La Dernière leçon - Théâtre Forum Meyrin

Transcription

La Dernière leçon - Théâtre Forum Meyrin
La Dernière leçon
Noëlle Châtelet / Gérald Chatelain
Théâtre
www.forum-meyrin.ch
Contact presse: 022 989 34 00
Ushanga Elébé / [email protected]
Camille Dubois / [email protected]
3 et 4 mai à 20h
L’histoire
Une femme âgée de 92 ans décide de mettre un terme à sa vie tel jour à telle heure, et demande
à ses enfants de la soutenir dans cette ultime volonté. Cette histoire vraie a été racontée à la
première personne sous la forme d’une longue lettre à sa mère par Noëlle Châtelet, dans La
Dernière leçon, un roman d’une émotion sidérante. Après avoir laissé passer sa colère, sa peur
et son désarroi face à l’insoutenable demande, l’écrivain a pris le dessus pour dresser le portrait
d’une femme forcément étonnante, d’une mère avec laquelle les dernières semaines de vie ont
donné lieu à de purs moments de bonheur.
Pour le metteur en scène Gérald Chatelain, « il faut entendre La Dernière leçon comme un chant
d’amour. Chant d’amour d’une fille à sa mère. À cette sage-femme qui a consacré son existence à
donner la vie et qui prit la liberté de se donner la mort. » C’est ce qu’on appelle une leçon de vie,
une leçon de grandeur, de courage et de dignité. Une façon de partir en paix, la tête haute, avec
le sentiment du devoir accompli.
La note d’intention
Le récit prend forme au moment où la mère de l’auteure, une vieille dame de 92 ans, ancienne
sage- femme, annonce à ses enfants qu’elle va mettre fin à ses jours … « Mourir debout, mourir
seule avant que la maladie ou la démence ne décide pour elle ». La Dernière leçon raconte le
cataclysme que cela provoque chez l’auteure sous la forme d’une longue lettre, à la première
personne, écrite à sa mère quelques mois après sa disparition.
La narratrice s’insurge, se révolte, essaye d’arrêter cette horloge, mécanique, implacable… Elle
lui dit aussi le bonheur de ces dernières semaines de leur vie complice où sa mère n’eût de
cesse de l’accompagner sur le chemin de sa mort, volontaire, apprivoisée, apaisée. Une dernière
leçon. L’écriture est acérée, pudique. Les mots prennent corps, semblant naître d’une longue
macération.
A la lecture de La Dernière leçon on se souvient de La Ballade de Narayama, ce très beau film
japonais de Shohei Imamura. Jusqu’à la fin du 19ème siècle, la coutume voulait que les habitants
d’un village pauvre dans les hauteurs du Shinshù, arrivant à l’âge de 70 ans, s’en aillent mourir
volontairement au sommet de Narayama, « la montagne des chênes ». Là où se rassemblent les
âmes des morts…
Ce nouveau projet prend naturellement sa place dans le travail engagé par la compagnie depuis
sa création.
- Le Grain de sable d’Isabelle Janier est le voyage d’une comédienne, amoureuse de la vie et du
théâtre, empêchée dans son élan par une maladie insidieuse, pénétrante.
- Jouliks de Marie-Christine Lê-Huu raconte l’histoire d’une petite fille de 7 ans annonçant dès la
première scène qu’elle a tué pére et mère pour ne pas qu’ils se séparent, que jamais ils ne cessent
de s’aimer.
- Les Lettres à sa fille de Calamity Jane où la narratrice écrit, tout au long de sa vie, des lettres à
sa fille qu’elle n’enverra jamais et que celle-ci découvrira longtemps après, en même temps que
l’existence de sa mère.
- Les Jours de mon abandon (prévu pour la saison 2012-2013), une adaptation du roman italien
d’Elena Ferrante au regard acide, violent, ironique et dévastateur sur le destin d’une femme
abandonnée par son mari après vingt ans de mariage, et reconstruisant jour après jour une vie
disloquée.
Pour chacun de ses projets, l’auteure est une femme et prend pour personnage une femme à des
âges différents de la vie. Des personnages en lutte, déterminés, en quête d’absolu, des femmes
lumineuses.
