Vol. 3 no 1, octobre 2011
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Vol. 3 no 1, octobre 2011
omosc sotto voce Vol. 3 no 1, octobre 2011 une organisation saine, pertinente et en plein essor grâce à l’énergie, au dévouement et au flair de Francine. Suivre son exemple est encore la meilleure façon de lui exprimer notre gratitude. Je vous souhaite à tous une année remplie de succès et de plaisir en musique! Le mot de la rédactrice en chef Un toast au soutien entre collègues et à Francine — Barbara Hankins D’une certaine manière, jouer dans un orchestre est un sport d’équipe et bien que nous appréciions les applaudissements du public et le chèque de paye de l’administration, c’est le soutien mutuel, l’entraide et l’amitié entre collègues qui fait en sorte que l’équipe fonctionne. L’American Psychological Association a récemment publié une étude dans la revue Health Psychology (vol. 3, no. 3, 2011) portant sur les facteurs de prédiction de la mortalité chez les travailleurs. Les employés étudiés étaient en bonne santé et ont été suivis pendant 20 ans. Les auteurs concluent que le risque de mortalité est nettement inférieur chez ceux qui disent avoir beaucoup d’appui socialement de leurs pairs, tandis que le fait d’avoir un patron qui donne du soutien n’a aucun effet à cet égard. Au moment où nous entreprenons une nouvelle saison, gardons en tête l’effet positif que nous pouvons avoir sur nos collègues. Il est bien possible que nos bonjours avec le sourire, nos frottements de pieds sur le plancher en guise d’applaudissements et nos invitations à prendre une bière après un concert ajoutent des années à nos espérances de vie respectives. Dans cette édition, nous faisons le point sur le nouvel exécutif de l’omosc et présentons quelques hommages à notre présidente sortante, Francine Schutzman. Toute organisation a besoin de sang neuf de même que du bénéfice de l’expérience. Personnellement, j’ai grandement profité de l’excellente cuisine de Francine de même que de sa patience tandis que j’apprenais à assumer mon rôle dans l’exécutif. Ce n’est pas facile de diriger une organisation qui est éparpillée sur 6000 km dont les membres représentent une grande variété d’orchestres et donc de préoccupations. L’omosc est sotto voce Le nouveau conseil exécutif de l’OMOSC — Matt Heller Pour un organisme tel que l’omosc, le fait de devoir remplacer un leader très populaire représente un énorme défi. Et ce défi est encore plus grand pour la personne qui accepte de prendre la relève. Ce n’est pas que je veuille exagérer l’ampleur des accomplissements de Francine comme présidente de l’omosc ces huit dernières années, mais lorsque j’ai déclaré (à plusieurs reprises) à mes collègues du comité exécutif que je ne ferais jamais le poids par rapport à elle, leur réaction était généralement du genre « Nous te considérerions fou et incompétent si tu croyais le contraire. Nous souhaitons que tu prennes le relais justement parce que tu comprends à quel point ça, c’est impossible. » Donc, au moment où j’entre en fonction comme président de l’omosc, je suis soulagé de pouvoir me dire qu’être à la hauteur de Francine Schutzman ne fait pas partie de ma description de tâche, mais l’humilité, oui. Dans cet esprit, permettez que je me présente : je suis contrebassiste au Calgary Philharmonic (cpo) dont je suis membre depuis 2007. J’ai grandi à Tacoma, dans l’État de Washington (je suis résident permanent du Canada et serai admissible à la citoyenneté canadienne l’année prochaine) et j’ai joué au sein du New World Symphony pendant trois saisons. Je suis devenu délégué à l’omosc pour le cpo en 2009 parce que j’espérais voyager et voir d’autres régions du Canada. Cet été-là, la conférence a eu lieu à Thunder Bay et, l’été suivant, à Montréal, j’ai été élu premier vice-président de l’omosc. Je suis donc membre de l’exécutif depuis un an, ce qui m’a permis d’observer que les qualités re- 1 octobre 2011 quises – savoir écouter attentivement, poser des questions, voir venir les problèmes et prendre à l’occasion quelques risques bien calculés – ne sont pas si différentes de celles qu’exige le travail de musicien d’orchestre. J’ai également eu le privilège de travailler au sein d’un conseil dont les membres ont beaucoup d’expérience et sont profondément engagés. D’ailleurs, deux d’entre eux sont contrebassistes