7- Business model des banques et prise de risque - Jean
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7- Business model des banques et prise de risque - Jean
7- Business model des banques et prise de risque Objectif : à partir d’une étude récente de la BCE, analyser le lien entre business model des banques et prise de risque Utiliser la crise comme base d’analyse : quels risques liés au business model des banques n’étaient pas apparent avant et se sont révélés avec la crise ? Bibliographie : • Alunbas, Manganelli & Marques-Ibanez (2011), « Bank risk during the financial crisis : do business models matter ? », ECB Working Paper Series, n°1394, November 2011. • ECB (2011), « The impact of different bank characteristics on risk and performance » Financial Stability Review, December 2011, pp. 157-162 Jean-Baptiste Desquilbet 1 Université de Lille 1 Plan : 1- Introduction : 1.1- Caractéristiques du business model des banques 1.2- Évolutions de l’environnement structurel des banques 2- Business model et prise de risque : les liaisons connues 2.1- Capital : impact contradictoire sur le risque risque pris 2.2- Structure de l’actif 2.3- Structure de ressources 2.4- Structure des revenus 2.5- Autres déterminants potentiels 3- Les leçons de la crise 3.1- Quelles mesure du risque ? 3.2- Les mesures du business model 3.3- Variables de contrôle 3.4- Résultats Jean-Baptiste Desquilbet 2 Université de Lille 1 1- Introduction : banques → gestion des risques : évaluation, sélection et surveillance (déléguée) 1.1- Caractéristiques du business model des banques : • capital • sources de financement • gouvernance • diversification business model → un déterminant important Préciser le lien entre • des risques pris → risques et business model • de l’exposition en cas de matérialisation du risque avant/pendant la crise ? Deux changements structurels du secteur bancaire (déréglementation et innovation financière) ont eu des effets importants sur le business model des banques : • incitation à prendre des risques dans la décennie précédent la crise • les banques les mieux capitalisées, avec sources de financement stable et contrôle rigoureux des risques ont eu de meilleurs résultats pendant la crise Jean-Baptiste Desquilbet 3 Université de Lille 1 Performance boursière (cours des actions, rentabilité) Indices des cours des actions bancaires Distribution des rentabilités ↓ de la capitalisation boursière agrégée la + forte depuis la Grande Dépression Jean-Baptiste Desquilbet forte hétérogénéité des comportements de prise de risque avant crise 4 Université de Lille 1 1.2- Évolutions de l’environnement structurel des banques : Changements de réglementation : • davantage de concurrence ◦ USA : démantèlement des barrières géographiques, déréglementation des activités de banque de financement et d’investissement ◦ Europe : création du marché unique, introduction de l’euro → ouverture géographique • concentration sur le capital réglementaire • encouragement au développement de « bonnes pratiques » : ◦ modèles internes de gestion des risques ◦ la surveillance par le marché Innovation financière : • titrisation • recours aux marchés financiers • conséquences : ◦ lien + étroit avec les marchés, ◦ ↑ part des revenus autres que d’intérêt Jean-Baptiste Desquilbet 5 Université de Lille 1 2- Business model et prise de risque : les liaisons connues 2.1- Capital : impact contradictoire sur le risque pris un capital élevé peut être corrélé positivement à de moindres risques pris : • plus forte capacité d’absorption des pertes • moindre incitation à accepter des projet très risqués (à transférer le risque sur les créanciers) ◦ d’autant qu’existe une assurance des dépôts non ajustée du risque... ◦ … aux conséquences contrebalancées par la réglementation du capital • plus forte incitation à sélectionner rigoureusement les emprunteurs mais un capital bas peut aussi être corrélé positivement à de moindres risques : • hausse du levier → réduction des conflits d’agence managers / actionnaires (pression des créancier informés) • si les régulateurs forcent les banques risquées à augmenter leurs fonds propres Empiriquement, on constate plutôt que : ↑ capital ↔ ↑ solidité des banques (spécialement en temps de crise) Jean-Baptiste Desquilbet 6 Université de Lille 1 2.2- Structure de l’actif : Taille : • possibilités de diversification • too big to fail Titrisation : changement du rôle et du business model des banques • transformer des actifs typiquement illiquides en titres négociables donc • se décharger d’une partie du risque de crédit • alléger le besoin en fonds propres réglementaires • lever de nouveaux fonds • instrument de gestion des risques et de diversification mais • relâchement des critères de prêt • hausse du levier • accroissement du risque systémique