La Dernière leçon ne sera pas traitée comme un récit-témoignage, un fait divers ou une question
de société sur le droit de mourir dans la dignité, mais comme un conte philosophique, un voyage
intérieur et initiatique. Il s’agit du voyage de la narratrice. Elle est au centre du récit, elle en est le
cœur, sa respiration. Nous pourrions l’appeler Alice en référence au personnage inventé par Lewis
Carroll.
Les biographies
Noëlle Châtelet, texte
Née en 1944, Noëlle Châtelet est écrivain et universitaire. Femme de lettres, elle a été directrice
de l’Institut Français de Florence, de 1989 à 1991, puis, co-présidente de la Maison des écrivains
de Paris, de 1995 à 1999. Membre du Comité de la Société des Gens de Lettres depuis 1996, elle
en est depuis 2003 la vice-présidente et, depuis 2006, présidente d’honneur.
Écrivain, elle est auteur d’essais (Le Corps à corps culinaire, corps sur mesure) ; de nouvelles
(Histoires de bouches – Prix Goncourt de la nouvelle 1987, À contre-sens, à table) et de romans
(La Courte échelle, La Dame en bleu – Prix Anna de Noailles de l’Académie française –, La Femme
coquelicot, La Petite aux tournesols, La Tête en bas). La Dernière leçon, publié aux éditions du
Seuil, a obtenu le Prix Renaudot des lycéens 2004. Son œuvre est traduite dans une quinzaine
de langues.
Gérald Chatelain, mise en scène
Formé au Théâtre des Amandiers sous la direction de Pierre Debauche et d’Antoine Vitez, il a
été directeur artistique du Centre Culturel Français de Londres, directeur du Théâtre de Chartres
et il dirige, depuis 1995, le Théâtre des Sources de Fontenay-aux-Roses. Comme comédien, il a
travaillé avec Pierre Debauche, Jean-Marie Serreau, Catherine Dastè, Françoise Pillet, Dominique
Serreau, Agathe Alexis, Alexis Barsacq, Slimane Bénaïssa, Stephan Meldegg, Jean Claude
Penchenat, Anne-Marie Lazarini, Lisa Wurmser…
Son activité de metteur en scène l’a amené à monter Les Acteurs de bonne foi de Marivaux ; Victor
ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac ; La Noce chez les petits bourgeois de Bertolt Brecht ; Le
Barbier de Séville de Gioacchino Rossini ; Monsieur Bonhomme et les incendiaires de Max Frisch
; Rêve doré de Xing Xing Cheng ou Journal de Kabylie de Mouloud Ferraoun.
Gérald Chatelain s’est aussi ouvert à l’écriture avec notamment les pièces suivantes: Vague
alarme (création au théâtre de Chartres), Une Journée comme les autres (création à Londres),
Panic (théâtre de rue, création à Londres), Strange People (théâtre de rue, création à Londres) ou
Marchands de sable.
Jean-Pierre Lescot, mise en images
Après avoir bénéficié d’une double formation de plasticien et de comédien, il crée en 1968 sa propre
compagnie dramatique et s’engage dans les voix nouvelles auxquelles la marionnette française est
en train de s’ouvrir. Renouant avec les traditions millénaires de l’ombre dont l’histoire en Occident
est toutefois singulièrement discontinue, il sait très vite trouver une expression originale, à travers
un graphisme résolument ancré dans la filiation des imageries populaires, et grâce au monde
onirique du conte où ses spectacles ont longtemps puisé vibration, dynamisme et émotions.
À chaque spectacle, Jean-Pierre Lescot s’attache à une cohérence totale de sa création : l’univers
émotionnel est construit à partir d’un espace original, d’une façon de l’habiter par des images, une
chorégraphie, une langue et une musique chaque fois renouvelées.
Entretien avec Gérald Chatelain
Maxime Pégatoquet : Comment avez-vous découvert ce texte bouleversant de Noëlle
Châtelet ? Est-ce que vous avez été tout de suite attiré par son adaptation ?
Gérald Chatelain : Je l’ai lu en 2007 et j’ai tout de suite eu envie de l’adapter pour le théâtre. Je
savais aussi que le personnage de la mère serait interprêté par une marionnette, qu’il y aurait du
théâtre d’ombres… que Catherine Rétoré jouerait le personnage de la fille.