comme moi : David Brown, du Vancouver Symphony, qui sera maintenant premier vice-président, et Greg Sheldon, du Windsor Symphony, notre trésorier. Notre secrétaire, Robert Fraser, le trombone basse du Victoria Symphony, est une source inépuisable de savoir, de sagesse et de blagues d’alto. Et notre conseil inclut maintenant mon collègue Robert McCosh, cor solo du Calgary Philharmonic, qui a lui-même été un excellent président de l’omosc. De plus, la rédactrice en chef de nos bulletins, Barbara Hankins (clarinettiste à Kitchener-Waterloo) et notre webmestre, Ken MacDonald (corniste à Winnipeg) remplissent toujours leurs fonctions avec beaucoup d’énergie et d’enthousiasme. Le leadership de Francine nous manquera très certainement, mais nous restons en étroite communication avec elle. Chaque saison amène inévitablement son lot de défis et d’occasions pour l’omosc, et nous continuons de nous efforcer à améliorer mmunications, de faire valoir toujours et encore l’importance de la musique symphonique, de vous écouter et de répondre à vos attentes, vous, les membres de l’omosc. Je me réjouis à la perspective de vous servir en tant que président et vous invite à communiquer avec moi sans hésiter. de nos jours, il faut bien le reconnaître. En revanche, elle a maintes et maintes fois démontré ses qualités de leader, et ce, sur plusieurs plans. À l’omosc, nous savons tous que Francine a été active parmi nous pendant presque toute sa carrière. Ce qui est moins connu, c’est qu’elle a également été présidente de la section locale 80 (Ottawa – Gatineau) pendant une grande partie de sa présidence à l’omosc. Elle a participé aux négociations de l’ocna et joué un rôle clé dans la réussite remarquable de la collecte de dons pour le fonds Snowsuit de l’orchestre, et je pourrais parler longtemps de tout ce qu’elle a fait pour moi personnellement et pour plusieurs autres. Francine représente véritablement une espèce en voie de disparition dans notre société, le genre de personne qui fait passer les besoins des autres avant les siens et qui ne prêche que par l’exemple. Elle me rappelle l’idée qu’on se faisait autrefois du bon citoyen : quelqu’un qui participait et qui était actif à la fois globalement et de façon concrète. Mais de nos jours, au lieu de former des citoyens, nous sommes une nation de spécialistes, une société insulaire où règne le chacun pour soi. C’est une réalité que nous ne voyons que trop souvent – il y a un manque de leadership dans nos gouvernements, dans nos orchestres, un peu partout. C’est le principe du beurre et de l’argent du beurre – nous voulons avoir des bénéfices sans être obligés de faire notre part. Nous voulons pouvoir nous plaindre sans devoir nous activer pour résoudre les problèmes. D’une certaine manière, je peux comprendre ceux qui choisissent d’éviter les risques parce que, quand on milite, on devient effectivement une cible, parfois celle, ironiquement, des personnes mêmes que l’on tente d’aider. Heureusement, il existe d’éclatantes exceptions telles que Francine ou le regretté Jack Layton. Les Italiens en rajoutent une couche avec leur propre notion de la personne ayant tous les talents : la sprezzatura. Non Francine, il ne s’agit pas d’une sorte de glace italienne. C’est plutôt une description de ton style de militantisme : discret, loin des feux de la rampe. Comme une vraie leader, tu ne t’es jamais intéressée au pouvoir ou à la gloire, mais bien aux gens. Nous t’en remercions. Hommage à Francine — Rob McCosh Ceux parmi vous qui étaient présents à la conférence de l’omosc se rappelleront peut-être que lorsque j’ai porté un toast à Francine, je l’ai qualifiée de « femme de tous les talents ». Vous vous êtes peut-être demandé à quoi je faisais allusion en particulier. Je ne pensais pas à des habiletés sportives, non, car Francine serait probablement la première à reconnaître qu’en matière de prouesses athlétiques, ses exploits se limitent à la chasse aux aubaines, tout un art sotto voce Résolution no 7, adoptée à l’unanimité par les délégués à la conférence 2011 de l’omosc. Attendu que Francine Schutzman s’est activée au sein de l’omosc à titre de déléguée ou de membre de l’exécutif depuis 30 ans; attendu que Francine Schutzman a assumé le rôle de présidente de l’omosc pendant les huit dernières années; 2 octobre 2011 attendu qu’elle est également