Booklet Safe Handling of Colour Pigments
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Booklet Safe Handling of Colour Pigments
Introduction 1 Dégagement de responsabilité Les informations et recommandations contenues dans le présent exposé ne sont pas destinées à dégager le lecteur de sa responsabilité consistant à se conformer aux lois applicables dans l'entreprise et le siège d'exploitation du lecteur et à vérifier indépendamment le bien-fondé des informations fournies dans cette publication pour le procédé ou l'application du lecteur. Les informations et recommandations fournies dans la présente sont supposées précises par les associations éditrices au moment de la préparation ou obtenues de sources réputées fiables. Ces associations, leurs membres, leurs comités directeurs et les auteurs de cette publication réfutent toute garantie, expresse ou implicite, concernant cette publication ou la précision des informations qu'elle contient et n’auront pas à répondre de blessures ou revendications découlant d’une quelconque utilisation de ce document ou des informations qu’il contient. Ils n’assument aucune obligation de mise à jour ou de modification de ce document pour une quelconque raison, y compris l’existence d’informations nouvelles ou contraires ou de modifications des lois ou réglementations d'une quelconque juridiction. Remerciements Cette publication est basée sur l’ouvrage "Safe Handling of Color Pigments" publié en 1993 par la CPMA (Color Pigments Manufacturers’Association Inc.), Alexandria, Virginie, Etats-Unis. Nous remercions la CPMA de nous avoir accordé l'autorisation de nous inspirer largement de leur publication dans la préparation de cette brochure. Nous exprimons également notre gratitude à la Society of Dyers and Colourists (Grande-Bretagne) pour leur autorisation d'utiliser la nomenclature du Colour Index dans cette publication. Nomenclature du Colour Index Dans toute cette brochure, les différents pigments sont identifiés par le nom générique du Colour Index, le système de nomenclature reconnu au niveau international pour les pigments et colorants. Le Colour Index est publié par la Society of Dyers and Colourists à Bradford, Angleterre en association avec l'American Association of Textile Chemists and Colorists. Le nom générique du C.I. renvoie uniquement à la partie colorante principale d'un produit. Des produits similaires commercialisés sous le même nom générique du C.I. n'ont pas nécessairement les mêmes propriétés écotoxicologiques ou les mêmes applications. La carte des produits du fabricant doit toujours être consultée pour obtenir des précisions sur le produit en question. 2 Coordination internationale Coordination internationale Une commission de coordination a été formée pour faciliter la coopération entre les auteurs de cette brochure, la CPMA et d'autres associations représentatives dans la préparation et la diffusion des informations sur la manipulation sans risque des pigments dans le monde entier. D'autres publications régionales disponibles à ce jour sont énumérées ci-dessous et le lecteur est invité à consulter la publication concernant sa région spécifique. Le contenu des publications individuelles engage uniquement la responsabilité de la ou des associations éditrices et aucune responsabilité ne peut être imputée aux membres de la commission de coordination ou à leurs associations. Des informations sur la disponibilité de ces brochures peuvent être obtenues auprès de chacune des associations éditrices. Brésil Commission exécutive brésilienne de l’ETAD, Caixa Postal 7333, 01046-970 Sao Paulo - SP, Brésil. Canada et Mexique Ils font partie de l’édition pour l’Amérique du Nord de "Safe Handling of Color Pigments", première édition 1993, Color Pigments Manufacturers Association Inc., 300 North Washington Street, Suite 102, Alexandria, Virginie, 22314, USA. Etats-Unis Safe Handling of Color Pigments, Première édition, 1993, Color Pigments Manufacturers Association Inc., 300 North Washington Street, Suite 102, Alexandria, Virginie, 22314, USA. Copyright © 1995: BCMA, EPSOM, ETAD, VdMI (Voir la quatrième de couverture pour d’autres informations sur ces associations d’éditeurs.) Aucune reproduction de tout ou d’une partie de ce document, ni aucune diffusion sous toute forme ou par tout moyen de tout ou d’une partie de celiu-ci ne sont autorisées sans l’accord exprès des associations d’éditeurs. Toutes les demandes de reproduction devraient adressées à l’une de ces associations d’éditeurs aux adresses indiquées sur la quatrième de couverture. La reproduction de courts extraits et de citations sera normalement autorisée sur demande préalable. La publication de changements rédactionnels ou d’extraits d’une longueur d’un chapitre à des fins commerciales privées ne sera pas autorisée. Etant donné que cette brochure utilise des informations tirées de l’édition nord-américaine due CPMA protégée par un copyright, comme indiqué à la page 1, certaines demandes devront peut-être être transmises au CPMA (Color Pigments Manufacturers Association, Inc.). 3 Sommaire Sommaire 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 Généralités ....................................................................................................................... 4 Qu’est-ce qu’un pigment? ................................................................................................. 4 Effets sur la santé / Toxicologie ........................................................................................ 5 Dangers physiques ............................................................................................................ 9 Communication des dangers ........................................................................................... 11 Considérations sur l’hygiène au travail............................................................................ 12 Risques pour l’environnement ........................................................................................ 14 Transport et stockage ...................................................................................................... 16 Impuretés dans les pigments ........................................................................................... 17 2 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 Manipulation sans risques des pigments organiques ................................................. Pigments monoazoïques .................................................................................................. Pigments disazoïques ...................................................................................................... Pigments de phtalocyanine .............................................................................................. Pigments de type triarylcarbenium .................................................................................. Pigments de quinacridone ............................................................................................... Autres pigments polycycliques ....................................................................................... 20 20 22 23 25 25 26 3 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 3.10 3.11 3.12 3.13 3.14 3.15 Manipulation sans risques des pigments mineraux ................................................... Pigments de dioxyde de titane ......................................................................................... Pigments d’oxyde de zinc ............................................................................................... Pigments de sulfure de zinc ............................................................................................. Pigments d’oxyde de fer .................................................................................................. Pigments d’oxyde de chrome .......................................................................................... Pigments minéraux complexes (CIC) .............................................................................. Pigments de chromate de plomb ..................................................................................... Pigments de cadmium ..................................................................................................... Pigments d'outremer ........................................................................................................ Pigments violets de manganèse ....................................................................................... Pigments bleus de fer ...................................................................................................... Pigments de vanadate de bismuth ................................................................................... Pigments de noir de carbone ........................................................................................... Pigments nacrés à base de mica ...................................................................................... Pigments métalliques ...................................................................................................... 28 29 30 32 33 36 37 39 42 44 45 46 47 48 50 51 Annexe 1 Annexe 2 Annexe 3 Agences nationales réglementant la manipulation des pigments en Europe ........ 52 Organisations internationales ................................................................................ 59 Glossaire ............................................................................................................... 60 4 1 Généralités 1 Généralités L'objectif de ce manuel est de réunir les connaissances actuelles (en juillet 95) des fabricants de pigments en matière de manipulation sans risque de leurs produits. Ce manuel insiste nécessairement sur les dangers de ces produits et met en garde le lecteur contre ces derniers, quelle que soit leur probabilité d’apparition. Cette procédure est appliquée pour fournir un maximum d'information aux lecteurs. En général, par rapport à d'autres produits chimiques, les pigments sont peu dangereux, principalement en raison de leur solubilité extrêmement faible qui limite leur biodisponibilité et, par conséquent, leur toxicité. Le lecteur est invité à utiliser ce manuel comme référence générale pour la manipulation sans risque des pigments et pour certaines des réglementations qui régissent leur emploi. Le manuel se compose de deux parties de base: des informations générales et des informations spécifiques sur chaque groupe de produits. Les informations plus détaillées sur un pigment spécifique peuvent être obtenues dans les Fiches de Données de Sécurité (FDS) du fournisseur et d'autres ouvrages de la littérature concernant leur manipulation sans risque. 1.1 Q’est-ce qu’un pigment? Les pigments sont définis comme des matières solides organiques ou minérales sous forme de particules colorées, noires, blanches ou fluorescentes qui sont généralement insolubles et ne sont pas modifiées en substance, tant physiquement que chimiquement, par le véhicule ou substrat dans lequel elles sont incorporées. Elles changent d'aspect par absorption sélective et/ou par diffusion de la lumière. Les pigments sont généralement dispersés dans des véhicules ou substrats en vue de leur application, par exemple pour la fabrication d'encres, de peintures, de plastiques ou d'autres matériaux polymères. Les pigments gardent une structure cristalline ou particulaires pendant tout le processus de coloration (1). Bien que les pigments colorants représentent un segment relativement faible de l'industrie chimique, ils sont largement utilisés et sont présents dans la plupart des produits colorés. Les pigments sont utilisés, entre autre, dans les compositions de revêtements de toutes natures, y compris les peintures, les encres d'imprimerie, les plastiques, les caoutchoucs, les fibres textiles synthétiques, les cosmétiques, les lentilles de contact, les détergents et savons, les cires et céramiques. L'industrie des pigments diffère de l'industrie des colorants qui fabrique une classe différente de produits chimiques. Les pigments et colorants sont classés selon leur nom générique et leur composition chimique dans le Colour Index ou C.I. publié par "The Society of Dyers and Colourists", Angleterre, et "The American Association of Textile Chemists and Colorists". Par exemple, l'oxyde de fer rouge synthétique est désigné par C.I. Pigment Red 101 (2). Les lecteurs intéressés peuvent trouver de nombreux autres systèmes et schémas de classification de pigments et colorants (3–10). Les pigments sont disponibles sous plusieurs formes commerciales, telles que les pigments colorants à l’état sec (généralement des poudres), les gâteaux de presse (pâtes renfermant de l’eau ou granulés), les pâtes flushées (pâtes huileuses et visqueuses), les dispersions fluides ou suspensions épaisses (pâtes pompables), les concentrés de pâtes de couleurs (pâtes), les prédispersions dans les résines (poudre), les concentrés de couleurs pour plastiques ou les mélanges-maîtres (granulés) et les poudres ou pâtes à surface traitées. 1.2 Effets sur la santé / Toxicologie 5 La qualité d’un pigment détermine sa valeur en application. Les propriétés des pigments sont notamment le pouvoir tinctorial, la tenue à la lumière et aux intempéries, le pouvoir couvrant, la transparence, la nuance, l’aptitude à la dispersion et la saturation. Les autres propriétés comprennent le brillant, la résistance aux agents chimiques, la migration et la tenue au dégorgement, la stabilité cristalline, la stabilité aux solvants, la rhéologie (fluidité), la résistance à la floculation, les propriétés électriques, la stabilité à la chaleur et de nombreuses propriétés requises pour des applications spécifiques. Dans la mise au point des pigments, la synthèse chimique du pigment n'est qu’un début. Le réel défi consiste à contrôler la taille, la forme et la surface des particules et à conditionner le pigment afin d'assurer une texture, une aptitude à la dispersion et une rhéologie optimales ainsi que d'autres propriétés requises. Un effort créatif important a été consenti pour la modification des pigments afin d’améliorer à la fois leurs propriétés chimiques et physiques. Les pigments sont généralement commercialisés en fonction de leurs performances plutôt que de leur composition chimique. Bibliographie (1) DCMA, American Inkmaker, June 1989. (2) Colour Index, Third Edition, Volume 3; The Society of Dyers and Colorists, The American Association of Textile Chemists and Colourists, 1982, p. 3318. (3) Fytelman, M. "Pigments (Organic)"; Encycl. Chem. Technol., 3rd Edition, Volume 15; John Wiley & Sons, New York, 1978, pp. 838–871. (4) Schiek, R. C. "Pigments (Inorganic)"; Encycl. Chem. Technol., 3rd Edition, Volume 17; John Wiley & Sons, New York, 1978, pp. 788–836. (5) Mumma, R. H. "Pigments"; Mod. Encycl. Plastics, Volume 57, 1981–1982, pp. 146–154. (6) DCMA Complex Inorganic Color Pigment and Ceramic Colors Committee. "Classification and Chemical Description of the Mixed Metal Oxide Inorganic Colour Pigments", 3rd Edition; DCMA, 1991. (7) NPIRI Raw Materials Data Handbook, Volume 4, Pigments; Francis MacDonald Sinclair Memorial Laboratory 7, Lehigh University, Bethlehem, PA 18105, 1983. (8) Herbst, W.; Hunger, K. "Industrial Organic Pigments"; VCH Publisher, Weinheim, New York, 1993. (9) Smith, H. Introduction to Organic Pigments. In "Pigment Handbook", Volume 1; Lewis, P. A., Ed.; John Wiley & Sons, New York, 1987, pp. 413–416. (10) Hunger, K.; Herbst, W. In: Ullmann’s Encyclopedia of Industrial Chemistry, "Pigments, Organic", Vol. A 20; VCH Publisher, Weinheim, New York, 1992, pp. 371–413. 1.2 Effets sur la santé / Toxicologie Toxicité aiguë La toxicité aiguë d'un produit est son effet nocif après une exposition unique ou de courte durée. Cette exposition peut intervenir par ingestion orale, contact dermique ou inhalation. Si de nombreuses informations peuvent être disponibles sur la toxicité orale d'un composé, les données provenant d’études sur le contact cutané et l’inhalation fournissent généralement des informations plus pertinentes dans le contexte industriel. 6 1 Généralités La mesure la plus courante de la toxicité aiguë est la dose létale moyenne ou DL50. La DL50 est la quantité de matière (généralement exprimée par voie orale comme posologie en mg de produit chimique/kg de poids corporel de l’animal de laboratoire) administrée par une voie donnée (orale, dermique, etc.) qui serait supposée tuer 50 % d'un groupe d'animaux de laboratoire, généralement des rats. Une valeur DL50 élevée (par exemple 5000 mg/kg, l’équivalent d’une personne moyenne ingurgitant 350 g) représente un faible degré de toxicité aiguë. Dans toute cette brochure, les valeurs DL50 sont citées le cas échéant comme > 5000 mg/kg même si des valeurs plus élevées sont spécifiées dans la littérature. La directive européenne relative aux substances dangereuses ("droit chimique") définit trois classes de toxicité aiguë (rat, administration orale) pour une substance (1): DL50 ≤ 25 mg/kg: DL50 25 – 200 mg/kg: DL50 200 – 2000 mg/kg: très toxique toxique nocif Plusieurs résumés concernant la toxicité aiguë des pigments ont été publiés. L’ETAD a publié un résumé concernant environ 4000 matières colorantes (2), le National Printing Ink Research Institute (NPIRI) a présenté un tableau de données DL50 pour environ 108 pigments organiques (3) et un congrès de NIFAB (4) a énuméré 194 pigments. La plupart des valeurs orales DL50 étaient supérieures à 5000 mg/kg. Aucune des valeurs DL50 orales rapportées n'était inférieure à 2000 mg/kg. Si l’on considère que le sel de cuisine (NaCl) a une valeur DL50 orale de 3000 mg/kg (5) et que le droit chimique de l’U.E. définit les substances possédant une valeur DL50 orale de 200 à 2000 mg/kg comme “nocives”, la conclusion est que les pigments, en général, présentent une faible toxicité aiguë. Irritation Les effets des produits chimiques sur la peau, les yeux et autres muqueuses sont déterminés en laboratoire en évaluant l'état du tissu affecté après une exposition contrôlée. En fonction du degré et de la réversibilité des lésions à hauteur du site d'exposition, les substances sont classées comme non irritantes, irritantes ou corrosives. • L'irritation est une réaction localisée résultant d'une exposition unique à une substance chimique sur la peau ou les yeux. Elle est caractérisée par la présence d'une rougeur (érythème) et d'un gonflement (oedème) et peut ou non entraîner la mort de la cellule. Des observations détaillées doivent être enregistrées. Un produit chimique peut être classé comme irritant (peau, yeux) ou comme provoquant des lésions graves (oeil) en fonction du degré des lésions. L'irritation peut être déclenchée par interaction chimique et/ou par simple abrasion mécanique. • Les matériaux corrosifs entraîneront une destruction visible ou des altérations irréversibles des tissus vivants par action chimique sur la zone de contact. Par exemple, une substance chimique est considérée comme corrosive lorsque, testée sur la peau intacte de lapins par la méthode décrite par l’OCDE, elle détruit ou modifie de manière irréversible la structure du tissu sur la zone de contact après une période d'exposition de 4 heures (7). Dans la littérature, une étude a rapporté que, parmi les 192 pigments commerciaux testés, 6 produits étaient irritants pour la peau et 24 produits provoquaient une irritation pour les yeux à des degrés divers. L'effet irritant peut être provoqué par des adjuvants contenus dans les produits commerciaux testés (8). 1.2 Effets sur la santé / Toxicologie 7 Toxicité après application répétée Des études de toxicité subaiguë impliquent l'application répétée d'une substance de test sur des animaux pendant une période de 28 jours. Une étude subchronique couvre une période de 90 jours. Parmi le grand nombre de pigments organiques qui ont donc été testés, aucun n'a présenté des effets toxiques irréversibles. Aucune réponse toxique n'a été observée chez les rats ayant ingurgité soit le pigment C.I. Pigment Yellow 1 ou C.I. Pigment Red 57:1 pendant 30 jours (9). Des résultats similaires ont été obtenus avec des pigments C.I. Pigment Yellow 12, 17 et 127 (études de 30 jours) et le pigment C.I. Pigment Yellow 142 (étude de 42 jours); voir (10). En vertu du droit chimique européen, les substances qui provoquent des lésions graves en cas d'application répétée ou d'exposition prolongée doivent porter l’étiquette R48 (risque de dommages graves pour la santé en cas d'exposition prolongée). Il n'existe aucun pigment organique connu qui porte cette étiquette R48. Les résultats des études de toxicité avec des applications répétées pour plusieurs pigments minéraux sont énumérés parmi les divers groupes de pigments minéraux (voir chapitre 3). Caractère mutagène Une substance chimique capable d'altérer le matériel génétique (gène, chromosome) dans une cellule vivante est mutagène. Plusieurs méthodes existent pour en tester le caractère mutagène. La plus importante comme test préalable à l'analyse est le test Ames, test bactérien permettant des réponses rapides dans des conditions normalisées au niveau international et entraînant des dépenses limitées. Seuls deux d'une liste de 24 pigments organiques ainsi testés ont présenté un résultat positif (3). De nombreux pigments organiques ont été testés et ne présentent aucune action mutagène. D'autres tests relatifs au caractère mutagène peuvent impliquer des cultures cellulaires (par exemple, le HGRPT ou essai in-vitro cytogénétique) ou des animaux vivants (le micronucleus ou test in-vivo cytogénétique). Ces test sont souvent utilisés pour analyser le potentiel mutagène d'une substance chimique et tirer à partir de là des conclusions sur son potentiel cancérigène. Des conclusions définitives concernant un risque cancérigène potentiel ne peuvent être tirées des résultats d'un simple test de caractère mutagène. Toxicité chronique La toxicité chronique est caractérisée par des effets nocifs pour la santé chez un animal, causés par une exposition répétée à une substance pendant toute la durée de vie de cet animal. Les effets différés sont également considérés comme des effets chroniques. Le but de tester la toxicité chronique chez les animaux est de contrôler l'éventuel potentiel tumorigène d’une substance chimique. Le caractère cancérigène est la capacité d'une substance de provoquer des tumeurs malignes (cancer) dans l'organisme. A l'heure actuelle, de nombreux types de cancer sont supposés trouver leur origine dans des modifications génétiques (mutations) qui surviennent dans le système cellulaire du corps. 