COMMISSION TOURISME-INFORMATION - Météo

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COMMISSION TOURISME-INFORMATION - Météo
COMMISSION TOURISME-INFORMATION
ACTIVITÉS 2014
Compte-rendu de la réunion du 22/10/14
Participants
Rémy CHARMETANT (Comité d’organisation des Championnats du monde d’aviron Aiguebelette 2015)
Patrick CHASSAGNEUX (MF/D2I/MI, Correspondant de la commission)
Thierry EVENO (MF/Vannes, Secrétaire de la commission)
Bruno FANTIN (Météo-France, DP/MSP/MPFC)
Yves LESPERAT (Fédération Française de Randonnée Pédestre)
Jean-Pierre MAC VEIGH (Secrétaire Permanent du CSM)
Jean-Jacques MICOUD (CRT de Franche-Comté, Président de la commission)
Christine MARCHYLLIE (Météo-France, ENM/Direction)
Gaston PORTEFAIX (Fédération Nationale de l'Hôtellerie de Plein Air)
Viviane SERRE-GARNIER (Ministère de l’économie, Sous-direction du Tourisme, Direction Générale des Entreprises)
Vincent VIEU (Syndicat National des Accompagnateurs en Montagne)
Invités
Jean-Michel SOUBEYROUX (Météo-France, DClim/AVH)
Excusés
Dominique PRÉVOT (Pôle Expertise et Accompagnement Réseau)
Géraldine LEDUC (A.N.M.S.C.C.T.)
Pascal JOLY (Fédération française d’Aviron)
***
La réunion se déroule en visioconférence entre les sites parisien et toulousain de Météo-France. Après le tour de
table de présentation, l’ordre du jour est approuvé, le compte-rendu de la réunion précédente n’appelle aucune
remarque et est adopté.
RELEVE DES ACTIONS DECIDEES EN REUNION
V 1211-1
Action [A], Recommandation [R], Vœu [V]
Vœu 2013 (prolongé sur 2014) : la commission propose de
maintenir le vœu 2013 portant sur l’information sur le changement
climatique à destination des professionnels du tourisme.
Acteurs
Echéance
Patrick CHASSAGNEUX
Jean-Jacques MICOUD
Mai 2014
Communication :
La commission décide de réorienter son action de publication sur
le changement climatique.
► Deux articles sont publiés dans la GAZETTE DU TOURISME : en mai
2014 (n°2253) et septembre 2014 (n°2271).
A 1211-2
Il est retenu de se rapprocher du RN2D pour une intervention sur
le réchauffement climatique lors d’une journée de rencontre des
directeurs des CDT.
►L’actuel contexte de réflexion sur le rôle des différentes
structures du Tourisme conduit à différer cette sensibilisation.
Patrick CHASSAGNEUX
Jean-Jacques MICOUD
Fin 2014
Action terminée, mais la communication de l’information sur
le changement climatique à destination des professionnels du
Tourisme doit perdurer.
V 1405-1
A 1405-1
Vœu 2015 : la commission souhaite disposer d’un indicateur
touristique (confort) et appréhender son évolution sur la temporalité
de DRIAS.
Patrick CHASSAGNEUX
Jean-Jacques MICOUD
Réalisation : avec l’aide de la direction de la climatologie, définir un
indicateur de confort et voir à l’adapter au secteur du Tourisme.
Patrick CHASSAGNEUX
Jean-Jacques MICOUD
2015
2015
***
1
La commission de ce jour est centrée sur :
Evènements climatiques et tourisme
En introduction, M. MICOUD rappelle combien le tourisme est une activité météo-dépendante. Un évènement pluvieux incite
une activité outdoor à mieux s’organiser et pour les structures devant faire face à un afflux de visiteurs, à faire preuve de plus
d’anticipation. A partir d’un bilan climatique, comment peut-on faire pour anticiper, accompagner et dans l’observation
touristique, pouvoir expliquer la part de l’aléa météo et de la conjoncture économique ? En termes de conséquences, il est
fréquent que la fréquentation de l’année N+1 soit pénalisée par la saison maussade écoulée
1. Les éléments climatiques remarquables, leur perception et leur anticipation en matière touristique
M. JEAN-MICHEL SOUBEYROUX, Responsable de division, DClim/AVH
► Présentation 1 : Bilans climatiques, quelle référence au quotidien ?
