Sinfonia Varsovia | Marc Minkowski Sin fonia V
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Sinfonia Varsovia | Marc Minkowski Sin fonia V
Mardi 13 novembre 2012 Sinfonia Varsovia | Marc Minkowski Dans le cadre du Domaine privé Marc Minkowski du 23 octobre au 1er décembre à la Cité de la musique et à la Salle Pleyel Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Sinfonia Varsovia | Marc Minkowski | Mardi 13 novembre 2012 Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Domaine privé Marc Minkowski DU 23 OCTOBRE AU 1ER DéCEMBRE à LA CITé DE LA MUSIQUE ET à LA SALLE PLEYEL MARDI 23 OCTOBRE – 20H SALLE PLEYEL Gala Mozart pour les 30 ans des Musiciens du Louvre Grenoble Extraits symphoniques et airs d’opéras de Wolfgang Amadeus Mozart Les Musiciens du Louvre Grenoble Marc Minkowski, direction Mireille Delunsch, soprano Véronique Gens, soprano Julia Lezhneva, soprano Sonya Yoncheva, soprano Maria Savastano, soprano Anna Bonitatibus, mezzo-soprano Marianne Crebassa, mezzo-soprano Stanislas de Barbeyrac, ténor Topi Lehtipuu, ténor Florian Sempey, baryton Christian Helmer, baryton Mika Karès, basse JEUDI 8 NOVEMBRE – 20H Franz Schubert Symphonie n° 3 Symphonie n° 9 « La Grande » Les Musiciens du Louvre Grenoble Marc Minkowski, direction SAMEDI 10 NOVEMBRE – 20H MARDI 13 NOVEMBRE – 20H Georg Friedrich Handel Concerto grosso op. 3 n° 6 Dixit Dominus Wilhelm Friedemann Bach Adagio et Fugue pour deux flûtes et orchestre F65 Johann Sebastian Bach Magnificat Stanisław Moniuszko Halka (extraits) Karol Szymanowski Concerto pour violon n° 2 Henryk Mikołaj Górecki Symphonie n° 3 Les Musiciens du Louvre Grenoble Marc Minkowski, direction Sylvia Schwartz, soprano Gaëlle Arquez, soprano Delphine Galou, alto Colin Balzer, ténor Luca Tittoto, basse DIMANCHE 11 NOVEMBRE – 16H30 Sinfonia Varsovia Marc Minkowski, direction Jakub Jakowicz, violon Marita Sølberg, soprano JEUDI 22 NOVEMBRE – 20H SAMEDI 1er DÉCEMBRE – 20H SALLE PLEYEL Les Contes d’Hoffmann (version de concert) Musique de Jacques Offenbach Livret de Jules Barbier Œuvres de Johann Sebastian Bach, Georg Philipp Telemann, Marin Marais, Giuseppe Les Musiciens du Louvre Grenoble Sammartini et Jacques Hotteterre Chœur Aedes Marc Minkowski, direction Lous Landes Consort Mathieu Romano, chef de chœur Hugo Reyne, flûte à bec Sonya Yoncheva, les quatre Sébastien Marq, flûte à bec héroïnes Marc Minkowski, basson John Osborn, Hoffmann Pierre Hantaï, clavecin Laurent Naouri, les quatre diables Michèle Losier, Nicklausse, la muse Jean-Paul Fouchécourt, les quatre valets Éric Huchet, Spalanzani Laurent Alvaro, Crespel, maître Luther Sylvie Brunet, la voix de la tombe Marc Mauillon, Peter Schlémil, Hermann Julien Behr, Nathanaël Entretien avec Marc Minkowski à l’occasion de son Domaine privé Cité Musiques En six concerts, votre Domaine privé nous emmène du Baroque à Offenbach en passant par Mozart et Górecki. Comment l’avez-vous structuré ? Marc Minkowski Je me vois un peu comme un caméléon. Le public a peut-être parfois eu du mal à me suivre, mais je pense que maintenant la plupart des gens le savent : ce n’est ni une posture ni un accident, je suis fait comme ça. Et depuis toujours. La première œuvre que j’ai dirigée, sous l’œil de mon maître Charles Bruck, c’était le Carnaval romain de Berlioz ; la première que j’ai enregistrée, un florilège de comédies-ballets de Lully et Molière. Vous voyez que ce goût des voyages ne date pas d’aujourd’hui. Pour fêter leurs vingt ans, Les Musiciens du Louvre Grenoble avaient donné en concert un Gala Rameau. J’aime bien cette idée de placer un anniversaire sous les auspices d’un compositeur tutélaire. Mozart m’a semblé aller de soi pour la fête des trente ans. Nous avons joué L’Enlèvement au sérail et Idoménée à Aix, Mitridate, Così fan tutte et la Messe en ut à Salzbourg, Les Noces de Figaro à Paris, des symphonies et des sérénades un peu partout : avec Rameau, Handel et Haydn, Mozart est notre compagnon le plus fidèle, en tout cas le plus régulier. Lors de ce Gala Mozart, on retrouve une pléiade de chanteurs qui vous accompagnent depuis longtemps : Véronique Gens, Mireille Delunsch… L’avantage de Mozart, c’est qu’il exalte aussi bien la maturité, l’expérience humaine, et la jeunesse, le sentiment furtif de la première fois. Ne vous étonnez donc pas de découvrir auprès des amies de longue date que vous venez de citer de très jeunes talents comme Sonya Yoncheva, Julia Lezhneva ou Florian Sempey. Je saute un peu les étapes. Un autre opéra referme ce Domaine privé à la Salle Pleyel : Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Vous qui nous avez tant séduits dans l’Offenbach léger, quel regard portez-vous sur cet « opéra fantastique » ? Personne ne conteste, je pense, la place des Contes d’Hoffmann parmi les purs chefsd’œuvre du répertoire. Mais quels Contes d’Hoffmann ? Ceux que le compositeur n’a pas eu le temps d’achever ? Ceux que le directeur de l’Opéra-Comique a fait amputer lors de la création en 1881 ? Ceux que divers éditeurs et diverses traditions ont imposés depuis ? Nous avons tenté, avec l’aide de l’offenbacchant suprême Jean-Christophe Keck, de remonter aussi loin que possible jusqu’à la source, jusqu’à ce rêve en cinq actes, à la fois cauchemardesque et brillant, spirituel, qu’Offenbach avait en tête. Pas pour le plaisir de jouer avec les grimoires et les bouts de partitions envolés, mais parce que le compositeur tenait à cet opéra comme à la prunelle de ses yeux. C’est son testament. Le chant d’un cygne et non d’un farceur. 