Revue de Presse du REPOP-FC Novembre 2008 Sommaire
Transcription
Revue de Presse du REPOP-FC Novembre 2008 Sommaire
Revue de Presse du REPOP-FC Novembre 2008 Sommaire - Epidémie de calculs du rein chez les enfants américains - Diabète : des chercheurs français « ont réussi à améliorer l’utilisation du glucose par les muscles et la graisse » - Un dérivé du raisin contre l’obésité et le diabète - Sanofi-Aventis tire un trait définitif sur l’Acomplia - Forte hausse de l’épidémie de diabète en France - Médicaments anti-obésité : les labos revoient leur copie - L’épreuve du milk-shake au chocolat Revue de presse du REPOP-FC / Novembre 2008 / p. 1/5 Epidémie de calculs du rein chez les enfants américains Le Figaro Sandrine Cabut fait savoir dans Le Figaro qu’« une nouvelle épidémie semble frapper les enfants aux États-Unis : les calculs urinaires ». La journaliste remarque que « victimes d'un régime trop salé ou trop riche en protéines, les petits Américains souffrent de leurs reins parfois dès l'âge de 5 ans. […] Plusieurs spécialistes témoignent de la flambée des cas à partir de 5-6 ans et vers 10 ans en moyenne. Des services spécialisés ont même été créés dans certains établissements ». Sandrine Cabut observe que « la maladie est découverte à l'occasion de douleurs abdominales plus ou moins aiguës, pouvant aller jusqu'à la colique néphrétique, ou par la présence de sang dans les urines ». La journaliste explique que « les experts américains […] pointent du doigt avant tout la consommation excessive de sel. Outre les chips et les frites, ce produit est largement présent dans tous les plats manufacturés et même dans les boissons pour sportifs, dont sont friands les jeunes Américains ». « Des spécialistes accusent aussi l'excès de sucreries, notamment dans les sodas ; et les régimes hyperprotéinés, très populaires chez les adolescents qui veulent perdre du poids », ajoute Sandrine Cabut. La journaliste indique que « pour l'instant, la France semble relativement épargnée par ce phénomène, mais les spécialistes restent vigilants ». Le Pr Georges Deschênes (hôpital Robert-Debré, Paris) remarque ainsi : « Je ne suis pas surpris de ce qui se passe aux États-Unis, mais pas inquiet pour la France pour l'instant. […] Chez les deux tiers des [petits] patients, l'origine est métabolique. Une à deux fois par an, l'enquête alimentaire révèle une consommation élevée de pâte au chocolat à tartiner. Ce produit est en effet riche en acide oxalique, ce qui favorise les lithiases rénales. Mais l'arrêt de la consommation a un effet radical ». Sandrine Cabut ajoute que « le Dr Christophe Philippe, pédiatre aux urgences de l'hôpital LouisMourier (Colombes), signale quelques cas de calculs rénaux liés à des surdosages en vitamine D ». De son côté, le Pr Pierre Cochat (CHU de Lyon) déclare que « si les cas se mettaient à augmenter, les centres de référence s'en rendraient compte, et une enquête nationale serait déclenchée avec l'Institut de veille sanitaire » Diabète : des chercheurs français « ont réussi à améliorer l’utilisation du glucose par les muscles et la graisse Le Parisien Le Parisien indique en bref que « des chercheurs français ont fait une découverte qui pourrait déboucher sur la mise au point de nouveaux traitements du diabète le plus répandu, en trouvant une voie dans l’organisme qui assimile le glucose par les cellules ». Le journal explique que « les chercheurs ont activé cette seconde voie en injectant une protéine, de l’apéline, à des souris diabétiques ». « Ils ont réussi à améliorer l’utilisation du glucose par les muscles et la graisse, aboutissant à ramener près de la normale les taux de sucre dans le sang », poursuit Le Parisien Un dérivé du raisin contre l’obésité et le diabète Le Figaro Le Figaro indique que « des chercheurs français ont découvert une molécule synthétique qui mime certains composants du vin [le resvératrol] et permet aux souris de garder un poids constant malgré un régime hypercalorique, […] sans devenir diabétiques, tout