement les neurones. Patriarche perdu Le pope Kirill, qui préfère nettement qu’on l’appelle le patriarche de l’Eglise orthodoxe de Moscou et de toutes les Russies, a déclaré que « la catastrophe de Tchernobyl était un châtiment de Dieu. […] Beaucoup de gens ont peut-être ainsi, avec leur mort, apporté leur contribution à la rédemption des péchés. » Tout comme les voies du seigneur, celles de la connerie sont impénétrables. 11 Genève : les chauffeurs des TPG veulent être armés de crans d’arrêt facultatifs. Dieu plus Dieu = zéro La vie selon le professeur Junge Cette semaine: comment régler un conflit lorsque des dieux sont invoqués. Pitch 10 A vec l’exécution de Ben Laden, la guerre des EtatsUnis contre le terrorisme islamiste connaît un nouveau tournant. Cet affrontement, s’il n’est pas à proprement parler une guerre de religions puisque de nombreux autres éléments entrent en ligne de compte, est tout de même d’une certaine façon celui de l’islam contre la chrétienté. Or se pose l’épineuse question de savoir ce qui se passe lorsque les deux protagonistes d’une guerre en appellent à un dieu pour vaincre. Si l’on part au combat avec un dieu à ses côtés alors que l’ennemi est venu tout seul, c’est gagné d’avance. Mais si chacun a eu la présence d’esprit de s’armer de ses croyances en sus de ses habituels instruments d’étripage, ça se complique singulièrement. Dans le cas présent, de deux choses l’une. Soit le Dieu chrétien et le Dieu de l’islam sont une même entité adorée par des religions qui diffèrent dans leur forme. On parle alors d’« homothéocompétition ». Dieu est censé choisir un camp. Enfin bon, en même temps il fait ce qu’il veut, hein, c’est Dieu après tout. Soit il s’agit de deux dieux différents et l’enjeu est alors de savoir lequel est le plus fort. Ou, plus prosaïquement, lequel pisse le plus loin. On parle alors de « maximictothéocompétition ». Le leader d’Al-Qaida étant mort, on peut conclure que soit Dieu/Allah a préféré les Américains, soit le Dieu chrétien est plus fort que le Dieu musulman. Dans les deux cas, les terroristes, qui ont annoncé qu’ils vengeraient la mort de leur chef, sont des sales mauvais Les vieux sont cons Maxens, 17 ans Corps d’enseignant Le plus gros blème des vieux cons, c’est qu’ils veulent tout faire comme les jeunes. Et c’est encore pire de chez pire avec les profs d’école. A Genève, y en a même un qui s’est inscrit sur un site de rencontre gay pour pécho un petit cul dans des toilettes. Il voulait trop faire comme sur MTV ! Son pseudo, c’était « fundirectcho », genre le faux jeune qui se la wesh, ça pue le vieux de 40 ans ça. Pourtant y a un petit nouveau de 17 ans à l’école, trop naïf, il a réalisé tous les fantasmes du prof. Beurk, trop dégueu, le cougar gay, c’est vraiment pas glamour. Maintenant que les directeurs l’ont appris, ils veulent virer le pervers et déplacer 3G dans un autre collège. Ouais, maintenant notre pote, on l’appelle 3G parce que c’est un Geek Gay Gérontophile. MDR. perdants. Je ne sais pas dans quelle langue il faut expliquer à ces minus que leur religion ne vaut rien et que Dieu les déteste. Il existe toutefois un troisième cas de figure, c’est que Dieu, horrifié de voir autant de massacres perpétrés en ses nombreux noms, ait depuis belle lurette mis les bouts dans un autre univers où il a refait sa vie en élevant des unicellulaires dénués de toute conscience. Mais c’est tout de même hautement improbable. Quelqu’un de gentil et poli comme l’Etre suprême ne se- rait tout de même pas parti sans nous laisser un petit mot ou une adresse où le joindre en cas de problème. Moi, par exemple, qui suis très croyant, je ne crains rien dans la vie, car Dieu est avec moi. Je le sais parce qu’on discute souvent tous les deux depuis qu’il m’a laissé son numéro. Je crois qu’il aime bien parler avec moi parce que la structure de mon cerveau s’apparente assez à celle d’un unicellulaire. Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine Petits plaisirs faciles Il n’est pas toujours aisé de faire chier les grands de ce monde. Essayons donc avec les petits. Aujourd’hui : une vendeuse de chez Globus. Les vendeuses de chez Globus (Galeries Lafayette pour les Français) ont une vilaine tendance à être trop propres sur elles. Toujours coiffées d’une choucroute et exagérément parfumées, leurs manucures sont souvent irréprochables quoique voyantes. Il leur arrive souvent de parler pour ne rien dire et, en ce sens, on peut aisément les confondre avec une esthéticienne ou une toiletteuse pour chiens (même si l’odeur diffère quelque peu d’une catégorie à l’autre). Pour tout cela, et bien d’autres choses encore, il est urgent d’emmerder les vendeuses de chez Globus avec toute la pugnacité qui s’impose. Comment ? C’est simple : videz une bouteille de Drakkar Noir ou une autre fragrance de chiotte sur vos habits, puis rendez-vous dans le rayon de votre choix. Dès que l’une d’entre elles vous adressera la parole, répétez tout ce qu’elle vous dit, mot pour mot, et faites pareil avec la gestuelle (c’est important). Elle-même sera très vite horrifiée par son propre maniérisme et cette odeur nauséabonde qui la caractérise et que vous lui renvoyez avec tact, tel un miroir humain. Soyez sûr qu’après quelques jours de dépression et de réflexion sur sa propre valeur au sein de la société, et sur le sens de sa préciosité, elle donnera sa lettre de démission sans tarder et à coup sûr. Vous aurez eu gain de cause ! Tonton Pierrick La semaine prochaine : comment faire chier un prof de philo. Vigousse vendredi 13 mai 2011 12 Rubrique Culture et déconfiture Une pièce Mondiaux Citation de hockey : - citation encore - citation une affaire - citation. sans Suisses. Des Cédés Un docu Samael illuminés ! Depuis la Taverne de la Mancha ou les gradins, vous découvrirez un Capitaine Quichotte qui mêle les planches au 7e art. C’est un film où les personnages du grand écran deviennent réels, puis retournent des planches à l’imaginaire. Avec la célèbre histoire de Cervantès revisitée, la compagnie des Anes volants dévoile une mise en scène troublante mais étonnante et pleine d’humour. Dans ces aventures chevaleresques, l’invocation perpétuelle de la magie remplace la raison du déjanté Quichotte, qui au final n’est pas si timbré. Un cinéma interactif, du théâtre à portée de sens et des moulins qui ne brassent pas que de l’air ! Neuf albums ! Il est rare de trouver un artiste suisse qui tienne la distance aussi longtemps, à part peut-être chez les stars de la youtze schwytzoise ou les chanteurs pour enfants du bassin lémanique. Il y a pourtant une formation valaisanne qui « déchire sa race » internationalement sans jamais passer à la radio. Evidemment, c’est inécoutable pour le commun des mortels. On appelle ça du black metal industriel. Une musique plus que sombre et plus que brutale, comme son nom l’indique. A l’écoute de ce Lux Mundi, l’envie nous prend de se laisser pousser les canines, d’éteindre les lumières et d’allumer un candélabre pour invoquer les esprits les plus noirs du rock le plus dur en lisant le Necronomicon ou le Petit Albert. Objectif atteint ! Ah ça, pour financer la dernière comédie de Michèle Laroque, y a du monde ! En revanche, dans le pays qui propose d’inscrire la corrida au Patrimoine mondial immatériel de la culture, on manque de cojones quand il s’agit de filmer le pouvoir. Résultat: un docu devenu patate chaude (Les Fauves sur Sarkozy et Villepin) est repoussé aux calendes grecques, des animateurs télé peu en cour sont «cassés» et La Conquête, film sur Sarko qui s’annonce moins bidon que la dernière opération de com’ de Carla, n’a pas obtenu un kopeck des chaînes TV (à part Canal+). Les images, qui n’ont pas à être sages, sont aux