3 Dans cette production, les trois rôles féminins sont interprétés par une seule chanteuse… C’est ainsi qu’Offenbach a conçu cette pièce : « Trois femmes dans la même femme ! Trois âmes dans une seule âme ! ». Où qu’il aille, à Venise, dans l’appartement d’une jeune musicienne ou dans le laboratoire d’un savant fou, Hoffmann revit la même tragédie et voit mourir celle qu’il adore. Qui est elle-même le reflet d’une quatrième femme, bien réelle, mais silencieuse et qu’il ne pourra jamais avoir : Stella, l’interprète de Donna Anna lors d’une représentation de Don Giovanni qui vient de finir quand le drame commence. Par la magie conjuguée de la poésie et de l’alcool, Hoffmann se remémore – ou invente ? – ces trois lieux où Stella apparaît sous trois visages et meurt trois fois. Mais quelle voix aujourd’hui pour incarner ces trois idoles si différentes – poupée mécanique, cœur pur, courtisane vénéneuse ? Nous avons parié sur la jeunesse. Soprano lyrique très agile et capable de changer de masque en un clin d’œil, Sonya Yoncheva s’est imposée comme une évidence. Parfaitement francophone, elle a remporté le Concours Operalia organisé par Plácido Domingo en chantant une Manon époustouflante. Elle vient d’être Leila dans Les Pêcheurs de perles à l’Opéra-Comique, maîtrise Monteverdi et Handel aussi bien que Mozart et Massenet, cultive son riche médium sans renoncer à l’aigu acrobatique de ses débuts – vous verrez dans les années qui viennent que je place une grande confiance en ce jeune talent. Revenons aux concerts de la Cité de la musique et au répertoire baroque. Vous prenez le parti d’interpréter le Magnificat de Bach en réduisant l’effectif du chœur… Je ne réduis rien du tout. Avec les années, j’ai acquis la conviction, théorique, historique mais aussi simplement musicale, que les travaux initiés par Joshua Rifkin il y a trente ans nous guidaient sur la bonne voie. Pas la seule évidemment. Les passions et les cantates de Bach s’adressent à tout le monde, aux chorales de toute taille et de toute nature. Mais, depuis que j’ai expérimenté le fameux « un par partie » dans la Messe en si mineur il y a quelques années, je comprends comment tout cela fonctionne, à quoi correspond cette pensée dans laquelle écriture vocale et contrepoint de clavier ne font qu’un. La musique de Bach est toujours gigantesque, peu importent les moyens mis en œuvre. Un violon seul, un clavecin, un orgue, un orchestre, un ensemble vocal : la taille n’y fait rien. Dans le cas du Magnificat, la notation est on ne peut plus claire : tous les enchaînements solo-tutti correspondent à un « ajout » de voix et non à l’alternance d’une voix seule et d’une masse chorale. Notation tout aussi parlante dans le Dixit Dominus que Handel a sans doute écrit pour une petite église de la banlieue romaine. Autre joute baroque : le 11 novembre, vous apparaîtrez avec le Lous Landes Consort en tant que bassoniste et cela nous renvoie à vos débuts… Voilà. Pink Floyd le retour ! J’ai eu une première vie, comme bassoniste, d’abord dans des orchestres modernes puis dans le « milieu » baroque. Là aussi j’aimais me balader dans plusieurs univers. Vers 1984, déjà converti aux instruments anciens, je suis devenu, je le dis sans prétention, le chouchou de William Christie, de Philippe Herreweghe, de 4 Jean-Claude Malgoire. à cette époque, je suivais depuis un moment le travail d’Harnoncourt et de Gardiner. J’ai rencontré Pierre Hantaï, Sébastien Marq, Hugo Reyne et, un jour, un restaurant spécialisé dans la cuisine landaise, Lous Landes, a appelé l’un de nous pour organiser un concert. Nous avons eu un tel plaisir à préparer ce concert à quatre que quelqu’un a lancé l’idée de participer au concours de musique ancienne de Bruges. Le premier prix n’avait encore jamais été attribué dans la catégorie musique de chambre et on l’a remporté. Mais nous étions tous chefs d’orchestre dans l’âme et le groupe a vite explosé. Vous précisiez que le répertoire des Musiciens du Louvre Grenoble s’est modifié et amplifié avec le temps. Lors du premier concert à la Cité, vous dirigerez deux symphonies de Schubert. Il y a peu, vous donniez l’intégrale de ces symphonies au Konzerthaus de Vienne. Quel enseignement en avez-vous tiré ? C’était très impressionnant d’être à Vienne toute une semaine avec Schubert. Cette musique est d’une mélancolie infinie jusque dans la virtuosité la plus exubérante comme celle de la Deuxième Symphonie. L’orchestre est encore plus sollicité, physiquement, que dans une symphonie de Beethoven. Et il me semble que cet équilibre délicat entre vertige technique (la plupart des symphonies sont d’un Schubert adolescent qui rêve l’orchestre plus qu’il ne le pratique) et une certaine langueur, un doux abattement qui lui appartient en propre, se prête très bien au son des instruments classiques qui peuvent traduire avec naturel cette légèreté, cette mélancolie, par moments cette rugosité populaire, mais aussi ce vertige des profondeurs qui ne doit encore rien à Mahler. La pièce la plus impressionnante et la plus exigeante, la « grande » Symphonie en ut, est curieusement celle qui a été la plus facile à monter, parce que nous savions où aller, parce qu’à cette époque Schubert maîtrise complètement son orchestre, et aussi parce que nous avons, conformément à la tradition viennoise, doublé les pupitres de