TCCE du TAG 2013 - soigner-le
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TCCE du TAG 2013 - soigner-le
Le trouble anxiété généralisée (TAG) Approches en TCCE Dr Dominique SERVANT Consultation stress et anxiété CHU de Lille 2013 Rappel clinique Plan • • • • Les éléments cliniques L’analyse fonctionnelle et l’évaluation Les modèles TCCE Les exercices pratiques et les modules Historique • AVANT FREUD : la NEURASTHENIE (Georges Beard 1839 – 1883) • FREUD sépare la NEVROSE D’ANGOISSE de la NEURASTHENIE – ARTICLE DE 1895 (« du bien fondé à séparer de la neurasthénie un certain complexe symptomatique sous le nom de névrose d’angoisse) in Inhibition, Symptomes et angoisse (1926) • DSM III (1980) : TAG = diagnostic par défaut • DSM III-R (1987) : Le TAG est reconnu comme diagnostic primaire • 2000 Approche transnosologique des troubles émotionnels L’attente anxieuse trouve écho dans le normal • « une femme qui souffre d’attente anxieuse pense que, chaque fois que son mari est enrhumé et tousse, cela signifie qu’il a une pneumonie grippale et elle voit passer son cortège funèbre ; rentrant à la maison, elle voit devant sa porte deux personnes debout et elle ne peut se défendre de la pensée qu’un de ses enfants est tombé par la fenêtre; si elle entend la cloche sonner, c’est qu’on lui apporte la nouvelle d’un deuil » • Sigmund Freud 1895 Critères diagnostiques (DSM-IV TR) A. Anxiété et soucis excessifs survenant la plupart du temps durant au moins 6 mois concernant un certain nombre d’évènements ou d’activités B. La personne éprouve de la difficulté à contrôler cette préoccupation C. L’anxiété et les soucis sont associées à 3 (ou plus) des 6 symptômes suivants : agitation, fatigabilité, difficultés de concentration ou trous de mémoire, irritabilité, tension musculaire, perturbation du sommeil D. L’objet de l’anxiété et des soucis n’est pas limité aux manifestations d’un autre trouble E. Souffrance cliniquement significative ou altération du fonctionnement social, professionnel F. La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques directs d’une substance ou d’une affection médicale générale et ne survient pas exclusivement au cours d’un trouble de l’humeur, d’un trouble psychotique Ruminations Inquiétudes ou Souci • Même processus • Ruminations ciblées vers le passé • Inquiétudes ou soucis ciblées vers le futur Watkins et al., 2005 Le TAG : une maladie du souci • Le souci est l’élément clé • Les pensées prédominent sur les images (réalité) • Les ruminations répétitives, abstraites (plus qu’expérientielles) • Des comportements renforcent l’évitement (réassurance, vérification, procrastination…) L’inquiétude : définition « une chaîne de pensées et des images, chargée négativement d'affects et relativement incontrôlable » et comme « une tentative de s'engager dans la résolution de problèmes mentale sur une question dont le résultat est incertain, mais contient la possibilité d'un ou plusieurs résultats négatifs » Borkovec et al 1983 Le souci • Pensées et idées concernant une vision menaçante et négative du futur échappant au contrôle • Accompagnées d’une sensation d’appréhension et d’anxiété • Concernent les événements futurs et les catastrophes • Empêche de raisonner clairement • Très difficile à contrôler Le corps anxieux • La tension musculaire • Tremblements, contractions, sensations de tremblement et douleurs ou endormissements musculaires. • Mains froides et humides, bouche sèche ; transpiration ; nausée ou diarrhée ; pollakiurie ; difficulté pour avaler ou « boule » dans la gorge) et une réponse de sursaut exagérée. • Des symptômes d’hyperactivité neuro végétative Deux types de TAG ? • Certains auteurs suggèrent que la présence de manifestations physiologiques détermine deux types de TAG l’un plus