Les bilans climatiques annuels, saisonniers et mensuels sont devenus des rendez-vous réguliers avec le climat, souvent
anticipés pour coller à l’actualité, via Internet et le compte Twitter de MF. La référence aux « normales climatiques » (les
moyennes des observations passées) est la norme mais elle mérite d’être précisée et enrichie. Sa définition (OMM) stipule
que ces moyennes sont calculées sur une période uniforme de 3 décennies consécutives. Les calculs ont débuté avec les
Annales du Bureau Central Météorologique pour la pluviométrie et la température (1851-1900) ; le récent calcul de 2012
porte sur la période 1981-2010. Les normales ont significativement évolué d’une décennie à l’autre. A ce jour, 113 stations
synoptiques, 376 stations automatiques et 2019 postes climatologiques disposent de normales. Elles sont réactualisées tous
les 10 ans (prochaines en 2021), pour les besoins de suivi climatique, pour qualifier le quotidien (écart à la normale) et le
replacer dans une distribution (fréquence d’occurrence). Ce travail d’actualisation nécessite 18 mois. Météo-France utilise
ces normales pour tous les produits climatiques à l’exception du diagnostic du changement climatique, pour lequel les
normales 1961-1990 (indicateurs ONERC) sont utilisées. Par ailleurs, l’ensoleillement n’est calculé que sur 1991-2010, faute
de données antérieures comparables.
D’autres données de référence existent. Ainsi AURELHY est une application de calcul de normales (précipitations et
températures) qui exploite la liaison statistique avec le relief, pour des données spatialisées ou en point de grille. Un calcul
particulier par application d’une transformée de Fourier avec ses harmoniques sur les données moyennes mensuelles permet
de disposer de références quotidiennes (pseudo-normales). Elles peuvent aussi être issues de modèles, avec l’utilisation de
chaînes opérationnelles en climatologie représentant les impacts en hydrologie, humidité (modèles Safran Isba Modcou) ou
nivologie (modèle Crocus). Un rejeu depuis 1958 permet de disposer d’un calcul de normales 1981-2010 pour les paramètres
des modèles intégrés en fonctionnement temps réel pour des produits de suivi climatique.
Une température inférieure aux normales n’est pas anormale : elle est vérifiée en théorie un jour sur deux. C’est pourquoi on
préfère souvent positionner une variable dans sa distribution (quantiles, déciles) plutôt qu’en écart à la normale (exemples :
indicateur SWI, indicateur d’enneigement). Désormais, ces bilans s’inscrivent dans une continuité temporelle allant du
diagnostic climatique sur la période récente à la prévisibilité des mois à venir. A partir de ces références, on peut tracer un
bilan de l’été 2014 et ouvrir des perspectives pour l’hiver 2014/2015. Pour l’enneigement, un produit interne du CEN, avec
un classement des valeurs saisonnières en 5 classes existe mais nécessite encore quelques réglages.
M. MICOUD remercie M. SOUBEYROUX pour cet exposé et pose le constat du grand public qui entendant parler de normales
saisonnières, pense que c’est le temps qu’il devrait observer d’où une certaine forme d’incompréhension de sa part. Il y a un
décalage entre ce que sont les normales et leur perception. M. SOUBEYROUX souligne l’importance de toute la distribution
statistique et M. MAC VEIGH note qu’on ne parle souvent que d’une moyenne. Si le calcul des normales est appliqué à un
ensemble restreint de stations, M. SOUBEYROUX fait valoir l’intérêt d’outils, comme Aurhély, qui en intégrant un Modèle
Numérique de Terrain, offrent des possibilités de normales spatialisées ou en points de grille, avec des représentations
continues.
M. MAC VEIGH souligne qu’il convient pour ce produit d’identifier la demande. Ces indicateurs d’enneigement doivent pour M.
