N° 19 - Festival International du Film Insulaire
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N° 19 - Festival International du Film Insulaire
N° 19 samedi 20 aoùt 2011 Prix : 1 sourire d’heureux Conversations avec … Daniel Maximin, romancier, poète et essayiste (le 19 août, à l’ombre) Daniel Maximin est impliqué dans différentes formes d’écriture et d’action, mais c’est au titre de Commissaire de l’année des Outre-mer qu’il se trouve au Fifig. Naturellement souligne t-il, car si elles échappent à toutes catégorisations rapides, les Outre-mer sont avant tout des insularités, à l’exception de la Guyane. Insularités inventives de nouvelles formes de citoyenneté et de singularités fécondes, et par exemple, de la plasticité du multilinguisme. Mais l’élégance de Daniel tient avant tout de sa posture, d’une volonté affirmée de décentrement opposée à toutes formes de repli et de ghettoïsation. Favoriser l’inclusif sur l’exclusif, souligner la diversité, permettent de repenser des identités entremêlées, différentes et proches d’une île à l’autre. Certes, dire la place de la complémentarité ne suffit pas toujours, et il faut recourir à l’histoire. Et avoir la patience du colibri. Jacques Navarro-Rovira, réalisateur (le 18 août, en cherchant un café) On ne dit jamais assez les conséquences des amours d’enfance : c’est le capitaine Troy, admiré à 8 ans, qui oriente une des vies de Jacques Navarro-Rovira – la plus importante -, vers la Polynésie. Plusieurs séjours, à Tahiti, dont un de quinze ans qui se poursuit toujours, de nombreux films, une longue navigation, lui autorisent une écriture cinématographique très personnelle , entremêlant trois niveaux : le factuel, les problématiques et enfin l’affect, souvent représenté par un personnage de fiction. D’où probablement cette étrange poésie du film « Makatea, l’oubli » (Port Lay 2, 15h45 ce jour) attaché à rendre compte d’une île hospitalière. Le prochain film de Jacques devrait décliner autrement sa connivence pour le désaffecté, l’abandonné, la trace. Mais son travail se traduit également par un engagement dans la création audiovisuelle en Polynésie, efforts contribuant au financement de films tahitiens et océaniens. De l’utilité encore, si besoin était, de l’exote, ce voyageur vers l’Autre. André Waksman, réalisateur (le 19 août, après plusieurs chassés-croisés) André Waksman réalise de nombreux documentaires (plus d’une cinquantaine) et en produit d’autres. C’est peut être plus que tout autre l’homme de l’ « élan », à la fois fasciné par ces moments particuliers où tout parait encore possible, ce temps éphémère de l’espoir (de la chute de Duvalier au Printemps tunisien) ; et dans sa capacité de réaction : 8 jours après avoir suivi les événements d’Ouvéa à la télévision il était sur place. Réactivité et capacité à s’attacher sur place des personnes clés, à contextualiser tous les points de vue. Avec toujours la volonté affirmée de donner la parole à ceux qui l’ont peu ou pas. Empathie, volonté de donner à penser l’avenir au-delà des pensées formatées : le film « L’espoir en noir et blanc » (Port Lay 1 ce jour) présenté au Fifig a été réalisé il y a 20 ans, et jamais diffusé à la télévision. Le Fifig est le second festival à le présenter. Connivence d’esprit et d’intérêt : il y a de grandes chances pour qu’André revienne gouter aux mûres à Groix. IN SITU de la mer, les anciens conseillent de faire un vœux à marée haute pour qu’elle puisse les emmener avec elle en descendant. Et à la prochaine marée, il faut s’attendre à voir son vœux se réaliser ; la mer rapportera la solution ». Une autre création est en cours de préparation ; vous pouvez la suivre près du Tiki. Elle aura une toute autre signification puisque un thon en métal sculpté y sera inclus liant à tout jamais îles, cultures et FIFIG. FOCUS Ndlr : Thiendout terme de la langue Nemi (Hienghene, Province Nord Kanaky) Thiendout, le pilier central Face aux questionnements des passants devant la création d’Hianjing, nouvelle vigie colorée de Port-Lay, l’artiste nous explique la symbolique de son œuvre. De bas en haut, on retrouve la