proche des troubles anxieux et l’autre qui s’apparente plus à un trouble de l’humeur Roth et al 2008, Watson 2005 Caractéristiques somatiques associées • Tremblements, des contractions, des sensations de tremblement et des douleurs ou des endormissements musculaires. • Mains froides et humides, bouche sèche ; transpiration ; nausée ou diarrhée ; pollakiurie ; difficulté pour avaler ou « boule » dans la gorge) et une réponse de sursaut exagérée. • Des symptômes d’hyperactivité neuro végétative ( p. ex augmentation de la fréquence cardiaque, souffle court, vertiges) DSMIV-TR APA e ed bl ion ou at T r ap t d l’a Anxiété normale x ieu nx sa s ble tre au TAG Ob se ss ion s Dépression Dysthymie ou Tr Pe rs an onn xie al us ité e Les frontières du TAG Caractéristiques cliniques • Peut apparaître chez l’enfant (6 -10 ans) • Débute de façon graduelle • S’installe souvent à l’adolescence et atteint un seuil clinique vers l’âge de 20 ans • Evolue de façon chronique • Comorbidité élevée somatiques et psychiatriques Traitement 2 types de traitement sont recommandés Traitements médicamenteux AMM Duloxétine Cymbalta Venlafaxine LP Effexor Escitalopram Seroplex Paroxétine Deroxat Buspirone Buspar Prégabaline Lyrica Recommandations AFSSAPS, 2006 TCC Techniques de relaxation Programmes de gestion du stress Restructuration cognitive Résolution de problèmes Exposition Pleine conscience et ACT Recommandations : TCC • Les psychothérapies structurées, en particulier les thérapies cognitives et comportementales (TCC) en fonction de leur accessibilité et du choix du patient, doivent être recommandées par rapport aux traitements médicamenteux. • Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) produisent un effet avec maintien du gain thérapeutique 6 mois après la thérapie. Cet effet est plus fréquent en thérapie individuelle vs la thérapie de groupe. ANAES 2002 Recommandations : médicaments • Les benzodiazépines ou l’hydroxyzine ne doivent pas être prescrits dans le traitement de fond ; en revanche, ils peuvent être utilisés pour des périodes courtes d’exacerbation anxieuse. • Certains médicaments n’ont pas l’AMM en France dans le TAG et doivent de ce fait être réservés à des formes n’ayant pas répondu aux médicaments à l’indication reconnue. • Lorsqu’un traitement pharmacologique est nécessaire, les antidépresseurs sont considérés comme les traitements de première intention par rapport aux benzodiazépines (comorbidité de la dépression avec le TAG fréquente, spectre d’action plus large, plus faciles à arrêter). Recommandations AFSSAPS, 2006 L’analyse fonctionnelle Signes à rechercher • • • • • • Inquiétudes ‘soucis’ Tension musculaire Hyperéveil physiologique sympathique Processus attentionnels Comportements et évitements Emotions Rechercher 1 Contenu du souci et domaines 2 Situations ou circonstances qui déclenchent le soucis 3 Situations évitées en raison du soucis 4 Comportement qui maintiennent le soucis 5 Les émotions qui empêchent le patient de se concentrer pleinement sur autre chose. Contenu du soucis • Survenue d’un problème ou d’une catastrophe • Peur de l’échec ou de ne pas réussir • Peur que les choses ne se passent pas bien, de ne pas être prêt à temps • Peur de se sentir mal Thèmes • Santé (maladie….) • Accident, agression, vol • Perte d’emploi, problèmes financiers Durée, contrôle, type • Temps occupé par les ruminations sur une journée • Possibilité de contrôle • Résolution de problèmes vs abstraites Situations déclencheurs • Départ d’un proche de la maison • Avoir connaissance de la maladie d’une personne • Catastrophes ou dangers rapportés à la TV ou dans les médias • Intempéries (brouillard, pluie…) • Voir la misère, la violence dans le quotidien… Situations évitées • • • • Sortir de sa ‘base de sécurité’ Faire une