MICOUD, au-delà de leur corrélation avec le bilan de saison, nourrir la réflexion en matière d’investissements et sont sans
doute d’une approche moins évidente pour le grand public. M. CHARMETANT souligne que cela permet d’objectiver : plus on a
de données, moins le risque d’erreur est important. Les modèles économiques, pour M. MICOUD, traduisent bien toute baisse
d’exploitation en retombées en moins et donc, qu’en termes de projection et de politique d’accompagnement, l’intérêt est
manifeste. On est ainsi amené avec le changement climatique à faire bouger les curseurs en montagne en intégrant encore
plus l’aléa climatique dans les plans de gestion.
M. SOUBEYROUX demande si l’enneigement artificiel n’a pas fait bouger les limites ? M. CHARMETANT explique que les conditions
d’un massif à l’autre sont différentes, que la neige artificielle permet de reconquérir de la clientèle, sans forcément être en
difficulté sur le plan de l’enneigement. S’il n’y a pas de neige de culture, ce peut être 40 à 60% du chiffre d’affaire qui
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s’effondre. Car l’enneigement de culture, c’est la promesse d’une neige optimisée qui s’use moins, un cumul de neige
naturelle et artificielle fait qu’on peut garantir l’enneigement partiel même plus en altitude. Le modèle économique du
tourisme en montagne reste bâti autour de la neige du fait de sa valeur ajoutée dans l’économie locale.
► Présentation 2 : Bilan de l’été 2014
Après un hiver et printemps particulièrement doux et relativement secs (dans l’Est), une anomalie zonale de positionnement
de l’anticyclone des Açores induit un été très pluvieux. Le cumul de pluie est en moyenne sur la France le plus important
pour juillet et août depuis 1959 : il a plu entre 1,5 et 2 fois la normale. Le nombre de jours de pluie est très important, entre
20 et 40 jours, notamment sur l’Est et le Nord. Quant à l’ensoleillement, il est très déficitaire, avec quelques exceptions :
Bretagne et Normandie où sur les mois de juillet / août cumulés, l’ensoleillement mesuré devient comparable à celui du
Roussillon (547 h à Noirmoutier-85, 497 h à Plovan-29 et Perpignan, 492 h à Carcassonne et 477 h à Gonneville-50, 353 h à
Paris). Les températures moyennes sur juillet et août sont inférieures aux normales de près de 1°C sur presque tout le
territoire, à l’exception des côtes de la Manche et les Ardennes. Au final, l’été 2014 est record en matière de pluviométrie,
atypique dans la répartition de l’ensoleillement mais pas aussi frais que ses équivalents des 50 dernières années : 1960, 1963,
1968, 1977 voire même 2007.
M. MICOUD note que le même temps a sévi sur une bonne partie de la France, conséquence en termes de fréquentation, les
vacanciers ont peu annulé leurs séjours même s’ils ont pu les réduire parfois.
► Présentation 3 : Prévisions saisonnières
Ce sont des prévisions de conditions moyennes pour le trimestre à venir, établies à partir d’un ensemble de réalisations d’un
ou plusieurs modèles climatiques forcés par des analyses océaniques. Météo-France est un des 12 centres climatiques
mondiaux pour les prévisions saisonnières et opère une version du modèle Arpège Climat, exploitée en opérationnel avec
d’autres modèles notamment européens (CEPMMT et Met-Office). Les prévisions, par nature probabiliste, sont souvent
exprimées sous forme de terciles (valeur inférieure, normale ou supérieure au tercile) et concernent de vastes territoires
2
(plus de 1000 km ). Elles sont expertisées sur la base d’une analyse préalable de l’état du système climatique global. Les
performances des modèles de prévision saisonnière sont variables selon le lieu, la saison ou le paramètre : meilleures pour
les températures que les précipitations, l’hiver que l’été, pour les régions tropicales plutôt que les régions tempérées.
