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page 2 Samedi 31 août 2013
Le Dauphiné Libéré
LE FAIT DU JOUR
LA PHOTO
LE BILLET
Montebourg,
président sinon rien…
PAR GEORGES BOURQUARD
Le propos a le mérite de la
franchise. Arnaud
Montebourg “en a marre des
élections”: la seule qui
l’intéresse désormais, c’est la
présidentielle. C’était donc ça
le coup de la marinière, le
signe de sa détermination à
prendre la barre. Hollande
aurait dû s’en douter…
S’il s’est tu tout l’été, l’enfant
terrible du gouvernement se
rattrape. Il affiche ses
ambitions avec sa modestie
habituelle. Tout en se gardant
bien de fixer une échéance,
c’est plus sage… En attendant
de faire le président,
Montebourg reste fidèle à son
image : il canarde. Moscovici
en prend pour son grade.
Comme quoi la colocation à
Bercy ou ailleurs réclame des
qualités humaines
exceptionnelles. Quant à
Jean­Marc Ayrault qu’il lui est
arrivé “d’engueuler”, c’est
juste son “taulier”. Autant dire
le tenancier du meublé de
Matignon.
Même le président de la
République a droit à une
flèche : sur Florange, Arnaud
la castagne rappelle que “ce
n’est pas lui qui est monté sur
une camionnette” pour y faire
des promesses. Il aurait pu au
moins reconnaître l’exploit
sportif. En revanche, le futur
locataire de l’Élysée réfute
toute hostilité à l’égard des
patrons : “je n’aime pas les
cons, c’est différent”. Si c’est le
seul critère pour gagner la
présidentielle, il va avoir de la
concurrence… En tout cas, il
en est un que la confession de
Montebourg peut rassurer.
C’est Manuel Valls : le
Bourguignon ne lui disputera
pas Matignon…
Du Cercle
n Le Cercle 1892 s’est réuni
cette semaine à l’occasion de
sa soirée “première”. Cette
association des partenaires
économiques du FCG, forte
de 144 adhérents (lire ci­
dessous), s’est livrée
à la traditionnelle photo
de famille. Un soutien de
poids pour le club grenoblois.
(Photo DL/Marc GREINER)
RUGBY Alors que les Grenoblois affrontent ce soir, à 20 h 30, au Stade des Alpes,
Que pèse le FCG sur
au Stade des Alpes ?
arc Chérèque, une
veille de match
c o n t r e To u l o n ?
L’homme est, di­
sons, un peu débordé. C’était
hier dans son bureau au sta­
de Lesdiguières. Entre l’ac­
cueil d’un nouveau joueur,
l’organisation de l’arrivée
d’un autre et cette affiche au
Stade des Alpes, le président
du FCG (de la SASP, Société
anonyme sportive profes­
sionnelle) a tout de même
pris le temps pour parler
chiffres. Un terrain sur lequel
on l’entraîne souvent quand
son club affronte un “gros”
du Top 14.
M
« Le Stade Toulousain est
propriétaire de son stade,
Clermont aussi, et Toulon en
a la jouissance complète,
pour ne citer que ces exem­
ples. Le stade Lesdiguières,
c’est la maison du FCG, nous
y avons notre siège, nos bu­
reaux. La tribune Ouest que
nous souhaitons construire
servira de tribune mais aussi
de centre d’entraînement de
2 000 m². Ce stade est un
outil de travail et j’ai toujours
mis en avant la maîtrise de
l’outil de travail. Regardez
comme le Stade Michelin, à
Clermont, a su évoluer en six
ou sept ans. L’ASM fait un
million et demi d’euros
d’événementiel hors mat­
ches, avec un jour sur deux
un événement dans le sta­
de. »
F Comment se compose
le budget du FCG ?
« L’année dernière, nous
avons fini avec un budget de
16,5 millions d’euros et un
excédent. Cette année, notre
budget s’élève à 18,5 mil­
lions d’euros. 11,5 millions
d’euros proviennent du
sponsoring, 3,3 millions de la
billetterie, un million des
transferts de charges,
700 000 euros du merchandi­
sing et 1,9 million des rever­
sements de la Ligue nationa­
le de rugby (les droits télé
notamment). Enfin, il faut
noter que 60 % de ce budget
sont consacrés à la masse sa­
lariale, joueurs et adminis­
tratifs. »
F Le FCG dispose du
septième budget du Top 14,
ce qui peut lui permettre
d’être ambitieux, non ?
« Il s’agit, c’est vrai, du sep­
tième budget du Top 14,
mais comparer les budgets
est un exercice limité. Par
exemple, le Stade Toulou­
sain internalise tout, ses res­
taurants, ses brasseries. Les
personnes qui y travaillent
sont donc tous des salariés
intégrés dans le bud­
g e t . L’ A S M ( l e c l u b d e
Clermont), en revanche, a
une politique totalement dif­
férente en faisant appel à des
prestataires extérieurs.
Ce qui est important pour
évaluer les budgets, c’est
l’argent consacré au sportif,
F Vous évoquez aussi
un problème de coût…
MarcChérèque : « À terme, nous aurons sans doute une transition à faire pour aller vers des joueurs plus forts, vers
plus de qualitatif.» Photo DL/Lisa MARCELJA
à savoir la masse salariale,
les équipements nécessaires
à l’entraînement et les dépla­
cements.
