Sinfonia Varsovia | Marc Minkowski Sin fonia V

Transcription

Sinfonia Varsovia | Marc Minkowski Sin fonia V
Mardi 13 novembre 2012
Sinfonia Varsovia | Marc Minkowski
Dans le cadre du Domaine privé Marc Minkowski du 23 octobre au 1er décembre
à la Cité de la musique et à la Salle Pleyel
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
Sinfonia Varsovia | Marc Minkowski | Mardi 13 novembre 2012
Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
Domaine privé Marc Minkowski
DU 23 OCTOBRE AU 1ER DéCEMBRE à LA CITé DE LA MUSIQUE ET à LA SALLE PLEYEL
MARDI 23 OCTOBRE – 20H
SALLE PLEYEL
Gala Mozart pour les 30 ans des
Musiciens du Louvre Grenoble
Extraits symphoniques et airs
d’opéras de Wolfgang Amadeus
Mozart
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Marc Minkowski, direction
Mireille Delunsch, soprano
Véronique Gens, soprano
Julia Lezhneva, soprano
Sonya Yoncheva, soprano
Maria Savastano, soprano
Anna Bonitatibus, mezzo-soprano
Marianne Crebassa, mezzo-soprano
Stanislas de Barbeyrac, ténor
Topi Lehtipuu, ténor
Florian Sempey, baryton
Christian Helmer, baryton
Mika Karès, basse
JEUDI 8 NOVEMBRE – 20H
Franz Schubert
Symphonie n° 3
Symphonie n° 9 « La Grande »
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Marc Minkowski, direction
SAMEDI 10 NOVEMBRE – 20H
MARDI 13 NOVEMBRE – 20H
Georg Friedrich Handel
Concerto grosso op. 3 n° 6
Dixit Dominus
Wilhelm Friedemann Bach
Adagio et Fugue pour deux flûtes
et orchestre F65
Johann Sebastian Bach
Magnificat
Stanisław Moniuszko
Halka (extraits)
Karol Szymanowski
Concerto pour violon n° 2
Henryk Mikołaj Górecki
Symphonie n° 3
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Marc Minkowski, direction
Sylvia Schwartz, soprano
Gaëlle Arquez, soprano
Delphine Galou, alto
Colin Balzer, ténor
Luca Tittoto, basse
DIMANCHE 11 NOVEMBRE – 16H30
Sinfonia Varsovia
Marc Minkowski, direction
Jakub Jakowicz, violon
Marita Sølberg, soprano
JEUDI 22 NOVEMBRE – 20H
SAMEDI 1er DÉCEMBRE – 20H
SALLE PLEYEL
Les Contes d’Hoffmann
(version de concert)
Musique de Jacques Offenbach
Livret de Jules Barbier
Œuvres de Johann Sebastian
Bach, Georg Philipp Telemann,
Marin Marais, Giuseppe
Les Musiciens du Louvre Grenoble
Sammartini et Jacques Hotteterre Chœur Aedes
Marc Minkowski, direction
Lous Landes Consort
Mathieu Romano, chef de chœur
Hugo Reyne, flûte à bec
Sonya Yoncheva, les quatre
Sébastien Marq, flûte à bec
héroïnes
Marc Minkowski, basson
John Osborn, Hoffmann
Pierre Hantaï, clavecin
Laurent Naouri, les quatre diables
Michèle Losier, Nicklausse, la muse
Jean-Paul Fouchécourt, les quatre
valets
Éric Huchet, Spalanzani
Laurent Alvaro, Crespel, maître
Luther
Sylvie Brunet, la voix de la tombe
Marc Mauillon, Peter Schlémil,
Hermann
Julien Behr, Nathanaël
Entretien avec Marc Minkowski à l’occasion de son Domaine privé
Cité Musiques En six concerts, votre Domaine privé nous emmène du Baroque
à Offenbach en passant par Mozart et Górecki. Comment l’avez-vous structuré ?
Marc Minkowski Je me vois un peu comme un caméléon. Le public a peut-être parfois eu
du mal à me suivre, mais je pense que maintenant la plupart des gens le savent : ce n’est
ni une posture ni un accident, je suis fait comme ça. Et depuis toujours. La première œuvre
que j’ai dirigée, sous l’œil de mon maître Charles Bruck, c’était le Carnaval romain de
Berlioz ; la première que j’ai enregistrée, un florilège de comédies-ballets de Lully et
Molière. Vous voyez que ce goût des voyages ne date pas d’aujourd’hui. Pour fêter leurs
vingt ans, Les Musiciens du Louvre Grenoble avaient donné en concert un Gala Rameau.
J’aime bien cette idée de placer un anniversaire sous les auspices d’un compositeur
tutélaire. Mozart m’a semblé aller de soi pour la fête des trente ans. Nous avons joué
L’Enlèvement au sérail et Idoménée à Aix, Mitridate, Così fan tutte et la Messe en ut à
Salzbourg, Les Noces de Figaro à Paris, des symphonies et des sérénades un peu partout :
avec Rameau, Handel et Haydn, Mozart est notre compagnon le plus fidèle, en tout cas
le plus régulier.
Lors de ce Gala Mozart, on retrouve une pléiade de chanteurs qui vous accompagnent
depuis longtemps : Véronique Gens, Mireille Delunsch…
L’avantage de Mozart, c’est qu’il exalte aussi bien la maturité, l’expérience humaine,
et la jeunesse, le sentiment furtif de la première fois. Ne vous étonnez donc pas de
découvrir auprès des amies de longue date que vous venez de citer de très jeunes talents
comme Sonya Yoncheva, Julia Lezhneva ou Florian Sempey.
Je saute un peu les étapes. Un autre opéra referme ce Domaine privé à la Salle Pleyel :
Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Vous qui nous avez tant séduits dans l’Offenbach
léger, quel regard portez-vous sur cet « opéra fantastique » ?
Personne ne conteste, je pense, la place des Contes d’Hoffmann parmi les purs chefsd’œuvre du répertoire. Mais quels Contes d’Hoffmann ? Ceux que le compositeur n’a pas
eu le temps d’achever ? Ceux que le directeur de l’Opéra-Comique a fait amputer lors de la
création en 1881 ? Ceux que divers éditeurs et diverses traditions ont imposés depuis ?