8 1 Généralités Selon la littérature, 10 pigments organiques et 5 sels sodiques de pigments ont été testés sur le plan de leur caractère cancérigène dans des études d'administration orale à long terme. Sur les 10 pigments, 7 résultats étaient négatifs (C.I. Pigment Yellow 12, 16, 83; C.I. Pigment Red 49, 53:1, 57:1 et C.I. Pigment Blue 60) et trois résultats étaient équivoques (C.I. Pigment Orange 5 et C.I. Pigment Red 3 et 23). Les 5 sels sodiques des pigments ont donné des résultats négatifs (10). Outre le potentiel de danger de particules finement divisées qui peuvent conduire à des explosions dues aux poussières comme décrit dans le chapitre 1.3, les effets néfastes pour la santé, des pigments risquant d’être inhalés, doivent être considérés comme un problème potentiel. Même lorsque des particules de pigments organiques ou minéraux sont décrites comme étant inertes, tout matériau pulvérulent peut provoquer des lésions pulmonaires. Par conséquent, les utilisateurs sont tenus de suivre les précautions de sécurité recommandées (port d’un masque antipoussières, systèmes fermés, etc.). En raison de la complexité des effets pour la santé, le lecteur est renvoyé à la littérature spécialisée pour plus d'informations (11, 12) mais, en général, les pigments présentent une très faible toxicité. Bibliographie (1) Council Directive 67/548/EEC (June 27, 1967) on the approximation of laws, regulations and administrative provisions relating to the classification, packaging and labelling of dangerous substances, and subsequent amendments (O.J. L196, 16.8.67). (2) Clarke, E. A.; Anliker, R. Organic Dyes and Pigments. In "The Handbook of Environmental Chemistry", Volume 3, Part A; Hutzinger, O., Ed.; Springer Verlag, Berlin, 1980, pp. 181–215. (3) NPIRI Raw Materials Data Handbook, Volume 4, Pigments; Francis MacDonald Sinclair Memorial Laboratory 7, Lehigh University, Bethlehem, PA 18105, 1983. (4) Leist, K. H. "Toxicity of Pigments"; NIFAB Symposium in Stockholm, May 1980. (5) Registry of Toxic Effects of Chemical Substances, 1985-86 Edition; U.S. Department of Health and Human Services, p. 4434. (6) Council Directive 92/32/EEC (April 30, 1992) amending for the seventh time Directive 67/548/EEC on the approximation of the laws, regulations and administrative provisions relating to the classification, packaging and labelling of dangerous substances (O.J. L154, 5.6.92). (7) OECD Guidelines for Testing of Chemicals No. 404 and 405. (8) Herbst, W.; Hunger, K. "Industrial Organic Pigments"; VCH Publisher, Weinheim, New York, 1993. (9) Leist, K. H. Subacute toxicity studies of selected organic colorants. Ecotox. Environ. Safety 1982, 6, 457–463. (10) ref. (8), p. 572. (11) Clayton, G. D.; Clayton, F. E., Eds.; "Patty's Industrial Hygiene and Toxicology", Forth Edition; Wiley-Interscience, New York, 1994. (12) Gosselin, R. E.; Smith, R. P.; Hodge, H. C., Eds.; "Clinical Toxicology of Commercial Products", Fifth Edition; Williams & Wilkins, Baltimore/London, 1984. 1.3 Dangers physiques 1.3 9 Dangers physiques Les pigments peuvent en général être considérés comme des substances insolubles et inertes. Normalement, ce sont des particules finement divisées qui présentent peu de dangers physiques dans des conditions normales de bonne hygiène industrielle. Les risques physiques suivants sont cependant rencontrés occasionnellement, et ils doivent être pris en considération par l'utilisateur. • − − − Potentiel de combustion autoéchauffement, déflagration, explosions dues aux poussières. Autoéchauffement Deux types d'incidents par autoéchauffement avec des pigments ont été décrits dans la littérature: a) En général, les produits organiques finement divisés peuvent conduire à un autoéchauffement avec un potentiel d'autocombustion, lorsque, par exemple, certains pigments organiques très résinés sont micropulvérisés et emballés alors qu'ils sont extrêmement chauds et stockés à des températures élevées. Ce phénomène est fréquent avec les produits organiques finement divisés tels que la farine et la poudre de chocolat. b) Le second type d'autoéchauffement rapporté pour les pigments implique le mélange physique et le chauffage d'un pigment de type monoazoïque avec du chromate de plomb. Le feu couve également dans ce cas. Cela peut également se produire si du métal répandu est accidentellement introduit dans des pigments organiques pendant le broyage ou le séchage par pulvérisation. L'autoéchauffement des pigments est un phénomène rare et il n'a été rapporté que quelques fois. Les utilisateurs sont informés à mesure que les producteurs / fournisseurs de pigments en apprennent davantage sur ce phénomène. En outre, les très rares pigments organiques s’autoéchauffant sont classés et étiquetés comme des produits dangereux en vertu des réglementations relatives aux différents modes de transport. Ces réglementations de transport, basées sur des recommandations de l'ONU, exigent des conteneurs et des dimensions spécifiques relevant de la classe ONU 4.2. Déflagration La déflagration est la capacité d'un matériau de provoquer sa propre combustion sans source externe d'oxygène (1). Les pigments monoazoïques contenant des radicaux nitrés peuvent présenter cette propriété, notamment le pigment C.I. Pigment Orange 5 (2, 3). En prévention de toute déflagration, il est conseillé de ne procéder à l'emballage que lorsque le produit est froid et d'éviter les conditions de stockage qui pourraient amorcer une combustion. Une déflagration peut être amorcée par une particule étrangère qui a été chauffée par friction dans un broyeur et ensuite évacuée avec le produit dans un conteneur (4). La déflagration ne peut être interrompue par l'élimination d'oxygène (par exemple, mousse) mais le conteneur doit être noyé d’eau pour abaisser la température. Explosion due aux poussières Une explosion est une combustion rapide avec une augmentation marquée et mesurable de pression. La probabilité qu'un nuage de poussière d'un pigment organique combustible explose dépend de la distribution des tailles de particules, de la concentration de poussières, des impuretés présentes, de la concentration d'oxygène, de la 10 1 Généralités source d'ignition et de la teneur en humidité de la poussière. Les précautions contre les coups de poussières de pigments organiques combustibles peuvent notamment comprendre la prévention d'une source d'ignition (étincelle, surfaces chaudes, etc.), l’inertage, l'utilisation d'un équipement dont la conception résiste aux chocs de pression, la prévention des explosions (mise à l’air libre) et la suppression des explosions (5–7). Décharge électrostatique Comme toutes les substances sous forme de particules finement divisées, les pigments peuvent accumuler en surface une charge d'électricité statique pendant les opérations de transfert ou de traitement, ce qui peut donner lieu à des étincelles et provoquer un incendie. Par conséquent, l'équipement de manipulation des pigments doit en général être "mis à la terre" électriquement afin d'éviter tout risque d'un tel danger potentiel et des précautions spéciales doivent être prises pour la manipulation des pigments emballés dans du plastique ou lors du remplissage ou de la vidange de sacs de grande capacité (8, 9). Ce point est particulièrement important en présence de vapeurs de solvant inflammable, provenant par exemple de pigments flushés ou de poussières oxydables. De nombreux fournisseurs de pigments utilisent par conséquent des matériaux d'emballage traités antistatique. Produits de combustion En cas d’incendie, la combustion de pigments organiques peut provoquer le dégagement de gaz dangereux tels que des oxydes de carbone, de l'azote et, en cas de pigments chlorés ou sulfonés, de l'acide chlorhydrique ou du dioxyde de soufre. Certains pigments métalliques peuvent générer des oxydes métalliques volatils en fonction des conditions d'incendie. Réactivité La plupart des pigments sont inertes. Le chromate de plomb est une exception parce qu'il peut conduire à une interaction avec des pigments organiques faisant office d'oxydant. Bibliographie (1) United Nations "Recommendation on the Transport of Dangerous Goods. Tests and Criteria", Second Edition, Section 4, Deflagration; United Nations, New York, 1990, p. 240. (2) NPIRI Raw Materials Data Handbook, Volume 4, Pigments; Francis MacDonald Sinclair Memorial Laboratory 7, Lehigh University, Bethlehem, PA 18105, 1983, p. 22. (3) Personal Communication, Sun Chemical Corporation. (4) Bartknecht, W. "Dust Explosions – Cause, Prevention, Protection"; Springer Verlag, Berlin/Heidelberg/New York, 1989, p.32. (5) National Fire Protection Association (USA). "Prevention of Fire and Dust Explosions in the Chemical, Dye, Pharmaceutical and Plastics Industries"; NFPA 654, 1988. (6) Medard, L. "Accidental Explosions, Volume 1: Physical and Chemical Properties"; John Wiley, NY, 1989. (7) Cashdoller, K.; Hertzberg, M., Eds., "Industrial Dust Explosions"; ASTM Special Technical Publication 958, Philadelphia, 1986. (8) National Fire Protection Association (USA). "Static Electricity"; NFPA 77, 1988. 1.4 Communication des dangers 11 (9) Gloor, M. "Electrostatic Hazards in Powder Handling"; Research Studies Press, Letchworth, Herts. UK., 1988. 1.4 Communication des dangers Généralités Afin de protéger le personnel, le public et l'environnement de dangers liés aux substances chimiques, les directives européennes 67/548/CEE (directive relative aux substances dangereuses) (1) et 8/379/CEE (directive relative aux préparations dangereuses) (2) ainsi que tous les amendements et adaptations imposent certaines obligations aux fournisseurs de substances chimiques. En particulier, le fournisseur doit : − identifier les dangers associés à toute substance chimique fournie; − communiquer des conseils de sécurité à l'utilisateur; − emballer correctement les produits pour un usage sans risque; − et signaler les risques liés au stockage et au transport. Classification En vertu des directives, le fournisseur d'une substance ou préparation chimique est tenu d’identifier les dangers associés à ses produits. Il peut procéder de deux manières différentes : a) en utilisant la classification prédéterminée dérivée pour une substance par la Commission de Progrès Technique de l'Union Européenne et énumérée à l’annexe 1 de la Directive Relative aux Substances Dangereuses; ou b) lorsqu'une substance ne figure pas dans la liste, par une classification interne en utilisant toutes les informations disponibles. Par conséquent, un produit peut ne pas exiger de classification ou être classé dans une ou plusieurs catégories de dangers couvrant les effets physico-chimiques, toxicologiques et environnementaux. Etiquetage Une fois qu'un produit a été classé et qu'une catégorie de danger lui a été attribuée, tous les conteneurs doivent être étiquetés pour signaler ces dangers. Pour toutes les substances chimiques dangereuses, certaines mentions sont obligatoires sur l’étiquette. Les fournisseurs doivent garantir que le conteneur est correctement étiqueté et porte les informations suivantes : − le nom, l'adresse et le numéro de téléphone du fournisseur au sein de l’Union Européenne responsable de la commercialisation du produit; − le nom chimique (ou le nom des composants dangereux en cas de préparations) comme indiqué dans l'annexe 1 de la Directive Relative aux Substances Dangereuses ou lorsque les substances chimiques n'apparaissent pas dans l'annexe en question, une appellation reconnue au niveau international; − la ou les catégories de danger ainsi que les symboles correspondants; − les phrases de risques qui concernent la classification (bien que ces phrases soient intitulées phrases de risque, elles décrivent en fait le danger intrinsèque du matériau); − les phrases de sécurité qui recommandent un usage correct; 12 1 Généralités − le numéro CEE (le cas échéant) pour les produits dangereux sous forme de substance simple; − les termes "étiquette CEE" si la substance apparaît dans l'annexe 1 de la directive relative aux substances dangereuses. Il existe également d'autres exigences concernant la taille de l'étiquette et celles-ci sont déterminées par la capacité de l'emballage. Fiches de Données de Sécurité (FDS) Les Fiches de Données de Sécurité doivent être remises par le fournisseur au destinataire pour tous les produits chimiques dangereux avec ou avant la première livraison, quel que soit le mode de livraison (3). Si des informations significatives complémentaires sont disponibles, le fournisseur est également tenu de revoir la Fiche de Données de Sécurité et de fournir cette mise à jour à toutes les personnes qui ont reçu le produit dans les douze mois précédents. Les fournisseurs responsables fournissent des FDS pour tous les produits. Les informations communiquées dans la FDS doivent être suffisantes pour que l'utilisateur puisse déterminer la meilleure façon de protéger les personnes en contact avec la matière chimique dangereuse et de préserver l'environnement. Bien qu'il n'existe pas de format obligatoire pour la Fiche de Données de Sécurité, les informations requises doivent apparaître sous 16 titres spécifiques couvrant l'identification de la substance chimique et de son fournisseur, les informations sur la composition, l'identification de danger, les premiers secours, la manipulation et le stockage, le contrôle de l'exposition et la protection individuelle, les propriétés physiques et chimiques, la stabilité et la réactivité, les informations toxicologiques, les informations écotoxicologiques, les considérations relatives à l'élimination, les informations relatives au transport, les informations réglementaires et toutes autres informations qui pourraient faciliter un emploi sans risque du produit. Tout comme l'étiquette, la fiche de données sécurité doit être fournie dans la langue maternelle du destinataire. Bibliographie (1) Council Directive 67/548/EEC (June 27, 1967) on the approximation of laws, regulations and administrative provisions relating to the classification, packaging and labelling of dangerous substances, and subsequent amendments (O.J. L196, 16.8.67). (2) Council Directive 88/379/EEC (June 7, 1988) on the approximation of the laws, regulations and administrative provisions of the Member States relating to the classification, packaging and labelling of dangerous preparations (O.J. L187, 16.7.88), and subsequent amendments. (3) Commission Directive 91/155/EEC (March 5, 1991) defining and laying down the detailed arrangements for the system of specific information relating to dangerous preparations in implementation of Article 10 of Directive 88/379/EEC (O.J. L76, 22.3.91). 1.5 Considerations sur l'hygiène au travail Une bon programme d’hygiène au travail doit reposer sur des procédures précises. Ce programme identifie les dangers présentés à la fois par ces produits chimiques et vise à les éliminer par le biais d'actions en faveur de l'hygiène, de la sécurité ainsi que par la formation du personnel. Un bon principe pour la gestion des risques avec les pro- 1.5 Considerations sur l'hygiène au travail 13 duits chimiques industriels, y compris les pigments, consiste à minimiser ou à supprimer tout contact direct des ouvriers avec les produits chimiques. La connaissance des dangers spécifiques facilite la mise au point des mesures à prendre pour minimiser les risques. Les moyens de prévention doivent tenir compte de la nature du risque et du type d'exposition. Il existe trois types de moyens de lutte contre les dangers: les moyens techniques, les procédures et l’utilisation d'équipement de protection pour le personnel. La direction doit établir un programme de contrôle de l'efficacité des moyens de lutte contre les risques. Un programme efficace d'hygiène au travail et de sécurité des ouvriers implique l’ensemble du personnel, de la direction jusqu’à l’opérateur ultime. Les moyens de lutte techniques comprennent, outre l’implantation à l'écart des zones de travail générales des endroits où se déroulent la séparation physique des opérations dangereuses, la ventilation adéquate des ateliers et la mise à disposition de locaux sociaux séparés (vestiaires, douches, collations ) (1). Les procédures de travail consistent à établir des modes opératoires garantissant une totale sécurité ainsi qu'à développer, mettre en oeuvre et contrôler la formation du personnel. Les équipements de protection individuelle (EPI), sélectionnés en fonction des risques, se trouvent largement adoptés dans le secteur des pigments. La liste des équipements de protection individuelle appropriés figure dans les directives de l’UE; voir (2–4). Il convient d’utiliser des appareils de protection respiratoires jetables, recouvrant partiellement le visage, lors du travail sur des opérations provoquant un dégagement de poussières. Si la composition chimique de la poussière présente un danger, comme par exemple celle des pigments contenant du plomb ou du cadmium, un appareil de protection respiratoire (APR) approprié très efficace s'impose. L'équipement peut comprendre tout ou partie de la gamme des protections, telles que combinaisons, gants, chaussures, lunettes, protections auditives, appareils de protection respiratoires et crèmes de soins pour la peau. La sélection d'un équipement de protection individuelle doit tenir compte des fiches de données de sécurité du fournisseur. La participation du personnel à la sélection et à l'entretien de son équipement s’avère en général extrêmement favorable. La mise en place et le respect de bonnes procédures de travail et d’hygiène personnelle s’avère indispensable. Le personnel doit respecter l’interdiction de manger, boire, fumer et de se maquiller sur le lieu de travail. Les salariés doivent se laver les mains avant d'entreprendre l'une de ces actions. Il faudrait implanter les distributeurs de produits alimentaires, de boissons ou de cigarettes en dehors des poste de travail. Dans les vestiaires, il conviendrait d’entreposer les vêtements de travail à l'écart des vêtements de ville. Seuls, des salariés dûment formés devraient assurer le stockage et la manipulation de substances dangereuses, et ceci dans des zones prévues à cet effet. Les espaces de travail doivent être maintenus en état de propreté et d'ordre. Le personnel doit être informé des risques éventuels au moyen d'instructions actualisées en permanence, et incité à adopter une bonne hygiène au travail. Bibliographie (1) Council Directive 89/654/EEC (November 30, 1989) concerning the minimum safety and health requirements for the workplace (first individual directive 14 1 Généralités within the meaning of Article 16(1) of Directive 89/391/EEC) (O.J. L393, 30.12.89). (2) Council Directive 89/391/EEC (June 12, 1989) on the introduction of measures to encourage improvements in the safety and health of workers at work (O.J. L183, 29.6.89). (3) Council Directive 89/655/EEC (November 30, 1989) concerning the minimum safety and health requirements for the use of work equipment by workers at work (second individual Directive within the meaning of Article 16(1) of Directive 89/391/EEC) (O.J. L393, 30.12.89). (4) Council Directive 89/656/EEC (November 30, 1989) on the minimum health and safety requirements for the use by workers of personal protective equipment at the workplace (third individual directive within the meaning of Article 16(1) of Directive 89/391/EEC) (O.J. L393, 30.12.89). 