MP : Connaissiez-vous déjà sa plume ou l’avez-vous découverte à travers La Dernière leçon
?
GC : J’avais lu La Femme coquelicot (nda : l’histoire d’amour de deux septuagénaires).
TFM : Si l’on regarde vos derniers spectacles (Le Grain de sable, Jouliks, Les Lettres à sa
fille de Calamity Jane...) on remarque que vous choisissez principalement des textes qui ont
une femme pour auteur mais aussi comme personnage principal. Pourquoi ces choix ?
GC : Il est probable que les femmes me touchent particulièrement. Un autre regard sur le monde,
sur les évènements de la vie. Je trouve les femmes plus concrètes. Il est indéniable que les
femmes ont plusieurs vies en une. Dans les textes cités ci-dessus, il y a des thèmes récurrents
comme le corps, l’abandon, l’amour. Et la mort y est omniprésente.
MP: Sur un livre d’environ 180 pages, vous avez choisi de n’en conserver que les dialogues
entre cette mère et sa fille ? Pour quelle raison ?
GC : J’ai retenu une trentaine de pages et la presque totalité des dialogues qui représentent vingt
minutes 20 du spectacle. Il fallait des respirations, des silences. Sur une durée d’1h20, il y a quinze
minutes d’ombres projetées, et le récit de la fille en représente quarante-cinq. Je voulais resserrer
l’histoire autour de cette relation privilégiée de la fille et de la mère.
MP: Pour accompagner le personnage incarné par Catherine Rétoré, on trouve deux
marionnettes symbolisant la Mère et la Mort. Faire recours à des marionnettes et du théâtre
d’ombres pour un tel type de spectacle sert-il à mettre de la distance avec la dureté du
sujet? Au contraire, à en souligner les nuances ?
GC : De la distance bien sûr, car le propos est suffisamment fort pour ne pas en rajouter. La
forme est souvent onirique, mais il y a aussi de l’humour, car la vie est toujours plus forte. Je
n’imaginais pas une vieille comédienne dans le rôle. Et puis une vieille dame ne vole pas, alors
que la marionnette si.
MP : Quand vous découvrez la grâce ultime du geste de cette femme de 92 ans face à
l’inéluctabilité de sa mort, comment envisagez-vous la vôtre ? Avec sérénité également,
avec angoisse, indifférence ?
GC : Avec sérénité, mais j’ai encore beaucoup de choses à faire !!!
MP : Si vous aviez un mot pour qualifier la démarche, l’acte final de cette femme, quel seraitil ?
GC : Élégance.
Distribution
Mise en scène Gérald Chatelain
Assistante à la mise en scène Claire Lamarre
Interprétation Catherine Rétoré
Marionnettistes Sylvain Blanchard, Natacha Stoyanova
Voix Sabine Haudepin
Mise en images et marionnettes Jean-Pierre Lescot
Collaboration ombres et marionnettes Stéphane Couturier, Jean Massard
Scénographie Gérald Chatelain, Jean-Pierre Lescot
Création lumière Franck Thévenon
Création son Pierre-Jean Horville
Composition musicale Alain Moget
Coproduction Compagnie Phosphènes Jean-Pierre Lescot, Théâtre des Arts - Scène Nationale
de Cergy-Pontoise, Théâtre des Bergeries de Noisy-le-Sec, Théâtre de la Marionnette à Paris
Soutien DRAC Ile de France, ARCADI
Une création de la compagnie d’Après La Pluie
Crédit photo Flore Gandiol
Locations et renseignements
Théâtre Forum Meyrin
Place des Cinq-Continents 1
1217 Meyrin (GE)
Billetterie
Du lundi au vendredi de 14h à 18h
ou par téléphone au 022 989 34 34
Achat des billets en ligne sur
www.forum-meyrin.ch
Prix des billets
Plein tarif : CHF 39.- / CHF 32.Prix réduit : CHF 30.- / CHF 25.Prix étudiant, chômeur, enfant : CHF 18.- / CHF 15.Autres points de vente
Service culturel Migros,
Rue du Prince 7, Genève / 022 319 61 11
www.culturel-migros-geneve.ch
Stand Info Balexert
Migros Nyon-La Combe
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