Nous avons tenté, avec l’aide de l’offenbacchant suprême Jean-Christophe Keck, de
remonter aussi loin que possible jusqu’à la source, jusqu’à ce rêve en cinq actes, à la fois
cauchemardesque et brillant, spirituel, qu’Offenbach avait en tête. Pas pour le plaisir de
jouer avec les grimoires et les bouts de partitions envolés, mais parce que le compositeur
tenait à cet opéra comme à la prunelle de ses yeux. C’est son testament. Le chant
d’un cygne et non d’un farceur.
3
Dans cette production, les trois rôles féminins sont interprétés par une seule chanteuse…
C’est ainsi qu’Offenbach a conçu cette pièce : « Trois femmes dans la même femme !
Trois âmes dans une seule âme ! ». Où qu’il aille, à Venise, dans l’appartement d’une jeune
musicienne ou dans le laboratoire d’un savant fou, Hoffmann revit la même tragédie et voit
mourir celle qu’il adore. Qui est elle-même le reflet d’une quatrième femme, bien réelle,
mais silencieuse et qu’il ne pourra jamais avoir : Stella, l’interprète de Donna Anna lors
d’une représentation de Don Giovanni qui vient de finir quand le drame commence.
Par la magie conjuguée de la poésie et de l’alcool, Hoffmann se remémore – ou invente ?
– ces trois lieux où Stella apparaît sous trois visages et meurt trois fois. Mais quelle voix
aujourd’hui pour incarner ces trois idoles si différentes – poupée mécanique, cœur pur,
courtisane vénéneuse ? Nous avons parié sur la jeunesse. Soprano lyrique très agile et
capable de changer de masque en un clin d’œil, Sonya Yoncheva s’est imposée comme
une évidence. Parfaitement francophone, elle a remporté le Concours Operalia organisé
par Plácido Domingo en chantant une Manon époustouflante. Elle vient d’être Leila dans
Les Pêcheurs de perles à l’Opéra-Comique, maîtrise Monteverdi et Handel aussi bien que
Mozart et Massenet, cultive son riche médium sans renoncer à l’aigu acrobatique de ses
débuts – vous verrez dans les années qui viennent que je place une grande confiance en
ce jeune talent.
Revenons aux concerts de la Cité de la musique et au répertoire baroque. Vous prenez
le parti d’interpréter le Magnificat de Bach en réduisant l’effectif du chœur…
Je ne réduis rien du tout. Avec les années, j’ai acquis la conviction, théorique, historique
mais aussi simplement musicale, que les travaux initiés par Joshua Rifkin il y a trente ans
nous guidaient sur la bonne voie. Pas la seule évidemment. Les passions et les cantates
de Bach s’adressent à tout le monde, aux chorales de toute taille et de toute nature.
Mais, depuis que j’ai expérimenté le fameux « un par partie » dans la Messe en si mineur
il y a quelques années, je comprends comment tout cela fonctionne, à quoi correspond
cette pensée dans laquelle écriture vocale et contrepoint de clavier ne font qu’un.
La musique de Bach est toujours gigantesque, peu importent les moyens mis en œuvre.
Un violon seul, un clavecin, un orgue, un orchestre, un ensemble vocal : la taille n’y fait rien.
Dans le cas du Magnificat, la notation est on ne peut plus claire : tous les enchaînements
solo-tutti correspondent à un « ajout » de voix et non à l’alternance d’une voix seule et
d’une masse chorale. Notation tout aussi parlante dans le Dixit Dominus que Handel a
sans doute écrit pour une petite église de la banlieue romaine.
Autre joute baroque : le 11 novembre, vous apparaîtrez avec le Lous Landes Consort
en tant que bassoniste et cela nous renvoie à vos débuts…
Voilà. Pink Floyd le retour ! J’ai eu une première vie, comme bassoniste, d’abord dans
des orchestres modernes puis dans le « milieu » baroque. Là aussi j’aimais me balader
dans plusieurs univers. Vers 1984, déjà converti aux instruments anciens, je suis devenu,
je le dis sans prétention, le chouchou de William Christie, de Philippe Herreweghe, de
4
Jean-Claude Malgoire. à cette époque, je suivais depuis un moment le travail d’Harnoncourt
et de Gardiner. J’ai rencontré Pierre Hantaï, Sébastien Marq, Hugo Reyne et, un jour, un
restaurant spécialisé dans la cuisine landaise, Lous Landes, a appelé l’un de nous pour
organiser un concert. Nous avons eu un tel plaisir à préparer ce concert à quatre que
quelqu’un a lancé l’idée de participer au concours de musique ancienne de Bruges.
Le premier prix n’avait encore jamais été attribué dans la catégorie musique de chambre
et on l’a remporté. Mais nous étions tous chefs d’orchestre dans l’âme et le groupe a
vite explosé.
Vous précisiez que le répertoire des Musiciens du Louvre Grenoble s’est modifié
et amplifié avec le temps. Lors du premier concert à la Cité, vous dirigerez deux
symphonies de Schubert. Il y a peu, vous donniez l’intégrale de ces symphonies
au Konzerthaus de Vienne. Quel enseignement en avez-vous tiré ?
C’était très impressionnant d’être à Vienne toute une semaine avec Schubert. Cette
musique est d’une mélancolie infinie jusque dans la virtuosité la plus exubérante comme
celle de la Deuxième Symphonie. L’orchestre est encore plus sollicité, physiquement, que
dans une symphonie de Beethoven. Et il me semble que cet équilibre délicat entre vertige
technique (la plupart des symphonies sont d’un Schubert adolescent qui rêve l’orchestre
plus qu’il ne le pratique) et une certaine langueur, un doux abattement qui lui appartient
en propre, se prête très bien au son des instruments classiques qui peuvent traduire avec
naturel cette légèreté, cette mélancolie, par moments cette rugosité populaire, mais aussi
ce vertige des profondeurs qui ne doit encore rien à Mahler. La pièce la plus impressionnante
et la plus exigeante, la « grande » Symphonie en ut, est curieusement celle qui a été la plus
facile à monter, parce que nous savions où aller, parce qu’à cette époque Schubert maîtrise
complètement son orchestre, et aussi parce que nous avons, conformément à la tradition
viennoise, doublé les pupitres de vents. La confronter à la Troisième ouvre de larges
perspectives.
Nous avançons donc dans le XIXe siècle, et même le XXe avec le concert du Sinfonia
Varsovia du 13 novembre. N’a-t-on pas là, avec Moniuszko, Szymanowski et Górecki,
un résumé du répertoire polonais ?