1.6 Risques pour l'environnement La fabrication et la manipulation de pigments, ainsi que de tout produit chimique, sont susceptibles de poser des problèmes liés à la protection de l’environnement. Ces problèmes concernent l'élimination adéquate des déchets, la maîtrise, et l’analyse des sources d'émission ainsi que les procédures correctes pour prévenir et isoler les déversements accidentels de substances potentiellement dangereuses pour l'environnement. En général, les pigments, substances inertes et insolubles, présentent peu ou pas de menace pour l'environnement. Le secteur des pigments dans son ensemble se préoccupe de protéger et de sauvegarder la qualité de l'environnement et se conforme à l’évolution rapide des législations en ce domaine. Elimination des déchets Le déchet peut se définir pratiquement comme toute substance n’offrant aucune possibilité de réutilisation ou de recyclage au sein d’un processus de fabrication. Dans certains Etats de l'UE, il faut fournir la preuve de l’impossibilité de recycler les déchets et obtenir une autorisation afin de les déposer dans une décharge. Les produits contaminés, les résidus de nettoyage de produits dispersés accidentellement, les boues des installations de traitement, les échantillons de laboratoires, les matériaux d'emballage usagés, les eaux usées de lavage de matériel, constituent quelques exemples de déchets typiques. Les règlements en vigueur actuellement régissent dans toute l'UE (1–5), le traitement, le stockage, l'élimination et le transport international de déchets. Conformément à ces règlements, l’autorisation de mise en décharge de déchets ne s’obtient qu’en apportant la preuve de l’impossibilité de les éviter et de les recycler. La possibilité de mise en décharge des boues d'épuration des eaux usées dépend de leur composition et de celle de leur lixiviat. La composition admise et les conditions physiques de chaque type de déchet éliminé en décharge dépendent des règlements émis par les services nationaux et régionaux compétents en la matière. La classification du déchet issu de pigment dépend de sa composition, de son état physique et des substances présentes dans sa lixiviat. En fonction de ces caractéristiques et des règlements locaux, les services compétents privilégient soit un type d'installation d'élimination, soit la combustion du déchet et délivrent les autorisations correspondantes. En cas d’informations insuffisantes fournies par les fiches de données de sécurité ou s'il y a des problèmes, il convient de prendre contact avec les fournisseurs de 1.6 Risques pour l'environnement 15 pigments afin de leur poser des questions précises sur l'élimination ou l'utilisation secondaire. Emission à la source Il faudrait prendre en considération les émissions à la source, aussi bien durant la fabrication de pigments que lors de la production de produits finaux comportant des pigments comme matières premières. Les émissions potentielles comprennent les vapeurs d'hydrocarbures provenant des opérations de rinçage au cours des cycles de fabrication et de broyage ainsi que les particules de poussière provenant de la fabrication à sec et du traitement de couleurs en poudre. Il serait souhaitable que les émissions à la source soient maîtrisées par les meilleures technologies disponibles pour un système ou un procédé donné, et autorisées par les administrations compétentes. Si les produits chimiques utilisés ou le procédé employé l'exigent, les administrations compétentes peuvent aussi avoir à inspecter l'usine. Dans tous les types d'usines, l'exposition des ouvriers à la poussière ou aux vapeurs d'hydrocarbures doit être inférieure aux limites admissibles. L’administration chargée de l'inspection doit contrôler également le respect de ces mesures. Dispersion accidentelle Il faut isoler les quantités de pigments dispersées accidentellement afin de protéger l'environnement. Bien que les pigments ne soient normalement pas considérés comme dangereux, ils peuvent constituer un risque de pollution à cause de leur couleur intrinsèque ou de la présence possible de certains métaux. Les règlements nationaux et régionaux prévoient des déclarations dans certains cas de dispersion accidentelle. Les fabricants ainsi que les utilisateurs doivent connaître les règles de déclaration prévues dans leur pays. L’isolation et l’élimination des produits dispersés ainsi que les résidus de nettoyage doivent s’effectuer en conformité avec les FDS et les règlements en vigueur. Engagement de progrès Le secteur européen des pigments soutient totalement l'initiative "engagement de progrès" prise par le Conseil Européen des Fédérations de l'Industrie Chimique (CEFIC). Le secteur des pigments a joué un rôle actif dans le développement et la mise en œuvre de directives, d'actions, de recommandations et de restrictions volontaires pour protéger l'environnement. "L’engagement de progrès" représente l’engagement de l’entreprise à améliorer continuellement ses performances dans l'hygiène, la sécurité et la protection de l'environnement (6). Les entreprises, pour respecter cet engagement, bénéficient d’un programme spécifique, de directives et de codes de conduite établis par l'union nationale de l'industrie chimique de leur pays. Dans tous les cas, elles devraient mettre en place des systèmes de Management appropriés qui fixent, entre autres, les responsabilités pour les questions d'environnement et de sécurité ainsi que les procédures d’évaluation correspondantes. Dès le stade initial, les études de recherche et de développement prennent en compte les aspects de la protection de l'environnement et de la sécurité. Cette démarche porte le nom de "Protection intégrée de l'environnement dans l'innovation". La sécurité du transport de produits chimiques et de matières premières, notamment de substances dangereuses, revêt une grande importance, spécialement pour l'industrie chimique. Elle couvre deux aspects différents : 16 1 Généralités − la prévention des accidents, principalement axée sur la sélection minutieuse, l'information et la formation de transporteurs respectant les normes de sécurité ; − la limitation des conséquences des accidents, lorsqu'ils surviennent. Le programme ECI (Environnement Chimique International) de la CEFIC prend en compte ces deux aspects. La partie du programme, qui concerne l'intervention en cas d'urgence, prévoit un réseau d'assistance sur le même principe que le système allemand TUIS (Système d'information et d'assistance en cas d'accidents de transport). La "logistique produits", qui peut se définir comme l’engagement de progrès appliqué aux produits (7), comprend la mise au point et l'utilisation de fiches de données de sécurité. L'industrie chimique joue un rôle décisif dans le programme en examinant les caractéristiques écologiques des substances existantes. Les producteurs de pigments mettent en place un système de gestion de la qualité totale en conformité avec les Directives d'Assurance de la Qualité. Bibliographie (1) Council Directive 91/156/EEC amending Directive 75/442/EEC on waste (O.J. L78, 26.3.91). (2) Commission Decision 94/3/EEC (December 20, 1993) establishing a list of wastes pursuant to Article 1(a) of Council Directive 75/442/EEC on waste (O.J. L5, 7.1.94). (3) Council Directive 91/689/EEC (December 12, 1991) on hazardous waste (O.J. L377, 31.12.91). (4) Council Decision 94/904/EC (December 22, 1994) establishing a list of hazardous waste pursuant to Article 1(4) of Council Directive 91/689/EEC on hazardous waste (O.J. L356, 31.12.94). (5) Council Directive 84/631/EEC (December 6, 1984) on the supervision and control within the EU of the transfrontier shipment of hazardous waste (O.J. L326, 13.12.84), and subsequent amendments. (6) Responsible Care: a chemical industry commitment to improve performance in health, safety and the environment. CEFIC, 1993. (7) Product stewardship: Responsible care applied to products – Guiding principles. CEFIC, 1994. 1.7 Transport et stockage Il existe en Europe un certain nombre d'organismes spécifiques qui réglementent l’acheminement des marchandises par les divers modes de transport. Les règlements prévoient les classes auxquelles doivent appartenir les matières dangereuses appelées à voyager, les étiquetages à apposer et le type d’emballage à fournir. Il appartient au fabricant de décider si son produit est "dangereux". Afin de parvenir à une certaine harmonisation de la réglementation concernant la classification (ainsi que de l'étiquetage et de l'emballage correspondants), les Nations Unies ont constitué en 1953 une commission d'experts en Transports de marchandises dangereuses. Les gouvernements, les organismes intergouvernementaux et les autres organismes internationaux doivent prendre connaissance des recommandations établies par cette commission internationale, lorsqu'ils révisent leurs règlements. L'Organisation Maritime Internationale (OMI), l'Organisation Internationale de l'Aviation Civile (OIAC) et l'Association des Transports Aériens Internationaux (ATAI), contrôlent les transports maritimes et aériens internationaux. 1.8 Impuretés dans les pigments 17 Les pays européens ainsi que certains pays nord-africains relèvent du Règlement international pour ce qui concerne le transport des marchandises dangereuses par chemin de fer (RID), tandis que l'Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (ADR) régit le transport routier. Si un pigment appartient à la classe des produits "dangereux", les employeurs (fabricants et entreprises de transports) doivent obligatoirement assurer la formation et agréer le personnel appelé à charger ou manipuler ces pigments durant leur transport. Toutes les marchandises listées sur les documents de transport doivent appartenir à une catégorie déterminée soit "dangereuses" soit "non dangereuses". De plus, dans le cas du transport routier, il faut remettre au chauffeur des consignes écrites afin qu'il détienne la fiche dite Fiche de sécurité de transport, qui indique les mesures à prendre au sujet des marchandises dangereuses en cas d'accident. Ces instructions doivent être rédigées dans les langues de tous les pays traversés ainsi que dans celle du chauffeur. Des numéros de téléphone à contacter en cas d'urgence figurent également sur le document. La fiche de données de sécurité donne des informations sur les propriétés physicochimiques d'un pigment, ainsi que sur celles qui revêtent une importance en cas d’incendie et également pour la protection des personnes et de l'environnement ; elle peut donc servir à déterminer les conditions optimales de stockage. Les règlements de transport sont régulièrement mis à jour, les fabricants et utilisateurs de colorants doivent donc constamment se tenir informés des règlements en vigueur. Bibliographie (1) Recommendations on the Transport of Dangerous Goods, published by United Nations, New York (updated yearly). (2) Dangerous Goods Regulations, published by International Air Transport Association, Montreal - Geneva (27. Amendment 94, IMDG Code). (3) International Maritime Dangerous Goods Code, published by International Maritime Organisation, London (updated yearly). (4) European Agreement concerning the international carriage of dangerous goods by road, published by the United Nations (12. ADR Amendment, 20.12.94). (5) Convention concerning International Carriage by Rail (COTIF), Appendix B. Uniform Rules concerning the Contract for International Carriage of Goods by Rail (CIM), Annex 1: Regulations concerning the International Carriage of Dangerous Goods by Rail (RID), published by the Central Office for International Transport by Rail, Bern (updated regularly). 1.8 Impuretés dans les pigments Les pigments sont largement répandus pour la coloration de biens de consommation, de jouets et pour les encres d'imprimerie destinées aux matériaux d'emballage alimentaire. Dès lors, hormis les propriétés toxicologiques et écologiques des pigments purs et leur comportement en cas de migration à partir des matériaux susmentionnés, certaines impuretés doivent être particulièrement prises en considération puisqu'elles pourraient influencer le résultat des études toxicologiques. Les impuretés qui pourraient être présentes sous forme de traces sont notamment: − certains composés de «métaux lourds», − des amines aromatiques, 18 1 Généralités − des polychlorobiphényls, − des dibenzodioxines ou dibenzofuranes polychlorés ("dioxines"). Ces impuretés sont réglementées par des valeurs-limites dans divers pays européens. «Métaux lourds» Pour les applications venant en contact des denrées alimentaires, certaines valeurslimites de traces de composés de «métaux lourds» ou d’ions solubles de certains «métaux lourds» sont spécifiées par les différents pays. Bien qu'il n'existe aucune réglementation uniforme au sein de l'Europe à l'heure actuelle, les pays suivants ont convenu de valeurs-limites exposées dans la résolution AP(89)1 du Conseil de l'Europe: l'Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne, la Suisse et la Suède (1). Tableau: Valeurs-limites pour certains éléments extractibles dans l’acide chlorhydrique à 0,1 N conformément à la résolution AP(89)1 Elément Antimoine Arsenic Baryum Cadmium ppm 500 100 100 100 Elément Chrome Mercure Plomb Sélénium ppm 1000 50 100 100 Amines aromatiques Les amines aromatiques comme composants de la synthèse des pigments ne peuvent être présentes que dans des quantités infimes dans les pigments organiques. Des limites supérieures ont été définies pour certaines applications, notamment pour les matériaux d'emballage en contact de denrées alimentaire (2): Amines aromatiques primaires 4-aminobiphényl, benzidine, 2-naphtylamine, 2-méthyl-4-chloraniline 500 ppm (total) 10 ppm (total) Polychlorobiphényls (PCB) Les PCB sont réglementés plus en raison de leur persistance dans leur environnement qu'en raison d'un risque particulier pour l'homme. Des traces de PCB pourraient éventuellement être formées pendant la synthèse de deux groupes de pigments organiques : − les pigments azoïques basés sur des chloroanilines ou les di- ou tétrachlorodiaminobiphényls comme composants diazoïques qui peuvent former des traces de PCB dans certaines réactions secondaires; − les pigments synthétisés à l’aide de dichlorobenzène ou de trichlorobenzène, par exemple, comme solvant. Les PCB peuvent être formés par des réactions radicalaires. Au sein de l'Union Européenne, les produits chimiques ne peuvent être commercialisés s'ils contiennent 50 ppm ou plus de PCB ou de PCT (terphényls polychlorés) (3). 1.8 Impuretés dans les pigments 19 Dibenzodioxines ou dibenzofuranes polychlorés ("dioxines") Des conditions similaires à celles de la formation de PCB existent pour la formation de dioxines. Une réglementation allemande (4) très sévère empêche la production et la commercialisation des 17 dérivés de dioxine qui sont au moins substitués avec du chlore en positions 2, 3, 7 et 8 de la molécule si les limites très basses en ppb sont dépassées. Bibliographie (1) Council of Europe Resolution AP (89)1 on the use of colorants in plastic materials coming into contact with food. Adopted by the Committee of Ministers on September 13, 1989. (2) Determination of unsulphonated primary aromatic amines (DIN 55610, September 1986) according to ETAD Analytical Method No 212. (3) Council Directive 89/677/EEC (December 21, 1989) amending for the eighth time Directive 76/769/EEC (O.J. L398, 30.12.89). (4) First Ordinance regarding the Amendment of the Chemicals Prohibition Ordinance of July 6, 1994 (Germany). 20 2 Manipulation sans risque des pigments organiques 2 Manipulation sans risque des pigments organiques Informations générales Les pigments organiques peuvent être principalement classés en 2 groupes majeurs: les pigments azoïques et les pigments polycycliques. Les pigments azoïques sont caractérisés par la présence d'une liaison (monoazoïque) ou de deux liaisons azoïques (diazoïque), –N=N–, dans la molécule et couvrent principalement la plage des teintes jaune, orange, rouge, violet et brun. Les pigments azoïques représentant 70 % de tous les pigments organiques dans le monde entier et, compte tenu de leurs propriétés, sont utilisés sur toute la gamme d'applications des pigments, qui va de tous les types de revêtements à la coloration des plastiques, aux encres d'imprimerie en passant par les colorants alimentaires et cosmétiques. Les pigments polycycliques comprennent une large variété de structures chimiques mais se composent généralement de systèmes de cycles de carbone condensés à six et / ou cinq éléments généralement aromatiques et, en partie, de systèmes hétérocycliques aromatiques contenant de l'azote, de l'oxygène ou du soufre. Le groupe de pigments polycycliques de loin le plus important est composé par la structure de phthalocyanine de cuivre. Pratiquement toutes les teintes bleues et vertes des pigments organiques du commerce sont basées sur cette entité chimique. D'autres types de pigments polycycliques sont les quinacridones et les pigments de pérylène couvrant les teintes oranges et rouges et diverses autres structures. En raison de leur solubilité extrêmement faible dans l'eau et les solvants organiques nécessaires pour des propriétés d'application appropriées, les pigments organiques ne sont généralement pas biodisponibles et, par conséquent possèdent un profil écologique et toxicologique favorable. Outre leur faible solubilité et leur absence de migration, les pigments sont dispersés dans le milieu d'application comme les plastiques ou d'autres matériaux polymères pour les revêtements, peintures ou encres d'imprimerie. Un contact direct avec le pigment n'est pas possible. Une manipulation sans risque des pigments organiques implique néanmoins le respect d'une bonne pratique de travail pour minimiser les expositions professionnelles et les rejets dans l'environnement. De telles précautions sont applicables à toutes les matières chimiques qui ne sont pas classées comme dangereuses. 2.1 Pigments monoazoïques Noms représentatifs au Colour Index: C.I. Pigment Yellow 74 C.I. Pigment Orange 5 C.I. Pigment Red 57:1 Les pigments monoazoïques sont de différents types. Les jaunes sont basés sur les acétoacétanilides, comme composants de copulation; les oranges et rouges sont fabriqués à partir de β-naphtol comme composant de copulation, en utilisant toujours des amines aromatiques comme composant diazoïque. Un deuxième groupe de pigments monoazoïques est fabriqué en copulant des acides aminosulfoniques aromatiques diazotés au β-naphtol, à l'acide β-hydroxynaphtoïques ou aux dérivés de naphtol AS, l'opération étant suivie d'une conversion en sels métalliques insolubles avec, par exemple, du chlorure de calcium. 2.1 Pigments monoazoïques 21 Des types de pigments monoazoïques de haute performance sont les pigments de benzimidazolone jaunes, oranges, rouges, violets ou bruns fabriqués en copulant des amines aromatiques diazotées sur de l’acétoacétylbenzimidazolone ou du β-hydroxynaphtoyl-benzimidazolone. Toxicité aiguë Les pigments monoazoïques présentent une faible toxicité aiguë. Les valeurs DL50 sont généralement > 5000 mg/kg (1, 2). Toxicité chronique Des études d'administration orale à long terme ont été menées avec plusieurs pigments monoazoïques tels que le C.I. Pigment Orange 5, le C.I. Pigment Red 3, 4, 23, 49, 53:1 et 57:1, dont certains sont utilisés comme colorants pour des médicaments et cosmétiques (3–6). Ces pigments présentaient une toxicité généralement faible. Les pigments C.I. Pigment Red 3 et 53:1 ont récemment été classés par l'IARC comme "non classables quant à leur potentiel cancérigène pour l'être humain" (7). Les résultats d'un essai à long terme du C.I. Pigment Orange 5 ont été considérés comme équivoques par le U.S. National Toxicology Program (NTP) (8). Le C.I. Pigment Red 57:1 a été approuvé comme pigment dans les polymères à usage alimentaire (9). Les sels d'aluminium insolubles de ce groupe, tels que le C.I. Pigment Yellow 100 et le C.I. Pigment Yellow 104 sont approuvés comme des pigments certifiés pour l'alimentation, les médicaments et les cosmétiques aux Etats-Unis et dans l'Union Européenne. Dangers physiques Certains pigments contenant des radicaux nitrés dans cette catégorie, en particulier le pigment C.I. Pigment Orange 5, peut se décomposer en l'absence d'oxygène (déflagration) (10). Pour de plus amples précisions, nous vous renvoyons au chapitre 1.3. Risques pour l'environnement La présence de baryum (Ba2+) comme agent laquant (ce qui rend certains produits monoazoïques très insolubles dans l'eau et les véhicules organiques) est une source d'étude et nécessite un rapport. Pour la coloration de biens de consommation et de jouets, la teneur en baryum soluble dans l’acide est limitée en vertu de diverses réglementations nationales en Europe. Les pigments de sels de baryum, en général, ne sont pas recommandés dans les matériaux d'emballage alimentaire et les jouets. Aux Etats-Unis et dans certaines parties d'Europe, ces produits sont référencés comme des pigments laques de baryum. Bibliographie (1) Lewis, P. A., Ed. "Pigment Handbook", Volume 1, 2nd Edition; John Wiley & Sons, New York, 1987. (2) Verschuren, K. "Handbook of Environmental Data on Organic Chemicals"; Van Nostrand Reinhold Co., 1977. (3) Catalogue of Food Colors, Volume 1; International Life Sciences Institute, 1982. (4) Federal Register, Vol. 47, pp. 57681–57689, December 28, 1982, "D&C Red No. 6 and D&C Red No. 7" Final Rule, Food and Drug Administration. (5) Vettorazzi, G. "Handbook of International Food Regulatory Toxicology", Vol. 2: Profiles; SP Medical and Scientific Books, 1981. (6) Leist, K. H. Subacute toxicity studies of selected organic colorants. Ecotox. Environ. Safety 1982, 6, 457–463. 22 2 Manipulation sans risque des pigments organiques (7) IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans. Vol. 57; IARC, Lyon, 1993. (8) Tox Tips, Oct. 1978, June 1981. Toxicology Information Program, National Library of Medicine, Bethesda, MD-USA. (9) Federal Register, Vol. 56, p. 42927, August 30, 1991, "Colorants for Polymers" Final Rule, Food and Drug Administration, 21 CFR 178.3297. (10) NPIRI Raw Materials Data Handbook, Volume 4, Pigments; Francis MacDonald Sinclair Memorial Laboratory 7, Lehigh University, Bethlehem, PA 18015, 1983, p. 22. 