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Vendredi 13 Achetez ce Vigousse, il vous porte bonheur.
JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal
Vendredi 13 mai 2011 > No 62
VALAIS
Un coup d’flics,
c’est si pratiqe
Pages 2-3
BITURE
L’arroseur
à rosé Page 6
VATICAN
Le pape ne fait
pas de cathos
Page 10
TêTE DE TRUC
Genève fort
démugny Page 16
Bastons
du samedi soir
Nos adresses
Page 17
Oublie les films.
Cannes est un
festival de mode.
Paulo Coelho
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2
Rubrique
C’est
pas pour dire !
Point V
Valais :
Pleins faux
sur la Croisette
Sebastian Dieguez
« J
e suis un grand menteur », disait
Federico Fellini. Il savait de quoi il
parlait, le maître des apparences.
Son personnage Paparazzo, le
photographe qui accompagne
Marcello Mastroianni dans La Dolce
Vita, n’a-t-il pas donné son nom aux paparazzi, ces
petit soldats complices de l’industrie du fantasme ?
C’est dire si Fellini s’y connaissait en arnaques et
impostures…
Car le cinéma et ses stars, ce n’est jamais que du
mensonge, du toc, du pour de faux. Bien sûr, les
professionnels appellent ça du rêve, de l’illusion, de
l’évasion, ils parlent de « fenêtre sur le réel », de « leçon
de vie », de « voyage initiatique », mais pour l’essentiel
tout est bidon.
A Cannes, dans ses beaux costumes, dans ses robes
sublimes, l’industrie du cinéma va une fois de plus
parader devant la plèbe pour lui fourguer ses rêves
rances, son émotion pré-emballée, ses indignations
automatiques, et surtout ses leçons prétentieuses.
Ça ne rate jamais. Politique, éducation, écologie,
culture… il n’est pas un domaine sur lequel les
tâcherons de ce qui n’est après tout que le septième
art n’ont pas un avis bien tranché.
Ignorons ces barbons vaniteux et ces starlettes
connes comme leurs pieds. Retenons seulement
que pour Fellini le cinéma, c’était le faux, et le
faux, c’était la vraie vie. La Palme d’Or devrait
donc être attribuée cette année, à l’unanimité du
jury, à la réalité. Un curieux spectacle doté d’une
intrigue improbable et peuplé de vieilles têtes
d’affiche dont tout le monde a marre, avec des effets
spéciaux époustouflants, de la violence, d’étonnants
rebondissements. Il y a quelques maladresses, certes,
mais au moins le sens commun et la morale n’y ont
pas leur place une seule seconde. On rigole bien aussi,
il Maestro serait fier.
Sécheresse en Suisse : les chaussettes de l’archiduchesse sont archisèches.
Fracture salée Un citoyen accuse la police de brutalité.
La police nie en bloc. Si sur cette affaire la Justice
fait preuve d’une lenteur exceptionnelle et criante,
ça semble donner raison à qui ?
L’
histoire avait défrayé la
chronique début 2008 :
un citoyen valaisan (assez
grande gueule donc) nommé JeanClaude Favre avait accusé la Police
valaisanne de l’avoir méchamment
passé à tabac, avec pour conséquence une fracture du fémur et
un séjour à l’hôpital. La victime
ayant déposé plainte, une enquête
avait été ouverte par le juge d’instruction. Depuis lors, plus de 3 ans
se sont écoulés et toujours aucune
nouvelle. Etonnant, non ?
Pour rappel, voici la version de
Jean-Claude Favre : le 13 février
2008, il quitte son domicile de la
région de Chermignon et gagne la
station de Crans-Montana où il a
rendez-vous chez le coiffeur. Il est
13 h 35. En montant, il a remarqué
qu’il était suivi par une voiture
de police banalisée. A bord, deux
hommes de la brigade d’intervention en tenue noire.
Il se gare dans la rue principale, en face de la boutique du figaro. Il n’a pas
le temps de descendre de
voiture. Le véhicule qui
le suit plante au milieu
de l’artère, les deux policiers en jaillissent tandis
qu’un troisième, qui était
posté dans la rue, fonce
vers Jean-Claude Favre,
arme à la main, en vociférant. Abasourdi, JeanClaude met les mains sur
le volant. Il est éjecté de
sa voiture, trois flingues
pointés sur la tête. Il reçoit un coup à la tempe,
sans doute donné avec la
crosse. Il tombe dans les
pommes.
Quand il revient à lui, il
est menotté dans le dos à
l’arrière d’un minibus de
la police, au fond du parking public du Scandia qui
jouxte la rue.
Dans la pénombre, il dénombre
une petite dizaine de policiers.
Ceux de la « municipale » sont là
en spectateurs. D’autres, en civil,
sont des agents cantonaux. JeanClaude est extrait du véhicule par
3
tabassage et tais-toi !
deux hommes. Ils lui ôtent les
menottes, si serrées qu’elles vont
laisser des marques. Ils le prennent chacun par un bras en serrant très fort. Jean-Claude, qui ne
comprend toujours pas, s’indigne.
L’un des deux flics lui fauche brutalement les jambes. Il se retrouve
au sol, le fémur droit en morceaux.
Le bruit a été si fort qu’un policier
municipal dira plus tard : « J’ai entendu les os craquer ! »
n’est opérée que le lendemain. Et
les médecins, qui avaient promis
de photographier les contusions
et blessures, ont bizarrement « oublié » de le faire ! Du coup, ce sont
sa femme et une amie qui, avec
Mais la danse continue : les poli-
ciers s’acharnent sur l’homme à
terre à coups de pied dans les côtes
et les testicules. Puis ils le relèvent
sans ménagement bien que sa
jambe déboîtée atteste la fracture.
Ils le conduisent dans un bureau à
l’étage, où il pourra enfin appeler
son médecin.
A l’hôpital de Sion, averti par la
police, le blessé est injurié par le
personnel. Sa fracture compliquée
Rudes montagnards
Jean-Claude Favre est un bel homme aux yeux d’azur qui ne fait pas sa septantaine.
Cet ancien pilote d’avion professionnel a beaucoup bourlingué et il a réussi,
notamment dans l’immobilier. C’est une grande gueule qui se dit « macho, car les
femmes sont tellement merveilleuses qu’il faut les traiter en femmes ». Il est très soupe
au lait aussi, surtout quand l’administration ou tout autre pouvoir l’emmerde.
Résultat : pas mal de bisbilles avec sa commune et surtout son secrétaire municipal
qui, lui non plus, ne passe pas pour un doux. On est en Valais, quoi !
L’agression policière qu’il dénonce a-t-elle été préméditée et initiée par des élus
locaux ? Difficile à prouver. Sauf que 2 mois avant le tabassage un employé communal
avait averti Jean-Claude Favre qu’il se « préparait des choses contre lui ».
leur téléphone portable, immortalisent les marques. Nous avons pu
voir les images : elle sont terriblement éloquentes.
Depuis ce funeste jour de 2008,
Jean-Claude Favre souffre de séquelles. Il a bien sûr pris
un avocat et essaie par
tous les moyens d’obtenir
réparation. Peine perdue :
il semble que rien n’ait
bougé en 3 ans, l’Etat du
Valais fait la sourde oreille
et joue la montre. Il faut
préciser que du beau
linge aurait trempé dans
le coup : le célèbre juge
cantonal Jo Pitteloud,
dont la sinistre renommée
est connue des lecteurs de
Vigousse (19.03.10), et le
procureur cantonal JeanPierre Gross, qui se serait
courageusement
désisté
pour ne pas avoir à requérir
dans cette affaire.