action qui empêcherait de penser S’engager dans une relation ou un projet S’informer, vouloir réellement savoir Les comportements - Ne pas oser entreprendre une action qui pourrait exposer à un risque pour ses proches ou soi-même, - Revenir sur les choses ou les décisions déjà prises procrastination) - Avoir toutes les informations disponibles - Vouloir tout contrôler ou vérifier soi-même, - Difficultés à faire confiance et à déléguer - Rechercher la réassurance, - Toujours arriver très en avance aux rendez-vous Les échelles d’évaluation • State Trait Anxiety inventory (STAI A-B, Spielberger, 1983) • Questionnaire sur les inquiétudes du Penn State (PSWQ, Meyer, Miller, Metzger & Brokovec, 1990) • La CERTS-A (CERTS ; Barnard, Watkins, Mackintosh, & Nimmo-Smith, 2007 ; adaptation française par Douilliez, Philippot, Heeren, Watkins, & Barnard, 2012) Questionnaire sur les inquiétudes du Penn-State • Veuillez utiliser l’échelle ci-dessous pour exprimer jusqu’à quel point chacun des énoncés suivants vous correspond actuellement (écrivez le numéro vous représentant en tête de chacun des énoncés). • 1 2 3 4 5 • Pas du tout caractéristique • Un peu caractéristique • Assez caractéristique • Très caractéristique • Extrêmement caractéristique PSWQ • • • • • • • • 1.Si je n’ai pas assez de temps pour tout faire, je ne m’en inquiète pas 2.Mes inquiétudes me submergent 3.Je n’ai pas tendance à m’inquiéter à propos des choses 4.Plusieurs situations m’amènent à m’inquiéter 5.Je sais que je ne devrais pas m’inquiéter, mais je n’y peux rien 6.Quand je suis sous pression, je m’inquiète beaucoup 7.Je m’inquiète continuellement à propos de tout 8.Il m’est facile de me débarrasser de pensées inquiétantes • • • • • • • • 9.Aussitôt que j’ai fini une tâche, je commence immédiatement à m’inquiéter au sujet de toutes les autres choses que j’ai encore à faire 10.Je ne m’inquiète jamais 11.Quand je ne peux plus rien faire au sujet d’un souci, je ne m’en inquiète plus 12.J’ai été un inquiet tout au long de ma vie 13.Je remarque que je m’inquiète pour certains sujets 14.Quand je commence à m’inquiéter, je ne peux plus m’arrêter 15.Je m’inquiète tout le temps 16.Je m’inquiète au sujet de mes projets jusqu’à ce qu’ils soient terminés CERTS-A • • • • • • • • 1. Si je n’ai pas assez de temps pour tout faire, je ne m’inquiète pas. 2. Mes inquiétudes me submergent. 3. Je n’ai pas tendance à m’inquiéter à propos des choses. 4. Plusieurs situations m’amènent à m’inquiéter. 5. Je sais que je ne devrais pas m’inquiéter, mais je n’y peux rien. 6. Quand je suis sous pression, je m’inquiète beaucoup. 7. Je m’inquiète continuellement à propose de tout. 8. Il m’est facile de me débarrasser de mes pensées obsédantes • • • • • • • • • La CERTS-A (CERTS ; Barnard, Watkins, Mackintosh, & Nimmo-Smith, 2007 ; adaptation française par Douilliez, Philippot, Heeren, Watkins, & Barnard, 2012) 9. Aussitôt que j’ai fini une tâche, je commence immédiatement à m’inquiéter au sujet de toutes les autres choses que j’ai encore à faire. 10. Je ne m’inquiète jamais. 11. Quand je ne peux plus rien faire au sujet d’un souci, je ne m’en inquiète plus. 12. J’ai été un inquiet tout au long de ma vie. 13. Je remarque que je m’inquiète pour certains sujets. 14. Quand je commence à m’inquiéter, je ne peux plus m’arrêter. 15. Je m’inquiète tout le temps. 