L’analyse (monitoring) du système climatique global en septembre montre pour les océans une faible anomalie chaude sur le
Pacifique et pour l’atmosphère une forte anomalie sur l’Europe de l’Ouest. Les prévisions océaniques, avec une convergence
des modèles, s’orientent vers un faible épisode Nino. Sur l’hémisphère Nord, il y a accord des modèles Arpège et CEP pour
une anomalie de basses pressions sur le Sud Islande et de hautes pressions sur le centre du continent Européen. Aussi en
termes de régime, il y a prédominance de situations de type NAO+ propices sur la France à un temps doux mais agité. D’où le
bulletin grand public sur le site internet de Météo-France : « En métropole : Le scénario le plus probable pour le trimestre à
venir devrait être plus chaud que la normale avec des précipitations supérieures aux normales. »
Les applications des prévisions saisonnières, encore limitées à certains domaines économiques (énergie, ressource en eau)
sont en plein essor à l’échelle européenne dans le contexte des services climatiques (Projet Euporias
http://www.euporias.eu/ et programme Copernicus www.copernicus.eu/).
► M. MAC VEIGH interroge sur les utilisateurs qui intègrent ces prévisions à leurs décisions. M. SOUBEYROUX cite EDF, les
bureaux R&D, rappelle les projets en cours (Euporias, Copernicus). Mme SERRE-GARNIER interroge sur ce qu’il convient de faire
pour disposer d’une application utilisable par le tourisme. M. SOUBEYROUX demande en quoi la disponibilité d’une information
saisonnière permettrait une décision. M. MAC VEIGH souligne qu’il est d’abord nécessaire de bien connaitre sa météodépendance. M. VIEU interroge sur l’absence de signal en juin dernier, avec cependant des phénomènes météorologiques qui
vont se révéler impactant et sur le crédit que l’utilisateur peut en faire. Pour M. CHASSAGNEUX, c’est l’état de l’art pour un
signal au niveau mensuel et qu’il convient de conduire une analyse de risque avec une approche coût / bénéfice. M. EVENO
rapporte une prise de décision technique par les autorités morbihannaises pour la rupture en alimentation en eau potable de
Belle-Ile, avec un questionnement régulier sur les prévisions saisonnières.
M. LESPERAT remarque que les périmètres pour les clients de l’Energie ou de l’Eau sont identifiés avec un propre business, que
pour le tourisme, il n’y a pas de client national. M. MICOUD pense, tout comme Mme SERRE-GARNIER que l’interlocuteur unique
pourrait être Atout France ou le Ministère. M. MAC VEIGH revient sur le fait de savoir si disposer de prévisions 3 mois à
l’avance permettrait de prendre une décision, en cas d’effet néfaste. Mme SERRE-GARNIER met en avant qu’on n’est pas encore
en mesure de dire si l’été fût mauvais. Il faut peser le positif et le négatif, il n’y a rien d’évident. M. VIEU souligne qu’il manque
un maillon entre le national et le local pour pousser la réflexion en cours. Pour M. CHASSAGNEUX, il manque des indicateurs
pertinents, à appréhender, peut-être autour de la température. M. MAC VEIGH y voit une aide à la compréhension, avant et
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après. M. CHARMETANT constate cependant que 2°C n’ont pas le même impact du Nord au Sud et M. MICOUD évoque la notion
de taux de confortabilité, qui varie selon les régions, les âges. Mme SERRE-GARNIER observe la rapidité de la prise d’information
touristique, avec la réservation de dernière minute, très météo dépendante. Ce que complète M. MICOUD avec le
questionnement sur l’intérêt du séjour, où le touriste s’interroge sur ce qu’il peut faire le jour même. Les consultations sur le
temps, en début de semaine, déclenchent la programmation du week-end, sortie ou court séjour.
► M. MICOUD pose la problématique des phénomènes météorologiques sévères, de type Cévenole, qui font l’actualité
récente et de leur impact sur les assurances et l’image, notamment. M. EVENO rappelle la genèse de ces situations avec la
conjonction d’une configuration géographique particulière de la côte languedocienne et des Cévennes et d’une remontée de
masses d'air chaud et très humide en provenance de la Méditerranée. Cela conduit à des épisodes de pluies intenses et celui
qui s'est déroulé du vendredi 10 au lundi 13 octobre fait suite aux 3 autres épisodes qu'a connus cette région depuis début
septembre (les 16-17 septembre, le 29 septembre, le 6 octobre). Si ce type de situation n'est pas rare dans cette région, c'est
la succession d'épisodes pluvieux intenses qui revêt un caractère remarquable. En moyenne, on enregistre des épisodes
méditerranéens violents tous les deux à trois ans.
