Iman - Le Bal des Débutantes de Paris

Transcription

Iman - Le Bal des Débutantes de Paris
RENCONTRE
«Iman, ma fille,
ma princesse»
BAL DES DÉBUTANTES
COUP DE
FOUDRE
Au siège de la
maison Gaultier,
le créateur
supervise les
essayages de
la jeune beauté.
L’acteur suisse Vincent Pérez nous
dévoile sa fille aînée de 16 ans. Samedi
prochain, à Paris, il conduira Iman au
Bal des débutantes. Celle qui rêve d’une
carrière de mannequin est habillée par
Jean Paul Gaultier. Conquis, le créateur
la fera défiler en janvier.
Photos MANUEL BRAUN et CYRIL MOREAU – DOMINIQUE JACOVIDES /
BESTIMAGE - Texte DIDIER DANA
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L’ILLUSTRÉ 48/15
«Je suis fier
d’elle. C’est
une bosseuse,
une guerrière.
Déjà une femme
extraordinaire…»
Vincent Pérez, à propos d’Iman,
sa fille de 16 ans
L’ILLUSTRÉ 48/15
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RENCONTRE
VINCENT PÉREZ ET SA FILLE
CENDRILLON
POUR
GAULTIER
D
Texte DIDIER DANA
ans le salon de couture, au siège de son
entreprise à Paris, Jean
Paul Gaultier a lâché
un «waouh!» admiratif en découvrant Iman
Pérez, superbe jeune
fille de 16 ans parée de
l’une de ses créations. Le styliste
français a eu un coup de foudre
pour la fille de l’acteur suisse
Vincent Pérez et de son épouse,
Karine Silla, mannequin, réalisatrice et auteur de romans. Lors
des essayages, au 325, rue SaintMartin, il a été attentif à chaque
détail du vêtement d’exception
de celle qui, le 28 novembre,
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se rendra au très sélect Bal des
débutantes. Un rituel de passage
des filles bien nées dans le grand
monde. Pour jouer les Cendrillon, Iman a jeté son dévolu sur
Let it Bi, une robe haute couture
de taffetas ombré.
Iman, trésor bien caché
Samedi dernier, c’est dans un
tout autre décor à 60 kilomètres
de la capitale, dans la maison
de campagne de Vincent Pérez,
qu’Iman évoquait son expérience. «Après les essayages,
j’ai appris que j’étais bookée
pour le défilé Gaultier de janvier prochain! Parmi les quatre
robes longues haute couture,
j’ai choisi la verte, asymétrique.
J’aime son côté double, à la
fois calme et sophistiqué.»
Plus imposante et théâtrale, La
Superbe, aussi originale qu’encombrante, ne permettait pas
d’évoluer librement. «C’était
trop compliqué de marcher. Le
jupon était trop lourd sur ma
taille.» C’est que, le week-end
prochain, il s’agira de danser
la valse sous la houlette de Stéphane Bern.
Comme elle, vingt-trois
débutantes en robe de grands
créateurs, toutes chaussées par
Louboutin, vont converger vers
la Ville lumière, au palais de
Chaillot où se déroulera la soirée. Vincent Pérez, qui incarne
Valmont au théâtre dans Les
liaisons dangereuses, ralliera la
capitale française pour l’occasion. On croyait tout savoir de ce
garçon discret né à Lausanne et
de sa carrière internationale.
Il nous cachait un trésor, son
aînée. Iman est à la fois cavalière
émérite, classée 16e au championnat de France, et lycéenne
à l’Ecole internationale de Paris,
parfaitement bilingue, elle parle
le français et l’anglais.
Un père transi d’amour
Cette brune aux cheveux en
cascade est une voleuse de
beauté. Elle a pris le meilleur de
ses parents. Déjà inscrite dans
une agence de mannequins,
elle ambitionne d’en faire son
métier, après des études supérieures à New York. «Je suis sous
contrat chez Next, une agence
active entre Paris et Los Angeles.
Mon modèle est le top-modèle
afro-américain Tyra Banks. Elle
a imposé ses canons de beauté
dans un monde très formaté.»
Iman rêve aussi de cinéma.
«Je souhaite devenir comédienne depuis l’âge de 4 ans.
J’admire Audrey Hepburn, pour
sa grâce, l’expression innocente
de ses yeux, sa grande humanité
aussi.»
En l’entendant s’exprimer,
libre et joyeuse, Vincent Pérez est
transi d’amour. «C’est une princesse dans ma vie et elle devient
femme. Il est temps de lui lâcher
la main. Je suis fier d’Iman. C’est
une guerrière, une bosseuse,
une battante. Elle est du signe du
Taureau. C’est déjà une femme
extraordinaire…»
Dans leur cocon rassurant,
en pleine nature, impossible
de ne pas évoquer ces 130 vies
fauchées lors des terribles attentats du 13 novembre. «J’étais
sur scène, à Rennes, lorsque
les attaques ont été perpétrées.