Jean-Baptiste Desquilbet 7 Université de Lille 1 2.3- Structure de ressources : dépôts • + stables en période de crise que les autres • assurés, prévisibles, coûts de changement financements de marchés (wholesale) accrus • par obligations sécurisées (covered bonds), pensions livrées (repurchase agreements, repo’s), titres de créances négociables • plus souples, à moindre coût relatif • très dépendants des perceptions, moindre stabilité que les dépôts dans la crise • rôle de surveillance (discipline de marché)... mal joué financements hors-bilan : • suite à l’expansion du recours à la titrisation • titrisation permet aux banques de ◦ gérer et diversifier + facilement le risque de crédit du portefeuille de prêts ◦ baisser les exigences des critères d’octroi de prêt ◦ accroître le levier ◦ mais aussi : devenir + risquées sur le plan systémique Jean-Baptiste Desquilbet 8 Université de Lille 1 2.4- Structure des revenus : Revenus d’intérêts : taux de croissance élevés des prêts permis par • la hausse de la valeur des garanties (bulle immobilière) • l’accès + facile aux financements de marché • expansion géographique, conséquence de la déréglementation • relâchement des conditions d’octroi → un déterminant important de la montée des risques Diversification des sources de revenu • expansion des revenus autres que d’intérêt (commissions), • + volatiles : en période de « stress financier », ↓ revenus d’intérêt, ↓↓ revenus autres • bénéfices de la diversification jouent en cas de choc singulier (≠ systémique) Empiriquement, diversification non associée à ↓ volatilité des revenus, ni à ↓ risque systématique des banques. Jean-Baptiste Desquilbet 9 Université de Lille 1 2.5- Autres déterminants potentiels : Facteurs macroéconomiques : • anticipations des prêteurs • actif net des emprunteurs → Incitation à assouplir les critères d’octroi Incitation à prendre + de risque Concurrence : • impact ambigu sur la prise de risque Intensité de la supervision • législation + permissive → ↑ risques pris Gouvernance bancaire : • actionnaires « diversifiés » → ↑ risques pris trois caractéristiques habituelles du mode de gouvernance : • indépendance des conseils • propriété institutionnelle (par des fonds communs, fonds de pension, fiducie) • présence d’actionnaires « importants » Jean-Baptiste Desquilbet 10 Université de Lille 1 3- Les leçons de la crise Test économétrique : risque révélé par la crise = f(caractéristiques, contrôles) Moyennes des caractéristiques de la banque i Une mesure du « risque » (capital, actif, financement, gouvernance, revenus) de la banque i et des variables de contrôle pendant la crise avant la crise (2007Q4 – 2009Q4) ( 2003Q4 – 2007 Q 3) Echantillon : 1,100 banques cotées de 16 pays : Austria, Belgium, Denmark, Germany, Greece, Finland, France, Ireland, Italy, Luxembourg, the Netherlands, Portugal, Spain, Sweden, the United Kingdom, United States. Environ 2/3 du total du bilan agrégé des banques opérant en UE et USA. Jean-Baptiste Desquilbet 11 Université de Lille 1 3.1- Quelles mesure du risque ? Trois mesures Financial support resc Systematic risk risk Central bank liquidity bid EC, central banks, BIS, gov. institutions, Bloomberg Authors' calculation and Datastream Binary variable – with a value of 1 if public financial support was received during the crisis period and 0, if otherwise Average of the quarterly non-overlapping beta in a CAPM calculated for each bank using daily stock market data during the crisis period Ratio of total liquidity received from the Eurosystem to total assets * 100 during the crisis-period European Central Bank crisis period = 2007Q4 to 2009Q4 Jean-Baptiste Desquilbet 12 Université de Lille 1 3.2- Les mesures du business model {*} = during/for the pre-crisis period (2003Q4 to 2007Q3) Capital structure Tier I capital Undercapitalised eta etareg Tier I capital to total assets * 100 {*} Dummy variable = 1 if Tier I ratio < 6%) {*} Asset structure and securitization Size size Logarithm of total assets (USD millions) {*} Loans to total assets loanta Total loans to total assets * 100 {*} Securitization abs Ratio of total securitization to total assets * 100 {*} Funding structure Short-term market mktassets funding Deposit funding dep Loan growth and income Excessive loan growth exlend Non-interest income Jean-Baptiste Desquilbet niinc Short-term marketable securities (i.e. less than 2 years) to total assets * 100 {*} Customer deposits to total assets * 100 {*} Individual bank lending growth minus the average loan growth of all banks over a specific quarter {*} Non-interest income to total revenues * 100 {*} 13 Université de Lille 1 Managerial performance Market-to-book T * High_risk ex post high_risk ex-post Low_risk ex post low_risk ex-post Alpha_edf alpha_edf Beta_edf beta_edf