M. PORTEFAIX S’interroge sur la pertinence de la chaine d’alerte et sur la possibilité de faire évacuer de gré ou de force certains
lieux. M. CHARMETANT met l’accent sur une responsabilité plus large, car on a suffisamment d’éléments aujourd’hui pour
appréhender des situations à risques (exemple du Grand Bornand), il y a là un problème de citoyenneté. M. MAC VEIGH ajoute
que si la chaine de décision peut être optimisée, c’est à la commission Sécurité Civile d’en débattre. Pour autant, s’il y a une
déclinaison sur la chaine de l’information touristique, cela concernerait bien notre commission. M. CHASSAGNEUX rappelle la loi
du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile où le maire doit élaborer un plan communal de sauvegarde avec des
actions à mener. M. VIEU intervient sur le besoin en formation, vers des exercices de grande ampleur pour ces évènements
extrêmes.
***
2. Des outils de prévision immédiate : le réseau radar français
PATRICK CHASSAGNEUX, D2I/MI
► Présentation 4
Le Radar (RAdio Detection And Ranging) est, depuis les années 90, une composante essentielle pour le suivi des systèmes
précipitants. Des applications ont ensuite vu le jour pour l’aéronautique avec l’outil ASPOC (suivi et caractérisation de la
convection) et le projet LEOPARD (radar dédié sur aéroport). C’est aussi une aide précieuse pour la prévision des crues et
inondations mais avec des exigences accrues pour ce matériel. Depuis peu, la prévision numérique à haute résolution
poursuit l’assimilation des données radar (Doppler / réflectivité) dans AROME et celle de nouvelles observations (radars
européens, polarimétrie, réfractivité) ; la climatologie, dans le cadre de l’évaluation du changement climatique, développe
aussi la ré-analyse de lames d’eau.
En France comme à l’étranger, on assiste à une densification et modernisation (double-polarisation) des réseaux radars
météorologiques. Le réseau français est le plus dense du monde. A partir d’impulsions électromagnétiques émises avec des
longueurs d’onde appropriées, de leur réflexion par les gouttes de pluie, les radars permettent de localiser les précipitations
et de mesurer leur intensité en temps réel. Ils fournissent également, en exploitant l'effet Doppler, des informations sur le
vent dans les zones précipitantes et la distinction entre les types de précipitations (pluie, neige, grêle…).
Trois types de radars météorologiques existent. Les radars en bande C (longueur d'onde 5 cm) ont, comme les radars en
bande S (longueur d'onde 10 cm), une portée d’environ 100 km. Plus petits, les radars en bande X (longueur d'onde 3 cm) ont
une portée plus faible de l'ordre de 60 km mais leur installation est plus adaptée aux zones accidentées où leur portée est
limitée par le relief. Après les projets PANTHERE et RHYTMME, les objectifs du projet PUMA (Programme plUri-annuel de
Modernisation du réseau ARAMIS), cofinancé par MF et la DGPR sur la période 2012-2016, visent au renouvellement de 8
radars bande C ou S, à l’installation de 4 radars bande X supplémentaires, au remplacement du radar de Collobrières et la
e
pérennisation d’un 4 radar RHYTMME (Mont Vial). Ainsi, les zones non couvertes de manière optimale se réduisent.
Suite à l’évènement de Draguignan et à partir des données issues de ce réseau radar, Météo-France a développé le service
APIC (Avertissement Pluies Intenses à l'échelle des Communes) qui envoie des avertissements de pluies intenses avec un aléa
estimé à l’échelle de la commune pour deux niveaux de sévérité (intense / très intense). La diffusion des avertissements se
fait vers les communes abonnées (abonnement gratuit) par message vocal, SMS et courriel, les préfectures peuvent disposer
de ces avertissements au travers d’un site extranet. En septembre 2014, 89% des communes de métropole sont couvertes
pour 5500 communes abonnées ; la carte des communes concernées par des pluies intenses est accessible pour les
préfectures, les SPC et les SDIS sur le site https://apic.meteo.fr/. Le service est très sensible à la qualité de la lame d’eau,
notamment en ce qui concerne la discrimination pluie / grêle et les artefacts générés par l’implantation d’éoliennes.
