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Conférence Alain Bentolila L’école au défi des inégalités Culture école Inégalités 1. La culture de l’enseignement : Chaque jour des personnes, les enseignants, poussent la porte d’une classe, laissent au seuil de la porte des peurs, des espoirs déçus, des espoirs, une fatigue, des soucis . Ils se retrouvent derrière une trentaine d’enfants des autres qui ne savent pas pourquoi ils sont là et aimeraient être ailleurs. Chaque matin, c’est un pari fou, c’est une utopie concrète renouvelée chaque jour. Ce pari est formidable, il peut être gagné ou non. « Vous ne sortirez pas d’ici sans porter les traces de mes mots » Il faut toujours rappeler ce qu’est le métier d’enseignement, c’est un pari de former des intelligences, de faire en sorte de donner à des jeunes intelligences des perspectives de développement. 2. La culture de l’autre. Parler, c’est s’adresser à quelqu’un ; c’est faire passer sa pensée dans l’intelligence d’une autre avec une chance raisonnable d’être compris. Avec obstination, avec foi laïque, je vais m’investir obstinément pour que vous me compreniez. S’adresser à quelqu’un qui n’est pas moi, qui est à distance de moi même. Parler ca n’est pas parler à un autre moi même. C’est parler à quelqu’un d’autre. La parole est faite d’abord et avant tout pour ceux qu’on n’aime pas et qui ne nous aime pas non plus. C’est dans cette distance que le verbe prendra toute sa valeur. Le verbe donne alors tout ce qu’il peut donner. L’ennemi de la maitrise du langage est la connivence. C’est la connivence qui tue le langage. Plus le cercle des choses à dire et des auditeurs est restreint et moins on a à puiser dans les connivences du langage. Il est vrai que la proximité, la ressemblance, cette anticipation entraîne très vite un « cela va sans dire » : cette réduction de la parole à un cercle d’intime d’alter ego. Dans cette dynamique, on peut dire que Face book, visualise le phénomène de la peur de l’autre On ne peut pas avoir des amis si facilement. Quand on étudie les réseaux sociaux, on s’aperçoit qu’on ne dépasse jamais 300 à 400 mots différents : la langue est réduite, on parle de créativité d’impuissance. La culture de la distance est absolument nécessaire si on veut espérer maitriser la langue pour des fins honorables et raisonnables. Deux exemples pour illustrer le propos : Premier exemple : Une petite fille rentre chez elle. Elle dit à sa maman : « la maitresse nous a raconté une belle histoire ». La maman l’écoute : « tu sais, (elle devrait savoir que sa mère ne sait pas, elle n’était pas à l’école) » Deux possibilités à la fin de l’histoire : • Soit la maman dit : « Ma chérie cette histoire est merveilleuse, va regarder la télé » elle ne fait pas l’effort de comprendre car elle ne veut pas faire de la peine à sa fille ou elle ne peut pas prendre le temps de la compréhension. Soit elle dit : « Ma chérie ton histoire je ne l’ai pas compris »– quand on dit je n’ai pas compris Il faut bien sûr le dire avec bienveillance et fermeté. Mais c’est salutaire pour son enfant pour lui dire que la parole est essentielle pour permettre aux hommes de se parler et de se comprendre. La petite fille a raconté cette histoire ainsi car elle pense que l’intelligence de sa mère est identique à la sienne : son discours n’est pas un discours de communication – « si tu m’aimes tu me comprends » Le moment de l’altérité, de la distance est un moment nécessaire, le boulot de l’adulte est de lui dire que tu es quelqu’un de particulier. La langue est faite pour faire des ponts entre une intelligence singulière avec une autre intelligence singulière. Le rôle de l’adulte, de l’enseignant c’est de responsabiliser, d’élever ses enfants, ses élèves avec ambition vers cette capacité de s’ouvrir aux autres en rappelant la distance, la langue permet de franchir la distance. Elle n’édulcore pas les différences mais elle révèle les différences et permet de construire des ponts. Une mère attentive, va faire travailler cet enfant pour qu’il reconstruise cela, qu’il comprenne qu’elle veut comprendre. La