16. Je m’inquiète au sujet de mes projets jusqu’à ce qu’ils soient terminés. TCC du TAG La TCC ‘classique’ • Basées sur un schéma anxieux centré sur la vulnérabilité et la perception exagérée d’une menace et de ses conséquences • Restructuration cognitive et résolution de problèmes • En complément techniques de relaxation • Beck et Clarck L’information • Nommer le trouble • Décrire et expliquer la mécanique anxieuse • Resituer le trouble dans un contexte ‘ psychologique’ • Présenter et expliquer les moyens thérapeutiques Intérêt des self help • Bien adapté au TAG • Permet au patient de s’approprier progressivement les informations et d’avoir un rôle coopératif • Constitue un véritable guide de thérapie Restructuration cognitive La thérapie cognitive • Consiste à proposer au patient à identifier, évaluer et l’aider à proposer d’autres pensées ‘alternatives’ plus rationnelles • A partir du travail avec le thérapeute, le patient est invité à modifier un certain nombre de croyances. Les consignes concrètes • Prendre des exemples simples pour identifier les pensées automatiques • Demander de noter les pensées et d’utiliser un carnet à colonnes • Demander lui de trouver d’autres pensées plus adaptées (alternatives, probabilité de survenue, pour et contre…) Identification du type d’erreur • Deux types de distorsions sont mises en évidence principalement dans le TAG : - la surestimation de la probabilité de survenue d’un événement négatif - l’évaluation d’un événement mineur comme potentiellement menaçant. L’aider à raisonner différemment • Ne pas penser que c’est toujours sur soi que ça tombe • Ne pas voir toujours la pire conséquence • Ne pas se centrer sur un détail et en oublier le contexte général • Ne pas généraliser à partir d’un événement • Ne pas faire des associations erronées entre les faits… Carnet à colonnes Situation Pensées automatiques Pensées alternatives Regarder son planning de consultation de la journée Je n’arriverai pas à tout boucler Je ne sais pas comment je vais m’en sortir C’est une journée habituelle Je vais bien m’organiser pour par perdre trop de temps J’attends avec impatience un bon week end de formation sur le stress J’en ai assez de tout ce travail La résolution de problème Les 5 étapes 1. ORIENTATION ADAPTÉE FACE AUX PROBLÈMES – identifier les problèmes (utiliser les émotions négatives) – les qualifier (à court-terme et contrôlables, ou à long terme et incontrôlables ?) – les accepter comme inhérents à la vie quotidienne – les considérer comme des problèmes et non des menaces 2. DÉFINITION DU PROBLÈME (un à la fois, spécifique, concret) ET FORMULATION D'OBJECTIFS (réalistes, accessibles) 3. GÉNÉRER AUTANT DE SOLUTIONS QUE POSSIBLE (Brainstorming) 4. PRISE DE DÉCISION 5. PRÉPARATION ET APPLICATION DE LA SOLUTION, ÉVALUATION DES RÉSULTATS La résolution de problèmes – identifier les problèmes (utiliser les émotions négatives) – les qualifier (à court-terme et contrôlables, ou à long terme et incontrôlables ?) – les accepter comme inhérents à la vie quotidienne – les considérer comme des problèmes et non des menaces Identifier les problèmes Distinguer • Les tracas et les petits soucis du quotidien (retard, embouteillage) • Les événements de la vie positifs ou négatifs (déménagement, grossesse, divorce, nouveau travail) • Les difficultés de la vie (conflit avec un proche, maladie…) Hiérarchiser les problèmes • Lister sur une feuille tous les problèmes qui se posent • Faire évaluer selon l’intensité (note de 0 à 10) • Faire repérer les ressources qu’il peut mobiliser (personnelles, l’aide de l’entourage, comment il s’en est déjà sorti) • Identifier le problème à aborder en premier (souvent le plus accessible) Formuler des objectifs et des solutions Choisir un problème et formuler clairement les objectifs à atteindre Faire repérer des solutions possibles Tester leurs avantages et leurs inconvénients Evaluer les moyens à mettre en oeuvre Aider à passer à l’action • • • • • Prise de décision Suivi et évaluation des résultats Analyse et ajustement Encouragement Passer ensuite à un autre problème Les techniques de relaxation • Classiquement relaxation musculaire progressive intégrée au TCC du TAG • Efficacité équivalente à