Jean-Baptiste Desquilbet Market-to-book value of equity demeaned {*} Dummy variable = 1 if a bank is positioned at the upper quartile (i.e. with the riskier banks) of the bank average expected default frequencies {*} Dummy variable = 1 if a bank is positioned in the lower quartile (i.e. with the relatively safe banks) of the crosssectional distribution of bank average expected default frequencies {*} See Section 4. Calculated as the average market-to-book value {*} of those banks among the group of relatively safe institutions (in the lowest quartile) {*} based on their one-year ahead expected default frequencies at this time See Section 4. Calculated as the average market-to-book value {*} of those banks among the group of riskier institutions (in the highest quartile) {*} based on their one-year ahead expected default frequencies at this time 14 Université de Lille 1 3.3- Variables de contrôle Profitability GDP growth House prices roa gdp hp Stock market sm Corporate governance Regulation cgov Competition comp Jean-Baptiste Desquilbet regu Ratio of net income to total assets * 100 {*} Quarterly changes in real GDP {*} Quarterly changes in real housing prices {*} demeaned from their long-term historical averages (prior 20 years) Quarterly changes on the broadbroad stock market indices for non-financial corporations calculated by Datastream {*} demeaned from their long-term historical averages (prior 20 years) Herfindahl Index of owner ship concentration (sum of the squared percentage of shares controlled by each shareholder) Index computed from World Bank surveys sent to national bank regulatory and supervisory authorities (value between 5 = more regulated and 12 more derugulated) National averages for each quarter {*} of answers to bank lending surveys. Index = number of banks that reported a tightening in credit conditions due to competition – number that reported an easing. (Negative index values would imply that increased competition led to lower credit standards). 15 Université de Lille 1 3.4- Résultats • probit estimates for the probability of receiving public financial support • OLS estimates for systematic risk • OLS estimates for central bank liquidity Résultats concordants quelque soit la mesure du risque choisie. Fonds propres : • moindre probabilité de détresse pour les banques mieux capitalisées • meilleure relation statistique si on prend le capital Tier-1 plutôt que pondéré par les risques Structure des actifs : • corrélation positive entre taille et mesure de risque (TBTF) • corrélation positive (peu robuste) entre « prêt/total actif » et mesure de risque • corrélation négative entre titrisation et mesure de risque (les banques titrisent pour se décharger du risque plutôt que pour en prendre plus) Jean-Baptiste Desquilbet 16 Université de Lille 1 fragilité des financements : • le recours aux dépôts limite le risque en période de crise (proba de sauvetage) • le marché a mieux valorisé (rentabilité + élevée) les banques + largement financées par les dépôts de la clientèle • corrélation positive entre recours aux financements de marché à CT et mesure de risque Revenus : • croissance excessive des crédits corrélée positivement aux mesures de risque • revenus hors intérêts réduisent la proba de détresse Gouvernance : • mise en place de contrôle interne plus rigoureux avant la crise → meilleure performance pendant • conseils + favorables aux actionnaires avant la crise→ moins bonnes performances pendant • importance de distinguer la création de valeur par du « vrai alpha » et la création de valeur par du « faux alpha » = « bêta caché ». Jean-Baptiste Desquilbet 17 Université de Lille 1 ◦ alpha élevé avant la crise → moindre proba de détresse pendant la crise ◦ bêta élevé avant la crise → + forte proba de détresse pendant la crise ◦ mais... différence difficile à percevoir ex-ante Jean-Baptiste Desquilbet 18 Université de Lille 1 Résultats de régressions de quantile : → Vérifier si les sensibilités des mesures de risque aux caractéristiques des banques sont différentes selon le quantile (10% → les moins risquées, 25%, 50%, 75%, 90% → les plus risquées). • Le ratio prêts/actif total contribue à augmenter le risque des banques les plus risquées, est sans effet sur les moins risquées. • La titrisation contribue à diminuer le risque des banques les plus risquées, est sans effet sur les moins risquées. • Le recours aux financements de marché à court terme a plus d’impact sur le risque des banques les plus risquées. • Une base de dépôts solide diminue davantage le risque des banques les plus risquées • Une croissance excessive des prêt accroît davantage le risque des banques les plus risquées. Jean-Baptiste Desquilbet 19 Université de Lille 1 4- Conclusion Jean-Baptiste Desquilbet 20 Université de Lille 1