Le lendemain, nous avons fait
une minute de silence devant
1000 personnes. Nous sommes
bouleversés tous les soirs. C’est
très dur, mais il faut continuer,
se tenir du côté de la vie. L’art
est une manière de combattre la
▷
barbarie.»
PHOTOS: MANUEL BRAUN ET CYRIL MOREAU – DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE
Parmi les
magnifiques
créations de
Jean Paul
Gaultier,
il y avait La
Superbe, robe
théâtrale, mais
trop lourde
pour danser
la valse.
Iman, attirée
par le mannequinat,
marcherait
bien sur les
pas de son
père. «Je rêve
d’être comédienne depuis
l’âge de 4 ans.
Mon modèle,
c’est Audrey
Hepburn»,
dit-elle.
RENCONTRE
VINCENT PÉREZ ET SA FILLE
«J’ai choisi une
robe déstructurée
pour le bal.
J’aime son côté
double, calme
et sophistiqué»
Iman Pérez
Iman a voulu
rester libre
de ses
mouvements
pour la soirée
de samedi.
Elle a choisi
la robe haute
couture
Let It Bi.
Vincent Pérez souhaite
transmettre le meilleur à ses
enfants, seule façon à ses yeux
d’appréhender une planète globalisée. Après Iman, il a eu des
jumeaux, Tess India et Pablo
Vicente, âgés de 12 ans. «Je suis
Suisse et fier de l’être. Je suis né
à Lausanne d’un père espagnol
et d’une mère allemande. Je
travaille dans le monde entier.
Dans l’école de ma fille, il y
a 70 nationalités différentes.
Je me bats tous les jours afin
que mes enfants bénéficient
d’une éducation ouverte sur le
monde. C’est très bien que le
bal soit maintenu après de tels
actes. C’est aussi cela, la culture
française, une idée du rêve.»
Coïncidence, Vincent Pérez est
accaparé par la postproduction
de son tout premier film en tant
que réalisateur. Alone in Berlin
traite de l’idéologie fasciste. Il
en est aussi le coauteur et le
coproducteur. «Ce film dénonce
le nazisme, la pensée unique.
Il montre le quotidien des
Allemands, à Berlin, sous le IIIe
Reich et fait écho à ce que nous
vivons à travers ces fous, ces
sauvages, ces abrutis barbares.»
«Il faut résister»
Si Paris est une fête, comme
l’écrivait Ernest Hemingway,
Stéphane Bern, irremplaçable
maître de cérémonie du Bal
des débutantes, se réjouit lui
aussi qu’il ne soit pas annulé.
«C’est la vitrine du savoir-faire
français. Quand tout va mal, il
faut résister. J’ai envie de dire:
vous n’éteindrez pas la flamme
qui est en nous! La tour Eiffel va
nous illuminer samedi. Elle est
rallumée aux couleurs tricolores
permanentes. Quel symbole!
La peur n’écarte pas le danger.
Nous sommes conscients des
enjeux et des risques, mais nous
allons continuer à vivre malgré
tout», dit-il.
Bern, toujours à cheval sur
l’étiquette, ne renoncera pas à
l’élégance. «J’ai hésité cette année
à mettre une tenue plus discrète
mais, finalement, je vais porter
le frac, sans rougir. Ce n’est pas à
moi de baisser la tête!»
La fête organisée par Ophélie
Renouard sera empreinte de
gravité et d’émotion. «Je dirai
quelques mots», ajoute Stéphane Bern.
Les jeunes privilégiées et
leurs parents, comédiens, capitaines d’industrie ou familles
nobles, célébreront la vie sans
oublier de penser aux autres.
Le bal, rendez-vous caritatif,
soutient deux associations.
«Seleni, basée à New York, aide
les mères adolescentes; Enfants
d’Asie s’occupe de la scolarisation des jeunes filles défavorisées en Asie du Sud-Est»,
conclut Bern. Chaque année,
les dons récoltés aident notamment 1100 petites filles du Laos
et des Philippines.
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TELLE MÈRE… Karine Silla (à g.) accompagnait sa fille Iman
(de dos), lors des essayages. L’épouse de Vincent Pérez, autrefois
mannequin, a défilé pour Jean Paul Gaultier et est désormais
auteur; son second roman intitulé «Autour du soleil» sortira début
2016. Elle est également actrice, réalisatrice et scénariste.
PHOTOS: CYRIL MOREAU – DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE – REMERCIEMENTS: MAQUILLAGE MAC – ROBES JEAN PAUL GAULTIER
LÉGÈRE