maitresse dira je veux vous comprendre mais vous faites cet effort pour que je vous comprenne. Cet effort c’est l’effort syntaxique, grammatical. Si tu fais cet effort alors tu vas grandir L’enfant n’apprend pas en grandissant, c’est la langue qui le fait grandir, il aura plus de pouvoir sur les autres. • L’école porte en herbe cette capacité effective du franchissement. Franchir vers l’autre c’est avoir la satisfaction de se rendre compte qu’on a gagné quelque chose, on a gagné un peu plus d’estime de soi. Si on leur fait sentir, si on leur apporte la preuve qu’il gagne en existence alors la demande de l’effort est encore possible. Nous ne sommes plus une école dans laquelle s’imposer d’en haut est possible, nous sommes dans une école où il y a la charge de la preuve qui nous appartient. Ca vaut le coup de se fatiguer un peu. Il faut que nous disions « alors tu vois ca valait la peine » Deuxième exemple : Je dessine une figure géométrique. Un carré bleu, dedans un rond jaune, un serpent jaune…Je fais un dessin un peu complexe avec différents éléments de couleur. Un élève est émissaire pour les autres : « Regarde bien, prends ton temps. Tu vois tes camarades là bas, tu vas leur expliquer ce dessin pour qu’ils le refassent. » Travail en groupe. Quand chacun a terminé on pose les 6 dessins sur la table avec le modèle fait au début. C’est bizarre ils ne sont pas pareils. Le travail consiste maintenant à chercher les différences ensemble. La question c’est pourquoi ? Et on va renvoyer cette question à tous. En tant qu’animateur, je ressors mes notes prises pendant le travail de description à ses camarades– On reprend ce qu’il a dit. On renvoie au tableau. On renvoie chacun à ses droits et à ses devoirs. Comment pourrait-‐on construire un message fidèle et suffisamment fort pour qu’on se trompe moins et on va retravailler ce modèle et on va appeler quelqu’un et on va lui lire le message. Il faut toujours avoir la preuve. Il y avait des différences acceptables mais certaines directives laissent la place à l’interprétation. On peut faire la même chose avec un enfant qui va lire une bande dessinée et la redonner aux autres : ateliers de communication. Il est essentiel de mettre les élèves en communication responsable. Je prends le pouvoir de m’adresser à d’autres alors cela m’impose des devoirs de précision d’informations. 3. La culture de la résistance et de la paix : en quoi l’école est-‐elle garante de la résistance ? Si on arrive à faire en sorte que la maitrise de la langue deviennent un apprentissage des normes, de l’éthique du langage, alors on ne parle pas n’importe comment, on ne dit pas n’importe quoi. Le verbe ne possède pas en lui même ces perspectives d’utilisation, ces valeurs éthiques La langue est capable du meilleur comme du pire. Donc, par éthique, on doit apprendre le meilleur. Il y a dans la beauté d’une écriture les propos le plus inacceptable. Un exemple-‐ Céline : La question de l’éthique est au cœur même de la langue. Un exemple : Atelier de parole en classe avec une maitresse. Au cours de cet atelier, un élève dit : « c’est toujours les filles qui tapent » La maitresse ne reprend pas. Au cours de la reprise ensemble, entre adultes, on reprend cela : la maitresse me dit : « c’était marrant » – Pour ma part je dis « ca m’a atterré. » Il est hors de question de laisser passer cela, d’un point de vue éthique. (On n’est pas loin de « ce sont les arabes qui… ») Dans une classe, il faut savoir faire arrêt sur langage pour question éthique. Il faut avoir le courage quand sont en jeu des mécanismes qui risquent de pervertir un enfant, il faut savoir s’arrêter. Il faut reprendre en disant : « Est ce que tu penses que tu as le droit de dire cela » il faut savoir démonter l’affaire. C’est une procédure des plus utilisée par les gourous les plus sectaires. Ne laissez jamais passer ce genre de chose ! Si on agit dans ce sens, on agit aussi dans le sens de la résistance. Elle s’apprend à l’école cette résistance-‐là. Il y a une légitimé magistrale. Il faut l’honorer de la place de l’enseignant. La question de l’éthique au cœur de l’apprentissage : on donne alors la culture de la résistance pour pouvoir dire non et savoir pourquoi on dit non. La culture de la résistance est une culture imposée. Cultiver la vigilance, il faut savoir aussi donner les armes de ne pas recevoir n’importe quoi. Ne pas être crédule. 