Trader alsacien : une ambition sans frontières

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Trader alsacien : une ambition sans frontières
Supplément spécial, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu.
J1J
Jeudi 6 octobre 2016
Reims : le patrimoine des Grands Prix
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JOURNALISTE D’UN JOUR
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Trader alsacien : une
ambition sans frontières
Photo AFP/Timothy A.Clary
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Vie associative
JOURNALISTE D'UN JOUR
La mue de la SPA de Strasbourg
À Strasbourg, la SPA (Société protectrice des animaux) a changé de
peau. L’association a déménagé en
2015 pour s’installer au 7 rue de
l’Entenloch derrière le magasin Ikéa à Cronenbourg. Ses fonctions
ont ainsi été modifiées, comme
l’explique Catherine, une salariée
de la structure : « Nous étions à la
fois un refuge animalier et une
fourrière. Les nouveaux bâtiments
qui accueillent aujourd’hui animaux, bénévoles et salariés ont
pour unique but de recueillir les
animaux abandonnés. »
La fonction de fourrière est désormais attribuée au groupe privé
SACPA Chenil Service, entraînant
une perte financière conséquente
pour la SPA. Un maître dont l’animal a été retrouvé par la fourrière
doit s’acquitter d’une amende de
150 euros auprès du Trésor Public
pour le récupérer. Une somme qui
est ensuite reversée à l’Eurométropole.
Dans les nouveaux locaux de la
SPA de près de 1 000 m², il y a de la
place, mais seulement pour les
chiens, les chats et les lapins… Les
autres animaux comme les équidés, les animaux exotiques, les
oiseaux sont redirigés vers des
abandonnés ou maltraités.
300 animaux abandonnés cet été
Ce chat se languit dans les nouveaux locaux de la SPA, derrière le magasin Ikéa
à Cronenbourg. Envie de l’adopter ? Photo Gaëlle Muller
structures plus adaptées. L’Arche
de Noé prend par exemple en charge les chevaux et les ânes. Les
salariés de la SPA sont aujourd’hui
au nombre de 14 et les bénévoles
sont toujours les bienvenus. En
cette fin d’été, de nombreux animaux attendent d’être adoptés.
Les tarifs sont les suivants : l’adoption d’un chat coûte 150 euros et
celle d’un chien 250 euros. « Ces
prix comprennent l’entretien de
l’animal et les frais de vétérinaire.
Ils constituent une part importante du budget du refuge. Avant le
déménagement, le coût journalier
de fonctionnement était de 2000
euros », note Catherine.
La SPA de Strasbourg est principalement subventionnée par les
dons, les legs ainsi que les cotisations : seule la générosité des donateurs soutient cette association
dont le but est de trouver une
nouvelle famille à des animaux
« Notre association est complètement indépendante, elle n’est pas
rattachée à la SPA de Paris, précise
Catherine. Cette dernière ne regroupe pas toutes les associations
protectrices des animaux françaises et ne leur redistribue pas les
dons qui leur sont faits aux autres
associations. » La principale problématique de l’association est le
nombre d’animaux abandonnés
qui double en période estivale.
Cette année, la SPA de Strasbourg
a accueilli 300 animaux en juilletaoût. Même si le nombre d’abandons reste stable, cela démontre
néanmoins la facilité avec laquelle
l’humain se sépare de son animal
dès qu’il perturbe ses vacances.
Gaëlle Muller, Imen Ouanes,
Simon Guth et Nathanaël Klock
CONTACTER SPA de Strasbourg
7rue de l’Entenloch
67 200 Strasbourg
03 88 34 67 67
« L’impression d’être une bonne personne »
Ils sont aussi indispensables que
l’association pour laquelle ils
s’engagent. Eux, ce sont les bénévoles de la SPA (Société protectrice des animaux). À
Strasbourg, ils sont environ une
centaine de bénévoles permanents ou occasionnels, dans cette structure qui accueille environ
1500 animaux par an. Leur rôle :
accompagner les animaux, les
aider à développer leur sociabilité et favoriser leur bien-être.
Rencontre avec l’une d’entre
eux, Lara Pich, une graphiste de
26 ans qui donne de son temps
libre pour s’occuper de ses amis
à quatre pattes.
la photographie, N.D.L.R.) et une
amie, attendrie, l’a adopté.
Depuis combien de temps es-tu bénévole ?
Bien sûr, il suffit dans ce cas
d’apprécier les animaux, de ne
pas en avoir peur et d’avoir du
temps libre.
Je suis bénévole à la SPA depuis
un an. J’ai eu envie de m’engager principalement à cause du
nombre croissant d’animaux
maltraités et abandonnés.
Cette initiative a-t-elle été réfléchie ou s’est-elle faite sur un coup de tête ?
Cette initiative a été voulue depuis quelque temps, les médias
m’ont poussée à être bénévole.
Qu’est-ce que t’apporte le bénévolat dans ton quotidien ?
De la bonne humeur et de la
satisfaction. J’ai l’impression
d’être une bonne personne en
donnant sans attendre en retour.
Mais, avant tout, je participe au
bonheur d’un animal qui n’a pas
été gâté auparavant. Je m’occupe principalement des promenades autour de la SPA et des jeux.
Bénévolat, est-ce une responsabilité à la portée de tous ?
Le témoignage de Lara Pich a suscité une vocation auprès de nos deux
journalistes J1J, Coralie Klepper et Ekédi Mpondo. Photo Lara Pich
En voyant que ce n’était pas
difficile, je me suis donc engagée.
Combien de temps consacres-tu aux animaux dans ta vie de tous les jours ?
Le temps consacré aux animaux
est modulable, selon mon em-
ploi du temps. J’y vais les weekends et les jours fériés.
As-tu permis ou assisté à une adoption depuis que tu es dans l’association ?
Un jour, j’ai publié une photo
d’un bouledogue français sur
Snapchat (réseau social basé sur
Aurélien Chausserie-Lapré,
Ekédi Mpondo et Coralie Klepper
S’ENGAGER En France, on compte
aujourd’hui 1 300 000 associations actives. Le site www.tousbenevoles.org/peut aider à
chacun à trouver celle qui lui
correspond.
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L’équipe J1J de Strasbourg
Les élèves et les enseignants de TES1 du lycée Marc Bloch de Bischheim. La classe de TES1 du lycée Marc Bloch de Bischheim a planché hier, à la Maison de la région, sur le thème « vie associative ».
Liste des élèves de TES1 du lycée Marc Bloch Bischheim : Jessica Arifowomo, Ludovic Beyhurst, Wissal Boudouma Lambarki, Amine Boudra,
Max Chabert, Aurélien Chausserie-Lapree, Jihad Demmouche, Aurélie Diem, Yann Espejo, Simon Guth, Ermin Hadziric, Sébastien Heckel, Coralie Klepper, Nathanaël Klock, Alcapone Lamy, Grégory Lang, Ermal Maliqi, Romane Mauduit, Océane Michel, Mehdi Mouchrif, Ekedi Photo Luc Sorgius
Mpondo, Gaëlle Muller, Naoual Nahal, Imen Ouanes, Hugo Paterno, Elias Penedo, Phèdre Perrenoud, Gricha Petrosyan, Léo Salagnac, Jérôme Stussi.
Professeurs accompagnateurs : Marie-Jo Greff (documentaliste), Astrid Montavon (histoire-géographie), Bé-
nédicte Polycarpe (sciences économiques et sociales).
Journalistes : Sonia de Araujo, Olivier
Arnal, Luc Sorgius.
Techniciens du lycée Charles Pointet de Thann : Akim Ben Geloune, Bryan Woelfl.
Responsable de site : Jovan Veljkovic.
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Octobertone, nouvelles tonalités strasbourgeoises
Six potes, cinq groupes, un label
de musique indépendante : Octobertone. Cette structure d’accompagnement d’artistes, créée par
des musiciens pour des musiciens,
organise principalement des concerts et des événements musicaux.
L’histoire a commencé en 2012
lorsque trois amis, Florian, Atef et
Bob, issus de trois groupes différents, ont eu l’idée de se rassembler dans une association de
promotion. Le projet est devenu
concret depuis un an et ils sont
désormais six à graviter autour
d’Octobertone : Florian, le chargé
de diffusion ; Atef, le chargé de
communication ; Bob, le président
du label qui s’occupe de l’administration ; Marlon, le graphiste et les
bénévoles Florence et Valentine,
chargées de production. Florian et
Atef sont les seuls salariés. Si vous
leur demandez comment leur est
venue l’idée, ils répondront : « Ça
s’est fait tout seul. L’objectif commun était de promouvoir des groupes pas très connus et de les faire
connaître auprès du public et des
professionnels. » L’équipe bosse en
grande partie avec trois groupes
locaux, originaires d’Alsace, et
également avec l’association Artefact et La Laiterie, où ils ont leurs
bureaux. Après avoir travaillé dur,
ils arrivent enfin à se faire un nom
dans le milieu, ce qui leur permet
de tendre vers leur objectif principal : permettre à tous les membres
du collectif d’obtenir le statut d’intermittent et pouvoir rémunérer
les groupes avec lesquels ils collaborent.
Trente groupes du monde entier
Alors si vous avez envie de sortir,
d’écouter de nouveaux styles musicaux, de passer un moment
agréable avec des amis, vous pouvez assister à leur prochain événement : Octobertone Parties, qui
réunira 30 groupes du monde entier, du Mexique aux États-Unis en
passant par l’Angleterre et l’Allemagne, mais aussi des groupes
français dont les styles musicaux
varient du rock à l’électro. Le festival se déroulera du jeudi 27 au
samedi 29 octobre, au Molodoï à
Strasbourg, de 19 h à 4 h du matin.
Pour en profiter, il faudra débourser 5 euros par soir ou 15 euros
100 % Chevalier, l’un des groupes du label Octobertone, avec d’autres membres, lors d’un concert au Molodoï. DR
pour le pass trois jours. Ce festival
sera aussi l’occasion pour le label
de faire la promotion du nouveau
vinyle de Pauwels, un des groupes
avec lesquels ils travaillent. L’association a reçu de nombreux soutiens, comme celui d’une brasserie
alsacienne qui a créé une nouvelle
recette de bière spécialement pour
cette occasion, que vous pourrez
déguster sur place. Avec modération tout de même.
Max Chabert et Romane Mauduit
MDL, ein Vorzeigebeispiel von Schüler-Engagement
Die MDL (Maison des lycéens) des
Lycee Marc Bloch ist eine Arbeitsgemeinschaft, die von Schülern
geleitet wird. Zwei Lehrer kümmern sich um den Ablauf: Herr
Buchheit als Vorsitzender der
MDL und Herr Coutaud als Zuständiger für den finanziellen
Teil. Das Hauptziel der MDL, die 2009
gegründet wurde, ist, das Leben
in der Schule zu verbessern. Der
Verein führt verschiedene Aktionen durch, etwa den Verkauf von
Brötchen und Kleingebäck - jeden
Dienstag in der Pause -, oder von
Tannenbäumen zu Weihnachten
und Rosen zum Valentinstag. Diese Projekte gibt es seit 2012. Am
Ende des Schuljahrs organisiert
die MDL auch einen Abschlussball. Die Arbeitsgemeinschaft
steht unter der Leitung einer Präsidentin, eines Sekretärs, eines
Schatzmeisters und von zehn
Mitgliedern des CA (Conseil d’administration oder Schulrats). Dieses Komitee legt neue Projekte
und Ziele der MDL fest.
Um die Aktionen und Motivationen der Mitglieder zu erfahren,
haben wir die Präsidentin, Floria
Domingos, und eine weitere
schaft. Jeder Schüler kann beitreten. Es genügt, den Beitrag von
sieben Euro zu bezahlen. Mit den
Einnahmen werden zahlreiche
Schulreisen - innerhalb, aber auch
außerhalb Europas – subventioniert. Die MDL hilft auch Schülern, die finanzielle Probleme
haben. In einem Vorstadtsgymnasium spielt ein solcher Verein also
eine sehr aktive und wichtige
Rolle. Dem Leitungskomitee ist die
Meinung der Schüler sehr wichtig. So werden die Projekte, die
auf wenig Interesse stoßen, fallen
gelassen. Die MDL versucht, immer neue Projekte zu planen. Ein
anderes Ziel der MDL ist es, auch
außerhalb des Gymnasiums bekannt zu werden, um sich weiter
zu entwickeln.
Die Präsidentin der MDL, Floria Domingos, und Océane.
Schülerin, Océane, interviewt.
Auf die Frage, warum sie der MDL
beigetreten seien, antworteten
Floria und Océane, dass es eine
gute Chance sei, neuen Men-
Photo J1J
schen zu begegnen. Die beiden
Mädchen sagten auch, dass die
MDL ihnen echte Entscheidungskraft überlasse. Außerdem sei die
MDL eine dynamische Gemein-
Mit der MDL sieht man das Gymnasium unter einer anderen Perspektive. Und so übernimmt diese
Gemeinschaft eine führende Rolle
im Schulsystem des Gymnasiums.
Max Chabert, Aurélie Diem,
Sébastien Heckel
und Jérôme Stussi
Vie associative
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S’intégrer malgré sa différence
Nous croisons souvent dans la rue
des personnes en situation de handicap sans chercher à les comprendre. Mais nous sommes-nous
seulement demandés quelles sont
leurs envies et surtout quelles sont
leurs capacités ? Saïd Sadouni, 32
ans, habite au Neuhof à Strasbourg. Il est atteint de la maladie de
Hirschsprung qui touche les systèmes nerveux et digestif. Pas forcément visible à première vue, mais
qui l’empêche d’avoir une vie ordinaire car il ne sait ni lire ni écrire.
Malgré les difficultés, le trentenaire a passé son permis de conduire et
il a réussi à trouver un emploi dans
un magasin de luxe. Ce parcours, il
le doit à son courage mais aussi à
l’association Adapei.
« En 2004, j’ai intégré l’Adapei pour
me permettre d’avoir des bases solides. Les moniteurs m’ont appris à
me canaliser et m’ont formé dans
les différents ateliers comme la pâtisserie, le textile et la technique.
Cet encadrement m’a permis de travailler dans plusieurs entreprises.
En 2013, l’Adapei est allée jusqu’à
me diriger vers le festival « Regards
Croisés » pour faire une vidéo reportage intitulé « Chrysalide » sur
ma situation. Avant je n’arrivais pas à m’ouvrir aux autres, j’ai fait
de personnes en situation de handicap en 1957. Elle a pour mission
d’intégrer les personnes en situation de handicap dans le tissu social
et professionnel. Elle donne à chaque individu la chance de bénéficier
d’un projet professionnel individuel à travers différentes structures
adaptées. Nous sommes là pour accompagner ces personnes, leur rendre leur dignité. La chose
primordiale reste le bien-être et la
santé pour être dans de bonnes dispositions. »
Saïd Sadouni, 32 ans, à l’Ésat (Établissement et services d’aide par le travail) de
Duttlenheim, les Ateliers de la Bruche. Photo Océane Michel
ma mue et éclos comme un papillon », confie Saïd Sadouni.
L’Adapei, comme le détaille Thierry
Fricker, directeur des établissements Adapei FAM et MAS est « une
association départementale à but
non lucratif créée par des parents
Pour Saïd Sadouni, l’accompagnement et la mise en place de son
projet professionnel et individuel
lui ont permis de devenir responsable et d’ouvrir sa vie vers de nouveaux horizons : « Je ne pense pas
que j’aurais réussi sans l’Adapei, affirme-t-il. Moi, je n’ai jamais rien
demandé à personne. Je ne sais ni
lire, ni écrire et je vis avec ma maladie. Mais avec cet accompagnement je suis plus sûr de moi
aujourd’hui. Mon rêve est d’être cariste, j’ai été formé pour ça et grâce
à l’Adapei, je m’occupe de mes parents qui sont âgés. Ils peuvent désormais compter sur moi. »
Océane Michel, Gricha Petrosyan
et Phédre Perrenoud
La fleur de l’âge
Alors que cette bénévole s’approche avec une fleur à la main,
certains passants réagissent avec
méfiance. Mais devant la bienveillance du geste, ils finissent
par la saisir. Samedi dernier, place Kléber à Strasbourg, à l’occasion de la journée internationale
des personnes âgées de plus de
50 ans, les bénévoles de l’association des Petits frères des pauvres
ont distribué 550 fleurs aux passants. À charge ensuite pour eux
de les offrir aux personnes âgées.
L’idée de cette opération, que
l’association renouvelle tous les
ans, est de « créer un lien social
entre des seniors, parfois isolés,
et des jeunes », précise le président Daniel Friedrich.
Les Petits frères des pauvres, dont
la mission principale est d’accompagner les personnes âgées de
plus de 50 ans, sont d’autant plus
sollicités que « le nombre de personnes âgées de plus de 50 ans
isolées a augmenté rapidement
en Alsace », constate Daniel Friedrich. Pour pouvoir venir en aide
aux personnes isolées, l’assistance sociale les signale auprès de
l’association : « Nous envoyons
deux bénévoles leur rendre visite
en faisant un entretien ». Une
concertation entre les 120 bénévoles strasbourgeois et le président est ensuite nécessaire pour
accorder leur soutien à cette personne. L’association propose également des activités et sorties
dont le but est de créer un climat
de convivialité pour contrer la
solitude que connaissent les personnes isolées Elle offre aussi une
écoute afin de les sortir de l’isolement.
Les dons et les legs représentent
95 % des moyens financiers de
l’association. Les subventions de
l’État 5 %. Ils leur permettent d’être autonomes : « Dès novembre, nous déposons des tirelires dans les grandes
surfaces et les récoltons en janvier. Au marché de Noël, nous
avons vendu 2 500 pots de confitures et 14 000 verres de vin
chaud en 2015. L’année dernière,
nous avons aussi récupéré un
chèque de 1 200 euros grâce au
« marathon solidaire » qui a eu
lieu au parc de la Citadelle, dont
chaque kilomètre couru permettait de gagner un euro. Grâce à
toutes ces actions, nous finançons de nombreuses sorties, gratuites, pour les personnes
Chaque année les Petits frères des Pauvres distribuent des fleurs, symbole de
leur devise « Des fleurs avant le pain ». Dessin Alcapone Lamy
âgées ». Pour les Petits frères des
pauvres, la solidarité n’a pas
d’âge.
Jihad Demmouche,
Alcapone Lamy et Elias Penedo
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Vie associative
JOURNALISTE D'UN JOUR
« Dans les écoles, on arrive encore
à changer les mentalités »
De nos jours, il n’est plus rare de
voir deux hommes ou deux femmes se tenir la main dans la rue.
Pourtant, l’homosexualité est toujours un sujet sensible dans la société et il l’est encore plus au lycée.
élèves pour faire un bilan. Ce jourlà, au lycée Marc Bloch, tous les
élèves ont affirmé avoir pu prendre
la parole quand ils en avaient envie, en toute liberté. Plus de 93 %
pensent que ce débat est utile et
même 90 % qu’il permet de faire
avancer le respect de chacun. Pour
les 4/5e d’entre eux, ces interventions favorisent le recul de l’homophobie. « Il n’y a pas plus
d’homosexuels qu’avant, mais on
n’en parlait pas. Dans les années
quatre-vingt, c’était considéré
comme une maladie psychiatrique. Il ne faut pas oublier que
toutes les personnes peuvent être
discriminées dans une classe,
roux, mince, gros », souligne Patrick Lintz.
Créée en 1994, l’association SOSHomophobie, qui lutte pour l’acceptation de la diversité des
orientations sexuelles et pour la
visibilité et l’égalité des droits des
personnes LGBT (Lesbiennes, Gay,
Bisexuels, Transgenres), intervient
dans les écoles afin de lancer le
débat chez les jeunes. « Dans les
collèges et les lycées, c’est là qu’il
y a le plus de discrimination »,
explique Patrick Lintz, intervenant
en milieu scolaire.