ordres d’un pouvoir qui rêve de dictature. Celle de la médiocrité. Pierrick Destraz B. L. Capitaine Quichotte, Enceinte du Belluard, Fribourg, 19.05 -05.06. www.quichotte.ch. Samael, Lux Mundi, Nuclear Blast. Une expo Caf’conc Pas si fou! Maurice Julmy 13 Mort de l'ex-mari d'un Sachs-symbole. Images pas sages Des Védés Nouvelles vies La Conquête de Xavier Durringer, avec Denis Podalydès. Durée : 1 h 45. Sortie : le 18 mai. Après Châteaux de Fable et L’Effileur de Temps, Alain Nitchaeff s’attaque au troisième volet de sa trilogie. Où au bout de la route il est question de la rencontre avec Dieu et de l’impossible résurrection. Reste alors la réincarnation : mais en qui, en quoi ? Les rôles s’enchaînent – pute fanée, curé vicieux, dealer déjanté – treize au total pour autant de nouvelles chansons superbement mises en musique par Antoine Auberson. Nitchaeff retrouve là ses amis musiciens de la première heure, Annick Rody au violon, Rudasugwa à la contrebasse, Trinchan au trombone et Cellier au piano. Frappant. Ça fait tapisserie ! Vigousse En mon Ame ai Confiance de et avec Alain Nitchaeff. Mise en scène de Thierry Romanens. A l’Esprit frappeur, Lutry. Les 13 et 14.05 (20 h 30), le 15 (17 h). infoXespritfrappeur.ch. Un polar PUB Chat alors ! Un chat a mis la patte sur un cadavre éparpillé, comme dirait Audiard, façon puzzle aux quatre coins de Paris. Chaque soir, il ramène ainsi un doigt humain à son maître Ivoire, qui, après l’index et l’annulaire, a envie de dire pouce... Ça donnera au moins l’occasion à son propriétaire, pigiste (« Mon ex-beaufrère aussi, il fait du ping-pong », lui répond un policier...), de nouer une relation particulière avec une jolie fliquette puisqu’il était écrit qu’ils étaient félin pour l’autre. Si Merci pour les Fruits de Mer est un polar un peu bancal, construit en épisodes inégaux, l’auteur sait ne pas jouer les matou-vu et y mettre deux doigts d’humour. B. L. Merci pour les Fruits de Mer de Jean Hennegé. Pascal Galodé éditeurs. 182 pages. Les petits papiers Un peu d’amour, papier velours, et d’esthétique, papier musique, c’est du chagrin, papier peint, avant longtemps. D e prime abord, la visite d’un musée du papier peint n’a rien de très sexy. Mais si l’on dépasse le cliché selon lequel il est juste digne du salon de grandmère fleurant le renfermé, alors on peut visiter un véritable palais des merveilles. Le château de Mézières comprend une dizaine de salles tapissées de papiers à l’ancienne, que l’on a poétiquement baptisées « chambre des amours, salon des irisés, cabinet rose » et autres gracieusetés. Au fil des pièces, des représentations de matériaux, telles les soieries, ou des décors de vie, comme la colonisation du Brésil, s’étalent royalement sur les parois. Et même si le papier peint avait pour rôle d’imiter des riches décorations à petits frais, il n’y a vraiment rien de bâclé en ce château. La « salle des deux colombes » abrite une exposition temporaire sur les arabesques. On y découvre ces gracieux motifs, piqués à l’Antiquité romaine, dans tous leurs états : ornés de fleurs, entourés de divins personnages, peints en rose, en vert, en violet, et même emportés virevoltants dans un battement d’aile de colombe. Quelles belles courbes ! Alinda Dufey Neuf chanteurs attachés à des plateformes mouvantes valdinguent dans tous les sens et leurs voix subissent les aléas de ces acrobaties. Détonant. Pendulum Choir, Nuithonie, Villars-sur-Glâne, 13-15.05. Vigousse vendredi 13 mai 2011 VEILLER Des expos, S’ALLONGER Un délirant duel des spectacles et des cervelas pour une vraie ambiance de bal musette, c’est une nuit maline ! Nuit des Musées de la Riviera, 14.05, de 17 h à 24 h. Peu après la mort de Ben Laden, il paraît utile d’évoquer la réédition de l’un des films les plus terrifiants jamais tournés : Le Voyeur de Michael Powell. Sorti la même année que Psychose