2.2 Pigments disazoïques Les pigments disazoïques possèdent deux groupes azoïques dans la molécule de pigment et sont principalement jaunes, oranges ou rouges. Les pigments disazoïques sont de deux types: les pigments de diarylide et les pigments azoïques de condensation. Les pigments de diarylide sont fabriqués par diazotation de diamines aromatiques, principalement de la 3,3’-dichlorobenzidine et copulation avec des acétoacétarylides (tels que l’acétoacétanilide) ou des pyrazolones arylsubstituées (tels que la phénylméthylpyrazolone). Noms représentatifs au Colour Index: C.I. Pigment Yellow 12 C.I. Pigment Orange 13 C.I. Pigment Red 38 Les pigments azoïques de condensation sont fabriqués par condensation de colorants acides azoïques avec des amines ou diamines aromatiques. Noms représentatifs au Colour Index: C.I. Pigment Yellow 93 C.I. Pigment Red 144 Toxicité aiguë Les pigments de diarylide et les pigments azoïques de condensation ont des valeurs DL50 élevées, généralement supérieures à 5000 mg/kg. Dans certains cas, les pigments de diarylide sont cependant traités avec des amines aliphatiques primaires qui sont irritantes pour la peau et les yeux et peuvent être dangereuses pour la peau et les yeux. Toxicité chronique Les pigments de diarylide, les pigments les plus courants dans cette classe, sont probablement les plus testés de tous les pigments organiques commerciaux puisqu’ils sont dérivés de la 3,3-dichlorobenzidine (DCB), un agent cancérigène connu vis-à-vis des animaux (1). Plusieurs études de toxicité chronique ont toutefois été effectuées sur des pigments de diarylide et ne montrent aucun signe de potentiel cancérigène ou de dégradation métabolique pour générer de la DCB (2–5). Dangers physiques Aucun danger connu à ce jour. Risques pour l’environnement La sécurité des pigments de diarylide dans les plastiques a été mise en doute en raison des inquiétudes suscitées par les produits de dégradation. Une décomposition thermique s’est avérée intervenir à des températures supérieures à 200 °C dans certains polymères et cires. Les pigments de diarylide ne doivent pas être utilisés pour la 2.3 Pigments de phtalocyanine 23 coloration du polypropylène, du polyamide ou du polyester qui impliquent un traitement à des températures supérieures à 200 °C ou dans des revêtements pulvérulents qui sont chauffés à des températures supérieures à 200 °C (6, 7). Les pigments de diarylide peuvent être utilisés en toute sécurité pour la coloration des encres d’imprimerie, peintures et plastiques. Les pigments de diarylide ne doivent toutefois pas être utilisés dans les polymères à des températures supérieures à 200 °C à cause de la dégradation thermique. Les études de biodégradation effectuées sur C.I. Pigment Yellow 17 ont révélé qu’il ne se produisait pas de biodégradation anaérobie (8). La fabrication de pigments de diarylide dans certaines conditions peut conduire à la génération accidentelle de traces de biphényl polychloré (PCB). Les réglementations existantes exigent le contrôle des impuretés de PCB par les fabricants et importateurs (9, 10). Bibliographie (1) On the carcinogenic potential of diarylide pigments based on 3.3'-dichlorobenzidine. ETAD, Report T 2028-BB (E), 1990. (2) Nony, C. Metabolism of Azo Dyes to Potentially Carcinogenic Aromatic Amines. NCTR Technical Report, 1979. (3) Mondino, A.; Achari, R. et al. Absence of dichlorobenzidine in the urine of rats and monkeys treated with C.I. Pigment Yellow 13. Med. Lav. 1978, 69, 693–697. (4) Leuschner, F. Carcinogenicity study of different Diarylide yellow pigments in mice and rats. Toxicol. Lett. 1978, 2, 253–260. (5) Bioassay of Diarylide Yellow for Possible Carcinogenicity. NCI, DHEW Publication No. (NIH), 77–830, 1977. (6) Thermal Decomposition of Diarylide Pigments. ETAD, Information Notice No. 2 (revised), 1994. (7) Az, R.; Dewald, B.; Schnaitmann, D. Pigment decomposition in polymers in application at elevated temperatures. Dyes Pigments, 1991, 15, 1–14. (8) Unpublished Results, Sun Chemical Corporation. (9) Council Directive 89/677/EEC (December 21, 1989) amending for the eighth time Directive 76/769/EEC (O.J. L398, 30.10.89). (10) 40 CFR 761 "Polychlorinated Biphenyls (PCB's) Manufacturing, Processing, Distribution in Commerce and Use Prohibitions", Environmental Protection Agency (USA). 2.3 Pigments de phtalocyanine Noms représentatifs au Colour Index: C.I. Pigment Blue 15 C.I. Pigment Green 7 C.I. Pigment Green 36 La classe des pigments de phtalocyanine est caractérisée par un système cyclique unique utilisant généralement le cuivre comme atome central complexé. Cependant, pour des applications spéciales, un pigment de phtalocyanine sans métal est disponible (C.I. Pigment Blue 16). Dans la nature, l’hémoglobine, comme complexe de fer(III) dans le sang et la chlorophylle comme complexe de magnésium chez les végétaux appartiennent au même système (porphyrine) (1,2). Ces pigments possèdent une couleur qui varie du bleu au vert, en fonction des substituants chimiques et de la structure cristalline. 24 2 Manipulation sans risque des pigments organiques En raison de leur solidité exceptionnelle, ils sont utilisés dans tous les types de revêtements, des peintures en émulsion aux finitions automobiles de qualité, dans les encres d’imprimerie et dans les plastiques. Toxicité aiguë Les études d’administration orale à des rats n’ont révélé aucune toxicité aiguë avec des valeurs DL50 supérieures à 5000 mg/kg (3). Les études d’irritation de la peau et des yeux sont également négatives (4). Potentiel mutagène / Toxicité chronique Une étude subchronique de 13 semaines n’a révélé aucune toxicité ou modification pathologique (5). Des tests d'Ames pour détecter le caractère mutagène ont été négatifs (6). Une étude menée sur des souris de laboratoire impliquant l’injection d’un pigment bleu de phtalocyanine sur une période de huit mois n’a révélé aucun signe de potentiel tumorigène (7). Dangers physiques Aucun danger connu à ce jour. Risques pour l’environnement Des tests de toxicité aiguë avec des organismes aquatiques ne révèlent aucun effet toxique sur les bactéries et poissons. On peut en conclure que les pigments ne sont pas biodisponibles (8). En raison de leur insolubilité dans l’eau, ils peuvent être extraits mécaniquement des eaux usées dans des installations d’épuration. Le cuivre complexé ou lié par covalence dans les pigments de phtalocyanine de cuivre n’est pas biodisponible et la toxicité de ces produits est par conséquent nettement réduite par rapport à des composés solubles de cuivre minéraux. La fabrication de pigments verts de phtalocyanine dans certaines conditions peut conduire à la génération accidentelles de traces de polychlorobiphényls (PCB). Des réglementations existent et exigent le contrôle du taux de PCB par les fabricants et importateurs (9). L' Environmental Protection Agency (EPA) américaine a publié une évaluation fondée de l’innocuité écologique des pigments de phtalocyanine (10). Bibliographie (1) Herbst, W.; Hunger, K. "Industrial Organic Pigments"; VCH Publisher, Weinheim, New York, 1993. (2) Webb, P.G. Environmental regulations of copper phthalocyanine. Am. Inkmaker, 1987, 65 (2), 11–16. (3) Gosselin, R.E. et. al. "Chemical Toxicity of Commercial Products", 4th Edition; Williams and Wilkins, Baltimore, USA 1976. (4) NPIRI Raw Materials Data Handbook, Volume 4, Pigments; Francis MacDonald Sinclair Memorial Laboratory 7, Lehigh University, Bethlehem, PA 18105, 1983, p. 25. (5) NTP Technical Bulletin, 1981, Issue No. 5. (6) Milvy, P.; Kay, K. Mutagenicity of 19 major graphic arts and printing dyes. J. Toxicol. Environ. Health, 1978, 4, 31–36. (7) Haddow, A.; Hornung, E. Carcinogenicity of an Iron-Dextran complex. J. Natl. Cancer Inst., 1960, 24, 109–147. (8) Anliker, R.; Moser, P. The limits of bioaccumulation of organic pigments in fish: Their relation to the partition coefficient and the solubility in water and octanol. Ecotox. Environ. Safety 1987, 13, 43–52. 2.4 Pigments de type triarylcarbenium 25 (9) Council Directive 89/677/EEC (December 21, 1989) amending for the eighth time Directive 76/769/EEC (O.J. L398, 30.10.89). (10) "Copper Phthalocyanine Pigments; Toxic Chemical Release Reporting; Community Right-to-Know", Final Rule, EPA. Fed. Register 1991, 56, 23650–23653. 2.4 Pigments de type triarylcarbenium Noms représentatifs au Colour Index: C.I. Pigment Violet 3 C.I. Pigment Red 81 C.I. Pigment Blue 1 C.I. Pigment Blue 61 Les pigments de type triarylcarbenium sont des sels internes de colorants de triphénylméthane insolubles dans l’eau ou des dérivés de divers colorants basiques qui ont réagi avec des acides complexes. Ces acides complexes sont typiquement des ferrocyanures phosphotungstiques, phosphomolybdiques, silicotungstiques, silicomolybdiques, des ferrocyanures de cuivre ou leurs mélanges (1–3). Ces pigments se distinguent par une pureté inhabituelle de la couleur et du brillant. Ils sont principalement utilisés en encres d’imprimerie. Toxicité aiguë Ces pigments, à quelques exceptions près, présentent des valeurs DL50 orales élevées, généralement de l’ordre de 2000 à 5000 mg/kg. Quelques pigments provoquent une irritation des yeux. Toxicité chronique Aucun signe n’indique que ces pigments soient toxiques chroniquement. Dangers physiques Il n’existe aucun danger physique unique associé à cette classe de pigments sauf que les ferrocyanures peuvent dégager des vapeurs de cyanure d’hydrogène lorsqu’ils brûlent, sont chauffés ou traités avec des acides concentrés. Risques pour l’environnement En raison de leur insolubilité dans l’eau, ils peuvent être extraits des eaux usées dans des installations d’épuration. Des précautions spéciales doivent être prises avec les ferrocyanures en raison de leur toxicité pour certains organismes aquatiques. Bibliographie (1) Venkataraman, K., Ed.; "Chemistry of Synthetic Dyes", Volume 6; Academic Press, New York, London, 1971. (2) Lewis, P.A., Ed.; "Pigment Handbook", Volume 1, 2nd Edition; John Wiley & Sons, New York, 1987, pp. 573–599. (3) Herbst, W.; Hunger, K. "Industrial Organic Pigments"; VCH Publisher, Weinheim, New York, 1993. 2.5 Pigments de quinacridone Noms représentatifs au Colour Index: C.I. Pigment Violet 19 C.I. Pigment Red 122 C.I. Pigment Red 202 Les quinacridones sont des pigments très intenses caractérisés par leur structure hétérocyclique et une taille moléculaire relativement faible. En raison des liaisons 26 2 Manipulation sans risque des pigments organiques d’hydrogène intermoléculaires très solides combinées à des forces puissantes de Van der Waals, ils présentent de bonnes propriétés pigmentaires telles qu’une solidité élevée à la lumière et aux intempéries, une résistance élevée aux produits chimiques et à la migration. Tous ces avantages techniques sont complétés par une vaste gamme de couleurs dans la gamme rouge/violet ainsi que des formes opaques ou transparentes. La teinte des quinacridones est déterminée par des modifications cristallines ainsi que par différents groupes de substitution. La principale classe de quinacridones est le C.I. Pigment Violet 19 qui existe à la fois en variante violetrougeâtre-β et en variante rouge-γ, suivie soit par la dichloroquinacridone (C.I. Pigment Red 202) ou par la diméthylquinacridone (C.I. Pigment Red 122). Toxicité aiguë Les pigments de quinacridone présentent une faible toxicité aiguë, à savoir DL50 > 2000 mg/kg et n’irritent ni les yeux, ni la peau (2). Potentiel mutagène / Toxicité chronique Les effets à long terme pour la santé des quinacridones sont limités. Les tests de potentiel mutagène in vitro pour les deux variantes du C.I. Pigment Violet 19 ont été négatifs. Le C.I. Pigment Violet 19 est approuvé pour les applications venant en contact avec les denrées alimentaires par la Food and Drug Administration (FDA) américaine (3). Dangers physiques Aucun danger connu à ce jour. Risques pour l’environnement En raison de l’insolubilité élevée dans l’eau et les solvants organiques, les quinacridones sont considérées comme essentiellement non biodisponibles. Des études à long terme qui étudient les processus de biodégradation ne sont pas connues. Les pigments de quinacridone sont supposés se comporter comme des substances chimiques très insolubles qui ne se biodégradent que très lentement. Bibliographie (1) Herbst, W.; Hunger, K. "Industrial Organic Pigments"; VCH Publisher, Weinheim, New York, 1993. (2) NPIRI Raw Materials Data Handbook, Vol. 4, Pigments; Francis MacDonald Sinclair Memorial Laboratory 7, Lehigh University, Bethlehem, PA 18105, 1983. (3) Federal Register, Vol. 56, p. 42927, August 30, 1991 "Colorants for Polymers", Final Rule, Food and Drug Administration, 21 CFR 178.3297. 2.6 Autres pigments polycycliques Quelques noms représentatifs au Colour Index: Type Pérylène C.I. Pigment Red 149 Périnone C.I. Pigment Orange 43 Isoindoline C.I. Pigment Yellow 139 Quinophthalone C.I. Pigment Yellow 138 Indanthrone C.I. Pigment Blue 60 Pyrrolopyrrole C.I. Pigment Red 254 Violet de carbazole C.I. Pigment Violet 23 2.6 Autres pigments polycycliques 27 Les pigments polycycliques sont des pigments non azoïques autres que les pigments de phtalocyanine et de quinacridone avec plus d’un cycle à cinq ou six éléments dans leur structure chimique. Ces pigments sont connus pour leurs excellentes propriétés de solidité. Toxicité aiguë En général, ces pigments possèdent une valeur DL50 orale élevée pour les rats (>5000 mg/kg et ne sont pas classés comme dangereux dans l’U.E. (1). En outre, les études relatives à l’irritation de la peau et des yeux se sont avérées négatives pour ces produits. Toxicité subchronique / chronique Aucune donnée n’a été enregistrée sur les effets à long terme chez l’humain. Dans le cas du bleu d’indanthrone, C.I. Pigment Blue 60, une étude orale de deux ans menée sur des rats n’a révélé aucun effet néfaste (2). Dans le cas du pyrrolopyrrole, C.I. Pigment Red 254, une étude d’administration orale pendant 28 jours sur des rats a été menée par le fabricant. Des doses de 100, 300 et 1000 mg/kg/jour n’ont produit aucun effet néfaste biologiquement significatif. Le NOEL (No Observable Effect Level) était de > 1000 mg/kg. Dangers physiques Aucun danger connu à ce jour. Risques pour l’environnement Ces substances polycycliques présentent une faible solubilité dans l’eau et sont chimiquement inertes. Elles ne présentent aucun danger connu pour l’environnement. Le C.I. Pigment Violet 23 dérivé du chloranil et produit par des fabricants compétents ne contient pas de traces de dibenzodioxines / dibenzofuranes polychlorés dans des concentrations excédant les limites très strictes de la réglementation allemande en matière de dioxine (3). Bibliographie (1) EC Council Directive 92/32 EEC (April 30, 1992) amending for the seventh time Directive 67/548/EEC on the approximation of the laws, regulations and administrative provisions relating to the classification, packaging and labelling of dangerous substances (O.J. L154, 5.6.92). (2) Oettel, H.; Frohberg, H. et al. Die Prüfung einiger synthetischer Farbstoffe auf ihre Eignung zur Lebensmittelfärbung. Arch. Toxikol., 1965, 21, 9–29. (3) First Ordinance regarding the Amendment of the Chemicals Prohibition Ordinance of July 6, 1994 (Germany). 28 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux Informations générales Tous les pigments minéraux comptent au nombre de leurs constituants des «métaux lourds», à l'exception du dioxyde de titane, du noir de carbone et des pigments outremer. Il est donc nécessaire d'avoir quelques informations de base sur les «métaux lourds» et les pigments qui en contiennent. Qu'est-ce qu'un «métal lourd»? La littérature technique décrit les «métaux lourds» comme des métaux de densité supérieure à 4,5 g/ml. A partir de cette définition, la majorité des éléments chimiques appartient à la classe des «métaux lourds». Tous les «métaux lourds» sont-ils toxiques et représentent-ils un danger pour l'environnement ? Comme il ressort de la définition, le terme «métaux lourds» ne correspond qu’à la densité du métal, mais ne dit rien de leur toxicité ni de leur comportement dans l’environnement. Les «métaux lourds» constituent les composants naturels de notre environnement. Les «métaux lourds» omniprésents dans les roches et les sols y figurent en quantités appréciables, puisqu’un kilogramme de roche peut contenir par exemple 650 mg de baryum, 83 mg de chrome, 1000 mg de manganèse, 58 mg de nickel, 83 mg de zinc et environ 50000 mg (ou 5%) de fer (1). L’environnement n’est donc pas exempt de «métaux lourds». Les «métaux lourds» se trouvent également sous forme de traces, par exemple, dans le pétrole, la houille et le bois. Leur absorption par les végétaux via le sol, les amène dans nos aliments. Au cours du processus d'évolution, les formes de vie se sont développées dans un environnement ayant une teneur naturellement appréciable en «métaux lourds». Ce facteur a été pris en compte dans l'élaboration des organismes. De nombreux «métaux lourds» constituent des oligo-éléments indispensables à la vie humaine et animale. Le fer, le zinc, le manganèse, le cuivre, le chrome, le molybdène et le cobalt sont des oligo-éléments nécessaires à la vie. D’autres tels le nickel, le vanadium, l'arsenic, le sélénium et l'étain sont des éléments considérés comme bénéfiques. Vouloir éliminer radicalement les «métaux lourds» de toutes les sphères de la vie, constitue une absurdité, en raison même de leur omniprésence et de leur nécessité biologique. De même que toutes les autres substances, les «métaux lourds» peuvent être considérés comme nocifs pour les humains et l'environnement au delà de concentrations spécifiques. La valeur dépend du «métal lourd» et de la forme sous laquelle il se présente. Certains «métaux lourds» sont si fortement liés au pigment qu'ils en deviennent insolubles dans le sol et dans l’organisme; c'est-à-dire qu'ils ne sont pas biodisponibles (2). L'exemple des composés du chrome permet d'expliquer comment un seul et même «métal lourd» peut être bénéfique ou toxique. Il est impossible de répondre par oui ou par non à la question simple de savoir si les composés du chrome présentent un danger ou non. Le chrome est vital pour les organismes. Des expériences sur les animaux démontrent qu'une carence en chrome provoque diabètes, artérioscléroses et troubles de la croissance. Les composés de chrome du commerce contiennent du chrome trivalent ou hexavalent, dont les effets s’avèrent très différents. Les composés de chrome hexavalents (les chromates) ont une forte tendance à se transformer en composés de chrome trivalents tout en dégageant de l'oxygène. Leur fort pouvoir oxydant provoque un effet toxique sur les matières biologiques. Ils présentent donc, 3.1 Les pigments de dioxyde de titane 29 pour les humains, les animaux et les végétaux, une toxicité supérieure à 1000 fois celle des composés de chrome trivalents. Dans les colorants, le chrome, qui peut être à la fois trivalent et hexavalent, entraîne forcément des différences très importantes dans les propriétés toxicologiques de ces produits (3). Des composés de chrome hexavalents, tels que les composés anticorrosion à base de chromates de zinc et les chromates de strontium, appartiennent à la classe des substances carcinogènes, tandis que l’on soupçonne les chromates de plomb de l’être. Dans l'oxyde de chrome vert, le jaune de chrome-titane et dans certains pigments bleu de cobalt, le chrome ne se présente que sous sa forme trivalente. Les pigments sont insolubles dans l'eau, les bases moyennes et les acides minéraux. En cas d’ingestion accidentelle de pigments, l'organisme humain n'est pas capable de dissoudre des quantités importantes de chrome et d’antimoine dans le cas du jaune de chrome titane. Dans ce cas, ces «métaux lourds» ne sont pas biodisponibles. La dissociation des pigments minéraux, produits calcinés, n’intervient pas pendant leur combustion dans un incinérateur (2). Sous cette forme, ces «métaux lourds» pratiquement inertes ne présentent aucun risque pour les humains et l'environnement. Bibliographie (1) Fiedler H. J.; Rössler, H. J. "Spurenelemente in der Umwelt"; Enke Verlag, Stuttgart, 1988. (2) Endriss, H.; Haid, M. Kunststoffe schwermetallfrei einfärben? Kunststoffe 1992, 82, 771–776. (3) Merian, E. "Metalle in der Umwelt"; VCH, Weinheim, 1994. 3.1 Les pigments de dioxyde de titane Nom Dioxyde de titane Formule TiO2 Nom au Colour Index C.I. Pigment White 6 Le dioxyde de titane existe dans la nature sous diverses formes cristallographiques: rutile, anatase et brookite. Produits industriellement, le rutile et l'anatase sont les pigments les plus importants en termes de quantité (1). Essentiel comme pigment blanc, le dioxyde de Titane le doit à ses propriétés de dispersibilité, à sa stabilité chimique et à son absence de toxicité. Des composés organiques ou minéraux incolores peu solubles enrobent normalement le pigment pour en améliorer la résistance aux intempéries, la stabilité à la lumière et la dispersibilité. Toxicité aiguë Les pigments ne présentent aucune toxicité aiguë : valeur de DL50 par voie orale, rats, > 5000 mg/kg, valeur de CL50 par inhalation, rats, > 6,82 mg/l/4h (2). Le contact avec la peau ne cause aucune irritation. Une légère irritation des yeux et des voies respiratoires par abrasion mécanique reste possible (2). Toxicité chronique Des études menées sur des animaux auxquels avait été administré du dioxyde de titane, mélangé à leur nourriture pendant une longue période, ne donnent aucune indication d'absorption de titane (3). Aucun effet chronique n’a été mentionné au cours des nombreuses années de fabrication et d'utilisation de dioxyde de titane. 30 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux Compte tenu de son excellente compatibilité physiologique, l’Union Européenne et les Etats-Unis approuvent l’emploi du dioxyde de titane de pureté appropriée dans les produits alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques. Dangers physiques Il n'y a actuellement aucun effet connu. Risques pour l'environnement Bien que les différents procédés de fabrication des pigments de dioxyde de titane fassent l'objet de critiques sur le plan écologique, on ne connaît aucun effet sur l'environnement résultant de l'utilisation de pigments de dioxyde de titane. Ces pigments ne présentent aucune toxicité pour les organismes aquatiques (2). Insolubles, ils se comportent dans l'environnement comme des matières pratiquement inertes. Bibliographie (1) Römpps Chemie-Lexikon. "Titandioxid", 9. Auflage; Georg Thieme Verlag, Stuttgart, New York, 1992. (2) EUCLID Data Sheet, Titanium dioxide. (3) Nordmann, H.; Berlin, M. "Handbook on the Toxicity of Metals", 2nd Ed.; Friberg, L., Nordberg, G. F., Vouk, V. B., Eds.; Elsevier, Amsterdam, 1986, pp. 594–609. 