Cette charmante histoire
n’est-elle que le fruit de l’imagination trop fertile de Jean-Claude
Favre ? Si oui, pourquoi diable la
Justice est-elle si longue à régler
un cas aussi simple ? Bonnes questions. Pour les réponses, il n’y a
plus qu’à attendre que la Justice
veuille bien un jour ou l’autre
commencer à envisager l’idée
d’esquisser une démarche en vue
d’aborder l’hypothèse de faire son
travail.
Que des menteries !
Pour la Police et la Justice
valaisannes, rien ne s’est déroulé
comme Jean-Claude Favre le dit.
D’abord, affirme-t-on, ce forcené a
menacé de débarquer à la commune
de Montana pour « en flinguer trois
ou quatre ! » (voir encadré). C’est
pourquoi le juge d’instruction a
donné l’ordre d’interpeller Favre
« au moment de son arrivée à la
commune, au besoin avec l’aide des
agents du groupe d’intervention ».
(On remarquera que l’arrestation a
eu lieu à Crans, très loin du bâtiment
administratif de Montana…)
Quant à l’arrestation elle-même, la
police mentionne qu’il s’est débattu,
« qu’il n’était pas en possession
d’armes à feu, mais qu’il détenait un
couteau prohibé ». En fait, d’après
Favre, il s’agissait d’un petit couteau
de poche.
La suite de la version policière est
assez surréaliste. « Jean-Claude
Favre, en bousculant un agent, a
perdu l’équilibre, se plaignant par la
suite de douleurs à la hanche. » Rien
sur les multiples ecchymoses qui
marquaient sa tempe, son thorax,
ses jambes et ses parties intimes.
Rien non plus sur son transport dans
le fond du parking, son menottage,
ni sur les circonstances de cette
simple « perte d’équilibre » qui a
entraîné des fractures multiples
et compliquées dans la cuisse et la
hanche. Qui dit la vérité ?
Patrick Nordmann
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Le petit Vigousse de la langue française
Vigousse Sàrl, Rue du Simplon 34, CH-1006 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected]
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en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire
de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 612 02 56 >
Publicité : Inédit Publications, Av. Dapples 7, CP 900, CH-1001 Lausanne, [email protected] >
Layout et production : www.unigraf.com > Imprimé en Suisse chez Courvoisier-Attinger SA/Bienne
> Tirage : 15 000 ex.
Vigousse vendredi 13 mai 2011
Fémur [fémyR] n. m. Os de la cuisse, qui s'articule avec la cavité cotyloïde de l'os iliaque
au niveau de sa tête. Pour un montagnard de
plus de 80 ans, le col le plus difficile est celui du
fémur. (Shailendra Kumar Upadhyaya, décédé
à 82 ans en pleine ascension de l’Everest).
♦ Syn. Thèse, antithèse, prothèse.
Vigousse vendredi 13 mai 2011
4
Faits divers et variés
Info lecteur
GO Voyages, l’agence du risque
Vacances à l’eau Quand une agence de voyages encaisse l’argent de billets d’avion
sans réserver les vols, c’est du vol.
L
es Genevoises Julie et Lucie,
18 ans, termineront le gymnase en juillet. Pour fêter
cette réussite, elles veulent réaliser
un rêve : aller en Australie. Elles
ont bossé et économisé des mois
durant jusqu’à disposer d’une coquette somme pour visiter le pays
des kangourous. C’est donc
dans la poche.
Début janvier, elles décident
de réserver leurs billets d’avion : plus elles anticipent,
moins ça taxe. Auprès de
l’agence en ligne française
GO Voyages, elles dégottent
des vols Genève-Melbourne à
1700 francs par personne. Une aubaine ! Comme les demoiselles ne
possèdent pas de carte de crédit,
elles s’enquièrent de la marche à
suivre par téléphone. Une répondante de la succursale parisienne
les informe qu’elles peuvent
faire un versement bancaire,
puis envoyer un fax de la preuve
du payement à GO Voyages. Dès
la réception du fax, la réservation
sera effectuée et elles recevront les
billets électroniques 2 mois avant
la date du départ. Mais attention :
« Tout doit être fait aujourd’hui, car
demain les prix auront changé et ça
ne sera plus valable ! » Julie et Lu-
cie piquent donc un sprint jusqu’à
leur banque pour retirer la somme
voulue, foncent faire le paiement
à la poste et envoient aussitôt le
fax demandé. Tout est réglé le jour
même, à elles l’Australie !
Début mai, les futures baroudeuses
demandent par mail quelques
informations et notamment les
horaires de leur voyage à GO
Coquille vide L’association Swissmedia encaisse l’argent public pour... ne rien faire.
Vevey, les boîtes qui font Vevey menacèrent de couper les
dans la technologie, l’in- vivres à ce peu excellent pôle d’exformation et la commu- cellence.
nication peuvent compter sur le
soutien de Swissmedia, un « tech- Branle-bas de combat ! Roland
nopôle » dirigé par un secrétaire Grunder doit corriger le tir, d’où
général, Roland Grunder, et son l’idée de créer l’incubateur, auadjoint Bernard Degex. Très actifs, trement dit l’aide à l’éclosion
d’entreprises. Banco :
ces messieurs propole Service vaudois de
sent divers services,
l’économie, du logedu voyage d’affaires à
ment et du tourisme
la formation continue.
Ils se font
(SELT),
dépendant
Mais les deux piliers de
du dynamique JeanSwissmedia sont la péincuber
Claude Mermoud, ocpinière et l’incubateur
troie une subvention
d’entreprises.
Si la pépinière, en 15 ans d’exis- annuelle de près de 300 000 francs
tence, a accueilli plusieurs boîtes jusqu’en 2011, et la Ville de Vevey
locataires, la « synergie » qui de- casque aussi.
vait y régner tient de la blague, Bien sûr, Swissmedia doit rendre
chacun bossant dans son coin. Au des comptes. C’est ainsi qu’à fin
point qu’en 2009 la Confédéra- avril son président annonce fièretion, l’Etat de Vaud et la Ville de ment qu’« une dizaine de sociétés
Vigousse vendredi 13 mai 2011
Voyages. Réponse : « Vous n’avez
pas effectué votre réservation à
temps, ainsi les billets n’ont pas
été retenus. » Abasourdies et paniquées, elles renvoient un messages
expliquant qu’elles ont procédé à
la réservation comme expliqué au
téléphone, et ce le jour même : elles
en ont la preuve ! En plus, l’agence
a encaissé leurs 3400 francs sans
les informer du problème ! A quoi
GO Voyages réplique « qu’en effet
le versement a été fait, mais trop
tard ». Donc elles peuvent « soit
effectuer une autre réservation, soit
demander à être remboursées ».
Sidérées et écœurées, Julie et Lucie décident, la larme à l’œil, de
se faire rembourser. Pour parachever la déroute, le prix des
billets a désormais tellement
augmenté qu’il n’entre plus
dans leur budget. Les koalas
et la grande barrière de corail, ça sera pour 2012. Mais
pas avec GO Voyages, dont
les deux déçues ont décidé
de remplacer l’hypocrite slogan « choix, prix, simplicité »
par « rabat-joie, abrutis, entubés » ! Quant à nous, nous suggérons de rebaptiser l’agence en
question GOGO Voyages.
Alinda Dufey
Pôle d’incompétence
A
5
Chauffards de l’A12 : 11 Fangio hors-circuit.
en création sont déjà accueillies au
sein de l’incubateur, dont quatre
volent déjà de leur propres ailes ».