de Hitchcock, il fut assassiné par la critique, ce qui brisa la carrière de son auteur. Cette sombre histoire d’un enfant abusé par son père psychiatre (qui mène sur lui des expériences cruelles) et qui, devenu adulte, filme ses victimes en les tuant afin de capturer l’instant de peur ultime, avait plusieurs décennies d’avance sur son temps. A l’heure où n’importe quel acte, terroriste ou pas, apparaît sur youtube quelques heures après, il est intéressant de réfléchir au fait que les images peuvent tuer. Michael Powell était un génie et ce film est indispensable. Michael Frei Karloff, films cultes, rares et classiques, Lausanne Le Voyeur, Michael Powell, 1960, Studio Canal/Disques Office, zone 2, version française, 97 minutes. PUB Arabesques et Papier peint, Musée du papier peint, Château de Mézières (FR), jusqu’au 18.03.12. Brouillon de culture DéSARTICULER Le pouvoir des images entre un patient atteint du syndrome de Jeanne d’Arc et le souffleur de théâtre nommé Cap’tain Mémo. Une vraie histoire de fous. Ma Terre happy ! de et avec Bruno Coppens, Centre culturel, Porrentruy, 19-20.05. Point Favre, Chêne-Bourg, 21.05. COGITER Des pensées acerbes, ludiques ou philosophiques issues des mots du quotidien. Les sens sans dessus dessous ! Mots de je ou Poison d’Avril, de Jean-Claude Pont, Editions de Tricorne, 188 pages. abonnezvous 021 612 02 56 www.vigousse.ch Vigousse vendredi 13 mai 2011 14 Rebuts de presse Guillaume Tell en 3D à Hollywood : produit par Apple ? Le cahier des sports Obama fessé Ah, les vaches ! L’heure H pour Rappaz Allongez-vous ! « Maurer critique Obama sur Ben Laden », titre Le Nouvelliste (09.05.11), qui reprend la fracassante déclaration du ministre UDC de la Défense et du Sport à l’hebdomadaire Sonntag de la veille : « Un président américain ne doit pas annoncer luimême une nouvelle comme la mort de Ben Laden. » Pauvre Barack Obama : ainsi réprimandé devant tout le monde par l’immense et supérieur Ueli Maurer, il doit avoir envie de rentrer sous terre. Et par peur de se faire tirer les oreilles, il ne se risquera plus désormais à s’exprimer publiquement sans en référer préalablement à son nouveau mentor helvétique. A propos, quand un ministre étranger ose critiquer la politique suisse, comment réagit l’UDC déjà ? « Manathan devient la première reine nationale », titrait fièrement Le Nouvelliste (09.05.11) pour rendre hommage à la glorieuse vache combattante. Et en page intérieure, le quotidien revenait en photos sur tous les « people » présents lors de ce raout. Avec cette légende : « Jean-Marie Fournier, administrateur de Téléveysonnaz et de Télé-Nendaz, est ici en pleine discussion avec Christian Burrus, administrateur de Téléverbier. De quoi ont-ils parlé ? » Vigousse a la réponse. Ils ont parlé de Balet. Pas d’Eric Balet bien sûr, le patron des remontées mécaniques de Verbier épinglé dans notre journal ; mais d’Alain Balet, le propriétaire de Manathan ! Nouveau procès pour le chanvrier Bernard Rappaz, qui a écopé d’un an de plus. Et comme à son habitude, Le Nouvelliste (10.05.11) se montre plein d’égards à son endroit. Dans un commentaire intitulé « Du grand Guignol », le chroniqueur judiciaire Gilles Berreau s’indigne du fait que Rappaz ait pu s’adresser plusieurs fois à la presse lors de l’audience. C’est vrai que dans les colonnes du Nouvelliste, ce sont surtout les magistrats et les notables qui ont droit à la parole. Le Dr Bernard Scherler, psychiatre à Neuchâtel, est catégorique : « Frédéric Hainard n’est pas un hyperactif. » C’est le titre de sa remarquable lettre publiée dans Le Temps (09.05.2011) : le docteur y démonte cliniquement la présence incongrue de l’ex-shérif dans un Temps présent (TSR, 03.03.11) consacré non pas à l’abus de pouvoir ou à la sociopathie, mais à l’hyperactivité. C’est important à double titre. Premièrement, affubler le conseiller