vents. La confronter à la Troisième ouvre de larges perspectives. Nous avançons donc dans le XIXe siècle, et même le XXe avec le concert du Sinfonia Varsovia du 13 novembre. N’a-t-on pas là, avec Moniuszko, Szymanowski et Górecki, un résumé du répertoire polonais ? Quand le Sinfonia Varsovia m’a proposé le poste de directeur musical, c’était pour moi une sorte de retour au pays – au pays de ma famille, car je suis né en France. Ce programme propose des œuvres très différentes, très contrastées, mais qui témoignent qu’il n’y pas d’« école polonaise ». Ou alors, des écoles, aussi distinctes que possible. Moniuszko a étudié à Paris, il a été le disciple d’Auber, il a aussi beaucoup voyagé en Allemagne. Ce serait un peu le Chopin de l’opéra sous l’influence de Weber et peut-être même de Schubert. J’ai dirigé son opéra Halka à Varsovie en décembre dernier ; il comporte une magnifique ouverture d’esprit franco-slave, une mazurka bondissante, un très beau prélude à l’Acte III, une danse des montagnards fièrement folklorique. 5 Le Deuxième Concerto pour violon est la première œuvre de Szymanowski que j’ai dirigée. En l’étudiant, je lui ai d’abord trouvé un petit air stravinskien mais très vite j’y ai entendu l’appel romantique, profond et chaleureux, auquel Szymanowski a toujours répondu. Jakub Jakowicz est un des plus grands violonistes de la jeune école polonaise ; il a d’ailleurs gagné le Concours Wieniawski il y a quelques années. Dès la première répétition, j’ai eu l’impression d’accompagner un chanteur, c’était d’une souplesse absolument lyrique. Les Polonais ne sont pas les seuls à sentir la musique ainsi, mais l’adéquation était si parfaite que j’ai tenu à la partager avec le public parisien. La Troisième Symphonie de Górecki, même si elle a des détracteurs, et d’autant plus que grâce au cinéma elle est devenue une sorte de « tube », me touche très directement. Elle me parle de perte, d’Histoire sans pitié, mais aussi de pureté, de grâce. Les textes sont quelquefois terribles, ils proviennent d’inscriptions consignées dans les geôles de la Gestapo par une jeune mère qui a perdu son fils soldat à la guerre, dans un dialecte un peu différent du polonais traditionnel. Je n’ai besoin d’aucun écran pour ressentir cette musique. Quels territoires musicaux souhaiteriez-vous explorer ? Mais tous ! Demanderiez-vous à un acteur s’il préfère Shakespeare ou Tennessee Williams ? à un metteur en scène s’il compte renoncer à Molière pour aborder Brecht ? La musique est infinie, je n’aurai pas assez d’une vie pour faire le dixième de la moitié du chemin. Prochainement, Les Musiciens du Louvre Grenoble vont me suivre dans un projet très important sur Le Vaisseau fantôme – le premier Wagner que j’ai dirigé, mais sans eux à l’époque – couplé avec celui de Pierre-Louis Dietsch, opéra écrit à la demande de l’Opéra de Paris sur l’argument de Wagner, notre auguste maison ayant jugé le poète acceptable mais le compositeur inintéressant ! Ensuite, après avoir dirigé trois de ses symphonies, je voudrais m’approcher davantage de Bruckner. Cette musique me met en transe, et nous avons de par le monde des orchestres somptueux pour la servir. Propos recueillis par Pascal Huynh 6 MARDI 13 NOVEMBRE – 20H Salle des concerts Stanisław Moniuszko Halka : Ouverture, Mazurka de l’acte I, Prélude de l’acte III, Danses montagnardes Karol Szymanowski Concerto pour violon n° 2 entracte Henryk Mikołaj Górecki Symphonie n° 3 Sinfonia Varsovia Marc Minkowski, direction Jakub Jakowicz, violon Marita Sølberg, soprano Avec le soutien de l’Institut Adam Mickiewicz et de l’Institut Polonais de Paris. Fin du concert vers 22h. 7 Stanisław Moniuszko (1819-1872) Halka : Ouverture, Mazurka de l’acte I, Prélude de l’acte III, Danses montagnardes Composition : 1846-1857. Création : Vilnius, 1er janvier 1848 (première version) ; Varsovie, 1er janvier 1858 (version déinitive). Effectif : piccolo, lûte, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba – timbales, tambour, triangle, grosse caisse, cymbales, glockenspiel – cordes. Durée : environ 22 minutes. Szymanowski l’a souvent répété : c’est Moniuszko qui a créé l’école nationale polonaise, pas Chopin. La création de Halka marque ainsi, pour beaucoup, la date de naissance de l’opéra polonais. Intrigue classique : après avoir séduit et abandonné une paysanne avec son enfant, un noble s’apprête à épouser une jeune ille de son rang ; sa victime se suicide dans un accès de désespoir. Au cynisme de l’aristocrate s’oppose la sincérité du paysan qui aime en vain Halka. Le Manoir hanté, l’opéra le plus célèbre du compositeur polonais après Halka, présentera une autre noblesse, généreuse et patriote. Marqué par l’opéra français ou italien de son temps, Moniuskzo, par la richesse de son invention mélodique et la sûreté de son métier, n’a souvent rien à envier à un Auber ou un Donizetti. L’Ouverture de Halka, qui anticipe parfois sur la suite de l’opéra, relève plus de l’ouverture symphonique que du potpourri, jouant sur le contraste entre un andante mélancolique, où bois et cordes semblent se répondre, et un agitato iévreux. La brillante Mazurka, solidement campée sur ses trois temps, clôt le premier acte : le père du jeune seigneur donne une fête en l’honneur des iancés. Avec l’acte III, nous passons du château au village de montagne, de la culture à la nature. Le Prélude installe d’emblée une atmosphère mélancolique, reprenant le motif