LA fouRChEttE vERtE

Transcription

LA fouRChEttE vERtE
C A M I L L E R O H RER
Concours de dessins
Le Marché bio de cette année avait
pour thème le Cosmos. Notre concours auquel ont participé une cinquantaine d'enfants représentait
notre panda préféré débarquant
sur une planète inconnue, peuplée
de plantes et d'animaux extraterrestres.
Bravo aux petits artistes en
herbe!
Gabriel Romero, Porrentruy, 9 ans
premier prix
catégorie 8 ans et plus
Résultats "moins de 8 ans": 2e-Valentin Beuret, 3e-Laura Dominé
Résultats "8 ans et plus": 2e-Eva Lambert, 3e-Wael Akiki
Impressum Le Cramia n° 95 - novembre 2014:
Le Cramia paraît quatre fois par an, encarté dans le Magazine WWF. Tirage: 1'150 Rédaction: Clarence Chollet, Camille Rohrer, Philippe Riat, Fabian Lachat.
Impression: Centre d'impression Le Pays SA
W WF MAGA ZINe - Le cr amia 4/14
Adelaïde Berger, Peseux, 5 ans
premier prix
catégorie moins de 8 ans
La fourchette verte
Créé il y a un peu plus de 20 ans, le label
Fourchette verte garantit une restauration
saine et équilibrée. Les objectifs écologiques
sont secondaires, mais les plats proposés sont
généralement peu gourmands en ressources.
F
ourchette verte est un label
suisse de restauration de
qualité créé à Genève en
1993. Il a pour objectif la
promotion de la santé et la
prévention de maladies liées à
l'alimentation telles que certains
cancers, les pathologies cardiovasculaires ou l'obésité. Implicitement,
en améliorant les connaissances en
matière d'alimentation et
de santé, Fourchette
verte tente de
modifier
non seulement le comportement des
restaurateurs mais également, par
imitation, celui des consommateurs. Le
label est accessible à tous les tenanciers
d'établissements de restauration servant
des assiettes ou des plats du jour
équilibrés respectant les critères de la
pyramide alimentaire.
Les critères du label sont d'abord
d'ordre nutritionnel. Il s'agit par exemple
de proposer des menus avec
moins de graisses en
veillant
à
favoriser les
graisses
2
Le débit minimum à l'aval
de la Goule sera augmenté.
Saviez-vous que télécharger un
jeu vidéo consomme plus d’énergie et
produit plus de CO 2 qu'il n'en faut
pour la fabrication et le transport d’un
disque Blu-ray?
Mais attention, pour la musique,
c'est l'inverse. Un album MP3 contient
moins de données qu'un film ou un jeu.
Il nécessite donc moins d'énergie pour
son téléchargement, alors que la matière, l'énergie de fabrication et de transport d'un CD sont
comparables au
DVD ou au disque
Blu-ray. Évidemment, si la musique est écoutée
en
streaming ,
elle consomme chaque
fois
qu'on l'écoute et
le bilan est à
nouveau défavorable au téléchargement.
À l'époque de Papi Panda, on ne
se posait pas toutes ces questions !
WWF | Case postale 2328 | 2800 Delémont 2 | Téléphone 076 412 69 83 |
Courriel: [email protected] | Web: wwf-ju.ch | CCP 25-1852-2
Delémont
Datant de 1969, le règlement d’eau commun aux trois ouvrages du
Châtelot, du Refrain et de La Goule fixant les conditions d’exploitation des
barrages se devait d’être révisé en vue des nouveaux défis concernant la
protection du Doubs. Le groupe binational « gestion des débits » s’est attelé à
la tâche et a proposé cet été un nouveau règlement prenant mieux en compte
les paramètres actuels.
La grande nouveauté est la gestion par démodulation qui permet
d’atténuer les éclusées du Châtelot en utilisant les retenues du Refrain et de La
Goule. Malheureusement, ces éclusées démodulables ne sont possibles qu’à
certaines conditions. Des améliorations significatives ont également été
apportées concernant le retour au débit normal de la rivière qui devra
s’effectuer après de nombreux palliés espacés dans le temps ou concernant le
débit minimum devant être restitué à l’aval de la Goule qui a été augmenté.
Une dernière avancée importante est la prise en compte d’une période sensible
de cinq mois correspondant à la période de reproduction des poissons.
Avec ce nouveau règlement d’eau, l’exploitation hydraulique du Doubs
sera mieux encadrée, mais la faune piscicole reste mise à rude épreuve et la
qualité des eaux devra encore être grandement améliorée avant que la rivière
ne soit sortie d’affaire !
LE CRAMIA
2800
Nouveau règlement
le conseil de
papi panda
P. P.
barrages du Doubs franco-suisse
Jura
polyinsaturées et les aliments riches en
acides gras oméga 6. Les fruits et
légumes ainsi que les féculents tels que
riz, pâtes ou pommes de terre, doivent
avoir une place prépondérante dans
l'assiette. À l'inverse, la quantité des
aliments riches en protéines tels que
viandes, poissons, fromages et œufs doit
être réduite.