d’Etat démissionnaire de ce diagnostic, c’est donner « une bien mauvaise image (…) des personnes réellement hyperactives », comme l’écrit très justement le Dr Scherler. Deuxièmement, la tentative de la TSR de médicaliser le comportement inacceptable du voyou Hainard ressortit clairement à une façon de le dédouaner de ses actes. Reste à savoir exactement pourquoi la télévision de service public juge bon d’insulter les malades et de défendre les pourris, mais il est peu probable que même le plus brillant des psychiatres puisse répondre à cette question. Noirs dessins Le canton de Vaud propose 500 francs de prime aux jeunes de 8 à 14 ans pour remplacer le dessin de Mix&Remix sur la pochette du logiciel VaudTax (24 heures, 10.05.11). Le chef du Département des finances, Pascal Broulis, espère ainsi que « les jeunes générations comprendront que l’impôt est un bien commun utile à la démocratie ». Ce qui est utile surtout, c’est de ne payer que 500 francs pour un dessin reproduit à des dizaines de milliers d’exemplaires. Ça prouve que Pascal Broulis a le sens des affaires. Et comme le dit Mix lui-même, qui s’y connaît : « Hé, les gamins, vous êtes en train de vous faire avoir ! » Coq Coq Coq Quotas ! La Fédération française de football n’a jamais eu l’intention de mettre en place une politique de quotas. C’est la commission d’enquête interne qui l’affirme. Et le sélectionneur Laurent Blanc, « en colère contre lui-même», déclare : « Je ne peux pas concevoir que j’aie pu tenir de tels propos. » Affaire classée donc. Désormais, dans le bus de l’équipe de France, les Bleus clairs voyageront devant, les Bleus foncés derrière. Tu l’as dit, Bernie… « Il n’y a pas assez de scandales en F1, c’est le problème… » : signé Bernie Ecclestone, richissim e patron de… la F1. Il est vrai que depuis la mort d’Ayrton Senna et les frasques sadomaso de Max Mosley on s’ennuie ferme autour des circuits. Post mortem PUB Mass merdia La forme touche le fond Education à revoir Pour obtenir un rendez-vous avec les pédagogues vaudois, il faut y mettre les formes, la manière, et bien plus encore. P our réaliser un article sur les parents d’élèves qui déposent plainte contre les enseignants, un journaliste a récemment pris contact par téléphone avec la Société pédagogique vaudoise (SPV), qui représente les intérêts des pions vaudois. Suite à ce premier appel, un répondant du SPV devait reprendre contact rapidement avec l’enquêteur pour fixer un rendez-vous. Mais plusieurs jours plus tard, toujours aucun message. Impatient de terminer son article, le journaliste retéléphone : on lui assure que quelqu’un va lui fixer un rendez-vous tout bientôt. Nouvelle semaine d’attente. Décidant de changer d’approche, il envoie un courriel : « Bonjour, j’ai demandé un RDV à plusieurs reprises sans réponse à ce jour. Merci d’en fixer un. » Silence béant. Cinq jours après, il Vigousse vendredi 13 mai 2011 15 Giro : du mieux dans le cyclisme, on n’y meurt pas que du dopage. refait une tentative. Même résultat. Dix jours plus tard, l’obstiné renvoie un message en concluant sur une note de légère impatience : « Je vous ai demandé un entretien à plusieurs reprises, y a-t-il un répondant à la SPV ? » Et cette fois la réponse arrive : « Bonjour, nous n’avons aucune disponibilité pour vous recevoir. Signé : un répondant SPV qui estime que la forme d’une demande a son importance. » La pédagogie est une science vraiment très mystérieuse. Vigousse Célèbre céphalopode aux pouvoirs divinatoires, Paul le Poulpe va être l’objet d’un film : Paul the Psychic Octopus retracera l’exceptionnel parcours du mollusque qui, tout au long de la Coupe du monde 2010, avait depuis son aquarium d’Oberhausen réussi un sans-faute dans ses pronostics de matches. Paul est mort en octobre dernier à l’âge, canonique pour un poulpe, de 24 mois. Il n’avait de toute façon pas