La lettre de l`Administrateur salarié représentant les pilotes de ligne
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La lettre de l`Administrateur salarié représentant les pilotes de ligne
Michel JANOT DE L’ADMINISTRATEUR SALARIÉ REPRÉSENTANT LES PILOTES DE LIGNE DU GROUPE AIR FRANCE Tous pilotes du Groupe Air France Mars 2011 Finie la crise ? es résultats du troisième trimestre étant maintenant connus, on peut se faire une bonne idée des tendances de l’exercice 2010/2011. Depuis l’été 2008, la crise économique a entraîné un recul du trafic aérien partout dans le monde. L Pour le Groupe Air France, cela s’est traduit par une quadruple baisse, trafic (-8,1 % par rapport à l’été 2008), recette unitaire (-16 % en économie et -29 % en affaires), chiffre d’affaires (-20 %) et résultats financiers (résultat d’exploitation s’écroulant d’un milliard d’euros entre les étés 2007 et 2009 : de +526 à -527 millions d’euros). Or désormais ces indicateurs sont globalement positifs, à l’exception du trafic en faible baisse ; mais AF-KLM vient d’annoncer pour l’été 2011 une offre totale en augmentation de 2,6 % par rapport à l’avant crise, avec l’ouverture de 8 nouvelles destinations pour AF et de 3 pour KLM. On peut donc estimer que la tendance est bien à la reprise, même si des points noirs subsistent : Le moyen-courrier souffre toujours de la concurrence des low costs. Ensuite, si la recette en économie est désormais au-dessus du niveau d’avant crise, ce n’est pas encore le cas en affaires. Enfin, le résultat d’exploitation sera encore très probablement négatif pour l’exercice 2010/2011, à cause du quatrième trimestre historiquement toujours moyen. La conséquence financière de ce résultat d’exploitation décevant sera une capacité d’investissement faible, ne nous permettant pas encore d’acquérir en pleine propriété nos avions. LE TRAFIC our la période avril-septembre 2010, le trafic passager est en baisse de 2,5 % par rapport à 2009, mais sur le troisième trimestre 2010, le trafic est en hausse de 1,3 % par rapport à 2009. P La tendance est donc à l’amélioration, même si les niveaux de l’été 2008 n’ont pas encore été tout à fait retrouvés (-5 %). Pour le fret, sur les 6 mois d’été 2010 le trafic est stable par rapport à 2009 (-0,1 %), et s’est repris au troisième trimestre de 4,2 %. La tendance est donc aussi bonne, même si on est encore 17 % en dessous des niveaux d’avant la crise. Cependant, ce niveau faible est dû avant tout à la stratégie d’Air France de limitation de l’offre pour favoriser la recette unitaire. Cette stratégie de redressement financier visant à limiter l’offre, associée à l’expansion automatique de l’offre « soute » liée à l’offre passager, explique la contraction très forte de la flotte « tout cargo », qui reste finalement la seule variable d’ajustement sur l’offre cargo. La perte de nos avions cargo n’est donc pas vraiment une adaptation au marché, mais bien plus une adaptation à nos coûts élevés… Document réservé aux pilotes de ligne du Groupe Air France. Toute reproduction interdite. LA RECETTE L UNITAIRE La recette unitaire passager est remontée de 7,4 % au troisième trimestre 2010 par rapport à 2009, à 2 % seulement du niveau d’avant crise. « Sur le réseau longcourrier, si la recette unitaire en économie surpasse déjà celle d’avant crise (+2 %), … en affaires elle est encore en retard de 6 %. » ’amélioration de la recette unitaire a été le moteur principal du redressement de nos résultats. Sur le réseau long-courrier, si la recette unitaire en économie surpasse déjà celle d’avant crise (+2 %), aidée par l’introduction de la premium voyageur, en affaires elle est encore en retard de 6 %. Notre modèle économique étant dépendant des classes avant, l’évolution de sa recette unitaire devra être surveillée dans les saisons à venir. Pour le cargo, la recette unitaire qui s’était écroulée de 42 % est revenue aux niveaux de 2007/2008, à un niveau que l’on peut qualifier de normal (aidée par une limitation voulue de l’offre). Chiffre d’affaires Le chiffre d’affaires est en hausse nette sur les 9 premiers mois de l’exercice (avril-décembre 2010). CA 9 mois 2010 CA 9 mois 2009 Variation CA total GAF 11 767 M€ 10 563 M€ +11,7 % CA Passage 9 151 M€ 8 280 M€ + 10,5 % CA FRET 1 122 