Dossier d`accompagnement Je n`ai pas peur

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Dossier d`accompagnement Je n`ai pas peur
DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT
Je n’ai pas peur
Compagnie Tro-Héol
Chers accompagnateurs,
accompagnateurs
Vous et votre groupe assisterez bientôt au spectacle je n’ai pas peur, proposé par la
Maison du Théâtre. Un spectacle est l’occasion de partager un moment, de voir une œuvre
d’un art vivant qui éveille l’imaginaire, la sensibilité et l’esprit critique.
Ce dossier vous aidera à accompagner vos élèves avant, pendant et après la représentation*. D’après les objectifs qui vous semblent prioritaires, nous vous invitons à réaliser un carnet de bord individuel ou collectif, dans lequel seront collectées les différentes
productions en lien avec le ou les spectacles vus cette année. Il s’agit de créer un véritable
dialogue entre l’œuvre et ses spectateurs, même les plus réservés.
Si après lecture de ce dossier, quelques interrogations perdurent, nous nous tenons à
votre disposition pour vous soutenir dans l’accompagnement de vos jeunes spectateurs.
Au plaisir de vous accueillir au théâtre !
L’équipe de la Maison du Théâtre
* Retrouvez le glossaire des termes du théâtre en page 17 !
LE SPECTACLE
D’après le livre de Niccolò Ammaniti (publié aux éditions Robert laffont)
Adaptation, mise en scène et scénographie > Martial Anton et Daniel C. Funes
Avec Olivier Bordaçarre, Daniel C. Funes et Isabelle Martinez / ou Alexandra Mélis
Création marionnettes et accessoires > Daniel C. Funes
Assistante accessoires > Stéphanie Grosjean / Construction décor > Michel Fagon
Création lumière > Martial Anton / Régie > Martial Anton et Thomas Civel
Genre > Théâtre de marionnettes / Durée > 1h
Dates > Séances tout public le jeudi 9 avril à 19h30 et le vendredi 10 avril à 19h30
Séances scolaires le mercredi 8 avril à 10h, le jeudi 9 avril à 14h30 et le vendredi 10
avril à 14h30
Je n’ai pas peur
1
L’histoire…
Eté 1978, sud de l’Italie. La chaleur étouffante vide les rues du village et les
champs. Seuls Michele, 9 ans, et ses camarades osent s’approprier ce terrain de jeu.
jeu Michele perd une course, et le gage imposé consiste à explorer une maison abandonnée, en
ruines. Dans une cour intérieure, il découvre un trou caché au fond duquel se trouve enchaîné un enfant de son âge, Filippo. Michele va se lier d'amitié avec cet étrange personnage et se questionner sur les raisons de cette captivité...enquête
qui le conduira à bien
captivité
d'autres découvertes et bouleversera son enfance.
Trois comédiens et marionnettistes nous présentent ce parcours initiatique nourri
de péripéties et de multiples rebondissements, qui évoque à la fois la cruauté et l'insouciance de l'enfance avant le passage à l'âge adulte.
Les artistes à l’origine du spectacle...
Daniel Calvo Funes s’est formé au Teatro Estable (Espagne), où il a joué dans de
nombreuses pièces. En 1993, il s’installe à Paris où il continue sa formation. Parallèlement,
il rencontre Martial Anton, et les deux hommes créent en 1995 la compagnie TroTro -héol.
héol
Daniel travaille autour du jeu et de la construction de marionnettes pour les spectacles mis
en scène par Martial - La Ballade de Dédé (2000), La Mano de Javier Garcia Teba (2003),
Artik d’après Valerian Albanov (2003), Le Meunier hurlant d’après le roman de Arto Paasillinna (2007) - et co-signe la mise en scène de Mon père, ma guerre, commande d’écriture
de la Cie Tro-héol à Ricardo Monserrat (2010), et de LOOP, poème visuel et musical (2012).
L’identité artistique de la compagnie s’est définie au fil des spectacles par une recherche
visuelle et esthétique très forte, qui tend à toucher par l’émotion et l’émerveillement la
part la plus intime de l’humain.