Produits peu énergivores
et tri des déchets
Indirectement, la cuisine
Fourchette
verte
favorise
l'environnement puisqu'elle encourage
par exemple l'utilisation d'huile de colza
et restreint l'huile de palme moins saine
et au bilan écologique particulièrement
lourd. En diminuant les produits
d'origine animale et en augmentant la
part des végétaux, elle réduit la
consommation de ressources telles que
l'eau, les terres agricoles et l'énergie.
Les restaurateurs sont également
sensibilisés à l'utilisation de produits
locaux, de saison, aux produits issus de
l'agriculture bio ou à l'utilisation de
poissons d'espèces non menacées,
d'origine locale ou labelisés MSC.
Le tri des déchets, en particulier
des huiles et graisses, du verre, du
papier, du PET et des métaux est
obligatoire pour obtenir le label.
La liste des cantines d'écoles,
d'hôpitaux, d'EMS et de crèches
labellisées est disponible sur le site de
l'association. Pour ce qui est des
restaurants, seul l'hôtel restaurant
Victoria à Delémont bénéficie du label
dans le canton du Jura.■ C.R.
www. fourchetteverte.ch
W WF MAGA ZINe - Le cr amia 4/14
Editorial
Lunes de miel
«
À l'affût de l'ours sauvage »
C’est le titre du livre que Jacques Ioset vient
de publier avec La Salamandre. En vingt ans,
l’auteur a effectué une trentaine de séjours
dans les Balkans pour y observer les ours.
D
epuis 2004, il a passé
plus de 400 veilles
dans des forêts
somptueuses et en a
ramené des images
pleines de poésie. Fasciné par la
magie des clairs de lune, il a réussi
à en interpréter avec douceur les
clairs obscurs. Peu à peu, au fil des
pages et des années d’affûts,
l’auteur nous entraîne dans les
profondeurs d’une quête toujours
plus intime. Au final, des
plantigrades on ne distingue plus
que quelques traits, une échine
puissante, un pas dans l’obscurité.
Le livre est un hommage à l’ours
et à la forêt sauvage. En une
douzaine de pages, le texte raconte
l’histoire de cette extraordinaire
aventure naturaliste et humaine.
Des vergers pour les ours
Sensibiliser, c’est bien,
agir, c’est encore mieux.Les
droits d’auteur du livre serviront
au projet « Des vergers pour les
o u r s » . L o r s q u e p o m m e s e t
prunes
sont
mûres,
les
plantigrades viennent souvent
prélever leur part aux abords
des maisons, grimpent aux
arbres et cassent des branches
pour accéder à leur nourriture,
ce qui crée des conflits. Le
p ro jet, init ié par Jacqu es Ioset ,
consiste à rajeunir d’anciens
vergers et à en créer de nouveaux
à l’extérieur des villages afin de
réduire les tensions entre
h um ain s et plant igr ad es. ■
« Lunes de miel »
photographies et texte de
Jacques Ioset
29 x 30,5 cm
160 pages
69 Frs
À commander auprès de :
[email protected]
ou 032 426 84 93
ou www.salamandre.net
ou votre libraire
L'auteur
Jacques Ioset (1959) est membre du WWF depuis plus de 40 ans. Dans le
Jura, il s’est occupé de projets de conservation des batraciens en tant que
correspondant local du KARCH et du suivi du dossier « lynx ». Sa passion pour
les grands carnivores remonte à une trentaine d’années.■
W WF MAGA ZINe - Le cr amia 4/14
Internet, gouffre à kWh
Propre en apparence, le monde
virtuel est en réalité aussi polluant
qu'énergivore. Si Internet était un
pays, il serait le cinquième
consommateur mondial d'électricité.
Aujourd'hui, 247 milliards de
courriels transitent chaque jour par
la toile. La consommation électrique
des 14 milliards d'ordinateurs se
monte à 616 milliards de kWh dans
le monde en 2013. Cela représente
une consommation supérieure à
celle de l'Allemagne, soit la
production de 200 centrales à
charbon et l'émission de 600
millions de tonnes de CO2 par an.
Le pire c'est que les deux tiers de
cette consommation électrique se
réalisent quand ces appareils sont
en veille! Ne pas gaspiller ces
quelque 400 TWh de « veille »
reviendrait à ne pas utiliser les 58
centrales nucléaires françaises...
Les serveurs nécessaires pour
satisfaire les besoins informatiques
réclament une énergie telle que le
simple fait de regarder une heure
de vidéo sur une tablette consomme
davantage d’électricité qu’un
réfrigérateur pendant une année. Et
cela augmente à toute vitesse.