M€ 856 M€ + 31 % oici les principales dépenses du GAF sur les 9 premiers mois de l’exercice (avril-décembre 2010). Les achats de carburants sont en hausse de 22,3 % à 2 489 M€. Cette augmentation reflète la variation négative du cours de l’euro et du prix du pétrole, mais aussi la variation positive des couvertures carburant (100 M€ d’économies sur les 9 mois). Les loyers opérationnels, c’est-à-dire les locations de nos avions (!), sont en hausse de 19,1 % à 429 M€. Cela traduit notre incapacité chronique à dégager suffisamment d’argent pour acheter nos avions. Les redevances aéronautiques sont en baisse de 1,2 % à 807 M€. Les frais d’escale sont en baisse de 0,5 % à 679 M€. Le coût de l’entretien est en hausse de 7,6 % à 541 M€. Et enfin les charges de personnel sont en baisse de 0,6 % à 3 917 M€. A noter que cela représente 1/3 de notre chiffre d’affaires, chiffre le plus élevé parmi les compagnies aériennes mondiales. Mais il est intéressant également de noter que les salaires bruts sont en baisse de 1,3 % à 2 675 M€, quand les charges sociales patronales sont en baisse de seulement 0,7 % à 1 172 M€ : les charges sociales baissent deux fois moins vite que les salaires… >> DÉPENSES V >> Et si l’on compare notre masse salariale à celle de KLM, on constate un écart de plus de 800 M€ en notre défaveur concernant les charges sociales… Avec l’abandon progressif d’Air France par le gouvernement (Ryanair, droits de trafic des compagnies du Golfe), nous ne pourrons plus nous permettre très longtemps de supporter ce différentiel de charges qui donne un avantage compétitif majeur à nos principaux concurrents. « … si l’on compare notre masse salariale à celle de KLM, on constate un écart de plus de 800 M€ en notre défaveur concernant les charges sociales… » Résultats financiers Dans la presse financière les indicateurs analysant la performance des entreprises sont souvent à l’intention des investisseurs pour répondre à la question : faut-il mieux acheter l’entreprise A que la B ? Ces indicateurs de « retour sur investissement » ne me paraissent pas judicieux pour éclairer la santé de l’entreprise vue par les salariés. J’ai donc choisi de vous présenter régulièrement trois indicateurs qui correspondent mieux à notre vision interne : Le Rex, résultat d’exploitation, qui décrit si notre exploitation aérienne a été profitable ou pas. Le Cash Flow d’exploitation, qui est l’argent qui reste disponible pour les investissements, achat d’avions en particulier. La dette, qui permets de se faire une idée de notre « patrimoine », qu’il convient d’analyser après les résultats de l’exercice complet. Le résultat d’exploitation Le résultat d’exploitation global du Groupe pour les 9 mois d’avril à décembre 2010 est de +73 M€. A noter que ces +73 M€ au global intègrent des pertes pour un total de 158 M€ liées au volcan, à la neige de décembre et aux grèves ATC de la fin de l’année. Ce résultat est à comparer avec la perte de plus de 600 M€ pour la même période en 2009. Plus précisément par activités, le résultat d’exploitation du passage est à ur la période avril-décembre, cette année le Groupe Air France a généré un cash flow opérationnel de 547 M€ et nous avons fait 1 065 M€ d’investissement. Nous avons dû vendre pour 466 M€ d’avions et augmenter encore notre recours à la location opérationnelle. Mais cela reste mieux que l’an dernier où nous avions un cash flow négatif de 520 M€, ce qui fait que même avec la vente suivie de location de nos avions, nous avions « brûlé » 1 124 M€ de réserves… Cependant, même si la situation s’améliore, cette incapacité chronique à générer suffisamment d’argent pour payer nos avions risque de nous poser des problèmes à l’avenir, en particulier face à la commande des 787 ou 350 prévus arriver dans la deuxième moitié de la décennie. S LE CASH FLOW l’équilibre, en amélioration de 500 M€ par rapport à 2009. Concernant le cargo, celui-ci est quasiment à l’équilibre, en s’améliorant de plus de 200 M€ par rapport à 2009. Et comme en 2009, la meilleure performance vient des activités de maintenance, avec un résultat d’exploitation en hausse d’une vingtaine de millions d’euros et approchant les 100 M€ sur les 9 premiers mois de l’année. LES FILIALES orsque seront connus en mai les comptes