Quand le Sinfonia Varsovia m’a proposé le poste de directeur musical, c’était pour moi
une sorte de retour au pays – au pays de ma famille, car je suis né en France. Ce programme
propose des œuvres très différentes, très contrastées, mais qui témoignent qu’il n’y pas
d’« école polonaise ». Ou alors, des écoles, aussi distinctes que possible. Moniuszko a étudié
à Paris, il a été le disciple d’Auber, il a aussi beaucoup voyagé en Allemagne. Ce serait un
peu le Chopin de l’opéra sous l’influence de Weber et peut-être même de Schubert. J’ai
dirigé son opéra Halka à Varsovie en décembre dernier ; il comporte une magnifique
ouverture d’esprit franco-slave, une mazurka bondissante, un très beau prélude à l’Acte III,
une danse des montagnards fièrement folklorique.
5
Le Deuxième Concerto pour violon est la première œuvre de Szymanowski que j’ai dirigée.
En l’étudiant, je lui ai d’abord trouvé un petit air stravinskien mais très vite j’y ai entendu
l’appel romantique, profond et chaleureux, auquel Szymanowski a toujours répondu. Jakub
Jakowicz est un des plus grands violonistes de la jeune école polonaise ; il a d’ailleurs gagné
le Concours Wieniawski il y a quelques années. Dès la première répétition, j’ai eu
l’impression d’accompagner un chanteur, c’était d’une souplesse absolument lyrique.
Les Polonais ne sont pas les seuls à sentir la musique ainsi, mais l’adéquation était
si parfaite que j’ai tenu à la partager avec le public parisien. La Troisième Symphonie de
Górecki, même si elle a des détracteurs, et d’autant plus que grâce au cinéma elle est
devenue une sorte de « tube », me touche très directement. Elle me parle de perte,
d’Histoire sans pitié, mais aussi de pureté, de grâce. Les textes sont quelquefois terribles,
ils proviennent d’inscriptions consignées dans les geôles de la Gestapo par une jeune mère
qui a perdu son fils soldat à la guerre, dans un dialecte un peu différent du polonais
traditionnel. Je n’ai besoin d’aucun écran pour ressentir cette musique.
Quels territoires musicaux souhaiteriez-vous explorer ?
Mais tous ! Demanderiez-vous à un acteur s’il préfère Shakespeare ou Tennessee Williams ?
à un metteur en scène s’il compte renoncer à Molière pour aborder Brecht ? La musique
est infinie, je n’aurai pas assez d’une vie pour faire le dixième de la moitié du chemin.
Prochainement, Les Musiciens du Louvre Grenoble vont me suivre dans un projet très
important sur Le Vaisseau fantôme – le premier Wagner que j’ai dirigé, mais sans eux à
l’époque – couplé avec celui de Pierre-Louis Dietsch, opéra écrit à la demande de l’Opéra de
Paris sur l’argument de Wagner, notre auguste maison ayant jugé le poète acceptable mais
le compositeur inintéressant ! Ensuite, après avoir dirigé trois de ses symphonies, je
voudrais m’approcher davantage de Bruckner. Cette musique me met en transe, et nous
avons de par le monde des orchestres somptueux pour la servir.
Propos recueillis par Pascal Huynh
6
MARDI 13 NOVEMBRE – 20H
Salle des concerts
Stanisław Moniuszko
Halka : Ouverture, Mazurka de l’acte I, Prélude de l’acte III, Danses montagnardes
Karol Szymanowski
Concerto pour violon n° 2
entracte
Henryk Mikołaj Górecki
Symphonie n° 3
Sinfonia Varsovia
Marc Minkowski, direction
Jakub Jakowicz, violon
Marita Sølberg, soprano
Avec le soutien de l’Institut Adam Mickiewicz et de l’Institut Polonais de Paris.
Fin du concert vers 22h.
7
Stanisław Moniuszko (1819-1872)
Halka : Ouverture, Mazurka de l’acte I, Prélude de l’acte III, Danses montagnardes
Composition : 1846-1857.
Création : Vilnius, 1er janvier 1848 (première version) ; Varsovie, 1er janvier 1858 (version déinitive).
Effectif : piccolo, lûte, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba –
timbales, tambour, triangle, grosse caisse, cymbales, glockenspiel – cordes.
Durée : environ 22 minutes.
Szymanowski l’a souvent répété : c’est Moniuszko qui a créé l’école nationale polonaise,
pas Chopin. La création de Halka marque ainsi, pour beaucoup, la date de naissance de
l’opéra polonais. Intrigue classique : après avoir séduit et abandonné une paysanne avec
son enfant, un noble s’apprête à épouser une jeune ille de son rang ; sa victime se suicide
dans un accès de désespoir. Au cynisme de l’aristocrate s’oppose la sincérité du paysan qui
aime en vain Halka. Le Manoir hanté, l’opéra le plus célèbre du compositeur polonais après
Halka, présentera une autre noblesse, généreuse et patriote. Marqué par l’opéra français ou
italien de son temps, Moniuskzo, par la richesse de son invention mélodique et la sûreté de
son métier, n’a souvent rien à envier à un Auber ou un Donizetti. L’Ouverture de Halka, qui
anticipe parfois sur la suite de l’opéra, relève plus de l’ouverture symphonique que du potpourri, jouant sur le contraste entre un andante mélancolique, où bois et cordes semblent
se répondre, et un agitato iévreux. La brillante Mazurka, solidement campée sur ses trois
temps, clôt le premier acte : le père du jeune seigneur donne une fête en l’honneur des
iancés. Avec l’acte III, nous passons du château au village de montagne, de la culture à la
nature. Le Prélude installe d’emblée une atmosphère mélancolique, reprenant le motif de
l’air nostalgique chanté par Halka au premier acte. Les Danses montagnardes constituent
ensuite l’antithèse de la Mazurka de l’acte I, par la verdeur de leur rythme binaire, la crudité
de leurs couleurs, par cette quarte augmentée – la quarte lydienne – repérable dans la
section centrale. Un intervalle caractéristique de la musique des Tatras, qu’on retrouvera,
plus tard, chez le Szymanowski de la période « nationale ».
Karol Szymanowski (1882-1937)
Concerto pour violon n° 2 op. 61
Composition : 1932-1933.
Création : 6 octobre 1933, Varsovie, Philharmonie, Paweł Kochański (violon), Grzegorz Fitelberg (direction).
Effectif : 2 lûtes dont piccolo, 2 hautbois dont cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons dont contrebasson – 4 cors,
2 trompettes, 3 trombones, tuba – timbales, triangle, petit tambour, cymbales, grosse caisse, piano – cordes.