L’association est notamment intervenue en mai dernier au lycée
Marc Bloch à Bischheim. Deux bénévoles ont pris la parole dans les
classes pendant deux heures, cinq
de seconde et deux de terminale.
Le débat s’est installé et malgré le
positionnement rigide de certains
élèves sur le sujet, les réactions
sont plutôt positives. « Dans les
écoles, on arrive encore à changer
Hugo Paterno et Émilie Riotte
Patrick Lintz intervient dans les établissements scolaires au nom de SOS
Homophobie. DR
les mentalités, comme le souligne
Patrick Lintz. Ils ne sont pas forcément surpris, certains en parlent
librement et d’autres restent dans
leur coin, ils n’osent pas intervenir.
En général, les jeunes disent qu’ils
acceptent, mais si son ou sa
L’intégration, un jeu d’enfants
meilleure amie dit qu’il est gay ou
elle est lesbienne, la première
réaction est de se demander s’il
nous drague. »
CONTACTER L’association SOS-Homophobie tient également une permanence téléphonique
quotidienne (01.48.06.42.41) pour
les victimes et témoins d’actes homophobes. Elle fournit des informations et accompagne les victimes.
À la fin des interventions, un sondage anonyme est distribué aux
Humanis joue collectif
Depuis 1996, Humanis regroupe une centaine d’associations à vocation humanitaire, caritative et d’insertion. Ce collectif œuvre dans le monde, en France, et en Alsace bien évidemment, pour lutter contre l’exclusion sous toutes ses formes.
Des enfants jouent avec leurs parents dans la ludothèque créée par l’association Contact et Promotion. DR
Créer des liens entre personnes d’origine et d’âges différents qui ont du mal à se sociabiliser : c’est l’objectif de Contact et Promotion, une association strasbourgeoise fondée en 1969. Elle a pour but de faciliter l’intégration de ces personnes en difficulté
sur l’Eurométropole, à l’aide des bénévoles et des salariés qui œuvrent au sein de la structure. Ces derniers ont contribué à la mise en place de plusieurs programmes d’apprentissage du français, comme la « papothèque éducative » ou encore le « kiosque culturel ». Une ludothèque gérée par l’association a récemment été créée, place de la Comtessede-Ségur à Hautepierre. Elle propose « des jeux adaptés aux demandes des enfants », explique Aline Kernel, responsable de la ludothèque. Les
responsables sont toujours « dans un
perpétuel renouvellement et une recherche des jeux disponibles sur le marché », indique-t-elle. Ce projet est financé par le conseil départemental et l’État, « ce qui rend les activités gratuites ». Depuis sa création, environ 400 enfants ont profité des services de la structure. Il n’y a pas de
limite d’âge, tant que les enfants sont accompagnés d’un parent. L’association Contact et Promotion indique être « toujours en recherche de bénévoles ».
Wissal Boudouma,
Aychat Ibraginova et Boudra Amin
Y ALLER L’association Contact et Promotion est situé au 7-9 rue Georges
Sand à Strasbourg.
À Schiltigheim, Humanis accueille tous les jours le public, et notamment, mais pas seulement, des personnes en quête d’insertion et de travail. « L’association compte différent pôles : les pôles informatique, administratif et logistique. Humanis professionnalise les associations, permet l’échange des compétences et du savoir-faire. Elle accompagne des personnes éloig n é e s d e l’e m p lo i a f i n d e construire un projet professionnel avec elles. La structure organise aussi des événements pour promouvoir l’éducation à la citoyenn e t é e t l a s o l i d a r i t é internationale », détaille Samphearom Sam Dantzer, chargée du
pôle animation.
Leurs locaux comprennent des salles de réunion, de formation, une bibliothèque, mais aussi un magasin qui propose à la vente des pro-
L’association propose chaque année lors du marché de Noël des
distributions de soupe concoctées
par des chefs étoilés, place Kléber
à Strasbourg. DR
duits informatiques à prix abordables. « À Schiltigheim, le site est ouvert à tous. On voit surtout
des jeunes. Les étudiants bénéficient de 30 % de réduction. D’autres viennent pour solliciter un emploi ou une formation. Leur passage chez nous leur permet souvent de rebondir », conclut Samphearom Sam Dantzer.
Ermin Hadziric, Léo Salagnac
et Ermal Maliqi
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
L’équipe J1J de Sélestat
Les élèves de première années de BTS en communication du lycée René Cassin de Strasbourg étaient, hier à Sélestat, pour l’opération J1J. Les élèves de la classe de BTS1
communication du lycée René
Cassin de Strasbourg ont participé, hier, à l’opération Journaliste
d’un jour à Sélestat. Ils ont travaillé sur le thème culture.
Élèves de BTS1 communication :
Annabelle Back, Houda BenGaied, Mathieu Bernhard, Arnaud
Besseux, Selim Bougharouat,
Laurence Caillaud, Clara Cariani,
Tiffany Collet, Léo Ebel, Valérien
Eber, Myriam Essaad, Tania Gooniah, Estéban Grasser, Pascaline
Grisnaux, Mimi Huynh, Cheyenne
Khechen, Salomé Kranzer, Clervie
La Berge, Baudry Loko, Antoine
Meyer, Alexandre Michel, Betty
Mignot, Julie Nicolas, Pierre-Emmanuel Pasqua, Charlotte Reboulle a u , M a t t h i e u R i ex i n g e r,
Charline Salviac, Carole Schlienger, Émilie Schoepf, Elisa Schubnel, Loganne Sorgius, Mélanie
Vernier.
Professeurs accompagnateurs :
Alain Kempf, professeur d’écogestion, Philippe Mack, professeur de lettres et Amandine
Mathieu, professeur d’éco-gestion.
Photo Armelle Bohn
Responsable de site : Marie Leroy.
Techniciens du lycée Charles
Pointet de Thann : Benjamin Retrouvey et Théo Thomas.
Journalistes : Armelle Bohn, Aurélie Feix et Thierry Martel.
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Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
Les Hopl’Awards : une cérémonie culturelle 100 % alsacienne
Le 29 octobre prochain, la Cité de la
musique et de la danse à Strasbourg accueillera la cinquième édit i o n d e s H o p l ’A w a r d s . 1 4
catégories ayant chacune son propre thème mettent en avant le travail d’artistes alsaciens, qui sont
soumis aux votes du public.
d’acquérir une notoriété dans le
milieu de la musique », et pour
avoir du succès chez le public, ils
préfèrent s’orienter vers les réseaux sociaux (Facebook, Youtube,
Twitter…). Ils ont remporté le prix
2015 dans la catégorie « Üssem Elsàss », dans laquelle ils sont à nouveau nominés cette année. « Notre
nomination m’étonne, car nous
avons gagné l’année dernière »,
confie un des membres du groupe.
Cet événement a été créé en 2012
par le magazine strasbourgeois Coze et l’OLCA (Office pour la langue
et la culture d’Alsace). Il permet à
des artistes discrets de se mettre
en avant dans leur domaine de prédilection (photographie, graphisme, musique, humour…)
Les Hopl’Awards sont connus pour
leur ambiance festive et conviviale, et comme dirait Isabelle
Schoepfer, directrice de l’OLCA :
« D’Hopl’Awards ìn Strosburri : e
bombischi Nàcht ! » (les Hopl’Awards à Strasbourg : une nuit
de folie !)
Peu connu du public,
populaire
chez les artistes
Laurent Khrâm Longvixay, nominé
dans la catégorie « Photo du
mois », dit que « c’est une très bonne idée de mettre en œuvre ce genre d’événement » mais qu’il est
« difficile de représenter tous les
acteurs de la culture ». L’année
précédente, il avait remporté le prix 2015 du jury pour le « Teaser
Charline Salviac
et Émilie Schoepff
Une photo de Laurent Khrâm Longvixay, nominé dans la catégorie « photo du
mois » des Hopl’Awards. DR
de l’année » avec sa création pour
le groupe Weltend.
Le groupe Hopla Guys, nominé
dans la catégorie « Üssem Elsàss »
(création culturelle en alsacien) estime quant à lui que les Hopl’Awards « sont un bon moyen
Y ALLER 5e édition des Hopl’Awards,
le samedi 29 octobre, à 19 h 30, à la
Cité de la musique et de la danse à
Strasbourg. Entrée libre sur invitation, inscription sur www.hoplawards.fr.
Vivre une nuit magique à Poudlard
À l’occasion de la sortie du
huitième tome de la saga Harry
Potter, le temple Saint-Etienne, à
Mulhouse, se transformera, le
14 octobre prochain, en école de
Poudlard. Rappelons-le, dans les aventures
d’Harry Potter, Poudlard est
l’établissement qui forme les
jeunes sorcières et sorciers à
l’art et à la pratique de la magie.
1000 fans attendus
au temple
Saint-Etienne
L’organisatrice de cet événement
s’appelle Muriel Frantz-Widmaier. Cette grande fan d’Harry
Potter travaille au rayon jeunesse de la librairie Bisey, à Mulhouse.
« C’est mon copain qui m’a donné l’idée, après avoir regardé les
huit films d’Harry Potter. Il a
remarqué que le temple SaintEtienne ressemblait fortement à
Poudlard, se souvient Muriel
Frantz-Widmaier. Grâce à ma responsable, j’ai donc pu organiser
ce projet. Idéalement, nous espérons accueillir 1 000 person-
nes » pour vivre une nuit
magique.
Lors de cette soirée exceptionnelle, tous les passionnés
d’Harry Potter pourront célébrer
le courage du jeune sorcier, « sa
loyauté et sa fidélité envers ses
amis, son refus de toute désespérance ».
Le public aura l’occasion de participer à différentes animations.
Un concours de costumes et du
quidditch – célèbre sport du
monde des sorciers – seront au
programme. Divers temps seront proposés
aux familles, ainsi qu’aux adultes. Des animations se dérouleront aussi place de la Réunion.
Salomé Kranzer,
Carole Schlienger
et Manon Sturtzer
Y ALLER Temple Saint-Etienne, 35
place de la Réunion à Mulhouse.
L’événement a lieu de 19 h à
minuit. Entrée libre au temple,
mais limitée à 1 000 personnes.
Inscription obligatoire sur la page
Facebook « Une nuit à Poudlard ».
Dessin Baudry Loko
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
Mélodie culinaire selon Schwach
Un homme
à plusieurs casquettes
Lors du dernier week-end de septembre, le « Street Bouche Festival » a réuni différents restaurants
ambulants à Strasbourg. Parmi
eux, il y avait celui de Gaël
Schwach, qui proposait, notamment, des burgers. Le jeune homme de 28 ans était sur place avec
son food truck baptisé « Tout est
bon dans le camion ». Gaël
Schwach a eu l’idée de se lancer
dans cette aventure « il y a un an,
après une longue expérience en pâtisserie et en cuisine alsacienne ».
Depuis 2011, Jean-Roch Klethi est le président de l’association des Artistes
indépendants d’Alsace, AIDA, dont il est membre depuis 2008. Rencontre avec un urbaniste qui reste artiste dans l’âme.
L’art est votre activité secondaire. Quelle est la principale ?
J’ai une formation d’architecte, puis j’ai bifurqué vers l’urbanisme. Il pourrait y avoir une dimension artistique dans la mesure où c’est l’espace qui est en compte. J’ai souvent essayé de faire la connexion entre l’art et l’urbanisme, mais je n’ai pas encore réussi.
Qu’avez-vous voulu changer en prenant la présidence de l’AIDA ?
J’ai essayé d’améliorer la communication, en diffusant régulièrement un
dossier de presse, en étant présent sur les agendas culturels, en participant à des salons d’art contemporain et en assistant à plus d’événements en dehors des murs de Strasbourg.
Appartenez-vous à un mouvement artistique ?
Jean-Roch Klethi est le président de l’AIDA, située au 130 Grand-Rue à Strasbourg. Photo J1J
Je ne considère pas que je fais partie d’un mouvement contemporain. Enfin, je prends pas mal d’idées parmi les choses actuelles. Dans ma tête, je conçois mes travaux comme des installations en deux dimensions.
Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Je m’inspire de l’environnement, du territoire que je perçois en vue aérien-
ne. Je peins un monde utopique, vierge de présence humaine. On peut y voir des choses abstraites ou concrètes et c’est la raison pour laquelle je mets en œuvre des matières textiles. Parce qu’au moment de les disposer, il est impossible de décider totalement de la forme.
Laurence Caillaud,
Annabelle Back
et Tania Goohniah
Les 500 Nocturnes, le show continu
Les 500 Nocturnes ont fait vibrer les passionnés d’automobile en Alsace pendant de nombreuses années. De sa création en 1967 jusqu’en 1997, cette course nocturne opposait des gros modèles de plusieurs grandes marques. Pendant 17 ans, aucune voiture de course n’était venue prendre sa revanche contre la nuit, jusqu’à sa « renaissance » en 2014. Cette année, cette course de prestige
unique en Europe, qui aligne 22 GT sur la ligne de départ, aura lieu le week-end du 8 octobre. C’est à la tombée de la nuit, pendant exactement 3 h 30, que les plus grandes marques
de voitures, comme Ferrari, vont enchaîner les tours sur les 3,6 km de l’anneau du Rhin, à Biltzheim. Cette année, il ne s’agit pas que d’un défilé
de voitures de marques, c’est un show complet. Juste avant le grand départ, le spectacle démarre avec
Woodstock Spirit, un groupe de repri-
Fort de ses origines alsaciennes
(par sa mère) et africaines (par son
grand-père), Gaël débute sa carrière de cuisinier à l’âge de 16 ans.
Une passion marquée, entre
autres, par les saveurs des plats
familiaux.
En 2004, il travaille chez un chocolatier, puis dans une pâtisserie et
une boulangerie. Il passe ensuite
un CAP en cuisine dans un restaurant strasbourgeois renommé. Et
ce, tout en poursuivant ses cours
au sein du lycée hôtelier d’IllkirchGraffenstaden.
Comme a su le dire le compositeur
italien Gioacchino Rossini, « la cuisine est une mélodie que l’on déguste par la bouche ». Une citation
qui correspond tout à fait à Gaël
Schwach. Car ce dernier fait chanter les papilles des gourmands,
avec ses mélodieuses recettes tantôt croustillantes, tantôt fondantes.
Le jeune cuisinier est sollicité lors
d’événements festifs, tels que mariages, réceptions ou anniversaires, pour lesquels il concocte des
plats régionaux typiques : choucroute, baeckeoffe, tarte aux pommes à l’alsacienne, kouglof…
Concert, bodypainting, défilé de lingerie, spectacle du comique Laurent Barat : il
n’y aura pas que des voitures à admirer lors des 500 Nocturnes. Archives L’Alsace/F. T.
ses des grands tubes rock, folk et pop anglo-saxons des années soixante et soixante-dix. Pendant la course, le comique Laurent Barat présentera
son spectacle Laurent Barat a (presque) grandi. L’artiste de bodypain-
ting Treze proposera une explosion de couleurs. Les Frelots feront voyager le public avec de la musique française des années trente aux années soixante en passant par le style manouche, gipsy, swing et ska. En plein cœur de l’événement se déroulera le défilé de lingerie de luxe Sipp. La formation « Success Band » propose un univers pop anglaise, disco ou encore
rock des années soixante-dix. Pour bien finir, le DJ Lebaron mixera des sons disco, R’N’B ou encore rock sur un style électro/lounge.
Clara Cariani, Tiffany Collet
et Clervie La Berge
Pour satisfaire sa clientèle, il valorise les produits du terroir. Tout au
long de son parcours, Gaël
Schwach a tissé de nombreux liens
professionnels. Cela lui permet de
s’approvisionner aujourd’hui dans
la région, auprès d’un boulanger
de Lingolsheim, d’un boucher et
d’un maraîcher de Sélestat. Actuellement, avec son camion bleu,
Gaël Schwach se diversifie et se
tourne vers de nouvelles expériences culinaires. Toujours avec l’idée
de séduire gustativement et visuellement ses clients.
Baudry Loko,
Pierre-Emmanuel Pasqua
et Cheyenne Khechen
SURFER www.toutestbondanslecamion.com.
10
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
L’art contemporain toujours vivant
Pour la deuxième fois, l’église
Saint-Georges de Sélestat accueille
une exposition dans le cadre de la
19e édition du chemin d’Art Sacré
en Alsace. Luc Dornstetter, commissaire de l’exposition, s’est occupé de la sélection des artistes,
qui propose 23 visions différentes
de la Résurrection.
Votre exposition attire-t-elle du monde ? Pouvez-vous nous dire combien de personnes environ viennent voir les œuvres exposées depuis le 24 juin et jusqu’au 15 octobre ?
Je dirais 10 000 visiteurs sur les
quatre mois d’exposition.
Exposer de l’art contemporain dans une église est-il bien perçu par les visiteurs ?
Je dirais que c’est partagé. D’un
côté, il y a des gens qui découvrent
l’exposition et qui sont très étonnés de voir de l’art contemporain
dans une église mais qui sont intéressés et trouvent l’idée passionnante. Et d’un autre côté, des
personnes réagissent violemment
à la vue d’œuvres contemporaines
dans un cercle religieux. C’est aussi l’occasion pour les artistes de
rencontrer leur public et d’échanger avec eux.
Luc Dornstetter, commissaire de l’exposition, mais également peintre, présente également sa vision de la Résurrection. Photo Matthieu Riexinger
Existe-t-il des liens entre les artistes ? S’intéressent-ils au travail d’autrui ?
Les 23 artistes se connaissent. Il y
a deux ans, lors de la première
exposition, il n’y avait que le groupe « 7 à voir » qui exposait. Cette
année, j’ai diversifié mon choix
d’artistes en sélectionnant des artistes de l’AIDA ainsi que des con-
naissances ou amis en
complément de « 7 à voir ». Tous
les exposants sont tout de même
des professionnels.
Toutes les œuvres sont-elles présentables dans une église ?
Non justement, nous avons refusé
d’exposer certaines créations car
elles n’étaient pas tolérées : de
l’érotisme et des nus étaient représentés. Seulement une Vénus de
Boticelli est présente sur l’œuvre
d’Antoine Haller.
Valérien Eber
et Matthieu Riexinger
Y ALLER Exposition « La Résurrection », à l’église Saint-Georges de
Sélestat, jusqu’au 15 octobre.
Vraiment tous égaux ?
Contrairement aux années précédentes, la semaine de l’égalité,
dont c’est la cinquième édition, va
durer trois semaines (du 26 septembre au 15 octobre). Elles sont
dédiées à la lutte contre les discriminations en tout genre, répartis
en 21 critères comme l’homosexualité, les origines ou encore le
handicap.
ce que tous les élèves soient mis
face à la réalité. Par la suite, ils ont
l’occasion de réfléchir à ce qui s’est
passé lors d’une parodie de procès
grâce au Tribunal factice, et ainsi
proposer une solution pour remédier à cette situation.
L’objectif premier, c’est de sensibiliser les jeunes. Une douzaine d’associations ont mis en place Le
parcours éducatif à la Fabrique de
Théâtre à Strasbourg. « Les Bâtisseurs d’instant » se sont chargés
de la scénographie d’un grand
nombre d’ateliers animés par des
bénévoles. Quelques-uns sont sur
le thème de l’orientation sexuelle
et l’origine, avec le jeu des sept
familles nouvelle génération qui
met en avant les familles homosexuelles ou mixtes. Un des nouveaux critères de discrimination,
le lieu de résidence, est mis en
scène dans l’atelier Chez toi, chez
moi pendant lequel les enfants
peuvent réfléchir et comparer les
différents habitats.
« C’est parfois étonnant de constater que certains enfants mettent
un temps avant de comprendre
que ce qu’ils ont vécu n’était pas
juste », souligne Chloé Riss, animatrice bénévole.