« Le choix de la marionnette s’est imposé pour l’immense liberté qu’elle permet,
pour sa grande force expressive qui tend à repousser les limites de ce qui est montrable/
montable sur un plateau de théâtre : elle est l’objet de tous les possibles. Elle permet une
certaine mise à distance et offre la possibilité au spectateur de faire jouer sa part de créativité », souligne les artistes à propos de leur travail.
Je n’ai pas peur
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CONSEILS
Quelques jours avant le spectacle...
Savoir où l’on va
Les élèves et futurs spectateurs doivent être conscients qu’ils entrent dans un lieu particulier, le théâtre, où aura lieu un spectacle vivant, c’est-à-dire une fiction jouée par des comédiens dans un décor et une ambiance qui peuvent les dérouter. Prenez donc le temps de
les préparer à ce beau voyage. Si vous le désirez, au cour de l’année scolaire, sur demande
et selon nos disponibilités, vous pouvez bénéficier d’une visite guidée de la Maison du
Théâtre.
Savoir ce qu’on va y faire
Tout comme les adultes, les jeunes spectateurs doivent à la fois pouvoir profiter du moment à leur manière (rires, exclamations, participations…) et agir en spectateur responsable, respectant le travail des artistes, le lieu et le public qui les entoure.
Savoir ce qu’on va voir
Préparer les jeunes spectateurs c’est aussi éveiller leur curiosité en leur proposant, par
exemple, des activités présentées dans ce dossier.
Juste avant le spectacle, à la Maison du Théâtre...
Nous vous demandons d’arriver 20 min avant la représentation, afin que nous puissions
vous accueillir et vous placer dans de bonnes conditions. Par ailleurs, nous conseillons aux
accompagnateurs de s’asseoir près des jeunes spectateurs pour une éventuelle intervention auprès d’eux.
Pendant le spectacle...
Nous vous invitons à laisser vos élèves profiter de la représentation, dans le respect des
artistes, lieu et public. Il est interdit de boire, manger, fumer, prendre des photographies,
filmer pendant le spectacle. De même, nous remercions les détenteurs de téléphones portables de les rallumer après la représentation.
Juste après le spectacle...
À la suite de la représentation, certaines compagnies acceptent de partager un moment
avec le public, recueillant les ressentis et répondant aux demandes d’informations supplémentaires. Si une telle rencontre vous paraît pertinente, n’hésitez pas à vous manifester
auprès de l’équipe de la Maison du Théâtre qui vous indiquera si elle peut avoir lieu ou
non.
Quelques jours après le spectacle...
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises interprétations d’un spectacle, mais plusieurs lectures possibles. Les activités proposées dans ce dossier vous aideront à faire émerger les
différentes interprétations perçues par les spectateurs de votre groupe.
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ACTIVITÉS
Autour de l’affiche...
Objectif : faire un premier pas vers le spectacle.
Support : affiche de Je n’ai pas peur.
Activités : observer l’affiche. Répondre aux questions ci-dessous.
1/ Pourquoi réalise-t-on une affiche pour un spectacle ? Où peut-on la voir ?
2/ Quels éléments composent l’affiche ?
3/ Que représentent-ils selon vous ?
4/ Que peut-on deviner du spectacle d’après cette affiche?
Prolongement : Créer une autre affiche après le spectacle.
Je n’ai pas peur
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Autour de photographies...
Objectif pour les accompagnateurs : découvrir l’univers de Je n’ai pas peur.
Support : photographies issues des dernières répétitions du spectacle. Cette période de
travail a permis de consolider l’architecture de la pièce, de rentrer dans la précision d’interprétation et de manipulation de marionnettes, et de peaufiner l’adaptation.
Je n’ai pas peur
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A la découverte des personnages...
Objectif : Faire le lien entre les protagonistes de l’histoire et la forme choisie (l’art de la
marionnette).
Support : photographies dévoilant les principaux personnages de Je n’ai pas peur.