4. La culture de la probité : la maitrise de la langue c’est aussi la maitrise de la probité intellectuelle – l’éthique fait partie de la pédagogie La probité intellectuelle en matière de lecture passe par la compréhension de ce qui fait la probité de l’apprentissage de la lecture. Je pense très profondément que le sens de l’apprentissage de la lecture transcende ses mécanismes car si on ne sait pas ce que c’est que lire alors on aura beaucoup de mal à utiliser de façon responsable ces mécanismes. La question est de savoir ce que c’est que lire, c’est pourquoi il est essentiel de faire l’effort de constituer ces éléments là. Savoir ce que c’est que lire porte, élève l’apprentissage de la lecture L’école maternelle n’est pas faite pour apprendre à lire. Maitriser le langage oral dans toutes ces dimensions pour pouvoir entrer ensuite dans les codes de lecture. Exemple -‐ Atelier lecture en maternelle : Il faut lire et non raconter. Lire avec le livre devant soi : prendre le temps, mettre le ton, à la fin Il faut poser la question : « quel film vous vous êtes faits dans vos têtes pendant la lecture ». Il faut savoir attendre pour recueillir les représentations, on les recueille dans les différences, on dit en quoi ils sont différents et on discute sur ce qui n’est pas pareil et on cherche dans le texte ensuite si c’est bien ce qui est dit. C’est un acte pédagogique professionnel. C’est un geste de mise en évidence des représentations différentes. Atelier de lecture : le retour de l’écrivain (auteur incarné) – expérience à vivre – « Quel film vous vous êtes faits dans votre tête. » Cela porte une perspective consciente pour comprendre en quoi consiste la compréhension du texte. Ils sauront à quoi tout cela rime quand au CP ils apprendront à lire. Si nous voulons lutter contre les inégalités, la culture scolaire (éthique, la reconnaissance du beau, du vrai, de l’autre…) doit rassembler, si on veut donner l’ambition intellectuelle nécessaire aux élèves. Questions de l’assemblée : Illettrisme : sujet tabou pour les enseignants C’est difficile de parler de cela à l’école. 145 000 jeunes sortent de l’école chaque année sans savoir lire. Chaque 5 ans, on jette une génération à la mer. Il y a 55 à 60% d’illettrés. Ce n’est pas une maladie incurable. On se rend compte qu’à 20, 22, 23 ans on arrive encore à quelque chose. L’école est là pour dire non à un futur illettré. Il faut agir vite aujourd’hui car les difficultés sont encore plus importantes : 11 à 12% d’enfants passent au CP en pénurie de vocabulaire ( 2500 mots à avoir ils n’en ont que 500/ 600 mots…). Quelque soit la méthode de lecture utilisée ils n’ont pas les mots qu’il faut pour accéder à la lecture. 15% en sixième sont en difficultés 97% de ceux qui étaient en difficulté en Sixième sont en difficulté en seconde. Il faut envisager un projet longitudinal avec les mêmes perspectives, une même ambition, un même rituel du début à la fin : il faut un vrai projet, une vraie ambition – (mise en place d’une pédagogique diversifiée) Il faut être capable d’avoir suffisamment de lucidité pédagogique pour se rendre compte des propositions à donner, il faut avoir une attention particulière aux élèves. Des perspectives de ce type sont essentielles : réfléchissons de façon cohérente et longitudinale. L’école doit fabriquer cette capacité de réfléchir à ces dangers de l’illettrisme. Comment faire selon vous pour essayer d’accompagner nos élèves de collège qui n’ont pas eu cette propriété intellectuelle ? Exemple : Un élève de 5ème témoignait de manière « incompréhensible ». Quand le CPE lui dit, je ne comprends pas ce que tu dis, alors l’élève devient violent. Témoigner pour lui ce n’est pas s’exprimer vers l’autre. Il n’ y a pas de méthodes mais des démarches/ Les ateliers de lectures : un texte documentaire-‐ un texte littéraire-‐ un film La démarche est la même : le film – les différences – le retour au texte – On est au collège on ne l’a pas fait avant. Il faut de la patience : possibilité d’atelier interdisciplinaire. Le professeur a son rôle à jouer dans cette activité de lecture. Atelier ROLL : vidéo de fin de cycle 3 -‐ atelier de lecture pour voir comment mettre en place ces ateliers. Bibliographie : Serge BOIMARRE : boulot auprès de collégiens – Réflexion sur le temps de suspension – Pour apprendre il faut apprendre à suspendre son temps personnel pour apprendre dans le champ de l’autre. Acte pédagogique : signature téléformation français et informatique Formation à distance autoformation tutorée – réseau social de la formation – avoir un espace à soi : chacun à son espace et il va vers les autres. Ce site mise sur la pédagogie et sur le sens des apprentissages. Apprentissage de la grammaire : la grammaire ne peut s’enseigner en donnant des règles et en faisant des exercices. Un exemple : Une rupture pour faire dire la grammaire : La chèvre de Monsieur Seguin : et c’est alors que la petite chèvre mangea le loup. Petit élève de devant : « Qui t’a dit qui a mangé ? » Et il a mis la chèvre d’abord. J’ai mis le loup dans un rôle qui n’était pas fait pour lui ? Si la langue et le mot ne sont pas en accord la question de la grammaire se pose. La grammaire c’est l’invention, c’est la science, c’est la poésie. C’est comme çà que la grammaire prend sens Livre sur la grammaire de Bentollila NATHAN Question sur les programmes Les programmes sont là pour rappeler les questions à apprendre. Ce qui est important c’est la conscience du sens des apprentissages. Vous êtes maitresse de votre classe. Prenez la responsabilité de cela. Ne soyez pas servil des programmes. Il faut prendre le temps car sinon on fait semblant d’enseigner. Ayez avec le programme un rapport dialectique. « Je ne suis pas en retard Monsieur l’inspecteur mais je suis au rythme des apprentissages de mes élèves. » Les lieux multilingues On ne peut pas prétendre apprendre à lire dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle. L’école de ces pays là fabrique des analphabètes. C’est un drame pédagogique, c’est une trahison. Cette question est essentielle. Mettre en place un sas. (école maternelle) Pendant qu’on s’adressera à ces élèves dans la langue qu’il parle et accepter d’apprendre le français comme une langue étrangère. Il faut accepter cela. Engagement : observatoire locaux de la lecture : moyen pédagogique (site) conjuguant la recherche, l’accompagnement et la formation des enseignants – contribuer à ce défi lancé ce matin – 110 000 élèves dans les réseaux des observatoires – Créer des communautés ROLL pour apporter la pierre à l’ensemble. Il s’agit de recevoir et de donner. BIBLIOGRAPHIE : "La Langue française pour les nuls" d'Alain Bentolila aux Editions First. Publié aux éditions First, l'ouvrage du linguiste Alain Bentolila lance un pavé dans la mare aux fautes d’orthographe et de syntaxe. "La langue française pour les nuls" se propose de redonner au langage et à la langue française ses lettres de noblesse. Alain Bentolila défend au plus haut point les usages d'une belle langue. Selon lui, savoir s'exprimer et écrire correctement relèvent à la fois du respect pour son interlocuteur et de la clarté des idées. Dans ce livre, il s'attaque aux hommes politiques qui assènent des discours d'une pauvreté linguistique à la limite du mépris pour l'auditoire et il part en guerre contre les réseaux sociaux et les SMS qui ont anémié la langue française et la capacité au discernement. Au tableau, Monsieur le Président ! : pour une école enfin républicaine Alain Bentolila Paru le 19 janvier 2012 Editeur O. Jacob, Paris Un bilan sans complaisance de l'échec du système éducatif français. Chiffres à l'appui, l'auteur interpelle la classe politique à la veille de l'élection présidentielle de 2012. Il fait des propositions pour réformer le système : réorganisation du cursus, pédagogie différenciée, valorisation de la maternelle, refonte de la