en améliorant leurs performances musculaires ». Le journal relève que les résultats de ces travaux, menés par des chercheurs de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (Inserm/CNRS, Illkirch), « publiés dans Cell Metabolism, intéressent au plus haut point l’industrie pharmaceutique, puisque 3 firmes au moins développent un Revue de presse du REPOP-FC / Novembre 2008 / p. 2/5 médicament dérivé de ces recherches ». Le quotidien observe que « clairement, cette molécule protège contre l’obésité et le diabète de type 2. Par ailleurs, les souris qui absorbent cette molécule [SRT 1720], lorsqu’on les oblige à courir, le font deux fois plus longtemps que leurs congénères. L’effet sur le métabolisme est durable : il apparaît dès la quatrième semaine et a duré pendant toute la durée d’observation des souris, soit 15 semaines ». Le Dr Jérôme Feige remarque que « cette molécule stimulerait l’utilisation des graisses de manière similaire à ce que l’on observe en cas de restriction calorique ». Concernant les effets secondaires, le chercheur précise qu’« il semble que les souris recevant le SRT 1720 bougent spontanément un peu moins que les autres. […] Ensuite, les souris traitées ont une température un peu plus basse que les autres ». Le Figaro note que « si ces résultats semblent pour le moins époustouflants, ils ne permettent pas d’anticiper les effets favorables ou les complications de cette molécule sur l’homme ». Le journal conclut ainsi que « la tâche reste ardue. Jusqu’à présent, les médicaments contre l’obésité n’ont pas eu beaucoup de chance ». Sanofi-Aventis tire un trait définitif sur l’Acomplia Les Echos, Le Figaro économie, Le Parisien, La Croix, La Tribune Les Echos notent que « Gérard le Fur, le patron de Sanofi-Aventis, a dû annoncer hier l’arrêt de toutes les études cliniques menées sur l’Acomplia (rimonabant). Le numéro un français de la pharmacie tire ainsi un trait définitif sur ce médicament censé initialement assurer son avenir ». Le journal remarque que cette « molécule constituait le «bébé» de Gérard le Fur, responsable de la recherche avant de devenir patron ». Le quotidien observe qu’« en octobre, le groupe pensait encore poursuivre des tests sur ce produit pour valider son intérêt dans certaines indications et lui donner une deuxième vie, après l’échec de la première tentative ». « Mais les autorités de santé l’ont amené à renoncer », indiquent Les Echos. Le journal relève en effet que « «compte tenu des effets psychiatriques observés», en particulier des suicides, l’Afssaps a décidé de suspendre en France l’essai baptisé «Crescendo». […] Du fait des demandes nationales de ce type, «la faisabilité du programme de développement clinique global était compromise», a jugé la direction ». Le Figaro économie constate également que « Sanofi-Aventis enterre définitivement sa pilule miracle contre l’obésité », tandis que Le Parisien rappelle que « plusieurs études ont confirmé que les patients prenant [le médicament] ont près de deux fois plus de risques de souffrir de troubles psychiatriques » Forte hausse de l’épidémie de diabète en France Le Figaro, La Croix Jean-Michel Bader remarque dans Le Figaro qu’« à l'occasion de la journée mondiale du diabète, le 14 novembre, de nombreux chiffres sont publiés ». Le journaliste indique ainsi qu’en France, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, « avec un taux de croissance de 5,7 % par an, le diabète est la deuxième affection de longue durée la plus fréquente après les cancers. […] Aujourd'hui, 2,5 millions de personnes souffrent du diabète dans notre pays, et ce nombre a doublé en 10 ans ». Jean-Michel Bader relève que « surtout, de plus en plus de jeunes sont touchés : les cas de diabète insulinodépendant survenus avant l'âge de 15 ans ont augmenté au cours des dernières décennies, avec une incidence actuelle de 15 pour 100 000. S'ajoute à cela l'apparition des premiers cas de diabète «gras» de type 2 chez l'adolescent ». Le journaliste ajoute que « les dépenses médicales, elles aussi, s'envolent : l'Assurance-Maladie prend en charge à 100 % huit diabétiques sur dix au titre de leur ALD ». Jean-Michel Bader note que « près de 9 milliards d'euros de soins et de traitements sont ainsi remboursés chaque année, soit en moyenne 5 910 euros par patient. En 5 ans, le coût des traitements médicamenteux a doublé pour atteindre 1,8 milliard d'euros en 2005 ». Le journaliste remarque que « les Américains ne sont pas mieux lotis », indiquant que selon une étude de Randall Stafford (Stanford), « le coût individuel des ordonnances américaines a fortement Revue de presse du REPOP-FC / Novembre 2008 / p. 3/5 augmenté : là où il fallait dépenser 56 dollars en 2001, le diabétique américain doit désormais débourser 76 dollars. Non seulement les médecins dépistent de plus en plus souvent les malades au début de leur diabète, mais en plus ils ont tendance à utiliser plus volontiers les nouveaux médicaments, plus onéreux ! ». La Croix observe également que « la maladie augmente plus vite que prévu » en France et « suit [la courbe] des Etats-Unis avec 10 ans de retard », selon l’assurance-maladie. Le journal se penche sur les « raisons » de cette évolution (« surpoids, obésité et vieillissement de la population »), et note que « les régions d’outre-mer et le quart nord-est de la métropole sont les plus touchées ». (Plus de détails sur le site de l’InVS) Médicaments anti-obésité : les labos revoient leur copie La Tribune La Tribune observe qu’« entre scandales et retraits de produits, le marché de la perte de poids pâtit d’une véritable crise de crédibilité ». « Pourtant, la pathologie explose », remarque le journal. Le quotidien note que « la plupart des médicaments anti-obésité n’ont pas convaincu… jusqu’aux autorités de santé. […] De fait, les laboratoires n’ont jamais trouvé la fameuse «pilule miracle» censée faire perdre du poids ». La Tribune relève que « dans le domaine de l’obésité, les laboratoires se trouvent confrontés à un véritable défi », et cite Jean-François Mouney, président de la société de biotechnologie Genfit. Le responsable remarque que « les contours du marché sont flous : on confond souvent l’obésité classique, génétique, et celle, mortelle à long terme, engendrée par un mode vie et de nutrition inappropriés. […] Les médicaments anti-surpoids sont souvent considérés par les autorités de santé comme un moyen de lutte parmi d’autres ». « De quoi expliquer la réticence du législateur à autoriser des produits qui ne soient pas irréprochables en termes de sécurité », ajoute le quotidien. La Tribune note que « pour contourner ces difficultés, une seule solution : cibler non plus l’obésité, mais les pathologies associées, au premier rang desquelles les maladies cardio-vasculaires et le diabète ». Le journal cite ainsi Béatrice Muzard, analyste chez Natixis, qui observe que « les médicaments antidiabétiques de dernière génération ont pour effet indirect de provoquer un sentiment de satiété ». Le quotidien ajoute que « surtout, le marché est énorme ». L’épreuve du milk-shake au chocolat Récompense émoussée dans l'obésité Une IRMf pratiquée chez des femmes buvant un milk-shake au chocolat montre qu' une réponse émoussée du circuit de la récompense est associée à l' obésité et à un risque accru de prise de poids l' année suivante. Ce risque est amplifié en présence d' un variant génétique atténuant le signal dopaminergique dans le striatum. Ce serait donc pour contrer ce déficit de récompense que les individus obèses mangeraient davantage. Des interventions comportementales ou pharmacologiques pourraient aider à prévenir ou traiter l' obésité. DE NOTRE CORRESPONDANTE MANGER, BOIRE et se reproduire sont des activités essentielles pour la survie de l' individu et de l' espèce. Certaines régions du cerveau ont donc été chargées de récompenser ces comportements vitaux par l' apparition d' une sensation de plaisir. C' est le circuit de la récompense, qui a pour principal neurotransmetteur