3.2 Pigments d'oxyde de zinc Nom Blanc de zinc, Oxyde de zinc Formule ZnO Nom au Colour Index C.I. Pigment White 4 L'oxyde de zinc, fine poudre blanche amphotère, réagit avec les acides organiques et inorganiques. Il se dissout également dans les alcalis pour former des zincates (1). La production d'oxydes de zinc fait principalement appel à deux procédés: le "Procédé Français" ou "Voie Indirecte", qui utilise la combustion de la vapeur de zinc produite par le métal en fusion, et le "Procédé Américain" ou "Voie Directe", qui brûle la vapeur de zinc produite in situ par réduction pyrolytique de résidus de zinc ou de minerais (2). Les principales utilisations de l’oxyde de zinc concernent des industries aussi diverses que celles du caoutchouc, de la céramique, des verres d’optique, de la peinture et des plastiques. L’oxyde de zinc fait également partie des composants de revêtements anticorrosifs. D’autres procédés industriels emploient les oxydes de zinc, comme la fabrication du papier, celle du papier de photocopie, la production des lubrifiants, la galvanisation de l’acier, les productions d’adhésif et de batteries (3). Les industries cosmétique et pharmaceutique prennent les qualités de grande pureté pour la fabrication de pommades, de crèmes pour bébé et pour la peau, de pâtes dentifrices, de ciment dentaire et de déodorants. Les aliments pour animaux et les engrais comportent des additions d’oxyde de zinc (4). Toxicité aiguë Une valeur de DL50 aiguë > 5000 mg/kg de poids corporel s'applique aux qualités de grande pureté et même aux oxydes de zinc contenant du plomb (5). 3.2 Pigments d'oxyde de zinc 31 Toxicité chronique Le zinc est un élément indispensable aux êtres humains, aux animaux et aux plantes. Le corps humain en contient environ 2 g, et la médecine conseille d'en ingérer 10–20 mg par jour (6). Une ingestion ou une inhalation accidentelle de fortes quantités d'oxyde de zinc entraîne de la fièvre, des nausées et une irritation des voies respiratoires qui apparaît au bout de plusieurs heures. Ces symptômes disparaissent rapidement, sans conséquences à long terme. L'oxyde de zinc, facilement soluble dans les acides, devient absorbable par les organismes vivants. Les ions zinc montrent dans les polyèdres de coordination une variété de liaisons quadri ou hepta valences, ce qui contribue très certainement à sa large importance biochimique (7). Elément indispensable, le zinc contrôle la croissance des cellules, de la peau et la pousse des poils, ainsi que des fonctions hépatiques. Les intoxications spécifiques restent rares et de faible importance grâce à la présence d'ions de carbonate à un pH approprié, qui provoquent la précipitation partielle des excédents de zinc et leur élimination par les voies naturelles. Cependant, si le zinc se substitue à d'autres cations divalents vitaux (comme le calcium, le magnésium, le fer, le cobalt, le manganèse) dans des fonctions enzymatiques spécifiques, celles-ci perturbées, de plus en plus gênées ou altérées, peuvent disparaître. Normalement, ce phénomène n’intervient que dans le cas d'overdose chronique rencontré uniquement sur les organismes en condition de tests. Chez les mammifères, la carence en zinc pose de plus grands problèmes que la surexposition. Elle se manifeste par une variété de dysfonctionnements, telles des problèmes de croissance de la peau, de pousse des poils, des problèmes de reproduction. L'insuline, par exemple, est une enzyme majeure et complexe à base de zinc (4). Certaines qualités d'oxyde de zinc non pigmentaires peuvent contenir jusqu'à 5 % de Pb et doivent par conséquent être manipulées avec précaution pour éviter l'intoxication par inhalation de poussière ou par digestion. De tels mélanges ou de tels produits, dangereux en raison de leur teneur en plomb, porteront obligatoirement l'étiquetage "T" (tête de mort et tibias) si leur teneur en plomb dépasse 0,5 %. Une surveillance de la concentration en plomb dans l'air s’impose dans le cas de manipulation ou d’utilisation d'oxydes de zinc à forte teneur en plomb, pour s'assurer par prudence que la valeur moyenne d’exposition demeure constamment à un niveau inférieur à 0,15 mg/m3 de plomb dans l'air. Dangers physiques Il n'y a actuellement aucun effet connu. Risques pour l'environnement Les pigments d'oxyde de zinc s’avèrent presque insolubles dans l'eau, et de ce fait, leur élimination mécanique dans des stations d'épuration ne pose pas de problèmes. Par contre, une fois dissous, l’élimination des ions de zinc des effluents et des eaux usées nécessite une précipitation chimique ou une floculation. La solubilité la plus faible de l'hydroxyde de zinc se situe au voisinage d'un pH de 8, en raison du caractère amphotère du métal. Bien que le zinc soit un élément vital pour la croissance cellulaire des mammifères, même de faibles concentrations peuvent être mortelles pour la vie aquatique. Des apports excessifs s'opposent à la croissance et à la photosynthèse, provoquant la mort du milieu. Aussi, la limite générale des déversements dans les eaux usées ne dépas- 32 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux sera-t-elle pas 1–5 mg/l de Zn, basée sur la toxicité pour les poissons. La protection des nappes phréatiques doit donc tenir compte d'une plus grande solubilité de nombreux sels de zinc, ainsi qu’on l'observe, par exemple, sur des dépôts illégaux ou historiques de composés de zinc dans d'anciennes décharges. Les pigments contenant du zinc sous une forme chimiquement liée (c'est-à-dire oxyde de zinc, sulfure de zinc, phosphate de zinc, carbonate de zinc) ne libèrent pas d'ions de zinc en quantités dangereuses. Même une bio-accumulation due à une fuite accidentelle suivie de dissolution ne peut pas créer des niveaux dangereux ou toxiques pour les mammifères, y compris les êtres humains. Par contre, le caractère dangereux pour certaines espèces de vie aquatique entraîne une nécessaire protection de l'eau, grâce aux mesures décrites ici. Les déchets d'oxyde de zinc devraient être considérés comme matière première pour la récupération de zinc métal et être, de ce fait, collectés pour la métallurgie. Les oxydes de zinc à forte teneur en plomb, dont la récupération s’avère impossible, subiront le traitement des "déchets spéciaux" avec l’élimination correspondante. Dans toute la mesure du possible, le recyclage l’emportera sur l’incinérateur ou la mise en décharge. Bibliographie (1) Definitions: ISO 275; RAL 844: C 2, C 3 1974; ISO-DP 9238 1992. (2) Brown, H. E. "Zinc Oxide – Properties and Applications"; IlZRO, New York, 1976. (3) CEFIC brochure, "Zinc oxide: A chemical raw material of prime importance, essential to your health". (4) Vahrenkamp, H. "No life without Zinc"; Paper presented for "Zinc Day", 1994. (5) HEDSET 1314132, Zinc oxide, 1994. (6) Merian, E. "Metalle in der Umwelt"; VCH, Weinheim, 1994. (7) Bio-Inorganic Complexes: Selected Review. Nachr.Chem.Tech. Lab. 1991, 39 (2), 119–120. 3.3 Pigments de sulfure de zinc Formule Nom au Colour Index ZnS / BaSO4 ZnS C.I. Pigment White 5 C.I. Pigment White 7 Le C.I. Pigment White 5 correspond à une combinaison de sulfure de zinc et de sulfate de baryum. Le C.I. Pigment White 7 ne comporte que du sulfure de zinc pur. Après l'oxyde de titane, les pigments de sulfure de zinc demeurent les pigments blancs les plus couramment employés. Optiquement moins efficaces que le dioxyde de titane, ils conquièrent une énorme part de marché du fait de leur propriétés techniques spécifiques. Grâce à leur texture douce et à leur faible dureté Mohs, ces pigments se révèlent moins abrasifs que d'autres pigments blancs. Les pigments de sulfure de zinc se caractérisent principalement par une grande brillance, une faible coloration, une faible absorption dans les longueurs d’onde proches des ultraviolets et une bonne stabilité à la lumière. A ces propriétés de base s’ajoutent une faible consommation de liant, des propriétés rhéologiques favorables, une bonne mouillabilité et une bonne dispersibilité (1, 2). 3.4 Pigments d'oxyde de fer 33 Toxicité aiguë Des études sur ajouts dans l’alimentation des rats ont démontré que ces pigments avaient une toxicité extrêmement faible. La DL50 par voie orale est > 5000 mg/kg. L'inhalation de poussière peut provoquer une irritation mécanique des voies respiratoires. Le contact avec la peau et les yeux peut entraîner une irritation par abrasion mécanique. Toxicité chronique Les effets des ions de zinc sur les organismes se révèlent extrêmement complexes. Le zinc, l'un des oligo-éléments essentiels, constitue donc un élément nutritif indispensable, vitalement important pour les humains et les autres organismes terrestres, ainsi que pour bien des organismes aquatiques. La mention d’autres effets des ions de zinc sur les organismes figurent en détail au paragraphe 3.2. La toxicité autrefois attribuée au zinc provenait en fait de la contamination par d'autres métaux. Les procédés modernes d'affinage du zinc éliminent ces impuretés et celles-ci ne sont plus présentes dans le zinc de haute qualité et ses composés chimiques finaux comme le ZnO et le ZnS. Dangers physiques Le sulfure de zinc chauffé dans une flamme oxydante à une température supérieure à 570 °C, se décompose en ZnO et SO2. Le C.I. Pigment White 5 chauffé dans une flamme réductrice à une température supérieure à 875 °C, donne naissance à du BaS. Le sulfure d'hydrogène commence à se former à un pH inférieur à 2,5, et se dégage d’une manière importante à un pH audessous de 1,5. Risques pour l'environnement Les pigments de sulfure de zinc s’éliminent facilement par voie mécanique dans des stations d'épuration. Ils se comportent comme des matières inertes en raison d’une solubilité extrêmement faible dans la gamme de pH rencontrés dans les conditions physiologiques ou écologiques normales. Les effets des ions de zinc solubles figurent en détail au paragraphe 3.2. Bibliographie (1) Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, "Pigments, Inorganic", Vol A20; VCH, 1992. (2) Cremer, M. "Zinksulfid Pigmente"; Vincentz Verlag, Hannover, 1994. 3.4 Pigments d'oxyde de fer Nom Formule Nom au Colour Index Jaune d'oxyde de fer (synthétique) Jaune d'oxyde de fer (naturel) Rouge d'oxyde de fer Marron d'oxyde de fer Noir d'oxyde de fer FeOOH FeOOH Fe2O3 Mélange Fe304 C.I. Pigment Yellow 42 C.I. Pigment Yellow 43 C.I. Pigment Red 101 C.I. Pigment Brown 6 C.I. Pigment Black 11 Depuis la préhistoire, l’homme utilise les oxydes et les hydroxydes de fer existant à l'état naturel comme pigments. Aujourd'hui, l’industrie exploite les pigments d'oxyde de fer produits synthétiquement ou dérivés de minerais naturels transformés. Bien que les oxydes de fer soient large- 34 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux ment répartis dans le monde entier, seuls quelques gisements métallifères suffisamment purs et dotés d’une couleur et d’une brillance acceptables méritent la transformation en pigments. Nombre de procédés de fabrication permettent de produire des oxydes de fer synthétiques dans des conditions contrôlées. Compte tenu de leur teneur élevée en fer et de leur plus grande pureté chimique, ils présentent une plus grande brillance que les oxydes existant à l’état naturel. En fonction de leur structure cristalline et de la variation d’autres paramètres physiques, la couleur des pigments d’oxyde de fer couvre différentes nuances du rouge au noir, en passant par l’ocre. Les oxydes de fer colorent divers produits dans différents systèmes. On trouvera ciaprès un classement approximatif par consommation. − Matériaux de construction liés au ciment et/ou à la chaux; − Peintures à base solvants ou à base aqueuse; − Tous types de matière plastique et de caoutchouc; − Papier, en particulier papier décoratif pour stratifiés; − Verres, céramiques et émaux; − Cosmétiques. Des pigments d'oxyde de fer spéciaux correspondent à des fournitures pour des applications particulières, telles que les revêtements magnétiques, les toners pour photocopieur, les matériaux de friction et les produits de polissage des métaux et des verres. Toxicité aiguë Des études sur ajouts dans l’alimentation des rats ont démontré que ces pigments avaient une faible toxicité. La DL50 par voie orale, chez le rat, est > 5000 mg/kg. Les oxydes de fer n’entraînent pas de sensibilisation et n'irritent pas la peau. Avec des concentrations extrêmes de poussière, des effets mécaniques peuvent provoquer l'irritation des muqueuses de l'oeil (1). Sous forme de minerais de fer, ces oxydes de fer naturels constituent la base de paysages entiers. Egalement très répandus comme pigments naturels, ils colorent par exemple, le grès. Depuis des siècles, ces minéraux et pierres connaissent une grande utilisation comme pigments, minerais et matériaux de construction sans qu’un effet physiologiquement nocif ne soit associé à leur emploi. Un grand nombre de tests toxicologiques n'a révélé aucun signe d'atteinte causée à l'organisme humain par les oxydes de fer. Bien que les pigments d'oxyde de fer naturels puissent contenir de la silice cristalline, le niveau de ces substances dans les oxydes de fer synthétiques demeure habituellement inférieur aux limites de détection par le test de rayonnement diffus. Toxicité chronique En Allemagne, il y a une valeur-seuil d’empoussièrement générale de 6 mg/m3, valeur qui s’applique également pour tous les pigments d'oxyde de fer. Pour les poussières d'oxyde de fer ayant une teneur en silice cristalline supérieure à 1 %, la concentration maximum admissible se trouve ramenée à 4 mg/m3. Il n'y a pas de risque d'atteinte de l'organisme en dessous de ces limites. Le principal objectif des mesures d'hygiène du travail demeure tout naturellement la prévention de la formation de poussières. En cas d’impossibilité, le port de masques anti-poussières est recommandé. L'utilisation de pigments d'oxyde de fer sous forme de poudre fluide à faible émission de poussières réduira la quantité de poussière formée. 3.4 Pigments d'oxyde de fer 35 Depuis 1992, les oxydes de fer figurent dans les pages jaunes de la liste MAK d'Allemagne (essais de substances), associée à l'étude des propriétés carcinogènes. La raison de leur inscription sur cette liste remonte à une publication en 1987 par F. Pott décrivant comment l'administration intratrachéale de magnétite à des rats avait provoqué une augmentation de la fréquence des tumeurs (2). Etant donné que le monde entier manipule de grandes quantités d'oxydes de fer sous forme de minerais de fer, des études épidémiologiques sur l'action carcinogène furent réalisées (3, 4). Mais les résultats obtenus, bien que peu concluants, semblent biaisées, car les ouvriers concernés travaillaient, exposés non seulement à des oxydes de fer, mais également aux poussières d'autres substances, et certains d'entre eux étaient des fumeurs de tabac. A ce jour, il n'existe aucun cas déclaré de maladie spécifiquement imputable à la manipulation d'oxydes de fer. Des études d'inhalation plus récentes chez le rat, réalisées dans le cadre du débat sur les émissions du diesel, montrèrent que d'autres substances, toujours considérées jusqu’ici comme inertes, pouvaient également causer des tumeurs pulmonaires sous forme de poussières ultra-fines (5, 8). Il semblerait que l'action carcinogène résulte moins de la structure chimique que de la dimension particulaire et de la quantité de poussières déposée dans les poumons. Des quantités excessives de poussières provoquent une dégradation du pouvoir autonettoyant des poumons, produisant un effet de surcharge qui se manifeste sous la forme de tumeurs. A ce jour, seules des études sur le rat ont démontré ce phénomène. Des études sur des souris ont fait apparaître une petite compression tissulaire. Les hamsters moins sensibles, n’ont présenté qu’une petite inflammation. Il est à noter que les animaux d'expérimentation ont subi des expositions à des concentrations de poussières qui ne peuvent pas exister aux postes de travail, même dans les conditions les plus extrêmes. Dangers physiques Le noir d'oxyde de fer contient du fer bivalent oxydable. Ce processus exothermique, cinétiquement limité, nécessite des températures élevées pour se déclencher. Pour cette raison, la température de stockage des pigments noirs et marron ne doit pas excéder 80 °C. Dans la mesure où cette limitation se trouve respectée, ces pigments d'oxyde de fer se comportent comme des produits sans risque. Risques pour l'environnement Les oxydes de fer, constituants naturels, se retrouvent dans pratiquement tous les types de pierres et de sols courants. Du fait de leur insolubilité dans des conditions naturelles, les cours d'eau en transportent sous forme de suspension avec des argiles. Même de fortes concentrations n’entraînent aucune nocivité pour la flore et la faune aquatiques. Les valeurs de DL50 dépassent donc 5000 mg/l (1). Dans les cours d'eau lents, les oxydes de fer sédimentent avec la vase dans leur lit. Bibliographie (1) EUCLID Data Sheets: Fe2O3 (13.1.93), FeOOH (25.9.92), Fe3O4 (5.8.92). (2) Pott, F. et al. Carcinogenity studies on fibres, metal compounds and some other dusts in rats. Exp. Pathol. 1987, 32, 129–132. (3) Steinhoff, D.; Mohr, U.; Hahnemann, S. Carcinogenesis studies with iron oxides. Exp. Pathol. 1991, 43, 189–194. (4) Stockinger, H. E. A review of world literature finds iron oxides noncarcinogenic. Am. Ind. Hyg. Ass. J. Pathol. 1986, 45, 127–133. 36 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux (5) Creutzenberg, O. et al. Clearance and retention of inhaled diesel exhaust particles, carbon black and titanium dioxide in rats at lung overload conditions. Aerosol Sci. 1990, 21, (Suppl. 1) 455–458. (6) Heinrich, U. et al. Chronic effects on the respiratory tract of hamsters, mice and rats after long-term inhalation of high concentrations of filtered and unfiltered diesel engine emissions. J. Appl. Toxicol. 1986, 6, 383–395. (7) Heinrich, U. et al. Comparative longterm animal inhalation studies using various particulate matter: objectives, experimental design and preliminary results. Exp. Pathol. 1989, 37, 27–31. (8) Mauderly, J. Implications of the pulmonary carcinogenity of carbon black in rats. Presented at Carbon Black World 94 Conference, Houston, Texas, February 1994. 3.5 Pigments d'oxyde de chrome Nom Formule Nom au Colour Index Vert d'oxyde de chrome Vert d'hydrate de chrome Cr2O3 Cr2O3 ⋅ H2O C.I. Pigment Green 17 C.I. Pigment Green 18 L'oxyde de chrome(III) qui constitue la base des pigments d'oxyde de chrome, cristallise dans le réseau de corindon (1). Ce qui implique une grande stabilité thermique (jusqu'à 1000 °C) et entraîne une dureté élevée. Les pigments verts d'oxyde de chrome ne contiennent que du chrome trivalent. Dans des conditions naturelles, la libération d'ions de chrome par les pigments verts d'oxyde de chrome n’existe pas. Même dans des conditions fortement acides (pH 1–2), il ne relarguera que quelques ppm de chrome(III). L'oxydation en chrome(VI) ne devient possible que lorsque l'oxyde de chrome(III) se trouve soumis à un traitement thermique, plus particulièrement dans des conditions alcalines. Dans les conditions naturelles, cette possibilité d'oxydation en chrome(VI) n’existe pas. Les pigments d'oxyde de chrome produisent une teinte vert olive assez foncée. Ils montrent une grande inertie chimique et par conséquent possèdent de bonnes propriétés de résistance. Les pigments verts d'oxyde de chrome assurent la coloration de nombreux systèmes différents. On trouvera ci-après un classement approximatif par consommation. − Peintures à base aqueuse ou solvants; − Matériaux de construction liés au ciment et / ou à la chaux; − Tous types de matière plastique et de caoutchouc; − Verre, céramiques et émaux. Outre l’utilisation comme pigment de couleur, l'oxyde de chrome satisfait à de nombreuses applications techniques, telles qu’agent de polissage, matière première de brique réfractaire et matériau de friction pour les garnitures de frein. Les qualités très pures servent dans la production de chrome métal. Toxicité aiguë La valeur de DL50 par voie orale chez le rat reste supérieure à 5000 mg/kg ; l'oxyde de chrome(III) ne sensibilise pas et n'irrite pas la peau. En présence de concentrations de poussières extrêmement élevées, des effets mécaniques peuvent provoquer une irritation des muqueuses de l'oeil. 3.6 Pigments minéraux complexes (CIC) 37 Dans l'évaluation de la toxicité du chrome, il faut établir une distinction entre composés de chrome trivalents et hexavalents. Le chrome trivalent constitue un oligo-élément important pour l'organisme humain. Des expérimentations animales démontrent qu'une carence en chrome trivalent provoque diabètes, artérioscléroses, problèmes de croissance et opacités cornéennes. L'apport de chrome trivalent dans les aliments a tendance à pêcher par faiblesse plutôt que par excès. Toxicité chronique Aucun effet toxicologique n'a été décelé chez des rats ayant reçu jusqu'à 5 % du pigment dans leur nourriture (2). Des études médicales réalisées dans des usines chimiques produisant de l'oxyde de chrome(III), conduisent aux mêmes résultats (3). Cela signifie que les pigments d'oxyde de chrome(III) peuvent en pratique se voir considérer comme des poussières fines ayant un indice MAK de 6 mg/m3. L'utilisation de pigments sous forme de poudre fluide ne produisant pas de poussières, améliorera considérablement les conditions d'hygiène au travail. Dangers physiques Il n’y a actuellement aucun effet connu. Risques pour l'environnement Le chrome trivalent est une substance largement répandue à l'état naturel. Des concentrations pouvant atteindre 200 mg/kg se rencontrent fréquemment dans le sol. L'indice de Clarke (la teneur moyenne dans la roche de la croûte terrestre à une profondeur de 15 km) atteint 83 ppm. Le chrome se rencontre à l'état naturel lié à des minéraux, tels que les spinelles et les argiles. Du fait de l’insolubilité des oxydes de chrome(III) dans des conditions naturelles, les cours d’eau les charrient en suspension avec des argiles. Même à de fortes concentrations, ils ne se révèlent pas nocifs pour la flore et la faune aquatiques. Les valeurs de CL50 surpassent les 5000 mg/l (4). Si des pigments contenant du chrome(III) pénètrent dans le sol ou l'eau, l'insolubilité pratiquement totale du chrome signifie qu'ils n’entraînent aucun effet dommageable pour les organismes vivants, aucune contamination de la nappe phréatique, et en général excluent tous effets négatifs sur la vie végétale. Bibliographie (1) Benzing, G. et. al. "Pigmente und Farbstoffe für die Lackindustrie"; Expert Verlag, Ehningen, Germany, 1992. (2) Ivankovic, S.; Preussmann, R. Food Cosmet. Toxicol. 