Je n’ai pas peur
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D’après des extraits vidéos...
Objectifs pour les accompagnateurs : entrer dans l’univers de la compagnie Tro-Héol.
Support : extraits vidéo de deux spectacles de la compagnie, Mon père, ma guerre et Le
meunier hurlant, disponibles sur les sites Dailymotion et Youtube aux adresses url suivante : http://www.dailymotion.com/video/xgxspm_trohttp://www.dailymotion.com/video/xgxspm_tro -heolheol-monmon-perepere-mamaguerre_creation et https://www.youtube.com/watch?v=YgoA7OsbyD8
Je n’ai pas peur
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Autour du texte...
Objectif : se plonger dans les mots du spectacle.
Support : extrait de l’adaptation du texte de Niccolò Ammaniti par Martial Anton et Daniel
Calvo Funes.
Activités : faire lire le texte individuellement puis à voix haute en distribuant les rôles
(Michele enfant, Michele narrateur, le père de Michele, et un lecteur des didascalies). Répondre aux questions suivantes.
1/
2/
3/
4/
5/
Qui sont les personnages de cette scène ?
Où se déroule la scène ?
Que se passe-t-il ? Qu’a-t-il pu se passer avant ? Que se passera-t-il après selon vous ?
Quel est le style de l’écriture ?
Écrire une suite possible de l’histoire, en utilisant ces premiers éléments.
Prolongement : écrire une lettre à l’un des personnages, de la part du spectateur ou d’un
autre personnage du spectacle. Exemple : Michele adulte écrit à l’enfant qu’il a été.
Après la découverte du trou dans la maison abandonnée, Michele rend une première visite à
Filippo.
MICHELE (narrateur) :
Et si j’arrivais là haut et que j’y trouve des sorcières ou un ogre ? Je devais faire gaffe. Si un ogre
m’attrapait, il me jetait moi aussi dans un trou et il me mangeait par petits morceaux. D’abord un
bras, puis une jambe, et ainsi de suite. Et plus personne ne savait plus rien. Tout le monde dirait :
« Michele était si gentil, c’est si triste » Je ne voulais pas mourir. Même si j’aimerais bien aller à mon
enterrement.
Michele (enfant) :
Je dois pas aller là-haut. Je suis devenu dingue ou quoi ?
Et Tiger Jack, il ferait quoi ?
Tiger Jack sur cette colline, il y monte même s’il y a le congrès international de tous les bandits, les
sorcières et les ogres de la planète, parce que c’est un indien Navajo et qu’il est intrépide et invisible
et silencieux comme un puma.
MICHELE (narrateur) :
La maison était tranquille. Si les sorcières étaient passées, elles avaient remis tout bien en place.
Caché sous la plaque et le matelas, il y avait le trou.
Je l’avais pas rêvé.
Michele (enfant) :
T’es vivant ? (Rien)
Michele (enfant) :
T’es vivant ? Tu m’entends ? (Lance un caillou)
→
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MICHELE (narrateur) :
Il était mort.
Je devais voir son visage. Le visage, c’est la chose la plus importante. Par le visage on comprend
tout.
(Il trouve une corde qui se termine par un crochet en fer)
Michele (enfant) :
Avec ça je peux descendre. Moi, j’ai peur de rien ! Les morts ça peut pas faire de mal.
(Il descend. Il fait deux pas et s’arrête. Il prend une marmite aux rebords peints en bleu et avec
autour des pommes rouges dessinées)
MICHELE (narrateur) :
Elle était pareille à celle qu’on avait à la maison. La nôtre, on l’avait achetée au marché parce que
Maria aimait bien les pommes.
(Autour de la cheville de l’enfant, il voit une grosse chaîne fermée par un cadenas. Michele attrape
de deux doigts un pan de la couverture. Le mort plie une jambe. Puis il se soulève les yeux fermés,
il tend les bras vers Michele qui pousse un hurlement. Le mort aussi, il se met à hurler. Michele sors
du trou comme une puce affolée)
MICHELE (narrateur) :
Il était vivant. Il avait fait semblant d’être mort. Pourquoi ?