formation des maîtres, etc. Au tableau, Monsieur le Président ! Pour une école enfin républicaine « Il est des maîtres qui croient encore en leur mission d'élever les esprits et de transmettre un patrimoine et des valeurs. « Il est des parents et des enseignants qui croient encore dans la vertu de l'école. « Ces femmes et ces hommes attendent de vous que vous transformiez une école complaisante et cruelle en une école exigeante et généreuse. Pour mener un tel combat, ils ont besoin, non pas de gestionnaires ou de batteurs d'estrade, mais de quelqu'un qui soit habité d'une vision. « Serezvous au rendez-vous, Monsieur le Président ? » Parle à ceux que tu n'aimes pas : le défi de Babel Alain Bentolila Paru le 2 septembre 2010 Editeur O. Jacob, Paris A. Bentolia, linguiste, émet des propositions pour préserver la langue française de la confusion et de la division afin de construire une intelligence collective et de transmettre aux enfants une langue juste et forte capable de porter une pensée libre et lucide. « Reconstruire Babel, c'est refuser la dispersion et l'enfermement, tisser solidement les fils d'un dialogue exigeant et lucide entre nos intelligences singulières, aussi différentes, aussi éloignées soient-elles. Reconstruire Babel, c'est transmettre une langue commune et forte pour que nos enfants, curieux de la différence et défiant la distance, puissent construire ensemble un monde un peu meilleur que celui que nous leur aurons laissé. Reconstruire Babel, c'est le défi que nous devons aujourd'hui relever. » Une analyse lucide de notre société ; des propositions pour que, à nouveau, nous puissions croire ensemble en un avenir commun. Le verbe contre la barbarie : apprendre à nos enfants à vivre ensemble Alain Bentolila Paru le 4 septembre 2008 Editeur O. Jacob, Paris La violence est la conséquence de l'incapacité à restituer en mots sa pensée en y mettant de l'ordre. L'auteur souligne l'importance de transmettre aux enfants une langue commune et ses vertus pacifiques. Prix France Télévisions essai 2007. L'apprentissage de la langue conditionne le destin scolaire et social de chacun de nos enfants. Qui sait parler, lire et écrire, sait penser par lui-même, mais aussi réfléchir avec les autres, accepter l'autre, trouver sa place en société. Or tout se joue très tôt dans cet apprentissage fondamental de la langue, qui est aussi celui de la différence. «À nos enfants, nous devons apprendre que la langue n'est pas faite pour parler seulement à ceux que l'on aime, mais qu'elle est faite surtout pour parler à ceux que l'on n'aime pas. C'est en leur transmettant avec autant de bienveillance que d'exigence les vertus pacifiques du verbe que l'on peut espérer qu'ils en viennent aux mots plutôt qu'aux mains.» http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Dossier_vocabulaire/13/6/Alain_Bentolila_111202_ave c_couv_201136.pdf Le vocabulaire et son enseignement - le vocabulaire : pour dire et lire Enjeu : L'auteur définit précisément les enjeux d'un développement suffisamment étendu du vocabulaire pour permettre à chacun d'exprimer ses idées au plus près de sa pensée et d'entrer de manière efficace dans l'écrit et la lecture. C'est un enjeu de vie autant qu'une mise en jeu du destin scolaire. http://www.roll-descartes.net/fr/accueil.php ROLL : Réseau des Observatoires Locaux de la Lecture Le ROLL est un dispositif en ligne qui relie trois fonctions : - une évaluation transparente et rapide qui révèle clairement à chaque maître la nature des difficultés de ses élèves ; - un ensemble de propositions pédagogiques (activités d'entraînement méthodique et mise en contexte culturel de l’écrit); - et enfin des parcours de formation continue appropriés. Contexte Le ROLL est l'un des dispositifs du Centre International de Formation à Distance des Maîtres (CIFODEM). Ce centre de recherche action a été créé en janvier 2010 à l’université Paris Descartes sur décision de la ministre de l’enseignement supérieur ; il est présidé par le professeur Alain BENTOLILA. Le ROLL est codirigé par Alain BENTOLILA, linguiste, professeur à Paris