de l’air nostalgique chanté par Halka au premier acte. Les Danses montagnardes constituent ensuite l’antithèse de la Mazurka de l’acte I, par la verdeur de leur rythme binaire, la crudité de leurs couleurs, par cette quarte augmentée – la quarte lydienne – repérable dans la section centrale. Un intervalle caractéristique de la musique des Tatras, qu’on retrouvera, plus tard, chez le Szymanowski de la période « nationale ». Karol Szymanowski (1882-1937) Concerto pour violon n° 2 op. 61 Composition : 1932-1933. Création : 6 octobre 1933, Varsovie, Philharmonie, Paweł Kochański (violon), Grzegorz Fitelberg (direction). Effectif : 2 lûtes dont piccolo, 2 hautbois dont cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons dont contrebasson – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, tuba – timbales, triangle, petit tambour, cymbales, grosse caisse, piano – cordes. Durée : environ 21 minutes. Alors qu’il achève la Symphonie n° 4 « Concertante » pour piano et orchestre, Szymanowski songe à un concerto pour violon, espérant être stimulé par l’ami Kochański. Celui-ci, en effet, passe une partie de l’été 1932 à Zakopane : ainsi naît l’Opus 61, dernière collaboration entre 8 MARDI 13 NOVEMBRE les deux musiciens. Un an plus tard, le violoniste souffre d’étranges et terribles douleurs, premiers symptômes d’un cancer du foie. Quand il crée le Concerto, à bout de forces, prématurément vieilli, il répète assis, s’effondre dans sa loge après le concert. Il meurt le 12 janvier 1934 à New York, où il enseignait à la Juilliard School. Szymanowski lui survivra à peine plus de trois ans : le Second Concerto pour violon constitue leur chant du cygne. Si les sections du Premier Concerto s’enchaînaient naturellement, le Second s’articule nettement en deux parties, que sépare la cadence de Kochański. Le Moderato molto tranquillo, à la fois forme sonate et forme ternaire, conie au soliste le premier thème, d’abord coniné dans l’intervalle de tierce mineure avant de s’élever en une longue phrase lyrique où surgit la quarte lydienne des Tatras. Il devient ensuite un thème de marche, un grand crescendo conduisant à un climax suivi d’un Andante sostenuto plus serein, polyphoniquement très serré, sorte de pause avant la reprise. Après la cadence en doubles cordes, l’Allegramente molto energico coruscant ressemble à une marche de montagnards, avec ses syncopes, sa quarte lydienne, ses rythmes rudes. Cette marche fait écho à celle de la première partie, comme fait écho à l’Andante sostenuto l’Andante molto tranquillo qui lui succède, où des sonorités d’une subtilité quasi impressionniste suspendent le temps. La reprise de la marche conirme la structure ternaire de cette seconde partie, mais aussi la structure symétrique de tout le concerto. Ce concerto entretient avec la Symphonie n° 4 « Concertante » la même relation gémellaire que le Premier Concerto avec la Troisième Symphonie. Il la rejoint par la clarté de son instrumentation, un certain classicisme du propos : « Toujours aucune “recherche”, écrit Szymanowski, et la même insouciance du “moderne” à tout prix que dans le Concerto pour piano [sic]. » Par les emprunts au folklore aussi : la seconde partie, comme le inale de la Concertante, pourrait être, pour reprendre Berlioz, une « orgie de brigands ». Mais ce folklore devient de plus en plus imaginaire, de plus en plus stylisé – à la in de sa vie, Szymanowski prend avec lui ses distances et ne cesse de mettre en garde les jeunes compositeurs polonais contre les dangers d’une utilisation trop sommaire. Sa dernière œuvre achevée, les Deux Mazurkas op. 62, d’un dépouillement quasi abstrait, résonnera comme un adieu. Le Second Concerto n’est pas si éloigné du Premier : en une partie, de même durée, il ne renoue pas davantage, quelles que soient les dificultés de la partie soliste, avec la virtuosité traditionnelle. Il rejoint aussi son aîné par son lyrisme intense, même si l’extase mystique, l’érotisme torride se sont mués, comme dans la Concertante, en un vitalisme conquérant. Dans l’un comme dans l’autre concerto, Szymanowski, à sa façon, se pose en héritier de l’effusion romantique, parlant lui-même ici de son « romantisme ressuscité » et qualiiant l’Opus 61 d’« horriblement sentimental ». Une façon de récuser le néoclassicisme ambiant qu’il déplore et auquel il n’a jamais sacriié. L’écriture, pour se rapprocher parfois de l’harmonie traditionnelle, garde d’ailleurs une profonde originalité, avec ses oscillations tonales et modales, ses croisements de références folkloriques et d’efluves orientalisants, synthèse des acquis de tout un itinéraire créateur : dernière œuvre instrumentale achevée de Szymanowski, le Second Concerto est un testament musical. Didier van Moere 9 Henryk Mikołaj Górecki (1933-2010) Symphonie n° 3 « des chants plaintifs » op. 36 pour soprano et orchestre Lento – Sostenuto tranquillo ma cantabile Lento e largo – Tranquillissimo – Catabilissimo – Dolcissimo – Legatissimo Lento – Cantabile semplice Composition : octobre-décembre 1976. Dédicace : à Jadwiga Rurańska, épouse du compositeur. Création : 4 avril 1977, Royan, par Stefania Woytowicz (soprano) et l’Orchestre du SWF de Baden-Baden, direction : Ernest Bour. Effectif : soprano solo – 4 lûtes (aussi 2 piccolos), 4 clarinettes, 2 bassons, 2 contrebassons – 4 cors, 4 trombones – harpe, piano – cordes. Durée : environ 54 minutes. La Symphonie n° 3 (1976) du compositeur polonais