1975, 13, 347–351. (3) Korallus, U.; Ehrlicher, H.; Wüstefeld, E. Dreiwertige Chromverbindungen – Ergebnisse einer arbeitsmedizinischen Untersuchung. Arbeitsmedizin – Sozialmedizin – Präventivmedizin 1974, 3, 51. (4) EUCLID Data Sheet, Chromium Oxide. 3.6 Pigments minéraux complexes (CIC) Nom Formule Nom au Colour Index Jaune de nickel-titane Jaune de chrome-titane Marron de manganèse- titane Bleu de cobalt Vert de cobalt Marron de zinc-ferrite (T,Ni,Sb)O2 (Ti,Cr,Sb)O2 (Ti,Mn,Sb)O2 Co(Al,Cr)2O4 (Co,Ni,Zn)2TiO4 ZnFe2O4 C.I. Pigment Yellow 53 C.I. Pigment Brown 24 C.I. Pigment Yellow 164 C.I. Pigment Blue 36 C.I. Pigment Green 50 C.I. Pigment Yellow 119 38 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux Marron de chrome-fer Noir de spinelle (Fe,Cr)2O3 Cu(Fe,Cr)2O4 C.I. Pigment Brown 29 C.I. Pigment Black 22 Le terme "pigments minéraux complexes" correspond à un pigment minéral en phase chimique homogène. Le terme précédemment employé de "pigments d'oxyde métallique (en phase) mixte" donnait l’impression erronée qu’il s’agissait d’un mélange. Dans un réseau stable, le remplacement isomorphe par des cations de métal dopants à différents états de valence (y compris l’introduction d’inévitables défauts dans le réseau), produit une interaction avec la lumière incidente, réfléchissant certaines longueurs d'ondes et en absorbant d'autres. Ce phénomène donne à la matière pigmentaire sa couleur, la transformant en un véritable pigment à pouvoir colorant. Le jaune de nickel-titane, le jaune de chrome-titane et le marron de manganèse-titane appartiennent à la famille des pigments rutiles. Le réseau rutile du dioxyde de titane absorbe de l'oxyde de nickel, de l'oxyde de chrome(III) ou de l'oxyde de manganèse comme composants colorants et de l'oxyde d'antimoine(V) pour maintenir une valence cationique moyenne de quatre. L'incorporation de ces oxydes dans le pigment minéral complexe entraîne la perte de leur indentité chimique, et par conséquent de leurs propriétés chimiques, physiques et physiologiques d'origine. De ce fait, décrire ces pigments de type rutile comme des composés de nickel, de chrome ou d'antimoine constitue un non sens. Pour ces raisons, ils ne sont pas considérés comme faisant partie des classifications génériques dangereuses, par exemple «nickel et ses composés s'ils ne sont pas listés ailleurs» dans les monographies de l'IARC ed des autres rubriques des substances dangereuses. Les pigments bleu de cobalt appartiennent à la catégorie des pigments à structure spinelle obtenus par remplacement partiel ou complet d'ions métalliques de spinelle MgAl2O4 par du cobalt et du chrome. Au contraire, l'incorporation de cobalt et de nickel dans les spinelles de titane du type Mg2TiO4 et Zn2TiO4 produit des pigments vert de cobalt (1). Le procédé de calcination de ces pigments à des températures supérieures à 1000 °C produit des pigments chimiquement et thermiquement très stables. Ces pigments se distinguent par leurs remarquables propriétés de stabilité à la lumière, de résistance à la température, aux produits chimiques et aux intempéries. La stabilité de ces pigments les rend appropriés à tous les types de revêtements ainsi qu'à la coloration de matières plastiques, céramiques et des matériaux de construction. Toxicité aiguë Ces produits jouissent d’une toxicité aiguë négligeable. Les valeurs de DL50 par voie orale, chez le rat, dépassent généralement 5000 mg/kg. Des tests ont prouvé que ces pigments ne provoquent pas d'irritation de la peau ni des muqueuses. Toxicité chronique Ces pigments minéraux contiennent un ou plusieurs «métaux lourds», dont les oxydes peuvent avoir des effets toxiques. Cependant, ces «métaux lourds» dans les pigments minéraux complexes se comportent comme des composés différents, même si les oxydes correspondants sont utilisés comme matière première pour la production de ces pigments. Des études toxicologiques sur le jaune de nickel-titane et de chrome-titane ont démontré que, même à fort dosage (jusqu'à 1 % dans l'alimentation animale), ces pigments ne présentaient ni toxicité, ni biodisponibilité (2, 4). Bien que la présence de nickel déclenche parfois des allergies, les ouvriers exposés à ces pigments depuis de 3.7 Pigments de chromate de plomb 39 nombreuses années ne présentent aucune réaction allergique (5) ainsi que constaté maintes fois. Des tests démontrent que le pigment bleu de cobalt ne produit aucun effet carcinogène statistiquement significatif (6). Les pigments colorants minéraux complexes ne peuvent pas être classés dans les matières dangereuses selon les critères de l’UE. Dangers physiques Aucun risque physique identifié jusqu’à aujourd’hui. Risques pour l'environnement En général, ces pigments constituent des matières pratiquement inertes. Ils ne contribuent à aucun des problèmes écologiques ou toxicologiques posés par d'autres composés de «métaux lourds», du fait de l’absence de phases lixiviables. A l'exception des pigments marron de zinc-ferrite, ces pigments s’avèrent insolubles dans les acides et les alcalis. Du fait de leur insolubilité dans l'eau, leur élimination mécanique dans des stations d'épuration ne pose pas de problèmes particuliers. Ils n'ajoutent pas de «métal lourd» dissous aux eaux d'égout ni au lixiviat dans les décharges. Lors du brûlage des matières plastiques colorées avec ces pigments dans des incinérateurs, les pigments se récupèrent sous leur forme insoluble (5). Bibliographie (1) Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, "Pigments, Inorganic", Vol. A20; VCH, 1992. (2) Bomhard, E. et al. Subchronic oral toxicity and analytical studies on Nickel Rutile Yellow and Chrome Rutile Yellow with rats. Toxicol. Lett. 1982, 14, 189–194. (3) Hara, S. et al. Pharmacological Studies of Titanium Yellow with regards to its Toxicity. Tokyo Ika Daika Zasshi 1963, 21, 111–132. (4) Toxikologisch-arbeitsmedizinische Begründung von MAK-Werten, DFG, VCH, 1983. (5) Endriss, H.; Räde, D. Metal oxide mixed phase pigments. Kunststoffe 1989, 79, 617–619. (6) Steinhoff, D.; Mohr, U. On the question of a carcinogenic action of cobalt-containing compounds. Exp. Pathol. 1991, 41, 169–174. 3.7 Pigments de chromate de plomb Nom Nom au Colour Index Pigments jaunes de chrome Pigment orange de molybdène et rouge de molybdène C.I. Pigment Yellow 34 C.I. Pigment Red 104 Les pigments jaunes de chrome se composent soit de chromates de plomb purs, soit d’un pigment dit en phase mixte de chromate de plomb et de sulfate de plomb ayant la formule générale Pb(Cr,S)O4. Le rouge de molybdène et l'orange de molybdène combinent des pigments en phase mixte de chromate de plomb, de sulfate de plomb et de molybdate de plomb ayant la formule générale Pb(Cr,S,Mo)O4. Les pigments de chromate de plomb colorent généralement les peintures et les plastiques, ils se distinguent d’une manière caractéristique par des teintes brillantes, une bonne puissance 40 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux de coloration, et un bon pouvoir couvrant. Un traitement des pigments avec des silicates et des composés d'antimoine a permis une amélioration continuelle de leur résistance à la lumière, aux intempéries, aux produits chimiques et à la température (1). Les pigments jaunes de chrome, combinés à des pigments bleus (par exemple bleu de fer ou bleu de phtalocyanine), donnent des verts de chrome de haute qualité (C.I. Pigment Green 15) et des pigments verts de chrome stable (C.I. Pigment Green 48). Limites d'utilisation des pigments de chromate de plomb : A l'exception de la coloration de peintures destinées à des objets qui pourraient être mâchés ou sucés par des enfants, il n'existe aucune interdiction générale d'utilisation. Cependant, les pigments de chromate de plomb ne peuvent colorer des articles en contact avec les aliments pour le revêtement intérieur de récipients destinés à contenir de la nourriture, ni pour les jouets, car ils ne satisfont pas aux exigences légales imposables à ces utilisations. Toxicité aiguë La valeur de DL50 résultant d'études sur la nourriture des rats dépasse 5000 mg/kg. Les pigments ne montrent aucune tendance à l’irritation, que ce soit en terme d’irritation cutanée primaire chez le lapin ou en terme d’irritation primaire des muqueuses (yeux du lapin). Toxicité chronique Les pigments de chromate de plomb contiennent du plomb et du chrome hexavalent, deux des métaux présentant un risque chronique. Les pigments de chromate de plomb, bien qu’appartenant à la famille des composés de plomb, bénéficient d’une faible solubilité. Cependant, dans l'acide chlorhydrique, à des concentrations proches de celles de l'acide gastrique, le plomb se dissout et peut s'accumuler dans l'organisme. Un apport de plomb élevé provoque, entre autres, l'inactivation d'enzymes et des perturbations de la synthèse de l'hémoglobine. De plus, l’UE a classé tous les composés de plomb dans la catégorie 1 des substances toxiques pour la reproduction (substance connue pour provoquer des effets toxiques sur le développement de l’espèce humaine). Les composés et préparations à base de plomb contenant 0,5 % de plomb doivent porter un étiquetage avec de tête de mort, tibias et la phrase: "Risques pendant la grossesse d ’effets néfastes pour l’enfant". Ce classement résulte de la preuve administrée, qu’une forte exposition au plomb durant la grossesse nuisait à l’embryon du fait de la toxicité du métal. (Dans les divers pays, des exigences réglementaires différentes s’appliquent pour le travail des femmes à des postes de fabrication.) Les peintures dont la teneur en plomb dépassent 0,15 % doivent mentionner la phrase de mise en garde "Contient du plomb. Ne pas utiliser sur des objets susceptibles d’être mâchés ou sucés par des enfants". Une étude de deux ans sur des rats de laboratoire utilisant des techniques d'implantation intrabronchiale de pastilles n'a démontré de façon statistiquement significative aucun potentiel carcinogène (3). Des études épidémiologiques approfondies n'apportent aucune indication de propriétés carcinogènes des pigments de chromate de plomb (4). Cependant, on considère comme carcinogènes les composés de chrome hexavalent. Ainsi, à titre de précaution, l’UE a classé les pigments de chromate de plomb dans la catégorie carcinogène 3 (risque carcinogène soupçonné). Lors de la manipulation de pigments de chromate de plomb ou de préparations contenant du chromate de plomb, on veillera à prendre connaissance des informations 3.7 Pigments de chromate de plomb 41 relatives à ces risques spéciaux et des consignes de sécurité figurant dans les fiches de données de sécurité. La Directive EEC/82/605 de l’UE stipule des concentrations maximales de plomb dans les domaines suivants: dans l’air 150 µg/m3 Niveaux de plomb dans le sang 70 – 80 µg/100 ml Indices d'acide delta-amino lévuliniques dans les urines 20 mg/g de créatinine Certaines limites allemandes sont les suivantes (5): Indice TRK chromate de plomb Indice BAT plomb (sang) (plomb sang de femme < 45 ans) acide delta-aminolévulinique (urine, méthode de Davis) (femmes < 45 ans) 0,1 mg/m3 70 µg/100 ml 30 µg/ 100 ml 15 mg/l 6 mg/l Dangers physiques Bien qu’ incombustibles, les pigments de chromate de plomb, peuvent du fait de leurs propriétés oxydantes, abaisser la température d'inflammation de substances combustibles. Il faudra prendre des précautions en raison du risque d'incendie lors de la manipulation de mélanges de ces pigments avec des substances organiques, et plus particulièrement avec le pigment bleu de fer et les pigments monoazoïques. Risques pour l'environnement Les pigments de chromate de plomb contiennent de grandes quantités de plomb et de chromates. Il faut éviter de les disperser dans l'environnement. Dans les stations d'épuration, la séparation mécanique des pigments de chromate de plomb insolubles dans l'eau ne pose pas de problème. Ils peuvent toutefois se dissoudre dans des eaux usées contenant des acides ou des alcalis, et de ce fait, leur élimination par floculation chimique ou précipitation s’impose. La toxicité aiguë pour les poissons demeure extrêmement faible : NOEC (concentration maximum testée sans aucun effet observé) Leuciscus Idus: supérieur à 10000 mg/l/96 h. Les déchets contenant du chromate de plomb, qui ne peuvent pas entrer dans des opérations de recyclage, doivent être entreposés dans une décharge spéciale conformément aux réglementations locales. Les emballages non contaminés, considérés comme des déchets ménagers, peuvent suivre le sort de ces derniers. Les récipients vides non nettoyés devraient suivre la même voie d’élimination que le contenu. Bibliographie (1) Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, "Pigments, Inorganic", Vol. A20; VCH, 1992. (2) HEDSET Nos. 1344372 and 12656858, Lead Sulfochromate Yellow and Lead Chromatemolybdatesulfate Red. (3) Levy, L. S. et al. Investigation of the potential carcinogenicity of a range of chromium materials on rat lung. Br. J. Ind. Med. 1986, 43, (4), 243–256. (4) Katsumi, K. et. al. Lung cancer mortality among a cohort of male chromate pigment workers in Japan. Int. J. Epidem. 1993, 22, 16–22. (5) MAK- und BAT-Werte-Liste, Deutsche Forschungsgemeinschaft, VCH, 1994. 42 3.8 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux Pigments de cadmium Nom Nom au Colour Index Sulfure de cadmium- zinc Sulfoséléniure de cadmium Sulfoséléniure de cadmium C.I. Pigment Yellow 35 C.I. Pigment Orange 20 C.I. Pigment Red 108 Les pigments de cadmium, toujours à base de sulfure de cadmium, se présentent sous une forme de cristaux hexagonaux extrêmement stables. L'incorporation du zinc produit des pigments jaune verdâtre et celle du sélénium fait virer les nuances du pigment à l'orange, au rouge et au bordeaux. Les pigments de cadmium se vendent fréquemment avec des ajouts de sulfate de baryum. Ces mélanges s’appellent lithopones de cadmium, ceci entraîne la modification des noms des indices de couleur et des nombres constitutifs en faisant précéder de deux points le chiffre 1 (:1) après le nom du C.I. et le nº de Constitution. Les pigments de cadmium entrent dans la fabrication des couleurs «pour artistes», la décoration et la coloration de la céramique, du verre, des émaux et principalement des matières plastiques. La combinaison de leurs propriétés techniques bénéfiques pour la coloration des matières plastiques n'a d'égale dans aucune autre classe de colorant. Toxicité aiguë Les pigments de cadmium ne présentent aucun effet toxique aigu (DL50 par voie orale, rat supérieur à 5000 mg/kg). Les pigments ne démontrent aucun effet néfaste sur la peau et les muqueuses. Aucun cas de mortalité n'a été observé au cours d'une étude où des rats inhalèrent du pigment de cadmium à raison de 100 mg/m3 (sous forme de Cd) pendant deux heures (1). De même, aucun taux de mortalité ne fut remarqué chez des rats exposés de façon continue à une concentration atmosphérique de pigment d'1 mg/m3 (sous forme de Cd) pendant un mois (2). Toxicité chronique Bien que les pigments de cadmium soient des composés de cadmium peu solubles, de petites quantités de métal se dissolvent dans l'acide chlorhydrique dilué (concentration équivalente à celle des sucs gastriques). Un apport de longue durée par voie orale de pigments de cadmium produit une accumulation dans le corps humain, en particulier dans les reins. Lors de l'inhalation de quantités subchroniques de pigments de cadmium, une faible proportion de cadmium devient biodisponible (1, 3). La toxicité des pigments de cadmium reste cependant très inférieure (de plusieurs ordres de grandeur) à celle d'autres composés de cadmium. Des études de longue durée portant sur l'administration à des animaux de différents composés de cadmium, ne laissent apparaître aucun potentiel carcinogène. Cependant, des études d'inhalation chez le rat, la souris et le hamster révélèrent pour les quatre composés de cadmium utilisés, y compris le sulfure de cadmium, une augmentation notable du cancer des poumons chez le rat (4). Les résultats concernant les souris furent peu concluants et aucune carcinogénicité ne fut observée chez le hamster (5). Des études ultérieures menées par les auteurs d'origine (6, 7) et d'autres (8) démontrèrent que la technique de production de sulfure de cadmium par aérosol exposait les rats à d'autres formes de cadmium. Les conclusions initiales de l'étude sur les rats peuvent s’expliquer totalement par une exposition accidentelle à des formes non pigmentaires de cadmium (9). 3.8 Pigments de cadmium 43 Malgré ces conclusions, la Commission Européenne a classé le sulfure de cadmium dans les carcinogènes de catégorie 3. Cependant, les pigments de cadmium n'entrent pas dans cette classification et sont expressément exclus des exigences d'étiquetage de risque de la "Directive sur les Substances Dangereuses" (67/548/CEE) de l’UE adaptées au progrès technique. Dans l'utilisation des pigments de cadmium, il faut observer des mesures d'hygiène et de sécurité au travail. L'exposition au cadmium se contrôle par des mesures de concentration sur le lieu de travail et par un examen des niveaux de cadmium dans le sang et les urines. En Allemagne, les tolérances biologiques maximales admises sur le lieu de travail correspondent aux valeurs suivantes: valeurs BAT 15 µg de Cd/l d'urine et 1,5 µg de Cd/100 ml de sang. Pour réduire le risque d'inhalation, l’industrie propose les pigments de cadmium sous diverses formes: les poudres à faible teneur en poussières, les fins granulés, un traitement anti-poussière ou encore la dispersion à forte concentration dans les mélangemaîtres, les pâtes colorantes concentrées, et les colorants liquides. Dangers physiques Aucun risque physique actuellement identifié. Risques pour l'environnement Les pigments de cadmium restent insolubles, même dans des acides dilués. L'insolubilité se trouve encore améliorée lors de l’incorporation des pigments dans des polymères, généralement à la valeur de 1 %. On considère que la mise en décharge des pigments et articles pigmentés n’entraîne aucun danger. Dans une étude portant sur des incinérateurs municipaux de déchets solides (10), les concentrations de cadmium trouvées dans les lixiviats de cendres ne dépassaient pas le maximum stipulé pour l'eau potable aux Etats-Unis. L'incinération de polymère pigmenté avec des concentrations de cadmium, pouvant atteindre quatre fois celles habituellement rencontrées, montre une absence d’impact significatif sur les émissions des incinérateurs (11). L’UE a classée le cadmium et ses composés dans les substances de la Liste 1 – Directive 76/464/CEE relative à la pollution de l'environnement aquatique. Les Etats Membres de l’UE se doivent de prendre des mesures spéciales pour contrôler les décharges de toutes les formes de cadmium, y compris celles des pigments de cadmium. La Directive Européenne 91/338/CEE limite l'utilisation des pigments de cadmium dans certains polymères, en fonction de l'objet de l'utilisation. En 1996, l'emploi dans les matériaux de revêtement sera interdit. Ils restent encore autorisés dans les couleurs «pour artistes» et les produits céramiques. Pour les jouets, ils ne subissent aucune restriction, à la condition que l'article pigmenté satisfasse à la norme européenne EN 71 partie 3. L’emploi des pigments de cadmium dans les polymères en contact avec les aliments ne supporte aucune restriction à la condition que les pigments de cadmium satisfassent aux normes de pureté dans les différents Etats européens. La norme stipule que le cadmium soluble ne dépasse pas 0,01 % en poids. Bibliographie (1) Rusch, G. M. et. al. Acute inhalation study in the rat of comparative uptake, distribution and excretion for different cadmium-containing materials. Am. Ind. Hyg. Assoc. J., 1986, 47 (12), 754. (2) Glaser, M. et. al. Bioavailability indicators of inhaled cadmium compounds. Ecotox. Environ. Safety, 1986, 11, 261. 44 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux (3) Klimisch, H.-J. Lung deposition, lung clearance and renal accumulation of inhaled cadmium chloride and cadmium sulphide in rats. Toxicology 1993, 84, 103–124. (4) Oldiges, H.; Hochrainer, D.; Glaser, M. Long-term inhalation study with Wistar rats and four cadmium compounds. Toxicol. Environ. Chem. 1988, 19, 217–222. (5) Heinrich, U. et. al. Investigation of the carcinogenic effects of various cadmium compounds after inhalation exposure in hamsters and mice. Exp. Pathol. 