Parcours interactif
et ludique
Atelier « Chez toi, chez moi » à la Fabrique de théâtre. Chaque matin, des élèves de CM1,
CM2 et sixième sont accueillis pendant deux heures et participent à
six des nombreux ateliers proposés. Désormais acteurs, ils sont
confrontés à des situations réelles,
comme le handicap avec L’univers
des malvoyants. Ils doivent réaliser un parcours composé d’obstacles, les yeux bandés et guidés par
un de leurs camarades.
Photo Mélanie Vernier
Durant la matinée, ils sont amenés
à vivre une situation dans laquelle
une partie d’entre eux est victime
d’une discrimination. En fonction
de la couleur du badge qui leur a
été attribué au début, certains élèves ont l’interdiction de participer
à un atelier, alors que l’autre partie peut intervenir. Ce principe est
répété pour chacun des jeux, en
alternant les couleurs, de façon à
Ce parcours interactif et ludique
leur permet d’agir, de coopérer, de
débattre et d’échanger, de connaître leurs droits, de parler de soi et
des autres : tout simplement de
comprendre le principe de l’égalité. Le travail sera ensuite continué
en classe notamment grâce au
dossier pédagogique remis aux enseignants.
Loganne Sorgius
et Mélanie Vernier
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
Derya : « Depuis toute petite, je rêve d’être diplômée »
Derya Yildirim, ce nom vous semble peut-être familier. C’est la talentueuse Alsacienne d’origine
turque qui a marqué l’année 2016.
Artiste à part entière, elle navigue
entre le design et la chanson. Forte
de sa participation à l’émission The
Voice en mars dernier, elle s’est,
depuis, produite sur de nombreuses scènes alsaciennes. Derya fait
désormais beaucoup parler d’elle.
Rencontre avec la jeune Strasbourgeoise de 19 ans.
vos concerts ?
Ce n’est pas vraiment du stress négatif, car je fais en sorte d’être toujours prête avant de monter sur
scène. C’est juste un stress parce
que c’est bientôt à nous. Il ne faut
pas qu’on se trompe, mais je le
gère naturellement. Je me mets
dans ma bulle et je m’éclate sur
scène. Je me dis que le stress ne
m’aura pas. Je suis très optimiste.
Pouvez-vous nous faire part de vos projets ?
Comment la chanson est-elle entrée dans votre vie ?
Grâce à ma famille. J’ai toujours
baigné dans la musique. Au quotidien, on en écoutait toujours. Et
puis, il s’avère que j’adorais chanter en même temps. C’était vraiment quelque chose d’inné.
Comment s’est passé votre « après » The Voice ?
Après l’émission, j’ai eu l’occasion
de faire plein de concerts en Alsace.
J’ai eu pas mal de demandes, je me
suis épanouie musicalement. Grâce à mes coaches de The Voice, j’ai
Derya est une artiste épanouie musicalement. pu gagner en confiance. J’ai beaucoup évolué par rapport à ma présence scénique, à ma voix, aussi. Je
me suis cherchée et je commence
petit à petit à créer mon propre
univers.
Vous êtes actuellement en école de design. Parvenez-vous à combiner vos deux passions ?
Oui. Depuis toute petite, je rêve
d’être diplômée, mais aussi d’être
Un Rock’cœur passionné
« Faire bouger le pays de Bitche »,
tels sont les mots de SLM, un
chanteur et musicien issu de l’Alsace bossue.
« BEAST c’est partager, c’est un
défouloir. » Une devise qui lie le
groupe puisque celui-ci est basé
sur l’amusement tout simplement, « Punk-rock is not job »,
musicienne. Les études que je fais
sont aussi ma passion. J’ai réussi à
participer à The Voice et, en même
temps, à finir première de ma classe. Quand on est motivé et surtout
passionné, plus rien ne peut nous
arrêter, on peut faire tout ce qu’on
aime.
Au vu de vos prestations, comme lors de la Fête de la musique, à Strasbourg, comment arrivezvous à gérer votre stress avant Pourquoi avez-vous commencé à écrire ?
J’avais des choses au fond de moi,
à sortir, à exprimer, à transcender.
L’écriture était une bonne façon de
le faire. J’y ai pris goût et j’écris
désormais pour le simple plaisir de
raconter des histoires, réfléchir à
des sujets de société.
Le groupe BEAST s’est déjà produit en
Alsace bossue. DR
ponctue Sébastien Eich. Le groupe
a été initialement créé à l’occasion
du concert de noël de Soucht, en
2014, ayant réuni environ 900 personnes.
En résumé, SLM est un chanteur
passionné dans un groupe atypique qui joue sans se prendre au
sérieux, le futur CD devrait ravir le
public.
Myriam Essaad, Mathieu Bernard
et Antoine Adriano
Pour l’instant, j’ai arrêté toute représentation. Je vais reprendre les
cours prochainement et je vais me
consacrer à ma carrière personnelle. J’ai des projets, mais pas en
France. J’ai donc arrêté ici pour me
concentrer sur mes projets à
l’étranger. Ce qui ne m’empêchera
pas de les dévoiler tout de même
dans l’Hexagone.
Propos recueillis
par Houda Ben Gaied, Léo Ebel
et Margaux Bodin
« Pour déployer vos ailes »
Originaire de la vallée de la Bruche, Agnès Ledig, qui écrit depuis
2008, parle de son nouveau livre,
L’Esprit papillon, illustré par Jack
Koch, en librairie le 20 octobre.
Sébastien Eich, de son vrai nom,
est inspiré par différents genres
musicaux tels que le rock, le punk,
le folk, le celtique, etc. Il se produit
seul dans divers lieux musicaux
notamment dans le récent caféconcert strasbourgeois « Le Local ». Par ailleurs, le
Meisenthalien est en pleine préparation de son premier album aux
influences variées, qui pourrait
voir le jour en juin 2017.
Le jeune chanteur de 23 ans appartient aussi depuis 2014 le groupe
BEAST (Bitcherland Easy All Star
Team) avec David, Grand Jo, Damien et Mathieu respectivement à
la guitare, au chant, à la basse et à
la batterie. Le groupe se produit
dans la région de Bitche et l’Alsace
bossue lors de concerts occasionnels tels que « Rockeur ont du
cœur » ou le « Rock’n’roll Festival » en 2015 à Roppeviller.
Photo Dan Daniel
« L’Esprit Papillon », pourquoi avoir choisi ce titre ?
L’Esprit Papillon est un livre-cahier
d’exercice où la lectrice, le lecteur
pourra réfléchir à un état des lieux
de sa vie, annoter, envoyer des
mercis aux amis. L’objectif est de
transmettre les outils que j’ai appris en tant que sage-femme (je
me suis formée à l’accompagnement émotionnel) et de donner
des pistes pour mettre un peu de
légèreté et de douceur dans la vie
des gens. Pour moi, le papillon
symbolise l’âme qui s’élève, la liberté, la lumière, et avoir un esprit
qui va dans ce sens est la clé pour
se sentir mieux. Il y avait l’effet
papillon, j’espère qu’il y aura désormais l’esprit papillon…
De quoi parle-t-il ?
C’est un ouvrage très illustré. Imaginez que vous êtes une maison et
que chaque pièce corresponde à
une sphère de votre vie. La cuisine
pour la famille, le bureau pour la
sphère professionnelle. Notre petit
papillon se promène de page en
page pour vous proposer des outils
pour aller mieux si cela est nécessaire.
En quoi est-il différent de vos autres ouvrages ?
Il est très différent car ce n’est pas
un roman. C’est un objet à part où
le personnage principal est le lecteur qui écrit un peu sa propre
histoire.
Pour quelles raisons devrionsnous l’acheter ?
Pour déployer vos ailes ! Pour mettre de la couleur, du jeu, du respect
dans votre vie.
Pascaline Grisnaux, Betty Mignot
et Elisa Schubnel
12
Culture
JOURNALISTE D'UN JOUR
Une tuile sur la tête
Une cage à chinchilla qui fait
office de rambarde d’escalier, une
étagère à livres, une chambre, un
évier fabriqué à base de vieilles
tuiles… Voici des exemples de
réalisations de la maison de
Claude Helmlinger, artiste résidant à Wimmenau.
Claude Helmlinger c’est le couteau suisse de l’artisanat au service de l’artistique. Pour certains il
est artiste, pour d’autres poètes.
Mais l’artiste est quelqu’un qui a
vocation à déranger. Il recrée un
monde et ouvre les yeux de ses
semblables sur un autre univers
auquel il donne d’autres formes.
Claude se qualifie de « re-créateur » car il aime partir de choses
existantes et souvent abîmées,
pour leur donner une nouvelle
vie. Il associe aussi ce terme à la
récréation de l’école qui est pour
lui « un moment de plaisir et
d’amusement ».
La « re-création » va au-delà des
leçons de choses enseignées à
l’école qui nous forment, mais
nous formatent aussi. Il doit trouver un autre chemin pour aller
dans ce qui est de l’ordre de
« l’autre possible ».
apprendre et se nourrir de la
forme d’art qui est la sienne. Une
de ses œuvres lui vient d’un
souvenir d’enfance, lors de la
visite d’une grotte. La forme des
roches lui a inspiré l’œuvre « maîtresse » de son travail, les Vénus.
Son rêve est d’en réaliser une
« colossale et majestueuse ».
Pour lui, le rôle social d’un artiste
est enseigné aux gens que tout ce
qui nous donne envie de créer,
même les matériaux jetés, est
bénéfique pour s’exprimer. « Il y
a ces tuiles que sont nos ratages
qui doivent nous apprendre qu’on
peut en faire quelque chose »
explique-t-il.
Toute chose donne prétexte à la création pour Claude Helmlinger. Photo J1J Antoine Meyer
Selon Claude, il faut avoir une
vision subjective du monde, « on
passe souvent pour un fou qui
doit faire passer ce message. Tu
peux agir sur le monde. Car il
n’est pas figé. » La création laisse une grande
place à l’homme, à son savoir-fai-
re mais aussi à son « savoir-défaire » son savoir « refaire ». Claude
Helmlinger agit en tant que plasticien, il donne une nouvelle vie
aux choses. Pour lui « le rôle de
l’artiste est de transmettre ».
C’est pour cette raison qu’il réalise des ateliers et chantiers participatifs. Les gens viennent
Il assimile ces « tuiles de la vie »,
aux tuiles qu’il utilise dans son
travail. Il les ramasse, en a même
pris une sur la tête. Les tuiles
cassées, il les met dans une
bétonneuse avec de l’eau et elles
ne servent plus sur un toit mais il
en fait des bancs, des éviers…
Dans la vie il suffit de savoir-faire
pour savoir « re-vivre ».
Antoine Meyer,
Alexandre Michel et Julie Nicolas
Un homme très à cheval sur les photos
Le photographe Gilles Grieshaber
expose actuellement au restaurant Le Mandala à Strasbourg. À
travers une quinzaine de clichés,
il présente les deux séries auxquelles il consacre tout son temps
de photographe. La première, « L’éternel éphémère » est une série de macrophotographies sur des gouttes d’eau en
milieu naturel. La deuxième, « Cheval de Glace »
est une série sur les chevaux
d’Islande. Rencontre avec ce quadragénaire dont la passion rythme la vie quotidienne.
ges.
Où avez-vous déjà exposé auparavant ?
J’ai exposé mes réalisations dans
plusieurs endroits notamment à
l’Hôtel Les Haras et à l’Eurométropole de Strasbourg. J’ai également présenté mes créations à
Genève et à Mulhouse.
Quels sont vos futurs projets ?
Pourquoi avez-vous voulu être artiste et quelles sont vos sources d’inspirations ?
Ce n’est actuellement pas mon
métier, mon activité principale
est l’imprimerie. En revanche, j’ai
toujours été sensible à l’art quel
qu’il soit comme par exemple la
musique. J’ai découvert ma passion pour la photographie par
hasard il y a trois ans et depuis je
ne m’en lasse plus car j’ai eu un
réel coup de cœur. De plus, je lis
beaucoup, car je suis avide d’apprendre de nouvelles méthodes
de travail. Mes sources d’inspirations sont diverses car je m’inspi-
Le photographe Gilles Grieshaber affectionne les chevaux islandais et en
particulier cette photographie. Photo Estéban Grasser
re de tout et de chaque artiste,
j’aime plus particulièrement les
œuvres de Vincent Meunier.
Que voulez-vous montrer aux gens à travers vos œuvres ?
Pour « L’éternel éphémère »,
j’aimerais sensibiliser les gens sur
la chance que nous avons d’avoir
de l’eau courante et sa fragilité. Pour « Cheval de Glace », je veux
montrer que les chevaux islandais
sont différents de par leur courage, leur force et surtout leur
mode de vie très froid. En Islande,
où il y a 80 000 chevaux islandais,
cette race fait la fierté des habitants. J’aime également raconter
une histoire à travers mes ima-
Concernant la série « L’éternel
éphémère », je pense l’arrêter car
j’ai justement eu l’envie de retourner en Islande prochainement afin d’agrandir ma série de
photographie « Cheval de Glace ».
Par ailleurs, j’ai comme autre
projet de continuer à exposer mes
œuvres dans divers lieux.
Estéban Grasser,
Arnaud Besseux
et Selim Bougharouat
Y ALLER L’exposition est à voir ou à
revoir au restaurant Le Mandala au
14 rue du Faubourg de Saverne à
Strasbourg jusqu’au 8 octobre,
ouvert de 11 h jusqu’à 22 h 30
Environnement
JOURNALISTE D'UN JOUR
L’équipe J1J de Colmar
Les élèves des terminales TES1
et L2 du lycée Frédéric Kirshleger de Munster ont planché,
hier à Colmar, sur le thème
environnement :
Bryan Ancel, Baptiste Barrier,
Romain Baudard, Clara Baumer,
Liselotte Bavard, Benoit Boehler, Héloïse Bohn, Farah-Ilhem
Bounemia, Chloe Bugnon, Robin
Cade, Angélique De Oliveira, Arthur Degout, Lisa Friess, Simon
Fritsch, Sylvain Kieffer, Lucas Le
Couze, Tom Leonhart, Josse
Marquet, Loïc Mendelews, Qendresa Metaj, Pierre-Hugo
Meyer, Léa Muller, Émilien Osberger, Leo Salles, Anais Saur,
Maxime Schneider, Jean Philippe Siebert, Antoine Simon, Hug o To n e g u z z i , J u s t i n e
Vanackere, Enkeleta Zekolli, Robin Zimmerlin, Amélie Bodier,
Romain Calvano, Clément Dabois, Nora Dahak, Marie-Océane
Desmares, Charlène Fresard,
Amélia Gjika, Mathieu Haas, Catherine Hehn, Lina Heinrich,
Chloé Herchin, Anaelle Hertzog,
Ines Ladjal, Mathilde Laurent,
Maxime Lidy, Maxime Mancho,
Justine Mouille, Allyson Muller,
Clément Pauly, Gaetan Riedlinger, Morgane Ruyer, Benjamin
Les élèves du lycée Frédéric Kirshleger de Munster, sur le site J1J de Colmar, devant le Pôle Média Culture Edmond Gerrer. Photo Pierre Gusz
Voinson, Anna Voytenko, Louise
Weigel, Élodie Zamora.
Les enseignants : Olivier Bellamy, professeur de sciences économiques et sociales ;
Frédérique Boniface, professeur
de philosophie ; Nathalie Chardon, professeure documentalis-
te ; Matthias Herrgott,
professeur d’histoire-géographie.
Assistance technique : William
Heitzler et Rémy Weber, élèves
de terminales SEN (Systèmes
électronique et numérique) au
lycée Charles Pointet de Thann.
Encadrement rédactionnel : Véronique Berkani, Jean-Paul Frey
et Pierre Gusz.
Responsable de site : Florence
Huber.
14
Environnement
JOURNALISTE D'UN JOUR
Un viticulteur d’Eguisheim engagé
pour la planète
« J’ai hésité à sauter le pas, puis
j’ai réfléchi à ce que je voulais
laisser aux générations à venir et
là ce fut le déclic… » Henri Gsell,
viticulteur de 57 ans, est un fervent défenseur de la viticulture
biologique.
C’est à l’âge de 19 ans, fraîchement diplômé du lycée viticole de
Rouffach, qu’il décide de reprendre une exploitation. À l’époque,
ses vignes étaient cultivées de
manière conventionnelle. Il y a 15
ans, il décide d’arrêter définitivement le traitement de ses vignes
et de se séparer de toute substance chimique (pesticides et produits phytosanitaires). « Je traitais
mes vignes à contre-cœur, mais
j’avais conscience des dangers que
pouvaient avoir ces produits sur
ma santé et sur celle de ma famille. » Henri Gsell a beaucoup
réfléchi à ce qu’il voulait transmettre aux générations futures.
« Pour prendre cette décision, il
faut mettre son égoïsme de côté.
Mais consommer bio est tout simplement logique », poursuit-il.
Après un processus long et très
réglementé, Henri Gsell entreprend sa reconversion officielle en
2011. Trois ans plus tard, son vin
est reconnu comme biologique
par l’organisme de contrôle indépendant Ecocert. Comment ont
été ses premières récoltes bio ?
« Je n’ai pas ressenti une grande
différence au niveau du rendement et de la santé de mes vignes. »
Henri Gsell admirant le fruit de son travail. « La terre est une matière vivante, qu’il
faut savoir préserver »
C’est donc plein de conviction
qu’il s’est lancé sur cette route en
pente douce pour l’environnement. Amoureux du vin, une de
DR
ses premières priorités a été la
qualité du sol. Le viticulteur a par
exemple utilisé l’enherbement
maîtrisé, une technique visant à
redonner au sol une quantité de
matières organiques optimale. Le
début d’un long chemin vers son
rêve : la viticulture biologique.
Il ne reviendrait pas en arrière
pour autant. L’agriculture biologique est « l’avenir de la consommation » selon lui. « La terre est
une matière vivante, qu’il faut
savoir préserver pour permettre
un avenir sain à la jeunesse. » Le
viticulteur d’Eguisheim espère inciter les plus jeunes à suivre son
exemple. Force est de constater
que l’idée fait son chemin : « Sur
l’ensemble des viticulteurs alsaciens, 16 % d’entre eux sont ou
seront bientôt certifiés bio », conclut Henri Gsell.
Maxime Mancho, Mathieu Haas
et Benjamin Voinson
Rallye et environnement sont-ils compatibles ?
À l’heure où les questions environnementales sont une réelle
préoccupation, le rallye de France suscite la controverse, car
celui-ci se déroule en partie dans
des milieux naturels. Ainsi, le
rallye a traversé le Parc naturel
des Ballons des Vosges lorsqu’il a
eu lieu en Alsace entre 2010
et 2014.
« Le rallye a une influence sur
l’environnement, on ne peut pas
le nier », explique Martin Gugg,
membre de l’association écologique Vallée de Munster en transition. En effet pour ce dernier, les
pollutions, qu’elles soient atmosphériques, sonores ou dues aux
spectateurs, qui parfois laissent
des déchets sur place, sont
« inadmissibles ».
Face aux critiques, les organisateurs ont mis en place une procédure très stricte, comme nous
l’affirme Marc Georges, ancien
maire de Munster et responsable
du balisage. Accompagnée de
sept autres personnes, son équipe a travaillé d’arrache-pied durant une semaine sur une
distance de 18 km pour installer
les équipements les plus adaptés,
Sébastien Loeb, lors du rallye de France 2012. 14 WC, une poubelle tous les
10 mètres sur les zones a grande
densité, plus de 1 000 piquets,
ainsi que 3,4 km de banderoles
afin de protéger les zones déterminées par Natura 2000, réseau
de protection de sites naturels.
Marc Georges, conscient que
l’épreuve se déroule dans « des
milieux fragiles » ajoute que des
plantations d’arbres sont organisées afin de compenser les émissions de CO2.
Martin Gugg, dénonce la quantité d’argent dépensé dans un tel
événement, « pour un projet à
Photo Christelle Pfemmert
impact économique et touristique uniquement à court terme »
et complète qu’il serait préférable « d’investir de l’argent dans
un projet plus bénéfique à long
terme ».