Henryk Górecki fait partie des œuvres les plus célèbres du XXe siècle ; elle doit principalement sa popularité à l’enregistrement qu’en réalisèrent en 1992 la soprano Dawn Upshaw et le London Sinfonietta sous la direction de David Zinman – disque qui, fait rarissime pour un compositeur vivant, se vendit à plus d’un million d’exemplaires. Composée, après de nombreuses tentatives infructueuses dans les années 1960, en hommage aux victimes de l’Holocauste, la Symphonie n° 3 témoigne du tournant amorcé par Górecki au début des années 1970 : refus des dissonances et de l’ultra-chromatisme induits par sa pratique précédente de la musique sérielle, au proit d’une musique profondément marquée par la religion catholique et mettant en avant des aspects modaux et/ou diatoniques sur des tempos souvent lents. Rejoint dans cette mouvance « néo-tonale » par son compatriote Penderecki et par des compositeurs comme Arvo Pärt, Górecki compose une musique qui s’épanouit dans la lenteur et dans l’expression du recueillement et de la déploration à l’aide d’une simpliication extrême des moyens mis en œuvre. Cette posture postmoderne de rejet des avant-gardes musicales suscita de vives polémiques et de nombreuses critiques acerbes au moment de la création de l’œuvre, en 1977 au Festival international d’art contemporain de Royan, alors réputé pour sa programmation en faveur de la création contemporaine la plus audacieuse. L’œuvre repose sur trois lamentations différentes, qui offrent le texte des trois mouvements. Aussi étendu que les deux suivants, le premier mouvement est bâti sur une prière polonaise de la seconde moitié du XVe siècle (« Lamentation de Sainte Croix ») qui donne lieu à un vaste canon élaboré par superposition, aux cordes divisées, de plusieurs modes grégoriens différents – faisant ainsi naître plusieurs couleurs sonores distinctes, jusqu’à l’entrée, au centre du morceau, de la voix. La seconde lamentation est, indique la partition, une prière (s’achevant sur un Ave Maria) inscrite sur le mur de la cellule n° 3 au sous-sol de « Palace », le siège central de la Gestapo à Zakopane ; au-dessous se trouve la signature d’Helena Wanda Blańusiakówna, et les mots « âgée de 18 ans, emprisonnée depuis le 25 septembre 1944 » ; le compositeur afirme avoir voulu reproduire musicalement « le climat » de la région 10 MARDI 13 NOVEMBRE montagneuse du sud de la Pologne, en s’appuyant sur des éléments folkloriques modaux. Enin, c’est un chant populaire silésien, dans le dialecte de la région d’Opole (datant des années 1919-1921 et soumis au compositeur par l’ethnomusicologue Adolf Dygacz) qui est choisi pour le mouvement inal – il représente le plus long des trois textes. Faisant la part belle à la tradition musicale et patrimoniale, fondée sur la répétition de motifs simples et euphoniques, jouant la carte de la lamentation parfois contemplative, la Symphonie n° 3 peut facilement être considérée comme une œuvre réactionnaire « se contentant de proposer des oasis de calme et de repos dans des univers culturels saturés de technologies et d’informations de tout ordre », comme le note le journaliste Alex Ross. La sincérité des motivations du compositeur et la célébrité de cette œuvre la placent cependant dans une position exceptionnelle au regard de la création de la in des années 1970, celle d’un « tube » dont la réception critique appartient, bien entendu et comme toujours, à ses auditeurs – à ses partisans comme à ses détracteurs. Grégoire Tosser 11 Henryk Mikołaj Górecki Symphonie n° 3 « des chants plaintifs » I Synku miły i wybrany, Rozdziel z matką swoje rany, A wszakom cię, synku miły, w swem sercu nosiła, A takież tobie wiernie służyła. Przemów k matce, bych się ucieszyła, Bo już jidziesz ode mnie, moja nadziejo miła. Mon ils, mon élu et mon bien-aimé Partage tes blessures avec ta mère Cher ils, comme je t’ai toujours porté dans mon cœur, Et t’ai toujours servi loyalement Parle à ta mère, pour la rendre heureuse, Bien que tu me quittes déjà, mon espoir chéri. Lament świętokrzyski z „Pieśni łysogórskich” (druga połowa XV w.) Lamentation de Sainte Croix extrait des « Chants de Łysa Góra” deuxième moitié du XVe siècle II Mamo, nie płacz, nie. Niebios Przeczysta Królowo, Ty zawsze wspieraj mnie. Zdrować Mario, Łaskiś Pełna. Maman, ne pleure surtout pas, Vierge très pure, Reine du Ciel, Protège-moi toujours « Zdrowás Mario » [Ave Maria] Zakopane „Pałace” cela nr 3 ściana nr 3 Błazusiakówna Helena Wanda lat 18 siedzi od 25 IX 44 « Palace » de Zakopane mur de la cellule n° 3 Helena Wanda Blażusiakówna âgée de 18 ans, emprisonnée depuis le 25 septembre 1944 III Kajze mi sie podzioł mój synocek miły? Pewnie go w powstaniu złe wrogi zabiły. Où est-il allé Mon très cher ils ? Peut-être que pendant l’insurrection L’ennemi cruel l’a tué. Wy niedobrzy ludzie, dlo Boga świętego cemuście zabili synocka mojego? Ah, vous mauvaises gens Au nom de Dieu, le plus Sacré, Dites-moi, pourquoi avez-vous tué Mon ils ? Zodnej jo podpory juz nie byda miała, choć bych moje stare ocy wypłakała. Jamais plus Je n’aurai son soutien Même si je pleure Toutes les larmes de mon corps. 