À EL MOUDJAHID : « NÉCESSITÉ DE PARTENARIAT »

Transcription

À EL MOUDJAHID : « NÉCESSITÉ DE PARTENARIAT »
LE MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
À EL MOUDJAHID :
« NÉCESSITÉ DE PARTENARIAT »
Publié le jeudi 3 octobre 2013 10:50
Récemment nommé, à la suite du récent remaniement
décidé par le Président de la République, M. Abdelaziz
Bouteflika, le nouveau ministre de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique, M. Mebarki
Mohamed, n’a eu aucun moment de répit face aux
impératifs et aux urgences de son calendrier pour mettre en
exécution immédiatement les dispositions prises devant
assurer le bon déroulement de la rentrée universitaire.
Une forte mobilisation est observée au niveau des
structures de ce Département et des universités pour
assurer un meilleur accueil des étudiants. Aucune
contrainte de taille à priori n’est à relever, surtout que le membre du gouvernement en question était un recteur
d’université pour être aujourd’hui en prise avec la réalité du terrain et maîtriser parfaitement les circuits de
fonctionnement du secteur.
Recteur et auteur d’un ouvrage consacré à l’évolution de l’université algérienne. Des atouts appréciables pour
mener à bien des missions d’amélioration et de perfectionnement de ces nombreux espaces de savoir qui
doivent être impérativement des centres de rayonnement. De grandes ambitions sont affichées pour rehausser
un statut, s’ouvrir sur un environnement et attribuer un sens à la notion de recherche.
Entre deux séances de travail, M. Mebarki Mohamed fait le point dans cet entretien sur cette rentrée.
------------------------------------------
Monsieur le ministre, votre nomination à la tête du Département de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique correspond avec la rentrée de l’année
universitaire 2013/2014. Comment évaluez-vous les conditions de cette rentrée ?
Je pense, et c’est l’avis de l’ensemble des acteurs, que cette rentrée se déroule dans de bonnes conditions. Les
efforts déployés par l’ensemble des responsables, particulièrement au niveau local, ont permis d’offrir un
meilleur accueil aux étudiants et de répondre aux attentes des nouveaux bacheliers dont le nombre a atteint les
192.000
et
que
je
félicite
au
passage.
Le système d’orientation et d’inscription des nouveaux bacheliers est maintenant rodé depuis un certain
nombre d’années, grâce à l’outil informatique et à l’expérience acquise en la matière. Donc, toutes les étapes
d’inscription
se
sont
déroulées
comme
prévu.
Sur le plan des infrastructures et en dehors de quelques villes universitaires, on peut dire que globalement les
conditions d’une bonne rentrée sont toutes réunies, grâce aussi à la réception de nouvelles infrastructures.
Sur le plan pédagogique, nous ouvrons près d’un millier de masters cette année ; les arrêtés portant leur
création ont été signés et les inscriptions ont commencé, et ce, dans le respect des conditions d’éligibilité et en
fonction
des
conditions
de
chaque
établissement.
Justement, est-ce qu’on peut dire que les infrastructures actuelles couvrent l’ensemble
de la demande, particulièrement lorsqu’on sait que le nombre de bacheliers cette année
est moins élevé que les années précédentes ?
Les infrastructures réceptionnées ont permis d’augmenter le nombre de places physiques de 118.200, portant
ainsi la capacité de tout le secteur à 1.250.000 places physiques. Au plan de l’hébergement, il est prévu la
réception de 70.000 nouveaux lits, portant la capacité de tout le secteur à 651.000 lits. On peut dire
globalement que les infrastructures, notamment celles nouvellement réceptionnées suite aux instructions de
M. le Président de la République et aux visites de terrain de M. le Premier ministre, sont suffisantes et ont
permis à chaque étudiant de bénéficier d’une place pédagogique et des conditions d’hébergement et de
restauration
convenables.
Nous
œuvrons
au
quotidien
pour
l’amélioration
de
l’ensemble
des
conditions.
Il a été introduit cette année, en première année de licence, les socles communs. Qu’en
est-il de l’application ?
Il est utile d’avoir des socles communs à plusieurs licences. Cela amène de l’homogénéité au système et
facilite la mobilité des étudiants entre les établissements. C’est pourquoi les pédagogues ont introduit cette
disposition, qui est déjà appliquée dans beaucoup de filières. Là où des problèmes se posent quant à
l’application, la réflexion continuera jusqu’à la levée par les enseignants de toutes les contraintes.
Les étudiants porteurs de l’ancien diplôme DEUA posent toujours leur problème
d’intégration dans le système LMD...
Il s’agit généralement de ceux ayant obtenu le DEUA, il y a plus de cinq ans et qui veulent préparer un autre
diplôme, car attendre cinq ans entre un diplôme et un autre est une règle.
Ces diplômés posent plusieurs problèmes. En ce qui concerne l’enseignement supérieur, leur préoccupation de
s’inscrire au LMD est réglée. Ils y sont autorisés après une équivalence et selon les possibilités des
établissements.
Cette année tous les établissements ont été instruits pour généraliser cette mesure et ouvrir des places
pédagogiques
aux
titulaires
du
LMD.