la thérapie cognitive • Nouvelle approche relaxation musculaire appliquée • Ost 2000, Dugas et al 2010 Relaxation musculaire progressive • La première étape est la prise de conscience progressive, région par région, de la différence de sensation entre contraction et détente. • Une fois la relaxation musculaire progressive acquise on va passer à l’obtention rapide de la relaxation en réduisant le nombre de groupe musculaire et en utilisant d’autres moyens que la contraction décontraction comme ancrage. • Une fois l’exercice maîtrisé et pourra être induit en un temps court le patient sera invité à l’utiliser dans la vie de tous les jours puis dans les situation de stress et d’anxiété. Plan de l’exercice de relaxation Serrer le poing droit Contraction du biceps droit Extension du bras droit Serrer le poing gauche Contraction du biceps gauche Extension du bras gauche Elever les sourcils Froncer les sourcils Pencher la tête en avant Porter la tête en arrière Hausser les épaules Muscles respiratoires (inspiration volontaire - expiration involontaire) Relaxation musculaire appliquée de Öst (1987) • Apprentissage de la relaxation musculaire plus courte et adaptation à des situations de la vie de tous les jours • 6 étapes - contraction-décontraction - décontraction - relaxation conditionnée par signal - relaxation différentielle - relaxation rapide - entraînement dans les situations réelles Des limites aux TCC ‘classiques’ • Difficile de modifier les pensées automatiques, même pour un événement qui n’a pas de conséquences catastrophiques. • Pour des pensées sur des risques graves, pas toujours facile de se raisonner car l’infime possibilité qu’il arrive quelque chose est intolérable. • Tentative de chasser des pensées conduit paradoxalement à une augmentation des pensées. • Intérêt d’autres approches centrées non plus sur le contenu du souci mais sur sa fonction (l’utilité du souci). Modèles TCC récents de l’anxiété généralisée • • • • • Modèle de l’évitement par le souci Modèle de l’intolérance à l’incertitude Modèle méta cognitif Modèle du dérèglement émotionnel Modèle de l’acceptation Behar et al 2009 Modèle de l’évitement par le souci • Souci est une production à contenu verbal qui passe par les pensées et inhibe les images mentales et l’activation somatique et émotionnelle. • Cette inhibition empêche la réponse émotionnelle nécessaire aux phénomènes d’habituation et d’extinction. • Borkovec fait l’hypothèse que les ruminations permettent de contrôler l’émotion en focalisant l’attention sur le contenu verbal du souci Borkovec 1994, Borkovec et Roemer 1995 Eléments clés thérapeutiques • • • • • • • Auto évaluation Techniques de relaxation Desensibilisation par auto contrôle Contrôle par stimulation graduée Restructuration cognitive Evaluation des conséquences du souci Focalisation sur le moment présent • Behar et Borkovec 2005 Thérapie cognitive du soucis • Prise de conscience et auto-observation du souci • comprendre les deux familles de soucis (problème réel et problème éventuel) • identifier le lien événement-souci • Relevé d’auto-observation • Réévaluation de l’utilité de s’inquiéter AUTO-OBSERVATION Moment Événement (date, heure) Souci Intensité (description de précise) l'anxiété (0 à 10) Mercredi 22 Rien "Et si nous étions octobre, (sinon départ cambriolés pendant 4 heures du en vacances les vacances ?" matin prochain) Jeudi 23 La voiture "Et si c'était un truc octobre, refuse de grave, réparations 9 heures du démarrer coûteuses, voiture matin immobilisée plusieurs semaines ou fichue ?" "Catastrophe pour ma journée de travail !" 