Sauf que la réalité est un peu
moins glorieuse. Un seul poussin
a éclos l’année dernière et son patron est peu reconnaissant envers
sa génitrice : invité à prendre la
parole à l’assemblée générale de
Swissmedia, il a refusé. « Je n’avais
pas envie de valider un soutien que
je n’ai effectivement pas reçu. Swissmedia ne nous a pratiquement pas
aidés. C’est du vent ! » dit cet ingrat.
Mais qu’on se rassure : pour les deux
patrons du machin, l’incubateur est
une vraie poule aux œufs d’or : la
masse salariale a doublé.
Patrick Nordmann
La tête contre
le SMUR
Le Jura est le seul canton romand
à ne pas posséder un Service mobile d’urgence et de réanimation
(SMUR). Certes il y a bien un numéro 144 qui permet d'appeler rapidement une ambulance. Mais le
SMUR, qui a prouvé son efficacité
dans les cantons de Genève, Neuchâtel, Fribourg, Valais et Vaud,
apporte à la médecine d’urgence
un plus indéniable. En effet, le véhicule SMUR est généralement un
break 4x4 rapide qui comprend
un médecin formé et un infirmier
spécialisé. Cet équipage est une
réelle avancée pour l’efficacité de la
gestion des urgences extrahospitalières. Pourtant le Jura n’envisage
actuellement pas de s’enrichir d’un
tel service. Il est donc fortement
conseillé à tous les moribonds jurassiens de changer de canton à
moins de vouloir agoniser dans
l’Ajoie.
Egout
douteux
Valais
Santé, mensonges et vidéo
Le val d’Hérens, ses paysages majestueux, sa nature intacte, son
air pur, ses torrents cristallins…
Née au pied du glacier d’Arolla,
la Borgne dévale les pentes rocailleuses, puis le vallon herbu,
sinuant au fond de ses gorges
avant de rejoindre le Rhône. A
Vernamiège elle côtoie le petit lac
des Gouilles, dans un écrin de verdure. « Respirez la nature ! » lance
le site internet de la commune.
Salades de crabe Dans un film, le conseiller d’Etat Maurice Tornay claironne que le Valais
est à la pointe des soins contre le cancer. Plus faux tumeur.
L
e service de radio-oncologie
du Réseau Santé Valais n’est
pas des plus rayonnants. Le
rapport de la Commission de gestion du Grand Conseil (30.03.11)
l’épingle avec des pincettes : « Des
comportements inadéquats peuvent avoir des répercussions au niveau médical. » Et l’audit conduit
par la Fédération hospitalière
française (FHF), publié le 11 avril
dernier, consacre trois pages épicées à ce service : cheffe incapable,
personnel qui s’autogère quand il
ne démissionne pas en bloc, investissements sans cohérence ni
« pertinence scientifique ». En résumé, la radio-oncologie est un
vrai bordel. Sans mesures rapides,
ça risque de « fragiliser considérablement la position du RSV dans
son offre de soins en cancérologie »,
juge la FHF.
Bénédicte
Or, que fait le conseiller d’Etat en
ont dû continuer leur traitement
charge de la santé, le PDC Maurice sur les anciennes machines. MauTornay, 4 jour plus tard ? Il met sur rice Tornay n’a pas dû être mis au
le site web du canton une vidéo courant.
de propagande digne des annales. La cheffe de la radio-oncologie,
Sous le titre fanfaron « Radiothé- Sabine Bieri, avait été avertie que
rapie des cancers : le Valais à la la machine risquait de pécloter,
pointe », il détaille les
mais elle a fait la sourde
millions investis pour
oreille. Et quand il a été
Un cancer
contrer les métastases.
réparé, elle a renvoyé
Il explique à quel point
de louanges illico des malades dans
les machines achetées
l’appareil en oubliant
sont les meilleures de
que de nouvelles irral’univers connu. Nodiations-tests auraient
tamment l’appareil de tomothéra- été bienvenues. Mais comme le
pie, merveille des merveilles. Sauf dit Maurice Tornay dans sa vidéo,
qu’hors Valais les spécialistes sou- lutter contre le cancer implique
lignent à quel point les effets dudit l’engagement « des femmes et des
bidule sont aléatoires. Sauf aussi hommes de très haute compétence ».
que 2 mois à peine après sa mise Sur celle de Tornay, le diagnostic
en fonction en automne 2010, le est clair.
bel engin a connu des avaries de
Pierre-Pascal Chanel
longue durée. Certains patients
Volontiers, mais pas n’importe où.
Photos à l’appui, un lecteur signale en effet une bouche d’égout
qui, du hameau des Gouilles, débouche en plein talus et forme un
ruisseau d’excréments et de papier
toilette avant de se jeter dans la
Borgne, qui coule une cinquantaine de mètres en contrebas. Le
tout arrosera les verts pâturages
en aval ; normal dès lors que les
vaches de la race d’Hérens aient
un caractère de merde.
On parle de parc naturel régional.
Le monde civilisé, par ailleurs, a
pour règle d’épurer les eaux usées.
Mais apparemment, sur la Borgne,
les pollueurs aveugles sont rois.
Laurent Flutsch
Vigousse
Vigousse vendredi 13 mai 2011
6
Conso et Consorts
Aproz : la reine Manathan ne portait pas de chapeau jaune.
œil-de-perdrix,
dix de retrouvés !
Les
Saumon génétiquement fumé
Raisin du plus fort Victime d’idées préconçues, le rosé suisse a longtemps
été snobé au profit du rosé français. Grave erreur.
B
ien des Helvètes férus de terrasses sont
adeptes de vin rosé estival. Et pour
nombre d’entre eux, il n’y a que le rosé
de Provence qui tienne la route. Or rien n’est
plus crétin.
D’abord, les picrates provençaux qui remontent le Rhône jusque sous nos latitudes sont
généralement de qualité industrielle, additionnés de sucre et de Bacchus sait quoi, la réputation sulfureuse et surtout sulfurée des « cubis »
n’étant pas usurpée.
En revanche, la plupart des viticulteurs de nos
coteaux bichonnent leur rosé, qu’ils veulent
authentique, honnête et noble (sans être arrogant). Le hic, c’est qu’en plus de leurs soucis écologiques et biodynamiques les éleveurs
suisses sont souvent bloqués par des histoires
de rendement : les parcelles, on le sait, sont
PUB
rèves
bien plus petites et plus difficiles à travailler
que dans le Midi. Dès lors, leurs tarifs ne peuvent hélas pas concurrencer ceux des piquettes
françaises, qui permettent de boire un petit
coup à petit coût. Mais il s’agit de calculer juste
et d’ajouter au prix du rosé provençal celui de
l’aspirine et de la perte d’efficacité liée à la migraine. L’un dans l’autre, ça équivaut au prix
d’une bouteille suisse. CQFD.
Bonne nouvelle, les dernières statistiques de
l’Office fédéral de l’agriculture indiquent que
les Suisses ont augmenté leur consommation
globale de vin indigène de 3,2% en 2010. Le
message de Pierre Dac est donc en train de passer : « Mieux vaut le vin d’ici que l’eau de là. »
Anne Monmarché
La société américaine AquaBounty Technologies a créé
il y a 15 ans l'AquAdvantage® Salmon, soit un saumon
génétiquement modifié plus fort et plus gros. Ce
spécimen servait jusque-là à des tests scientifiques ou
des productions de médicaments. Mais depuis quelque
temps la Food and Drug Administration (FDA) tend
fortement à donner son feu vert pour la commercialisation alimentaire de ce poisson transgénique. Les
papilles gustatives des Américains adeptes de la saine
nourriture des fast-foods frétillent déjà.
