SUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE par Jean
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SUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE par Jean
SUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE par Jean-Paul Vincent Table des matières 1. Généralités sur les développements asymptotiques . . . . . . 2. Les lemmes de Watson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Le théorème de Bernstein-Sato . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Hyperfonctions et microfonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. Transformées de L APLACE des intégrales oscillantes . . . . . 6. Série entière asymptotique associée à la transformée de Laplace d’une intégrale oscillante sans point critique . . . . e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7. Remarque sur l’application G 7→ G 8. Développement asymptotique d’intégrales oscillantes dont la phase est une puissance d’une fonction sans point critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9. Transformées de Fourier des distributions définies par les m fonctions x 7→ ex : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10. Développement asymptotique de la fonction de Airy : . . . 11. Développement de Airy généralisées . . . . . . . . . . . . . . . . . Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 4 6 6 8 10 13 14 17 18 23 27 28 2 frenchJEAN-PAUL VINCENT 1. Généralités sur les développements asymptotiques Références [2, 16] Soit E = (ej )j∈N une famille de fonctions complexes définies dans un ouvert S de C, admettant 0 comme point d’accumulation, E vérifie : Pour tous j et k dans N, si j < k alors quand z → 0 dans S : ek (z) = o ej (z) Définition 1.1. — On appellera E, échelle de comparaison au voisinage de 0. Définition 1.2. — On dit qu’une fonction f complexe sur S admet un développement asymptotique relativement à E, si pour tout j dans N il existe aj dans C tel que pour z → 0 : X ak ek (z) = o ej (z) f (z) − k≤j On dira que f est représentée par la série formelle cette série est le développement asymptotique de f . P j∈N aj ej dans S et que 1.1. Propriétés algébriques. — Proposition 1.3. — 1. f est représentée par au plus une série formelle P ˜ j∈N aj ej que l’on notera f 2. f 7→ f˜ définie sur l’espace vectoriel complexe des fonctions développables relativement à E est linéaire. Définition 1.4. — Nous dirons que l’échelle E est multiplicative si pour tous e et e0 dans E, ee0 est dans E. Proposition 1.5. — Supposons que E soit multiplicative, soient f et g deux fonctions développables relativement à E, alors le produit f g est développable relativement à E et ffg = f˜g̃ Remarque : L’échelle telle que ek (z) = z λk définie sur l’ouvert S où λ0 > 0 et où (<(λk )k≥0 est une suite strictement croissante, est multiplicative. Cas particulier : λj = j Avec ces notations, nous avons la proposition suivante : Proposition 1.6. — Soit E l’échelle de comparaison définie par ej (z) = z j (z ∈ S) et E 0 une échelle de comparaison de la forme ( e0j (z) = z λj où z est dans un ouvert T tel que si z est dans T alors z λj est dans S. Alors les frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 3 composés de la forme e00 (z) = z kλj définissent une échelle de comparaison. De plus : P 1. Si j∈N aj z j où a0 6= 0 représente f alors f1 est développable relativement à E et e 1 1 = f f˜ P λj 2. Soit j∈N bj z le développement d’une fonction g dans l’échelle E 0 . Supposons que pour tout z dans T g(z) soit dans S, alors f] ◦ g est développable dans l’échelle composée et : f] ◦ g = f˜ ◦ g̃ 1.2. Propriétés analytiques. — 1. Soit r > 0, si f est holomorphe dans D = {z ∈ C/0 < |z| < r} et continue dans D̄, si pour z → 0 dans D : X f˜(z) = an z n n≤0 Alors la série converge dans D et X an z n f (z) = n≤0 2. P f étant holomorphe dans S, si pour z → 0 dans S [0, z] ⊂ S et f˜(z) = n n≥0 an z alors Zg X an f (t) dt = z n+1 n+1 [0,z] n≥0 3. Soient r > 0, θ2 > θ1 , f holomorphe dans S = {z ∈ C/0 < |z| < P r, θ1 < arg z < θ2 }. Si f˜(z) = n≥0 an z n dans S, alors X f˜0 (z) = nan z n−1 n≥0 4. Soit f holomorphe dans S. Si pour tout n ≥ 0 lim f (n) (z) = cn z→0 z∈S alors f˜(z) = X cn n≥0 n! zn 4 frenchJEAN-PAUL VINCENT De plus, si f est dérivable à tous les ordres en 0 cn = f (n) (0) P 5. Pour toute série formelle n≤0 an z n et tout ouvert S, il existe f holomorphe dans un voisinage de 0 dans S telle que X f˜(z) = an z n n≥0 1.3. Topologie sur l’espace vectoriel des séries P formelles. — Soit A l’espace vectoriel complexe des séries formelles n≥0 an z n et Am le sous-espace vectoriel engendré par les polynômes de degré inférieur ou égal à m. On munit Am de la topologie usuelle et A de la topologie limite inductive A = limindm→+∞ Am 2. Les lemmes de Watson Référence [3] Soit le contour : hankel.pdf F IGURE 1. Contour de Hankel R 0+ L’intégrale sur ce contour sera notée : −∞ frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 5 Lemme 2.1. — Soit f définie sur R dont la transformée de Laplace F est définie pour <z > 0 par Z +∞ F (z) = f (x) e−zx dx 0 On suppose que F se prolonge à S = C \ R− et que 0 est la seule singularité de ce prolongement noté encore F , enfin que F est de type exponentiel dans <z < c où c ∈ R. Supposons que pour z → 0 dans S X F̃ (z) = an z λn n≥1 où (<λn )n est une suite strictement croissante non bornée. Alors l’intégrale Z 0+ 1 F (z) ezx dz = f (x) 2iπ −∞ admet pour x → +∞ le développement asymptotique X an x−λn −1 f˜(x) = Γ(−λn ) n≥1 Lemme 2.2. — s étant la seule singularité de F , si z −s → 0 dans S F̃ (z) = P λn alors pour x → +∞ n≥1 an (z − s) X an f˜(x) = esx x−λn −1 Γ(−λ ) n n≥1 Lemme 2.3. — S’il y a m singularités, le terme dominant provient des singularités de partie réelle maximale. Soient (sj )1≤j≤m les singularités dont la partie réelle est maximale ; <sj = c alors X X aj,n x−λj,n −1 f˜(x) = esj x Γ(−λ ) j,n 1≤j≥m n≤1 Corollaire 2.4. — Si F̃ est une série entière alors f˜ = 0 Lemme 2.5. — Si q = 1 et si dans les mêmes conditions que dans le lemme 2.1. X F̃ (z) = an z λn Log z n≥1 alors f˜(x) = X n≥1 an ψ(−λn ) − Log x Γ(−λn ) xλn +1 6 frenchJEAN-PAUL VINCENT où ψ(−λ) = Γ0 (−λ) Γ(−λ Plus généralement pour les développements qui comportent Logq z à la place de Logz, il existe des lemmes semblables qui utilisent les transformées de Laplace de xa Logq x où a n’est pas entier négatif : f L(f ) −(a+1) xa xa ln x z Γ(a + 1) Γ0 (a + 1) z −(a+1) Logz 0 −Γ(a + 1) ··· ··· ··· −(a+1) n z Log z 0 0 ··· xa lnn x ··· Γ(n) (a + 1) · · · −nΓ(n+1) (a + 1) ··· ··· n · · · (−1) Γ(a + 1) 3. Le théorème de Bernstein-Sato Soient φ une application analytique de R` à valeurs réelles et f dans D(R` ). Considérons les intégrales oscillantes I(τ ) de la forme Z τ ∈R eiτ φ(x) f (x) dx R` φ est la phase. Le résultat le plus général sur le comportement asymptotique de I(τ ) quand τ tend vers +∞ est donné par J-E Björk : Supposons que φ s’annule sur