Chapitre 4

Le vin et ses marchés
Annales 2012
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4
KALÉIDOSCOPE des bonnes pratiques
en matière d’œnotourisme
Marie-Noëlle Rimaud
Professeur associée, Groupe Sup de Co La Rochelle
[email protected]
Comme évoqué dans ma contribution à l’édition 2011 des annales
de l’Observatoire Vins et Marchés, l’objectif de cette tribune est de faire
le point sur les destinations tendances du secteur, les bonnes pratiques
et découvertes, les évolutions y compris règlementaires.
Une certitude : la diversification des activités autour du vin se poursuit,
avec une multiplication des week-ends et séjours œnotouristiques, une
réflexion sur la durabilité au cœur des vignobles visités, un univers qui
s’ouvre par l’intermédiaire du Web 2.0, un nombre croissant de lieux
destinés à approfondir ses connaissances sur la culture de la vigne :
écomusées, circuits de découvertes, complexes œnotouristiques...
Les professionnels donnent leur avis sur le secteur
(http://www.guideduvignoble.fr/visiter-les-vignobles/les-vigneronsdonnent-leur-avis-sur-l-oenotourisme.html) et confirment que l’offre
œnotouristique en France se construit à grand pas.
Vinothérapie et vin naturel, art et vin, vin et leçons de cuisine, stages
d’œnologie, pratiques sportives, les choix sont de plus en plus nombreux.
Plus d’une dizaine de marathons sont organisés au cœur des vignobles1
mais également des randonnées : Les balades vendanges de Cadillac, les
balades œnologiques de Gevrey-Chambertin, les chemins gourmand
de Nuits Saint Georges, …
Cette année, compte tenu de l’absence d’actualité réglementaire dans le
secteur, nous mettrons un accent plus particulier sur les routes des vins
en réponse aux remarques d’Alexandre Lazareff (membre fondateur du
Conseil de l’œnotourisme) qui juge ce concept inadapté, mais également
en considération de la place centrale qu’occupe désormais l’œnotourisme
en termes d’aménagement du territoire, ainsi qu’à deux destinations –
la Nouvelle Zélande et le Canada – qui font de l’œnotourisme une
stratégie de développement touristique résolue et s’intéressent, à la
fois, aux clients traditionnels et à des clientèles potentielles pas ou peu
connaisseuses.
1 Calendrier 2012 : 17 mars, semi-marathon de Nuits-Saint-Georges / 1er avril, marathon de Cheverny / 12 mai, marathon
des Vins de Blaye, 9ème édition / 26 mai, la Champenoise / 2 juin, marathon des vignes d’Alsace et marathon du Sauternes /
8 septembre, le marathon du Médoc / 16 septembre, semi-marathon des vendanges du Languedoc / 7 octobre, marathon de
Provence en Lubéron / 10 novembre, marathon de Cognac / 17 novembre, marathon du Beaujolais.
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Le vin et ses marchés
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Les routes des vins : vices et vertus
Les routes des vins : vices et vertus
La notion de routes des vins est une « bêtise » selon Alexandre Lazareff, qui suggère
de faire évoluer le concept parce que rares sont les touristes souhaitant passer
une journée entière dans les exploitations. Il suggère d’accompagner la visite de
domaines de découvertes patrimoniales,voire d’une expérience gastronomique. La
plupart des études sur le profil des œnotouristes montrent, en effet, que le vignoble
et le vin sont un des éléments d’attractivité, mais qu’une proportion importante de
visiteurs viennent d’abord découvrir les régions et leurs attraits touristiques.
Comme le rappellait Manuel de Novaes Cabral, lors d’un colloque européen2, les
routes des vins doivent être attrayantes, populaires, créer des synergies, offrir de
la qualité et s’appuyer sur les éléments caractéristiques du territoire.
Elles doivent mettre en avant les services, les activités et les produits les plus
identitaires du territoire ; autrement dit, il y a lieu de réfléchir aux offres de
services complémentaires qui peuvent être proposées aux visiteurs. Les vignerons
doivent mener un diagnostic géostratégique, réfléchir à leurs atouts spécifiques
et aux ressources du territoire à valoriser par rapport à d’autres destinations
touristiques. Ajoutons que l’attractivité d’un territoire est une notion dynamique
qui demande à être entretenue, en particulier dans le contexte de concurrence
territoriale de plus en plus forte
En Aquitaine, des professionnels du tourisme et du vin se sont engagés dans
une démarche de « qualité » : « Destination Vignobles » ; ils se présentent comme
des ambassadeurs touristiques et proposent à la fois de partager la passion des
viticulteurs et de déguster leurs vins ; de séjourner dans des endroits de charme ; de
parcourir le territoire à pied, à vélo, à cheval... de prendre part aux fêtes locales.
Naturellement, en la matière, une approche interculturelle est essentielle, car les
comportements et attentes des visiteurs français et internationaux ne sont pas
identiques. Les travaux de Cuche (1996) rappellent que la culture est d’ordre
symbolique,… elle est acquise grâce à un processus de socialisation, généralement
inconscient, qui intervient dès la naissance et qui provient des interactions entre
l’enfant et son milieu d’appartenance (famille, proches, école).
Nombreux sont les auteurs à s’être intéressés à la question des routes des vins,
aussi bien en France, qu’au Canada et en Nouvelle Zélande, notamment au regard
de la durabilité de ces activités3. Carlsen and Ali-Knight (2004) qui ont étudié le
cas de la Napa Valley, en Californie, en sont venus à conclure que l’œnotourisme
doit demeurer un tourisme de niche, d’abord parce que le tourisme viti-vinicole se
développe dans des zones rurales sensibles.
2 De Novaes Cabral (M.), (2010) « The contribution of vine and wine to the territory’s identity », VIII Euromeeting – Politiche
Regionale per un Turismo Europeo Sostenible & Competitivo Firenze, 9-10 dicembre.
3 Poitras Lisa and Getz Donald (2006), « Sustainable Wine Tourism : The Host Community Perspective », Journal of Sustainable Tourism Vol. 14, N°. 5, 2006.
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