Plus ou moins cher...
Faits divers et variés
La mère qu’on voit surfer
Faces de profil Les grands génies de la publicité ont trouvé un nouveau
gibier de choix : la maman connectée.
P
our les publicitaires et les directeurs de médias, la fameuse
ménagère de moins de 50 ans
n’est plus très attrayante. Pour tout
dire, elle est devenue aussi ringarde
que Mireille Mathieu. C’est pourquoi les savants experts sont en train
de dessiner une nouvelle cible, de
façonner un nouveau Graal mercantile qu’il faut absolument traquer :
la Digital Mum (DM).
Ce bel anglicisme très
tendance désigne une
femme qui a eu au
moins un enfant et qui
se connecte plus d’une
fois par semaine à internet. Et attention, ce spécimen de
consommatrice de rêve fait l’objet
d’études très pointues. Lesquelles
ont établi que la DM parcourt la
Toile soit pour y chercher des infos,
soit pour discuter avec des amis,
soit pour dénicher des trucs à acheter, soit pour causer ET acheter (car
les plus futées sont capables de faire
deux choses en même temps). Cette
e-maman a en moyenne 40 ans, mais
« pense qu’elle a encore 33 ans ». Elle
agit plus par intuition (55%) que par
raison (45%).
Autrement dit, non seulement la
nunuche en question est débile au
point de ne pas savoir son âge réel,
mais en plus il ne faut pas trop lui
demander de réfléchir. En gros, pour
les génies du marketing, le
client est toujours roi, mais
c’est le roi des cons ! Inutile d’ajouter que 50 ans
d’évolution de la place de
la femme n’ont pas suffi à
faire comprendre aux vendeurs que toutes les femmes ne sont
pas mères et que même… parfois…
l’homme entre dans un supermarché. A quand l’avènement du Digital Dad qui achèterait le produit de
vaisselle émotionnellement ?
La mère
Cantile
Jonas Schneiter
Audience en correctionnelle dans un Tribunal d’arrondissement.
Noms fictifs mais personnages réels et dialogues authentiques.
« Ce dossier est parfaitement incomplet ! »
Monsieur Leda est accusé de toucher illégalement
une rente du service social. L’accusé devait se présenter au tribunal à 9 h. Mais à 9 h 15, personne. L’huissier
fait entrer l’inspectrice de police en charge de l’affaire.
De la tribune, trois juges la regardent prendre place.
– Excusez-moi, il fait un peu froid, je peux fermer la
fenêtre ? demande la policière.
– Pas la peine, tonne le juge principal, ce dossier est
parfaitement incomplet ! Cette audience est déjà
terminée !
– Mais, Monsieur le juge, je vous ai envoyé les derniers éléments de l’enquête hier.
– Ah ! Alors exposez-nous quand même la situation,
bougonne-t-il.
– Voilà, lors d’un contrôle, nous avons découvert
que Monsieur Leda s’est inscrit en début d’année au
Contrôle des habitants lausannois, à l’adresse de sa
fille, pour pouvoir bénéficier du service social.
– Et vous avez son adresse ? demande-t-il sèchement.
– Oui, oui, tout a été réglé hier. Nous avons l’adresse
de sa fille, mais elle ne veut pas dire où il est ni comment le joindre.
– Nous verrons ça lors de la prochaine audience. ReVigousse vendredi 13 mai 2011
7
Maradona guéri, il ne boit plus que de l'Hublot.
prenons les faits. Vous disiez que le prévenu touche
le social, ça ne fait pas beaucoup d’argent.
– Au contraire ! s’emporte l’inspectrice. Monsieur
Leda travaille, et depuis longtemps ! Bien sûr tout
se fait au noir, mais il a bossé sur de très nombreux
chantiers et nous avons les preuves qu’il a plus que
bien gagné sa vie, et depuis des années. Or, avant
le social, il touchait déjà d’autres revenus de l’Etat.
– Vous avez des témoins qui peuvent affirmer qu’il
travaillait et qu’il travaille encore ?
– De nombreux ! J’ai ici leurs déclarations, ainsi que
des extraits de ses comptes et…
– Bien, mais on va s’arrêter là. Le reste sera pour la
prochaine audience qui sera fixée lorsque le dossier
sera complet ainsi que structuré, et lorsque l’accusé
et les témoins auront été convoqués parce que pour
l’instant cette affaire, c’est du grand n’importe quoi !
conclut le juge en lançant un regard noir à l’inspectrice. Puis il ajoute, radouci : Ah ! Vous aviez raison, il
fait un peu frisquet, alors merci de fermer la fenêtre
avant de partir.
La SPA
au pas !
La SPA du Haut-Léman tient son
assemblée générale ce vendredi
13. Vigousse (15.04.11) vous avait
parlé des curieuses méthodes qui
prévalent dans ce panier de crabes,
comme par exemple la vengeance
de la société animalière qui séquestrait illégalement la minette d’un
ancien membre du comité, juste
pour l’emmerder. La séance du 13
risque donc d’être chaude puisqu’à
l’ordre du jour est prévue l’exclusion totale de deux membres de la
société. Parmi eux, le « papa » de la
fameuse petite chatte Zora.
L’affaire se terminera en justice, car
son propriétaire a déposé plainte
pénale pour « abus de confiance,
séquestre illégal, maltraitance, trafic
d’animaux et même kidnapping » ! La
chatte judiciaire y retrouvera-t-elle
ses petits ?
Lily
Vigousse
Vigousse vendredi 13 mai 2011
8
Traits percutants
Vigousse vendredi 13 mai 2011
Payez-vous un dessinateur : [email protected]
Débat essentiel au forum des 100 de L’Hebdo : « L’avenir est-il devant nous ? »
9
Vigousse vendredi 13 mai 2011
Bien profond dans l’actu !
Entre Schwarzenegger et sa femme, c’est Terminator.
« Il est riiiiche, Max !»
Abus de conscience Un commerce équitable
et qui table sur de juteux profits.
C
her Max Haavelar,
J’ai appris par la presse
people que tu gagnais encore mieux ta vie que l’année
dernière, et surtout bien mieux
que la plupart des autres agriculteurs. Je tiens à t’en féliciter. C’est
vraiment super que tu puisses t’en
sortir aussi bien alors que tes collègues, ici ou ailleurs, rament sec
pour boucler leurs fins de mois.
Je suppose que tes contacts privilégiés avec les grandes surfaces
et les amis de la mondialisation
n’y sont pas étrangers. Les bobos
qui se donnent bonne conscience
en achetant un de tes paquets de
café en même temps qu’un baril
de lessive aux sulfates, un paquet
de viande séchée des Grisons d’Argentine et 500 grammes de kiwis
de Nouvelle-Zélande n’y sont pas
pour rien non plus.
Non, vraiment tu te débrouilles
bien ! En tout cas, sur le plan
marketing t’es super. Et je suis
sûr que ce succès
profite au train de
vie de certains de
tes collaborateurs.
Les
Européens
évidemment, car
je comprends bien
qu’il ne serait pas
possible de payer un
producteur de café colombien au même salaire qu’un
Tonton Pierrick
Benoît 13 et 3 a encore frappé
Deux poids, démesure Quand le Saint-Siège a un dossier délicat,
il le traite. Du moins parfois.
T
oujours plus avenante, Sa reur ! Vade retro, Satanas ! Pour ces
Sainteté Benoît XVI * vient lignes, Monseigneur Morris, évêque
de choquer bon nombre depuis 18 ans, a été viré d’un trait
de catholiques en limogeant, le de plume papal (National Catholic
2 mai, l’évêque australien William Reporter, 02 et 04.05.11).