l’ensemble critique Sφ , {x ∈ R` /φ0 (x) = 0}, alors XX e )= I(τ cn,s,t (f )τ s−n lnt τ t,s n≥0 où t parcourt un ensemble fini d’entiers positifs et s un ensemble fini de rationnels ; cn,s,t est dans D0 (R` ), de support Sφ . C’est une généralisation du théorème de Bernstein, ce dernier étant donné pour φ un polynôme. La démonstration ne donne aucune indication sur l’interprétation et le calcul des t et s. Une interprétation est donnée dans [10] lorsque Sφ est discret. Dans [15] la méthode permet le calcul du plus grand des s à l’aide de polyèdres de Newton. 4. Hyperfonctions et microfonctions Références [7, 11] Si U est un ouvert de C, on note H(U ) l’espace vectoriel topologique des fonctions holomorphes sur U . C’est un espace de F RÉCHET. frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 7 Définition 4.1. — On appelle hyperfonctions sur iR les éléments de l’espace H(C \ iR)/H(C) noté B(iR). Définition 4.2. — On appelle microfonctions sur iR les éléments de l’espace H(R∗+ + iR)/H(C) noté C + (iR). B(iR) et C + (iR) sont munis de la topologie quotient qui en fait des espaces de Fréchet. Définition 4.3. — Si E et F sont deux espaces vectoriels topologiques (séparés), la topologie projective sur E ⊗ F est la topologie quotient. On note b le complété de E ⊗ F pour cette topologie. E ⊗F Définition 4.4. — Soient E et F deux espaces vectoriels topologiques localement convexes séparés, notons Es0 le dual faible de E (respectivement Fs0 ) et Fe (Es0 , Fs0 ) l’espace des applications bilinéaires séparément continues de Es0 ⊗ Fs0 dans C, muni de la topologie de la convergence uniforme sur les produits de deux parties équicontinues de Es0 et Fs0 respectivement. E est dit nucléaire si pour tout F , l’application naturelle de E ⊗ F dans Fe (Es0 , Fs0 ) est un isomorphisme topologique de E ⊗ F sur un sous-espace du second. Théorème 4.5. — Si E et F sont complets, E est nucléaire alors E ⊗ F est isomorphe à Fe (Es0 , Fs0 ). Théorème 4.6. — Un espace quotient séparé d’un espace localement convexe nucléaire est nucléaire. Exemple 4.7. — Soit U un ouvert de C, l’espace H(U ) des fonctions holomorphes sur U est nucléaire. Théorème 4.8. — Soit T un ensemble, E un espace vectoriel de fonctions scalaires définie sur T muni d’une topologie localement convexe plus fine que la topologie de la convergence simple et qui en fait un espace nucléaire complet de type LF (limite inductive d’espace de Fréchet). b s’identifie à Alors, pour tout espace localement convexe complet F , E ⊗F l’espace des applications f de T dans F telles que pour tout y 0 dans F 0 , la fonction t 7→ hf (t), y 0 i soit dans E. 8 frenchJEAN-PAUL VINCENT b 0 (Rn ) Exemple 4.9. — Soient E = H(U ), F = D0 (Rn ). Alors H(U )⊗D s’identifie à l’espace H U, D0 (Rn ) des fonctions holomorphes à valeurs dans D0 (Rn ), muni de la topologie de la convergence compacte. Par analogie nous écrirons : Définition 4.10. — tient 1. On appelle espace des hyperdistributions, le quo- H C \ iR, D0 (Rn ) /H C, D0 (Rn ) = B iR, D0 (Rn ) 2. On appelle espace des microdistributions le quotient H(R∗+ + iR, D0 (Rn ) /H C, D0 (Rn ) = C + iR, D0 (Rn ) 5. Transformées de L APLACE des intégrales oscillantes Posons Z eiτ φ(x) f (x) dx g(τ ) = Rn et pour <u > 0 Z Lg(u) = G(u) = Rn f (x) dx u − iφ(x) ou Z f (x) dx Rn φ(x) + iu G est dans H(R+ iR). On notera encore G le prolongement analytique de G. Remarquons que les singularités de l’intégrale définissant G sont dans iR. 1 1 La fonction u 7→ φ+iu est dans H R∗+ , D0 (R) . Si n = 1, x+iu converge dans 1 1 0 D (R) vers x+i0 = Vp x − iπδ quand u tend vers 0 avec <u > 0 [6]. 