Peut être qu’il était malade. Peut être que c’était un monstre.
Un loup-garou.
La nuit, il devenait un loup. Ils le gardaient enchaîné là parce qu’il était dangereux. Les loups-garous
pour les tuer, il faut une balle en argent.
Père de Michele en flash back :
Arrête avec ces monstres, Michele. Les monstres n’existent pas.
Les fantômes, les loups-garous, les sorcières, rien que des conneries pour faire peur aux grands benêts comme toi. C’est des hommes que tu dois avoir peur, pas des monstres.
MICHELE (narrateur) :
Mais s’ils l’avaient caché là, il devait y avoir une raison.
Et puis je pensais à la marmite que j’avais trouvée dans le trou. Je trouvais bizarre qu’elle soit pareille à la nôtre.
Papa allait tout m’expliquer.
Je n’ai pas peur
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D’après la brochure de saison...
Objectifs : repérer les informations pratiques, se mettre en appétit.
Support : brochure de saison de la Maison du Théâtre.
Activités : faire découvrir la brochure de saison aux élèves. Lire l’extrait correspondant au
spectacle. Répondre aux questions suivantes.
1/ A quoi sert la brochure de saison d’un Théâtre ? Qu’est-ce qu’une saison ?
2/ Quel est le titre du spectacle ? Que vous évoque-t-il ?
3/ Quels sont les noms des personnes qui ont imaginé l’histoire sur scène ?
4/ Quels sont les différents métiers qui ont permis la création de ce spectacle ?
5/ Qu’est-ce qu’une compagnie ? Quel est son nom ? D’où vient-elle ?
6/ Quand peut-on aller voir ce spectacle à la Maison du Théâtre ?
7/ Combien de temps dure le spectacle ?
8/ D’après le résumé : quels sont les personnages du spectacle ? Quelles sont leurs particularités ?
9/ Selon vous, que va-t-il se passer sur le plateau ?
Je n’ai pas peur
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À la rencontre des artistes...
Objectif pour les accompagnateurs : comprendre les intentions des artistes.
Support : note d’intention, rencontre avec l’équipe artistique.
Activités : lire et comprendre les intentions des artistes. Analyser des œuvres littéraires ou
plastiques ayant inspiré les artistes. Rencontrer les artistes suite à la représentation (sur
demande à la Maison du Théâtre) et leur faire part des ressentis et interrogations. Écrire un
courrier aux artistes puis l’envoyer à la Maison du Théâtre qui transmettra à la compagnie.
(Notes issues du dossier artistique de la compagnie)
1/ Un parcours initiatique:
Je n’ai pas peur, le roman de Niccoló Ammaniti, drôle, cruel et passionnant, nous a ramené à l’enfance, celle
de Michele, et aussi la nôtre... ce passage insaisissable pendant lequel on commence peu à peu à abandonner l’insouciance pour entrer progressivement dans les préoccupations propres à un âge plus mûr; la certitude que nous avons un rôle à jouer dans les événements qui nous entourent; les premiers choix importants
de notre existence, la notion de responsabilité, notre conscience en somme. Tous ces éveils ne sont jamais
gratuits et demandent souvent l’effort de vaincre ses propres peurs, mais aussi celles des autres.
Ce parcours initiatique, ce passage d’autres frontières, est le terrain que nous explorons et questionnons.
Pourtant toutes ces interrogations ne sont pas dénuées d’un l’humour délectable, d’une naïveté décalée,
celle de l’enfant. La parole duale de Michele enfant et Michele adulte, narrateur de l’histoire, est en effet une
formidable source d’humour. Nous explorons ainsi le rapport marionnette/manipulateur avec la double pensée de Michele, enfant /narrateur, et nous continuons également notre recherche sur les jeux d’échelles, en
mélangeant des personnages manipulés et des personnages joués par les trois comédiens.