de l’ensemble de l’exercice je ferai un point plus complet sur les filiales. Pour l’instant voici les tendances pour le résultat d’exploitation des filiales aériennes du Groupe Air France pour les 9 mois d’avril à décembre 2010. L Pour Transavia, si les pertes d’exploitation restent stables et modérées, cela est à mettre en regard de l’augmentation du chiffre d’affaires. Globalement, cette filiale se porte donc plutôt bien. City jet est toujours nettement en pertes, mais en réduction par rapport aux deux exercices 2008/2009 et 2009/2010 où celles-ci avaient été très importantes, de l’ordre de 25 % du chiffre d’affaires. Ces pertes avaient été en partie générées par l’arrivée de Vlm dans le groupe. Régional est la seule filiale qui après des pertes importantes en 2009/2010 dues à la crise, redevient positive sur les 9 premiers mois de l’année. Pour Britair, le résultat d’exploitation des 9 premiers mois de l’exercice marque une dégradation par rapport à 2009, ce qui en fait la seule filiale à ne pas profiter de l’amélioration de l’environnement économique. Pour moi l’une des raisons majeures de la dégradation des résultats de Britair est l’exploitation déficitaire du hub de Lyon. Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que le coût au SKO d’avions de 100 places face à des 320 de low costs est défavorable… On peut constater également que le Groupe compte trois compagnies de tailles quasiment équivalentes (Britair, régional, City Jet avec Vlm) sur quasiment le même marché… Pourquoi ?? Bonne question à laquelle la direction n’a apparemment pas de réponse… EVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS Amende cargo Le 9 novembre dernier, la Commission Européenne a imposé des amendes globales de 799 M€ pour des ententes illicites sur les surcharges carburant et celles liées à la sécurité à plusieurs exploitants cargo, pour des faits allant de décembre 1999 à février 2006. Air France a été condamnée à une amende de 183 M€ et le groupe AF-KLM, y compris Martinair, à une amende globale de 339,6 M€. AF-KLM a fait appel de cette condamnation. Les principaux autres condamnés sont British Airways « Air France a été (104 M€), Cargolux (79,9 M€), SAS (70,2 M€), Singapore Airlines (74,8 M€), puis Cathay, Japan Airlines et Air Canada. condamnée à une Le groupe Lufthansa, bien qu’ayant participé activement amende de 183 M€ à l’entente, l’a dénoncée, et par ce fait échappe à toute amende. et le groupe AF-KLM… Pour AF-KLM, cette amende fait suite à une condamnation à une amende globale au Etats-Unis, amenant les provisions totales passées à 657 M€ ! de 339,6 M€.. » Cette somme représente plus que les bénéfices de l’activité cargo sur la période concernée, et les salariés qui ont œuvré pour faire vivre cette activité peuvent logiquement se sentir floués. J’espère que la lumière sera faite sur les responsabilités dans cette affaire. EVÉNEMENTS SIGNIFICATIFS Neige et grèves ATC Amadeus Le 29 avril 2010, la société Amadeus a été introduite à la Bourse de Madrid. La part du Groupe Air France à l’issue de cette opération est passée de 22 % à 15 % du capital d’Amadeus. Cette opération a généré 1 030 M€ de gains sur les comptes de cette année, dont 193 M€ en trésorerie et 750 M€ de valorisation au 29 avril 2010 de la participation restante du groupe Air France dans Amadeus. A noter que cette participation restante est désormais valorisée au prix du marché ; elle a encore augmenté de plus de 200 M€ depuis avril 2010. Volcan Au mois d’avril 2010, l’éruption du maintenant célèbre volcan islandais a conduit à la fermeture complète de l’espace aérien pendant 5 jours. Pour le Groupe Air France, 7 000 vols ont été annulés, entrainant la perte de 1 731 millions de SKO et de 77 millions de TKO. Financièrement, la perte pour le Groupe Air France est de 169 M€ sur le chiffre d’affaires et de 95 M€ sur le résultat opérationnel (-158 M€ pour AF-KLM). Après l’éruption volcanique en avril, l’exploitation a été très perturbée en octobre suite aux grèves ATC (-33 M€ de recettes) et en décembre suite aux « épisodes » neigeux (-50 M€ de recettes). La perte pour le Groupe Air France représente 82 M€ pour ces deux séries d’évènements. Concernant la journée qui a lancé la polémique sur la pénurie de glycol, voici