Doc. 1—Le Pinatubo dans son contexte géodynamique Doc. 2 – L
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D. Mouralis, LGO39AB1—Oct. 2010 Doc. 1—Le Pinatubo dans son contexte géodynamique Localisation du Pinatubo sur l'île de Luçon Volcans Limite de plaques convergentes Pinatubo Inde Doc. 2 – L'éruption de 1991. [Bardintzeff, 1998] L'éruption majeure du Pinatubo aux Philippines, qui a débuté en avril 1991 après plusieurs siècles d'inactivité et a duré plus d'une année, fut l'une des plus importantes du siècle : 250 000 personnes furent évacuées mais on a cependant déploré plusieurs centaines de victimes (Newhall et Punongbayan, 1997). 8,4 à 10,4 km3 de matériaux ont été émis sous formes de retombées pliniennes (3,4 à 4,4 km3) et d'écoulements pyroclastiques (5 à 6 km3), correspondant à 3,7-5,3 km3 DRE (*) (Scott et al, 1997). Cette grande quantité de dépôts volcaniques sur les flancs du volcan Pinatubo, s'est trouvée en instabilité. Dès le 14 juin, le typhon « Yunya » a atteint l'île de Luzon et son centre est passé à seulement 50 km du volcan le 15 juin, puis d'autres typhons ont suivi les 18 et 19 juillet, déclenchant à chaque fois d'importants lahars. Le phénomène s'est reproduit à chaque saison des pluies et devrait continuer jusqu'en... 2010, avec une décroissance exponentielle cependant, si l'on se base sur les observations qui ont suivi les éruptions bien moins importantes du mont Saint Helens en 1980 et du Galunggung en Indonésie en 1983. Pour la seule saison des pluies 1991, plus de 200 lahars se sont succédé sur le flanc Est du volcan, laissant un volume total de 0,38 km3 (Pierson étal, 1997). Les principales rivières drainant le volcan sont le lieu de passage privilégié des lahars. Mais ceux-ci peuvent tout aussi bien inciser une nouvelle vallée dans les matériaux meubles, qu'en combler une autre. Certains ont même barré la vallée Mapanuepe et formé un lac de retenue ! Les lahars se déplacent à une vitesse de l'ordre de 4-8 m.s-1 (15-30 km.h-1) avec un débit de pointe de 200 à 1 200 m3.s-1 et entraînent les ponces. Ils s'écoulent sur des pentes même faibles et parcourent des distances de plusieurs dizaines de kilomètres. L'eau percolant au travers des matériaux non complètement refroidis, l'ensemble ressort à une température de 30 à 60 °C. Il reste une étendue boueuse, de 0,5 à 5 m d'épaisseur, le plus souvent entre 1,5 et 3 m. (*) : DRE = Dense Rock Equivalent (équivalent roche dense) ; mesure du volume des pyroclastites, permettant de les comparer avec d'autres types de roches, tenant compte de la faible densité de ce type de matériel (présence de bulles d'air, nombreux « vides ») Tournez la page, S.V.P. D. Mouralis, LGO39AB1—Oct. 2010 Doc. 3 – Extension spatiale des différents agents destructeurs associés à l’éruption du mont Pinatubo (d’ap. les données du Phivolcs). J-C. Gaillard, 2002] Doc. 4—Le système d’endiguement mis en place face aux lahars de la rivière Pasig-Potero et les différents centres de relogement accueillant les populations de Bacolor [J.-C. Gaillard, 2010] Tournez la page, S.V.P. D. Mouralis, LGO39AB1—Oct. 2010 Doc. 5 – Quelques éruptions de grande ampleur et leurs effets climatiques [De Wever, 2003] Doc. 6 – Impacts climatiques de l’éruption du Pinatubo [J-M. Bardintzef, 1998] Doc. 8 – Impacts climatiques de l'éruption du Pinatubo Les panaches du Pinatubo aux Philippines, lors de la longue crise éruptive de 1991, ont atteint des hauteurs importantes (maximum de 40 km) et modifié la stratosphère. L'évolution du panache résultant de l'éruption majeure du 15 juin 1991 a pu être suivie heure par heure par le satellite météorologique géostationnaire japonais Himawari 4 (Koyaguchi et Tokuno, 1993). Des mesures sur la qualité de l'atmosphère (coefficient AOT = Aerosol Optiral Thirkness ou « épaisseur optique en aérosols » dans l'atmosphère) ont été effectuées directement à partir du satellite NOAA 11 à la suite des éruptions majeures du Pinatubo aux Philippines en juin 1991 et de l'Hudson au Chili en août de la même année. Le nuage dû au Pinatubo a bouclé son premier tour du monde le 7 juillet puis a continué à circuler autour de la Terre, essentiellement entre les latitudes 30°N et 20°S, où, courant août et septembre, le coefficient AOT a atteint un maximum de l'ordre de 0,3. À partir d'octobre le même effet se fit également sentir entre 40° et 60° de latitude sud, en grande partie à cause de l'activité de l'Hudson, avec un coefficient approchant 0,2. Ensuite les valeurs de ces paramètres sont allées en diminuant (Stowe, 1993; Fig. 14.14). Lors de cette éruption du Pinatubo on dispose pour la première fois d'un suivi complet (Fiocco et al., 1996), à partir de données récoltées au sol (de l'équateur aux pôles), en avion, en ballon, en fusée ou par satellite. (1) Le nuage d'aérosols (15 à 30.10 6 tonnes de S0 2 ; Brasseur et Granier, 1992) reste pendant les six premiers mois dans le réservoir stratosphérique tropical avant d'être plus largement dispersé. (2) Les effets sur la température sont multiples: réchauffement (0,5 à 0,9 °C) de la basse stratosphère (12 à 30 km) mais diminution de la température au sol