L`Hallali – Jean Lurçat

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L`Hallali – Jean Lurçat
Présentation d'une œuvre – Musée des Beaux Arts de Saint-Lô – L'Hallali – Jean Lurçat
L'Hallali – Jean Lurçat
L’« Hallali » représente la mise à mort de la France par l’Allemagne nazie.
Carton réalisé par Jean Lurçat en 1940 ; tissé par les ateliers Tabard
Aubusson en 1942-1943 (en 1983 fermait, à Aubusson, le plus célèbre atelier de
tapisserie contemporaines de la famille Tabard depuis la création de l’atelier en 1869) ;
dimension 300 x 300 cm.
M Godefroy et Mme Jeanne Dany – Musée des Beaux Arts ; Lecharpentier thierry – Collège Pasteur
Présentation d'une œuvre – Musée des Beaux Arts de Saint-Lô – L'Hallali – Jean Lurçat
Contexte
L'hallali est le dernier temps de la chasse à courre, celui où la bête
pourchassée est mise à mort. L'hallali était d'abord le cri qui annonçait
que la bête poursuivie est aux abois. C'est ensuite devenu le son du cor
qui signale la même chose. Ce n'est qu'au cours de la deuxième moitié
du XIXe siècle qu'il a servi à désigner le moment de la mise à mort (la
bête se rend). Au figuré, sonner l'hallali s'est ensuite appliqué à toute
annonce de destruction ou de victoire sur quelqu'un ou quelque chose.
L'hallali est donc synonyme de défaite, débâcle … lien référent aux
événements de mai-juin 1940 en France.
Tapisseries de Jean Lurçat
Les tapisseries de Jean Lurçat révèlent un monde pictural qui est
particulièrement décoratif, avec une iconographie symbolique très
personnelle : cosmogonie (le soleil, les planètes, le zodiaque, les 4
éléments ...) végétation stylisée, faune (des béliers, des coqs, des
papillons, une chimère ...) ressortant contre un arrière-plan sans
perspective (volontairement différent du tableau) et, dans son travail plus
ambitieux, conçu comme une invitation à partager une vision poétique (il
tisse parfois des citations dans ses tapisseries) et philosophique (les
grands thèmes sont abordés à partir de la
période de la guerre) dont l'apogée est le
"Chant du Monde" (Musée Lurçat, ancien
hôpital St Jean, Angers) qui demeurera
inachevé jusqu'à sa mort. Les chiens de
meute afghans ; un motif récurrent dans
le travail de Lurçat, il en possédait luimême quelques uns, mais ils sont pour le
moins originaux comme chiens de
chasse ; entourent la tête de cerf.
M Godefroy et Mme Jeanne Dany – Musée des Beaux Arts ; Lecharpentier thierry – Collège Pasteur
Présentation d'une œuvre – Musée des Beaux Arts de Saint-Lô – L'Hallali – Jean Lurçat
Guerre 39/45.
L'œuvre a été dessinée par Lurçat pendant l'Occupation allemande.
Période pendant laquelle l'expression du nationalisme française était
interdite. La France ne portait plus le titre de République française mais
seulement d'État français. Toute expression artistique ou culturelle est
contrôlée par l'occupant. Arborer les couleur de la France peut suffire
pour vous envoyer en camp. Par exemple, une Saint-Loise qui avait 16
ou 17 ans pendant l'occupation s'habillait d'une robe bleue, et une amie
d'une robe blanche et une autre d'une robe rouge et dans cet ordre se
promenaient dans Saint-Lô. Cela pouvait constituer une provocation au
regard de Nazis et n'était pas sans risque pour elles. Aucune de ces
jeunes filles n'aurait porté une robe bleu blanche et rouge.
Les clés de lecture de l’œuvre.
Lurçat insère discrètement des flammèches
bleues blanches et rouges dans une œuvre
presque entièrement vert kaki, couleur qui
symbolise
l'occupant
allemand.
Ces
flammèches qui semblent voleter dans un ciel de
neige sont comme la présence de l'âme de la
France malgré leur fragilité. Cette flamme
dispersée et ténue est aussi la pour dire qu'elle
est prête à se rassembler et à flamber à
nouveau. Tout semble être noyé dans cet hiver
aux couleurs vert-de-gris, mais en observant de
plus prêt on voit qu'une discret présence colorée (bleue blanche et
rouge), anime aussi la tapisserie. Le thème de la chasse, de l'animal
traqué est aussi très symbolique de la situation de guerre. Mais ici le cerf,
déjà à terre et mort est associé à une homme qui semble aussi être aux
abois. Mais l'homme n'est pas abattu et donc l'espoir est possible.
M Godefroy et Mme Jeanne Dany – Musée des Beaux Arts ; Lecharpentier thierry – Collège Pasteur
Présentation d'une œuvre – Musée des Beaux Arts de Saint-Lô – L'Hallali – Jean Lurçat
Contexte Historique
Cette tapisserie semble a première vue très étrange, incompressible. Il
faut la restituer dans le contexte de l'occupation. Il faut noter que Lurçat
était un militant communiste et résistant. Le communisme malgré ce qui
se passait en URSS, (mais que les gens ne savaient pas vraiment) était
à l'époque vu comme l'idéologie du progrès social et le principal parti
d'engagement des intellectuel et des artistes.
Musée des Beaux Arts de Saint-Lô
Exposé au musée des Beaux Arts de Saint-Lô au centre Culturel Jean
Lurçat, d'autres œuvres sont exposé du même artiste :
- Nadir et les pirates
- La chouette et son ombre
- Le roi soleil
- ...
Musée ouvert du mercredi au
dimanche, de 14h à 18h.
http://www.saint-lo.fr/Culture/Musees/Musee-des-Beaux-Arts/
Pour aller plus loin
- L'Hallali du cerf de Gustave Courbet en huile sur toile de (355 cm × 505 cm)
- Musée Jean Lurçat : http://www.musees.angers.fr/les-musees/musee-jean-lurcat-et-de-la-tapisserie-contemporaine/
- Atelier et Musée Jean Lurçat : 46400 Saint Laurent les Tours ; Tél. : 05 65 38 28 21
Horaires - Ouvert du 1er avril au 30 septembre tous les jours sauf le lundi : 10h3012h30 / 14h30-18h30
M Godefroy et Mme Jeanne Dany – Musée des Beaux Arts ; Lecharpentier thierry – Collège Pasteur