présidente de la section locale 180 (Ottawa-Gatineau) depuis 2003; attendu que, dans l’exécution de ses fonctions, elle a défendu sans relâche les intérêts des musiciens professionnels, jouant ses divers rôles avec compassion, conviction, élégance, humour et humilité; attendu que les mots nous manquent, à nous, les délégués de la conférence 2011 de l’omosc/ocsm, pour lui exprimer notre reconnaissance; qu’il soit entendu que nous soumettons la candidature de Francine Schutzman pour le prix Betty Webster 2012 attribué par Orchestres Canada en reconnaissance de son leadership tant à l’échelle locale que nationale et internationale et lui souhaitons tout ce qu’il y a de meilleur pour les années à venir. « Hmm, ou devrions-nous manger ce soir ? » disaitelle. « Et si nous planifiions les autres soirées quant à y être? » Ses choix en matière de restaurants et de divertissements sont toujours de première classe, du moins selon mes critères à moi, qui sont tout de même assez exigeants comme vous le savez. Parlant de divertissement, à Las Vegas, Francine a eu l’occasion de quitter une réunion à l’avance un soir. Elle m’a remis un billet pour la première rangée au spectacle du Cirque du Soleil qui avait lieu le soir même. Il y avait longtemps que je mourais d’envie de voir le Cirque, mais ça, elle ne le savait pas. Je n’en revenais pas. Quand je lui ai offert de payer le billet, elle m’a répondu « Non, prends-le. Je ne peux pas m’en servir de toute façon, je dois partir ce soir. » Ce soir-là aussi, j’ai beaucoup appris de Francine. Ce que la plupart d’entre vous ne savez sans doute pas, c’est que Francine aime bien les jeux de hasard. Oh que oui! Elle déverse passionnément ses sous dans une machine qui s’appelle « Évaluation des antiquités ». « Barbara, regarde, j’ai sept chaises berçantes et un gramophone! » Quand je ne la trouvais pas à l’hôtel Riviera, je n’avais qu’à aller voir à la machine à sous. Elle adore notre chien Tuko, un schnauzer nain, et Tuko le lui rend bien. Certains d’entre vous étiez présents à la conférence de la ropa, à Portland, dans le Maine, où Francine a gardé Tuko pendant que Celeste et moi étions sorties. Pour Francine, tout s’arrête lorsque Tuko est là. Ils s’accrochent l’un à l’autre pendant des heures, comme deux velcros. Cette affection mutuelle en dit long sur Francine, car Tuko est très sélectif et ne s’attache pas à la première venue. Voilà qui suffit pour le bien cuit. Il est temps maintenant de porter un toast à une des syndicalistes les plus dévouées que j’aie connues de toute ma carrière à la fam. L’omosc a eu beaucoup de chance de l’avoir à sa barre pendant toutes ces années. Elle a toujours été profondément engagée envers la cause des musiciens symphoniques du Canada. À travers toute la politicaillerie que nous avons vécue ensemble dans les comités de la fam, je pouvais toujours compter sur un coup d’œil de Francine pour me rassurer, me confirmer que mes idées n’étaient pas folles. Lorsque je devais me rendre au micro et prendre la parole au congrès de la fam, ce qui arrivait souvent, je savais là aussi que je pouvais compter sur un regard d’appui de Francine, que je réussissais à percevoir même si elle était assise complètement de l’autre côté d’une très grande salle. Le simple fait de savoir que Francine était là me donnait un maximum de conviction pour foncer, maintenir le cap et faire bien plus que simplement parler de parler. Merci pour tout, Francine — Barbara Zmich présidente émérite de la ROPA et membre honoraire de l’OMOSC Ce qui suit a été lu à haute voix à la conférence 2011 de l’OMOSC lors d’une occasion organisée en l’honneur de Francine. Mes chers frères et sœurs de l’omosc, distingués invités, Je vous remercie de m’offrir cette occasion d’écrire quelques lignes au sujet de ma chère amie et collègue Francine Schutzman. Francine, dors-tu? S’il y en a parmi vous qui sont intéressés, faites-moi parvenir un courriel et je vous enverrai ma galerie de photos de Francine contemplant, les yeux fermés, les idées émises à diverses réunions auxquelles nous avons assisté toutes les deux. Certains appelleraient ça faire la sieste. Mais Francine arrivait toujours à se rappeler ce qui avait été dit pendant ces séances, parfois prolongées, de contemplation. Peut-être a-t-elle développé cette capacité à l’école primaire? Pouvez-vous imaginer