Durée : environ 21 minutes.
Alors qu’il achève la Symphonie n° 4 « Concertante » pour piano et orchestre, Szymanowski
songe à un concerto pour violon, espérant être stimulé par l’ami Kochański. Celui-ci, en effet,
passe une partie de l’été 1932 à Zakopane : ainsi naît l’Opus 61, dernière collaboration entre
8
MARDI 13 NOVEMBRE
les deux musiciens. Un an plus tard, le violoniste souffre d’étranges et terribles douleurs,
premiers symptômes d’un cancer du foie. Quand il crée le Concerto, à bout de forces,
prématurément vieilli, il répète assis, s’effondre dans sa loge après le concert. Il meurt le
12 janvier 1934 à New York, où il enseignait à la Juilliard School. Szymanowski lui survivra à
peine plus de trois ans : le Second Concerto pour violon constitue leur chant du cygne.
Si les sections du Premier Concerto s’enchaînaient naturellement, le Second s’articule
nettement en deux parties, que sépare la cadence de Kochański. Le Moderato molto
tranquillo, à la fois forme sonate et forme ternaire, conie au soliste le premier thème,
d’abord coniné dans l’intervalle de tierce mineure avant de s’élever en une longue phrase
lyrique où surgit la quarte lydienne des Tatras. Il devient ensuite un thème de marche,
un grand crescendo conduisant à un climax suivi d’un Andante sostenuto plus serein,
polyphoniquement très serré, sorte de pause avant la reprise. Après la cadence en doubles
cordes, l’Allegramente molto energico coruscant ressemble à une marche de montagnards,
avec ses syncopes, sa quarte lydienne, ses rythmes rudes. Cette marche fait écho à celle de
la première partie, comme fait écho à l’Andante sostenuto l’Andante molto tranquillo qui
lui succède, où des sonorités d’une subtilité quasi impressionniste suspendent le temps.
La reprise de la marche conirme la structure ternaire de cette seconde partie, mais aussi
la structure symétrique de tout le concerto.
Ce concerto entretient avec la Symphonie n° 4 « Concertante » la même relation gémellaire
que le Premier Concerto avec la Troisième Symphonie. Il la rejoint par la clarté de son
instrumentation, un certain classicisme du propos : « Toujours aucune “recherche”, écrit
Szymanowski, et la même insouciance du “moderne” à tout prix que dans le Concerto pour
piano [sic]. » Par les emprunts au folklore aussi : la seconde partie, comme le inale de la
Concertante, pourrait être, pour reprendre Berlioz, une « orgie de brigands ». Mais ce folklore
devient de plus en plus imaginaire, de plus en plus stylisé – à la in de sa vie, Szymanowski
prend avec lui ses distances et ne cesse de mettre en garde les jeunes compositeurs polonais
contre les dangers d’une utilisation trop sommaire. Sa dernière œuvre achevée, les Deux
Mazurkas op. 62, d’un dépouillement quasi abstrait, résonnera comme un adieu.
Le Second Concerto n’est pas si éloigné du Premier : en une partie, de même durée, il
ne renoue pas davantage, quelles que soient les dificultés de la partie soliste, avec la
virtuosité traditionnelle. Il rejoint aussi son aîné par son lyrisme intense, même si l’extase
mystique, l’érotisme torride se sont mués, comme dans la Concertante, en un vitalisme
conquérant. Dans l’un comme dans l’autre concerto, Szymanowski, à sa façon, se pose en
héritier de l’effusion romantique, parlant lui-même ici de son « romantisme ressuscité » et
qualiiant l’Opus 61 d’« horriblement sentimental ». Une façon de récuser le néoclassicisme
ambiant qu’il déplore et auquel il n’a jamais sacriié. L’écriture, pour se rapprocher parfois
de l’harmonie traditionnelle, garde d’ailleurs une profonde originalité, avec ses oscillations
tonales et modales, ses croisements de références folkloriques et d’efluves orientalisants,
synthèse des acquis de tout un itinéraire créateur : dernière œuvre instrumentale achevée
de Szymanowski, le Second Concerto est un testament musical.
Didier van Moere
9
Henryk Mikołaj Górecki (1933-2010)
Symphonie n° 3 « des chants plaintifs » op. 36 pour soprano et orchestre
Lento – Sostenuto tranquillo ma cantabile
Lento e largo – Tranquillissimo – Catabilissimo – Dolcissimo – Legatissimo
Lento – Cantabile semplice
Composition : octobre-décembre 1976.
Dédicace : à Jadwiga Rurańska, épouse du compositeur.
Création : 4 avril 1977, Royan, par Stefania Woytowicz (soprano) et l’Orchestre du SWF de Baden-Baden, direction :
Ernest Bour.
Effectif : soprano solo – 4 lûtes (aussi 2 piccolos), 4 clarinettes, 2 bassons, 2 contrebassons – 4 cors, 4 trombones –
harpe, piano – cordes.
Durée : environ 54 minutes.
La Symphonie n° 3 (1976) du compositeur polonais Henryk Górecki fait partie des œuvres
les plus célèbres du XXe siècle ; elle doit principalement sa popularité à l’enregistrement
qu’en réalisèrent en 1992 la soprano Dawn Upshaw et le London Sinfonietta sous la
direction de David Zinman – disque qui, fait rarissime pour un compositeur vivant, se
vendit à plus d’un million d’exemplaires. Composée, après de nombreuses tentatives
infructueuses dans les années 1960, en hommage aux victimes de l’Holocauste, la
Symphonie n° 3 témoigne du tournant amorcé par Górecki au début des années 1970 :
refus des dissonances et de l’ultra-chromatisme induits par sa pratique précédente de la
musique sérielle, au proit d’une musique profondément marquée par la religion catholique
et mettant en avant des aspects modaux et/ou diatoniques sur des tempos souvent
lents. Rejoint dans cette mouvance « néo-tonale » par son compatriote Penderecki et
par des compositeurs comme Arvo Pärt, Górecki compose une musique qui s’épanouit
dans la lenteur et dans l’expression du recueillement et de la déploration à l’aide d’une
simpliication extrême des moyens mis en œuvre. Cette posture postmoderne de rejet des
avant-gardes musicales suscita de vives polémiques et de nombreuses critiques acerbes au
moment de la création de l’œuvre, en 1977 au Festival international d’art contemporain de
Royan, alors réputé pour sa programmation en faveur de la création contemporaine la plus
audacieuse.