Simon Fritsch, Tom Leonhart
et Robin Zimmerlin
Environnement
JOURNALISTE D'UN JOUR
La maison en paille de Michel Hutt
Qu’imaginez-vous lorsqu’on vous
parle d’une maison construite avec de la paille ? Nous avons tous
en mémoire le célèbre conte des
Trois petits cochons, qui véhicule
une certaine idée de fragilité de ce
matériau.
Pourtant, c’est pour certains un
projet concret. C’est le cas de Michel Hutt, écrivain et acteur de la
transition dans la vallée de Munster, qui nous prouve que la réalité
d’une telle habitation diffère de ce
préjugé. « Ma famille et moi voulions une maison en accord avec
nos principes de vie », explique-til. C’est pourquoi le choix d’une
écoconstruction ayant un impact
réduit sur l’environnement et réalisée avec sobriété a paru évident.
La paille, compressée spécialement et ayant de ce fait une densité très élevée, est un matériau
dont les propriétés d’isolation sont
très performantes et méconnues.
La paille est un sous-produit de
l’agriculture : c’est donc un déchet
réutilisé. De plus, elle est enduite
spécialement et donc résistante
aux aléas du climat. L’ossature de
la maison a été réalisée en bois et
les murs enduits d’un mélange de
terre, d’argile et de chaux. Tous
ces matériaux sont disponibles localement en grande quantité. Michel Hutt a également fait appel à
des artisans locaux spécialisés dans l’écoconstruction : Christian
Zerr et Camille Bonhert.
Une demande de construction en hausse
Grâce à son autonomie énergétique et sa construction locale, la
maison a un impact positif direct
sur l’environnement. De plus, sur
un plan plus individuel, elle offre
une bien meilleure qualité de l’air
que les bâtiments normaux neufs
qui utilisent colles, produits, solvants, etc. L’isolation apportée par
la paille diminue les mouvements
de l’air à l’intérieur de l’habitation
et permet un chauffage optimal.
Lorsque le projet a commencé à se
faire connaître, il a reçu un accueil
positif, a suscité de nombreuses
visites et beaucoup d’échanges qui
ont donné son sens au chantier :
non seulement imaginer des voies
Michel Hutt, à l’intérieur de sa maison. alternatives qui changent des
schémas habituels, mais également les mettre en œuvre et les
partager avec le plus de monde
possible. La demande de construction de maisons en paille augmente en Alsace suite à la diffusion
d’informations sur cette alternative à la construction classique. Le
Photo Anna Voytenko
savoir-faire concernant ce matériau peut donc être un débouché
professionnel très intéressant.
Justine Mouillé,
Marie-Océane Desmares
et Anna Voytenko
Trans’action recherche auto-stoppeurs
L’association Vallée de Munster en
transition (VMT) créée en 2012,
compte actuellement 140 membres
et 9 groupes de travail actifs dans
des domaines aussi divers que
l’agriculture, les jardins partagés,
la santé naturelle, la création d’une
ressourcerie, la mobilité, la bienveillance et même les travaux d’aiguille. Rencontre avec Martin
Gugg, le fondateur, citoyen francoallemand et professeur au lycée Frédéric Kirschleger.
d’inscrits mais malheureusement
plus en tant qu’automobilistes
qu’en tant que stoppeurs. Il faut faire franchir le pas à des personnes
ayant encore certaines réserves,
changer les habitudes.
Quels sont vos projets ?
Après avoir créé un poulailler collectif à Munster, notre principal projet
est d’ouvrir une recyclerie afin de
réutiliser localement des choses récupérées par la population pour la
population. Il est cependant difficile de la mettre en place car nous
avons besoin de soutien d’associations et de collectivités, ne serait-ce
que pour trouver un vaste local de
stockage.
Quel est le principe de l’association ?
C’est quelque chose qui s’inscrit
dans le mouvement international
des mouvements de transition qui
ont été fondés en 2006-2007 par un
anglais du nom de Robb Hopkins.
Cette association vise à atteindre ce
qu’on peut appeler une « descente
énergétique » c’est-à-dire à consommer le moins possible d’énergie notamment fossile pour notre
vie quotidienne et donc, pour cela,
à faire changer en profondeur nos
modes de vie.
Quelles sont vos actions en termes de déplacement afin de protéger l’environnement ?
en place dans ce sens est le transisDans le domaine des transports, top : chaque participant s’inscrit linous visons surtout à faire reculer le brement et gratuitement dans l’un
plus possible l’utilisation de la voi- des 23 lieux partenaires (mairie, ture individuelle. Un des projets mis commerces, etc.) pour être identifié
Quelles sont vos motivations personnelles au sein de cette association ?
Faisant partie de l’humanité, j’estime que mes enfants ainsi que les
enfants qu’ils auront un jour, nous
n’aurions pas d’avenir si nous continuions à gaspiller nos ressources et
à exploiter la Terre au-delà du raisonnable.
Dessin de Améila Gjika
et reçoit un logo qui atteste de son
inscription. L’automobiliste le colle
à l’arrière de la voiture et l’autostoppeur le lui présente. Nous avons déjà quelques centaines
Nora Dahak, Amélia Gjika
et Anaëlle Hertzog
16
Environnement
JOURNALISTE D'UN JOUR
Josse, le tri à bras-le-corps
« Pas un papier, ni une bouteille
recyclés », telle a été la réaction de
Josse Marquet, lycéen de 17 ans,
lorsqu’il est arrivé au lycée Fréderic Kirschleger de Munster. Il a
alors initié le recyclage des déchets dans son établissement en
novembre 2015.
ré des boîtes de chaussures afin de
collecter ces objets recyclables. En
contrepartie, l’entreprise anglaise
qui recycle ces objets reverse un
don de deux centimes par objet à
l’école élémentaire de Munster.
Suite à l’offre de 53 éco-cartons par
la Communauté de communes
(ComCom), l’ensemble des élèves
et des personnels du lycée peuvent
recycler leurs déchets : le papier, le
carton, les bouteilles en plastique,
le s c a n n e t te s ( a lu m i n i u m /
acier), etc.
À l’arrivée au lycée de Munster, il a
été « très surpris » de l’absence de
bacs dédiés au recyclage alors qu’il
en existe dans les autres établissements scolaires qu’il a fréquentés
auparavant, de même que chez lui.
Cela était donc tout à fait normal
pour lui de mettre cela en place au
lycée.
En l’espace de onze mois, Josse est
devenu très efficace, car il est passé d’une heure à trente-cinq minutes pour vider les 53 cartons qu’il
déverse dans une grande benne de
300 litres fournie par la ComCom.
Toutes les deux semaines, il passe
dans toutes les salles de classe et
dans tous les bureaux pour vider
lesdits cartons.
Josse ne s’est pas arrêté là, car il
s’est mis en relation le conseil municipal des jeunes (CMJ) de Munster pour le recyclage de stylos, de
surligneurs, ou encore du Tipp-ex.
Dans cette optique, le CMJ a déco-
Une benne bien pleine
Avec l’aval de la proviseure MarieChristine Bosswingel, il est entré
en relation avec l’ambassadeur du
tri de la ComCom de la vallée de
Munster : Philippe Kempf. En concertation avec le vice-président de
la ComCom, Daniel Furth, il a été
décidé d’un soutien de l’action,
ainsi que du don des 53 éco-cartons.
Toutes les deux semaines, Josse
attend avec impatience l’arrivée
du camion pour vider la grande
benne. Il constate que les résultats
sont très concluants et que le tri
Josse Marquet, un élève investi dans le tri des déchets au lycée. Photo Qendresa Metaj
s’est installé dans les habitudes
des lycéens. En effet, à chaque fois,
la benne est pleine.
Josse souhaite qu’un groupe d’élèves se relaye pour vider les cartons
afin que cette activité puisse per-
durer après son départ du lycée en
2017.
Enkeleta Zekolli, Bryan Ancel
et Qendresa Metaj
Le miel et les abeilles, plus pour longtemps ?
« Je déplore que depuis une
vingtaine d’années, on perde de
plus en plus de ruches », déclare
Bernard Streicher, apiculteur à
Breitenbach, dans la vallée de
Munster. Selon les sites consommerdurable.com et consoglobe.com, il apparaît qu’un tiers
des colonies d’abeilles disparaît
chaque année depuis 1995.
Ce qui a le don d’agacer notre
apiculteur. « Tout le monde a
déjà perdu des ruches. S’il y
avait une technique efficace
pour empêcher la disparition
des abeilles, on le saurait »,
ironise-t-il. Et de pointer du
doigt certaines cultures. « L’environnement des abeilles n’est
pas forcément bio. Quand on
voit qu’elles sont en contact
avec les champs de maïs qui
sont traités, il faudrait peut-être
changer certaines pratiques »,
sous-entend Bernard Streicher.
Facteurs humains
et environnementaux
L’homme serait-il un butineur de
la survie des abeilles ? Toujours
selon consommerdurable.com,
l’espèce humaine contribuerait
majoritairement au déclin des
raisons évoquées. Pour Bernard
Streicher, les abeilles sont
aujourd’hui essentielles à la survie de l’humanité. « Si les
abeilles s’éteignaient, nous
n’aurions plus que quatre années à vivre », déclare-t-il en
citant Albert Einstein. Voilà qui
fait froid dans le dos.
Les abeilles n’échappent à la crise.
populations d’abeilles : utilisation de produits chimiques, pollution atmosphérique, perte de
la biodiversité avec la baisse de
70 % de certaines espèces de
fleurs sauvages depuis les années 1980… La survie des végétaux dépend pourtant de la
pollinisation effectuée par les
abeilles, et les fruits que nous
connaissons découlent de leur
Dessin de Lucas Lecouze
minutieux travail.
Si cette crise de l’apiculture est
la conséquence de nombreux
facteurs humains, certains facteurs environnementaux entrent aussi en jeu. La
prolifération de parasites, le
changement climatique ou l’expansion du frelon asiatique apparaissent comme d’autres
Est-ce que consommer bio pourrait inverser la tendance ? Pas
sûr, d’après l’artisan et producteur. « Le miel bio est juste une
pratique de vente. J’ai essayé
durant deux-trois ans, ce qui n’a
pas changé la donne. » Pourtant, son message est clair : la
biodiversité est l’affaire de tous.
« Tout le monde peut agir, cela
dépend de ce qu’on met dans
nos jardins, de ce que l’on sème,
des arbres que l’on plante. »
Chacun peut aussi la jouer collectif par le biais d’associations
comme Jardin pour tous, et Potager en vie. Et ainsi planter la
graine qui améliorera l’avenir
des abeilles.
Héloïse Bohn, Lucas Lecouze,
Loïc Mendelewski, Anaïs Saur
et Jean-Philippe Siebert
Environnement
JOURNALISTE D'UN JOUR
Bornes électriques : le courant ne passe pas
La Ville de Colmar a mis en place,
dans le cadre de l’Agenda 21 – un
plan d’action répondant au principe du développement durable -, un
service de rechargement gratuit à
destination des conducteurs « propres ». Au-delà d’une réelle ambition de développement, l’idée est
d’encourager les citoyens soucieux
de l’environnement, qu’ils soient
locaux ou touristes, dans leur démarche écoresponsable.
ponsable du parking de la mairie,
qui ne « compte pas les véhicules
rechargés en jour mais plutôt en
semaine », signe que les utilisateurs ne se pressent pas. Vérification hier matin vers 10 h, sur les
parkings Capitaine Dreyfus, Rapp,
Mairie, Saint-Josse et Lacarre.
Pas un chat, des places de rechargement vides. Thierry a également
constaté de son côté que « les nouveaux véhicules propres ne sont
pas forcément compatibles avec
les bornes colmariennes », et qu’il
est nécessaire d’apporter son propre câble.
Les utilisateurs ne se pressent pas
Six bornes bleues de rechargement ont ainsi été installées depuis novembre 2013 sur les six
grands parkings colmariens. Les
utilisateurs, après avoir acquis une
carte nationale d’une valeur de
40 euros auprès de la société Sodetrel Mobilité, peuvent à tout moment de la journée
réapprovisionner leurs voitures ou
leurs deux roues. Francis, du service Domaine public de la mairie de
Colmar précise que « chaque point
de rechargement comporte deux
prises pouvant accueillir simultanément deux véhicules ».
L’idée des bornes de recharge pour véhicules électriques est bonne, mais le
public n’est pas encore au rendez-vous.
Archives L’Alsace/Jean-Marc Loos
Des résultats pas à la hauteur de
l’investissement ? L’idée est louable, mais malgré l’effort budgétaire conséquent fourni par la
municipalité dans ce projet, les
résultats ne sont pas, à ce jour, à la
hauteur de l’investissement. Ce que nous confirme Thierry, le res-
Bien que les résultats depuis le
lancement de l’opération ne soient
pas des plus probants, la municipalité envisage dans les années à
venir de développer de manière
plus large le réseau de rechargement électrique. Colmariens et gens de passage auraient pourtant
tort de s’en priver : n’oublions pas
que cette démarche permet de réaliser des économies sur le budget
consacré à leurs déplacements.
Liselotte Bavard, Josse Marquet,
Lisa Friess, Émilien Osberger,
Léo Salles et Hugo Toneguzzi
L’énergie nucléaire, un débat d’actualité
À 30 kilomètres au Sud-Est de
Colmar se trouve la plus vieille
centrale nucléaire de France encore en activité la centrale de
Fessenheim en activité depuis
1977. Elle possède deux réacteurs de
900 Mégawatts chacun, et emploie environ 2 000 personnes à
ce jour. Nous avons interrogé
André Hatz, le président de Stop
Fessenheim et un salarié syndiqué à la CGT. Gestion des déchets
Pour André Hatz, il est nécessaire de fermer la centrale en
raison des déchets nucléaires
qu’elle rejette en quantité importante. Pour lui : «En 39 ans,
elle a rejeté 182 000 tonnes de
résidus dont 91 049 tonnes
d’uranium appauvri stocké en
France. Le chiffre le plus affolant est celui des 12,5 tonnes de
plutonium en 30 ans, sachant
qu’un milligramme suffit pour
tuer un homme ». Pour ce qui est du problème de
l’emploi, la centrale prévoit la
mutation de ses employés depuis 2012, sachant qu’EDF garantit l’emploi de ses salariés.
D’après André Hatz : « On n’a
pas besoin de remplacer les
services de la centrale car la
France produit plus d’électricité
que nécessaire. » Pour réduire
l’impact environnemental, il est
possible d’utiliser les énergies
renouvelables (éolien, hydraulique, géothermique, etc.) qui
pourraient créer 800 000 à
900 000 emplois en France.
Pour le salarié, il est préférable
de maintenir la centrale en activité car produire de l’électricité
dans une centrale nucléaire est
plus rentable et productif que
produire de l’électricité à l’aide
des énergies renouvelables. De plus, l’entretien de la centrale est pris très au sérieux car :
« Tous les 10 ans il y a des
visites, en plus des contrôles
réguliers, ou toutes les pièces
usées ne sont pas réparées mais
remplacées ». D’autre part, le
nucléaire ne serait pas l’énergie
la plus polluante, il y aurait par
exemple encore en Allemagne
des usines à charbons qui seraient plus polluantes. Après la COP 21 de 2015, l’Europe s’engage à réduire de 70 % sa
pollution d’ici 2040 et la France
Dessin Amélia Gjika
de 50 %. L’Europe a aussi pour
objectif de doubler la production d’électricité décarbonée
(c’est-à-dire qui n’émet pas de
CO2).
Antoine Simon, Arthur Degout
et Benoît Boehler
18
Environnement
JOURNALISTE D'UN JOUR
Éoliennes au Bonhomme :
les pour et les contre
Henri Stoll développe son point
de vue sur le projet d’implantation de cinq éoliennes au col du
Bonhomme. D’après l’ancien
maire de Kaysersberg et membre
des Verts, ce programme approuvé en 2007 par le préfet
aurait « de quoi approvisionner
20 000 personnes en électricité,
mais aussi injecter 20 millions
d’euros dans l’économie de la
vallée. ».
annulé le 30 juillet 2013.
Ses opposants, dont les arguments juridiques ont été retenus
pour l’abandon de cinq projets
similaires autour du Mont SaintMichel, estiment que « la nature
n’est pas la propriété privée de
quelques promoteurs et élus en
mal de coups médiatique. »
Autres conséquences, les banquiers hésitent de plus en plus à
financer de tels projets.
Ce serait un projet qui réduirait
les gaz à effet de serre sur le
long terme.
Mais Henri Stoll ne rendra pas
les armes si facilement : « Tant
que je serai vivant, je me battrai », clame-t-il.
2,7 hectares
de forêt en jeu
Tout serait déjà en place si des
associations opposées au projet,
tel que le collectif « Non aux
éoliennes du Col du Bonhomme » dont le logo est un coq de
bruyère, n’étaient pas intervenues.
Le collectif invoque le « préjudice esthétique de dégradation de
l’environnement » et le risque
de mortalité des chauves-souris,
Dessin Amélie Bodier
d’oiseaux migrateurs et nicheurs, mais aussi l’impact négatif sur le grand tétra, un
oiseau en voie de disparition.
Comment, « consciemment défricher 2,7 hectares de forêt en
échange d’un intérêt économique minime » ? se demande An-
toine Chonion, un des leaders du
collectif. En réponse, Henri Stoll
rétorque que « les fonds dégagés par les éoliennes permettraient de financer le plan de
protection de l’association Tetra
Vosges et ainsi protéger le biotope de l’oiseau ». Le projet a été
Pas étonnant pour cet écologiste
capable de s’enfermer deux heures par jour, deux mois durant,
dans une cage pour protester à
la condamnation de José Bové
en 2003. Aujourd’hui le projet
est à l’arrêt, mais la confrontation subsiste.
Amélie Bodier, Charlène Fresard
et Mathilde Laurent
L’hydroélectricité, ça coule de source
La centrale hydroélectrique de Metzeral a été inaugurée en
juin 2015. Son activité avait été
abandonnée voici 40 ans. Puis elle
a été rénovée et remise en service
par l’entrepreneur indépendant
Alexandre Gerst.
alimenté grâce à cette énergie
locale. Ces centrales, abandonnées au cours des années 1970
avec le développement de l’énergie nucléaire et la création de la
centrale de Fessenheim, sont désormais remises en service.
Ce dernier, dont la famille possède une centrale à Pagny-sur-Moselle, en Lorraine, s’est passionné
il y a quelques années pour l’énergie hydroélectrique.
La centrale actuelle de Metzeral
produit de 600 000 à 700 000 kWh
par an, de quoi alimenter 300
foyers dans le secteur. Pour l’ins-
« J’ai investi quelques centaines
de milliers d’euros dans ma propre société, indique le gérant.
Première énergie renouvelable
dans le monde, l’hydroélectricité
est la plus compétitive en termes
de coût et présente l’avantage de
pouvoir être mise en œuvre à
petite échelle. »
De quoi alimenter
300 foyers
L’ancienne centrale a été créée à
la fin du XIXe siècle, durant la
phase d’industrialisation de la vallée, période durant laquelle l’hyd ro é le c t r i c i té y é t a i t t rè s
développée. En 1907, par exemple, un train à crémaillère allant
de Munster à la Schlucht était
tant, Alexandre Gerst espère « retomber sur ses pieds ».
Il est en effet trop tôt pour estimer son chiffre d’affaires. « En
2015, c’était catastrophique en
raison de la sécheresse qui a sévi,
2016 se présente mieux », préciset-il.
Il a par ailleurs mis ses compétences techniques au service de l’as-
sociation munstérienne Perle
(Promotion des énergies renouvelables locales et écocitoyennes).
Créée en 2011 à Munster, l’association a pour but de promouvoir
les énergies renouvelables et de
sensibiliser la population. Parmi
ses projets figure le financement
citoyen de centrales hydroélectriques.
