2012-01-17 - Argumentaire UMP

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2012-01-17 - Argumentaire UMP
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16 Janvier 2012
TRIPLE A
La dette de la France, comme celle de tous les Etats, est évaluée par des agences de
notation sur une échelle dont la note la plus élevée est « AAA ». Cela permet de donner aux
investisseurs une indication sur la fiabilité financière d’un Etat, s’il est risqué ou non d’acheter
sa dette. Il y a 3 grandes agences mondialement reconnues : Standard & Poor’s, Moody’s et
Fitch Ratings.
Le 10 janvier 2012, Fitch Ratings a annoncé qu’elle ne prévoyait pas d'abaisser la note
« AAA » de la France en 2012.
Le 13 janvier 2012, Standard & Poor’s a annoncé qu’il baissait la note de la France d’un
cran de « AAA » à « AA+ ». Dans le même temps, 8 autres pays de la zone euro (dont
l’Autriche, l’Italie ou l’Espagne) ont aussi vu baisser leur note d’au moins un cran.
Le 16 janvier, Moody’s a confirmé la perspective stable de la note « AAA » de la France.
2 agences sur 3 ont donc confirmé la note d’excellence « AAA » de la France.
1) L’annonce de la perte du « AAA » par Standard & Poor’s n’est pas une bonne
nouvelle, mais pas une catastrophe non plus.
L’annonce de la dégradation d’un cran de la note de la dette la France par l’agence de
notation américaine Standard and Poor’s doit être relativisée :
o Cette agence de notation a pris des décisions qui concernent plus de la moitié des
pays de la zone euro (9 sur 17) et pas seulement la France. Elle avait placé tous les
pays de la zone euro sous surveillance au mois de décembre. Cette décision était
attendue. Les investisseurs avaient déjà commencé à l'intégrer.
o En ce qui concerne la France, cette révision se traduit par un abaissement d’un cran
de la notation (passage de AAA à AA+). Il y a 21 crans de notation chez Standard and
Poor’s, la France était notée 21 sur 21, elle est maintenant notée 20 sur 21
exactement comme les Etats-Unis aujourd’hui.
o Sur l’ensemble des pays du G20 (les 20 pays les plus puissants qui pèsent pour 85%
de la richesse du monde) seuls 4 Etats sont notés « AAA » chez Standard & Poor’s
(Allemagne, Canada, Australie et Royaume-Uni).
En revanche, les Etats-Unis ont perdu leur « AAA » l’été dernier, le Japon est noté
« AA-», la Chine et le Brésil « A-», la Russie et l’Inde « BBB+ », derrière la France.
Pour Standard and Poor’s, la France est le 5ème pays dont la dette est la mieux notée
parmi les pays du G20, en conformité avec notre rang de 5ème puissance économique
mondiale.
L’appréciation de Standard & Poor’s n’est pas partagée par les deux autres grandes
agences de notation. Fitch a confirmé le triple A de la France pour 2012 le mardi 10
janvier. Moody’s a fait de même le lundi 16 janvier.
Le consensus financier établit qu'en cas de désaccord entre Standard and Poor's et
Moody's, la notation de l'agence Fitch, troisième agence de notation mondiale, donne la
tendance de la notation, en l’occurrence « AAA ».
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2) Il ne faut pas ignorer la crise de la dette que traverse la zone euro, mais les
agences de notation ne font pas la politique de la France.
Les agences de notations ne doivent pas occuper une place démesurée, elles ne sont ni
infaillibles (elles n’avaient par exemple pas prévu la crise des subprimes de 2008, ou la
crise grecque) ni unanimes dans leurs jugements. Elles fournissent des indications
utiles mais elles ne dictent pas nos choix. La meilleure preuve c'est que nous n'avons
pas attendu une quelconque note d’agence pour lancer les réformes nécessaires à la
dynamisation de notre économie, au renforcement de notre compétitivité et à la
réduction de nos dépenses publiques.
L’enjeu n’est pas tant la note que nous attribue des agences, mais notre capacité à
conserver la maîtrise notre destin. C’est le sens de l’action que nous avons conduite
sous l’impulsion du Président de la République pour renforcer la gouvernance
économique de la zone euro et assainir nos finances publiques.
Demandons-nous où nous en serions face à cette crise, si Nicolas Sarkozy n’avait pas eu
le courage de mener à bien la réforme des retraites, le non-remplacement d’un
fonctionnaire sur deux partant à la retraite, la RGPP et le gel des dépenses publiques, la
réforme de l’hôpital ou de la Justice ?
3) Nous devons garder notre sang-froid. L’économie française est solide. La France
n’a pas de difficultés à se financer.
En 2011, la France a bénéficié de taux d’intérêts très bas :
o Le taux moyen auquel a emprunté la France en 2011 a été le plus bas de l’histoire
(2,8%) avec l’année 2010 (2,5%). Pour mémoire, entre 1997 et 2002, sous Lionel
Jospin, jamais la France n’a emprunté à moins de 4%.
o L'Agence France Trésor, qui gère notre dette, a annoncé le 16 janvier avoir emprunté
8,5 milliards à des taux en baisse (0,4% sur 1 an). Signe de l’attractivité de la France,
l’offre d’achat des investisseurs a été deux fois supérieure au montant proposé.
o La dégradation d’une note ne se traduit pas nécessairement par une hausse du coût
de l’endettement. Les Etats-Unis se finançaient à 10 ans au taux de 2,34% avant la
dégradation de leur note cet été et à 1,85% en janvier 2012.