1989, 37, 253. (6) Glaser, U. et. al. "Carcinogenicity and Toxicity of Four Cadmium Compounds Inhaled by Rats", presented at the Toxic Metal Compounds Workshop, March 1991, Les Diablerets, Switzerland. (7) König, H. P. et. al. "Effects of Photocorrosion on Cadmium Sulphide Suspensions Applied in Animal Inhalation Studies with CdS Particles" (in press). (8) Gagliardi, G. B.; Ulciny, L.J. "Photodecomposition of Dilute Cadmium Sulphide Slurries", presented at the XXIVth RETEC, October 1990, Charlotte, NC, USA. (9) Ulciny, L.J. "What is the evidence for the Carcinogenicity of Cadmium Sulphide Pigments?", presented at the 7th International Cadmium Conference, April 1992, New Orleans, LA, USA. (10) "Characterisation of Municipal Waste Combustion Ash, Ash Extracts and Leachates", Coalition of Resource Recovery and the Environment, EPA Work Assignment 90, Contract No. 68-01-7310. (11) Chandler, J. "Controlling Cadmium in Municipal Solid Waste Incinerators," presented on the 7th International Cadmium Conference, April 1992, New Orleans, LA, USA. 3.9 Pigments d'outremer Couleur Nom au Colour Index Bleu rougeâtre Violet Rose C.I. Pigment Blue 29 C.I. Pigment Violet 15 C.I. Pigment Red 259 Le bleu outremer est l'équivalent synthétique d'une pierre semi-précieuse qui existe à l'état naturel, le lapis-lazuli. Sa couleur bleu unique résulte de la présence de radicaux libres de polysulfures, emprisonnés et stabilisés dans un réseau d'aluminate de sodium sous la forme d’un sel de formule suivante: Na6Al6Si6O24(NaSn) (n = 2–4). Le bleu outremer est fabriqué par calcination aux environs de 800 °C. Les violet et rose outremer dérivent du bleu par une opération additionnelle d'oxydation et d'échange d'ions, de ce fait ils possèdent une structure très similaire. Les outremers possèdent une excellente stabilité à la lumière et à la chaleur. Excepté leur sensibilité aux acides, ils offrent une bonne résistance chimique. Il existe des qualités enrobées ayant une résistance à l'acide nettement supérieure. Totalement insolubles dans l'eau et les solvants organiques, ils ne migrent pas et ne déteignent pas. Universellement approuvée, l'utilisation des outremers satisfait à la plupart des applications, exception faite des colorations alimentaires. Pour des applications sensibles, telles que la coloration de matières plastiques en contact avec des aliments, de jouets et de cosmétiques, certains pays imposent des limites aux impuretés toxiques et les utilisateurs doivent s'assurer auprès de leurs fournisseurs que leurs produits satisfont à ces exigences. 3.10 Pigments violets de manganèse 45 Toxicité aiguë Les pigments ne présentent aucune toxicité aiguë, car la valeur de DL50 par voie orale, chez le rat, reste supérieure à 5000 mg/kg. Des études sur l'irritation de la peau et des yeux ont donné des résultats négatifs pour ces pigments. Toxicité chronique Aucun effet négatif n'a été signalé depuis plus d'un siècle de production et d'utilisation. Le monde entier les utilise largement dans des applications domestiques pour blanchir les vêtements, et précédemment comme blanchisseur pour le sucre, sans qu’un quelconque effet néfaste ne se soit manifesté (1). Des expériences d'administration à des rats pendant 90 jours de doses pouvant atteindre 10 % de la ration, l'outremer se comporte comme une argile inerte. A des dosages similaires, l'outremer s’avère dépourvu d’activité tératogène. Il se révèle également non toxique et non mutagène pour les bactéries. Dangers physiques Il faut éviter de mélanger les outremers à un acide, de les stocker ou de les éliminer s’il y a un risque de contamination par des acides car ils réagissent avec ces derniers pour produire de l'acide sulfhydrique. L'outremer bien qu’ininflammable, peut dégager du dioxyde de soufre toxique et irritant, s'il se trouve au coeur d'un incendie. Risques pour l'environnement Les outremers, stables dans des conditions normales, n’entraînent aucun effet nocif pour l'environnement. Il n'y a aucun effet nocif connu sur les bactéries et la toxicité pour les poissons demeure extrêmement faible (CE50 et CL50 restent supérieurs à 32000 mg/l). Bibliographie (1) Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, "Pigments, Inorganic", Vol. A20; VCH, 1992. 3.10 Pigments violets de manganèse Couleur Formule Nom au Colour Index Violet de Manganèse NH4MnP2O7 C.I. Pigment Violet 16 La première introduction des pigments de manganèse se situe vers 1900. Le procédé de fabrication d'origine, consistait à chauffer une boue d'un sel approprié ou d'un oxyde de manganèse avec du phosphate d'ammoniaque et de l'acide phosphorique (1). L’emploi des violets de manganèse ne présente aucun danger du fait de leur non toxicité. Leur utilisation est autorisée dans les cosmétiques, y compris les rouges à lèvres. Largement répandus, ils servent à la coloration de matières plastiques, de peintures liquides et poudres, de couleurs «pour artistes» et de certaines encres d'imprimerie. Les violets de manganèse, doués d’une excellente stabilité à la lumière, d’une bonne stabilité à la chaleur, possèdent à l'exception de leur sensibilité aux alcalis, une bonne résistance chimique. Insolubles dans l'eau et les solvants organiques, ils ne migrent pas et ne déteignent pas. Toxicité aiguë Les pigments ne présentent aucune toxicité aiguë, avec une valeur de DL50, chez le rat, supérieure à 5000 mg/kg. 46 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux Toxicité chronique Aucun effet néfaste sur la santé n'a été signalé au cours de près d'un siècle de production et d'utilisation dans des applications sensibles, y compris la coloration des rouges à lèvres. En ce qui concerne l'inhalation, les violets de manganèse entreraient dans la rubrique des composés de manganèse avec une valeur-seuil de 5 mg/m3 de poussières inhalables totales (2). Dangers physiques Il ne faut pas mélanger les pigments violets de manganèse à des alcalis forts, car ils réagissent pour produire de l'ammoniac. Risques pour l'environnement Les violets de manganèse, stables dans des conditions normales, ne présentent aucun risque pour les humains et l'environnement. Bibliographie (1) Lewis, P. A., Ed.; "Pigment Handbook", Vol. 1, 2nd Edition; John Wiley and Sons, New York, 1987. (2) EH 40/94, Occupational exposure limits, Health and Safety Executive, UK, 1994. 3.11 Pigments bleus de fer Le terme de pigments bleus de fer – C.I. Pigment Blue 27 – a couramment remplacé d’une manière courante un grand nombre de désignations plus anciennes (par exemple bleu de Prusse, bleu de Berlin, bleu de Milori). Ces noms désignaient habituellement des pigments insolubles à base de cyano-complexes microcristallins de fer – Fe(II) Fe(III) de formule MIFeIIFeIII(CN)6 ⋅ H2O où MI représente du potassium, de l'ammonium ou du sodium, la préférence allant à l'ion de potassium qui produit des tonalités excellentes (1). Toxicité aiguë Les valeurs de DL50 par voie orale observées seraient supérieures à 5000 mg/kg (2). Ces pigments ne causent pas d'irritation de la peau, ni des muqueuses, ainsi que le démontrent les tests. Toxicité chronique Aucun effet nocif n'a été observé chez les humains, ni les animaux. Une expérience de 90 jours au cours de laquelle 1 % a été administré par voie orale à des rats n'a eu aucun effet nocif. Au cours de tests de toxicité chronique, l’ingestion de bleu de fer à raison de doses journalières pouvant atteindre 1 g/kg de poids corporel n'induit aucun effet nocif (3, 4). La dissection et les tests pathologiques ne montrent aucune anomalie. Le bleu de fer ingéré quitte l’organisme via les voies digestives. Les pigments bleus de fer ne peuvent pas se trouver absorbés, ni pénétrer dans la membrane cellulaire. Dangers physiques Le contact avec des acides forts générera du cyanure d'hydrogène. Fortement chauffé, il donnera naissance à du cyanure d'hydrogène, de l'ammoniac, de l'oxyde de carbone, de l'anhydride carbonique et du dicyan. L'oxydation dans des milieux fortement acides provoque un clivage du réseau, qui entraîne alors la décomposition en cyanure d'hydrogène et sels de fer(III). Ces situations, fort peu probables, ne se produisent 3.12 Pigments de vanadate de bismuth 47 généralement pas dans les applications industrielles, mais doivent s’envisager en cas de dispersion accidentelle ou de feux qui couvent en présence d'eau. Si une intoxication par le cyanure d'hydrogène est suspectée, les traitements décrits dans les Fiches de Données de Sécurité doivent immédiatement s’appliquer. Pendant la réparation d'installations, il faut veiller à ce que tous les résidus de bleu de fer soient éliminés pour éviter l'inflammation ou l'explosion de poussières due à des opérations de soudage ou à une élévation de température. Risques pour l'environnement Il n'y a aucun effet nocif sur les poissons (CL50 > 1000 mg/l). Lors de la détermination de la réaction des pigments de bleu de fer sur les bactéries des eaux usées, des valeurs de CE50 de 2200 à > 4700 mg/l et des valeurs NOEC de 10 à 100 mg/l furent relevées. Du fait de leur insolubilité dans l'eau, l’élimination mécanique des eaux usées dans les stations d'épuration peut s’envisager. Bibliographie (1) Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, "Pigments, Inorganic", Vol. A20; VCH, 1992. (2) Dvorak, P. Binding of Thallium (I) by Hexacyanoferrates (II). Z. Naturforsch. 1971, B26, 277. (3) USA-Standards Institute, Specification Z. 1964, 66, 1. (4) Nigrovic, V.; Bohne, F.; Madshus, K. Dekorporation von Radionukliden. Strahlentherapie 1960, 130, 413. 3.12 Pigments de vanadate de bismuth La composition de la qualité commerciale du vanadate de bismuth (C.I. Pigment Yellow 184) varie considérablement du BiVO4 pur au pigment mixte BiVO4Bi2MoO6. Pour améliorer les propriétés du produit (par exemple pour réduire la photochromie), les pigments peuvent contenir plusieurs pour cent de stabilisateurs minéraux. Les qualités de vanadate de bismuth appropriées à la coloration des matières plastiques contiennent un pourcentage nettement plus important de stabilisateurs (par exemple des silicates). Les pigments de vanadate de bismuth couvrent une gamme de couleurs jaune à une nuance verdâtre. Ils bénéficient d’une grande intensité de couleur, d’une grande brillance et d’un pouvoir couvrant élevé. Les pigments de vanadate de bismuth remplacent les produits plombeux dans des teintes jaunes éclatantes pour les peintures d'origine des automobiles, la réparation et les revêtements industriels de bonne qualité. Dans d'autres domaines d'application, ils colorent les peintures avec et sans solvant, les peintures poudre et celles destinées à la peinture des tôles en bobines. En combinaison avec des pigments organiques (pérylène, phtalocyanine, etc.), les pigments de vanadate de bismuth constituent une excellente base pour les nuances éclatantes d’orange, de rouge et de vert à haut pouvoir couvrant. Il existe maintenant sur le marché des pigments stabilisés qui peuvent colorer toutes les matières plastiques sauf les matières plastiques techniques. Toxicité aiguë Les résultats d'expérimentations animales ne révèlent aucune toxicité aiguë par administration orale ou l’inhalation. DL50, rat > 5000 mg/kg, CL50, rat > 6,84 mg/l. Les études sur l'irritation de la peau et des yeux par ces pigments se soldent également 48 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux par des résultats négatifs. Des études de sensibilisation de la peau chez des cobayes, démontre l’innocuité de ces produits. Toxicité chronique Les résultats d'expérimentations animales ont indiqué une toxicité par inhalation, probablement imputable à la teneur en vanadate. Au cours d'une étude d'inhalation de 3 mois sur le rat, une augmentation de poids des poumons et des modifications du tissu pulmonaire fut observée (1). Les conséquences ne deviennent irréversibles qu'à de très fortes concentrations. On n’observe un effet toxique que lors du dépassement d’une certaine concentration dans les poumons, valeur impossible à atteindre en respectant des mesures normales d'hygiène industrielle. Afin de réduire encore les risques, plusieurs producteurs proposent des pigments de vanadate de bismuth sous la forme de poudres fluides exemptes de fines. Dans les préparations sans fines poussières ou à faible teneur en poussières la dimension des particules restantes ne se situe plus dans la gamme des poussières fines respirables. Dangers physiques Aucun risque physique n'a été identifié. Risques pour l'environnement Les pigments de vanadate de bismuth contiennent 60 à 65 % de bismuth et 8 à 15 % de vanadium. On n'a pas connaissance de dommages causés à l'environnement par des composés de bismuth. Dans un environnement naturel, les composés de bismuth solubles se transforment rapidement en composés difficilement solubles ayant une faible biodisponibilité (2). Le vanadium est un oligo-élément indispensable à la vie de l ’homme comme à celle des animaux. On n'observe d'effets toxiques de composés de vanadium sur l'homme, la faune et la flore qu'à des concentrations relativement élevées, à l'exception du peroxyde de vanadium, très toxique par inhalation. A ce jour, seules les fortes émissions d'installations à combustion d'huile (teneur naturelle) et celles d’aciéries dépourvues de filtres efficaces ont posé de problèmes écologiques avec le vanadium. Aujourd’hui, ces problèmes se trouvent résolus par la mise au point de filtres à haut rendement. L’insolubilité des pigments de vanadate de bismuth dans l'eau, les alcalis et les acides dilués facilite leur élimination des eaux usées par filtration ou précipitation. Bibliographie (1) Joint study of BASF AG and Ciba Geigy AG, 1993. (2) Merian, E. "Metalle in der Umwelt"; Verlag Chemie, Weinheim, 1994. 3.13 Pigments de noir de carbone Les noirs de carbone (C.I. Pigment Black 6 et 7) s’obtiennent par dissociation thermooxydante d'huiles aromatiques, par exemple par les procédés du noir de fumée; du noir de four et du noir de gaz. Les pigments noirs entrent principalement dans la fabrication d'encres d'imprimerie, dans la coloration de peintures, en particulier pour automobiles, matières plastiques, fibres, poudre, papier, carton ainsi que pour des matériaux de construction. Du fait de leurs propriétés électriques, des noirs de carbone industriels spéciaux s’utilisent soit dans des revêtements antistatiques, soit pour établir une conductivité électrique donnée d'articles en plastique ou en caoutchouc (1). 3.13 Pigments de noir de carbone 49 Toxicité aiguë Des valeurs de DL50 par voie orale, chez le rat, supérieures à 5000 mg/kg furent observées chez le rat. Les tests démontrent que l'application de noir de carbone sur la peau intacte et l'oeil de lapins ne provoquait aucune irritation. Toxicité chronique Des études de longue durée démontrent que les noirs de carbone industriels ne présentent aucun effet nocif (2, 3). Ce que confirment des décennies d'expérience avec des êtres humains. Des études d'inhalation de longue durée (4, 6), publiées au début des années 90, et des tests d'implantation intratrachéale (7) mirent en évidence qu'une surcharge pulmonaire pouvait provoquer une inflammation chronique, une fibrose pulmonaire et la formation de tumeurs. Seuls les rats exhibèrent des résultats positifs (tumeurs), tandis que la souris et le hamster n’en présentèrent aucune. Le rôle de l'espèce, celui des fines poussières, et le mécanisme de formation de tumeurs reste encore inconnu. Selon le Centre International pour la Recherche sur le Cancer (CIRC, ou IARC en anglais), le Programme de Toxicologie (NTP / USA) et les législations européenne et américaine sur les caoutchoucs noirs synthétiques et les pigments noirs ne présentent aucun potentiel mutagène, tératogène ou carcinogène. Dangers physiques Les pigments noirs, dans des conditions pratiques normales, n’engendrent pas d’explosion. Avec des mélanges d'air et de noir industriel, des explosions furent observées au cours de tests spécifiques. Pendant la réparation d'installations, il faut veiller à éliminer tous les résidus de pigments noirs afin d'éviter l'inflammation ou l'explosion de poussières due à des opérations de soudage ou à une élévation de la température. La présence d'oxyde de carbone reste possible dans des conteneurs fermés, tels que des silos ou des locaux mal ventilés. Aussi faudrait-il éviter les sources d'inflammation et tout le personnel devrait-il utiliser des appareils de protection respiratoires indépendants de l'air en circulation. Risques pour l'environnement Les pigments noirs, complètement insolubles dans l’eau, interdisent de procéder à de tests de toxicité aiguë et chronique pour les organismes aquatiques avec des produits en solution. La toxicité pour les poissons, DL50, et les valeurs de "Concentration d'Effet non Observée" pour les pigments noirs concentrés dépassent 1000 mg/l (2). Bibliographie (1) Ullmann’s Encyclopedia of Industrial Chemistry, "Pigments, Inorganic", Vol. A20; VCH, 1992. (2) Robertson, J.; Smith, R. G. "Carbon Black", Patty's Industrial Hygiene and Toxicology, Vol. 2, Part D, 1994, p. 2395. (3) Mauderly, J. "Toxic and Carcinogenic Effects of Solid Particles in Respiratory Tract"; ILSI Press, Washington, 1993. (4) Heinrich, U. et al. "The Carcinogenic Effects of Carbon Black Particles and Pitch / tar Condensation of Aerosol after Inhalation of Rats". Seventh International Symposium on Inhaled Particles, Edinburgh, Scotland, 16. – 20.09.1991. (5) Heinrich, U. et al. "Toxic and Carcinogenic Effects of Solid Particles in the Respiratory Tract"; ILSI Press, Washington, 1993. 50 3 Manupulation sans risque des pigments minéraux (6) Mauderly, J. et al. "Pulmonary Toxicity of Inhaled Diesel Exhaust and Carbon Black in Chronically Exposed Rats". Research report No. 68, Health Effects Institute, Cambridge, 1993. (7) Pott, F. et al. Lung tumors in rats after intratracheal instillation of dusts. Ann. Occup. Hyg. 1994, 38 (Suppl. 1), 357–363. 3.14 Pigments nacrés à base de mica Les pigments nacrés à base de mica (pigments nacrés) résultent généralement de mélanges où l'effet de coloration s’obtient par la stratification de paillettes de mica avec un ou plusieurs oxydes métalliques, par exemple TiO2, Fe2O3 ou d'autres pigments. A l'exception de quelques mélanges, les pigments nacrés sont totalement minéraux. On les utilise pour produire des effets irisés ou métalliques, et dans des formulations transparentes pour obtenir des systèmes de deux tons brillants. Les applications les plus importantes comprennent les matières plastiques, les peintures, les encres d'imprimerie, les peintures automobiles et les cosmétiques. Toxicité aiguë Tous les tests de toxicité aiguë réalisés à ce jour indiquent une DL50 par voie orale supérieure à 5000 mg/kg (1). Trois études différentes sur la toxicité d'inhalation aiguë de pigments à éclat nacré spéciaux mettent en évidence des valeurs de CL50 de 4,6 mg/l; 14,9 mg/l., supérieures à 14,9 mg/l et enfin 10,1 mg/l (1). On suppose que les conséquences observées proviennent essentiellement des effets locaux de surcharge des voies respiratoires créés lors d'exposition très élevée et non à un effet réellement toxique. Les pigments nacrés ne présentent aucun effet irritant ou sensibilisant sur la peau ou les muqueuses (1). L'évaluation de l'impact potentiel sur la santé humaine résultant d'une exposition professionnelle normale à un pigment nacré n'a révélé aucun effet néfaste (2). Toxicité chronique Aucun effet chronique sur la santé n'a été identifié par suite de l'exposition à des pigments nacrés (3). Dangers physiques Pas de risque physique connu à ce jour (4). Risques pour l'environnement La stabilité et l'inertie des pigments nacrés implique une disponibilité négligeable d'ions métalliques vis-à-vis de l'environnement. Les pigments à base de mica, composés minéraux stables, ne se décomposent pas et, par conséquent, se révèlent pratiquement inertes. Bibliographie (1) Eberstein, M. V.; Heusener, A.; Jacobs, M. E.Merck Institute of Toxicology, Darmstadt, Germany, 22 Reports, 1970 – 1991. (2) Bruch, J. "Expert report on Health and Hazards caused by Pearl Lustre Pigments", Occupational Medicine and Toxicology, Institute of Hygiene and Occupational Medicine, University Clinic Essen, Germany, 1990. (3) Bernhard, B. K. et al. Toxicology and carcinogenesis studies of dietary titan dioxide-coated mica in male and female Fischer 344 rats. J. Toxicol. Environ. Health 1989, 28, 415–426. 3.15 Pigments métalliques 51 (4) Patty's Industrial Hygiene and Toxicology, Third Edition, Clayton, G. E., Clayton, F. E., Eds.; John Wiley & Sons, New York, 1981, pp. 3024–3025. 3.15 Pigments métalliques Composition Aluminium Cuivre et alliages cuivre-zinc Nom au Colour Index C.I. Pigment Metal 1 C.I. Pigment Metal 2 Cette classe de pigments est constituée de micro-lamelles d'aluminium, du cuivre et d'alliages cuivre-zinc sous forme de pâtes ou de poudres (1). Les revêtements industriels, l'automobile et les encres d'imprimerie utilisent les pigments d'aluminium. La poudre d'aluminium forme des mélanges explosifs avec l'air. La limite explosive inférieure se situe à environ 35–50 g/m3. C'est pourquoi la plupart des applicateurs préfèrent la pâte d'aluminium sans poussières. L’empâtage des pigments s’effectuait avec du white spirit, du solvant naphta ou des huiles minérales. Les peintures décoratives, les matières plastiques et les encres d'imprimerie emploient quant à elles de préférence, les pigments de cuivre et les alliages cuivre-zinc. Toxicité aiguë La poudre d'aluminium ne présente aucune toxicité aiguë. Avec des pigments aluminium utilisés sous la forme de pâte, il faut tenir compte de la toxicité du solvant. On considère que le cuivre et le laiton métalliques ne montrent aucune toxicité. Cependant, l'inhalation de vapeurs de cuivre en ébullition peut provoquer la "Fièvre des Fondeurs". Les effets de la poussière contenant du cuivre à de très fortes concentrations, supérieures à la limite d'exposition professionnelle, produisent des effets similaires (2). Toxicité chronique Il n'existe aucun effet chronique connu dû aux poudres d'aluminium aux expositions normales et habituelles. Les pâtes de pigment métallique peuvent contenir des solvants et des additifs dangereux, dont l'inhalation risque d’avoir des effets toxiques. On ne connaît pas de cas d'intoxication chronique par exposition à du cuivre et du laiton métalliques. Dangers physiques Les pigments d'aluminium, en particulier ceux sous forme de poudre, présentent des risques d’inflammation. La poudre d'aluminium réagit avec l'eau pour libérer de l'hydrogène gazeux. Elle réagit également avec les hydrocarbures halogénés. La couverture des feux de poudre d'aluminium avec du sable sec constitue le plus sûr et le plus rapide moyen de les éteindre. Pendant cette opération, il faut éviter toute formation de nuages de poussière d'aluminium, qui risque de produire une déflagration. Evidemment, l’interdiction de fumer doit demeurer rigoureuse, de même qu’ il faut éviter les sources d'inflammation et les étincelles électriques. Risques pour l'environnement Du fait de leur insolubilité et de leur poids spécifique, les pigments s’éliminent facilement des eaux usées par des moyens mécaniques. Il faut observer les restrictions régionales applicables aux effluents. Bibliographie (1) Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, "Pigments, Inorganic", Vol. A20; VCH, 1992. (2) Merian, E. "Metalle in der Umwelt"; Verlag Chemie, Weinheim, 1994. 