Maxime Lidy, Clément Dabois
et Romain Calvano
Sport
JOURNALISTE D'UN JOUR
L’équipe J1J de Mulhouse
Les élèves du lycée Bugatti d’Illzach, hier, à deux pas du site J1J de Mulhouse, installé à la bibliothèque centrale. Les pages Sport ont été réalisées
par les élèves de seconde bac pro
carrosserie et de première bac pro
conducteur transport routier de
marchandises du lycée Ettore Bugatti d’Illzach.
Les élèves en section carrosserie : Desar Ademoviq, Emiliano
Agosta, Adam Antonelli, Yunus
Aydin, Réda Azouzi, Nicolas Chenaf, Abdoul Kader Diarra, Manon
Ferber, Mathieu Haller, Eric Inirio,
Zef Krasniqi, Samy Lela, Labinot
Rexhepi, Thomas Sterit et Yilmaz
Uludag.
Les élèves en section transport
routier : Gérald Adam, Sara Almeida dos Santos, Julien Arth, Walid
Benkhelifa, Yannick Boschert, Dany Dunemann, Joris Geiss, Arthur
Goetz, Théo Heinrich, Okan Kaz,
Anthony Krafft, Bastien Laucher,
Angélique Leichel, Philippe Lutz,
Hamza Marzougi, Mirza Mujkic,
Adrien Nique-Haby, Enzo Paille,
Maxime Perez, Noé Ruster, Logan
Schaub, Maxime Sutter, Cyril Ueberschlag, Jules Weinzaepfel.
Les enseignants et accompagnateurs : Pierre Soehnlen, Nora
Makhloufi, et Asia Chihi, tous
trois professeurs de lettres histoire, et Patricia Lagarde, professeur
Photo François Fuchs
de maths sciences physiques.
Assistance technique : Marc
Scherrer et Mathieu Vernet, élèves de terminal bac pro Sen (systèmes électroniques et
numériques) au lycée CharlesPointet de Thann.
Encadrement rédactionnel :
Christelle Himmelberger, Florian
Zobenbiehler et François Fuchs.
Chef de site : Adeline Beck
Santana, une intégration réussie
Arrivée le 13 septembre dernier à
l’ASPTT Mulhouse, Daily Santana
est déjà pleinement intégrée.
la saison.
À l’approche des matchs, les
séances de volley augmentent en
intensité, celles de la musculation diminuent. Les filles font
plus de volley pour gagner davantage en « puissance, vitesse, détente et en force de frappe »
explique Christophe Magail, entraîneur adjoint. Quant à la musculation, elle est la base de tout
sport pour réaliser une belle saison.
« L’arrivée de Santana à l’ASPTT
Mulhouse a apporté de la bonne
humeur. Elle tire l’équipe vers le
haut », déclare Christophe Magail, entraîneur adjoint de l’ASPTT
Mulhouse.
Depuis qu’elle a 11 ans, le volley
a cessé d’être un simple jeu pour
Daily Santana. « J’ai été sélectionnée en équipe nationale jeune.
C’est devenu une vraie passion
pour moi. J’ai voulu passer plus
de temps possible dans les salles
pour progresser. J’adore l’atmosphère qui entoure le sport et la
manière dont les gens se comportent dans le volley-ball. Je n’ai
jamais ressenti ça dans un autre
sport », explique en Daily Santana, traduit de l’anglais par Christophe Magail.
« Le volley-ball est un
langage universel »
Selon Léa Soldner, joueuse de
l’ASPTT Mulhouse depuis 2014,
l’arrivée de Santana était « très
attendue ». La personnalité et les
performances de la nouvelle re-
« On a regagné notre place en
Coupe d’Europe donc on essaye
de la garder […] et par la suite
faire la meilleure saison possible », poursuit Christophe Magail. Qui insiste sur l’objectif
principal : « Décrocher un titre et
de rester en coupe d’Europe cette
saison ».
Daily Santana dessiné par Adam Antonelli. crue semblent séduire l’ensemble
de ses coéquipières. « J’ai été
bien accueillie et les filles m’ont
aidé à m’intégrer rapidement »,
témoigne une joueuse originaire
de Porto Rico qui communique
avec ses coéquipières en anglais.
Mais la langue est-elle un frein
Dessin J1J
dans la communication ? « Ce
n’est pas un problème dans la
relation. Tout le monde parle
anglais plus ou moins bien. J’apprends le français. Mais en attendant, le volley-ball est un langage
universel », sourit Daily Santana
qui entre dans une phase clef de
Et la saison débute prochainement pour les volleyeuses de
l’ASPTT Mulhouse qui se déplaceront à Nantes le 22 octobre : les
premiers pas de Daily Santana
sous les couleurs mulhousiennes.
Yunus Aydin et Zef Karsniqi
20
Sport
JOURNALISTE D'UN JOUR
À la découverte du street workout
Le street workout est un mélange
de musculation, de break dance et
de gym. Ensemble de figures de force, de souplesse et d’équilibre, c’est
un sport qui se pratique dans la rue.
Le street workout est né aux ÉtatsUnis et connaît un vrai succès. C’est
en regardant l’équipe Hannibal, qui
est l’une des équipes les plus connues du monde, que Noé, un lycéen
mulhousien, s’y est mis.
« Avant je passais plus de huit heures par jour à jouer à des jeux vidéo,
confie-t-il. Ça fait deux ans et demi
que je me suis mis au street
workout. C’est gratuit, c’est très
physique et on se muscle beaucoup
avec pas grand-chose. Le résultat
est impressionnant, j’ai doublé de
volume ! Il faut s’accrocher et ne
jamais baisser les bras. Il faut toujours aller de l’avant et garder la
tête haute. »
Un nouveau
terrain espéré
Cela fait deux ans que l’équipe de
Mulhouse les Bartiates (jeu de mots qui fait référence aux Spartiates et aux barres) a été créée. Elle
regroupe une dizaine de jeunes de
13 à 25 ans, principalement des gar-
Les Bartiates s’entraînent sur le terrain rue Gay-Lussac, à Mulhouse. çons. Le team espère accueillir bientôt des filles.
Les Bartiates s’entraînent sur un
terrain rue Gay-Lussac à Mulhouse.
Mais ce terrain est désormais en piteux état. Les sportifs doivent avant
chaque entraînement renforcer les
barres à l’aide d’un marteau. Les
Bartiates ont ainsi déposé un dos-
sier à la mairie de Mulhouse pour
remplacer ou rajouter des agrès et
disposer d’un nouveau terrain.
L’équipe de Mulhouse a besoin d’un
nouveau terrain car les sols ne sont
pas praticables, les anneaux sont
décrochés et les modules inadaptés. Plusieurs devis ont été réalisés.
L’investissement s’élèverait entre
DR
28 000 et 37 000 euros. Les Bartiates sont allés dans de nombreux
quartiers de Mulhouse pour faire
signer des pétitions. Le dossier est
en cours et les Bartiates espèrent
une fin heureuse à leur requête.
Noé Ruster, Hamza Marzougui,
Walid Benkhelifa et Maxime Perez
À la rencontre du pôle compétition du « Bug’ » Le lycée Ettore-Bugatti – le « Bug’» pour les intimes - à Illzach
possède un pôle compétition
automobile. Seuls les membres de
BTS après-vente automobile (AVA)
peuvent l’intégrer. Les participants à J1J ont pu, hier, interviewer, place de la Réunion, JeanChristophe Thiebaut, enseignant
et fondateur du pôle, et quatre
compétiteurs, étudiants en BTS 2e
année : Etienne Koerber, Loïc Fricker, Gabin Zilitto et Ludovic Stoffelbach.
206 », précise Etienne.
Les conditions à remplir pour entrer dans le pôle sont la motivation et la passion. Il n’y a pas
besoin du permis de conduire
pour entretenir les véhicules, mais
il le faut pour pouvoir participer
aux slaloms.
Ludovic, seul pilote du pôle à avoir
couru cette saison, évoque son
1er classement au slalom de Géoparc le 5 mai dernier : « C’était un
bon apprentissage du véhicule,
une bonne façon de connaître ses
réactions […] Je suis arrivé 11e sur
23 concurrents […] A la course de
la Hardt, je suis arrivé 8e sur 26 ».
Motivation et passion
Ludovic et Etienne partagent un
même amour pour la course automobile. Avec entrain, le premier
explique qu’il est essentiel de
frôler les limites pour gagner : « Si
on ne prend pas de risques, on ne
peut pas faire de temps. » Les
compétiteurs sont soumis à une
certaine pression face au chrono.
Le pôle compétition du Bugatti a
été créé il y a 15 ans par JeanChristophe Thiebaut. Il regroupe
de jeunes passionnés de la course
automobile. Ils font tourner l’association. Ils se réunissent pour entretenir des voitures qu’ils
préparent pour la course. Ils cher-
Les étudiants membres du pôle compétition du lycée Bugatti, hier, place de la
Réunion. DR
chent aussi des sponsors. Les pilotes s’entraînent sur les circuits de
la Hardt et de Biesheim. Ils en
profitent pour effectuer « un roulage », c’est-à-dire procéder aux
multiples mises au point et réglages du véhicule. Ils s’en servent
pour prendre les points de repère
sur la piste et sur la voiture, ce qui
leur permettra de savoir quel
pneu choisir. « On possède deux
206 WRC fournies par l’usine Peugeot et une Formule Campus, qui
est en restauration. »
Les étudiants apportent aussi des
modifications sur les voitures : pose d’un arceau (renfort des parois
des véhicules), d’attaches capot,
de pneus spéciaux… « 130 chevaux pour 730 à 800 kg, c’est le
rapport poids-puissance de la
Avant la course, tous les concurrents sont stressés. « Mais quand
je suis sur la ligne de départ,
j’oublie tout et il ne reste plus que
moi et mon chrono », témoigne
Gabin. Leur conclusion à tous :
« Voir le sport automobile, c’est
bien, mais le vivre, c’est mieux »
Manon Ferber,
Sara Almeida-dos Santos,
Mathieu Haller
et Dany Dunemann
Sport
JOURNALISTE D'UN JOUR
21
En 6e, le sport « dans la cour des grands »
Mercredi 21 septembre, la classe
de 6eC du collège Léon-Gambetta
de Riedisheim s’adonnait avec joie
au badminton au Cosec de la commune. Sous la houlette de Christelle Urbany, leur professeure
principale et d’éducation physique
et sportive, les élèves ont répondu
avec plaisir à nos questions.
Foot pour les garçons,
volley pour les filles
Alissa définit l’éducation physique
et sportive comme quelque chose
de « technique ». Selon elle, au
collège, les professeurs d’EPS
« montrent plus de choses et expliquent mieux qu’à l’école primaire ». « Dans les activités qu’on va
découvrir cette année, il y a le
badminton, le volley, le javelot, le
basket, la lutte et le step », explique Esteban, content et impatient.
Ses camarades acquiescent avec
joie. Les activités favorites des garçons de la classe sont le football et
le basket. Les filles préfèrent le
volley. Nana aime les sports collectifs car ils lui permettent de partager quelque chose avec ses amis.
Se met en place une petite rivalité
entre les filles et les garçons. « Les
garçons bougent plus que les
Après s’être défoulés au badminton, les élèves de la 6eC posent fièrement avec leurs raquettes. filles », considère Yanis. « Vous faites les fous, vous criez », rétorque
en souriant, côté filles, Lisa, soutenue par ses copines. L’ambiance
reste bon enfant.
Pour les élèves de la 6eC, le sport
permet de se détendre, de s’amuser. Jade précise que cela permet
également « de se défouler ». Cette discipline semble être appréciée
des jeunes… pour ne pas dire leur
préférée.
« En primaire, les profs sont plus
relaxes alors qu’au collège, ils sont
plus stricts », constate Romain.
Les élèves précisent un peu plus
loin la raison de cette différence à
leurs yeux : ils sont entrés « dans
la cour des grands ».
Photo Nora Makhloufi
Christelle Urbany. Qui poursuit :
« Les élèves sont toujours très motivés. Le problème, c’est qu’ils ont
toujours du mal à canaliser leur
énergie. Ils sont toujours partants
pour faire beaucoup de choses.
Mais ils ont encore l’image du
sport où l’on va prendre un ballon
et taper dessus. Il y a quand même
des consignes à respecter. » Les
élèves de la 6eC sont motivés pour
faire une année scolaire réussie au
côté de leur professeure d’EPS.
« Je pense que les activités sportives sont plus riches en nombre
parce qu’on a une formation en
tant que prof d’EPS qui est beaucoup plus poussée que les professeurs des écoles. On a aussi des
conditions matérielles qui sont plus intéressantes », observe Emiliano Agosta et Labinot Rexhepi
Émilie Bernard ou la philosophie
du « Rant Dan’Ron »
Le collège Anne-Franck à Illzach propose une section lutte en UNSS et a
participé à plusieurs championnats
de France UNSS lutte comme celui
qui s’est déroulé en avril dernier à La
Réunion. Émilie Bernard a un rôle
essentiel au sein de cette section, puisque la professeure d’éducation
physique et sportive est l’entraîneuse de la section lutte UNSS.
sable, qui se rapproche de la lutte de
sumo où il faut faire sortir l’adversaire du cercle », précise avec joie
l’entraîneuse.
Mais avant d’en arriver là, Émilie
Bernard a appris et continue à se
perfectionner dans le club Les Mêmpapeurs, à Sausheim. Actuellement, David Muller est l’entraîneur
du club. Il a également été un lut« Je suis quelqu’un qui n’aime pas
teur international. Il a pris Émilie
me battre… Mais quand on est dans
Bernard sous son aile pour lui enseiun combat, on a quand même envie
gner l’art de la lutte. Lors de son
de gagner », avoue-t-elle. « C’est un
séjour à la Réunion, Émilie Bernard
sport qui est vraiment ouvert à y a reçu un tee-shirt où figure le slotous ».
gan « Rant Dan’Ron » qui signifie que l’équipe UNSS lutte du collège
Émilie Bernard (t-shirt bleu) est ici en démonstration d’une prise avec un élève. Anne-Franck est entrée dans le cerPlus de filles
cle des Réunionnais. La lutte étant
Photo Emiliano Agosta
que de garçons
par excellence le sport préféré de On aurait pu croire que la lutte est des sur le dos pour gagner le com- du collège Anne-Franck participe tout le territoire. Avec amusement,
un sport pour les garçons, Émilie bat. »
chaque année aux championnats de Émilie Bernard précise que « tout
Bernard fait le constat contraire : France. En avril 2016, l’équipe s’est tourne autour de la lutte. »
« Au collège Anne-Franck, on a plus À Illzach, la section lutte a été créée rendue à la Réunion. Elle a décroché
de filles que de garçons dans la sec- en 2011. « Dès la première fois, nous la neuvième place en lutte sur tapis. En 2017, la section lutte UNSS du
tion sportive. Ce sport de combat nous sommes qualifiés pour les Le score résulte du fait que le groupe collège Anne-Franck se présentera
plaît aux filles et aux garçons. Les championnats de France UNSS lut- était constitué majoritairement de pour les championnats de France à
règles sont simples : mettre l’adver- te », relate Émilie Bernard avec sa- « très jeunes lutteurs », affirme Émi- Paris.
saire sur les deux épaules au sol et tisfaction. Cet heureux événement lie Bernard. L’équipe a réussi à obtel’immobiliser pendant trois secon- date de 2013. Depuis, l’UNSS lutte nir la troisième place en « lutte sur Marco
22
Sport
JOURNALISTE D'UN JOUR
Les Mulhousiennes, le sport
au service de la solidarité
La 3e édition de la course Les
Mulhousiennes, organisée par
l’association du même nom, s’est
déroulée dimanche 25 septembre.
Près de 6 000 marcheuses ou coureuses survoltées se sont retrouvées dans une ambiance festive au
stade de l’lll à Mulhouse, toutes
mobilisées pour une cause commune : la lutte contre le cancer
féminin. Et 150 bénévoles étaient
mobilisés pour l’organisation.
Entre copines,
amies ou collègues
Après avoir atteint la ligne d’arrivée, la présidente des Mulhousiennes, Christelle Juville-Di
Giuseppantonio, se disait « très,
très, très heureuse et soulagée,
mais pas complètement ». En effet, la course n’était pas encore
terminée. « Quand la dernière
marcheuse aura achevé son parcours, je serai heureuse ! ». Dans
une ambiance 100 % féminine,
elle poursuivait avec entrain : « Ça
fait maintenant trois ans que l’association existe ». Les Mulhou-
siennes prévoyaient initialement
des inscriptions à la hauteur de
5 000 personnes, mais dès le
15 mai, ce chiffre était atteint.
« On a pris la décision d’accueillir
6 000 filles, donc 1 000 de plus
que l’an dernier », explique-t-elle
avec satisfaction. Le défi a été
relevé !
triotes de Riedisheim, elles, sont
venues soutenir et encourager
coureuses et marcheuses, à l’invitation de l’association organisatrice. Leur discipline est un mélange
de danses et d’acrobaties.
Aucune des participantes n’est venue seule. Toutes sont venues
« entre copines, amies ou entre
collègues », précisait la présidente
des Mulhousiennes.
Salima Lalabouali, participante à
la course, est venue spontanément à notre rencontre. Cette
habitante de Saint-Louis a eu un
cancer du sein l’année dernière,
nous confie-t-elle. « J’aimerais faire passer un message à toutes les
personnes malades : il ne faut rien
lâcher parce que quand on se bat,
on y arrive, on gagne, c’est pour
cela que je suis là en pleine forme.
Je reviendrai l’année prochaine et
jusqu’à la fin de ma vie. »
« Il ne faut rien lâcher »
Sorriah Hadji, auxiliaire puéricultrice, et Sonia Mazouni, aide maternelle, au centre socioculturel
Lavoisier-Brustlein, sont venues
avec d’autres collègues, infirmière, comptable, cadre, animatrice
ou éducatrice.
C’est la première fois qu’elles participent à la course, pour une
cause qui leur semble importante,
expliquent-elles.
Après avoir vaincu le cancer du sein,
Salima (à gauche, au côté d’une amie)
court en faveur des Mulhousiennes. Nous avons aussi croisé une équipe de salariées de Poulaillon, une
équipe de l’entreprise Merlin de
Cernay. Les cheerleaders des Pa-
Photo Zef Krasmiqi
Au final, les participantes étaient
unies et solidaires dans la joie et
la bonne humeur. Rendez-vous le
24 septembre 2017 pour la 4e
édition.
Reda Azouzi et Adam Antonelli
Entre sociabilité, convivialité et partage
Iota danse est une association familiale où tous les âges se confondent dans une même passion : la
danse. Elle existe depuis 2013 et
accueille aujourd’hui environ 55
participants. L’effectif ne cesse
d’augmenter. Membres du comité
et danseurs se sentent comme
chez eux : c’est une association familiale. Les cours se déroulent à
l’Association du centre polyvalent
d’Entremont (ACPE) à Rixheim.
Convivialité,
sociabilité et partage
Cet univers est apprécié par de
nombreux participants. « Cela leur
apporte aussi un bien-être social et
la découverte de différents milieux.
Convivialité, sociabilité et partage
sont les trois mots d’ordre de cette
association », confie Véronique
Lampson, la présidente. On y enseigne divers types de danses : afro,
ragga, latino, oriental, hip-hop.
Cette mixité fait la fierté de l’association. Il n’y a pas considération
d’âge ou de sexe pour faire partie
de Iota danse. Tout le monde est
accueilli à bras ouverts. « Ça m’apporte un réseau d’amis et des bons
moments », confie Yannick Crava-
Saïda Ayad enseigne la danse avec passion à Iota danse. geot, secrétaire au sein de l’association mais aussi danseur.
Ici, la joie et la bonne humeur battent au rythme de la musique.
« L’association nous permet
d’avoir des amis et une vie sociale,
c’est très important. Sinon, on est
isolé à la maison », explique Jilianne Banz, danseuse et membre du
comité de Iota danse.