quelques détails. La capacité des réservoirs de glycol à CDG était de 1 600 m3, réservoirs remplis à seulement 900 m3 avant l’hiver… Une journée de dégivrage représentant environ 200 m3, il n’y avait qu’un peu plus de 4 jours de réserves, presque épuisées avant le 23 décembre. La capacité de stockage va donc être montée à 2 400 m3 (et les réservoirs remplis avant l’hiver !). Les points de dégivrages, au nombre de 7 actuellement à CDG, vont être montés à 10, avec en plus la mise en place de moyens de dégivrage « au contact », qui seront l’équivalent de 2 points de dégivrage en plus. D’autre part, des engins spéciaux sont être déployés pour dégivrer les aires de dégivrages, leur permettant ainsi de fonctionner en permanence… « La capacité des réservoirs de glycol à CDG était de 1 600 m3, … remplis à seulement 900 m3 avant l’hiver… " COMPAGNIES DU GOLFE ébut février a été formalisé l’accord sur les nouveaux droits de trafic accordés aux deux compagnies Emirates et Etihad : 22 vols hebdomadaires en plus, 14 vers la province et 8 vers Paris. D D’après la presse, le gouvernement a arbitré en défaveur d’Air France, contre la promesse du maintien de la commande de 190 Airbus par ces deux compagnies, d’un (enfin) premier contrat à l’export pour le « Rafale » et d’un contrat de fourniture d’uranium par Areva après l’échec de la vente d’un réacteur dans le Golfe… Pour justifier ces négociations le gouvernement tente de faire passer l’idée de la préservation de l’emploi français. Pour moi ce raisonnement est erroné. D’abord, les compagnies du Golfe ne créent que marginalement du trafic, détournant plutôt le trafic existant des compagnies historiques. Groupe Air France Crédit Agricole EDF Bouygues Vinci Orange PSA GDF Renault Total Veolia BNP Sanofi AXA Emplois en France 66 400 107 200 110 655 76 427 91 545 100 000 101 300 104 000 55 854 36 407 100 524 64 635 28 000 16 602 Or, quelles que ce soient les compagnies qui transportent ces flux de trafic, il faudra de toute façon des avions pour le faire ! Transférer du trafic d’Air France aux compagnies du Golfe ne fera pas vendre plus d’avions, les acheteurs ne seront pas les mêmes c’est tout. La deuxième raison est que Air France est l’une des toutes premières entreprises françaises pour le maintien de l’emploi en France. Voici les chiffres d’une étude faite sur les bilans 2009, classant les principales entreprises françaises en fonction de leur pourcentage d’effectif basé en France, où d’ailleurs ni Airbus, ni Areva, ni Dassault ne sont cités… « Transférer du trafic d’Air France aux compagnies du Golfe ne fera pas vendre plus d’avions, les acheteurs ne seront pas les mêmes c’est tout. » % effectif en France 92 % 67 % 65 % 57 % 57 % 55 % 54 % 52 % 46 % 38 % 32 % 32 % 27 % 16 % Bref nous voici échangés contre des promesses pour des Airbus qui de toutes façons se seraient vendus et contre des lots de consolation pour Areva et le « rafale » !! Alors même que nous sommes un champion de l’emploi français et donc des charges sociales afférentes ! A quand la réaction de nos dirigeants ? SÉCURITÉ L DES VOLS a tragédie de l’AF447 et de ses 228 victimes le 1er juin 2009 a été un choc pour l’ensemble des personnels de la compagnie. Quand se sont rajoutées à ce choc les communications initiales de la compagnie envers ses pilotes, réaffirmant qu’il ne leur revenait qu’à appliquer ce qu’on leur demandait pour voler en toute sécurité, la nécessaire confiance qui doit être de mise entre le management et les pilotes s’est effritée. Pour y remédier, plusieurs initiatives ont ensuite été prises : création du groupe « Trajectoire », participation des syndicats à la CMP, modification de la structure de l’exploitation aérienne d’Air France, lancement d’un LOSA et d’une Mission Externe. « … le SGS conseille une implication plus importante des organisations syndicales dans le travail d’amélioration de la sécurité des vols. » Cette dernière est à l’origine d’une modification majeure dans la façon dont le Conseil d’Administration appréhende la sécurité des vols, par la création d’un Comité Spécialisé au sein du Conseil. « … outre les initiatives internes à Air France, la réglementation nous oblige à mettre en place une nouvelle approche de la sécurité des vols avant le 1er janvier 