Le développement de cet avertissement pour les départements d’outre mer est en cours.
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M. PORTEFAIX voit sur les zones mal couvertes par les radars, des prévisions plus difficiles à réaliser. M. CHASSAGNEUX expose
qu’outre le coût d’investissement (moins de 1 M€ pour un radar bande X à plus de 1,5 M€) auquel il convient d’ajouter le
fonctionnement, il apparait souvent des difficultés d’intégration paysagère et de cohabitation avec des sources
électromagnétiques différentes.
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3. Point sur l'avancement du vœu 2014 et projet de vœux 2015
► Vœu 2014 : M. MICOUD fait état des deux occasions de communiquer, sur le portail DRAIAS, via la GAZETTE DU TOURISME
de mai et septembre 2014. M. PORTEFAIX S’interroge sur la diffusion confidentielle de cette revue. Mais pour M. MICOUD, il
s’agit d’un outil à destination du réseau de professionnels. En ce qui concerne l’information du RN2D, M. MICOUD constate
que celui-ci a pour l’instant d’autres préoccupations, ce n’est pas le bon calendrier. Mais, M. CHASSAGNEUX a pu intervenir
récemment devant 70 personnes lors d’un colloque sur le SRCAE organisé par l’ADEME en Franche-Comté, la Région et le
commissariat de Massif. Pour 2014, la communication se fait et doit continuer en prolongement du vœu. En effet, les enjeux
du changement climatique notamment doivent constituer un élément fort et permanent des futures politiques touristiques
territoriales.
► Vœu 2015 : mise à disposition d’un indicateur touristique de confort. M. MICOUD pose la problématique des données
et modalités opérationnelles, avec deux étapes : la définition d’un indicateur touristique qui ait un sens réel et de son
évolution dans DRIAS www.drias-climat.fr/ (indicateur passé et futur). Pour un tel indicateur, M. CHARMETANT voit des intérêts
contradictoires selon les activités touristiques, ce qui est bon pour les uns ne l’est pas pour les autres. M. MAC VEIGH
s’enquière d’une hypothèse d’équilibre à l’échelle de la France entre les zones favorisées et défavorisées par un même type
de temps. Pour Mme SERRE, le tourisme urbain par exemple, n’est pas dépendant de la même manière. M. CHARMETANT
souligne l’importance de la notion de ressenti : 2°C en montagne c’est très sensible. M. MICOUD rappelle que des travaux en
ce domaine existent, comme ceux de J.P. BESANCENOT (Besancenot, J.-P. (1989). Climat et tourisme. Paris, Masson), ou sur
l’indice climato-touristique de MIECZKOWSKI.
[Ndlr : des travaux s’attachent à valider l’indice climatique pour les touristes sur la base d’études de terrain. Cf.
http://www.pcet-ademe.fr/sites/default/files/adaptation%20au%20changement%20climatique%20et%20DD%20du%20tourisme_2006.pdf page 111].
Pour M. CHARMETANT, Il conviendrait de s’orienter vers un indicateur macro, pas trop sophistiqué.
M. CHASSAGNEUX en conclut qu’un indicateur national n’aurait alors sans doute pas grand sens. Aussi M. MAC VEIGH préconise
de travailler sur des hypothèses en définissant quelques régions (haute montagne, saison littorale) et/ou quelques activités.
M. VIEU fait état des travaux de Besancenot et de son approche en types de temps. Il faut essayer de voir pourquoi les gens
vont dans tel endroit et peut-être avoir un indice pondéré selon le type d’activité pratiquée.
Mais pour M. MAC VEIGH, il faut d’abord que le monde du tourisme ait ses indicateurs, sinon cela restera un vœu pieux. M.