Alors que les danseuses poursuivent la chorégraphie, Saïda Ayad
répond à nos questions. « C’est un
bon moyen d’aller vers les gens car
c’est une ouverture, explique cette
professeur de danse à Iota danse.
La musique comme la danse sont
universelles et regroupent tout le
monde. » Pourquoi a-t-elle choisi
d’être professeur de danse ? « La
meilleure façon de partager, c’était
d’enseigner », affirme-t-elle avec
conviction.
L’engagement de soi semble être
naturel chez cette danseuse. Saïda
Ayad n’hésite pas à répondre présente quand on la sollicite, que ce
soit pour certaines manifestations
comme le Téléthon, ou pour soutenir des associations qui militent
pour protéger les femmes battues
Photo Mathieu Haller
ou pour les personnes ayant un
handicap. Pour elle, il est important de s’engager et de s’impliquer
personnellement dans un projet.
Elle est également éducatrice spécialisée au Foyer Saint-Jean à Mulhouse où elle monte des projets
artistiques en faveur des jeunes.
Son engagement artistique est
très apprécié. Si vous aimez vous
amuser et prendre soin de votre
corps dans la bonne humeur, la
convivialité et le partage, l’association Iota Danse est prête à vous
accueillir dans son groupe !
Manon Ferber et Mathieu Haller
Sport
JOURNALISTE D'UN JOUR
23
Hockey : la victoire à tout prix
Une nouvelle saison en D1 débute
pour les Scorpions, l’équipe de hockey de Mulhouse, avec pour objectif les play-offs et plus tard la
remontée en ligue Magnus, l’élite
du hockey français.
D’origine nordique, le hockey sur
glace est un sport qui se pratique à
six contre six, avec un gardien et
cinq joueurs par équipe. Les équipes peuvent compter au maximum
22 joueurs équipés de tenues pouvant peser jusqu’à 30 kilos. Ce
sport impressionne par sa rapidité,
sa complexité et ses contacts violents et très réglementés qui régalent les spectateurs.
Le Suédois Christer Eriksson a été
l’entraîneur de l’équipe des Scorpions, qui a été sacrée championne
de France de ligue Magnus en
2005. Aujourd’hui manager du club
mulhousien, il nous a parlé des
Scorpions.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’entraîner une équipe de hockey ?
En Suède, c’est un sport aussi populaire que le football en France. Le
système scolaire permet de former
L’équipe a été modifiée et est certainement meilleure que celle de
l’an passé quand on a perdu aux
portes des demi-finales. Nous
avons gardé six joueurs et recruté
17 nouveaux qui ont du potentiel
et du talent. Une palette de nationalités (Suédois, Canadiens, Tchèq u e s, S lova q u e s, F i n n o i s… )
compose cette équipe prometteuse encadrée par un entraîneur tchèque, Jan Prochazka.
Les Scorpions de Mulhouse s’entraînent sur la glace de l’Illberg pour gagner le
plus de matches possibles cette saison. Photo Anthony Krafft
les jeunes dès leur plus jeune âge.
C’est une institution dans les pays
nordiques qui s’est donc imposée à
moi. J’ai été hockeyeur, mais j’ai dû
raccrocher les patins suite à une
blessure. Il était évident pour moi
de former alors des futurs champions.
J’ai été entraîneur-adjoint de l’équipe de France pendant six ans et j’ai
participé aux Jeux Olympiques de
Salt Lake City en 2002. Le plus beau
moment de ma carrière, c’est le
titre de champion de France décroché avec les Scorpions en 2005. Ce
souvenir a malheureusement été
entaché car, pour des raisons financières, le club a été rétrogradé en
D3 la saison suivante.
Quelles sont les conditions requises pour intégrer l’équipe des Scorpions ?
Les efforts au hockey sont très intenses et de courte durée, c’est
pourquoi nous recrutons des
joueurs en fonction de leur endurance, leur force physique, leur agilité et leur vitesse.
Pouvez-vous nous parler de l’effectif ?
Êtes-vous confiant pour cette nouvelle saison ?
L’équipe a repris l’entraînement
sur la glace de l’Illberg en août. On
a travaillé la cohésion de groupe et
l’esprit d’équipe à travers les rencontres face à des équipes suisses
et allemandes. Notre objectif est
d’essayer de remporter chaque
match pour atteindre les demi-finales. Le but ultime est de faire monter cette équipe en puissance afin
de renouer avec la ligue Magnus,
l’élite du hockey, et faire revenir un
jour la coupe Magnus à Mulhouse.
Propos recueillis par
Angélique Leichel,
Jules Weinzaepflen
et Cyril Ueberschlag
Laurent Hagist, sur les traces d’un Alsacien d’exception
Natif de Bartenheim, le footballeur Laurent Hagist a toujours concilié le sport et les études à travers
le « sport-étude » quand il jouait à
Saint-Louis puis Mulhouse. « Je
n’ai jamais lésiné sur les études. Il
faut savoir penser à demain car
tout peut très vite s’écrouler »,
explique-t-il. Joueur professionnel
à Besançon, Mulhouse, Schiltigheim, puis Bâle, le Haut-Rhinois
est contraint d’arrêter sa carrière
à 28 ans suite à une blessure. En
2003, il se reconvertit en préparateur sportif puis entraîneur assistant.
Xherdan Shaqiri actuellement à
Stocke City et Zdravko Kuzmanovic
(club de Malaga). J’ai ensuite été
préparateur physique et entraîneur assistant au Neuchâtel Xamax, puis au VfB Stuttgart et aux
Young Boys Berne. Enfin, de
juillet 2014 à juin dernier, j’étais
au FC Al Ahli en Arabie Saoudite.
Nous avons remporté trois trophées : la Prince Cup, la Kings Cup
et le championnat.
Six titres depuis
la fin de sa carrière
de joueur
Ce sont deux choses bien distinctes. En tant que joueur, une fois
les crampons dans les vestiaires,
on passe à autre chose. Alors
qu’un entraîneur réfléchit constamment aux matchs passés et à
venir, aux stratégies à mener…
Préférez-vous votre carrière de joueur ou celle de préparateur sportif/entraîneur assistant ?
Quel est votre parcours depuis la fin de votre carrière de joueur ?
J’ai été préparateur physique au
centre de formation du FC Bâle,
puis au sein de l’équipe pro, avec
laquelle nous avons remporté
trois trophées, deux coupes de
Suisse et un championnat. À Bâle,
j’ai eu la chance de côtoyer des
La saison dernière, Laurent Hagist a
remporté la Coupe du roi et le championnat d’Arabie Saoudite avec Al
Ahli. DR
joueurs comme Ivan Rakitic, qui
évolue désormais à Barcelone,
« Heureusement
que je ne savais pas
lire l’arabe »
Qu’est-ce qui vous a marqué lors de votre dernière expérience en Arabie Saoudite ?
L’engouement du public est exceptionnel. J’étais tous les jours dans
les journaux, la pression médiatique était très forte. Heureusement que je ne savais pas lire
l’arabe. Ma famille et moi étions
reconnus dans la rue et on nous
demandait des photos. Cette notoriété n’était pas évidente. En tant
qu’entraîneur médiatisé, je devais
éviter toutes dérives. Vous imaginez si l’on me prenait en photo
dans un fast-food alors que je demande à mes joueurs d’avoir une
bonne hygiène de vie…
Que faites-vous actuellement ?
J’étudie diverse propositions. J’ai
été approchée récemment par une
équipe de Dubaï mais le projet ne
m’intéressait pas. Je recherche
une équipe avec un projet plus
ambitieux.
Propos recueillis par
Enzo Paille, Maxime Sutter,
Gérald Adam, Joris Geiss
et Julien Arth
24
Sport
JOURNALISTE D'UN JOUR
La chasse, un « sport essentiel » aux forêts
Chasseur depuis 45 ans, Patrice
Maillet, qui chasse le plus souvent
autour d’Ensisheim, estime que sa
passion est un sport à part entière. Une passion qui plus est essentielle aux forêts.
sylviculture. Le chasseur essaie de
s’en faire un allié, mais la filière
bois qui s’est fortement développée et les quotas de cervidés à
tuer imposés (sous peine d’amendes) par le ministère de l’Agriculture et de la sylviculture font que
leurs intérêts diffèrent.
Le rôle du chasseur est-il vraiment important ?
La chasse est-elle un sport selon vous ?
Le chasseur fait partie des acteurs
de la nature. Il va permettre à
vous ainsi qu’à vos enfants de voir
des animaux au zoo de Bâle par
exemple, mais aussi de les voir
dans la nature. Le chasseur est un
acteur économique et écologique,
il est très important pour la sauvegarde de notre nature. Pourquoi ?
Parce que le chasseur est le plus
près de la nature.
L’Alsace est-elle une bonne région pour la chasse ?
Le terrain, la végétation, la surface boisée, la qualité des cultures
qui correspondent le mieux au
gibier, mais aussi la qualité des
hommes qui se trouvent sur le
secteur influent sur la quantité de
gibier et la quantité de chasseurs.
Puisque la quantité de chasseurs
dépend souvent de la qualité du
Patrice Maillet (à gauche) avec ses compagnons de chasse. Photo Bastien Laucher
terrain et de la quantité du gibier.
En prenant en compte tout cela,
l’Alsace est une bonne région pour
la chasse.
Les chasseurs ont-ils de bonnes relations avec les autres personnes qui passent du temps en forêt, comme le garde forestier ?
Le garde forestier est responsable
de la gestion des forêts et de la
Il y a différents modes de chasse. Il
y a ce que l’on appelle la chasse à
l’affût, où l’on attend assis sur un
mirador au coin d’un bois. On
attend la rencontre entre le fusil,
la balle et le gibier. Ce type de
chasse ne peut pas être considéré
comme un sport. Mais courir est
un sport, la marche rapide aussi.
Donc si l’on effectue un déplacement, on peut considérer cela
comme un sport. Un chasseur parcour t en moyenne environ
2250 km par an, donc est-ce que
l’on peut considérer cela comme
un sport sur terrain accidenté ou
sur tout type de terrain ? La réponse est oui.
Propos recueillis par
Bastien Laucher, Anthony Krafft
et Gérald Adam
Qu’en pensent les internautes ?
61,1 % des sondés estiment que la chasse n’est pas un sport. Archives L’Alsace/V.M
Bastien Laucher, Anthony Krafft et
Gérald Adam ont réalisé un sondage de huit questions partagé sur la
page Facebook du Lycée Bugatti
d’Illzach. Ils ont ainsi obtenus 168
avis pour chaque question.
Grâce à ce sondage, ils ont pu
constater que 61,1 % des sondés
estiment que la chasse n’est pas
un sport, alors que 80,4 % pensent
que la chasse est dépourvue de
règles. En revanche, ils sont 55,4 %
à juger que la chasse demande des
qualités sportives.
Les élèves qui ont réalisé ce sondage ont cherché à savoir si l’image
de la chasse est encore remplie de
clichés, en demandant si les chasseurs ont un penchant pour l’alcool et s’ils tirent sur tout ce qui
bouge. À la première question, les
sondés répondent non à 50,9 %. À
la seconde, ils répondent non à
75 %.
Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
25
L’équipe J1J de Saint-Louis
Les élèves du lycée Montaigne de Mulhouse ont participé, hier, à l’opération J1J sur le site de Saint-Louis. Les pages économie ont été réalisées par des élèves de terminale
S1 du lycée Montaigne de Mulhouse.
Les élèves du lycée Montaigne :
Chahid Alalout, Aurélien Boeglin,
Sarah Camapnelli, Joris Dalmazir,
Lisa Dangler, Marco Aurelio De
Sousa Loureiro, Romane Desarbre,
Julien Dillmann, Masha Dimirijevic,, Yassine Goeller, Lisa Goi, Élodie Hamon, Ilyasse Hansali, Claire
Hanzo, Samuel Henry, Kilian Hirtzlin, Vincent Kuenemann, Élodie
Kwiatkowski, Clémentine Leger,
Loïc Maira, Marwan Melkemi, Emma Meyer, Mathis Meyer, Ahmed
Nasser, Émilie Ott, Timothée Portha, Nikkano Pra Ankhann, Quentin Rigaud, Cloé Roedel, Mathieu
Slisse. Les professeurs : Nicolas Le Moigne et Etienne Ackermann
Photo Francis Micodi
Responsable marketing : Anissa
Kalliz. Journalistes : Mourad Khoualed,
Jean-Christophe Meyer et Francis
Micodi.
Élèves du lycée Charles Pointet de
Thann : Antoine Meyer, Corentin
Stein.
26
Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
Brexit : « Il faut donner à l’Europe
un projet industriel »
Les Britanniques ont décidé par
référendum de lever l’ancre européenne. Un choix « conjoncturel et
lié aux questions de politiques intérieures », d’après Arcangelo Figliuzzi, professeur en sciences
économiques au lycée Montaigne
de Mulhouse. Selon l’économiste,
le Brexit peut être une occasion de
changer la donne en Europe. « Cela devrait déjà faciliter la prise de
décision au sein des instances. Le
Royaume-Uni (R.U.) a toujours eu
une politique d’obstruction. C’est
l’occasion pour l’Europe de renforcer ses structures démocratiques.
Le fait que la politique de la Banque centrale européenne ne soit
pas soumise à un jugement critique des États pose un redoutable
problème de démocratie. »
Dans le climat anxiogène régnant
en Europe, on peut malgré tout
pâlir de cette perte. Et la sortie du
Royaume-Uni pourrait en provoquer d’autres, on parle déjà de
Nexit (Netherland Exit, soit sortie
des Pays-Bas) « C’est une situation
dangereuse pour l’Union européenne (UE), d’autant plus que la
Norvège est prospère tout en étant
en dehors de l’UE », confirme Arcangelo Figliuzzi. « Actuellement,
participer. » Un processus qui se
veut évolutif : « Une Europe à
deux niveaux paraît plus raisonnable qu’une union politique. On
peut imaginer un noyau dur, avec
les pays les plus impliqués dans la
construction. Et progressivement
les autres pays s’agrégeront. » Il
faudra ensuite ouvrir le chantier
social, « point faible de la construction européenne, car ces systèmes sociaux ayant des histoires
différentes sont difficiles à harmoniser. »
l’Europe n’a plus de projet, d’éléments qui permettent de porter la
construction sur de nouveaux terrains. »
La sortie du R.U. peut-elle permettre de redonner un élan à l’UE ?
Pour l’enseignant, il y a « trois
chantiers d’avenir ». Tout d’abord,
« il faut aller vers une forme de
fédéralisme. Comme le disait déjà
Churchill en 1946, il faut que l’on
devienne les États-Unis d’Europe,
mais le R.U. n’a pas vocation à y
Selon l’universitaire, l’UE n’est pas
parvenue à créer « une convergence des pays vers le plus haut niveau de vie, elle a abandonné tout
ce qui favorise la convergence réelle. Il faut donner à l’Europe un
projet industriel ». Et de citer la
proposition de l’économiste Michel Aglietta, fondée sur la transition énergétique. Un projet
industriel de haut niveau permettrait de créer une cohésion et de
gagner en compétitivité. L’avenir
de l’UE réside donc dans l’entraide.
Matthieu Slisse
SURFER matlinfo.wordpress.com
Êtes-vous plutôt hôtel ou couchsurfing ?
Et si on pouvait enfin partir en
vacances sans se ruiner ?
L’économie collaborative, qui a été
massivement popularisée grâce à
Internet, apporte de réelles améliorations notamment dans le tourisme. Airbnb (volez, restez et
rentrez) ou encore Flipkey (échange de clefs) permettent à quiconque le souhaite de devenir un hôte
et de transformer sa propre maison
ou son appartement en un revenu.
S’enrichir en partant en vacances,
avec les risques associés bien entendu, encore faut-il oser prêter sa
maison à des inconnus.
Ces nouvelles plateformes modifient réellement le marché. En 2015, 50 000 logements sont proposés rien qu’à Paris par Airbnb. Le
couchsurfing (littéralement « surf
sur canapé ») consiste à simplement prêter son sofa – pour un prix
ridiculement faible, voire nul —
afin qu’un visiteur puisse y passer
la nuit.
Ces nouvelles alternatives aux hébergements classiques ont de plus
Le couchsurfing, une alternative abordable à l’hôtellerie traditionnelle. en plus de succès. De quoi concurrencer les hôtels. Certaines villes
comme Berlin commencent à fortement freiner (par le biais de
taxes) l’échange de logements entre particuliers pour préserver le
marché local de l’hôtellerie.
Le tourisme s’universalise, les
moyens de transport deviennent
de plus en plus rapides et abordables grâce notamment au géant
français Blablacar. Il faut tout de
même souligner que le niveau de
confort et d’intimité d’un canapé
dans un salon, n’est pas comparable à celui d’une chambre d’hôtel.
Mais l’initiative est un succès, en
Photo Cloé Roedel
2015, le couchsurfing représentait
1,2 % des nuitées en France ou des
Français à l’étranger.
Alors, pourquoi ne pas en profiter ?
À vous de choisir, serez-vous plutôt
hôtel ou couchsurfing ?
Matthieu S.
Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
27
Pokémon GO : une véritable mine d’or
Pokémon GO, le nouveau jeu de la saga phare du même nom, a fait beaucoup d’émules à travers le monde, des plus jeunes au père de famille. Mais derrière ces captures de petits monstres se cache un business
très lucratif.
Un moyen d’engranger des bénéfices
est l’acquisition des « Pokécoins »
dans la boutique avec de l’argent réel
placé précédemment dans le compte
Google ou Apple associé au compte Pokémon GO. Ces « Pokécoins » permettent une avancée bien plus rapide dans le jeu, avec des encens pour attirer les Pokémons sauvages, des potions pour soigner les Pokémons blessés aux combats ou encore les célébrissimes Pokéballs. Ils sont donc Pokémon Go, c’est aussi une histoire de gros sous. très prisés par les joueurs.
jeu qui lui a déjà rapporté 200 mil- rer les joueurs dans la zone, profitant
Cette monnaie est une tactique bien lions de dollars, soit environ 180 mil- ainsi aux commerces aux alentours. connue des jeux « gratuits », dont le lions d’euros selon le cabinet Sensor Cela ajoute encore aux bénéfices défaible coût de conception permet Tower.
jà conséquents que provoque le jeu.
également d’obtenir des bénéfices
rapidement : concevoir un jeu sur De plus, certaines enseignes bien Mais les bénéfices de ce jeu ne sont m o b i l e c o û t e e n m o y e n n e malines paient pour avoir près de pas seulement économiques. En ef150 000 euros, soit environ cent fois leurs locaux des Pokéstops, lieux par- fet, la « gratuité » du jeu a un impact moins que pour les jeux sur consoles ticuliers du jeu permettant d’obtenir positif sur la notoriété de la licence, ou PC.
des objets essentiels pour avancer. puisqu’il touche un public plus étenCette technique est tout aussi utile du que les jeux habituels ; le jeu fait C’est sur cette vague de popularité qu’une publicité ; la présence de ces donc un gros coup de pub aux deux que surfe Niantic, le concepteur du points stratégiques permettra d’atti- nouveaux opus de la saga, Pokémon Photo Reda Sofiane Ounjif Legrich
Soleil et Lune, prévus pour la fin de l’année. Même Nintendo, qui n’a pas
participé à l’élaboration de Pokémon
GO, pourra y trouver son compte avec
d’autres de ses licences.
Ainsi, on peut dire sans parti pris que Pokémon Go a fait toucher le pactole non seulement à son concepteur, mais aussi à de nombreux acteurs. Et
ce n’est pas près de s’arrêter.
Cloé Roedel
Pas touche au Pactole !
