Quatre radars feux rouges à l`étude

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Strasbourg / Sécurité routière
Quatre radars feux
rouges à l’étude
Après Bâle, Lyon, Bordeaux ou Paris, Strasbourg va être équipée de radars pour détecter les véhicules qui passent au feu rouge d’ici la fin de
l’année. Quatre carrefours sont à l’étude.
■ Menée ces derniers mois
par les services de la CUS et
ceux de l’Etat, l’étude de faisabilité portait à l’origine sur
cinq carrefours, sélectionnés
après examen de leur accidentologie de 2001 à 2006.
Dans cette « liste noire » figuraient les croisements route de Schirmeck-place d’Ostwald, quai Koenig-rue de
Lausanne, route des Romains-rue de l’Engelbreit, allée de la Robertsau-boulevard
Tauler, et route du Polygone-avenue Léon-Dacheux. Ce
dernier n’a pas été retenu
pour des raisons techniques.
le tourne à droite ou tourne à
gauche s’effectue en différé)
notamment, ou lorsqu’un
élément (panneau de signalisation, arbre) masque la visibilité.
Composé d’un appareil
photo enfermé dans un boîtier en haut d’un mât, le dispositif est positionné avant le
croisement pour visualiser le
feu et le carrefour. Il se déclenche grâce à des boucles
de détection placées sous le
bitume, prend un premier cliché lorsqu’un véhicule franchit la ligne de feu au rouge,
et un deuxième s’il la dépasse complètement.
Lorsqu’un véhicule
franchit la ligne
au rouge
« Les quatre autres sont toujours à l’étude », affirme Bertrand Soldano, coordinateur
sécurité routière du Bas-Rhin.
Une décision est attendue
pour l’été, les travaux d’installation, à la rentrée. Une
phase de tests et la mise en
«Pour changer
les mauvaises habitudes»
L’un de ces radars détecteurs d’infraction pourrait être installé au carrefour quai Koenig-rue de Lausanne.
(Photo DNA – Laurent Réa)
service doivent suivre dans la
foulée.
Afin de déterminer la ligne
de feu de chaque carrefour
sur laquelle le radar serait le
plus efficace, les circonstances des accidents sont passées à la loupe. Viennent en-
suite les considérations techniques. L’installation des radars feux rouges se complique aux feux fléchés (lorsque
Comme pour les radars de
vitesse, le PV (quatre points
en moins et 135 euros
d’amende) arrive ensuite
dans la boîte aux lettres de
l’automobiliste, immortalisé
uniquement sur papier.
« Il s’agit d’un outil de pédagogie pour changer les mauvaises habitudes », explique le
coordinateur sécurité routière. En fonction des résultats
de la première phase, une
deuxième série de radars
feux rouges pourrait ainsi
être installée à travers le département.
« Il nous semble évident que
l’usager ou son représentant
puisse être consulté quant au
choix de la localisation », déplore Christian Scholly, directeur juridique de l’Automobile Club d’Alsace, qui aurait aimé que la commission
consultative des usagers
planche sur le sujet pour que
l’automobiliste ait « la certitude de ne pas se faire piéger ».
A Lyon, les cyclistes qui
grillent les feux rouges ne déclenchent pas de flash : « L’appareil est réglé pour ne pas les
prendre en photo », explique
la DDE du Rhône. A Strasbourg, ils ne devraient pas
l’être non plus. Et dépourvus
de plaques d’immatriculation, il ne sont pas identifiables. Mais c’est de toute façon
Aude Gambet
interdit...
A voir également notre reportage vidéo sur dna.fr
Illkirch-Graffenstaden / Circulation
Zones de rencontre : le maire
fait les présentations
■ La Ville d’Illkirch-Graffenstaden vient d’instaurer six zones
de rencontre qui donne la priorité au piéton sur les voitures
− plus besoin de trottoir − et limite les véhicules motorisés à
20 km/h.
Plantée devant le panneau
à fond bleu qui vient de faire
son apparition à l’angle de la
rue Chateaubriand et de
l’avenue André-Malraux, Marie-Louise Stiefvater, 79 ans,
reste perplexe. « Alors je vois
bien le piéton en grand, le vélo
et la voiture en plus petit. Je
me dis donc que le piéton est
prioritaire. Mais la limitation
à 20 km/h, elle est pour qui ? »
Le piéton est prioritaire
sur le vélo qui est
prioritaire sur la voiture
Le maire Jacques Bigot explique rapidement à son administrée de quoi il retourne.
« Le décret autorisant la création de zones de rencontre date de juillet 2008. Nous venons
d’en instaurer six en ville. Il
reste à faire beaucoup de pédagogie sur le sujet », pointe
l’édile.
Pour ceux qui ne connaîtraient ni le panneau, ni le
concept, « en zone de rencontre, le piéton est prioritaire
sur le vélo, qui est prioritaire
sur la voiture, elle-même limitée à 20 km/h », résume Jacques Bigot.
Afin d’éviter que l’innovation ne tourne au carnage, les
zones créées par arrêté municipal rues des Charmilles, Joseph-Kessel,
George-Sand,
Marcel-Proust, Albert-Camus,
Erckmann-Chatrian et chemin du Routoir accueillent
peu de circulation automobile.
« Une zone de rencontre n’a
aucun sens sur une voirie où
le trafic est très dense. Il faut
voir au cas par cas », avance
Philippe Carbiener, l’adjoint
en charge de l’écologie et des
espaces publics.
L’expérimentation pourrait
se prolonger dans les rues du
vieil Illkirch. « Actuellement,
c’est en zone 30 : la voiture et
le piéton ont chacun leur espace. Est-ce qu’une zone de rencontre fonctionnerait mieux, il
faut voir », s’interroge Jacques
Bigot.
Supprimer
les trottoirs
« Les quartiers d’habitat ancien n’ont pas été conçus pour
la voiture, les trottoirs sont
souvent réduits à la portion
congrue. La zone de rencontre
nous permet, lors d’opérations
de rénovation, de supprimer
les trottoirs sans mettre les
piétons en danger », complète
Philippe Carbiener.
Ce nouvel outil permet
aussi de clarifier les droits
des uns et des autres sur des
voiries au statut parfois ambigu. Reste à voir comment les
usagers se l’approprient.
Manuel Plantin
Six zones de rencontre viennent d’entrer en vigueur à Illkirch-Graffenstaden. La Ville souhaite aller plus
avant dans l’expérimentation. (Photo DNA – Laurent Réa)
No 134 - Mercredi 10 juin 2009
LOF ST 01
Strasbourg 1