Le choix du résident – Florence Cadenet.

Le choix des résidents : VOUS AVEZ DIT « CHOIX » ?
Sylvie Bordes, éducatrice
MAS « La Clairière » des Hôpitaux de Lannemezan
Florence Cadenet,
MAS Lucie Nouet à Saint Sulpice (81)
Nous travaillons dans deux établissements, dans deux MAS situées à quelques centaines de
Km l’une de l’autre. Nous avons tenté d’observer dans nos pratiques quotidiennes les Temps forts
où se croisent infailliblement le choix des résidents et les contraintes du service.
Nous avons utilisé comme support le texte d’une chanson de Georges Moustaki « Les eaux de
Mars » que vous ne manquerez pas de fredonner peut-être ?
Un mouvement, un pas, pour sortir de son lit.
C’est peut-être un peu tôt, le sommeil qui s’attarde, c’est pourtant le moment, les volets
sont ouverts et les yeux entr’ouverts.
C’est Joseph et c’est Jacques, c’est décidé il faut se lever
C’est un pied qui avance à pas sûr à pas lent
C’est une main qui encourage
« Est-ce que l’on m’a demandé si je voulais être dans cette structure, cette chambre, ce lit, si
cette personne qui m’accompagne me convient? »
C’est une main qui encourage et une voix qui explique
Une averse dehors, un bruit d’eau à côté pour réveiller son corps.
C’est peut-être un peu tôt, c’est peut-être un peu frais, la journée qui commence
C’est pourtant le moment pour faire la toilette, le corps se déploie et se réveille.
C’est décidé il faut se laver
C’est la main qui se tend et la voix qui encourage
« Qui m’a demandé à quelle heure je préfère me lever le matin ? Si je préfère une douche ou un
bain, quel est le parfum que j’aime ? »
C’est la main qui se tend et la voix qui encourage, c’est la voix qui entend
Des vêtements choisis, des tenues adaptées pour s’habiller aujourd’hui.
C’est Manon et Léa, qui préfèrent aujourd’hui couleurs vives ou douce chaleur.
C’est râler, s’agiter ou simplement parler pour le dire
Journée GPF-MP «Autonomie et interdépendance des personnes gravement handicapées ». Vendredi 16 mai 2014.Université Paul Sabatier Toulouse.
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C’est la voix qu’on écoute, c’est la voix qui écoute
« Pourquoi m’habillez-vous de cette façon ? Ces vêtements est-ce moi qui ai choisi de les
acheter ? Suis-je allé dans les magasins ? Ces magasins me plaisent-ils ? Comment me faire
comprendre pour pouvoir choisir ? »
C’est la voix qu’on écoute, c’est la voix qui écoute et le choix possible qui apaise.
Un bruit de couvert, un cliquetis de roues, la sonnerie du four, les odeurs culinaires
C’est bientôt le moment, le moment de manger
C’est un refus, une bouche qui se contracte, une tête qui se tourne, un cri, une fugue
C’est Didier et Maryse, c’est le groupe qui s’installe, il est temps de manger.
C’est la voix qui met en appétit et décrit le menu et insiste.
« Où va-t-on manger aujourd’hui ? De quoi ai-je envie ? Du salé ? Du sucré ? Que puis-je choisir
sur le menu ? Quels sont les moyens que j’ai pour m’exprimer, pour exprimer mes choix ? Je ne
sais pas parler… »
C’est la voix qui met en appétit et décrit le menu,
qui accompagne à la table et à sa place
Une odeur habituelle, un geste assuré, une voix déterminée, pour donner le traitement.
C’est peut-être amer ou peut-être épais, c’est peut-être attendu ou peut-être refusé
C’est pourtant le moment, le moment obligé de prendre le médicament.
L’ordonnance c’est le médecin qui l’ordonne et la main ferme qui donne
« Un jour sans traitement est-ce possible? »
L’ordonnance c’est le médecin qui l’ordonne et la main assurée qui donne
Un appel, un blouson, un sac et son maillot mais l’esprit au repos, le corps ensommeillé
c’est un dérangement.
C’est pourtant le moment de sortir, marcher, rencontrer, découvrir, s’éveiller au monde et
aux autres.
C’est un bel horizon, un chemin qui chemine
« Qu’est-ce qu’on pourrait faire aujourd’hui ? Puis choisir où je vais aller, quand je veux y aller et
avec qui ? Qu’avez-vous mis en place pour que j’exprime mes choix ? »
C’est un bel horizon, un chemin qui chemine…
Journée GPF-MP «Autonomie et interdépendance des personnes gravement handicapées ». Vendredi 16 mai 2014.Université Paul Sabatier Toulouse.
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