1 Si φ0 ne s’annule pas, φ+iu converge dans D0 (Rn ) vers une distribution notée 1 1 . On définit de même une distribution φ−i0 , puis les distributions Pf φ1 et φ+i0 δφ par 1 1 1 2Pf = + φ φ + i0 φ − i0 G(u) = i −2iπδφ = Définition 5.1. — [5, 9] 1 1 − φ + i0 φ − i0 frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 9 1. Soient T dans D0 (Rn ). (x, x0 ), dans Rn × (Rn \ {0}), est dit régulier pour T s’il existe des voisinages U de x et V de x0 dans Rn et Rn \ {0} respectivement, une f dans D0 (Rn ) telle que f |U ≡ 1, tels que pour tout m > 0 il existe une constante cm et ∀y ∈ V, ∀λ ≥ 0 F(f T )(λy) ≤ cm (1 + |λ|)−m où F est la transformation de F OURIER : F(f T )(λy) = hf (.)T, e−2iπy. i 2. Le complémentaire dans Rn × (Rn \ {0} des points réguliers est appelé Front d’onde de T et noté W F (T ). Proposition 5.2. — Si φ0 ne s’annule pas : 1 ⊂ {(x, λφ0 (x))/φ(x) = 0λ > 0} WF φ + i0 Preuve : On utilise le cas n = 1 soit 1 WF ⊂ {(x, λ)/λ > 0} y + i0 et le fait que pour un difféomorphisme v, W F (T ◦ v) = v∗ (W F (T )). Définition 5.3. — Soient T1 et T2 dans D0 (Rn ), nous dirons que T est le produit T1 T2 , de T1 et T2 si pour tout x dans Rn il existe f dans D(Rn ) égale à 1 dans un voisinage de x telle que pour tout y dans Rn : x 7→ F(f T1 )(x) F(f T2 )(y − x) est intégrable et 2 Z F(f T )(y) = F(f T1 )(x) F(f T2 )(y − x) dx Rn Proposition 5.4. — Posons W F a (T ) = {(x, x0 )/(x, x0 ) ∈ W F (T )}. Si T1 et T2 sont des distributions telles que W F (T1 ) ∩ W F a (T2 ) = ∅ alors le produit T1 T2 existe et W F (T1 T2 ) ⊂ {(x, x0 + x00 )/(x, x0 ) ∈ W F (T1 ), (x, x00 ) ∈ W F (T2 )} Corollaire 5.5. — Si φ0 ne s’annule pas, pour tout m ≥ 1, le produit de 1 1 1 existe et est noté (φ+i0) et φ+i0 m+1 . (φ+i0)m 10 frenchJEAN-PAUL VINCENT Proposition 5.6. — Si φ0 ne s’annule pas, pour tout m ≥ 1 on a : 1 1 lim = u→0, <u>0 (φ + iu)m (φ + i0)m pour la topologie faible de D0 (Rn ). (en se ramenant à n = 1) 6. Série entière asymptotique associée à la transformée de Laplace d’une intégrale oscillante sans point critique Soit φ une phase dont la dérivée ne s’annule pas, la transformée de L A PLACE de l’intégrale oscillante est (voir ci-dessus) Z f (x) dx G(u) = i Rn φ(x) + iu et pour tout entier m positif Z f (x) (m) m dx G (u) = i(−i) m! m+1 Rn (φ(x) + iu) et d’après proposition 5.6 1 , f (x)i lim G(m) (u) = i(−i)m m!h u→0, <u>0 (φ(x) + i0)m+1 Remarquons que 1 (φ(x)+i0)m+1 est dans S 0 (Rn ). Alors, d’après la propriété 4 Proposition 6.1. — Le développement asymptotique de G lorque u tend vers 0 avec <u > 0 est X 1 e G(u) = (−1)m im+1 h , f ium m+1 (φ(x) + i0) m≥0 De même en tout point de iRn , le développement asymptotique de G est une série entière. Notons Ce+ (iR) l’espace des microfonctions définies par les fonctions holomorphes dans R∗+ + iR qui admettent des développements asymptotiques en séries entières en tout point de iR. Si f est dans S et φ est sans point critique, alors [G] ∈ Ce+ (iR) Soit maintenant f dans Z [6]. Nous allons voir que G se prolonge en une fonction entière de type exponentiel et donc que [G] = 0. Nous pouvons frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 11 supposer que f est à valeurs réelles. Faisons le calcul dans le cas n = 1 et φ(x) = 1. Pour <u > 0, posons H(u) = G(u) − πf (u) f qui est dans Z se prolonge