une petite Francine de 10 ans avec sa masse de cheveux roux – la légende voulant qu’elle soit rousse de naissance – perdue dans de grandes pensées sur d’importantes questions sociales? Bien sûr, on l’imagine tout à fait! Un jour, à une réunion du comité d’orientation future de la fam, Francine m’a remis une note que j’ai conservée et consultée à d’innombrables occasions. « Ils sont encore en train de parler de parler » a-t-elle observé avec perspicacité. N’est-ce pas qu’elle a raison? Combien de temps passons-nous en réunion effectivement à parler de parler? J’ai beaucoup appris de ce commentaire, notamment que Francine sait voir juste. sotto voce 3 octobre 2011 L’OSM joue en Écosse, inaugure sa nouvelle salle et ratifie une nouvelle entente Le concert d’inauguration a eu lieu le 7 septembre. Quelle atmosphère! Parmi le public se trouvait des politiciens, des musiciens classiques et populaires et des personnalités du monde de la télévision et de la radio. Les musiciens se sont joints aux dignitaires sur la scène pour la traditionnelle cérémonie du ruban. Le programme comprenait trois œuvres québécoises, de Claude Vivier, Gilles Tremblay et Julien Bilodeau. Plusieurs narrateurs ont pris la parole entre les pièces et le chœur de Tafelmusik s’est joint à celui de l’osm pour la Symphonie no 9 de Beethoven. Ce fut une soirée mémorable. — Alison Mah-Poy Orchestre symphonique de Montréal Le mois d’août a marqué le début d’une période très occupée pour l’osm. Avec maestro Nagano, nous avons joué à Orford (La Mer, le Water Concerto de Tan Dun avec Bei Bei Wang et la Symphonie no 6 de Beethoven) et à Lanaudière (A flock Descends into the Pentagonal Garden de Takemitsu, les Ruckert Lieder de Mahler avec Susan Graham et le ballet complet de l’Oiseau de feu de Stravinsky). Nous avons repris ces mêmes deux programmes au Festival international d’Édimbourg, les 16 et 17 août. La ville était très animée, car le festival Fringe battait également son plein. Tout le monde a adoré cette atmosphère très excitante et nous avons beaucoup apprécié les points d’intérêt touristiques, y compris le château d’Édimbourg, la randonnée jusqu’en haut du siège d’Arthur et, bien sûr, la tournée de dégustation de scotch et de whisky! De retour à Montréal, nous avons eu deux journées d’essais acoustiques dans la nouvelle salle, La Maison Symphonique. Même si nous avions été invités à la visiter pendant l’année dernière, nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre. En y entrant, j’ai été saisie par sa beauté. Ce qui est très frappant, c’est ce beau bois de hêtre blond du Québec qui en habille tout l’intérieur. L’impression est à la fois classique et moderne. Nous avons commencé par jouer le dernier mouvement de la Symphonie no 9 de Beethoven. Quel moment! Nous avions tous le frisson. Notre acousticien principal, Tateo Nakajima, nous a prévenus qu’il faudra un an avant de bien connaître l’acoustique. Il y a neuf panneaux ajustables au-dessus de l’orchestre. Ce que je peux dire pour le moment, c’est que ça sonne très différemment de notre salle précédente. Nous nous entendons beaucoup plus facilement sur scène et, d’après les commentaires entendus, le son dans la salle est fantastique. Le 6 septembre, nous avons eu une répétition générale à laquelle étaient invités les proches et amis de l’osm et de ceux qui ont travaillé à la salle. Ce fut un moment très émouvant. Non seulement nous entrions tous ensemble sur la scène pour y jouer nos premières notes devant un public, mais en plus nous venions de ratifier une nouvelle entente le jour même après avoir passé un an sans contrat. Le fruit de la médiation, notre nouveau contrat prévoit des augmentations totalisant 10,5 % sur quatre ans de même qu’une entente unique en matière de multimédia. sotto voce La conférence de l’ICSOM : les musiciens plus solidaires que jamais — Matt Heller Le fait d’assister aux conférences des trois associations de musiciens d’orchestre cet été, soit celle de la ropa à Portland, au Maine, (mon rapport à ce sujet se trouve sur le site Web de l’omosc), celle de l’omosc à Vancouver, en Colombie-Britannique, et celle de l’icsom à Detroit, au Michigan, m’a amené à couvrir beaucoup de terrain, au sens propre comme au sens figuré. « Nous vivons une époque formidable » pour paraphraser le proverbe chinois, et Detroit a été