monnaie kanak, surmontée d’un lézard représentant les anciens de la Province Nord. Enlacées en haut du totem les fougères donnent un caractère sacré. « Chez nous, il est interdit de les couper ; elles sont réservées aux sorciers à cause de leur propriétés médicinales ». Enfin deux têtes terminent l’œuvre : les ancêtres kanak veillent à présent sur Groix. Le Thiendout ou « arbre à souhaits, arbre des pensées » se trouve dans des endroits marqués par des évènements forts. Toute personne peut venir y nouer un morceau de tissus en espérant que son souhait se réalise. « Pour les Thiendout qui sont près Zoom Murmures - De l’exotisme … après l’exotique cuisine groisillone, sa contrepartie kanak : manioc, plantain, igname, sauce au lait de noix de coco : c’est un « bougna » et c’était délicieux vendredi soir. Merci à celles et ceux qui ont amené de loin et préparé, l’autre élément de la convivialité : le partage de nourriture. - Un jeune normand dreadeux, un vieux kanak qui n’en a pas l’air, tout aussi dreadeux que le premier et une femme cherchent compagnes et compagnons groisillons ou insulaires pour installation dans des cases à long terme. Vous-pouvez les contacter au bureau des bénévoles... - Quelle année féminine ! Jefff nous a fait remarquer que le jury n’était composé que de femmes, comme une majorité de l’équipe de l’îlot. - Avis à toutes les personnes présentes sur le site : quelques vols ont eu lieu sur le site du festival donc attention à vos affaires ! L e magazine Voyager, publication de l’atelier Nomade La première intention de cette revue « artisanale » éditée par Francis Renevey est de faire connaitre les artistes voyageurs et les De festival en festival, carnetistes passionnés. Chaque numéro se décline sous un thème spéGroix tisse de si nom- cifique ; Grand Nord, Tokyo-Kyoto, Cimes et vallées. « Un désir d’îles », breux liens avec les îles le numéro 9 est né d’un partenariat avec le Fifig et présente des œuvres du monde entier qu’elles de Claire et René Marca et de Gildas Flahault, artistes exposés dans le forment presque un nou- cadre du festival. Le magazine Voyager est lui-même en vente dans le veau continent insulaire. hangar et son concepteur, Francis, présent. Christmann Nelsom, artiste plasticien, « fils de mon père Herman Nelsom également peintre Soirée créole ; ça va zouker pour vos papilles et pour vos pieds ! Ren», y apporte cette année dez-vous près des cuisines et au chapiteau de 20h à 2h : Bal créole, une nouvelle pierre. Il projections, contes, concerts et DJ. réalise un cadeau pour le festival ; « une performance » comme il aime le nommer ; deux toiles de grand format qu’il réalisera au pastel sec, représentant deux danseurs kanak. « Invitation – Réponse. Mon geste est de créer un tableau devant les gens, pour tenter de hisser la peinture au même rang que la musique. En faire un art vivant, que les peintres sortent leurs toiles de leurs ateliers pour recevoir la spontanéité des réactions du public. » Sa démarche rapprochera les océans Indien, Atlantique où sont ancrées ses racines, et l’océan Pacifique, à travers l’île invitée par le festival cette année. « Quand tu est expatrié, que tu te retrouves dans un lieu étranger et que tu rencontres quelqu’un de chez toi, la connexion est d’autant plus forte que si on s’était rencontré au pays. C’est ce qui est magique au festival, un bout de caillou qui nous accueille avec tant d’égard, tel qu’on est et sans préjugés ; ici c’est pas l’invité la star, c’est le receveur ». Christmann commence sa création aujourd’hui, retrouvez-le dans la journée sur les hauts de Port-Lay. Infos pratiques Festival International du Film Insulaire BP 35 Port Lay 56590 île de Groix Conception journal Textes : Alexandra Galitzine, Sarah Farjot, Anaïs Goasdoué, Concepteur du journal, mise en page : Eric Evano (http://lautrerivage.com) photos : Anaïs Goasdoué, David Lomenech images : Sylvain Marmugi, Maud Deschambres Dessin : Yann Convin - Facteur / messager : Jefff au chapeau rouge, Conseils : - Ne jetez pas vos mégots, vos gobelets ailleurs que dans les poubelles prévues à cet effet - Souriez !