12 MARDI 13 NOVEMBRE Choćby z mych łez gorkich drugo Odra była, jesce by synocka mi nie ozywiła. Même si les larmes amères Formaient une autre rivière Oder Elles ne redonneraient pas vie à mon ils. Lezy on tam w grobie, a jo nie wiem kandy, choc sie opytuja miedzy ludzmi wsandy. Il gît dans sa tombe Et je ne sais pas où Bien que je continue à interroger les gens Partout. Moze nieborocek lezy kaj w dołecku. a mógłby se lygać na swoim przypiecku. Peut-être que le pauvre enfant Gît à même un fossé Alors qu’il pourrait être couché, Dans son lit bien chaud. Ej, ćwierkeycie mu tam, wy ptosecki boze, kiedy mamulicka znalezć go nie moze. Oh, chantez pour lui Petits oiseaux du Seigneur Puisque sa maman Ne peut pas le trouver. A ty, boze kwiecie, kwitnijze w około, niech sie synockowi choć lezy wesoło. Et vous, petites leurs du Seigneur, Fleurissez à l’entour Pour que mon ils Puisse dormir content. Traditionnel 13 Jakub Jakowicz Né dans une famille de musiciens, Jakub Jakowicz a appris le violon auprès de son père, avec lequel il s’est produit en duo durant de nombreuses années. En 2001, il a collaboré pour la première fois avec l’Orchestre Philharmonique de Munich sous la direction de Pinchas Steinberg dans le Concerto n° 1 de Karol Szymanowski. Depuis lors, il s’est produit en tant que soliste avec de nombreux orchestres de renom dont le Sinfonia Varsovia, l’Orchestre National Symphonique de la Radio de Katowice, l’Orchestre Philharmonique National de Varsovie, l’Orchestre del Maggio Musicale Fiorentino, l’Orchestre Philharmonique Tchèque, l’Orchestre de l’Académie Sainte-Cécile de Rome, l’Orchestre Philharmonique de Dresde, l’Orchestre de la Suisse Romande et l’Orchestre National de Madrid. Jakub Jakowicz a collaboré avec de nombreux chefs d’orchestre parmi lesquels Jerzy Semkow, Antoni Wit, Jerzy Maksymiuk, Jacek Kaspszyk, Yan Pascal Tortelier, Krzysztof Penderecki, Agnieszka Duczmal, Walter Weller, Heinz Wallberg et Kirill Karabits. En tant que chambriste, Jakub Jakowicz s’est produit en duo avec le pianiste Bartosz Bednarczyk, avec lequel il a enregistré l’album Subito, un disque consacré aux sonates « À Kreutzer » et « Le Printemps » de Beethoven, ainsi que la Partita de Lutosławski. Depuis 2006, Jakub Jakowicz est membre du Quatuor Zehetmair, avec lequel il s’est produit à la Philharmonie de Berlin, au Wigmore Hall de Londres, au Suntory Hall de Tokyo et au Konzerthaus de Vienne. Jakub Jakowicz joue avec des musiciens de renom tels que Heinz Holliger, Daniel Müller-Schott, Paul Gulda, Michel Lethiec, Håkan Rosengren, Ruth Kilius, Ursula Smith, Andrzej Bauer, Jan Krzysztof Broja, Bartłomiej Nizioł et Rafał Kwiatkowski. En 2009, il est premier violon du Quatuor Lutosławski de Wrocław (Pologne). Jakub Jakowicz est lauréat du Prix Polityka Weekly’s Passport (2003) et du Prix Orfeusz lors de l’édition 2007 du Festival d’Automne de Varsovie. Il est professeur assistant à la Fryderyk Chopin University of Music depuis 2004. Jakub Jakowicz joue sur un instrument italien qui lui a été donné par le professeur Tadeusz Wroński. couronnement de Mozart avec l’Orchestre de Paris, la Symphonie n° 4 de Mahler à l’Opéra de Norvège et la Cantate « Orfeo » de Pergolèse avec l’Orchestre Baroque de Norvège. Elle a également interprété La Création de Haydn, la Cäcilienmesse de Haydn et l’Ode à sainte Cécile de Purcell avec Marc Minkowski et Les Musiciens du Louvre au Festival de Salzbourg, la Symphonie n° 3 de Gorecki à Varsovie, le Requiem de Fauré en Marita Sølberg Finlande et le Stabat Mater de Pergolèse La soprano norvégienne Marita Sølberg avec l’Orchestre Symphonique de la BBC a étudié au Conservatoire de Trøndelag, et Marc Minkowski, la Symphonie n° 2 à l’Académie de Musique de Norvège de Mahler à l’Opéra de Norvège sous la et à l’Académie Nationale d’Opéra de direction de Zubin Mehta, avec le Mahler Norvège. Elle remporte en 2001 le Chamber Orchestra et avec l’Orchestre Concours International Reine Sonja et Philharmonique de Bergen, ainsi qu’Elijah le Prix Grieg de Troldhaugen. En juillet de Mendelssohn avec l’Orchestre 2004, elle obtient le troisième prix et le Symphonique de Göteborg. Son répertoire prix des médias au Concours Hans Gabor- de concert comprend également la Belvedere de Vienne. Marita Sølberg Passion selon saint Jean et l’Oratorio de fait ses débuts à l’Opéra National de Noël de Bach, Le Messie de Handel, la Norvège en 2002 dans le rôle de Pamina Messe en ut mineur, Exultate Jubilate et (La Flûte enchantée). Artiste principale le Requiem de Mozart, la Symphonie n° 9 au Staatstheater de Stuttgart de 2006 de Beethoven ou les Sieben frühe Lieder à 2008, elle y chante Pamina, Zerlina de Berg. Au cours de sa carrière, elle a (Don Giovanni), le rôle-titre de Zaide, eu l’occasion de travailler aux côtés de Celia (Lucio Silla), Servilia (La Clémence chefs d’orchestre comme Neeme Järvi, de Titus) et Gretel (Hänsel und Gretel). Michael Hofstetter, Michel Plasson, Eivind Depuis 2008, elle est artiste principale de Aadland, Eduardo López Banzo, Rinaldo l’Opéra de Norvège, où elle a interprété Alessandrini, Andreas Spering, Paul Pamina, Marcelline (Fidelio), La Beauté McCreesh, Jean-Christophe Spinosi ou (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno), Roland Böer, entre autres. Elle chante Drusilla et La Vertu (Le Couronnement également régulièrement les répertoires de Poppée), et Naïade (Ariane à Naxos). contemporain et scandinave. Reconnue Ces dernières saisons, elle a incarné pour son interprétation de Solveig (Peer Micaëla (Carmen), La Comtesse (Les Gynt), elle l’a incarnée en Norvège, en Noces de Figaro) et le Chœur Féminin Suède, en Allemagne (avec les Berliner (Le Viol de Lucrèce). En 2011, elle a fait Philharmoniker), en