de l'ordre de 0,2-0,3 °C pendant deux à trois années. (3) Les effets sur la couche d'ozone sont loin d'être négligeables : augmentation temporaire puis diminution générale (2-5 %) de la concentration en ozone. Une baisse de l'ordre de 30 % a été enregistrée au pôle sud en janvier 1993 à 17 km d'altitude. [J-M. Bardintzeff, 1998] D. Mouralis, LGO39AB1—Oct. 2010 Doc. 7 – Réponses institutionnelles à la crise [J-C. Gaillard, 2002] Doc. 4 – Réponses institutionnelles à la crise Le paroxysme de l'éruption du Mont Pinatubo (Central Luzon, Philippines), a été atteint entre les 12 et 15 juin 1991, soit deux mois après les premiers signes de réveil du volcan. La gestion immédiate de la crise éruptive du Mont Pinatubo a indéniablement été une réussite au regard des conséquences d'autres phénomènes d'intensité pourtant inférieure, telle l'éruption du Nevado Del Ruiz (Colombie) en 1985. Le réveil du volcan a été diagnostiqué assez tôt pour permettre la mise en place de mesures d'alerte et d'évacuation efficaces. Le nombre limité de victimes, environ 900 morts, l'atteste (près de 25000 victimes suite au principal lahar du Nevado Del Ruiz qui dévasta la ville d'Armero). L'expérience des autorités philippines en matière de gestion de crises volcaniques et la parfaite collaboration entre les scientifiques locaux et leurs homologues américains venus en renfort, ont largement contribué à ce succès reconnu au niveau mondial (Newhall et Punongbayan, 1996). La gestion des lahars s'est avérée plus délicate et quelques événements tragiques ont jalonné la décennie. Le drame de Cabalantian (quartier de Bacolor situé à l'est du centre historique de la ville), en octobre 1995, restera le plus significatif au regard de la centaine de personnes ayant succombé à un terrible lahar de la rivière Pasig-Potrero. La récurrence des lahars et la multiplication des alertes ont été ici un facteur délicat à gérer pour les autorités qui peinaient par ailleurs à définir l'extension spatiale des phénomènes (Leone et Gaillard, 1999). La principale difficulté consista à réhabiliter les secteurs affectés tout en les prévenant d'autres lahars destructeurs. Deux stratégies antagonistes s'offraient aux autorités philippines: déplacer et reloger l'ensemble des populations encore menacées ou entreprendre des mesures structurelles de protection des villages exposés. Tiraillé entre les partisans des deux théories, le gouvernement de Manille opta pour une solution de compromis. Les victimes de l'éruption et des premiers lahars ont été conduites dans de vastes centres de relogement bâtis en zones sûres, alors que la plupart des chenaux d'écoulement des lahars ont été endigués. Une structure intergouvernementale, la Task Force Mount Pinatubo, devenue, en 1992, la Mount Pinatubo Commission (MPC), fut créée afin de mettre en place la politique gouvernementale de relogement. La plupart des habitants de Bacolor, victimes des lahars de la Pasig- Potrero, furent relogés dans quatre immenses et uniformes centres de relogement (Bulaon, Madapdap, Pandacaqui et Santa Lucia), organisées autour d'une place centrale accueillant les principaux bâtiments publics (poste de police, centre de secours, terrains de jeu ... ). Les autorités attribuèrent à chaque famille un terrain de 94 m2 et une petite bâtisse bétonnée équipée de sanitaires. Des kilomètres de routes et lignes électriques ainsi que plusieurs d'écoles ont été construites afin de subvenir aux besoins des victimes. [J-C. Gaillard, 2002] D. Mouralis, LGO39AB1—Oct. 2010 Doc. 8 – Déplacement des populations Aetas (population vivant à proximité du Pinatubo) [J-C. Gaillard, 2002] Doc. 5 – Déplacement des populations Aetas (populations vivant à proximité du Pinatubo) Localité Centre d'évacuation Durée du séjour Raison du transfert Famille 1 : origine San Martin (Bamban) Sacobia (Bamban) SDA (bâtiment du gouvernement) < 1 mois Proximité du volcan Banaba (Bamban) Ecole Quelques jours Proximité du volcan San Miguel (Tarlac City) NOLCOM (bâtiment de l’armée Philippine) < 1 mois Epidémies Cabarroguis (Quirino Prov.) Bâtiment du gouvernement 3 mois Manque de confort Cauayan (Isabela Prov.) Bunkhouses 4 mois Eloignement Sacobia (Bamban) SDA (bâtiment du gouvernement) < 1 an Relogement définitif Maynang Resettlement (Bamban) Centre de relogement 1993-2000 Famille 2 : origine San Martin (Bamban) Angeles City Holy Family Academy (Ecole) < 1 mois Proximité du volcan Dolores (San Femando) Ecole < 1 semaine Relogement définitif Palayan City (Nueva Ecija Prov.) Centre de relogement 3 ans Retour village d'origine San Martin (Bamban) Village d'origine 1994-2000 Famille 3 : origine Burug (Bamban) Bamban Ecole quelques jours Proximité du volcan San Miguel (Tarlac City) NOLCOM (bâtiment de l’armée Philippine) < 1 mois Epidémies Manila Port (bâtiment du gouvernement) Gbno (Palawan Prov.) Relogement définitif 4 mois Manila Port (bâtiment du gouvernement) Palayan City (Nueva Ecija Prov.) Centre de relogement 2 ans Burug Village d'origine 1994-2000 Malaria Relogement définitif Retour village d'origine D. Mouralis, LGO39AB1—Oct. 2010
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