Par ailleurs, des jeux de scènes parallèles vont nous permettre, à la manière du cinéma, d’exprimer la
formidable tension dramatique et le suspens qui courent tout au long de cette histoire.
2/ Le gage:
Le monde des enfants n’est pas dénué de cruauté. Il y a les jeux où l’on s’amuse à se faire peur, que ce soit
par le danger ou en éprouvant ses limites, comme un laboratoire de recherche avant d’entamer le voyage
vers l’âge adulte. Mais ces jeux peuvent parfois aller jusqu’à l’humiliation d’autres enfants.
Face à cette humiliation dont il n’a pas encore conscience de la portée, Michele est déjà prédisposé à réagir,
car il ressent bien le malaise que cela provoque, non seulement chez l’enfant humilié, mais aussi chez les
autres enfants et en lui-même. Cette empathie de Michele envers l’autre marque une première étape déterminante contre l’indifférence.
3/ La dimension du conte:
Les fantasmes et projections de Michele sont extrêmement liés à la tradition du conte. Anciens ou modernes,
peuplés de sorcières ou de loups-garous, ils s’immiscent dans sa fantaisie pour donner du sens à son incompréhension. Il devra affronter ses peurs pour confirmer ou écarter ses hypothèses.
Dans le même ordre d’idées, dans la scène de Michele part à la recherche de Filippo dans le gouffre, nous
pouvons y voir plusieurs symboles à interpréter :
- le saut dans le gouffre, monde souterrain, inquiétant et opaque, passage au monde de l’adulte.
- l’attaque de la chouette qui cherche ses petits, le lien des parents avec leur progéniture.
- la chèvre muette, le témoin indifférent.
- et enfin le bosquet des lucioles, la merveilleuse et vaste complexité du monde des adultes.
→
Je n’ai pas peur
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4/ Scénographie :
Il y a dans le spectacle deux lieux prépondérants : la maison abandonnée en ruines, avec sa cour intérieure
et le trou de l’enfant enchaîné, et puis la maison de Michele, avec son rez-de-chaussée et son étage.
Le travail est donc basé sur le dessus-dessous, très importants dans cette histoire.
Nous donnons une importance à chaque niveau :
- le haut, qui est réservé à la chambre de Michele et Maria, sa sœur, comme lieu des rêves et projections
propices de l’enfance, un lieu perché loin des réalités et des soucis de l’adulte.
- le rez-de-chaussée, espace réservé aux grands où émergent des préoccupations plus terre à terre.
- et enfin le trou, où l’on cache le côté souterrain de l’humain, ce qui n’est pas montrable.
Ainsi, notre scénographie est composée d’une structure en vieux bois, qui plonge le public dans les couleurs chaudes du sud de l’Italie et dans la précarité dans laquelle vivent les personnages. A l’intérieur de
cette structure, un système de poulies permet d’actionner des supports de jeu qui peuvent monter et descendre selon les besoins du récit.
Enfin, il y a des éléments de décor sommaires et bruts : du linge étendu aux façades, des vieux volets fermés
ou à peine entrouverts pour protéger les intérieurs de la morsure ardente de la chaleur.
Cette mécanique simple et légère à l’œil où l’essentiel des manipulations se fait à vue, nous permet de rendre le rythme trépidant du roman.
5/ Musique et son :
Des ambiances sonores nous plongent dans l’été italien, sa chaleur suffocante. Des choix sonores qui ont
pour objectif de restituer une ambiance de village, de nature, d’animaux, de machines, et suggérer tout ce
que l’image ne montre pas.
Il y a également des chansons traditionnelles du sud de l’Italie et des chansons des années 70 qui nous ramènent au peuple du sud et à leur humanité.
Et, en contrepoint à ces ambiances, de la musique contemporaine (Arvo Pärt, Sylvain Chauveau, John Surman…) accompagne la fantaisie du personnage et la tension dramatique du récit.