l’épicentre de ce « formidable » cette année, avec un arrêt de travail qui a duré six mois. En effet, ce n’est que depuis avril que le Detroit Symphony Orchestra (dso) a repris ses activités et, à bien des égards, les plaies sont encore vives. Pourtant, le message des musiciens est résolument positif. En effet, ils sont très reconnaissants envers leurs collègues des autres orchestres pour leur soutien et envers les membres du public qui ont assisté à leur série de concerts auto-produits et ont fondé Save Our Symphony, une organisation qui continue ses activités encore aujourd’hui. Par-dessus tout, les musiciens sont reconnaissants de retrouver leur vocation, de faire de nouveau de la musique dans le Max Fisher Music Center, un lieu extraordinaire. Les délégués de l’icsom ont pu visiter le centre, qu’on surnomme le Max, et y ont entendu le dso dans la Suite no 3 pour orchestre de Bach. Ils ont été nombreux à faire remarquer combien c’était formidable d’entendre de la musique symphonique en concert à une conférence . . . de musiciens d’orchestre symphonique! Le thème de la conférence était « Aujourd’hui plus que jamais » et, bien que le conseil d’administration de l’icsom ait décidé de l’entendre de façon positive, on pourrait aussi interpréter ce message négativement et souligner le fait que les problèmes ne se sont pas présentés seulement à Detroit. En effet, les nouvelles qui nous sont parvenues du Syracuse Symphony, du Louis- 4 octobre 2011 ville Orchestra, du New York City Opera et du Philadelphia Orchestra comportent plusieurs points communs : échec de la communication, relations qui tournent au vinaigre avec les membres du conseil et recours à la faillite comme échappatoire face aux obligations, étant entendu que les particularités de chaque cas sont on ne peut plus différentes. Ces situations de même que celle au New Mexico Symphony évoluent quotidiennement, et je vous encourage à vous tenir au courant en vous inscrivant sur la liste de discussion de l’omosc. L’exécutif de l’omosc a d’ailleurs lancé un appel à l’action lors de la fête du Travail pour aider les musiciens les plus démunis, c’est-à-dire ceux du Louisville Orchestra et des défunts Syracuse Symphony et New Mexico Symphony. « Aujourd’hui plus que jamais » comporte aussi un message positif – nous sommes solidaires, nous pouvons faire une différence, la musique est importante – et c’est ce message qui a dominé à la conférence de l’icsom. On y a également rendu hommage à Fred Zenone, ancien président de l’icsom et violoncelliste au National Symphony, qui a énormément contribué à notre art. Le médiateur fédéral George Cohen a traité de façon terre à terre et souvent hilarante de l’écart à combler entre administrations et musiciens. Aaron Dworkin, de la Sphinx Foundation, a fait une présentation des plus émouvantes du travail qu’accomplit la Fondation en faveur de la diversité dans l’univers de la musique classique. Et l’entente sur les médias intégrés, qui a bien failli tomber à l’eau, est en voie de devenir la norme dans l’industrie. Elle permet aux orchestres américains d’innover dans leur façon d’effectuer des enregistrements et de les mettre en marché. Par-dessus tout, j’ai apprécié de pouvoir échanger avec les autres délégués et de les entendre parler de leurs combats et de leurs victoires. « Aujourd’hui plus que jamais » fait référence à bien des choses, bonnes, mauvaises ou intéressantes, mais surtout à la passion et à l’engagement des musiciens d’orchestre symphonique. c’est commander des études auprès des universitaires de Stanford qui n’ont jamais bu de bière de leur vie pour se faire dire que la Miller n’est pas le champagne des bières et que la compagnie devrait commencer à fabriquer un produit de qualité moindre. Clauses d’entente collective que nous aimerions tous avoir — Margaret Voorhaar Orchestra London Canada (OLC) La présidente du comité de négociation a été chargée de préparer une proposition complètement nouvelle. Elle y a travaillé jusqu’à 5 h du matin. Elle avait les yeux rouges et secs, ils brûlaient et refusaient de se mettre « en face des trous ». Elle n’arrivait pas à lire les signes dans la partition que nous répétions aujourd’hui pour la série « La musique comme art – devrait-on la jouer ou l’encadrer? » Aurait -elle dû : 1. dire aux dirigeants de rédiger leur propre proposition; 