DESCARTES, Jean MESNAGER, professeur d’IUFM et Bruno GERMAIN. Un comité national en assure la direction opérationnelle et des responsables régionaux animent les activités au niveau académique. Programme et socle :Le socle Au terme de la scolarité obligatoire, tout élève devra être capable de : - dégager l'idée essentielle d'un texte lu ou entendu ; - manifester sa compréhension de textes variés, qu'ils soient documentaires ou littéraires ; - comprendre un énoncé, une consigne ; - lire des œuvres littéraires intégrales, notamment classiques, et rendre compte de sa lecture. Programmes cycle 3 Lecture : La lecture continue à faire l’objet d’un apprentissage systématique : - compréhension des phrases ; - compréhension de textes scolaires (énoncés de problèmes, consignes, leçons et exercices des manuels) ; - compréhension de textes informatifs et documentaires ; - compréhension de textes littéraires (récits, descriptions, dialogues, poèmes). L’élève apprend à comprendre le sens d’un texte en en reformulant l’essentiel et en répondant à des questions le concernant. Cette compréhension s’appuie sur le repérage des principaux éléments du texte (par exemple, le sujet d’un texte documentaire, les personnages et les événements d’un récit), mais aussi sur son analyse précise. Celle-ci consiste principalement en l’observation des traits distinctifs qui donnent au texte sa cohérence : titre, organisation en phrases et en paragraphes, rôle de la ponctuation et des mots de liaison, usage des pronoms, temps verbaux, champs lexicaux. Enjeux pédagogiques L’action du ROLL vise à prévenir l'illettrisme en développant une pédagogie de la compréhension alliant respect de l’auteur et interprétation du lecteur et dans cette perspective accorde autant d’importance à la maîtrise des mécanismes du code linguistique (graphophonologiques, syntaxiques et lexicaux) qu’à l’acquisition d’une vraie culture de l’écrit. Modalités Le ROLL propose des évaluations diagnostiques régulières aux premier et deuxième trimestres ; et au troisième est proposée une évaluation "bilan de progrès". La passation des tests est simple et rapide. Les tests spécifiques sont prévus pour chaque niveau : de la Grande Section au CM2 pour l’école élémentaire ; en 6ème et 5ème pour le collège. Les tests du troisième trimestre permettent de faire un bilan du travail engagé tout au long de l’année. Les résultats des évaluations sont rentrés à l’aide d'un module de saisie en ligne. Le module analyse les tests, détermine les élèves en difficulté et propose des groupes de travail. Pour chaque groupe, un protocole de remédiation va être proposé avec des fiches d’activités méthodiques. Niveaux concernés Classes de cycle 2, cycle3 et de début de collège. Historique Il regroupe aujourd’hui environ 50 000 élèves de cycle 2 et 3 dans plus de 1000 écoles en France, outre-mer et à l'étranger. Une quarantaine de collèges ont rejoint le réseau avec un dispositif spécifique. Supports et matériels L’inscription dans le dispositif se réalise directement sur le site : http://www.roll-descartes.net/fr/accueil.php Sur le site du ROLL, chaque enseignant possède son espace personnel dont il a la complète maîtrise en termes de confidentialité ou d’ouverture. A l’invitation de la circonscription ou de l’académie, le « roller » peut accepter de faire partie d’un observatoire au niveau départemental ou académique afin de bénéficier des services de tutorat ou de formations. Parallèlement aux évaluations et aux remédiations, des parcours de formations sont proposés. Ces parcours simples et précis permettent d’avoir une information théorique sur les notions évaluées et des pistes de travail pour les remédiations. Ressources complémentaires BienLire Site consacré à la prévention de l'illettrisme : documents, fiches pratiques, adresses utiles pour répondre aux difficultés des enfants et adolescents http://www.bienlire.education.fr Pour la Littérature de jeunesse http://www.cndp.fr/ecole/litterature/accueil.htm: Nombreuses références, entre autre la base “1001 livres”, pourvue de son propre moteur de recherche.