6/ Identité artistique :
Notre propos est de tendre un miroir à nos contemporains, les invitant à la réflexion. Nous avons envie d’interpeller les spectateurs sur d'autres imaginaires et les inviter au questionnement. Ainsi, une certaine constance se dégage dans les thèmes que nous abordons. Nos spectacles mettent souvent en scène des
personnages devant faire face à des situations extrêmes révélant ainsi les failles et les vertus de l'être humain, leur humanité ou leur inhumanité. Notre recherche esthétique tend à créer un univers visuel fort et est
ouvert sur d’autres modes d’expression.
Nous sommes très attentifs à la notion d'image dans le spectacle et avons un goût particulier pour les audaces visuelles et la métaphore. Ainsi, l'esthétique et le langage du cinéma (cadre, ellipse, gros plan et découpage …) sont confrontés à la matière vivante du plateau, à la marionnette, aux acteurs en présence, dans un
temps et un espace qui sont celui du Théâtre.
Je n’ai pas peur
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En mémoire différée...
Objectif : se remémorer la représentation.
Support : photographies du dossier d’accompagnement, photographies ou vidéos prises
avant ou après le spectacle.
Activités : se souvenir des images du spectacle. Exprimer ce que l’on aimé ou moins aimé.
Écrire un article, une critique ou réaliser un reportage vidéo pour un site ou un journal interne en utilisant le vocabulaire approprié. Écrire un portrait chinois. Rassembler les ressentis de chacun des cinq sens lors du spectacle. Échanger avec un autre groupe ayant vu
le même spectacle.
Cinq sens
Portrait chinois
Si je n’ai pas peur était une couleur, ce serait…
Si Je n’ai pas peur était une odeur, ce serait
Si Je n’ai pas peur était une musique, ce serait…
Si Je n’ai pas peur était une sensation, ce serait…
Travailler autour des attentes
des élèves...
Au moyen du diptyque : avant de
venir assister au spectacle, l’élève
écrit quelques lignes sur ce qu’il
s’attend à voir ; quelques jours
après la représentation, il écrit ce
qu’il a vu et évoque ses impressions.
Les deux textes sont par la suite
comparés pour mettre en lumière
les différences ou les correspondances.
Reportage photo
L’un des élèves peut être chargé
de photographier les temps forts
de la venue au spectacle : la
billetterie du théâtre, le lieu (pas
le spectacle), l’entrée en salle...
Ces photos pourront servir à
personnaliser le carnet de bord
des élèves et garder une trace
des moments vécus, ou encore
s’intégrer à un texte écrit en
classe sous la forme d’un article
de presse.
Caractéristiques d’une critique
Une critique doit transmettre un message CLAIR : Centré
sur un message, Lisible (écriture accessible), Actuel, Immédiat (dans le vif du sujet), Rigoureux (information vérifiée). Elle doit articuler subjectivité des émotions et objectivité des informations, sans rien dévoiler. Elle comporte :
un titre, un chapeau, une phrase d’introduction percutante,
un développement (message unique), une conclusion appropriée ouvrant sur autre chose.
Je n’ai pas peur
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Vers d’autres oeuvres...
Objectif : faire des liens avec d’autres œuvres artistiques.
Support : livres, films, œuvres picturales autour des thèmes développés dans Je n’ai pas
peur ou ayant influencé la compagnie dans sa création.
Activités : lire, observer, analyser ces œuvres. Identifier les points communs et différences.
1/ En littérature :
Découvrir le texte de Niccolò Ammaniti
(2001)...
...sans trop dévoiler les multiples rebondissements de
l’intrigue (l’idéal est de lire le texte après la venue au
spectacle, afin de conserver une part de surprise et de
suspense chez le jeune spectateur lors de sa venue à
la Maison du Théâtre). Le texte est disponible en grand
format et en poche.
Extrait :
"Je ne dirais rien à personne.(...) L’enfant au fond
du trou était à moi. Si je le disais à Rackam, comme
toujours il s’attribuerait le mérite de la découverte. Il
raconterait à tout le monde que c’était lui qui l’avait
trouvé parce que c’était lui qui avait décidé de monter sur la colline.