H. Morris. Pour quel abomi- William H. Morris le dit lui même :
nable crime?
« On ne m’a donné aucune
Attention, âmes senpossibilité de plaider ma
C'est pape cause. » De toute façon,
sibles s’abstenir : en
2006,
Monseigneur
une lettre de Benoît XVI
possible !
Morris a adressé une
lui a signifié que « le
lettre pastorale à ses
droit canon ne prévoit pas
ouailles du diocèse de
de procès concernant les
Toowooomba (35 paévêques, qui sont nommés
roisses). Il y déplorait la chute des et qui peuvent être révoqués par le
vocations affectant l’effectif local successeur de Pierre ».
des prêtres.
Bizarre, relève le National Catholic Reporter : quand des évêques
Pour y remédier, écrivit-il, « d’autres ont couvert des décennies d’abus
options pourraient être envisagées », sexuels, le Vatican argue que le
parmi lesquelles l’ordination de pape ne peut les limoger, car il
femmes ou la réintégration d’an- n’est pas vraiment leur employeur,
ciens prêtres s’étant mariés. Hor- son autorité n’étant que spiriVigousse vendredi 13 mai 2011
de tes représentants à cravate
et moustache qui roule en Ford
Mondeo.
Grâce à toi, on peut enfin manger
des bananes toute l’année sans plus
se soucier des conditions de vie des
gens qui les ont cultivées. Car on
sait que tu veilles sur eux et que tu
empêches les mafias locales d’abuser de la situation des ouvriers.
Par exemple, depuis que tu es
là, les gros producteurs à tendances mafieuses du Costa
Rica gagnent nettement mieux
leur vie. Et comme ils sont devenus gentils comme toi d’un seul
coup, ils redistribuent leurs avoirs
aux petites gens qu’ils engagent au
noir pour faire la cueillette. Ainsi
les plus pauvres d’entre eux peuvent se racheter un toit en tôle ondulée pour leur cuisine à ciel
ouvert. Tu es super, Max !
Bon, je te laisse, car il faut
que j’aille acheter des œufs
et de la salade chez le fermier
voisin. Ma copine et moi, on
t’invite volontiers pour une
petite bouffe à la bonne franquette et à ta convenance. On
te fera goûter des produits du
coin. Bisous !
tuelle. Ainsi les cardinaux américains Justin Rigali ou Bernard
Law, mouillés par les scandales
de pédophilie dans leur diocèse,
continuent-ils de jouir tranquillement des fastes de l’église. Tandis
que Morris, pour quelques mots,
est mis à la porte : « Les priorités
du pape sont claires », note, amer, le
National Catholic Reporter.
Ce sont des catholiques. Atteints
dans leur foi. Attristés. En colère.
Mais que le pape puisse blesser,
heurter ne lui importe pas. Ce qui
compte, c’est sa position. La position du réactionnaire. Amen.
Laurent Flutsch
* nom connu de la rédaction
Les
rèves
Un plaignant déficient
Monsieur White, un quadragénaire
habitant la ville de Charleston aux
Etats-Unis, a été victime d’une petite
arnaque la semaine dernière. Il a
acheté pour 60 dollars de marchandise
à un vendeur de rue, mais celui-ci ne lui
en a donné que pour 20 dollars. Très en
colère, il a aussitôt appelé la police qui
a rapidement débarqué sur les lieux
du crime et a passé les menottes…
à Monsieur White qui venait tout
bêtement de se faire avoir de 40 dollars
par son dealer de crack. La drogue
affecte réellement les neurones.
Patriarche perdu
Le pope Kirill, qui préfère nettement
qu’on l’appelle le patriarche de l’Eglise
orthodoxe de Moscou et de toutes les
Russies, a déclaré que « la catastrophe
de Tchernobyl était un châtiment
de Dieu. […] Beaucoup de gens ont
peut-être ainsi, avec leur mort, apporté
leur contribution à la rédemption des
péchés. » Tout comme les voies du
seigneur, celles de la connerie sont
impénétrables.
11
Genève : les chauffeurs des TPG veulent être armés de crans d’arrêt facultatifs.
Dieu plus Dieu = zéro
La vie selon le professeur Junge Cette semaine: comment
régler un conflit lorsque des dieux sont invoqués.
Pitch
10
A
vec l’exécution de Ben Laden, la guerre des EtatsUnis contre le terrorisme
islamiste connaît un nouveau
tournant. Cet affrontement, s’il
n’est pas à proprement parler une
guerre de religions puisque de
nombreux autres éléments entrent
en ligne de compte, est tout de
même d’une certaine façon celui
de l’islam contre la chrétienté.
Or se pose l’épineuse question de
savoir ce qui se passe lorsque les
deux protagonistes d’une guerre
en appellent à un dieu pour
vaincre. Si l’on part au combat
avec un dieu à ses côtés alors que
l’ennemi est venu tout seul, c’est
gagné d’avance. Mais si chacun a
eu la présence d’esprit de s’armer
de ses croyances en sus de ses habituels instruments d’étripage, ça
se complique singulièrement.
Dans le cas présent, de deux
choses l’une. Soit le Dieu chrétien
et le Dieu de l’islam sont une même
entité adorée par des religions qui
diffèrent dans leur forme. On parle
alors d’« homothéocompétition ».
Dieu est censé choisir un camp. Enfin bon,
en même temps il fait ce qu’il
veut, hein, c’est Dieu après tout.
Soit il s’agit de deux dieux différents et l’enjeu est alors de savoir
lequel est le plus fort. Ou, plus
prosaïquement, lequel pisse le plus
loin. On parle alors de « maximictothéocompétition ».
Le leader d’Al-Qaida étant mort,
on peut conclure que soit Dieu/Allah a préféré les Américains, soit
le Dieu chrétien est plus fort que
le Dieu musulman. Dans les deux
cas, les terroristes, qui ont annoncé qu’ils vengeraient la mort de
leur chef, sont des sales mauvais
Les vieux sont cons
Maxens, 17 ans
Corps d’enseignant
Le plus gros blème des vieux cons, c’est qu’ils
veulent tout faire comme les jeunes. Et c’est
encore pire de chez pire avec les profs d’école.
A Genève, y en a même un qui s’est inscrit
sur un site de rencontre gay pour pécho un
petit cul dans des toilettes. Il voulait trop
faire comme sur MTV ! Son pseudo, c’était
« fundirectcho », genre le faux jeune qui se la
wesh, ça pue le vieux de 40 ans ça. Pourtant y a
un petit nouveau de 17 ans à l’école, trop naïf,
il a réalisé tous les fantasmes du prof. Beurk,
trop dégueu, le cougar gay, c’est vraiment pas
glamour. Maintenant que les directeurs l’ont
appris, ils veulent virer le pervers et déplacer
3G dans un autre collège. Ouais, maintenant
notre pote, on l’appelle 3G parce que c’est un
Geek Gay Gérontophile. MDR.
perdants. Je ne sais pas dans quelle
langue il faut expliquer à ces minus que leur religion ne vaut rien
et que Dieu les déteste.
Il existe toutefois un troisième cas
de figure, c’est que Dieu, horrifié
de voir autant de massacres perpétrés en ses nombreux noms, ait
depuis belle lurette mis les bouts
dans un autre univers où il a refait
sa vie en élevant des unicellulaires
dénués de toute conscience. Mais
c’est tout de même hautement improbable. Quelqu’un de gentil et
poli comme l’Etre suprême ne se-
rait tout de
même pas parti
sans nous laisser un petit
mot ou une adresse où le joindre
en cas de problème.