Non, le « Pactole » n’est pas juste
le gros lot ! C’est avant tout une
rivière de l’actuelle Turquie. L’expression « toucher le pactole » est
passée dans le langage courant
grâce au mythe du roi Midas qui
régnait alors sur la région qu’on
appelait la Phrygie. Il était réputé
dans tout le monde antique pour
sa grande bêtise. Un beau jour, il
obtient une faveur de Dionysos, le
dieu du vin, après avoir hébergé un
de ses amis. Midas, grisé par l’attrait d’une faveur divine, demande
alors à Dionysos de pouvoir changer tout ce qu’il touche en or.
Hélas, le cupide roi se rend rapidement compte qu’il ne peut plus ni
manger ni s’habiller ; tout se
transforme en or. Désespéré, il implore Dionysos de le libérer de ce
fardeau. Magnanime, le dieu ordonne alors à Midas de plonger ses
mains dans les eaux du fleuve Pactole. Instantanément, les sables
du fleuve se changent en or. Libéré, Midas retourne à son palais en
ordonnant à tous de garder le secret. Par la suite, le Pactole fera à
nouveau son malheur. Les roseaux
poussant à ses bords répétaient
« le roi Midas a des oreilles d’âne »
après qu’Apollon l’a doté de cet
attribut grotesque.
empires de son temps, celui du
puissant Cyrus, l’empire Perse. En
l’espace de quelques années, il
monte une armée et se décide à
attaquer Cyrus. Il y dépense près
de la moitié de sa fortune. Car déjà
à cette époque, faire la guerre coûte cher ; avant la guerre, équiper
les soldats revient à dépenser une
fortune et, pendant la campagne,
il faut payer les olives, le pain, les
oignons et surtout les kilos de viande (très chère en ces temps antiques) qu’engloutissent les hordes
de soldat. De manière assez prévisible, il se fait capturer au terme de
deux batailles mémorables (malgré les tentatives du législateur
Solon de le mettre en garde à plusieurs reprises sur le mauvais emploi de ses économies). De plus, la
partie de son trésor qu’il avait consacrée à la construction d’un lion
en or est littéralement partie en
fumée : le lion brûla. Crésus finit
sa vie captif des Perses.
Une des nombreuses pièces de monnaie que Crésus réalisa à partir des sables
aurifères du Pactole.
Dessin Romane Desarbre
Mais, l’aventure des sables aurifères du Pactole n’est pas terminée.
Quelques générations plus tard,
Crésus, le nouveau roi de Phrygie,
découvre par hasard cette mine
d’or inespérée. Grisé par cette fortune colossale, il décide de s’attaquer à l’un des plus grands
Or, rien de cela ne serait arrivé si
Crésus n’avait pas touché à l’immense trésor des sables d’or du
fleuve. Comme quoi, il vaut mieux
ne pas toucher au Pactole !
Romane Desarbre
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Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
Une monnaie à l’ombre du web
La confiance en l’euro décroît et le marché de l’or s’envole. Des particuliers, peu nombreux, ont privilégié une alternative : le BitCoin. Il s’agit d’une monnaie non-matérielle, accessible uniquement par internet grâce au logiciel « Ubuntu », créée par quelqu’un se faisant appeler Satoshi Nakamoto.
Pourquoi dans ce cas n’est-elle pas plus démocratisée ? Derrière les aspects novateurs et fiables, elle est sujette à de nombreuses polémiques et est très controversée. Tout d’abord , elle a causé la ruine de nombreuses personnes dans la course à la puissance de calcul (car le minage de ces unités fonctionne comme le vrai : plus il y a de mineurs, moins il y a de choses à miner ; être le plus performant est donc primordial). Ensuite, son cours dépend de variables imprévisibles (nombre d’utilisateurs, prix fixés par ceux-ci, etc.) ce qui fait qu’elle peut énormément fluctuer, la rendant difficile d’utilisation sur le long terme. Pour finir, elle est utilisée dans
le Deep & Dark Web : un internet parallèle très difficile d’accès, lieu d’innombrables activités illégales. Privilégiée pour sa préservation de l’anonymat, elle est donc actrice de transactions illégales allant de l’achat d’armes au trafic d’êtres humains.
Le principe est le suivant : il s’agit d’un serveur sans unité centrale auquel chaque utilisateur apporte sa contribution. Chacun envoie ou reçoit des requêtes d’autres utilisateurs et toutes les transactions sont « validées » par les membres de ce serveur. Les utilisateurs ont alors la possibilité de « prêter » la puissance de calcul de leur ordinateur au serveur afin d’effectuer ces contrôles en permanence. Cette action, appelée « minage », est rémunérée en BitCoin et est le seul et unique moyen de
générer des unités de cette monnaie.
Elle constitue néanmoins un investissement important car elle demande une puissance de calcul colossale et donc l’acquisition de matériel informatique de pointe.
Si le BitCoin semble donc à première vue être une alternative fiable à l’argent de tous les jours, il est donc enDessin Loïc Maira
core bien loin d’être monnaie À partir de là naît l’économie. On peut tout article proposé à la vente par des taxée, cette devise permet donc courante.
acheter comme vendre des bitcoins utilisateurs sur internet acceptant d’avoir accès à un catalogue presque ou les échanger contre absolument d’être payés en crypto-monnaie. Non illimité et en évolution constante.
Loïc Maira
Biologique oui, mais c’est cher
Manger bien, sain et bio. Pourquoi
pas, mais plus tard, si l’on se réfère
à la tendance générale. Si pour la
génération de nos grands-parents,
la quasi-totalité des revenus passaient dans la nourriture et le logem e n t , a u j o u r d ’ h u i , l e s
consommateurs préfèrent acheter
une maison, une voiture, ou encore
des appareils électroniques le plus
souvent au-dessus de leurs moyens.
On consomme des biens et des services pour satisfaire nos besoins.
Mais aujourd’hui, la publicité et la
société poussent à la prolifération
de produits tournés vers l’individu.
On ne distingue plus les besoins primaires – se loger, se vêtir et se nourrir – des besoins secondaires. Ces
derniers n’apparaissent qu’avec la
hausse du revenu : les lois d’Engel
posent que lorsque le revenu augmente, la part de la consommation
baisse. Le budget de l’alimentation
va diminuer, en faveur de l’épargne.
comportements ? La consommation s’individualise, l’objet devenant une sorte de prolongement de
soi et un signe d’appartenance sociale, au détriment du développement durable ou même de la santé.
C’est ainsi que Patrice, 50 ans, ingénieur, estime qu’il « n’achètera pas
un produit bio hors de prix sous prétexte qu’il est plus sain » et nie que
ces aliments aient meilleur goût
que les autres. Vincent, 25 ans, étudiant, soutient de son côté que le
bio « bien que plus sain, n’est pas
forcément meilleur et est trop
cher ». Saša et Fanny, un couple de
cadres, jugent que « la nourriture
bio, en plus d’être plus saine, est de
meilleure qualité ».
Manger sain et/ou consommer des biens électroniques ? Telle est la question
qui se pose aux consommateurs. Photo Masha Dimitrijevic
les services dans les années soixante-dix. L’alimentation ne représentant plus que 11,2 % de nos
dépenses.
L’essentiel de l’alimentation a longtemps été constitué de produits dérivés des céréales. La nourriture, poste de dépense principal, a été En France, les années cinquante et
supplantée par les biens durables soixante se caractérisent par l’endurant les années cinquante, puis vol des revenus et de la consomma-
tion. Manger différemment et
s’équiper d’électroménager deviennent, dès la fin des années
soixante, des priorités : l’automobile, le lave-linge, et la télévision se
muent en must.
Qu’en est-il aujourd’hui dans nos
Un choix de consommation qui se
confirme dans les chiffres : de 2007
à 2012, le marché a doublé et poursuit sa progression, selon l’Agence
Bio. De plus, les rayons bio occupent de plus en plus de place dans
les grandes surfaces. Baisse des
prix, élargissement de l’offre, évolution des mentalités… On assiste
bien à une démocratisation du bio.
Sarah Campanelli
et Masha Dimitrijevic
Économie
JOURNALISTE D'UN JOUR
29
Le trader alsacien « aime l’international,
le challenge, l’ambition, le succès »
Gaetan Mocci, vous êtes trader à
Hong Kong. Pourriez-vous nous
décrire votre parcours ?
Après avoir obtenu mon Bac S au
lycée Montaigne de Mulhouse,
j’ai fait une classe préparatoire
scientifique aux grandes écoles
au Lycée Kléber de Strasbourg.
J’ai ensuite fait une école d’ingénieur et j’ai pu enchaîner avec un
stage d’investissement entre Paris, Tokyo et Hong Kong.
En tant que business analyst et
assistant trader, je m’occupe de
maintenir et implanter des nouvelles solutions en termes de
valorisation de produits financiers dans les plateformes de
trading. Je dois comprendre les
besoins des traders en termes de
prix, de risques financiers, de
faisabilité et élaborer des stratégies de business fonctionnelles
et techniques.
hauts et les taxes moins élevées.
La vie est excitante sur ce continent en pleine explosion, contrairement au nôtre. C’est un
endroit sûr et un excellent
« hub », c’est-à-dire une plateforme aérienne très importante qui
me permet de voyager partout
en Asie comme je le fais régulièrement.
Avez-vous gardé des contacts en
Europe ?
Vous touchez un salaire fixe ?
Comment l’idée de devenir trader vous est venue ?
J’aime l’international, le challenge, l’ambition, le succès mêlé à
l’adrénaline ainsi que le défi
intellectuel. Cela m’a poussé
vers ce métier de business analyst (analyste de marchés) pour
un desk de trading (un bureau de
trading). Le but est également de
bien gagner ma vie pour pouvoir
réaliser mes projets personnels
tels que des investissements immobiliers.
En quoi consiste votre travail ?
Mon salaire est reparti entre fixe
et bonus selon les objectifs réalisés. Les plus hauts salaires en
finance commencent à deux ou
trois fois un salaire de cadre pour
la part fixe.
À 26 ans, le Mulhousien Gaetan Mocci
travaille à Hong Kong en tant qu’analyste de marchés pour la banque HSBC. DR
Est-ce un métier stressant ?
l’expérience internationale. C’est
plutôt rare pour mon âge (26
ans).
C’est un métier stimulant plus
que stressant.
Avez-vous un profil type ?
J’ai un parcours type sur le plan
des études, des stages et de
Pourquoi Hong Kong ?
Mon équipe est partagée entre la
Chine, Hong Kong, Londres, Paris
et Singapour. Mon manager est
notamment basé à Londres et
nous organisons des vidéoconférences quotidiennement.
Quelles langues parlez-vous ?
Je parle anglais au quotidien.
C’est une langue fondamentale
pour vivre et travailler à l’étranger.
Je suis passionné par l’Asie. Les
possibilités professionnelles sont
bien meilleures qu’en France, les
salaires sont beaucoup plus
Mathis Meyer,
Élodie Kwiatkowski
et Emma Meyer
Réal Mulhouse : le sport avant l’argent
Le Réal Mulhouse est un petit club
de football mulhousien qui s’entraîne au stade du Drouot. Luca
Ferrante, coach de l’équipe 1 d’U18 (moins de 18 ans) et responsable des jeunes depuis deux ans, a
accepté de répondre à nos questions sur le financement du club.
« Les subventions reçues de la Ville
correspondent à 475 €. Cette somme suffit à peine à payer l’envoi des
licences » précise l’entraîneur, qui
rappelle tout de même que la Ville
met à disposition gratuitement le
terrain.
Selon lui, c’est le club de foot qui
reçoit le moins de subventions de
la part de la commune dans tout
Mulhouse. Le club parvient à survivre grâce à des sponsors ou des
dons d’amis. Ces sponsors sont généralement des petits restaurants
ou des marques sportives telles que Joma, qui finance les survêtements. Le budget annuel du club
s’établit à 13 000 €, majoritairement obtenu grâce aux sponsors.
Les licences font gagner très peu
d’argent au club. La cotisation des
110 membres oscille entre 70 et
90 €. Comme chaque joueur reçoit
une veste et un pantalon de survêtement, un maillot et des chaus-
Luca Ferrante entraîne les U18 et est aussi trésorier du Real Mulhouse. settes, et que le club paie les frais
liés à la licence, le bénéfice est très
maigre. Heureusement, chaque
année, au mois de janvier, le club
organise un tournoi de futsal qui
lui permet de gagner environ
1000 € en deux jours. Enfin, le club
house permet de boucler le budget
grâce à la vente de boissons.
entraîneurs étaient payés 300 €,
mais aujourd’hui, tout le monde
dans le club est bénévole. Il arrive
même aux coaches de mettre la
main au porte-monnaie. Les
joueurs, en revanche, sont un peu
rémunérés, mais seulement chez
les seniors. Ils touchent une prime
de 30 € en cas de victoire.
Les années précédentes, quelques
Même si l’argent ne coule pas à flot
DR
dans le club, les joueurs semblent
contents et aiment l’ambiance qui
y règne. Surtout lors du barbecue
annuel, qui permet de consolider
la convivialité dans le club. « Avec
une subvention un peu plus grande, et des nouveaux sponsors, ce
serait idéal ! » conclut le coach.
Vincent Kuenemann,
Ahmad Nasser et Quentin Rigaud
30
Grand Est
JOURNALISTE D'UN JOUR
Servir à Roland Garros
Anne-Raphaëlle et Djokovic en 2015. DR
L’équipe J1J de Metz
Les élèves du lycée Georges de la Tour de Metz qui ont participé à J1J : Victor Audia, Raphaël Barbier, Gabriel Bartolucci, Garance Bayeuil, Elya Benabdelhak, Moula Bessalem, Eglantine Bianchi, Emilie Bittermann,
Morgane Boussedira, Audrey Brettnacher, Louise Brugnot, Océane Clerc, Gabrielle Duffaud, Juliette Geister, Jules Genevaux, Tom Giner, Chloé Guerand, Elodie Harter, Sabrina Henot, Tamara Jochum, Noémie Kratz, Samuel Ledran, Marine Mousler, Myriam Negadi, Léonore Peters, Noé Pizard, Emma Pruniaux, Matteo Renauld, Vincent Riber, Léna Romano, Timothée Rudzinski, Marine Stricher, Matthieu Vanko, Louise Wunderlich.
Anne-Raphaëlle Entraygues, élève
de terminale S au lycée Georges de
la Tour à Metz, mais aussi ramasseuse de balles à Roland-Garros,
nous confie ses souvenirs les plus
marquants.
Plus jeune, Anne-Raphaëlle a fait
beaucoup de tennis en compétition, mais elle supportait mal la
pression des matchs. C’est pour son
simple plaisir qu’elle a repris le tennis dans son club.
Pour être retenu pour Roland-Garros, il faut d’abord franchir la première sélection, puis accéder à un
stage d’apprentissage de ramassage de balles. La deuxième sélection
est décisive.
Sur trois mille inscrits, il ne reste
que deux cent cinquante heureux
élus.
Les ramasseurs de balles forment
une véritable équipe malgré une
ambiance un peu compétitive. « On fait partie de la grande famille
des ‘‘balles’’, comme on se surnomme », nous confie Anne-Raphaëlle.
Elle nous a fait part de son pire souvenir. Lors de son dernier ramassage, elle n’a pas réussi à rattraper
une balle et l’a reçue dans l’œil.
Sachant qu’une balle bien envoyée
peut atteindre une vitesse de
200 km/h.
Anne-Raphaëlle a eu la chance de
côtoyer les plus grands comme Federer, Djokovic, Monfils, Nadal…
Des joueurs sympathiques et polis
qui offrent même des accolades.
Son envie première était d’être
auprès des joueurs et sur le terrain
en tant qu’acteur, mais elle en est
ressortie enrichie de superbes rencontres.
Son rêve s’est même poursuivi sur
un autre continent : elle a en effet
été tirée au sort parmi de nombreux ramasseurs, pour participer
à l’Open d’Australie. Elle nous assure que c’est son meilleur souvenir
et on veut bien la croire.
Professeurs : M. Heytienne, Mme Ambrosini, Mme Lacroix.
Garance Bayeuil-Rollot, Louise Brugnot, Églantine Bianchi,
Marine Stricher
Je gère mon équipe de la même
façon que mes élèves. Mais je remarque que le plus dur est de
Les élèves du lycée Georges de la Tour de Metz qui ont participé à J1J Grand Est.
Journaliste : Olivier Jarrige.
Photo J1J
Prof un jour, coach toujours
L’équipe féminine de la Nationale 2.
Olivier Cocciale mène une double
vie : ancien joueur de la Nationale
1 à l’ASPTT Metz, il est aujourd’hui
coach sportif, et étudie également
avec ses élèves.
C’est une passion le handball. Mais avez-vous d’autres centres d’intérêt ?
Je suis professeur des écoles, c’est
un bonheur pour moi d’enseigner.
Mais je suis avant tout un homme.
Et j’adore le sport en général ainsi
que la lecture.
Gérez-vous une classe de la même manière que votre équipe ?
Photo J1J
s’entraider. De ne pas se descendre. Au contraire, être les uns avec
les autres. L’idée c’est d’aller loin.
Ensemble.
Avez-vous atteint une notoriété à entraîner une équipe qui est d’un bon niveau ?
Globalement, le monde du handball est un petit milieu, on se
connaît tous. Je n’ai pas eu dès le
départ pour objectif d’atteindre
une certaine notoriété. De base, ce
n’était pas mon but principal.
Vos joueuses sont étudiantes. Gérez-vous les longs déplacements en fonction de la disponibilité des joueuses ?
En ce qui concerne les longs déplacements, les joueuses essayent
d’être présentes au maximum. Elles font pour la plupart des prouesses. Elles sont rarement
indisponibles, à cause de leur emploi du temps. Il y a vraiment
l’envie d’être là chaque week-end.
Et cela me réjouit d’avoir une équipe si motivée.
Certaines ont effleuré le haut niveau, est-ce un bon point pour l’équipe ?
Beaucoup de joueuses ont des parcours qui ont effleuré le haut niveau. Ma fille Marine en a été très
proche. Certaines viennent pour
aller plus loin dans leurs compétences, s’améliorer davantage.
Ces filles-là montrent l’exemple et
comprennent ce qu’est « S’entraîner beaucoup ». C’est-à-dire entre
deux et trois fois par semaine.S
Grand Est
JOURNALISTE D'UN JOUR
Se dépenser en famille
Le marathon Metz Mirabelle se
déroulera le dimanche 9 octobre
2016,
31
Le marathon
des bénévoles
Philippe Geister, 40 ans, un participant, explique ses motivations.
Il prépare sa deuxième participation au marathon. Selon lui, y
participer est une manière de se
dépenser avec sa famille et lors
de ses entraînements collectifs.
Il a été invité pour la première
fois à cette course par un ami
lui-même coureur, qui lui a proposé de participer à l’édition
2015.
Une ambiance plaisante
Très satisfait de cette première
expérience et séduit par l’ambiance de la course, il décide de
récidiver cette année pour améliorer ses performances et se
dépasser une nouvelle fois.
En moyenne, Philippe Geister parcourt 10 kilomètres par heure et
s’entraîne deux à trois fois par
semaine, si son travail le lui
permet.
6500 litres d’eau seront distribués durant la course.
DR
La course des Foulées d’Haganis
Pour s’entraîner à cet événement, il dit ne pas suivre de
régime alimentaire particulier.
Pendant ses entraînements il effectue 5 à 10 minutes d’étirements standards pour ne pas se
blesser.
Il préfère courir par un temps qui
tourne autour de 10/15 degrés.
Pour lui, une ambiance familiale
Photo Le Républicain Lorrain/Gilles Wirtz
et plaisante règne sur cette course. Ce n’est pas une compétition
mais une occasion de courir avec
les siens.
Il n’envisage pas d’arrêter mais
au contraire de continuer avec
plaisir tant que l’opportunité se
présentera.