Espagne et aux ses débuts au Festival de Glyndebourne états-Unis. Elle a également interprété dans le rôle de Zerlina, dans une mise La Chanson de Solveig à la cérémonie du en scène de Jonathan Kent et sous la Prix Nobel de la Paix 2010. Sa discographie direction de Robin Ticciati. Au concert, comprend Peer Gynt et des mélodies elle a récemment chanté la Messe du avec orchestre de Grieg avec l’Orchestre 14 BIOGRAPHIES Philharmonique de Bergen. La saison dernière, elle a notamment chanté Pamina, Mimi (La Bohème) et Kathrine Sigismund (The Fourth Watch of the Night) à l’Opéra de Norvège, la Messe solennelle de sainte Cécile de Gounod avec l’Orchestre de Paris sous la direction de Jesús López Cobos, la Symphonie n° 3 de Gorecki avec Sinfonia Varsovia, un programme Handel, Mozart et Bach au Mozarteum de Salzbourg et une tournée européenne avec Les Musiciens du Louvre et Marc Minkowski dans la Passion selon saint Matthieu. En septembre 2001, le Prix d’Opéra et de Ballet de la Fondation Tom Wilhelmsens lui a été remis à l’Opéra National de Norvège. Marc Minkowski D’abord bassoniste, Marc Minkowski aborde très jeune la direction d’orchestre, notamment sous le regard de Charles Bruck au sein de la Pierre Monteux Memorial School aux états-Unis. à l’âge de 19 ans, il fonde Les Musiciens du Louvre, ensemble qui participera activement au renouveau baroque et avec lequel il défriche aussi bien le répertoire français (Lully, Rameau, Campra, Marais, Mouret, Rebel, Mondonville…) que Handel (premiers enregistrements du Trionfo del Tempo, d’Amadigi et de Teseo, mais aussi Ariodante, Giulio Cesare, Hercules, Semele, les motets et la musique d’orchestre), avant d’aborder Mozart, Rossini, Offenbach, Bizet ou Wagner. Il sillonne l’Europe, avec ou sans son orchestre, de Salzbourg (L’Enlèvement au sérail, La Chauve-souris, Mitridate, Così fan tutte) à Bruxelles (La Cenerentola, Don Quichotte de Massenet, Les Huguenots de Meyerbeer, Il Trovatore en 2012) et d’Aix-enProvence (Le Couronnement de Poppée, Les Noces de Figaro, Idomeneo, un nouveau Sérail) à Zurich (Il Trionfo del Tempo, Giulio Cesare, Agrippina, Les Boréades, Fidelio, La Favorite), en passant par la Musikfest Bremen (avec laquelle s’est instauré depuis 1995 un partenariat régulier pour les productions des Musiciens du Louvre Grenoble). Régulièrement à l’affiche de l’Opéra de Paris (Platée, Idomeneo, La Flûte enchantée, Ariodante, Giulio Cesare, Iphigénie en Tauride, Mireille) et au Théâtre du Châtelet (La Belle Hélène, La GrandeDuchesse de Gérolstein, Carmen, Die Feen de Wagner en création française), il se produit dans d’autres théâtres parisiens, notamment l’Opéra-Comique, où il ressuscite La Dame blanche de Boieldieu, dirige Pelléas et Mélisande pour le centenaire de l’ouvrage en 2002 et Cendrillon de Massenet ; mais aussi à Venise (Le Domino noir d’Auber), Moscou (création scénique de Pelléas en Russie, mise en scène d’Olivier Py), Berlin (Robert le Diable, Il Trionfo del Tempo en 2012), Amsterdam (Roméo et Juliette, Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride), Vienne au Theater an der Wien (Hamlet en 2012) ou à la Staatsoper où Les Musiciens du Louvre Grenoble ont été en 2010 le premier orchestre français à se produire dans la fosse (Alcina de Handel). Directeur musical du Sinfonia Varsovia depuis 2008, Marc Minkowski est également l’hôte régulier d’orchestres symphoniques avec lesquels son répertoire évolue de plus en plus vers le XXe siècle (Ravel, Stravinski, Lili Boulanger, Albert Roussel, John Adams, Henryk Górecki ou Olivier Greif). Régulièrement invité en Allemagne – par la Staatskapelle de Dresde, l’Orchestre Philharmonique de Berlin, le Deutsche Symphonie-Orchester de Berlin ou les différents orchestres de Munich –, il dirige également le Los Angeles Philharmonic, les Wiener Symphoniker, l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg, le Cleveland Orchestra, le Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestre de la Radio Suédoise, l’Orchestre de la Radio Finlandaise, l’Orchestre National du Capitole de 15 Toulouse, l’Orchestre du Théâtre Mariinsky, jusqu’au tout jeune Qatar Philharmonic Orchestra. Après le succès remporté en 2009 par Les Musiciens du Louvre Grenoble et leur fondateur au Wiener Konzerthaus lors d’une intégrale des symphonies « londoniennes » de Haydn enregistrée live par Naïve – leur éditeur exclusif depuis 2007 –, la même salle les a accueillis pour l’enregistrement de l’intégrale des symphonies de Schubert (sortie en septembre 2012). En mai 2012 s’est déroulée la 2e édition de Ré Majeure, le festival que Marc Minkowski a créé sur l’Île de Ré. Au cours de la saison 2012/2013, Marc Minkowski dirige Lucio Silla de Mozart mis en scène par Marshall Pynkoski à la Mozartwoche de Salzbourg, dont il a été nommé directeur artistique. Coproduit avec le Musikfest Bremen, Lucio Silla sera repris à Brême en septembre 2013. Marc Minkowski fait ses débuts avec les Wiener Philharmoniker en mai 2013, et dirige le London Symphony Orchestra dans Don Giovanni au Festival d’Aix-en-Provence en juillet 2013. Sinfonia Varsovia En avril 1984, Sir Yehudi Menuhin est invité par l’Orchestre de Chambre de Pologne en tant que soliste et chef d’orchestre. Ain de faire face aux exigences du répertoire, l’orchestre s’agrandit. Après quelques concerts, Sir Yehudi Menuhin exprime son désir de continuer à travailler avec cette formation, qui prend alors le nom de