Notre détermination à soutenir l’emploi et la croissance, en poursuivant les réformes
de structure et en tenant nos engagements de réduction de dépenses, est totale :
o Le plus important pour notre crédibilité financière, c’est de tenir nos engagements de
maîtrise des comptes publics. Le plan de réduction de nos déficits nous permettra
d’être à l’équilibre budgétaire en 2016. La France est en avance : en 2011, le déficit
devrait être moins élevé de près de 4 milliards par rapport à ce qui était prévu.
o Nicolas Sarkozy n’a jamais caché la gravité de la crise. Dans ses vœux aux Français, il a
clairement indiqué qu’il est indispensable d’agir et qu’il y a urgence. Après le sommet
social, des décisions importantes seront prises pour renforcer la croissance et la
compétitivité de la France.
Nous poursuivons notre action pour un modèle de croissance fondé sur 3 piliers :
1/ l’emploi et la compétitivité avec la fiscalité anti-délocalisation : l’objectif est de
faire baisser le coût du travail en rééquilibrant le financement de notre protection
sociale. Avec un objectif : la réindustrialisation et le développement de nos TPE et
PME.
2/ la justice et l’équité avec la taxe sur les transactions financières pour limiter la
spéculation.
3/ un effort massif en direction des PME, la formation, l’apprentissage et l’emploi.
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4) La réaction des socialistes est indécente et ils ne sont pas qualifiés pour nous
donner des leçons de gestion.
François Hollande et ses amis ont eu beaucoup de mal à cacher leur jubilation lors de
l’annonce de Standard & Poor’s alors qu'il ne s'agit pas d’une bonne nouvelle pour les
Français. Cette décision est un fait économique, pas politique. L'exploiter contre le
Président de la République est indécent. Le PS s’est précipité pour se délecter de
l’annonce de Standard & Poor’s (« France dégradée », « humiliation », « Titanic » etc.).
En revanche leur silence a été assourdissant quand Moody’s a confirmé notre « AAA ».
Les mauvaises nouvelles pour la France seraient-elles plus réjouissantes pour le PS que
les bonnes ?
Cette posture politicienne est d’autant plus hypocrite que jusqu’à présent le PS
n’accordait aucun crédit aux analyses des agences de notation :
o Arnaud Montebourg, le 6 décembre 2011 sur BFMTV «Il y a longtemps que ces
agences de notation auraient dû être mises hors-la-loi».
o Pierre Moscovici, le 13 janvier 2012 sur TV5 : « Les agences de notation ont des
critères qui sont des critères contestables.»
Ensuite parce que, depuis 2007, ils ont voté contre chacune des mesures qui nous
permettent aujourd'hui de limiter les dégâts et de préparer l'avenir : la réforme des
retraites, la révision générale des politiques publiques, le gel des dépenses de l'Etat…
Enfin parce qu'ils continuent à faire preuve d'une irresponsabilité coupable :
o François Hollande, qui dirige le département le plus endetté de France, est
incapable de nous dire ce qu'il ferait pour réduire nos déficits. Pire, dans son
« allocution solennelle » du samedi 14 janvier, il a proposé un retour « vers
l'équilibre en 2017 ». Pendant les primaires c'était l'équilibre budgétaire en 2016,
après les primaires c'était « l'équilibre en 2017 », maintenant c'est « vers l'équilibre
en 2017 ». Le seuil d'inconséquence est franchi. L'engagement de retrouver
l'équilibre budgétaire en 2016 est obligatoire. Il est inscrit dans la loi. C'est un
engagement vis-à-vis de nos amis européens. C'est un engagement vis-à-vis des
générations futures.
o Les collectivités locales, ancrées à gauche, ont créé depuis 10 ans plus de 500 000
emplois publics alors que l'Etat en aura supprimé 150 000 depuis 2007. Entre 1983
et 2008, les dépenses des collectivités ont augmenté plus vite que la croissance, et
50% de cette augmentation n'a rien à voir avec les compétences transférées dans le
cadre de la décentralisation. Cette gestion locale dispendieuse décrédibilise les
socialistes.
o Le projet socialiste avec ses 255 milliards € de dépenses nouvelles est irréaliste.
D’ailleurs, Benoît Hamon l’a reconnu sur RMC, 7 juillet 2011 : « Heureusement que les
agences de notation n’étaient pas là au moment où on a fait les 35h, parce qu’on
n’aurait pas fait grand-chose. » « La réalité c’est que si on avait dû soumettre les
projets socialistes aux agences de notation, on n’en n’aurait fait aucun.».
Au contraire, dans la majorité, nous sommes très clairs : le Gouvernement a fait adopter
un plan de retour à l'équilibre en 2016 et le Premier ministre a indiqué qu'il ferait des
ajustements si nécessaire. Le projet de l'UMP que nous avons présenté pour 2012 s'inscrit
pleinement dans cette logique puisqu'il coûte zéro euro supplémentaire : toute dépense est
compensée par une baisse ailleurs.
La France dispose de tous les atouts pour poursuivre son redressement à condition de
continuer à faire preuve de lucidité, de responsabilité et de courage.
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