L’œuvre repose sur trois lamentations différentes, qui offrent le texte des trois mouvements.
Aussi étendu que les deux suivants, le premier mouvement est bâti sur une prière polonaise
de la seconde moitié du XVe siècle (« Lamentation de Sainte Croix ») qui donne lieu à un
vaste canon élaboré par superposition, aux cordes divisées, de plusieurs modes grégoriens
différents – faisant ainsi naître plusieurs couleurs sonores distinctes, jusqu’à l’entrée, au
centre du morceau, de la voix. La seconde lamentation est, indique la partition, une prière
(s’achevant sur un Ave Maria) inscrite sur le mur de la cellule n° 3 au sous-sol de « Palace »,
le siège central de la Gestapo à Zakopane ; au-dessous se trouve la signature d’Helena Wanda
Blańusiakówna, et les mots « âgée de 18 ans, emprisonnée depuis le 25 septembre 1944 » ;
le compositeur afirme avoir voulu reproduire musicalement « le climat » de la région
10
MARDI 13 NOVEMBRE
montagneuse du sud de la Pologne, en s’appuyant sur des éléments folkloriques modaux.
Enin, c’est un chant populaire silésien, dans le dialecte de la région d’Opole (datant des
années 1919-1921 et soumis au compositeur par l’ethnomusicologue Adolf Dygacz) qui est
choisi pour le mouvement inal – il représente le plus long des trois textes.
Faisant la part belle à la tradition musicale et patrimoniale, fondée sur la répétition de
motifs simples et euphoniques, jouant la carte de la lamentation parfois contemplative,
la Symphonie n° 3 peut facilement être considérée comme une œuvre réactionnaire
« se contentant de proposer des oasis de calme et de repos dans des univers culturels
saturés de technologies et d’informations de tout ordre », comme le note le journaliste
Alex Ross. La sincérité des motivations du compositeur et la célébrité de cette œuvre la
placent cependant dans une position exceptionnelle au regard de la création de la in des
années 1970, celle d’un « tube » dont la réception critique appartient, bien entendu et
comme toujours, à ses auditeurs – à ses partisans comme à ses détracteurs.
Grégoire Tosser
11
Henryk Mikołaj Górecki
Symphonie n° 3 « des chants plaintifs »
I
Synku miły i wybrany,
Rozdziel z matką swoje rany,
A wszakom cię, synku miły, w swem sercu nosiła,
A takież tobie wiernie służyła.
Przemów k matce, bych się ucieszyła,
Bo już jidziesz ode mnie, moja nadziejo miła.
Mon ils, mon élu et mon bien-aimé
Partage tes blessures avec ta mère
Cher ils, comme je t’ai toujours porté dans mon cœur,
Et t’ai toujours servi loyalement
Parle à ta mère, pour la rendre heureuse,
Bien que tu me quittes déjà, mon espoir chéri.
Lament świętokrzyski
z „Pieśni łysogórskich”
(druga połowa XV w.)
Lamentation de Sainte Croix
extrait des « Chants de Łysa Góra”
deuxième moitié du XVe siècle
II
Mamo, nie płacz, nie.
Niebios Przeczysta Królowo,
Ty zawsze wspieraj mnie.
Zdrować Mario, Łaskiś Pełna.
Maman, ne pleure surtout pas,
Vierge très pure, Reine du Ciel,
Protège-moi toujours
« Zdrowás Mario » [Ave Maria]
Zakopane „Pałace”
cela nr 3 ściana nr 3
Błazusiakówna Helena Wanda
lat 18 siedzi od 25 IX 44
« Palace » de Zakopane
mur de la cellule n° 3
Helena Wanda Blażusiakówna
âgée de 18 ans, emprisonnée depuis le 25 septembre 1944
III
Kajze mi sie podzioł
mój synocek miły?
Pewnie go w powstaniu
złe wrogi zabiły.
Où est-il allé
Mon très cher ils ?
Peut-être que pendant l’insurrection
L’ennemi cruel l’a tué.
Wy niedobrzy ludzie,
dlo Boga świętego
cemuście zabili
synocka mojego?
Ah, vous mauvaises gens
Au nom de Dieu, le plus Sacré,
Dites-moi, pourquoi avez-vous tué
Mon ils ?
Zodnej jo podpory
juz nie byda miała,
choć bych moje
stare ocy wypłakała.
Jamais plus
Je n’aurai son soutien
Même si je pleure
Toutes les larmes de mon corps.
12
MARDI 13 NOVEMBRE
Choćby z mych łez gorkich
drugo Odra była,
jesce by synocka
mi nie ozywiła.
Même si les larmes amères
Formaient une autre rivière Oder
Elles ne redonneraient pas vie
à mon ils.
Lezy on tam w grobie,
a jo nie wiem kandy,
choc sie opytuja
miedzy ludzmi wsandy.
Il gît dans sa tombe
Et je ne sais pas où
Bien que je continue à interroger les gens
Partout.
Moze nieborocek
lezy kaj w dołecku.
a mógłby se lygać
na swoim przypiecku.
Peut-être que le pauvre enfant
Gît à même un fossé
Alors qu’il pourrait être couché,
Dans son lit bien chaud.
Ej, ćwierkeycie mu tam,
wy ptosecki boze,
kiedy mamulicka
znalezć go nie moze.
Oh, chantez pour lui
Petits oiseaux du Seigneur
Puisque sa maman
Ne peut pas le trouver.
A ty, boze kwiecie,
kwitnijze w około,
niech sie synockowi
choć lezy wesoło.
Et vous, petites leurs du Seigneur,
Fleurissez à l’entour
Pour que mon ils
Puisse dormir content.