2. utiliser Visine; 3. déléguer la tâche à son comité; 4. prendre congé pour la journée? Réponse : no 4. Elle aurait dû invoquer l’article vii.6 sur les congés dans l’entente collective 2006–2010 d’olc. En effet, le président du comité de négociation a droit à un service de congé payé par séance de négociation jusqu’à concurrence de huit services. Le calendrier de ces congés doit faire l’objet d’une entente entre le président et le directeur général. ndlr : Nous comptons présenter cette chronique sur une base régulière. Si vous avez une clause d’entente collective à nous faire connaître, veuillez communiquer avec Margaret Voorhaar, à 〈[email protected]〉 Le champagne des bières — Bruce Ridge président de l’ ICSOM Pendant les récessions, on n’équilibre pas son budget, on se contente simplement de gérer sa dette. En effet, personne n’a envie de donner à un organisme qui ne sait pas s’il existera encore dans un an. Il nous faut tous présenter un message positif. La bière Miller n’est pas le champagne des bières, mais cela n’empêche pas la compagnie de l’affirmer. Ce qu’elle ne fait pas, sotto voce Le fonds de grève de la FAM — Rob McCosh Le fonds de grève de la fam est régi essentiellement par les règlements internes de la Fédération, plus particulièrement par l’article 6, qui traite des fonds de la fam en général. On y retrouve le mandat et les modalités du fonds de grève incluant les conditions d’admissibilité, 5 octobre 2011 soit d’avoir une entente collective et un minimum de salaire et de semaines de travail. Il y a ensuite les différents niveaux de participation qui sont fonction des salaires gagnés dans un orchestre et du montant des prestations qui seront versées aux musiciens en cas d’arrêt de travail. Les fiduciaires sont chargés de veiller à la viabilité financière du fonds, de traiter les demandes de participation, de prestations ou de changement du statut d’un orchestre au sein du fonds. Dans ce dernier cas, il peut s’agir d’une modification du nombre de prestataires à la suite d’une négociation ou d’un rehaussement du niveau de participation de l’orchestre. Les fiduciaires établissent également les politiques du fonds, qui ne figurent pas nécessairement dans les règlements internes de la fam. Par ailleurs, comme précisé dans lesdits règlements, les fiduciaires disposent d’un pouvoir discrétionnaire considérable quant au niveau de participation offert et à la durée des prestations accordées. Une des principales politiques qui ne figurent pas dans les règlements veut que les prestations soient versées aussi en cas de séquestre ou de faillite. Malheureusement, il semble que ce cas de figure soit la nouvelle la mode chez les administrations, particulièrement aux États-Unis, qui ne veulent pas assumer leurs obligations financières envers les musiciens prévues dans les ententes collectives. Bien que la durée des prestations du fonds soit limitée à huit semaines actuellement, je rappelle que les fiduciaires ont un pouvoir discrétionnaire à la fois sur la durée et le montant des prestations. Chaque fois que nous croyons avoir vu tous les scénarios possibles et imaginables, une situation nouvelle nous surprend et suscite des échanges par courriel ou par appel conférence. En effet, afin de maintenir les dépenses au minimum, nous nous rencontrons rarement en personne. Le Fonds est administré à New York par Debbie Newmark, au sein de la Division des services symphoniques. Il est investi dans des instruments financiers qui ne rapportent que peu d’intérêts, mais qui, en revanche, ne présentent aucun risque. Actuellement, environ la moitié orchestres membres de l’omosc participent au fonds de grève de la fam. Leurs primes annuelles varient entre 37,50 $ et 75 $ pour des salaires allant de 300 $ à 900 $ par semaine. Le Toronto Symphony paie et reçoit ses prestations en fonds américains. Parmi les orchestres de l’omosc qui ne participent pas au fonds, il y en a certainement quelques-uns qui répondent aux critères d’admissibilité. Pour devenir participant, il faut obtenir, par vote secret, le consentement des deux tiers de l’orchestre. Il est important de bien comprendre aussi que, une fois entré dans le fonds, on y reste. De plus, comme la participation est à l’échelle de l’orchestre, chacun doit payer sa sotto voce part en fonction du nombre de musiciens prévus dans l’entente