La filière mode-textile-habillement à Marseille et en PACA
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La filière mode-textile-habillement à Marseille et en PACA
27 JUIN 2012 / Rédacteur Patrick Tanguy PÔLE DEVOLOPPEMENT ECONOMIQUE ET STRATEGIE La filière mode-textile-habillement à Marseille et en PACA Diagnostic et propositions Commande : Chambre Syndicale de l’Habillement / Ville de Marseille Appui d’un Comité de pilotage 1) ETAT DES LIEUX : - Une filière à 4 niveaux - une filière porteuse d’image de créativité pour le territoire régional, vitalité reconnue par les professionnels nationaux du secteur. Moins connue du grand public ? - Un poids non négligeable en termes d’emplois : plus de 9 400 emplois dans l’aire urbaine (6 600 dans celle de Nice). Un poids relatif (sans surprise) inférieur à celui de Lille, Lyon et Paris mais supérieur à ceux de Toulouse, Nantes, Grenoble. Un cœur de filière constitué à 86% de l’habillement (contre 74% dans les grandes aires urbaines en moyenne). Proportionnellement plus de commerce de détail (mais plus encore à Nice qu’à Marseille-Aix), un commerce de gros bien présent (mais pas surreprésenté), une fabrication un peu moins présente qu’en moyenne. Des emplois indirects dans d’autres secteurs d’activité imputables à la filière, que l’on peut estimer à près de 2 500. Se rajoutant donc aux emplois directs (plus de 9 400 emplois) dans l’aire urbaine marseillaise. Une estimation des emplois induits (engendrés par la consommation des revenus créés par la filière : salaires,…) de l’ordre de 3 000 +/- 500 emplois. - Une évolution plus favorable qu’ailleurs : Un quasi stabilité des effectifs (-0,3% sur 10 ans entre 2000 et 2010), le meilleur résultat des grandes aires urbaines françaises. A comparer avec un recul de 20% environ à Strasbourg et Grenoble, -25% à Lyon et même -40% à Lille…. LOUVRE & PAIX 49 LA CANEBIERE CS 41858 13221 MARSEILLE CEDEX 01 TEL. : 04 88 91 92 90 FAX : 04 88 91 92 66 E-MAIL : [email protected] HTTP://www.agam.org Une grande résistance dans la crise, du moins de la fin 2007 à la fin 2010 (dernières données disponibles) : les effectifs sont même en (faible) progression de 0.3% sur 3 ans. C’est la 2ème aire urbaine derrière Toulouse pour son degré de résistance. Résistance expliquée par un positionnement en amont (conception) et aval (marketing), activités plus présentes que la production stricto sensu. 2 2) ENQUÊTE/ENTRETIENS AUPRES DES ENTREPRISES DE LA FILIERE : - 86 entreprises interrogées dans les activités stratégiques de la filière (86 sur 300 environ sollicitées ont répondu au questionnaire, à près de 80% localisées dans des Bouches du Rhône). - Deux profils d’entreprises bien distincts : des petites unités, plutôt dans la conception ou la sous– traitance et quelques grandes entreprises dont la notoriété est conséquente (présence marketing, boutiques,.. ), dont le CA dépassent nettement le million d’euros ( 12% d’entre elles). - Un secteur atomisé, avec une majorité de petites entreprises à 5 salariés ou moins. Quelques entreprises à plus de 100 salariés. Moins de 20% d’entre elles réalisent au moins 100 000 pièces par an. - Conception /stylisme : -Un peu plus de la moitié d’entre elles réalisent une activité principale de conception-design, 20 % dans la fabrication. - Des entreprises locales/régionales concevant plutôt en France (à 71%), en région (à 47%). Pour celles concevant à l’étranger, les pays d’accueil sont plutôt en Europe du sud (Portugal, Italie,..), la Chine, l’Inde et le Maghreb (Tunisie et Maroc). Les 2 pays réunis pesant plus que la Chine ou le Portugal. Les réticences à une plus grande localisation de la conception à l’étranger sont dans l’ordre : le non-respect des délais, le manque d’informations, la faible créativité, le risque de contrefaçon,… Commercialisation : - Un positionnement sur le moyen de gamme, sur les vêtements et secondairement les accessoires de mode. La cible est majoritairement la clientèle féminine. - Leur marché se réalise à un peu plus de 80% en France. Plus d’un tiers d’entre elles réalisent leurs ventes à 50% (au moins) en PACA. Canal de diffusion privilégié : les boutiques en direct. - L’exportation est avant tout effectuée en Europe de l’Ouest (les pays les plus proches). Mais la Russie et le Japon sont aussi des pays destinataires significatifs. Dans les projets à l’exportation (dont le développement est souhaité par les ¾ des entreprises), la géographie est assez voisine, avec toutefois un ciblage plus fort des pays d’Europe du Nord au détriment de ceux du Sud (effet de la crise actuelle ?) et un attrait plus grand pour le marché américain. - Souhait fréquent de développer l’exportation, mais problème du mode d’emploi pour pénétrer les marchés, aux dires de certaines entreprises. Souhait de développer des opérations collectives, notamment en raison de la faible taille des firmes locales. - Pour l’export, le recours à un agent local est plus fréquent (parfois même obligatoire dans certains pays d’Europe de l’Est…) ; recours également aux ventes en ligne. Fabrication : Les firmes locales/régionales font fabriquer majoritairement à l’étranger (en Asie-Chine en 1er lieu, au Portugal, en Tunisie, Turquie,…), mais la production est néanmoins, pour 1/3, localisée en PACA. Dans les projets de fabrication, on constate une tendance à un recentrage vers le bassin méditerranéen (Italie-mais dans ateliers chinois en Italie ?-, Portugal, Turquie, Espagne,…). 3 Les entretiens réalisés confirment qu’il existe des réflexions en faveur d’une certaine relocalisation de la fabrication vers le bassin méditerranéen (ateliers italo-chinois,.. ), voire en France (Gard, Vaucluse,… ?) : la production lointaine à l’étranger n’est pas en effet sans problème (problème de réactivité, de réassort, de qualité,…), mais il existe des interrogations sur la conservation dans la région des compétences et des habiletés productives propres au secteur, après une période de délocalisation de la fabrication. Aspects financiers des firmes : - Situation financière des entreprises est relativement tendues : fréquents besoins de trésorerie des firmes locales, surtout après les dernières saisons de vente qui ont été défavorables. - Le secteur n’a pas bonne réputation auprès des banques : frein à des projets ambitieux et/ou recherche de partenaires financiers. - … pourtant des carnets de commande souvent garnis et des porteurs de projets en nombre. 3) PISTES POUR UN DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE LOCALE/REGIONALE : - Développer le réseau local/régional de compétences et les liens entre firmes (mutualiser certains coûts). Il existe déjà depuis quelques années une plateforme logistique à Marseille (la Valentine) avec 22 salariés. - Envisager et développer une distribution multimarques. - Favoriser le renforcement d’un éco-système favorable à la création et à l’innovation non technologique, en s’inspirant de la logique technopolitaine. - S’inspirer des expériences menées à Lyon (Croix Rousse), à Roubaix et Lille-sud et envisager la création d’une pépinière à Marseille dans le centre-ville : pour une plus grande visibilité des créateurs « aguerris » et valider leur démarche par le marché. pour accroître le potentiel de création de la filière provençale. pour renforcer et accroître le développement de l’ensemble de la filière et son ancrage territorial ; pour conforter l’image de créativité de Marseille et son attractivité