Traditionnel
13
Jakub Jakowicz
Né dans une famille de musiciens, Jakub
Jakowicz a appris le violon auprès de
son père, avec lequel il s’est produit en
duo durant de nombreuses années. En
2001, il a collaboré pour la première
fois avec l’Orchestre Philharmonique
de Munich sous la direction de Pinchas
Steinberg dans le Concerto n° 1 de
Karol Szymanowski. Depuis lors, il s’est
produit en tant que soliste avec de
nombreux orchestres de renom dont le
Sinfonia Varsovia, l’Orchestre National
Symphonique de la Radio de Katowice,
l’Orchestre Philharmonique National de
Varsovie, l’Orchestre del Maggio Musicale
Fiorentino, l’Orchestre Philharmonique
Tchèque, l’Orchestre de l’Académie
Sainte-Cécile de Rome, l’Orchestre
Philharmonique de Dresde, l’Orchestre de
la Suisse Romande et l’Orchestre National
de Madrid. Jakub Jakowicz a collaboré
avec de nombreux chefs d’orchestre parmi
lesquels Jerzy Semkow, Antoni Wit, Jerzy
Maksymiuk, Jacek Kaspszyk, Yan Pascal
Tortelier, Krzysztof Penderecki, Agnieszka
Duczmal, Walter Weller, Heinz Wallberg
et Kirill Karabits. En tant que chambriste,
Jakub Jakowicz s’est produit en duo avec
le pianiste Bartosz Bednarczyk, avec lequel
il a enregistré l’album Subito, un disque
consacré aux sonates « À Kreutzer » et
« Le Printemps » de Beethoven, ainsi que
la Partita de Lutosławski. Depuis 2006,
Jakub Jakowicz est membre du Quatuor
Zehetmair, avec lequel il s’est produit à la
Philharmonie de Berlin, au Wigmore Hall
de Londres, au Suntory Hall de Tokyo et au
Konzerthaus de Vienne. Jakub Jakowicz
joue avec des musiciens de renom tels que
Heinz Holliger, Daniel Müller-Schott, Paul
Gulda, Michel Lethiec, Håkan Rosengren,
Ruth Kilius, Ursula Smith, Andrzej Bauer,
Jan Krzysztof Broja, Bartłomiej Nizioł et
Rafał Kwiatkowski. En 2009, il est premier
violon du Quatuor Lutosławski de Wrocław
(Pologne). Jakub Jakowicz est lauréat du
Prix Polityka Weekly’s Passport (2003)
et du Prix Orfeusz lors de l’édition 2007
du Festival d’Automne de Varsovie. Il est
professeur assistant à la Fryderyk Chopin
University of Music depuis 2004. Jakub
Jakowicz joue sur un instrument italien qui
lui a été donné par le professeur Tadeusz
Wroński.
couronnement de Mozart avec l’Orchestre
de Paris, la Symphonie n° 4 de Mahler
à l’Opéra de Norvège et la Cantate
« Orfeo » de Pergolèse avec l’Orchestre
Baroque de Norvège. Elle a également
interprété La Création de Haydn, la
Cäcilienmesse de Haydn et l’Ode à sainte
Cécile de Purcell avec Marc Minkowski et
Les Musiciens du Louvre au Festival de
Salzbourg, la Symphonie n° 3 de Gorecki
à Varsovie, le Requiem de Fauré en
Marita Sølberg
Finlande et le Stabat Mater de Pergolèse
La soprano norvégienne Marita Sølberg
avec l’Orchestre Symphonique de la BBC
a étudié au Conservatoire de Trøndelag,
et Marc Minkowski, la Symphonie n° 2
à l’Académie de Musique de Norvège
de Mahler à l’Opéra de Norvège sous la
et à l’Académie Nationale d’Opéra de
direction de Zubin Mehta, avec le Mahler
Norvège. Elle remporte en 2001 le
Chamber Orchestra et avec l’Orchestre
Concours International Reine Sonja et
Philharmonique de Bergen, ainsi qu’Elijah
le Prix Grieg de Troldhaugen. En juillet
de Mendelssohn avec l’Orchestre
2004, elle obtient le troisième prix et le
Symphonique de Göteborg. Son répertoire
prix des médias au Concours Hans Gabor- de concert comprend également la
Belvedere de Vienne. Marita Sølberg
Passion selon saint Jean et l’Oratorio de
fait ses débuts à l’Opéra National de
Noël de Bach, Le Messie de Handel, la
Norvège en 2002 dans le rôle de Pamina Messe en ut mineur, Exultate Jubilate et
(La Flûte enchantée). Artiste principale
le Requiem de Mozart, la Symphonie n° 9
au Staatstheater de Stuttgart de 2006
de Beethoven ou les Sieben frühe Lieder
à 2008, elle y chante Pamina, Zerlina
de Berg. Au cours de sa carrière, elle a
(Don Giovanni), le rôle-titre de Zaide,
eu l’occasion de travailler aux côtés de
Celia (Lucio Silla), Servilia (La Clémence
chefs d’orchestre comme Neeme Järvi,
de Titus) et Gretel (Hänsel und Gretel).
Michael Hofstetter, Michel Plasson, Eivind
Depuis 2008, elle est artiste principale de Aadland, Eduardo López Banzo, Rinaldo
l’Opéra de Norvège, où elle a interprété
Alessandrini, Andreas Spering, Paul
Pamina, Marcelline (Fidelio), La Beauté
McCreesh, Jean-Christophe Spinosi ou
(Il Trionfo del Tempo e del Disinganno),
Roland Böer, entre autres. Elle chante
Drusilla et La Vertu (Le Couronnement
également régulièrement les répertoires
de Poppée), et Naïade (Ariane à Naxos).
contemporain et scandinave. Reconnue
Ces dernières saisons, elle a incarné
pour son interprétation de Solveig (Peer
Micaëla (Carmen), La Comtesse (Les
Gynt), elle l’a incarnée en Norvège, en
Noces de Figaro) et le Chœur Féminin
Suède, en Allemagne (avec les Berliner
(Le Viol de Lucrèce). En 2011, elle a fait
Philharmoniker), en Espagne et aux
ses débuts au Festival de Glyndebourne
états-Unis. Elle a également interprété
dans le rôle de Zerlina, dans une mise
La Chanson de Solveig à la cérémonie du
en scène de Jonathan Kent et sous la
Prix Nobel de la Paix 2010. Sa discographie
direction de Robin Ticciati. Au concert,
comprend Peer Gynt et des mélodies
elle a récemment chanté la Messe du
avec orchestre de Grieg avec l’Orchestre
14
BIOGRAPHIES
Philharmonique de Bergen. La saison
dernière, elle a notamment chanté Pamina,
Mimi (La Bohème) et Kathrine Sigismund
(The Fourth Watch of the Night) à l’Opéra
de Norvège, la Messe solennelle de sainte
Cécile de Gounod avec l’Orchestre de Paris
sous la direction de Jesús López Cobos, la
Symphonie n° 3 de Gorecki avec Sinfonia
Varsovia, un programme Handel, Mozart
et Bach au Mozarteum de Salzbourg
et une tournée européenne avec Les
Musiciens du Louvre et Marc Minkowski
dans la Passion selon saint Matthieu. En
septembre 2001, le Prix d’Opéra et de
Ballet de la Fondation Tom Wilhelmsens lui
a été remis à l’Opéra National de Norvège.