Pas cette fois. C’était moi qui avais fait le gage,
c’était moi qui étais tombé de l’arbre, et c’était moi
qui l’avais trouvé.
Il n’était pas à Rackam. Ni à Barbara. Il n’était pas à
Salvatore. Il était à moi. C’était ma découverte secrète."
Travailler sur d’autres récits initiatiques...
...Comme le très beau roman Skellig, de David Almond (1998)
En explorant le garage en ruines de sa nouvelle maison, le jeune Michael fait une
étrange rencontre: un homme vit là, accroupi dans le noir, sans bouger. Qui est-il ? D'où
vient-il ? Michael et Mina, sa nouvelle voisine, sont bien décidés à résoudre ce mystère...
Extrait :
"Il gisait là, derrière des caisses, dans la pénombre et les gravats. Il était pâle,
crasseux, desséché. Au début, je l'ai cru mort. Je me trompais complètement, je
n'allais pas tarder à le savoir. J'allais bientôt découvrir qu'il n'y avait rien au
monde de plus vivant que lui."
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2/ Au théâtre :
Faire lire aux élèves des scènes de Debout, la pièce de Nathalie
Papin (2000)
Victor découvre un jour, au cimetière, un petit garçon caché au fond d'un trou. Il a dix ans,
il est battu par sa mère et il veut mourir. Victor le convainc de sortir et le baptise Debout.
Plus tard, il l'emmène au cimetière des Gitans où, par une porte, on accède à un lieu où
l'on peut rencontrer d'autres mères. Debout fera ce long voyage, seul. Des mères, il en
verra de toutes sortes: Reine Verticale, Mère Jardin, Mère Araignée, Mère Porte, Mère
Bijoux... Mais pourra-t-il en choisir une?
Extrait :
VICTOR : Allez, sors de là.
L’ENFANT : Non !
VICTOR : Allez, ouste, sors de ce trou ! Viens !
L’ENFANT : ...
VICTOR : Bon, si tu ne veux pas venir, je vais aller te chercher.
L’ENFANT : Non, je veux rester là. Je suis bien dans la terre.
VICTOR : T’as pas fini. T’as plein de choses à voir... Bon, je vais aller te chercher...
Aïe ! Mais t’es comme un petit animal. Tu mords. Tu vas casser tes petites dents
sur ma chair coriace. Allez.
Victor sort l’enfant à bout de bras et le pose près de lui.
VICTOR : Te voilà debout. T’es très bien debout ! D’ailleurs je vais t’appeler Debout !
L’ENFANT : Debout ?
VICTOR : Oui Debout. Comme ça tu ne seras pas tenté d’aller te coucher avant
l’heure.
L’ENFANT : Je suis Debout, je suis Debout !
3/ Au cinéma :
Pour les plus grands : voir des extraits de Mud, réalisé par Jeff Nichols (2013)
Ellis, 14 ans, découvre lors d’une escapade, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississippi. Mud (c’est son nom), s’y cache car il a tué
un homme; il demande à l’adolescent de lui apporter de la nourriture et de l’aider à réparer son bateau afin de quitter l’île...
Un film très sensible et lumineux, superbement interprété.
Je n’ai pas peur
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Au cinéma (suite) :
L’été où j’ai grandi, réalisé par Gabriele Salvatores (2003)...
... qui est une adaptation de Je n’ai pas peur de Niccolò Ammaniti. Le film, qui restitue l’univers tendre et cruel du roman, peut se trouver en
dvd sous le titre I’m not scared.
Je n’ai pas peur
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GLOSSAIRE
Acte
C’est une division d’une pièce de théâtre, elle-même découpée en scènes.
Adaptation
C’est la transformation d’une œuvre ou sa transposition
d’un domaine artistique à un autre, en en conservant la
trame narrative.
Artiste
C’est une personne qui crée ou interprète des œuvres d’art,
par exemple une pièce de théâtre.
Auteur
Écrivain, il écrit des histoires en faisant vivre et parler des
personnages.