Moi, par exemple, qui suis très
croyant, je ne crains rien dans la
vie, car Dieu est avec moi. Je le sais
parce qu’on discute souvent tous
les deux depuis qu’il m’a laissé son
numéro. Je crois qu’il aime bien
parler avec moi parce que la structure de mon cerveau s’apparente
assez à celle d’un unicellulaire.
Professeur Junge,
phare de la pensée contemporaine
Petits plaisirs faciles
Il n’est pas toujours aisé de faire chier les grands de ce monde. Essayons
donc avec les petits. Aujourd’hui : une vendeuse de chez Globus.
Les vendeuses de chez Globus (Galeries
Lafayette pour les Français) ont une vilaine
tendance à être trop propres sur elles. Toujours
coiffées d’une choucroute et exagérément
parfumées, leurs manucures sont souvent
irréprochables quoique voyantes. Il leur arrive
souvent de parler pour ne rien dire et, en ce
sens, on peut aisément les confondre avec
une esthéticienne ou une toiletteuse pour
chiens (même si l’odeur diffère quelque peu
d’une catégorie à l’autre). Pour tout cela, et
bien d’autres choses encore, il est urgent
d’emmerder les vendeuses de chez Globus avec
toute la pugnacité qui s’impose. Comment ?
C’est simple : videz une bouteille de Drakkar
Noir ou une autre fragrance de chiotte sur
vos habits, puis rendez-vous dans le rayon de
votre choix. Dès que l’une d’entre elles vous
adressera la parole, répétez tout ce qu’elle
vous dit, mot pour mot, et faites pareil avec
la gestuelle (c’est important). Elle-même sera
très vite horrifiée par son propre maniérisme
et cette odeur nauséabonde qui la caractérise
et que vous lui renvoyez avec tact, tel un miroir
humain. Soyez sûr qu’après quelques jours
de dépression et de réflexion sur sa propre
valeur au sein de la société, et sur le sens de sa
préciosité, elle donnera sa lettre de démission
sans tarder et à coup sûr. Vous aurez eu gain de
cause !
Tonton Pierrick
La semaine prochaine :
comment faire chier un prof de philo.
Vigousse vendredi 13 mai 2011
12
Rubrique
Culture
et déconfiture
Une pièce
Mondiaux
Citation
de hockey :
- citation
encore
- citation
une affaire
- citation.
sans Suisses.
Des Cédés
Un docu
Samael illuminés !
Depuis la Taverne de la Mancha ou les gradins, vous
découvrirez un Capitaine Quichotte qui mêle les
planches au 7e art. C’est un film où les personnages
du grand écran deviennent réels, puis retournent des
planches à l’imaginaire. Avec la célèbre histoire de
Cervantès revisitée, la compagnie des Anes volants
dévoile une mise en scène troublante mais étonnante
et pleine d’humour.
Dans ces aventures chevaleresques, l’invocation
perpétuelle de la magie remplace la raison du
déjanté Quichotte, qui au
final n’est pas si timbré.
Un cinéma interactif, du
théâtre à portée de sens et
des moulins qui ne brassent pas que de l’air !
Neuf albums ! Il est rare de trouver un
artiste suisse qui tienne la distance aussi
longtemps, à part peut-être chez les stars
de la youtze schwytzoise ou les chanteurs
pour enfants du bassin lémanique. Il y a
pourtant une formation valaisanne qui
« déchire sa race » internationalement
sans jamais passer à la radio. Evidemment, c’est inécoutable pour le commun
des mortels. On appelle ça du black metal industriel. Une musique plus que
sombre et plus que brutale, comme son
nom l’indique.
A l’écoute de ce Lux Mundi, l’envie nous
prend de se laisser pousser les canines,
d’éteindre les lumières et d’allumer un
candélabre pour invoquer les esprits les
plus noirs du rock le plus dur en lisant le
Necronomicon ou le Petit Albert. Objectif
atteint !
Ah ça, pour financer
la dernière comédie
de Michèle Laroque,
y a du monde ! En revanche, dans le pays qui propose d’inscrire
la corrida au Patrimoine mondial immatériel
de la culture, on manque de cojones quand il
s’agit de filmer le pouvoir. Résultat: un docu
devenu patate chaude (Les Fauves sur Sarkozy et Villepin) est repoussé aux calendes
grecques, des animateurs télé peu en cour
sont «cassés» et La Conquête, film sur Sarko
qui s’annonce moins bidon que la dernière
opération de com’ de Carla, n’a pas obtenu
un kopeck des chaînes TV (à part Canal+).
Les images, qui n’ont pas à être sages, sont
aux ordres d’un pouvoir qui rêve de dictature.
Celle de la médiocrité.
Pierrick Destraz
B. L.
Capitaine Quichotte,
Enceinte du Belluard,
Fribourg, 19.05 -05.06.
www.quichotte.ch.
Samael, Lux Mundi, Nuclear Blast.
Une expo
Caf’conc
Pas si fou!
Maurice Julmy
13
Mort de l'ex-mari d'un Sachs-symbole.
Images
pas sages
Des Védés
Nouvelles vies
La Conquête de Xavier Durringer, avec Denis Podalydès.
Durée : 1 h 45. Sortie : le 18 mai.
Après Châteaux de Fable et L’Effileur
de Temps, Alain Nitchaeff s’attaque
au troisième volet de sa trilogie. Où
au bout de la route il est question
de la rencontre avec Dieu et de l’impossible résurrection. Reste alors
la réincarnation : mais en qui, en
quoi ? Les rôles s’enchaînent – pute
fanée, curé vicieux, dealer déjanté –
treize au total pour autant de nouvelles chansons superbement mises
en musique par Antoine Auberson.
Nitchaeff retrouve là ses amis musiciens de la première heure, Annick
Rody au violon, Rudasugwa à la
contrebasse, Trinchan au trombone
et Cellier au piano. Frappant.
Ça fait tapisserie !
Vigousse
En mon Ame ai Confiance de et avec Alain
Nitchaeff. Mise en scène de Thierry Romanens.
A l’Esprit frappeur, Lutry. Les 13 et 14.05
(20 h 30), le 15 (17 h). infoXespritfrappeur.ch.
Un polar
PUB
Chat alors !
Un chat a mis la patte sur un cadavre éparpillé, comme dirait Audiard, façon puzzle aux quatre coins
de Paris. Chaque soir, il ramène
ainsi un doigt humain à son maître
Ivoire, qui, après l’index et l’annulaire, a envie de dire pouce... Ça
donnera au moins l’occasion à son
propriétaire, pigiste (« Mon ex-beaufrère aussi, il fait du ping-pong », lui
répond un policier...), de nouer une
relation particulière avec une jolie
fliquette puisqu’il était écrit qu’ils
étaient félin pour l’autre. Si Merci
pour les Fruits de Mer est un polar
un peu bancal, construit en épisodes inégaux, l’auteur sait ne pas
jouer les matou-vu et y mettre deux
doigts d’humour.
B. L.
Merci pour les Fruits de Mer de Jean Hennegé.
Pascal Galodé éditeurs. 182 pages.
Les petits papiers Un peu d’amour, papier velours,
et d’esthétique, papier musique, c’est du chagrin, papier peint,
avant longtemps.