Marc Minkowski
D’abord bassoniste, Marc Minkowski aborde
très jeune la direction d’orchestre,
notamment sous le regard de Charles Bruck
au sein de la Pierre Monteux Memorial
School aux états-Unis. à l’âge de 19 ans, il
fonde Les Musiciens du Louvre, ensemble
qui participera activement au renouveau
baroque et avec lequel il défriche aussi bien
le répertoire français (Lully, Rameau,
Campra, Marais, Mouret, Rebel,
Mondonville…) que Handel (premiers
enregistrements du Trionfo del Tempo,
d’Amadigi et de Teseo, mais aussi Ariodante,
Giulio Cesare, Hercules, Semele, les motets
et la musique d’orchestre), avant d’aborder
Mozart, Rossini, Offenbach, Bizet ou Wagner.
Il sillonne l’Europe, avec ou sans son
orchestre, de Salzbourg (L’Enlèvement au
sérail, La Chauve-souris, Mitridate, Così fan
tutte) à Bruxelles (La Cenerentola, Don
Quichotte de Massenet, Les Huguenots de
Meyerbeer, Il Trovatore en 2012) et d’Aix-enProvence (Le Couronnement de Poppée,
Les Noces de Figaro, Idomeneo, un nouveau
Sérail) à Zurich (Il Trionfo del Tempo, Giulio
Cesare, Agrippina, Les Boréades, Fidelio,
La Favorite), en passant par la Musikfest
Bremen (avec laquelle s’est instauré depuis
1995 un partenariat régulier pour les
productions des Musiciens du Louvre
Grenoble). Régulièrement à l’affiche de
l’Opéra de Paris (Platée, Idomeneo, La Flûte
enchantée, Ariodante, Giulio Cesare,
Iphigénie en Tauride, Mireille) et au Théâtre
du Châtelet (La Belle Hélène, La GrandeDuchesse de Gérolstein, Carmen, Die Feen
de Wagner en création française), il se
produit dans d’autres théâtres parisiens,
notamment l’Opéra-Comique, où il
ressuscite La Dame blanche de Boieldieu,
dirige Pelléas et Mélisande pour le
centenaire de l’ouvrage en 2002 et
Cendrillon de Massenet ; mais aussi à Venise
(Le Domino noir d’Auber), Moscou (création
scénique de Pelléas en Russie, mise en
scène d’Olivier Py), Berlin (Robert le Diable,
Il Trionfo del Tempo en 2012), Amsterdam
(Roméo et Juliette, Iphigénie en Aulide et
Iphigénie en Tauride), Vienne au Theater
an der Wien (Hamlet en 2012) ou à la
Staatsoper où Les Musiciens du Louvre
Grenoble ont été en 2010 le premier
orchestre français à se produire dans la
fosse (Alcina de Handel). Directeur musical
du Sinfonia Varsovia depuis 2008, Marc
Minkowski est également l’hôte régulier
d’orchestres symphoniques avec lesquels
son répertoire évolue de plus en plus vers le
XXe siècle (Ravel, Stravinski, Lili Boulanger,
Albert Roussel, John Adams, Henryk
Górecki ou Olivier Greif). Régulièrement
invité en Allemagne – par la Staatskapelle
de Dresde, l’Orchestre Philharmonique de
Berlin, le Deutsche Symphonie-Orchester de
Berlin ou les différents orchestres de
Munich –, il dirige également le Los Angeles
Philharmonic, les Wiener Symphoniker,
l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg,
le Cleveland Orchestra, le Mahler Chamber
Orchestra, l’Orchestre de la Radio Suédoise,
l’Orchestre de la Radio Finlandaise,
l’Orchestre National du Capitole de
15
Toulouse, l’Orchestre du Théâtre Mariinsky,
jusqu’au tout jeune Qatar Philharmonic
Orchestra. Après le succès remporté en
2009 par Les Musiciens du Louvre Grenoble
et leur fondateur au Wiener Konzerthaus
lors d’une intégrale des symphonies
« londoniennes » de Haydn enregistrée live
par Naïve – leur éditeur exclusif depuis
2007 –, la même salle les a accueillis pour
l’enregistrement de l’intégrale des
symphonies de Schubert (sortie en
septembre 2012). En mai 2012 s’est déroulée
la 2e édition de Ré Majeure, le festival que
Marc Minkowski a créé sur l’Île de Ré.
Au cours de la saison 2012/2013, Marc
Minkowski dirige Lucio Silla de Mozart mis
en scène par Marshall Pynkoski à la
Mozartwoche de Salzbourg, dont il a été
nommé directeur artistique. Coproduit avec
le Musikfest Bremen, Lucio Silla sera repris à
Brême en septembre 2013. Marc Minkowski
fait ses débuts avec les Wiener
Philharmoniker en mai 2013, et dirige le
London Symphony Orchestra dans Don
Giovanni au Festival d’Aix-en-Provence
en juillet 2013.
Sinfonia Varsovia
En avril 1984, Sir Yehudi Menuhin est invité
par l’Orchestre de Chambre de Pologne en
tant que soliste et chef d’orchestre. Ain
de faire face aux exigences du répertoire,
l’orchestre s’agrandit. Après quelques
concerts, Sir Yehudi Menuhin exprime
son désir de continuer à travailler avec
cette formation, qui prend alors le nom de
Sinfonia Varsovia. Sir Yehudi Menuhin en
devient premier chef d’orchestre invité.
Le Sinfonia Varsovia se produit par la suite
dans les salles les plus prestigieuses dans
le monde entier et est régulièrement invité
par les plus grands festivals. L’orchestre
réserve une place particulière aux Folles
Journées et aux projets de René Martin.
Le Sinfonia Varsovia se produit avec
les plus grands chefs d’orchestre et
solistes et a réalisé de très nombreux
enregistrements, pour le disque,
la radio ainsi que la télévision. Sa
discographie compte plus de 200
titres. Krzysztof Penderecki en devient
en 1997 le directeur musical, puis en
2003 le directeur artistique. Depuis juin
2008, Marc Minkowski est le directeur
musical du Sinfonia Varsovia. En
2000, Franciszek Wybrańczyk crée la
Fondation Sinfonia Varsovia dont l’action
contribue notamment à la promotion des
compositeurs polonais et à la découverte
de jeunes talents. La Fondation organise
chaque année depuis 2000 à Varsovie
le festival Sinfonia Varsovia Pour Sa
Ville. Les activités artistiques de Sinfonia
Varsovia sont soutenues par POLSERVICE
Patent & Trademark Attorneys Ofice et
BANK BPH. Sinfonia Varsovia est une
institution culturelle municipale soutenue
principalement par la Ville de Varsovie.