Le RC Toulon présente un
budget de 23 millions
d’euros, mais le président
Boudjellal avoue qu’il est en
fait de 30 millions. À Toulon,
une société créée parallèle­
ment au club gère les droits
d’image des joueurs qui en­
trent dans la rémunération.
Chez nous, les joueurs
perçoivent un salaire mais
aussi des avantages en natu­
re, avec une voiture et/ou un
appartement loués. Notre
masse salariale, évaluée à
6 millions, s’élève ainsi à
7 millions si l’on intègre ces
avantages. »
F Sans le comparer
à Toulon, un peu hors
normes en la matière,
le FCG ne présente pas
de stars du rugby. Un vrai
choix ?
« Nous n’avons pas, comme
vous le dites, de stars, mais
des joueurs de haut niveau,
et on présente aujourd’hui
un effectif homogène. À ter­
me, nous aurons sans doute
une transition à faire pour
aller vers des joueurs plus
forts, vers plus de qualitatif.
Mais pour cela, on a besoin
de plus de temps. Quand un
club comme le Stade Fran­
çais engage une star, l’ac­
tionnaire peut combler les
déficits en fin d’année. Nous,
nous n’avons pas cette capa­
cité­là. On travaille donc à
cette transition, mais elle
nous prendra du temps.
Nous sommes installés en
Top 14 avec les joueurs qui
Le Cercle 1892 et ses 144 entreprises
derrière le FCG
e Cercle 1892 a fait sa
rentrée jeudi soir. Une
première soirée de retrou­
vailles des anciens et d’ac­
cueil des nouveaux adhé­
rents, une quinzaine cette
année.
L’association des parte­
naires économiques a placé
ce rendez­vous sous le si­
gne de l’échange, du parta­
ge et de la convivialité.
« Sur ces valeurs­là, on est
au sommet du Top14 », con­
fie le président Jean­Pierre
Sérigny.
Devenu “Cercle” depuis
deux ans, pour illustrer au
mieux l’union, l’association
rassemble aujourd’hui 144
adhérents, des entreprises
du grand Grenoble : Sogeti,
Soitec, mais aussi des arti­
sans.
« Cette différence de
taille et d’importance entre
un grand groupe et une pe­
L
Jean-Pierre Sérigny, président
du Cercle 1892. Photo DL
tite société ne se sent pas du
tout au sein du Cercle. On a
tous le même blazer et les
mêmes valeurs », poursuit
Jean­Pierre Sérigny avant
d’ajouter : « Nous sommes
vraiment une maison des
partenaires, avec une vraie
liberté de paroles et d’ac­
tions, afin de favoriser le
changement et la nouveau­
té. »
Avec un mot d’ordre et un
objectif : tisser un réseau
économique dans le dépar­
tement mais aussi créer des
liens avec les partenaires
des autres clubs du Top 14.
Notamment avec Castres,
Clermont et Toulon… Ça
tombe bien, le club varois
débarque aujourd’hui avec
son président Boudjellal.
« C’est un personnage
atypique, un agitateur et il
en faut. On peut être admi­
ratif du parcours du club.
Avec son argent et son
énergie, il a pris des ris­
ques, il en récolte des fruits.
Mais les Grenoblois ven­
dront chèrement leur peau
ce samedi. »
F. A.
voulaient bien venir et pour­
tant, nous avons obtenu plus
de points que Toulon lors de
sa première année en élite.
Toulon est attractif car le club
est connu dans le monde en­
tier, le FCG doit se faire con­
naître. »
F Le FCG doit-il compter
sur sa formation de jeunes
joueurs ?
« On a des jeunes formés au
club qui progressent dans
l’effectif, et d’autres qui re­
viennent jouer pour nous
après être partis dans
d’autres clubs. Notre titre de
champion de France en ju­
niors Reichel cette année dé­
montre cette qualité de for­
mation. »
F Pourquoi ne pas
jouer tous les matchs
« La location du Stade des
Alpes nous coûte 70 000
euros, à cela il faut ajouter
notre soirée d’après­match
pour nos partenaires, au Pa­
lais des sports.
La location de la salle est
de 7 000 euros, mais il faut
compter 20 000 euros avec le
personnel de restauration et
les équipes de sécurité.
Tout ajouté, cela nous coû­
te plus de 100 000 euros par
match. Avec près de 20 000
places disponibles, les recet­
tes sont évidemment plus
importantes qu’à Lesdiguiè­
res, mais en jouant 5 ou 6
matchs au Stade des Alpes,
nous avons intérêt à remplir
le stade.
Enfin, moi, j’ai toujours po­
sé la question : va­t­on un
jour se retrouver en concur­
rence au Stade des Alpes
avec un club de football ? Sa­
chant que dans le passé, on a
déjà connu cette cogestion
au stade Lesdiguières avec
le GF 38. »
Propos recueillis
par Frédéric AÏLI et Éric CLERT
À LIRE ÉGALEMENT
La présentation du match
en pages Sports : p. 26 et 29.