D'après certaines études, la
consommation des infrastructures
d'Internet pourrait atteindre en
2030 la consommation mondiale
d'électricité de 2008 ! Ces chiffres
donnent le tournis. Si Internet a
également des impacts écologiques
positifs en évitant les déplacements
physiques, il est encore difficile à
dire si le bilan écologique global de
cette nouvelle technologie est positif
ou négatif. À l’heure où le réseau est
devenu aussi fondamental pour nos
vies que les routes, les canalisations
et le pétrole, Internet est plus que
jamais à consommer avec
modération.
Philippe Riat
DU changement au wwf jura
Clarence Chollet assume la fonction de secrétaire régionale du WWF Jura
depuis novembre 2011. Elle s'est particulièrement investie dans des dossiers
tels que la protection du Doubs, la politique énergétique ou les projets en lien
avec l’aménagement du territoire. À la fin de l'année, elle quittera ce poste
pour se consacrer à de nouveaux défis.
Est-ce que le travail de secrétaire
régionale correspond à ce que tu
imaginais?
Oui, tout à fait ! C’est un travail
très varié qui demande une grande
implication, mais qui apporte
énormément de connaissances et des
rencontres enrichissantes. Il n’existe pas
une unique manière de remplir ce poste,
tous les secrétaires régionaux ont leur
propre façon de concevoir leur travail et
d’évoluer dans les dossiers.
Personnellement, je pouvais difficilement
rêver mieux comme « premier vrai job »
après mes études.
Quelles qualités sont nécessaires
pour cette fonction?
La difficulté principale du poste est
son champ d’action très large qui force
la personne en charge à avoir des
connaissances dans de nombreux
domaines. Pour moi qui ne suis pas
biologiste par exemple, les dossiers en
lien avec la biodiversité m’ont donné
plus de fil à retordre. Il faut également
beaucoup de flexibilité : être prêt à
passer des heures en séance ou chausser
ses bottes pour aller sur le terrain,
côtoyer toutes sortes de personnes et se
rendre dans des lieux insolites, travailler
le matin, le soir, la semaine ou le weekend! Mais je pense que la qualité
primordiale est de savoir écouter et
chercher des solutions pragmatiques
pour faire avancer la protection de la
nature pas à pas. La patience est
également un prérequis indispensable.
Comment vois-tu le rôle du WWF
dans la protection de la nature au
niveau régional?
Je pense que la présence du WWF
au niveau régional est très importante.
En Suisse, c’est dans les cantons que de
nombreuses décisions capitales
concernant l’environnement sont prises
et la présence d’associations à cet
échelon est essentielle. Le WWF a cette
particularité de s’engager autant au
niveau très local, du moins en Suisse,
qu’à l’échelon international et c’est cela
qui fait sa force !
Quels sont les dossiers qui t'ont le
plus captivée?
Sans aucun doute la protection du
Doubs! La multitude d’acteurs et de
problématiques liée à la sauvegarde de
cette rivière emblématique est un
véritable casse-tête qui m’a menée vers
ce poste et qui n’a cessé de me passionner
pendant ces trois années d’activités.
Suite à la mobilisation populaire et à la
plainte du WWF, de Pro Natura et de la
Fédération Suisse de Pêche à la
Convention de Berne, les choses ont
commencé à bouger et la protection du
Doubs est devenue une vraie priorité.
Malheureusement, les résultats concrets
sur le terrain se font encore attendre,
c’est peut-être un de mes regrets en
quittant ce poste. Mais je continuerai à
suivre l’évolution de ce dossier de
l’extérieur et ne manquerai pas de venir
me promener souvent au bord du Doubs
pour voir si la situation s’améliore et, qui
sait, croiser mon premier Apron !
Quels sont les problèmes les plus
urgents en lien avec la nature dans
le Jura?
Je dirais, en premier lieu, les
relations entre l’administration
cantonale, le monde politique et les
associations de protection de
l’environnement. Dans les cantons
voisins, un véritable dialogue s’est
instauré entre ces différents acteurs, ce
qui n’est malheureusement pas encore le
cas dans le canton du Jura où on assiste
plutôt à une confrontation très vive. Il est
normal de n’être (souvent) pas d’accord,
mais un climat de travail serein serait
plus productif à mon avis.
Thématiquement, je pense que
l’aménagement du territoire est un des
grands défis pour le canton ces
prochaines années. Mettre en application
la nouvelle Loi sur l’aménagement du
territoire impliquera un changement de
mentalité et j’espère que le Jura saura
prendre ce virage essentiel.
Energétiquement parlant, le canton
devra prendre son avenir en main en
trouvant le mix énergétique qui lui
correspond tout en préservant les milieux
les plus sensibles. Un gros effort devra
également être fourni dans le domaine
des économies d’énergie. Finalement, la
modification des pratiques agricoles sur
le bassin versant du Doubs semble
inévitable pour que la rivière retrouve
son état naturel. C’est sur ces thématiques
que le WWF focalisera son action ces
prochaines années. ■ C.R.
Le poste de secrétaire régional sera remis au
concours dans le courant du mois de novembre
2014 sous www. wwf.ch/fr/nous/jobs
W WF MAGA ZINe - Le cr amia 4/14