la dopamine. Ainsi, manger ou boire un délicieux chocolat provoque une libération de dopamine dans le striatum dorsal, et le degré de plaisir ressenti est proportionnel à la quantité de dopamine libérée. Revue de presse du REPOP-FC / Novembre 2008 / p. 4/5 La découverte du fait que les individus obèses ont moins de récepteurs dopamine D2 dans le striatum a fait naître l' hypothèse selon laquelle ils ont un hypofonctionnement du circuit de la récompense, ce qui les pousse à manger davantage pour compenser ce déficit. Moins d' activation du striatum dorsal. L' équipe d' Eric Stice (Oregon Research Institute) a utilisé l' imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour mesurer le degré d' activation du striatum dorsal en réponse à la consommation d' un milk-shake au chocolat par rapport à un liquide insipide. Une première étude transversale d' IRMf a été conduite chez 43 femmes (de 18 à 22 ans) ayant un indice de masse corporelle (IMC) entre 24 et 33 (28, en moyenne). Une seconde étude, prospective, a porté sur 33 adolescentes (de 14 à 18 ans) ayant un IMC entre 17,5 et 39 (24,3, en moyenne) ; 27 de ces adolescentes ont été génotypées pour l' allèle A1 (TaqA1) du gène du récepteur dopamine D2, qui est associé à un plus faible nombre de récepteurs dopamine D2 dans le striatum et semble prédisposer à l' obésité. Par ailleurs, les chercheurs ont surveillé un an après les prises de poids des adolescentes. Résultats : les femmes obèses présentent moins d' activation du striatum dorsal en réponse au milkshake par rapport aux femmes minces. Cet effet est amplifié chez les femmes portant l' allèle A1. L' étude prospective montre qu' une réponse émoussée du striatum dorsal est associée à un risque accru de prise de poids durant l' année suivante, notamment chez les porteuses de l' allèle A1. «Par conséquent, des interventions comportementales ou pharmacologiques qui corrigent l'hypofonctionnement striatal pourraient aider à prévenir et traiter l'obésité», concluent les chercheurs. «Notre découverte d'une réponse émoussée du circuit de la récompense chez les individus obèses est très importante, déclare au “Quotidien” le Dr Stice. «Cela pourrait suggérer que les individus obèses consomment plus de calories pour compenser ce déficit de récompense. Je pense qu'il est important que le gène DRD2 module cette relation. Des études ont impliqué des processus biologiques mais on en découvre seulement maintenant les mécanismes.» Prédit la future prise de poids. «L'observation qu'une réponse anormale du circuit de la récompense prédit la future prise de poids est aussi importante. Cela suggère que la réponse émoussée du circuit de la récompense est un vrai facteur de vulnérabilité pour l'obésité. Toutefois, je ne suis pas encore prêt à écarter la possibilité d'une régulation négative du circuit de récompense qui serait secondaire à la consommation régulière d'une alimentation riche en graisse et en sucre», ajoute-t-il. «Étant donné que c'est la première étude d'imagerie cérébrale mettant en évidence chez les individus obèses une activation émoussée du circuit de la récompense en réponse aux aliments, je crains que nous soyons loin des applications cliniques. Je parie toutefois que la meilleure façon de prévenir le développement de ces anomalies est de s'assurer que les enfants mangent des aliments sains plutôt que des aliments riches en graisse et en sucre durant le développement.» «Nous évaluons actuellement une intervention comportementale qui, nous l'espérons, “corrigera” ces réponses anormales du circuit de la récompense aux aliments. Dans une précédente étude, nous avons constaté qu'une brève intervention réduit le risque d'obésité future, et nous aimerions savoir si une version de cette intervention influencerait le traitement de la récompense». « Science », 17 octobre 2008, p. 449. Le Quotidien du Médecin du : 17/10/2008 SOURCES : site : www.sante.netaujourd'hui, section « Médiscoop » Revue de presse du REPOP-FC / Novembre 2008 / p. 5/5