en une fonction holomorphe de type exponentiel. Si <u tend vers 0, en posant u = u1 + iu2 avec u1 et u2 réels, nous obtenons H(0 + iu2 ) = G(0 + iu2 ) − πf (u2 ) or G(0 + iu2 ) = i 1 Vp ? f (u2 ) − iπf (u2 ) x d’où 1 H(0 + iu2 ) = i Vp ? f (u2 ) x qui est analytique réelle. D’après le principe de symétrie de Schwarz [14], H se prolonge à {u ∈ C/<u < 0} par : Z +∞ f (x) H(u) = i dx + πf (u) −∞ x + iu Nous définirons donc G sur C par : Z +∞ f (x) dx −∞ x + iu 1 <u = 0 G(u) = i Vp ? f (u2 ) + πf (u2 ) x Z +∞ f (x) <u < 0 G(u) = i dx + 2πf (u) −∞ x + iu puisque f est dans Z. D’après le lemme 2.1, il vient <u > 0 G(u) = i ge = 0 Pour voir que cette égalité reste vraie avec f dans S (et en particulier f dans D), nous avons besoin du lemme suivant Lemme 6.2. — Soient (en )n∈N une échelle de comparaison infinie (de fonctions strictement positives), (fm )m∈N une suite de fonctions de Z qui converge vers f dans S, (gm )m∈N une suite d’intégrales oscillantes définies par : Z gm (τ ) = eiτ φ(x) fm (x) dx R` 12 frenchJEAN-PAUL VINCENT et Z eiτ φ(x) f (x) dx g(τ ) = R` Si pour tout m gem (τ ) = X an (fm )en (τ ) n≥0 où, pour tout n, an est dans S 0 , alors la suite (gm )m converge uniformément vers g et X ge(τ ) = an (f )en (τ ) n≥0 Preuve : Par définition, pour tout N et tout m tel que m ≤ N , pour τ tendant vers ∞ X |gm (τ ) − an (fm )en (τ )|eN (τ )−1 → 0 n≤N et (gm (τ ) − X an (fm )en (τ ))eN +1 (τ )−1 → aN +1 (fm ) n≤N Donc pour tout τ0 il existe un entier M (N, τ0 ) tel que pour tout τ supérieur ou égal à τ0 et tout m (puisque (fm )m converge, elle est bornée) X (gm (τ ) − an (fm )en (τ ))eN +1 (τ )−1 ≤ M n≤N d’où X eN +1 (τ ) gm (τ ) − an (fm )en (τ )eN (τ )−1 ≤ M eN (τ ) n≤N Par passage à la limite sur m nous obtenons X eN +1 (τ ) g(τ ) − an (f )en (τ )eN (τ )−1 ≤ M eN (τ ) n≤N par conséquent pour tout N g(τ ) − X an (f )en (τ ) = o eN (τ ) n≤N Nous pouvons énoncer Théorème 6.3. — Pour f dans S, nous avons ge = 0 pour τ → +∞. Autrement dit, g décroit plus vite que toute puissance de τ1 , g est à décroissance rapide à l’infini. frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 13 Remarque : Nous utiliserons le même procédé pour l’obtention de ge lorsque φ a un nombre fini de valeurs critiques. Dans ce cas G définie sur <u > 0 par Z G(u) = i Rn f (x) dx φ(x) + iu se prolonge à C \ ∪j≤m (R− + icj ) pour f dans Z (où les cj pour j = 1, . . . , m sont les valeurs critiques de φ). Le passage au cas général se fait de la même manière. e 7. Remarque sur l’application G 7→ G Soit Aos l’espace de tous les développements asymptotiques P de la forme donnée dans 3 et Aλ l’espace des développements de la forme k≥1 ak z λk où (<λk )k≥1 est une suite croissante tendant vers +∞. Supposons que Aos soit muni d’une topologie induisant sur Aλ la topologie limite inductive ; alors Aλ est fermé. Soit Hλ le sous-espace de H(R∗+ + iR) e soit dans Aλ . Alors Hλ n’est pas fermé et donc des fonctions G telles que G e n’est pas continue. G 7→ G Exemple 7.1. — Dans le disque D = {s ∈ C/|z − 1| < 1} (qui est isomorphe au demi-plan R∗+ + iR), on pose X (1 − z)k m→+∞ k 1≤k≤m Log z = Log (1 − (1 − z)) = lim et X (1 − z)k m→+∞ k 1≤k≤m Fm (z) = lim Fm admet un développement en série entière, (Fm )m≥1 converge vers z 7→ Log z dans H(D), mais z 7→ Log z n’a pas de développement en série entière quand z tend vers 0 dans D. 14 frenchJEAN-PAUL VINCENT 8. Développement asymptotique d’intégrales oscillantes dont la phase est