Noémie Kratz, Matthieu Vanko,
Gabrielle Ranou, Samuel Ledran
TCRM-Blida : transports (créatifs)
en commun
Un projet novateur et porteur à Metz ? Depuis 2014, c’est sur le site
des anciens entrepôts de bus TCRM (Toutes les cultures réunies) qu’il faut se rendre pour les trouver. Grâce à un accord entre la Ville de Metz
et Metz Métropole, un ambitieux
projet a été développé : créer une plateforme d’accueil pour créateurs en tout genre.
Depuis 2014, l’association TCRM-Blida soutient en effet de nombreux projets, tant artistiques que numériques.
spécialités, mais chaque jour une sélection de plats est également proposée par Mehl’s Kitchen (un jeune cuisinier de talent) ou par un food truck installé dans la cour. TCRM-Blida est un laboratoire d’idées mais
aussi un laboratoire culinaire.
Un succès fulgurant
et mérité
C’est souvent à la Cantina que s’engagent des discussions fructueuses
entre résidents, ainsi que l’exprime
Olivier Kautz, qui travaille régulièrement au Poulailler : « Autour d’un Le lieu accueille de nombreux rési- café, il est plus facile de partager ses
dents qui profitent d’un espace de idées ou de trouver des partenaires Un exemple des créations que l’on
2 500 m² et peuvent pratiquer le pour travailler sur des projets en peut trouver à TCRM Photo J1J
coworking. C’est le cas d’un groupe commun. »
collaboratif Le Poulailler spécialisé
Ghosts », un vaste espace conçu par
dans le numérique. Les travailleurs Les résidents sont allés encore plus l’artiste Etienne Bardelli. Sur la page
indépendants ou à domicile s’y re- loin en imaginant un potager collec- Facebook de l’association sont antrouvent pour partager leurs idées tif : chacun est invité à y exercer ses noncés les événements culturels à
dans un espace convivial.
talents de jardinier. Un élevage de venir.
poules a même été lancé, avec succès.
Ils seront de plus en plus nombreux Blida fait sa cuisine
et novateurs, comme nous l’a affirChaque jour, les résidents se réunis- Des travaux sont actuellement en mé Camille Pereira, responsable du
sent à la Cantina : cet espace au cours afin de créer un restaurant qui développement et de la coordinacœur du bâtiment, ils l’ont eux-mê- serait ouvert au public, qui peut dé- tion des projets : l’association renmes aménagé dès l’ouverture du si- jà se rendre sur les lieux. Pour l’ins- contre en effet un succès fulgurant
te. Chacun peut y cuisinier ses tant il est reçu dans « The Walking et mérité.
Pour le Marathon Metz- Mirabelle
de ce 9 octobre 2016, les bénévoles
sont déjà dans les starting-blocks.
Car pas de bénévoles, pas de marathon !
26000 bouteilles servies en une
journée, 6500 litres d’eau selon
nos calculs : 800 bénévoles se préparent physiquement mais aussi
moralement car ils sont les piliers
de cette organisation.
Recrutés par Matthieu Henri, leur
responsable, ils usent de leur force
pour ravitailler les coureurs en
sueur en les accompagnants jusqu’à la dernière seconde.
Quelques semaines avant l’épreuve, ils se concertent sur les points
stratégiques de ravitaillement.
Certains d’entre eux participent
aussi à la préparation des dossards, des sacs et à la sécurité.
Ils partagent de bons moments
conviviaux entre eux puisqu’ils
sont conviés à une pasta-party et à
d’autres activités !
La participation
de jeunes
Cécile Jacquemot est une éducatrice spécialisée en matière d’accueil
et d’écoute jeune (PAEJ), association CMSEA.
Cette association intervient bénévolement depuis quelques années
sur le marathon. Ce sont des groupes de jeunes en difficulté social.
Ils ont entre 18 ans et 25 ans. L’association leur propose des petites
journées d’atelier de remobilisation au travail. « Je donne de mon
temps pour avoir une place dans la
société et pour une cause juste ».
Ici, ils s’occupent du ravitaillement. Ces jeunes sont donc sensibilisés par le bénévolat. « Je fais
cette action pour montrer que les
jeunes peuvent être actifs ».
32
Grand Est
JOURNALISTE D'UN JOUR
Céz Art, le street artist
L’équipe J1J de Reims
Céz Art, de son vrai prénom César,
est Rémois. Il a 28 ans. C’est un
« street artist », mais aussi un plasticien dont la notoriété va croissant. Il considère la rue comme une
extension de son atelier. Il a aidé
une classe à réaliser un projet visant à rénover les vieux bancs de
béton de la cour de notre lycée
Georges-Brière. Nous l’avons interviewé.
Quel est ton parcours depuis le lycée ?
J’ai fait un bac L, option arts plastiques, au lycée Jean-Jaurès de
Reims. Après, je me suis réorienté
vers un bac « graphisme ». Cela fait
maintenant six ans que je suis artiste. Si je n’étais pas devenu artiste,
j’aurais aimé travailler dans un zoo
ou dans le design graphique.
Avec quels outils travailles-tu ?
Je travaille généralement sur toile,
mais je réalise aussi des œuvres
numériques grâce à des logiciels.
J’apprécie la richesse de leurs palettes couleurs.
Est-ce qu’un artiste comme toi vit de son art ?
Aujourd’hui, oui. Il m’a fallu quelques années pour avoir la notoriété
suffisante pour que mes œuvres
prennent de la valeur.
Quels sont tes projets ?
J’expose actuellement, et jusqu’à
fin octobre, au Pavillon CG, 7, rue
Noël à Reims. Prochainement, je
compte réaliser une fresque pour le
centre commercial géant de Bercy
2, dans la région parisienne.
Recueilli par Florian Herblot,
Nicolas Scelo, Fabian Da Rocha
et Sobri Daho
La classe devant l’un des bancs du lycée Georges-Brière de Reims relookés par l’artiste Céz Art.
À Reims, le lycée Georges-Brière a
relevé le défi de cette première
édition de J1J dans le Grand Est. La classe de 1re RPIP 1 (Réalisation
de produits imprimés et plurimédia) s’est intéressée à de multiples
sujets, du hockey au street art, du
circuit automobile au micro-lycée,
de l’école nationale du cirque au
design culinaire.
Théo Lenfant, Romain Piessens, Nicolas Scelo, Eva Turlure, Lucie Virot, Axelle Wary.
Les encadrants : Sophie Dupriez
(professeure en industries graphiques), Nicolas Pellerin (professeur
de lettres-histoire) et Philippe Touret (documentaliste).
Journaliste : Catherine Daudenhan.
À Châlons-en-Champagne, le cirque s’apprend à l’école
Peu de gens savent qu’il existe une
école du cirque et qu’elle est dans
le Grand Est. Le Centre national des
arts du cirque, qui est abrégé
CNAC, est situé à Châlons-en-Champagne, dans le département de la
Marne. Cette école a été créée en
1985 dans le cirque municipal. Elle
a été agrandie l’an dernier. Des
nouveaux bâtiments ont été installés dans une ancienne friche agricole. Ils ressemblent à de grandes
tentes blanches où les étudiants
peuvent apprendre à faire des exercices en hauteur. Il y a aussi des
studios, un centre de documentation…
35 nationalités
Smiling red panda, une acrylique et
peinture aérosol sur toile, signée du
« street artist » Céz Art.
Photo J1J
Les élèves : Marie Arnaud, Lucas
Berget, Louis Bocquillon, Maxence
Briquet, Marianne Charpantier, Lilian Chartier, Fabian Da Rocha, Sobri Daho, Maëva Daubin, Adrien De
Boerdere, Audrey Deininger, Flor
Dominguez, Maëlys Dongois, Gabriel Filaine, Florian Herblot, Léo
Joly, Chloé Jourde, Lilian Lamart,
Antoine Laviolette, Enzo Lemaire,
Photo J1J
Chaque année, une centaine de
candidats se présentent, mais seulement 15 sont retenus. Ils viennent du monde entier. L’école
indique que, depuis sa création, elle a vu passer 300 élèves, de 35
nationalités. C’est pour cela aussi
qu’elle est bien connue à l’étranger. Mais il faut savoir que le lycée
Pierre-Bayen, de Châlons-en-Champagne, est partenaire du CNAC. Il
propose un baccalauréat L, option
arts du cirque, qui avantage les élè-
L’école a plusieurs locaux, dont le cirque municipal de Châlons-en-Champagne,
qui est classé monument historique.
Photo J1J
ves qui veulent intégrer le CNAC.
Un spectacle de fin d’année
Les études durent trois ans, comme
le raconte un élève du CNAC qui
s’est spécialisé dans le cercle. La
formation, nous a-t-il expliqué, demande beaucoup de qualités. Elle
donne aussi de la culture et des
bases techniques, a-t-il ajouté.
L’école permet désormais d’avoir
un DNSP (diplôme national supérieur professionnel). Les élèves du
CNAC présentent ce qu’ils ont appris grâce à un spectacle de fin
d’année qui est ouvert au public.
On peut aller les voir soit à Châlonsen-Champagne, soit à Reims. Ensuite, l’école peut les aider à
trouver du travail dans des compagnies de cirque.
Maxence Briquet,
Marianne Charpantier,
Chloé Jourde et Romain Piessens
Grand Est
JOURNALISTE D'UN JOUR
33
Au temps des courses de Formule 1 à Gueux
Le circuit de Gueux, autrefois. Des prix de Formule 1 y étaient organisés et Fangio y a fini sa carrière internationale.
L’ancien circuit de course automobile de Reims, situé entre les villages de Thillois et de Gueux, a été
créé en 1926 par Raymond Roche,
dit Toto, un passionné de sports
mécaniques. Il a fêté ses 90 ans en septembre.
Environ 4 000 personnes ont participé à cet anniversaire et admiré
les 400 voitures anciennes exposées spécialement pour l’événement.
Une foule considérable se pressait
pour assister aux compétitions organisées à Gueux. S’y sont déroulées des courses automobiles, bien
sûr, mais aussi des courses motocyclistes et même cyclistes. On y
comptera quatorze grands prix de
Formule 1 entre 1950 et 1966. Y furent aussi organisées les Douze
heures internationales de Reims
qui se couraient 15 jours après les
24 heures du Mans et en constituaient la « revanche ». La légende argentine Juan Manuel
Fangio, aussi célèbre que Maradona ou Messi en son temps, y débuta et y finit sa carrière
internationale (1948-1958).
Inscrit au patrimoine
Malgré son immense popularité
dans les années 1950-1960, le circuit fermera définitivement en
1972 pour raisons financières. Les
lieux seront alors abandonnés,
pillés, tagués… et oubliés du plus
Photo J1J
grand nombre. Paradoxalement,
le circuit est plus connu à l’étranger qu’en France.
Mais en 2004 est fondée l’association Les amis du circuit de Gueux
qui se donne pour mission de le
réhabiliter. Elle obtient son inscription au patrimoine national, et grâce à l’aide
des 200 adhérents et de bénévoles
passionnés qui ont rénové les bâtiments (travaux de maçonnerie, de
peinture, pose de carrelages…) et
entretenu ses abords (défrichage,
tonte…), le circuit retrouve enfin,
petit à petit, son image d’autrefois.
Pour des raisons de sécurité, la
piste n’est plus praticable. Mais
des démonstrations et des expositions de voitures anciennes ou modernes s’y tiennent encore
régulièrement.
Aujourd’hui, il est impossible de
refaire des courses sur le circuit.
Louis Bocquillon, Maëva Daubin,
Flor Dominguez et Maëlys Dongois
Pour l’avenir, l’association a
d’autres projets pour entretenir le
souvenir de ce glorieux passé. Celui qui lui tient le plus à cœur :
un conservatoire où seraient exposés des objets, des livres, des photos historiques prises lors des
courses organisées à Gueux et
peut-être des voitures, motos et
vélos qui y ont couru.
Damien Morel, le hockeyeur écrivain
Damien Morel est né à Reims en
1983. C’est un ancien hockeyeur
professionnel. Il était défenseur
dans l’équipe des Phénix de Reims
entre 2003 et 2012, date à laquelle
il a pris sa retraite. Il a écrit un livre
sur le hockey sur glace intitulé 50
ans de hockey rémois.
Beaucoup de sportifs ont écrit un livre mais, dans le hockey, êtesvous le premier ?
Beaucoup de sportifs écrivent des
livres sur leur sport. Ceux sur le
hockey français sont rares. Il y en a
peut-être une dizaine. Je suis le
seul à avoir traité du hockey à
Reims. Je connais deux ouvrages
dédiés à Amiens et un autre à
Rouen, les deux places fortes du
hockey français.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire du hockey ?
Mon père allait en vacances avec
mes grands-parents à Saint-Gervais-les-Bains, en Savoie. Il y avait
une patinoire et mon père y a
rencontré des joueurs de hockey.
Ils sont devenus ses amis. Ils m’ont
mis sur des patins dès l’âge de
trois ans. C’est donc surtout une
histoire d’opportunité.
pionnats de monde en Allemagne
avec les huit meilleures nations.
Avez-vous pensé à être entraîneur ?
Qu’aimez-vous dans le hockey ?
J’aime l’esprit d’équipe, l’esprit de
compétition. Le hockey est un
sport confidentiel par rapport au
football. Il y a donc peu de villes
disposant d’une patinoire. Nous
sommes amenés à voyager. Ce qui
est intéressant, c’est qu’on ne
voyage pas qu’en France mais aussi à l’étranger. J’ai ainsi pu me
rendre avec mon club au Canada
et aux États-Unis. Ce sont des pays
où le hockey est un sport très
populaire.
Le Rémois Damien Morel, ancien
joueur de hockey professionnel, vient
de publier un livre. Photo I. Bruyère
Selon vous, est-ce que le hockey est assez développé en France ?
Le hockey n’est pas assez développé à mon sens. Il s’est développé
en France vers 1992 grâce aux Jeux
olympiques d’hiver d’Albertville.
Cela a donné un élan à l’équipe de
France. En 2017, il y aura les cham-
J’ai arrêté le hockey il y a quatre
ans. Depuis deux ans, je m’occupe
de l’école de glace, des 3-7 ans. On
apprend aux enfants à patiner.
C’est la base pour tous les hockeyeurs du club. C’est flatteur de
pouvoir enseigner et communiquer notre passion du hockey. Si ça
se trouve, certains deviendront de
grands joueurs. Néanmoins, je n’ai
pas le profil pour enseigner le hockey de compétition.
Axelle Wary, Lucie Virot,
Gabriel Filaine et Enzo Lemaire
LIRE 50 ans de hockey rémois. Éditions SEM en 2015. 19,50 €.
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JOURNALISTE D'UN JOUR
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Grand Est
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Old School : un coup de jeune à la radio
L’association Old School a vu le
jour en 2000, à Mulhouse. Au
départ, son objectif était de promouvoir la musique du groupe de
rap local La vieille école. Peu à
peu, Old School évolue et se divise
en quatre pôles. Ainsi, sa boutique La Vitrine rassemble les produits de créateurs locaux. Son
agence de communication sociale
et solidaire propose ses services
aux associations à faible budget.
Son pôle Radio MNE diffuse un
large éventail de programmes. Et
son pôle dédié aux ateliers pédagogiques d’éducation aux médias
vise à sensibiliser les jeunes à
cette thématique.
Dans le cadre de ces ateliers,
l’association organise des initiations aux métiers de la radio.
Celles-ci sont destinées aux écoliers, aux adolescents et aux étudiants. De la théorie à la pratique,
les jeunes découvrent les différents médias : radio, presse écrite
et presse audiovisuelle. Ils conçoivent leur propre émission de radio, dont ils choisissent le thème,
et rédigent les questions pour
simuler des interviews. L’émission
est mise en forme par un monteur
professionnel et diffusée, du lundi
l’ensemble du territoire alsacien
et plus particulièrement dans la
région de Mulhouse. Si ces ateliers concernent aujourd’hui essentiellement les jeunes,
l’association a pour projet d’étendre ces initiations à un public plus
âgé, comme les pensionnaires de
maisons de retraite.
De plus, Radio MNE propose un
contenu varié « donnant sa place
à l’expression sous toutes ses formes », souligne Esther Nissard,
coordinatrice radio. De la musique
hip-hop, du jazz blues, de la musique classique, des émissions dédiées à des thèmes spécifiques, ou
encore des émissions plus fun
(Good Morning Mulhouse, le samedi matin) : il y a de quoi satisfaire tous les auditeurs.
La journaliste d’un jour Mimi Huynh (1er rang à gauche) a rencontré l’équipe
d’animation de l’émission Good Morning Mulhouse. Photo Nicolas Enderlin
au vendredi, de 11 h à 11 h 30, sur
leur radio (Radio MNE canal 107.5
à Mulhouse).
Le premier contact entre l’association et l’établissement scolaire
permet de recueillir des informations essentielles au bon fonctionnement de l’atelier : nombre et
âge des élèves, type d’établissement, durée de l’atelier, public
visé et devis. Ce contact peut
aussi bien se faire à l’initiative de
l’association que de l’établissement.
Les 80 bénévoles membres de
l’équipe radio sont libres de choisir le contenu de leur émission. Et
ce, « dans la mesure où celui-ci
respecte les valeurs de l’association. À savoir : donner à chacun la
possibilité de s’exprimer », conclut Esther Nissard.
Tout au long de l’année, Old
School propose ces prestations sur
Mimi Huynh
et Charlotte Reboulleau
À Mulhouse, imam, rabbin et prêtre témoignent devant des lycéens
Mercredi 28 septembre, à la synagogue de Mulhouse, trois dignitaires religieux – musulman, juif
et catholique – sont intervenus
devant les classes de seconde bac
pro carrosserie (2BP1) et première bac pro conducteur transport
routier de marchandises (1BP5)
du lycée Ettore-Bugatti d’Illzach.
Objectif : répondre aux questions
des plus jeunes et promouvoir le
dialogue interreligieux.
Selon l’imam Embarek Guerdam,
les communautés doivent « vivre
en paix et en bonne entente ».
Face à la recrudescence d’actes
de violence et islamophobes, les
jeunes sont parfois démunis. Les
jeunes et les dignitaires religieux
engagent le dialogue pour mieux
vivre ensemble.
La coopération interreligieuse est
bien ancrée à Mulhouse, Embarek Guerdam, Elie Hayoun et
Charles Guthlin travaillent ensemble depuis une douzaine d’années. Ils se réunissent
régulièrement pour élaborer le
calendrier interreligieux. Ce ca-
informations sans même les vérifier. Un pot convivial a prolongé
la rencontre, autour d’un buffet
composé de gâteaux faits maison
provenant de différentes contrées. D’origines diverses, les élèves du lycée Ettore-Bugatti ont
donné d’eux-mêmes pour partager avec l’autre. Le but étant de
créer un effet de rassemblement
et de rapprochement.
La rencontre s’est déroulée à la synagogue de Mulhouse. Elle s’est prolongée
autour d’un buffet. Photo Nora Makhloufi
lendrier est un support pédagogiq u e d a n s le q u e l to u s le s
événements importants des religions catholique, musulmane et
juive figurent. La collaboration
entre les religions à Mulhouse
prend aussi bien d’autres formes : aumôneries à l’hôpital,
conférences communes, interven-
tions dans les établissements scolaires…
Les jeunes d’aujourd’hui sont des
consommateurs d’informations,
déclare avec conviction le rabbin
Hayoun. Les dignitaires religieux
semblent très inquiets à l’égard
de la jeunesse qui « gobe » les
Lors de cette journée, plusieurs
« mariages » culinaires se sont
concrétisés, parfois avec des résultats très étonnants. Entre
autres, le miel alsacien couplé
aux crêpes à mille trous algériennes, qui ont fait fureur auprès des
élèves mais aussi des religieux.
Ce pot de la solidarité a permis
des moments de complicité entre
des personnes issues de différentes origines et religions. Ce spectacle réjouissant est un exemple
d’« humanité unique et de paix »
selon le Père Charles.
Thomas Steriti, Nicolas Chenaf,
Abdoul Kader Diarra
et Eric Inrio Constanzo
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