D
e prime abord, la visite d’un
musée du papier peint n’a
rien de très sexy. Mais si
l’on dépasse le cliché selon lequel
il est juste digne du salon de grandmère fleurant le renfermé, alors on
peut visiter un véritable palais des
merveilles. Le château de Mézières
comprend une dizaine de salles
tapissées de papiers à l’ancienne,
que l’on a poétiquement baptisées
« chambre des amours, salon des
irisés, cabinet rose » et autres gracieusetés. Au fil des pièces, des représentations de matériaux, telles
les soieries, ou des décors de vie,
comme la colonisation du Brésil,
s’étalent royalement sur les parois.
Et même si le papier peint avait
pour rôle d’imiter des riches décorations à petits frais, il n’y a vraiment rien de bâclé en ce château.
La « salle des deux colombes »
abrite une exposition temporaire
sur les arabesques. On y découvre
ces gracieux motifs, piqués à l’Antiquité romaine, dans tous leurs
états : ornés de fleurs, entourés de
divins personnages, peints en rose,
en vert, en violet, et même emportés virevoltants dans un battement
d’aile de colombe. Quelles belles
courbes !
Alinda Dufey
Neuf chanteurs attachés à
des plateformes mouvantes
valdinguent dans tous les sens
et leurs voix subissent les aléas
de ces acrobaties. Détonant.
Pendulum Choir, Nuithonie,
Villars-sur-Glâne, 13-15.05.
Vigousse vendredi 13 mai 2011
VEILLER Des expos, S’ALLONGER Un délirant duel
des spectacles et des
cervelas pour une
vraie ambiance de bal
musette, c’est une nuit
maline ! Nuit des Musées
de la Riviera, 14.05, de
17 h à 24 h.
Peu après la mort de Ben Laden, il paraît
utile d’évoquer la réédition de l’un des
films les plus terrifiants jamais tournés :
Le Voyeur de Michael Powell. Sorti la
même année que Psychose de Hitchcock,
il fut assassiné par la critique, ce qui
brisa la carrière de son auteur. Cette
sombre histoire d’un enfant abusé par
son père psychiatre (qui mène sur lui
des expériences cruelles) et qui, devenu
adulte, filme ses victimes en les tuant
afin de capturer l’instant de peur ultime,
avait plusieurs décennies d’avance sur son
temps. A l’heure où n’importe quel acte,
terroriste ou pas, apparaît sur youtube
quelques heures après, il est intéressant
de réfléchir au fait que les images peuvent
tuer. Michael Powell était un génie et ce
film est indispensable.
Michael Frei
Karloff, films cultes, rares et classiques, Lausanne
Le Voyeur, Michael Powell, 1960,
Studio Canal/Disques Office, zone 2,
version française, 97 minutes.
PUB
Arabesques et Papier peint, Musée du
papier peint, Château de Mézières (FR),
jusqu’au 18.03.12.
Brouillon de culture
DéSARTICULER
Le pouvoir
des images
entre un patient atteint du syndrome
de Jeanne d’Arc et le souffleur
de théâtre nommé Cap’tain Mémo.
Une vraie histoire de fous. Ma Terre
happy ! de et avec Bruno Coppens,
Centre culturel, Porrentruy, 19-20.05.
Point Favre, Chêne-Bourg, 21.05.
COGITER Des pensées
acerbes, ludiques ou
philosophiques issues des
mots du quotidien. Les sens
sans dessus dessous ! Mots
de je ou Poison d’Avril, de
Jean-Claude Pont, Editions
de Tricorne, 188 pages.
abonnezvous
021 612 02 56
www.vigousse.ch
Vigousse vendredi 13 mai 2011
14
Rebuts de presse
Guillaume Tell en 3D à Hollywood : produit par Apple ?
Le cahier des sports
Obama fessé
Ah, les vaches !
L’heure H pour Rappaz
Allongez-vous !
« Maurer critique Obama sur Ben Laden »,
titre Le Nouvelliste (09.05.11), qui reprend
la fracassante déclaration du ministre
UDC de la Défense et du Sport à
l’hebdomadaire
Sonntag de la veille :
« Un président
américain ne doit
pas annoncer luimême une
nouvelle comme
la mort de Ben
Laden. » Pauvre
Barack Obama :
ainsi réprimandé
devant tout le
monde par l’immense et
supérieur Ueli Maurer,
il doit avoir envie de rentrer sous terre. Et
par peur de se faire tirer les oreilles, il ne
se risquera plus désormais à s’exprimer
publiquement sans en référer préalablement à
son nouveau mentor helvétique.
A propos, quand un ministre étranger ose
critiquer la politique suisse, comment réagit
l’UDC déjà ?
« Manathan devient la
première reine nationale »,
titrait fièrement Le
Nouvelliste (09.05.11)
pour rendre hommage
à la glorieuse vache
combattante. Et en page
intérieure, le quotidien revenait
en photos sur tous les « people »
présents lors de ce raout. Avec
cette légende : « Jean-Marie Fournier,
administrateur de Téléveysonnaz et de Télé-Nendaz,
est ici en pleine discussion avec Christian Burrus,
administrateur de Téléverbier. De quoi ont-ils parlé ? »
Vigousse a la réponse. Ils ont parlé de Balet. Pas d’Eric
Balet bien sûr, le patron des remontées mécaniques de
Verbier épinglé dans notre journal ; mais d’Alain Balet,
le propriétaire de Manathan !
Nouveau procès pour le chanvrier Bernard
Rappaz, qui a écopé d’un an de plus. Et
comme à son habitude, Le Nouvelliste
(10.05.11) se montre plein d’égards à son
endroit. Dans un commentaire intitulé
« Du grand Guignol », le chroniqueur
judiciaire Gilles Berreau s’indigne
du fait que Rappaz ait
pu s’adresser plusieurs
fois à la presse lors
de l’audience.
C’est vrai que
dans les
colonnes du
Nouvelliste, ce
sont surtout les
magistrats et les
notables qui
ont droit à la
parole.
Le Dr Bernard Scherler, psychiatre à
Neuchâtel, est catégorique : « Frédéric
Hainard n’est pas un hyperactif. » C’est
le titre de sa remarquable lettre publiée
dans Le Temps (09.05.2011) : le docteur
y démonte cliniquement la présence
incongrue de l’ex-shérif dans un Temps
présent (TSR, 03.03.11) consacré non pas
à l’abus de pouvoir ou à la sociopathie,
mais à l’hyperactivité. C’est important
à double titre. Premièrement, affubler
le conseiller d’Etat démissionnaire de
ce diagnostic, c’est donner « une bien
mauvaise image (…) des personnes
réellement hyperactives », comme
l’écrit très justement le Dr Scherler.
Deuxièmement, la tentative de la
TSR de médicaliser le comportement
inacceptable du voyou Hainard ressortit
clairement à une façon de le dédouaner
de ses actes. Reste à savoir exactement
pourquoi la télévision de service public
juge bon d’insulter les malades et de
défendre les pourris, mais il est peu
probable que même le plus brillant
des psychiatres puisse répondre à cette
question.
Noirs dessins
Le canton de Vaud propose 500 francs de prime aux jeunes de 8 à 14 ans pour remplacer
le dessin de Mix&Remix sur la pochette du logiciel VaudTax (24 heures, 10.05.11). Le
chef du Département des finances, Pascal Broulis, espère ainsi que « les jeunes générations
comprendront que l’impôt est un bien commun utile à la démocratie ». Ce qui est utile
surtout, c’est de ne payer que 500 francs pour un dessin reproduit à des dizaines de
milliers d’exemplaires. Ça prouve que Pascal Broulis a le sens des affaires. Et comme le dit
Mix lui-même, qui s’y connaît : « Hé, les gamins, vous êtes en train de vous faire avoir ! »
Coq Coq Coq Quotas !