une puissance d’une fonction sans point critique Ici φ est égale à η m où η est analytique, η 0 ne s’annule pas et m ≥ 2, nous supposons φ(0) = 0. Soit Z m g(τ ) = eiτ η(x) f (x) dx R` et Z G(u) = i R` f (x) dx φ(x) + iu 1 Soit u > 0 ; écrivons les solutions de θm + iu = 0 sous la forme : ξ j ζu m 1 où ξ est une racine primitive de 1, 1 ≤ j ≤ m, ζ m = −i et u m > 0. Nous iπ choisissons ζ = e 2m . Alors m X aj 1 = 1 m j θ + iu m j=1 θ − ξ ζu où aj = 1 1 1−m j m ζ ξ u −1 . m Comme ζ 1−m = iζ, il vient 1 m ξj 1 iζu m −1 X = θm + iu m j=1 θ − ξ j ζu m1 Ainsi m X 1 1 G(u) = − ζu m −1 ξj m j=1 Z f (x) 1 R` η(x) − ξ j ζu m dx Posons Z f (x) dx η(x) − ξ j ζv Gj (v) = R` où v > 0 et j = sgn(=(ξ j ζ)), soit j = sgn(sin( 2πj − m Pour tout entier n ≥ 0 : (n) Gj (v) ξj ζ = e 2iπj iπ − 2m m π ). 2m j n Z = (ξ ζ) n! R` f (x) dx (η(x) − ξ j ζv)n+1 d’où (n) Gj (v) 1 lim = (ξ j ζ)n h , fi v→0, v>0 n! (η − ij 0)n+1 frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 15 D’après la propriété 4 fj (v) = G X (ξ j ζ)n v n h n≥0 1 , fi (η − ij 0)n+1 D’après la proposition 1.6 fj (u m1 ) = G X 1 (ξ j ζ)n u m h n≥0 1 , fi (η − ij 0)n+1 Par suite m X e G(u) = − n≥0 ξ j(n+1) ζ n+1 n+1 −1 X u m h , fi n+1 m (η − i 0) j j=1 Posons Tn = m X j=1 ξ j(n+1) (η − ij 0)n+1 Ce qui permet d’écrire sous forme plus condensée 1 X n+1 n+1 −1 e G(u) =− ζ u m hTn , f i m n≥0 Par partition de l’unité et difféomorphismes locaux, il suffit de traiter le cas η(x) = x1 , soit d’effectuer un calcul en dimension 1. Supposons donc n = 1 : (−1)n n! 1 1 n = (−1) n!1 + iπj δ (n) (x − ij 0)n+1 xn+1 d’où m m X 1 X j(n+1) j ξ j(n+1) δ (n) (−1) n!Tn = (−1) n! ξ 1 n+1 + iπ x j=1 j=1 n n où d’une part m X ξ j(n+1) j=1 = mξ n+1 0 si si n + 1 ≡ 0 [m] n + 1 6≡ 0 [m] P j(n+1) d’autre part, posons wn = m . j=1 j ξ 2jπ π Si n + 1 6≡ 0 [0], π > m − 2m > 0 si et seulement si 2m + 1 > 4j > 1, donc j > 0 si et seulement si 1≤j≤ m 1 + 2 4 16 frenchJEAN-PAUL VINCENT et j < 0 m 1 + <j≤m 2 4 si et seulement si Si m est pair, m = 2m0 j > 0 si et seulement si 1 ≤ j ≤ m0 j < 0 si et seulement si m0 < j ≤ m Si m est impair, m = 2m00 + 1 j > 0 j < 0 1 ≤ j ≤ m00 si et seulement si si et seulement si m00 + 1 < j ≤ m 2iπ Posons ξ = e m = ζ −4 . Si m est pair m wn = 2 X ξ j(n+1) − m X ξ j(n+1) +1 j= m 2 j=1 soit wn = ξ n+1 (1 m − ξ (n+1) 2 )2 1−ξ Si m est impair m−1 wn = 2 X ξ j(n+1) ξ j(n+1) j= m+1 2 j=1 wn = ξ − m X n+1 (1 − ξ (n+1) 1−ξ m−1 2 )2 Donc pour tout m ≥ 2 et tout n ≥ 0 wn = m ξ n+1 (1 − ξ (n+1)[ 2 ] )2 1−ξ D’où, modulo A, espace des séries asymptotiques entières : 1 e G(u) ≡− m X n≥0 (−1)n n+1 iπζ n+1 wn (n) hδ , f iu m −1 n! n+1 m iπ 1 X e (−ξζ)n+1 (1 − ξ (n+1)[ 2 ] )2 hδ (n) , f iu m −1 G(u) ≡ m 1 − ξ n≥0 frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 17 Nous avons φ0 (x) = 0 si et seulement si η(x) = 0, il y a donc une sous-variété de points critiques, la valeur critique étant 0 car φ(0) = 0. Mais nous sommes ramenés à des calculs de développements déjà traités dans 6, donc : (1) iπ ζ g(τ ) = m ζ4 − 1 m X n≥0 n+16≡0 [m] n+1 (−1)n ζ −3n (1 − ζ −4(n+1)[ 2 ] ) < δ (n) , f > τ − m n+1 n!Γ(1 − m ) Remarques : Notons [G] la microfonction de C + (iR) définie par G, transformée de Laplace de l’intégrale oscillante g. Si g1 et g2 ont des transformées de L APLACE G1 et G2 telles que [G1 ] = [G2 ], alors ge1 = ge2 et nous avons la factorisation suivante : G J J ^ J ge [G] Nous remarquerons également que l’on a ge = 0 non seulement lorsque [G] = 0 mais aussi le développement de G, aux points de iR, est une série entière. 