6/10 8/10 Remise en question de l’utilité du soucis 1. Expliquer le phénomène (surestimation de l'utilité des inquiétudes) 2. Explorer les convictions du patient à ce propos Liste des arguments : c'est motivant il vaut mieux se préparer au pire penser aux problèmes les éloigne ça me motive et ça me donne des solutions pour gérer mon anxiété … 3. Exercices en séances choisir une inquiétude quels sont vos arguments pour penser qu'elle est utile ? vos arguments si vous deviez me convaincre qu'elle n'est pas utile ? actuellement, la considérez-vous utile ou non ? 4. Exercices à domicile « Pourquoi s’inquiéter ? » • Pour se motiver • Pour trouver des solutions • Pour se préparer au pire • Pour éviter le pire • Pour ne pas penser à des choses plus graves • Pour conjurer le pire Borkovec et al. 1995 Le modèle de l’intolérance à l’incertitude • L’inquiétude serait en rapport avec le fait de mal tolérer les événements à venir indépendamment de leurs conséquences. • Le fait que les événements ne surviennent pas favorise le développement des croyances erronées à l’égard des inquiétudes • Nuit au processus de résolution de problèmes et contribuer à l’évitement cognitif. • Ladouceur et al 1996 TAG : modèle de Ladouceur (1996) événement de vie situation : si? Intolérance à l'incertitude surestimation de l'utilité de s'inquiéter inquiétude anxiété état émotionnel évitement cognitif réaction excessive aux problèmes Protocole • 1 Psycho éducation et conscience des inquiétudes (1 séance) • 2 Reconnaissance de l’incertitude et des évitements comportementaux (3 séances) • 3 Réévaluation de l’utilité de du souci (1 séance) • 4 Entrainement à la résolution de problème (3 séances) • 5 Exposition en imagination (3 séances) • 6 Séance finale de prévention de la rechute, (1 séance) Dugas and Robichaud 2007 Exposition aux pensées 1. Expliquer l'évitement et la neutralisation : définition, exemples, problèmes posés 2. Choisir un scénario catastrophe 3. Le faire rédiger dans le détail 4. Exposition en séance (prolongée, sans évitements ni neutralisation…) 5. Expositions au quotidien Attitude négative face à la résolution de problèmes • Perception du problème comme une menace et non une demande • L’existence du problème est considérée comme anormale • Pessimisme et doutes dans sa capacité à régler le problème Gosselin & al. 2002 Le modèle méta cognitif • Le soucis est utilisé comme une stratégie de coping soutenu par la croyance de son utilité. • Le soucis centré sur le danger ou sensations internes (souci de type 1) est renforcé par le soucis de type 2 (souci du souci) Wells et Carter 1999 Le souci du soucis • Le souci de type 2 conduit à des stratégies d’évitement de pensées mais aussi comportementales et émotionnelles inefficace : Recherche de réassurance, vérifications, suppression de la pensée, distraction, évitement de situations pouvant générer des soucis… Wells 2004 L’acceptation Modèle basé sur l’acceptation • 1 Expériences interne • 2 Relation problématique avec expérience interne • 3 Evitement expérientiel • 4 Limitation comportementale Roemer et Orsillo 2005 Eléments clés thérapeutiques • Psycho éducation du principe de l’acceptation • Exercices de pleine conscience et d’acceptation • Changement comportemental et actions Rompre la fusion avec le langage • Exemple ‘un parent qui s’inquiète de la santé de ses enfant et qui les appelle toutes les heures pour vérifier qu’il vont bien’ • Ne cherche pas à modifier le contenu de la pensée • Ne cherche pas à ne plus s’inquiéter • L’aide à ne pas lutter contre l’inquiétude • Ne pas agir en réaction aux pensées inquiétantes si cela peut avoir un effet contraire à se valeurs In Monestes et Villatte La thérapie d’acceptation et d’engagement Elsevier Masson 2011, p 80. Mindfulness et TAG La pleine conscience : rappel • Pratique attentionnelle pour devenir conscient du moment présent. • Se tenir à l’écart des ruminations négatives • Attitude d’acceptation et de non jugement • Kabat Zinn 1992 • Dans la pleine conscience le repérage des pensées (et des symptômes physiques) se fait à partir des exercices et non pas du repérage d’un événements menaçant • On ne cherche pas à ‘analyser la pensées’ mais à les ‘accueillir’ et les noter. Fiche d’auto observation Exercices Sensations corporelles Sentiments/ vécu Pensées Le 20 mai 13H30 Centration sur la respiration Durée : 15 ‘ Picotement au niveau du visage Apaisement Enfin lâcher prise tout en étant bien ici J’ai un peu somnoler et j’ai du revenir Pas très nettes, j’ai l’impression de toujours m’analyser est ce que je fais bien, il faut que je réussisse que je positive, c’est bien d’etre ici Mindfulness et TAG : études Kabat-Zinn et al Am J Psychiatry 1992 Etude ouverte du programme MBSR sur 24 sujets TAG et TP (anxiolytiques pour 50%) diminution du niveau d’anxiété et de dépression générale, peur et évitement (Beck et Hamilton, Echelle de mobilité et de peur) Miller et al 1995 Reprise de l’étude ouverte de K-Z du protocole MBSR 18 TAG et panique, changement maintenus à 3 ans et 38% pratiquent encore des exercices Evans et al J anx Disor 2008 Etude ouverte sur 11 sujets TAG d’un programme MBCT , amélioration niveau anxiété et dépression Wong et al BMC Psychiatry 2011 Etude contrôlée 228 patients 3 groupe MBCT, psycho éducation, soins primaire, résultats en attente Hoge et al 2013 Etude contrôlée 93 sujets soit MBSR ou Education Gestion du stress 8S, efficacité des 2 programmes (HAMA, BAI, CGI…) avec avantage MBSR sur la réactivité anxieuse au stress Remarques • Globalement effet positif sur le niveau d’anxiété et de dépression et le bien être et la qualité de vie • Protocole assez différents MBSR ou MBCT dans le TAG • Traitement principal ou complémentaire d’autres approches TCC, ACT… Modèle du dérèglement émotionnel • • • • Hyper éveil et niveau élevé émotionnel Moins bonne flexibilité (baisse du tonus vagal) Moins bonne compréhension de ses propres émotions Attitudes négatives envers les émotions (perçues comme des menaces) • Régulations émotionnelles et stratégies mal adaptées qui aggravent l’état émotionnel Mennin et al., 2004,Thayer et Lane 2008 Thérapie centrée sur les émotions 1 Promouvoir la conscience émotionnelle 2 Faciliter une attitude d’accueil et d’acceptation de l’expérience émotionnelle 3 Promouvoir la mise en mot de l’émotion 4 Identifier l’émotion primaire 5 Évaluer si une émotion primaire est saine ou destructrice 6 Identifier les croyances destructrices attachées aux émotions maladaptatives 7 Faciliter les émotions alternatives adaptées 8 Faciliter la transformation des émotions maladaptatives et des croyances destructrices Greenberg et al 2002 Le contrôle des émotions négatives Identifier les situations génératrice d’émotion négative (colère, culpabilité…) • Apprentissage de technique de gestion des émotion(contrôle respiratoire, relaxation corporelle, pleine conscience…) • Combiner l’exposition aux émotions à l’approche cognitive (observer ses pensées) S’entraîner dans la vie de tous les jours à s’exposer aux émotions Exposition aux pensées qui déclenchent des émotions Visualisation • Générer des émotions en reproduisant les situations qui les déclenchent • S’exposer de façon progressive et répétée pour créer une habituation • Accepter les pensées et les sentiments • Krakow et al 2001 Eléments clés thérapeutiques Modèle émotionnel • • • • • Relaxation Reformulation des croyances Education sur les émotions Entrainement aux compétences émotionnelles Exercices d’exposition expériencielle • Behar 2009 Conclusion • Le TAG un trouble complexe différents types selon le profil cognitif, comportemental, émotionnel et physiologique • Prise en compte de facteurs de vie et interpersonnel • Différents modèles et techniques de TCCE