CHASSAGNEUX questionne sur la disponibilité de chiffres, analyses (exemple d’enquête réactualisée du Credoc
http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R259.pdf). Mme SERRE-GARNIER déplore la grande difficulté à faire agréger des informations
de fréquentation hôtelière. M. MAC VEIGH évoque la société Metnext qui sait mesurer la météo dépendance d’une activité à
partir de variables la caractérisant. M. CHARMETANT rappelle que cela est sans doute plus aisé avec des mono-produits et qu’il
convient de trouver dans les faits un indicateur qui ne soit pas contestable, car un même fait peut produire des résultats
différents. Sur ce vœu, Mme SERRE-GARNIER exprime que pour connaitre le monde du tourisme, cela parait complexe et risque
de ne pas parler, malgré la pertinence d’un tel indicateur. Aussi M. MICOUD propose de rester sur la piste par grandes
régions : littorale, mer, campagne, ville et par types sportif / plaisir. Le lien entre fréquentation touristique et conditions
climatiques reste complexe et dépend tout autant des conditions de séjours que du confort thermique effectif ou perçu. Du
côté tourisme et son suivi économique, M. SERRE-GARNIER souligne qu’il est difficile d’évaluer une consommation touristique,
ce n’est pas forcément sa valeur ajoutée directe, et l’accès aux données est la clé du problème. Il conviendrait d’utiliser les
enquêtes de fréquentation, où existent des séries longues et voir si la météo est une variable explicative. M. VIEU rappelle
e
que la météo n’intervient qu’en 3 position dans le choix touristique.
M. MICOUD conclut qu’un travail prochain, entre les personnes ici ressources, est nécessaire pour préciser les modalités
d’élaboration d’un tel indicateur.
► M. PORTEFAIX exprime le souhait, sous forme de vœu, de disposer d’une information sur le matériel de mesures et les
moyens de calculs mis en œuvre par Météo-France pour améliorer la connaissance et les prévisions météorologiques. M.
MAC VEIGH et la commission retiennent l’idée d’un vœu à vocation transversale, pour un exposé annuel aux commissions.
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4. Élection du président de la commission
► M. MAC VEIGH rappelle les modalités de fonctionnement des commissions du CSM et qu’il convient de procéder à l’élection du
président de la Commission Tourisme et Information pour 2 ans renouvelables. Après vote à l’unanimité de la Commission, M.
MICOUD est reconduit dans ses fonctions.
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5. Questions diverses
► M. Mac Veigh revient sur l’assemblée plénière 2014 et rappelle que son compte-rendu, ainsi que celui du colloque de
l’après-midi ont été mis en ligne et sont accessibles via un lien qui a été diffusé aux membres de la commission. Il mentionne
ensuite la demande qu’a faite J.M. Lacave, PDG de MF à chaque commission, de bien vouloir lui signaler des sites Internet
particulièrement utilisés par les usagers afin que Météo-France puissent s’en inspirer pour améliorer ses services en ligne. Un
questionnaire a été préparé à cette fin et sera diffusé aux membres de la commission par le secrétaire.
M. MAC VEIGH fait le point sur la journée intercommission du 4 novembre à Lyon, consacrée au réchauffement climatique. La
parole sera donnée à chaque commission et M. MICOUD interviendra pour la commission Tourisme et Information.
► Il mentionne ensuite l’organisation, par la commission agriculture du CSM, des Journées de l’Agrométéorologie les 14 et
15 janvier 2015 à la Météopole de Toulouse.
M. MAC VEIGH rappelle que la prochaine réunion des présidents de commission est fixée au 12 mars 2015 à 9h30 à SaintMandé.
Il ajoute que le bilan des vœux 2014 ainsi que le projet de vœux 2015 devront être finalisés pour mi-janvier au plus tard.
► La prochaine commission Tourisme et Information se tiendra sur une journée le 10/04/2015 en Franche-Comté, à
Besançon.
Le président de la Commission remercie chaleureusement les intervenants pour la qualité de leurs prestations et l’ensemble
des présents pour leur participation.
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