9. Transformées de Fourier des distributions définies par les fonctions m x 7→ ex : R +∞ m m Posons hm (x) = ex et g(τ ) = −∞ ex τ f (x) dx. Proposition 9.1. — La transformée de Fourier de hm au sens des distributions est définie par une fonction Hm admettant un développement en série entière : X Hm (x) = an x n n≥0 Preuve : d’après l’équation différentielle satisfaite par Hm . D’après Plancherel : Z +∞ 1 1 τ − m Hm (xτ − m )F −1 f (x) dx g(τ ) = −∞ 18 frenchJEAN-PAUL VINCENT R +∞ Proposition 9.2. — Soit F dans D(R), l’application t 7→ −∞ Hm ( xt )F (x) dx admet un développement asymptotique quand t tend vers +∞ égal à : Z +∞ X −n t an xn F (x) dx −∞ n≥0 R +∞ n P −n Proposition 9.3. — L’application F 7→ t a x F (x) dx de n n≥0 −∞ S(R) dans A est continue. R +∞ En effet, pour tout n ≥ 0, F 7→ −∞ xn F (x) dx est dans S 0 (R) et nous avons : Théorème 9.4. — ge(τ ) = X n≥0 n+1 an τ − m hδ (n) , f i n (2iπ) g est la fonction vue en 8 dans le cas où η(x) = x1 . La formule 1 nous donne l’expression de ge lorsque θ = ζ −4 , dans ce cas an s’écrit pour tout n ≥ 0 et n + 1 6≡ 0 [m] : m ζ 1−3n (1 − zeta−4(n+1)[ 2 )2 an = (−2iπ) m ζ4 − 1 n!Γ(1 − n+1 ) m n −iπ soit 3iπn 3iπ iπ m 2iπ (−2)n π n+1 eiπn+ 2m + 2 − m an = (1 − e m (n+1)[ 2 ] )2 2iπ n+1 − mΓ(1 − m ) n!(e m − 1) 10. Développement asymptotique de la fonction de Airy : Référence [1] La fonction de Airy, A, est définie pour t > 0 par : Z +∞ θ3 eitθ−i 3 dθ A(t) = −∞ 1 Posons θ = vt 2 , il vient : A(t) = t 1 2 Z +∞ −∞ 3 v3 eit 2 (v− 3 ) dv frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 19 1 Faisons le changement de variables τ = t 2 , nous sommes amenés à calculer le développement asymptotique de g définie par : Z +∞ v3 g(τ ) = eiτ (v− 3 ) dv −∞ 3 Les points critiques de la phase v 7→ v− v3 sont 1 et -1, ils sont non dégénérés, les valeurs critiques sont 32 et − 23 . Soit f dans D(R) égale à 1 dans un voisinage des points critiques. Le support de 1 − f ne contient pas les points critiques, donc Z +∞ v3 (1 − f (v))eiτ (v− 3 ) dv −∞ est à décroissance rapide en τ à +∞ et Z +∞ v3 f (v)eiτ (v− 3 ) dv −∞ a le même développement asymptotique (modulo les fonctions à décroissance R +∞ v3 rapide) que −∞ eiτ (v− 3 ) dv. Soient f1 et f2 dans D(R) égales à 1 respectivement dans des voisinages de 1 et -1. Posons pour j = 1 ou j = 2 : Z +∞ v3 j2 gj (τ ) = eiτ (v− 3 +(−1) 3 ) dv −∞ puis : 2iτ 2iτ g0 (τ ) = e 3 g1 (τ ) + e− 3 g2 (τ ) de sorte que ge0 = ge. Il suffit donc de calculer pour j égal à 1 ou à 2, les développements asymptotiques en 0 de : Z +∞ fj (v) Gj (u) = dv 3 v j2 −∞ − 3 + v + (−1) 3 + iu 3 Développons G1 ; l’équation − v3 + v + (−1)j 23 + iu = 0 d’inconnue v, définit une fonction algébrique de u, elle admet un développement en série de au voisinage de 0. Pour le calculer nous posons u = w2 , v = P P UISEUX P n 3 n 3 2 n≥0 an w et v = n≥0 cn w . Nous obtenons c0 = a0 , c1 = 3a0 a1 etc... Le calcul se fait par récurrence et l’on trouve que : a0 = 1, a21 = i, il y a deux solutions correspondant à deux branches : a2 = − a21 5a3 a4 7 × 11a51 , a3 = 3 12 , a4 = − 31 , a5 = ··· 2×3 23 3 27 33 20 frenchJEAN-PAUL VINCENT Notons v1 et v2 les solutions qui tendent vers 1 quand u tend vers 0 avec <u > 0, X v1 (w2 ) = an w n n≥0 v2 (w2 ) = X (−1)n an wn n≥0 Notons v3 la troisième solution (qui correspond à a0 = −2). Il existe des fonctions A1 , A2 et A3 telles que l’on ait la