Justement, quelle est votre stratégie pour un meilleur accompagnement des
établissements universitaires dans le but d’offrir aux étudiants plus de possibilités
d’insertion professionnelle et aux enseignants de meilleures conditions de travail ?
Dans la loi d’orientation, vous trouverez tous les éléments d’une réforme répondant aux besoins de
la société en matière d’enseignement supérieur et de recherche scientifique. Cette loi a été
largement
discutée
et
il
a
été
tenu
compte
des
avis
émis.
Il s’agit d’un outil stratégique qui s’est accompagné d’un arsenal juridique, dont l’application pose
parfois des questions d’adaptation aux évolutions du monde auquel nous ne pouvons nous
soustraire.
Certains
textes
méritent
une
révision,
d’autres
de
simples
réaménagements.
Nous avons commencé à y travailler. Mais je crois que le meilleur moyen d’avancer, c’est
justement de favoriser le dialogue en associant tous les membres de la communauté universitaire,
sans exclusive et particulièrement ceux qui croient à l’intérêt de la concertation.
Notre souci reste la concertation avec l’ensemble des membres de la communauté universitaire.
J’insiste énormément sur ce point car c’est là le centre de la dynamique que nous comptons mettre
en œuvre. Avec le dialogue et la concertation dans le respect des prérogatives de chacun, mais
aussi avec le sens de la responsabilité, nous parviendrons à rapprocher l’université algérienne de
ses
missions
sociales,
éducatives
et
scientifiques.
Nous travaillerons, par ailleurs, à ouvrir l’université sur son environnement par le développement
du partenariat pour identifier les besoins réels du marché et orienter les formations en conséquence.
Ceci permettra de réduire les problèmes d’insertion professionnelle. nous avons ciblé les objectifs
et
les
moyens
pour
les
atteindre.
Un dernier mot, Monsieur le ministre...
Autant de perspectives sont assignées sûrement pour que tous les gestionnaires et les enseignants
universitaires soient impliqués pour leur concrétisation. Le dialogue sera constamment de mise pour traiter
toutes
les
éventuelles
difficultés.
Notre mission est de soutenir un développement dont les fondements reposent sur l’esprit d’entreprise de la
jeunesse et le savoir-faire de l’élite. Enfin, je remercie le journal El Moudjahid pour m’avoir permis
d’exprimer des attentes et des préoccupations contenues dans le programme du gouvernement. Un
gouvernement à l’écoute des pulsations de la société et attentif à ses aspirations en général… De surcroit, pour
une jeunesse au centre des priorités de son action conformément aux orientations du Chef de l’Etat…
Propos recueillis par Abbès Bellaha
Un tremplin des générations futures
Une université au niveau de chaque wilaya… Nul, en fait, ne peut occulter les efforts consentis en
direction du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui, fort de ses
imposantes infrastructures équipements modernes, taille, annuellement, la part du lion du budget
national pour maintenir la cadence, répondre au mieux aux exigences et besoins pédagogiques et
d’intendance des centaines de milliers d’étudiants et offrir les conditions de promotion et
d’épanouissement de la communauté universitaire. Les progrès accomplis sont sans doute
conséquents pour traduire une volonté politique et se conformer au choix de la démocratisation de
l’enseignement
dans
tous
ses
paliers.
De telles avancées naturellement ne doivent dissimuler les insuffisances constatées ça et là dans la
gestion et le fonctionnement, la conception et l’approche pédagogique avec ces incidences sur la
faiblesse d’un niveau de formation, sans compter le manque de débouchés pour les jeunes diplômés
et l’absence même d’horizons. La quantité a prévalu dans les cycles de formation reléguant au
dernier plan ces notions de l’effort et du mérite. Il y a certainement urgence pour qu’un
redressement
soit
opéré
et
qu’une
réhabilitation
de
l’université
algérienne
amorcée.
Une certaine prise de conscience est relevée assurément et traduite par une grande réflexion engagée
déjà à l’effet de valoriser du moins ces investissements et d’accompagner ou promouvoir la
vocation. C’est pour l’ensemble de ces raisons que l’ouverture de l’université, prônée par le nouveau
ministre sur l’environnement grâce au développement du partenariat, constitue un élément
important, voire déterminant, de nature à favoriser la décantation et à participer à l’élévation d’un
niveau de formation. Il va sans dire que répondre à un besoin du marché économique exige
systématiquement une qualification et des capacités d’où cet impératif recours à l’assiduité dans les
cours, à la persévérance dans l’assimilation des axes de toute filière scientifique et à la tendance de
parfaire une formation. Enseignants et étudiants sont plus que jamais interpellés pour s’inscrire dans
le sillage des contours de cette trajectoire et donner le ton à cette rentrée universitaire,
particulièrement âpres le coup sélectif du ministère de l’Education enregistré au gré des résultats des
dernières épreuves du baccalauréat. Cap pour la qualité et l’amélioration du niveau de formation
pour que l’université devienne réellement un centre de rayonnement et guide l’action d’édification et
de modernisation du pays. Une université débarrassée de tous les tabous et libérée du poids d’un
héritage pour se consacrer exclusivement à la science et au progrès technologiques.
Une université enfin pour la formation des générations montantes, de l’homme de demain…
A. B.