Bogusław Powichrowski
Krystyna Walkiewicz-Rzeczycka
Anna Wybrańczyk
Zbigniew Wytrykowski
Violons I
Jakub Haufa (premier violon solo)
Artur Gadzała (co-soliste)
Katarzyna Gilewska-Zagrodzińska
Anna Gotartowska-Sienkiewicz
Piotr Guz
Ada Kwaśniewicz
Anna Lemiszka-Powideł
Krzysztof Oczko
Kamil Staniczek
Andrzej Staniewicz
Łukasz Turcza
Agnieszka Zdebska
Contrebasses
Marek Bogacz
Stanisław Glinka
Karol Kinal
Krzysztof Mróz
Radosław Nur
Michał Sobuś
Violons II
Robert Dąbrowski
Zoia Endzelm
Paweł Gadzina
Agnieszka Guz
Artur Konowalik
Grzegorz Kozłowski
Hautbois
Arkadiusz Krupa
Bolesław Słowik
Adam Szlęzak
Altos
Janusz Bieżyński
Dariusz Kisieliński
Jacek Nycz
Artur Paciorkiewicz
Grzegorz Stachurski
Małgorzata Szczepańska
Michał Zaborski
Włodzimierz Żurawski
Violoncelles
Tomasz Błaszczak
Adam Bytof
Katarzyna Drzewiecka-Szlachcikowska
Piotr Krzemionka
Piotr Mazurek
Kamil Mysiński
Ewa Wasiółka
Aleksander Romański
Radosław Soroka
Dariusz Wybrańczyk
Bassons
Grzegorz Dąbrowski
Katarzyna Piotrowska
Zbigniew Płużek
Wiesław Wołoszynek
Cors
Henryk Kowalewicz
Zbigniew Monkiewicz
Roman Sykta
Paweł Szczepański
Trompettes
Jan Harasimowicz
Andrzej Tomczok
Trombones
Jakub Mastalerz
Mariusz Opaliński
Tomasz Światczyński
Marek Żwirdowski
Tuba
Jarosław Jastrzębski
Timbales
Piotr Kostrzewa
Flûtes
Anna Jasińska
Andrzej Krzyżanowski
Marcin Stawiszyński
Hanna Turonek
Percussions
Katarzyna Bojaryn
Piotr Domański
Piotr Iwicki
Harpe
Zuzanna Elster
Piano
Joanna Opalińska
Clarinettes
Leszek Pietroń
16
Et aussi…
> CONCERTS
> MUSÉE DE LA MUSIQUE
> MÉDIATHèQUE
MARDI 8 JANVIER, 20H
XIXe siècle : L’Europe Romantique
En écho à ce concert, nous vous proposons…
Edvard Grieg
Quatuor à cordes en sol mineur
Karol Szymanowski
Quatuor à cordes n° 2
Ludwig van Beethoven
Quatuor à cordes n° 12
Visitez nos collections permanentes
du mardi au dimanche de 12h à 19h.
L’audioguide, gratuit, offre un contenu
historique et musical grâce aux nombreux
enregistrements réalisés sur les
instruments du musée.
> Sur le site Internet
http://mediatheque.cite-musique.fr
DIMANCHE 3 FÉVRIER, 16H30
> CAFÉ MUSIQUE
DIMANCHE 2 JUIN, 11H
(Les concerts sont accessibles dans leur intégralité
Franz Schubert : Winterreise
Par Arnaud Merlin
> À la médiathèque
Festival de Jérusalem – L’Europe centrale
> CONCERT-PROMENADE
Franz Schubert
Notturno op. 148
Lieder
Trio avec piano op. 99
Ludwig van Beethoven
Trio avec piano n° 4 « Gassenhauer »
Béla Bartók
Contrastes
DIMANCHE 10 FÉVRIER, 14H30
Elena Bashkirova, piano
Mihaela Martin, violon
Frans Helmerson, violoncelle
Pascal Moraguès, clarinette
Robert Holl, baryton-basse
MERCREDI 27
ET JEUDI 28 FÉVRIER, 20H
Joseph Haydn
Symphonie n° 86
Karol Szymanowski
Symphonie n° 4, pour piano et orchestre
Johannes Brahms
Sérénade n° 1
à la Médiathèque de la Cité de la musique.)
Les Talents lyriques au Musée
… d’écouter avec la partition :
2e Concerto pour violon de Karol
Szymanowski par l’Orchestre
Philharmonique National de Varsovie,
Kazimierz Kord (direction), Kaja
Danczowska (violon) • Halka de Stanisław
Moniuszko par le Chœur et l’Orchestre
du Théâtre Wielki, Robert Satanowski
(direction) • Symphonie n° 3 de Henryk
Mikołaj Górecki par l’Orchestre
Symphonique de la Radio Nationale
Polonaise, Antoni Wit (direction)
… de lire :
Moniuszko et l’opéra polonais par
Dominique Quasnick (in L’Éducation
musicale n° 401, 1993) • La Troisième
Symphonie de Gorecki par Karol Beffa
(in L’Éducation musicale n° 570, 2011)
… de regarder :
Krol Roger de Karol Szymanowsi par
le Wroclaw Opera Orchestra and Choir,
l’Angelus Chamber Choir, Ewa Michnik
(direction), Mariuz Trelinski (mise en
scène)
Orchestre de Paris
Paavo Järvi, direction
Piotr Anderszewski, piano
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Elza Gibus | Stagiaires : Emma Granier, Colin Bevot.
Imprimeur : BAF | Licences no 757541-757542-757543
The Dahlkvist Quartet
Bartosz Cajler, violon
Kersti Dahlkvist, violon
Jon Dahlkvist, alto
Hanna Dahlkvist, violoncelle
… d’écouter un extrait audio dans les
« Concerts » :
Trois Caprices de Paganini, pour violon et
piano de Karol Szymanowski par Thomas
Zehetmair (violon) et Silke Avenhaus
(piano), concert enregistré à la Cité de la
musique en 1997