Sinfonia Varsovia. Sir Yehudi Menuhin en devient premier chef d’orchestre invité. Le Sinfonia Varsovia se produit par la suite dans les salles les plus prestigieuses dans le monde entier et est régulièrement invité par les plus grands festivals. L’orchestre réserve une place particulière aux Folles Journées et aux projets de René Martin. Le Sinfonia Varsovia se produit avec les plus grands chefs d’orchestre et solistes et a réalisé de très nombreux enregistrements, pour le disque, la radio ainsi que la télévision. Sa discographie compte plus de 200 titres. Krzysztof Penderecki en devient en 1997 le directeur musical, puis en 2003 le directeur artistique. Depuis juin 2008, Marc Minkowski est le directeur musical du Sinfonia Varsovia. En 2000, Franciszek Wybrańczyk crée la Fondation Sinfonia Varsovia dont l’action contribue notamment à la promotion des compositeurs polonais et à la découverte de jeunes talents. La Fondation organise chaque année depuis 2000 à Varsovie le festival Sinfonia Varsovia Pour Sa Ville. Les activités artistiques de Sinfonia Varsovia sont soutenues par POLSERVICE Patent & Trademark Attorneys Ofice et BANK BPH. Sinfonia Varsovia est une institution culturelle municipale soutenue principalement par la Ville de Varsovie. Bogusław Powichrowski Krystyna Walkiewicz-Rzeczycka Anna Wybrańczyk Zbigniew Wytrykowski Violons I Jakub Haufa (premier violon solo) Artur Gadzała (co-soliste) Katarzyna Gilewska-Zagrodzińska Anna Gotartowska-Sienkiewicz Piotr Guz Ada Kwaśniewicz Anna Lemiszka-Powideł Krzysztof Oczko Kamil Staniczek Andrzej Staniewicz Łukasz Turcza Agnieszka Zdebska Contrebasses Marek Bogacz Stanisław Glinka Karol Kinal Krzysztof Mróz Radosław Nur Michał Sobuś Violons II Robert Dąbrowski Zoia Endzelm Paweł Gadzina Agnieszka Guz Artur Konowalik Grzegorz Kozłowski Hautbois Arkadiusz Krupa Bolesław Słowik Adam Szlęzak Altos Janusz Bieżyński Dariusz Kisieliński Jacek Nycz Artur Paciorkiewicz Grzegorz Stachurski Małgorzata Szczepańska Michał Zaborski Włodzimierz Żurawski Violoncelles Tomasz Błaszczak Adam Bytof Katarzyna Drzewiecka-Szlachcikowska Piotr Krzemionka Piotr Mazurek Kamil Mysiński Ewa Wasiółka Aleksander Romański Radosław Soroka Dariusz Wybrańczyk Bassons Grzegorz Dąbrowski Katarzyna Piotrowska Zbigniew Płużek Wiesław Wołoszynek Cors Henryk Kowalewicz Zbigniew Monkiewicz Roman Sykta Paweł Szczepański Trompettes Jan Harasimowicz Andrzej Tomczok Trombones Jakub Mastalerz Mariusz Opaliński Tomasz Światczyński Marek Żwirdowski Tuba Jarosław Jastrzębski Timbales Piotr Kostrzewa Flûtes Anna Jasińska Andrzej Krzyżanowski Marcin Stawiszyński Hanna Turonek Percussions Katarzyna Bojaryn Piotr Domański Piotr Iwicki Harpe Zuzanna Elster Piano Joanna Opalińska Clarinettes Leszek Pietroń 16 Et aussi… > CONCERTS > MUSÉE DE LA MUSIQUE > MÉDIATHèQUE MARDI 8 JANVIER, 20H XIXe siècle : L’Europe Romantique En écho à ce concert, nous vous proposons… Edvard Grieg Quatuor à cordes en sol mineur Karol Szymanowski Quatuor à cordes n° 2 Ludwig van Beethoven Quatuor à cordes n° 12 Visitez nos collections permanentes du mardi au dimanche de 12h à 19h. L’audioguide, gratuit, offre un contenu historique et musical grâce aux nombreux enregistrements réalisés sur les instruments du musée. > Sur le site Internet http://mediatheque.cite-musique.fr DIMANCHE 3 FÉVRIER, 16H30 > CAFÉ MUSIQUE DIMANCHE 2 JUIN, 11H (Les concerts sont accessibles dans leur intégralité Franz Schubert : Winterreise Par Arnaud Merlin > À la médiathèque Festival de Jérusalem – L’Europe centrale > CONCERT-PROMENADE Franz Schubert Notturno op. 148 Lieder Trio avec piano op. 99 Ludwig van Beethoven Trio avec piano n° 4 « Gassenhauer » Béla Bartók Contrastes DIMANCHE 10 FÉVRIER, 14H30 Elena Bashkirova, piano Mihaela Martin, violon Frans Helmerson, violoncelle Pascal Moraguès, clarinette Robert Holl, baryton-basse MERCREDI 27 ET JEUDI 28 FÉVRIER, 20H Joseph Haydn Symphonie n° 86 Karol Szymanowski Symphonie n° 4, pour piano et orchestre Johannes Brahms Sérénade n° 1 à la Médiathèque de la Cité de la musique.) Les Talents lyriques au Musée … d’écouter avec la partition : 2e Concerto pour violon de Karol Szymanowski par l’Orchestre Philharmonique National de Varsovie, Kazimierz Kord (direction), Kaja Danczowska (violon) • Halka de Stanisław Moniuszko par le Chœur et l’Orchestre du Théâtre Wielki, Robert Satanowski (direction) • Symphonie n° 3 de Henryk Mikołaj Górecki par l’Orchestre Symphonique de la Radio Nationale Polonaise, Antoni Wit (direction) … de lire : Moniuszko et l’opéra polonais par Dominique Quasnick (in L’Éducation musicale n° 401, 1993) • La Troisième Symphonie de Gorecki par Karol Beffa (in L’Éducation musicale n° 570, 2011) … de regarder : Krol Roger de Karol Szymanowsi par le Wroclaw Opera Orchestra and Choir, l’Angelus Chamber Choir, Ewa Michnik (direction), Mariuz Trelinski (mise en scène) Orchestre de Paris Paavo Järvi, direction Piotr Anderszewski, piano Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Elza Gibus | Stagiaires : Emma Granier, Colin Bevot. Imprimeur : BAF | Licences no 757541-757542-757543 The Dahlkvist Quartet Bartosz Cajler, violon Kersti Dahlkvist, violon Jon Dahlkvist, alto Hanna Dahlkvist, violoncelle … d’écouter un extrait audio dans les « Concerts » : Trois Caprices de Paganini, pour violon et piano de Karol Szymanowski par Thomas Zehetmair (violon) et Silke Avenhaus (piano), concert enregistré à la Cité de la musique en 1997