Chorégraphie
C’est l’ensemble des pas et figures d’une danse, créé et mis
en scène par un chorégraphe.
Comédien
C’est celui qui est présent sur la scène et qui agit. Il incarne et interprète un personnage. Il joue en suivant les
indications données par le metteur en scène.
Compagnie
Synonyme de « troupe », la compagnie désigne un groupe
de personnes qui exercent différents métiers (comédiens,
écrivain, metteur en scène, musiciens, scénographe etc.) et
qui travaillent ensemble pour créer des spectacles.
Créateur Costume
Il crée, loue ou achète les costumes des personnages de
l’histoire selon l’interprétation de la pièce, l’époque, l’univers et les caractéristiques des personnages.
Créateur Lumière
Il crée les lumières du spectacle en fonction des indications
du metteur en scène et des ambiances des scènes du spectacle.
Dialogues
C’est l’ensemble des paroles dites par les personnages de la
pièce.
Didascalies
Une didascalie est une indication scénique (souvent mise
en italique) qui est donnée par l'auteur, et qui peut concerner les entrées ou sorties des personnages, le ton d'une
réplique, les gestes à accomplir, les mimiques etc. La liste
des personnages au début de la pièce, les indications d'actes et de scènes, le nom des personnages devant chaque
réplique, font également partie des didascalies.
Distribution
C’est l’ensemble des gens qui participent à la création d’un
spectacle et qui se voient attribuer un rôle précis dans la
réalisation du spectacle.
Dramaturgie
C’est la conception, l’adaptation d’une œuvre afin qu’elle
soit jouée au théâtre.
Genre
Le genre indique la catégorie dans laquelle se classe le
spectacle : danse, musique, cirque, marionnette, théâtre
etc.
Contact : François Berlivet / 02 98 47 33 42
[email protected]
Je n’ai pas peur
Marionnette
C’est une figurine que l’on fait bouger avec les mains ou à
l’aide de ficelles.
Metteur en scène
C’est l’artiste qui dirige la création d’un spectacle. Il propose une interprétation du texte de l’auteur, il choisit les
comédiens et les aide à jouer leur personnage.
Note d’intention
Avant de créer un spectacle, l’équipe artistique rédige souvent ce qu’on appelle « une note d’intention ». La note
d’intention présente le projet de spectacle, son intérêt et
les envies des artistes.
Personnage
C’est une personne fictive d’une œuvre littéraire.
Pièce
C’est un spectacle destiné à être joué une ou plusieurs fois
au théâtre, généralement découpé en actes puis en scènes.
Plateau
Synonyme de scène. C’est l’espace où est représenté le
spectacle.
Production
Elle correspond aux personnes ou structures qui, par leur
apport financier et technique, ont permis la création d’un
spectacle.
Public
Il s’agit de l’ensemble des spectateurs qui assistent au
spectacle. Sans un public, la représentation ne pourrait pas
avoir lieu.
Régisseur
Il s’agit du technicien qui s’occupe des lumières et/ou du
son pendant le spectacle.
Représentation
C’est un spectacle joué devant un public.
Saison
C’est la période pendant laquelle un théâtre est en activité
et accueille des spectacles. La saison correspond généralement à une année scolaire : de septembre à juin de l’année
suivante.
Scène
Ce terme désigne à la fois le plateau de théâtre, c’est-àdire l’endroit où se joue la pièce, et une partie de l’histoire
qui est racontée.
Scénographe
C’est le plasticien ou peintre qui imagine le décor d’un
spectacle. Il travaille en collaboration avec un metteur en
scène ou un chorégraphe et avec les créateurs lumière et
son.
Spectacle vivant
C’est l’ensemble des disciplines artistiques où une représentation est jouée devant un public : musique, danse, art de
rue, théâtre, arts du cirque.
Texte théâtral
Il se compose de deux éléments : les didascalies et les dialogues.
Théâtre
C’est à la fois un art de représentation, un genre d’écriture
d’œuvres jouées par des comédiens sur scène et le lieu destiné à la représentation de spectacles.
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