prévu d’assister à la première du film… Epique Equipe Avec 2,3 millions d’exemplaires vendus chaque jour, L’Equipe est « la » référence en matière de quotidien de sport. Mais pourquoi tant de lecteurs ? Réponses glanées au hasard dans une enquête toute récente : pour les titres « Bordeaux tourne au vinaigre » ou « Toulon reste en rade ». Mais aussi « parce qu’on ne peut pas s’enfermer aux toilettes avec la télé » ; ou encore mieux, « parce que je préfère lire les footballeurs plutôt que les entendre ». Et une mention spéciale à « parce que c’est toujours bien de savoir que la capitale de l’Albanie est Tirana ». Et ce sera tout pour les 15 000 exemplaires de cette semaine. Roger Jaunin Vigousse vendredi 13 mai 2011 16 F La suite au prochain numéro Cannes : un festival, des festiveaux. Mugny, tu dors... in mai, Patrice Mugny quittera la tête des Affaires culturelles de la Ville de Genève, après 8 ans de bons et loyaux services. Enfin c’est ce qu’on dit, mais ça ne veut rien dire, « bons et loyaux services », c’est l’expression consacrée, c’est juste une formule, sans plus. De fait, on dirait que question vie culturelle, la cité du bout du lac est au bout du rouleau. Et la nuit y est si calme que les fêtards doivent migrer à Lausanne, ce qui en d’autres temps eût été l’humiliation suprême. Cette langueur monotone a un nom : Patrice Mugny. Journaliste, puis politicard vert, il fut élu en 2003 au Conseil administratif de Genève. Pontifiant, le Vert morose a des idées bien arrêtées (qui donc ne vont pas loin). Ainsi déclara-t-il que le canton de Vaud est « rupestre », ce qui trahit une suffisance certaine et une insuffisance non moins certaine quant à la définition des mots français. Côté politique culturelle, Patrice l’Indécis est le « roi du saupoudrage » selon l’agité Pierre Keller, qui peut être clairvoyant quand il ne parle pas de lui-même. Après 8 ans, Mugny laisse les choses dans l’état où il les a trouvées, au mieux. Entre lieux alternatifs fermés et passetemps snob de la bonne société, la culture se fane. Hormis les halles de Palexpo et les Fêtes de Genève, on peine à citer un lieu ou un événement rayonnant et emblématique. Ce n’est pas faute d’argent : avec 230 millions, Genève affiche le plus gros budget culturel par habitant en Europe ! Mais à force d’arroser et de morceler, ce qui domine à l’heure du bilan, c’est ce qui n’est pas fait. On retient les couacs du Musée d’art et d’histoire ou de l’Usine, les spectacles de Dieudonné annulés avec sermon sur la dignité humaine, les wagons supplémentaires affrétés aux aurores pour ramener les noceurs dans leur ville atone. Malgré tout, Mugny est serein. D’ailleurs, il y a un an, il évoquait déjà son action au passé : « J’ai le sentiment d’avoir fait ce qui pouvait être raisonnablement fait. » (L’Hebdo, 05.05.10). Pour ce qui est d’avoir été raisonnable, c’est réussi. Très très raisonnable. Raisonnable au-delà du raisonnable. Un bien terne bilan de municipal pour un Mugny si pâle... Catherine Avril C’est arrivé la semaine prochaine (ou du moins, ça se pourrait bien) Farce de frappe Pourquoi Kadhafi dure OTAN ? Naples, la poubelle ville Jusqu’à ce que le Vésuve la lave Dutroux au couvent L’épouse de Marc épouse Jésus Casse-tête chinois Le bébé à deux têtes tète très bien PUB L'HORREUR. La consternation et l'incrédulité se lisent sur tous les visages au quartier général de Feldschlösschen à Rheinfelden, au moment de l'annonce officielle du lancement de la bière Vigousse sur le marché helvétique. ATS / SDA / AFP/ CGN/ CFDT/ RAGNAGNA / MGDMMZFRP Venez découvrir la bière Vigousse à la Brasserie Trois Dames de Sainte-Croix le samedi 14 mai 2011 et participez à la fête «Mange, c'est de la bière !». Parcours dégustation de 11h à 17h. Soirée festive gratuite. Infos et commandes www.brasserietroisdames.ch Vigousse vendredi 13 mai 2011 la p'tite mousse