La Fédération française de football
n’a jamais eu l’intention de mettre en
place une politique de quotas. C’est
la commission d’enquête interne qui
l’affirme. Et le sélectionneur Laurent
Blanc, « en colère contre lui-même»,
déclare : « Je ne peux pas concevoir que
j’aie pu tenir de tels propos. » Affaire
classée donc. Désormais, dans le bus
de l’équipe de France, les Bleus clairs
voyageront devant, les Bleus foncés
derrière.
Tu l’as dit, Bernie…
« Il n’y a pas assez de scandales
en F1, c’est le problème… » :
signé Bernie Ecclestone, richissim
e
patron de… la F1. Il est vrai que
depuis la mort d’Ayrton Senna
et les frasques sadomaso de Max
Mosley on s’ennuie ferme autour
des circuits.
Post mortem
PUB
Mass merdia
La forme touche le fond
Education à revoir Pour obtenir un rendez-vous avec les pédagogues
vaudois, il faut y mettre les formes, la manière, et bien plus encore.
P
our réaliser un article sur
les parents d’élèves qui déposent plainte contre les enseignants, un journaliste a récemment pris contact par téléphone
avec la Société pédagogique vaudoise (SPV), qui représente les
intérêts des pions vaudois. Suite
à ce premier appel, un répondant
du SPV devait reprendre contact
rapidement avec l’enquêteur pour
fixer un rendez-vous. Mais plusieurs jours plus tard, toujours aucun message.
Impatient de terminer son article,
le journaliste retéléphone : on lui
assure que quelqu’un va lui fixer
un rendez-vous tout bientôt.
Nouvelle semaine d’attente.
Décidant de changer d’approche, il envoie un courriel :
« Bonjour, j’ai demandé un RDV
à plusieurs reprises sans réponse
à ce jour. Merci d’en fixer un. » Silence béant. Cinq jours après, il
Vigousse vendredi 13 mai 2011
15
Giro : du mieux dans le cyclisme, on n’y meurt pas que du dopage.
refait une tentative. Même résultat. Dix jours plus tard, l’obstiné
renvoie un message en concluant
sur une note de légère impatience :
« Je vous ai demandé un entretien
à plusieurs reprises, y a-t-il un répondant à la SPV ? » Et cette fois
la réponse arrive : « Bonjour, nous
n’avons aucune disponibilité pour
vous recevoir. Signé : un répondant
SPV qui estime que la forme d’une
demande a son importance. » La pédagogie est une science vraiment
très mystérieuse.
Vigousse
Célèbre céphalopode aux pouvoirs
divinatoires, Paul le Poulpe va être
l’objet d’un film : Paul the Psychic
Octopus retracera l’exceptionnel
parcours du mollusque qui, tout au
long de la Coupe du monde 2010, avait
depuis son aquarium d’Oberhausen
réussi un sans-faute dans ses
pronostics de matches. Paul est mort
en octobre dernier à l’âge, canonique
pour un poulpe, de 24 mois. Il n’avait
de toute façon pas prévu d’assister à la
première du film…
Epique Equipe
Avec 2,3 millions d’exemplaires
vendus chaque jour, L’Equipe est
« la » référence en matière de
quotidien de sport. Mais pourquoi
tant de lecteurs ? Réponses glanées
au hasard dans une enquête toute
récente : pour les titres « Bordeaux
tourne au vinaigre » ou « Toulon reste
en rade ». Mais aussi « parce qu’on ne
peut pas s’enfermer aux toilettes avec
la télé » ; ou encore mieux, « parce que
je préfère lire les footballeurs plutôt
que les entendre ». Et une mention
spéciale à « parce que c’est toujours
bien de savoir que la capitale de
l’Albanie est Tirana ».
Et ce sera tout pour les 15 000
exemplaires de cette semaine.
Roger Jaunin
Vigousse vendredi 13 mai 2011
16
F
La suite au prochain numéro
Cannes : un festival, des festiveaux.
Mugny, tu dors...
in mai, Patrice Mugny quittera
la tête des Affaires culturelles
de la Ville de Genève, après
8 ans de bons et loyaux services.
Enfin c’est ce qu’on dit, mais ça
ne veut rien dire, « bons et loyaux
services », c’est l’expression
consacrée, c’est juste une
formule, sans plus.
De fait, on dirait que
question vie culturelle,
la cité du bout du lac
est au bout du rouleau.
Et la nuit y est si calme
que les fêtards doivent
migrer à Lausanne, ce qui
en d’autres temps eût été l’humiliation suprême.
Cette langueur monotone a un
nom : Patrice Mugny. Journaliste,
puis politicard vert, il fut élu en
2003 au Conseil administratif de
Genève. Pontifiant, le Vert morose a des idées bien arrêtées (qui
donc ne vont pas loin). Ainsi déclara-t-il que le canton de Vaud est
« rupestre », ce qui trahit une suffisance certaine et une insuffisance
non moins certaine quant à la définition des mots français.
Côté politique culturelle, Patrice
l’Indécis est le « roi du saupoudrage » selon l’agité Pierre Keller,
qui peut être clairvoyant quand il
ne parle pas de lui-même. Après
8 ans, Mugny laisse les choses dans
l’état où il les a trouvées,
au mieux. Entre
lieux
alternatifs
fermés et passetemps snob de la
bonne société, la
culture se fane.
Hormis les halles de Palexpo et les
Fêtes de Genève, on peine à citer
un lieu ou un événement rayonnant et emblématique.
Ce n’est pas faute d’argent : avec
230 millions, Genève affiche le plus
gros budget culturel par habitant en
Europe ! Mais à force d’arroser et de
morceler, ce qui domine à l’heure
du bilan, c’est ce qui n’est pas fait.
On retient les couacs du Musée
d’art et d’histoire ou de l’Usine, les
spectacles de Dieudonné annulés
avec sermon sur la dignité humaine, les wagons supplémentaires
affrétés aux aurores pour ramener
les noceurs dans leur ville atone.
Malgré tout, Mugny est serein.
D’ailleurs, il y a un an, il évoquait
déjà son action au passé : « J’ai le
sentiment d’avoir fait ce qui pouvait être raisonnablement fait. »
(L’Hebdo, 05.05.10). Pour ce qui est
d’avoir été raisonnable, c’est réussi.
Très très raisonnable. Raisonnable
au-delà du raisonnable. Un bien
terne bilan de municipal pour un
Mugny si pâle...
Catherine Avril
C’est arrivé la
semaine prochaine
(ou du moins, ça se pourrait bien)
Farce de frappe
Pourquoi Kadhafi
dure OTAN ?
Naples,
la poubelle ville
Jusqu’à ce que le Vésuve
la lave
Dutroux
au couvent
L’épouse de Marc
épouse Jésus
Casse-tête chinois
Le bébé à deux têtes
tète très bien
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L'HORREUR. La consternation et
l'incrédulité se lisent sur tous les visages au quartier
général de Feldschlösschen à Rheinfelden, au
moment de l'annonce officielle du lancement de
la bière Vigousse sur le marché helvétique.
ATS / SDA / AFP/ CGN/ CFDT/ RAGNAGNA / MGDMMZFRP
Venez découvrir la bière Vigousse à la Brasserie Trois Dames de Sainte-Croix le samedi 14 mai 2011 et
participez à la fête «Mange, c'est de la bière !». Parcours dégustation de 11h à 17h. Soirée festive gratuite.
Infos et commandes www.brasserietroisdames.ch
Vigousse vendredi 13 mai 2011
la p'tite mousse