collective. Certains orchestres font collecter les primes par leur section locale, d’autres en chargent leur comité des musiciens. Idéalement, les musiciens devraient accepter que l’administration déduise la somme de leur paye, ce qui permettrait du même coup de rappeler gentiment à cette dernière qu’ils sont bel et bien membres du fonds de grève! Nous éprouvons encore quelques difficultés à collecter le montant total de la prime auprès de certains orchestres parce qu’ils ont des postes vacants. Parfois les sommes manquantes sont comblées par la section locale, parfois c’est le comité des musiciens qui les verse. Dans tous les cas, il est dans notre intérêt à tous de maintenir et de faire croître notre fonds de grève. * * * Leslie Dawn Knowles, la déléguée du Toronto Symphony (prenant la parole à la Conférence 2011 de l’omosc) : Un des arguments de vente du fonds de grève, peut-être même le plus important, ce n’est pas l’idée que nous ayons un jour à recevoir des prestations – nous espérons tous que cela n’arrivera jamais. C’est beaucoup plus vaste que ça, ça touche à ce dont parlait Ray [Hair, le président de la fam] tout à l’heure, au fait que nous sommes solidaires, que nous sommes tous dans le même bateau. Le Toronto Symphony a effectivement connu une grève de 11 semaines il y a quelques années, et ça a été horrible. Une chance qu’on recevait des prestations du fonds de grève. J’espère que nous sommes sur la bonne voie maintenant, que nous n’aurons pas à refaire ça. Mais c’est tellement vrai, le fait que nous devons tous nous tenir et être solidaires. Les gens se demandent « qu’est-ce que ça va me donner d’y participer? » Ce que ça va vous donner? Ça va vous donner d’avoir fait la bonne chose pour vos collègues. Il faut que les gens arrêtent de penser seulement à euxmêmes quand il s’agit de ces questions-là, qu’ils pensent au bien de tous et au pouvoir que nous nous donnons en nous tenant tous ensemble, au fait que c’est pour ça que nous faisons partie d’un syndicat. Votre rente de retraite et l’indexation au coût de la vie — Humbert Martins gestionnaire, prestations de retraite, MPF Canada Comme gestionnaires de la Caisse de retraite des musiciens du Canada, nous nous sommes souvent fait demander au fil des ans pourquoi nos prestations men- 6 octobre 2011 suelles ne sont pas indexées au coût de la vie. C’est une question que nous avons réexaminée à plusieurs reprises. Au Canada, seulement un régime de retraite à prestations déterminées sur trois offre une forme ou une autre d’indexation garantie après la retraite. Dans la plupart des cas, il s’agit de régimes du secteur public dont le financement est assuré, au moins en partie, par les contribuables. Si vous vous demandez pourquoi davantage de régimes n’offrent pas de garantie d’indexation, sachez que c’est simplement une question de coût. En effet, si l’on compare ce qu’il en coûte pour offrir 1 $ de prestations avec ou sans indexation, la différence peut facilement atteindre 30 %, parfois même plus. Pour que nous puissions offrir une garantie d’indexation, il faudrait, en contrepartie, soit hausser les contributions, soit réduire substantiellement le montant des prestations ou alors combiner ces deux options. Voilà pourquoi la Caisse n’offre pas d’indexation de vos prestations de retraite. 〈www.mpfcanada.ca.〉 sotto voce est une publication occasionnelle de l’Organisation des musiciens d’orchestre symphonique du Canada (omosc). Pour toute question ou commentaire, rendez-vous sur le site Web de l’omosc 〈www.ocsm-omosc.org〉 et sélectionnez l’onglet Publications. Rédactrice en chef : Barbara Hankins 〈[email protected]〉 Collaborateurs à cette édition : Barbara Hankins. Matt Heller, Leslie Dawn Knowles, Alison Mah-Poy, Humbert Martins, Rob McCosh, Bruce Ridge, Margaret Voorhaar, et Barbara Zmich. Traduction : Monique Lagacé À moins d’indication contraire, les opinions exprimées dans ces pages n’engagent que leurs auteurs, mais pas nécessairement l’omosc. Copyright © 2011. Tous droits réservés. Comité exécutif de l’omosc (durée de mandat entre parenthèses) Président (2011–13) Premier vice-président (2011–13) Deuxième vice-président (2011–13) Secrétaire (2010–12) Trésorier (2010–12) Matt Heller David Brown Robert McCosh Robert Fraser Greg Sheldon Composition : Steve Izma, Kitchener, Ontario. sotto voce 7 octobre 2011