2012, le SGS. » la manière dont l’exécutif le prend en compte. Le travail de ce Comité a commencé, et du travail il va y en avoir, car outre les initiatives internes à Air France, la réglementation nous oblige à mettre en place une nouvelle approche de la sécurité des vols avant le 1er janvier 2012, le SGS. Schématiquement, le SGS (Système de Gestion de la Sécurité) impose aux compagnies une approche structurée de la sécurité des vols, dépassant le simple cadre réglementaire, et leur demandant à la fois une analyse réactive (analyse des évènements majeurs), mais aussi proactive (analyse des retours d’expérience) et prédictive (analyse des pratiques quotidiennes). D’autre part, le SGS conseille une implication plus importante des organisations syndicales dans le travail d’amélioration de la sécurité des vols. Les premières réunions du Comité de Sécurité des Vols ont montré que si un gros travail a déjà été fourni, il n’est pas encore achevé. Jusque-là, les administrateurs, dont le suivi des risques est l’une des responsabilités, ne disposaient que d’un organe unique, le Comité d’Audit, pour analyser tous les risques pesant sur l’entreprise (finances, dettes, pétrole, change, social, etc.). C’est normal, ces évolutions majeures sont récentes à Air France, qui après avoir été il y a longtemps à la pointe des innovations en terme de sécurité des vols (par ex : Protocol Acars protégeant l’anonymat) s’était depuis cette époque un peu endormie sur ses lauriers… La sécurité des vols n’y était donc qu’un risque parmi beaucoup d’autres. Le deuxième chantier suivi par le Comité de Sécurité des Vols est la mise en œuvre des recommandations de la Mission Externe, dont je vous tiendrai informés de l’avancement au fur et à mesure de leur développement. >> Pourtant la disparition d’un avion est bien un risque majeur pesant sur le Groupe, et il est clairement de la responsabilité des administrateurs de surveiller « … arriver à concilier exploitation d’une activité complexe et mise au premier plan de la sécurité est tout à fait possible, c’est une question de volonté et de moyens… » L’autre avantage d’un regard externe est de nous confronter avec des cultures et pratiques de la sécurité différentes, pour des résultats pas forcément inférieurs aux nôtres… D’ailleurs, à ce sujet, le Comité de Sécurité des Vols a pris une initiative pour moi très positive en décidant de recevoir régulièrement des personnalités externes au Groupe, venant exposer des pratiques et méthodes permettant d’atteindre un haut niveau de sécurité dans des activités variées. Le premier exposé concernait les politiques et procédures de sécurité du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), le point commun entre l’aérien et l’énergie atomique en terme de sécurité étant bien sûr le caractère potentiellement dramatique d’un accident. Dans ces deux activités, il est donc impératif que la sécurité soit la préoccupation principale de l’exploitation. C’est bien cette mise en avant de la sécurité que nous avons retrouvée dans les procédures et moyens mis en œuvre au CEA depuis longtemps déjà. Ce premier exemple nous montre qu’arriver à concilier exploitation d’une activité complexe et mise au premier plan de la sécurité est tout à fait possible, c’est une question de volonté et de moyens… Bons vols Revue de presse Bernard Pédamon et moi-même vous proposons également de recevoir notre revue de presse bimensuelle. Celle-ci traite de l’actualité du Groupe AF-KLM, mais également des autres compagnies et de l’aérien en général. Si vous êtes intéressés par cette revue de presse, vous pouvez nous envoyer un mail aux adresses suivantes : [email protected] ou [email protected] DE L’ADMINISTRATEUR SALARIÉ REPRÉSENTANT LES PILOTES DE LIGNE DU GROUPE AIR FRANCE Contact mail : [email protected] Ce document est imprimé sur un papier respectueux de l’environnement (60 % de fibres recyclées et 40 % de fibres vierges FSC). >> Ces recommandations sont en effet une occasion unique de faire évoluer des sujets qui sans ce regard extérieur n’auraient même jamais été abordés. A titre d’exemple jamais un rapport interne n’aurait et n’a osé recommander un changement dans l’organisation du Conseil d’Administration ni de l’organisation de la direction générale…