52 Annexe 1 Agences nationales Annexe 1 Agences nationales réglementant la manutention des pigments en Europe Vous trouverez ci-dessous la liste des plus grandes agences gouvernementales en Europe responsables de la réglementation de l’industrie des pigments. En plus de ces différentes agences, les lecteurs devront également prendre en considération les règlements gouvernementaux, locaux et régionaux pour obtenir des informations complémentaires à ce sujet. Allemagne Bundesministerium für Arbeit und Sozialordnung (BMA) (Federal Ministry for Labour and Social Affairs) Rochusstr. 1 D-53123 Bonn Tel: +49 (0228) 5 27-0 Fax: +49 (0228) 5 27-29 65 Bundesanstalt für Arbeitsschutz (BAU) (Federal Agency for Industrial Safety) Friedrich-Henkel-Weg 1-25 D-44149 Dortmund Tel: +49 (0231) 90 71-0 Fax: +49 (0231) 90 71-4 54 Bundesministerium für Gesundheit (BMG) (Federal Ministry of Health) Am Propsthof 78 a D-53121 Bonn Tel: +49 (0228) 9 41-0 Fax: +49 (0228) 9 41-49 00 Bundesinstitut für gesundheitlichen Verbraucherschutz und Veterinärmedizin (BGVV) (Federal Institute for Health Protection of Consumers and Veterinary Medicine) Thielallee 82-92 D-14192 Berlin Tel: +49 (030) 84 12-0 Fax: +49 (030) 84 12-47 41 Bundesministerium für Umwelt, Naturschutz und Reaktorsicherheit (BMU) (Federal Ministry for the Environment, Nature Protection and Nuclear Safety) Kennedyallee 5 D-53175 Bonn Tel: +49 (0228) 3 05-0 Fax: +49 (0228) 3 05-32 25 Umweltbundesamt (UBA) (Federal Environmental Agency) Bismarckplatz 1 D-14193 Berlin Tel: +49 (030) 89 03-1 Fax: +49 (030) 89 03 22 85 53 Annexe 1 Agences nationales Autriche Bundesministerium für Umwelt, Jugend und Familie Spittelauer Lände 5 A-1090 Wien Tel: +43 (1) 533 37300-0 Fax: +43 (1) 533 37300-20 Bundesministerium für Gesundheit und Konsumentenschutz Abt. Toxikologie Radetzkystrasse 2 A-1030 Wien Tel: +43 (1) 711 72 Fax: +43 (1) 711 72 4301 Belgique Administration de la Sécurité du Travail (Ministère de l'Emploi et du Travail) Rue Belliard, 51 B-1040 Bruxelles Tel: +32 (2) 233 41 11 Fax: +32 (2) 233 45 31 Ministère de la Région Wallonne Direction générale des Resources Naturelles et de l'Environnement Avenue Prince de Liège, 15 B-5100 Namur Tel: +32 (81) 32 12 11 Fax: +32 (81) 32 59 50 Danemark Direktoratet for Arbejdstilsynet (Directorate of National Labour Inspection) Landskronagade 33-35 DK-2100 Kopenhagen 0 Miljostyrelsen (National Agency of Environmental Protection) Strandgade 29 DK-1401 Kopenhagen K Tel: +45 (31) 18 00 88 Fax: +45 (31) 18 35 60 Tel: +45 (32) 66 01 00 Fax: +45 (32) 66 04 79 Espagne Ministerio de Sanidad y Consumo (Minstry of Health and Consumers) Paseo del Prado 18/20 E-28014 Madrid Tel: +34 (1) 596 10 00 Fax: +34 (1) 596 44 09 Ministerio de Comercio y Turismo (Minstry of Industry, Commerce and Tourism) Paseo de la Castellana 162 E-28046 Madrid Tel: +34 (91) 349 35 00 Fax: +34 (91) 583 49 82 Ministerio de Industria y Energia Paseo de la Castellana, 160 E-28046 Madrid Tel: +34 (91) 349 40 00 Fax: +34 (91) 457 80 66 54 Ministerio de Obras Publicas, Transportes y Medio Ambiente Paseo de la Castellana, 67 E-28046 Madrid Annexe 1 Agences nationales Tel: +34 (91) 597 70 00 Finlande Työministeriö (Ministry of Labour) Työsuojeluosasto (Department for Occupational Safety) PL 536 SF-33101 Tampere Tel: +358 (31) 608 111 Työtervesyslaitos (Institute for Occupational Health) Topeliuksenkatu 41a A SF-00250 Helsinki Tel: +358 (0) 47471 Fax: +358 (0) 47475 48 Finnish Environment Agency Chemicals Division Kesäkatu 6 P.0. Box 140 SF-00251 Helsinki Tel: +358 (0) 40 3000 Fax: +358 (0) 40 300 591 Fax: +358 (31) 530 201 France Ministère de l'Environnement Direction de la prévention des pollutions et des risques Bureau des substances et préparations chimiques 20 avenue de Segur F-75302 Paris 07 SP Tel: +33 (1) 42 19 20 21 Fax: +33 (1) 42 19 18 33 Ministère du Travail, de l'Emploi et de la formation professionnelle 127, rue de Grenelle F-75007 Paris Cedex Tel: +33 (1) 40 56 60 00 Fax: +33 (1) 40 56 67 44 Institut National de Recherche et de Securité (INRS) 30 rue Olivier Noyer F-75680 Paris Cedex 14 Tel: +33 (1) 40 44 30 00 Fax: +33 (1) 40 44 30 99 Grèce Ministry of Environment Town Planning and Public Works 17 Amaliados Street GR-11523 Athens Tel: +30 (1) 301 643-1461 Fax: +30 (1) 301 643-4470 Ministry of Health Welfare and Social Security 17 Aristotelous Street GR-10433 Athens Tel: +30 (1) 523-2821 Fax: +30 (1) 523-9238 55 Annexe 1 Agences nationales Irlande Health & Safety Authority Specialities Unit Temple Court 10, Hogan Place IRL-Dublin 2 Tel: +353 (1) 662 0400 Fax: +353 (1) 662 0417 Italie Servizio per la Tutela delle Acque, la Disciplina dei Rifiuti, il Risanamento del Suolo e la Prevenzione dell'Inquinamento di Natura fisica (Ars) (Service for Regulation of Waste Disposal, Land Reclamation and Prevention of Pollution (Sars)) V. della Ferratella in Laterano, 33 I-00184 Roma Tel: +39 (6) 703 61 Fax: +39 (6) 7725 7012 Servizio Valutazione dell'Impatto ambientale (Via), Informazione ai Cittadini e per la Relazione sullo Stato dell'Ambiente (Service for Environmental Impact Analysis, Public Information and Reports on the State of the Environment) V. della Ferratella in Laterano, 33 I-00187 Roma Tel: +39 (6) 7036 2300 Fax: +39 (6) 7725 7023 Direzione generale dei Servizi dell'Igiene pubblica (Directorate for Public Hygiene) V. di Sierra Nevada, 60 I-00144 Roma Tel: +39 (6) 5994 4209 Fax: +39 (6) 5994 4256 Istituto superiore di Sanità (Advanced Institute of Health) Viale Regina Elena, 299 I-00161 Roma Tel: +39 (6) 499 0 Fax: +39 (6) 446 9938 Istituto superiore per la Prevenzione e la Sicurezza del Lavoro (Advanced Institute of Health and Safety in the Work Place) V. Urbana, 167 I-00184 Roma Tel: +39 (6) 884 1001 Fax: +39 (6) 855 2893 Ministero della Sanità (Ministry of Health) Via Sierra Nevada, 60 I-00144 Roma Tel: +39 (6) 5994 4209 Fax: +39 (6) 5994 4256 56 Annexe 1 Agences nationales Luxembourg Ministère de l'Environment (Ministry of Environment) 18 Montee de la Petrusse L-2327 Luxembourg Tel: +352 478 6818 Fax: +352 400 410 Norvège Statens forurensningstilsyn (State Pollution Control Authority) Postboks 8100 Dep. N-0032 Oslo 1 Tel: +47 (22) 57 34 00 Fax: +47 (22) 67 67 06 Direktoratet for arbeidstilsynet (Labour Inspectorate) Postboks 8103 Dep. N-0032 Oslo 1 Tel: +47 (22) 95 70 00 Fax: +47 (22) 46 62 14 Direktoratet for brann- og eksplosjonsvern Postboks 355 N-3101 Tonsberg Tel: +47 (33) 39 88 00 Fax: +47 (33) 31 06 60 Produktregistret (Product Register) Postboks 8080 Dep. N-0034 Oslo 1 Tel: +47 (22) 64 48 10 Fax: +47 (22) 65 19 39 Pays Bas Minsterie van Sociale Zaken en Werkgelegenheid Postbus 90801 NL-2509 LV Den Haag Tel: +31 (70) 3334444 Fax: +31 (70) 3334033 Ministerie van Volkshuisvesting, Ruimtelijke Ordening en Milieubeheer (VR0M) Directoraat-Generaal Milieubeheer (DGM) Postbus 30945 NL-2500 GX Den Haag Tel: +31 (70) 3393939 Fax: +31 (70) 3391300 Hoofddirectie Ketenbeheer en Milieuzorg Directie Stoffen, Veiligheid en Straling Postbus 30945 NL-2500 GX Den Haag Tel: +31 (70) 3394638 Fax: +31 (70) 3391300 Hoofddirectie Ketenbeher in Milieuzorg Directie Industrie, Bouw, Produkten, Consumenten (IBPC) Afdeling Produkten IPC 650 Postbus 30945 NL-2500 GX Den Haag Tel: +31 (70) 3394879 Fax: +31 (70) 3391300 57 Annexe 1 Agences nationales Hoofdinspectie van de Volksgezondheid voor de hygiëne van het milieu Hoofdafdeling Handhaving Milieuwetgeving Toezicht Straling, Stoffen en Produkten IPC 681 Postbus 30945 NL-2500 GX Den Haag Tel: +31 (70) 3393939 Fax: +31 (70) 3391300 Directie Voeding en Veiligheid van produkten Hoofdafdeling Produktveiligheid Postbus 3008 NL-2280 MK Rijswijk Tel: +31 (70) 3406705 Fax: +31 (70) 3405177 Portugale Ministério do Ambiente e Recursos Naturais Rua do Século, 51 P-1200 Lisboa Tel: +351 (1) 347 55 12 Fax: +351 (1) 346 84 69 Ministério da Industria e Energia R. Horta Seca, 15 P-1200 Lisboa Tel: +351 (1) 346 30 91 Fax: +351 (1) 346 98 16 Ministério da Saude Av. Joao Crisõstomo, 9 P-1000 Lisboa Tel: +351 (1) 54 45 60 Fax: +351 (1) 52 28 61 Ministério do Emprego e da Segurança Social Praça de Londres, 2 P-1000 Lisboa Tel: +351 (1) 847 01 30 Fax: +351 (1) 849 99 13 Royaume Uni Department of Environment Chemical Notification Unit Romney House 43 Marsham Street GB-London SW1P 3PY Tel: +44 (171) 276 30 00 Fax: +44 (171) 276 08 18 Health and Safety Executive Public Enquiry Point Information Centre Broad Lane GB-Sheffield S3 7HQ Tel: +44 (1142) 892 345 Fax: +44 (1142) 892 333 Ministry of Agriculture, Food & Fisheries, Ergon House c/o Nobel House Smith Square, GB-London SW1P 3JR Tel: +44 (171) 238 3000 Fax: +44 (171) 238 5331 58 Annexe 1 Agences nationales Suède Kemikalieinspektionen National Chemicals Inspectorate Box 1384 S-171 27 Solna Tel: +46 (8) 730 57 00 Fax: +46 (8) 735 76 98 Arbetarskyddsstyrelsen (National Board of Occupational Safety and Health) Ekelundsvägen 16 S-171 84 Solna Tel: +46 (8) 730 90 00 Fax: +46 (8) 08-730 19 67 Naturvårdsverket (Environmental Protection Agency) Smidesvägen 5 S-171 85 Solna Tel: +46 (8) 799 10 00 Fax: +46 (8) 23 82 Suisse Bundesamt für Umwelt, Wald und Landschaft (Federal Office of Environment, Forest and Landscape) Postfach CH-3003 Bern Tel: +41 (31) 61 93 11 Fax: +41 (31) 322 99 81 Bundesamt für Gesundheitswesen (Federal Office for Health) Abteilung Gifte Bollwerk 27 Postfach CH-3001 Bern Tel: +41 (31) 61 95 11 Fax: +41 (31) 311 29 18 59 Annexe 2 Organisations internationales Annexe 2 Organisations internationales CEFIC European Chemical Industry Council Avenue E. Van Nieuwenhuyse 4 Box 1 B-1160 Bruxelles / Belgique Tel: +32 (2) 676 72 11 Fax: +32 (2) 676 73 00 CEN European Committee for Standardization Rue de Stassart 36 B-1050 Bruxelles / Belgique Tel: +32 (2) 519 68 11 Fax: +32 (2) 519 68 19 EC European Commission Rue de la Loi 200 B-1049 Bruxelles / Belgique Tel: +32 (2) 299 11 11 Fax: +32 (2) 295 01 38/39/40 IARC International Agency for Research on Cancer 150, Cours Albert Thomas F- 69372 Lyon Cedex 08 / France Tel: +33 (7) 273 84 85 Fax: +33 (7) 273 85 75 IATA International Air Transport Association Route Aéroport 33 Case postale 672 CH-1215 Genève 15 / Suisse Tel: +41 (22) 799 25 25 Fax: +41 (22) 798 35 53 ICAO International Civil Aviation Organization 1000 Sherbrooke Street West Montreal C-Quebec H3A 2R2 / Canada Tel: +1 (514) 285 82 19 IMO International Maritime Organization Albert Embankment 4 GB-London SE1 7SR / England Tel: +44 (171) 735 7611 Fax: +44 (171) 587 3210 OECD Organization for Economic Cooperation Rue André-Pascal 2 F-75775 Paris Cedex 16 / France Tel: +33 (1) 4524 8200 Fax: +33 (1) 4524 8500 SDC The Society of Dyers and Colourists P.0. Box 244 Perkin House 82 Grattan Road Bradford GB-West Yorkshire BD1 2JB / England Tel: +44 (1274) 725138 Fax: +44 (1274) 392888 UN United Nations 1st Avenue and 46th Street US-10017 New York / U.S.A. Tel: +1 (212) 963 1234 Fax: +1 (212) 963 4879 60 Annexe 3 Glossaire Annexe 3 Glossaire Ce glossaire comprend des termes fréquemment utilisés dans les Fiches de Données de Sécurité et dans les publications concernant la santé et l’environnement. Accumulation Voir bioaccumulation Activité respiratoire Consommation en oxygène des micro-organismes aérobies. Souvent utilisée comme une mesure indirecte de la toxicité sur une culture bactérienne (inhibition de l’activité respiratoire) ou de la biodégradabilité (promotion de l’activité respiratoire) Aérobie Qui se déroule en présence d’oxygène Anaérobie Qui se déroule en l’absence d’oxygène Auto-allumage La propriété d’un matériau de s’enflammer spontanément Autotrophique Capacité d’utiliser du dioxyde de carbone à des fins nutritionnelles Bioaccumulation L’accumulation (ou la concentration) d’une substance chimique dans les organismes Biocénose Communauté d’organismes vivants mutuellement compatibles formée en réponse à des influences environnementales spécifiques Bioconcentration L’accumulation (ou la concentration) d’une substance chimique dans des organismes Biodégradabilité La capacité d’une substance à se dégrader sous l’action biologique d’organismes vivants Biodégradation Le processus au cours duquel une substance chimique est dégradée par l’action biologique d’organismes vivants, en particulier des bactéries et d’autres micro-organismes Biodisponibilité La présence d’une substance sous une forme (p. ex. dissoute) sous laquelle elle peut exercer un effet toxique ou être soumise à une transformation biologique Biomasse La matière biologique totale, y compris les organismes vivants, morts et décomposés et toute matière organique produite par eux Boues activées Une boue produite dans une installation d’épuration des eaux résiduaires par recirculation continue par des réservoirs de ventilation; une boue activée contient un grand nombre de micro-organismes et est par conséquent très efficace lors de la biodégradation. Cancérigène Substance provoquant le cancer Cardiovasculaire Un terme indiquant la relation au coeur et aux vaisseaux sanguins CE50 Concentration d’effet 50; la concentration d’une substance nécessaire pour avoir un effet sur 50 % des organismes qui y sont exposés CI50 Concentration inhibitrice 50; la concentration d‘une substance nécessaire pour inhiber le taux de croissance ou d’autres fonctions d’organismes qui y sont exposés à 50 % CL50 Concentration létale 50; la concentration d’une substance nécessaire pour tuer 50 % des organismes qui y sont exposés COD Carbone organique dissous, normalement analysé après filtration ou centrifugation d’une suspension aqueuse Colorant Terme générique pour tous les matériaux colorants (p. ex. teintures et 61 Annexe 3 Glossaire pigments) Corrosif Provoquant une destruction visible ou une altération irréversible par action chimique à hauteur de la zone de contact COT Carbone Organique Total: la quantité de carbone organique lié COV Composé organique volatil Cultures Population de bactéries propagées dans des conditions de laboratoire DBO Demande en oxygène biochimique; la quantité d’oxygène nécessaire pour la biodégradation d’une matière chimique organique ou d’eaux résiduaires; les mesures de DBO sont utilisées pour évaluer la mesure de la biodégradabilité d’une substance organique par comparaison à la DCO, par exemple. DCO Demande d’oxygène chimique; la quantité d’oxygène nécessaire pour l’oxydation chimique, p. ex. par acide chromique d’une substance chimique organique en dioxyde de carbone et en eau dans des conditions normalisées Décomposition Dégradation d’un matériau ou d’une substance Déflagration Capacité de se décomposer en l’absence d’oxygène Degré de fixation La proportion de colorant totale chargée qui est absorbée et fixée par le substrat DL50 Dose létale 50; une dose d’une substance qui tue 50 % d’un groupe d’animaux qui y sont exposés Ecotoxicité Le risque toxique représenté par une substance pour des espèces biologiques (végétales et animales) ou des écosystèmes Effet sur l’organe-cible L’effet d’un matériau sur un organe ou un système Elimination L’extraction réversible ou irréversible de substances chimiques de l’eau. Dans le cas de colorants, le principal mécanisme d’élimination est l’adsorption plutôt que la biodégradation. Excrétion Processus d’évacuation des déchets, notamment des fèces et de l’urine d’un être vivant FDS Safety Data Sheet ou Fiche de Données de Sécurité Hétérotrophique Description d’organismes qui exigent du carbone organique pour leur nutrition HGPRT (test) Le test d’Hypoxanthine Guanine PhosphoRibosylTransférase est un test de mutation génétique in-vitro dans des cellules de mammifères. Inhibition Le ralentissement de processus biologiques tels que la respiration, la croissance végétale (p. ex. à cause d’effets toxiques) Inoculation L’addition de micro-organismes, principalement des bactéries, pour amorcer un processus de modification biologique, p. ex. une biodégradation Instillation, intratrachéale Dosage du matériau de test par un tube dans les voies respiratoires supérieures Irritant Un matériau qui provoque des rougeurs et/ou un gonflement réversibles à hauteur du site de contact Limite explosive La concentration d’un gaz inflammable, de vapeur ou de poussière à 62 Annexe 3 Glossaire laquelle une explosion peut se produire en cas d’allumage dans une zone confinée Métabolite Produit de dégradation produit dans l’organisme par une réaction biochimique Micro-organismes Etres vivants, bactéries, plantes ou animaux de taille microscopique Mobilité La capacité de se déplacer d’un compartiment environnemental dans un autre Mutagène Une substance ou un agent capable d’altérer le matériel génétique d’une cellule vivante Neurotoxine Une matière qui affecte les cellules nerveuses et peut produire des troubles émotionnels ou comportementaux NOEC No observed effect concentration ou la concentration maximale à laquelle aucun effet n’a été observé Numéro CAS Le numéro dans le registre Chemical Abstract Service OCDE Organisation de Coopération et de Développement économiques Oligotrophique Description d’une eau de surface avec peu de substances nutritives PEL Permissible Exposure Limit ou limite maximale autorisée de l’exposition Photodégradation / Photolyse Dégradation moléculaire due à une lumière incidente Pigment Colorant pratiquement insoluble dans l’eau et le milieu d’application Teinture Colorants autres que les pigments, solubles dans le milieu d’application Tératogène Substance qui a la capacité de provoquer des malformations dans la descendance par la suite d’une exposition des femelles pleines Test d’Ames Un test in-vitro de préanalyse pour détecter des mutations génétiques effectué avec des bactéries (salmonelles) Test in-vitro Expériences avec des cellules ou tissus menées à l’extérieur d’un organisme vivant Test in-vivo Expériences sur des animaux vivants TLV Threshold Limit Value ou valeur-seuil Toxicité aiguë Un effet toxique (généralement létal) suivant une exposition de courte durée à une substance Toxicité chronique Effets toxiques résultant de l’exposition pendant une période prolongée Toxicité subchronique Effets toxiques survenant à la suite d’une exposition répétée à une substance chimique TWA Time-Weighted Average, moyenne pondérée dans le temps Valeur MAK Maximale Arbeitsplatzkonzentration (concentration maximale sur le lieu de travail); il s’agit de la concentration maximale autorisée dans l’air qui est considérée comme sûre pour une exposition prolongée. Les valeurs MAK sont fixées par la Commission Sénatoriale Allemande pour l’examen des substances nocives au travail. British Colour Makers’ Association (BCMA) Association industrielle représentant à la fois les producteurs de pigments organiques et minéraux, ainsi que les producteurs européens ayant une représentation au Royaume-Uni. Addresse: BCMA, P.0. Box 56, Brighouse, GB-West Yorkshire HD6 4LZ, Angleterre Tel./Fax: +44 (1484) 721224 Ecological and Toxicological Association of Dyes and Organic Pigments Manufacturers (ETAD) Association internationale de producteurs de pigments organiques et colorants qui a été constituée en 1974 pour traiter des problèmes de santé et d’environnement. Elle compte 38 adhérents établis dans les 5 continents et comprend 13 membres européens. Les secrétaires des comités exécutifs sont basés à Bâle, Sao Paulo, Tokyo et Washington DC. Aux EtatsUnis, l’ETAD représente uniquement les intérêts des producteurs de colorants. Addresse: ETAD, P.0. Box, CH-4005 Basel, Suisse Tel: +41 (61) 690 99 66 Fax: +41 (61) 691 42 78 Verband der Mineralfarbenindustrie (VdMI) Association des fabricants allemands de pigments minéraux, d’encre d’imprimerie et d’additifs pour encre d’imprimerie, de noir de carbone, de charges minérales blanches, de produits chimiques pour émaux vitrifiés, verre et céramique, de couleurs pour artistes et étudiants et de colorants alimentaires. Addresse: VdMI, Karlstrasse 21, D-60329 Frankfurt / M., Allemagne Tel: +49 (69) 2556 1351 Fax: +49 (69) 2530 87 Syndicat des Fabricants d’Emaux, Pigments, Sels et Oxydes Métalliques (EPSOM) Chambre Syndicale des fabricants de frittes de verre et d’émaux pour l’émaillage des métaux et des céramiques, de colorants minéraux pour les industries du verre, de pigments minéraux pour diverses industries, de métaux précieux et de pâtes sérigraphiques à base minérale, décoratives ou conductrices pour l’automobile, ainsi que divers oxydes et sels métalliques pour la chimie, le bâtiment et la santé. Addresse: EPSOM Cedex 99 F-92909 Paris-La Défense, France Tel: +33 (46) 53 11 95 Fax: +33 (46) 53 11 98