décomposition : 3 − v3 A1 (u) A2 (u) A3 (u) fj (v) = + + 2 v − v1 (u) v − v2 (u) v − v3 (u) + v + 3 + iu Soit Aj (u) = ivj0 (u) pour j = 1 et 2. Au voisinage de u, <u = 0, v3 est holomorphe et on peut montrer comme en 9 que pour <u > 0 : Z +∞ A3 (u) u 7→ f1 (v) dv −∞ v − v3 (u) admet un développement en série entière et donc que sa contribution à g est nulle modulo les fonctions à décroissance rapide. Il nous faut donc développer, pour j = 1 et j = 2 : Z +∞ f1 (v) u 7→ Aj (u) dv −∞ v − vj (u) Pour cela on utilise le fait que lorsque z tend vers 0 avec <z > 0 : Z +∞ X f1 (v) 1 dv ∼ znh , f1 i (v − i0)n+1 −∞ v − z n≥0 1 π et la proposition 1.6. Comme =v1 (u) ∼ =a1 u 2 , en choisissant a1 = ei 4 , il vient : Z +∞ X f1 (v) 1 dv ∼ (v1 (u) − 1)n h , f1 i n+1 (v − 1 − i0) −∞ v − v1 (u) n≥0 et de même : Z +∞ −∞ X f1 (v) 1 dv ∼ (v2 (u) − 1)n h , f1 i v − v2 (u) (v − 1 + i0)n+1 n≥0 d’où le développement : frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE +∞ Z +∞ f1 (v) f1 (v) A1 (u) dv + A2 (u) dv ∼ −∞ v − v1 (u) −∞ v − v2 (u) X n n n 0 0 (−1) v1 (u) v1 (u) − 1 + v2 (u) v2 (u) − 1 hPf Z 21 n≥0 1 , f1 i + (v − 1)n+1 X n n i (n) hδ , f1 i i v10 (u) v1 (u) − 1 − v20 (u) v2 (u) − 1 n! (1) n≥0 Or le premier terme donne un développement en série entière. En effet pour tout n ≥ 0 : n n u 7→ v10 (u) v1 (u) − 1 + v20 (u) v2 (u) − 1 est la dérivée de : n+1 n+1 u 7→ v1 (u) − 1 + v2 (u) − 1 qui est un polynôme symétrique en v1 et v2 , donc un polynôme en les coefficients de (v − v1 )(v − v2 ) qui sont holomorphes en u. Donc, modulo les séries entières asymptotiques, il reste : X 1 n n (n) − v10 (u) v1 (u) − 1 − v20 (u) v2 (u) − 1 hδ(1) , f1 i n! n≥0 Mais ici f1 est égale à 1 dans un voisinage de 1, il ne reste donc que : 1 n−1 u− 2 X 0 0 −π v1 (u) − v2 (u) = −π nan (1 − (−1)n )u 2 2 n≥1 Les termes d’indices pairs disparaissent. Posons n = 2m + 1, il vient : 1 u− 2 X −π (2m + 1)a2m+1 2um 2 m≥0 d’où f1 (u) = −iπu− 12 G X (2m + 1)a2m+1 um m≥0 Développons G2 . Soient (2) (3) v3 +v− 3 v3 − +v+ 3 − 2 + iw2 = 0 3 2 + iw2 = 0 3 mod[A] 22 frenchJEAN-PAUL VINCENT 3 (1) peut encore s’écrire − (−v) + (−v) + 32 + i(iw)2 = 0, donc si v(w) est 3 solution de (1), −v(iw) est solution de (2). Si nous notons V1 , V2 et V3 les 3 solutions de − v3 + v + 23 + iu = 0, nous avons, en utilisant les calculs précédents : X V1 (u) = − an i n w n n≥0 V1 (u) = − X (−1)n an in wn n≥0 V1 et V2 tendent vers -1 quand u tend vers 0 avec <u > 0 et comme pour G1 nous obtenons pour j = 1 ou j = 2 : Z +∞ X n 1 f2 (u) dv ∼ V (u)+1 h , f2 i j 3 v 2 j+1 i0 n+1 −∞ − 3 + v + 3 + iu v + 1 + (−1) n≥0 D’où f2 (u) = −iπ V20 (u) − V10 (u) G or V20 (u) − V10 (u) = mod[A] n n in an (−1 + (−1)n ) u 2 −1 2 n≥1 X mod[A] Les termes d’indices pairs disparaissent, posons n = 2m + 1, il vient : X f2 (u) = πu− 12 G (−1)m (2m + 1)a2m+1 um m≥0 Appliquant le lemme (***) et le théorème (***) à G1 et G2 : ge1 (τ ) = −iπ ge2 (τ ) = π X X (2m + 1)a2m+1 1 τ −m− 2 1 Γ(−m + 2 ) m≥0 (−1)m m≥0 mais ge(τ ) = e 2iτ 3 ge(τ ) = π ge1 (τ ) + e− 2iτ 3 (2m + 1)a2m+1 −m− 1 2 τ Γ(−m + 12 ) ge2 (τ ), d’où : X (2m + 1)a2m+1 2iτ 2iτ 1 (−ie 3 + (−1)m e− 3 )τ −m− 2 1 Γ(−m + 2 ) m≥0 2iτ 2iτ iπ Pour m pair : −ie 3 + (−1)m e− 3 = 2e− 4 sin( 2τ3 + π4 ) 2iτ iπ 2iτ Pour m impair −ie 3 + (−1)m e− 3 = −2e 4 cos( 2τ3 + π4 ) d’où 23 frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE ge(τ ) = X (4p + 3)a4p+3 iπ X (4p + 1)a4p+1 iπ 3 2τ 2τ π −2p− 1 π −4 2 − 2 4 cos( 2 sin( e + )τ + )τ −2p− 2 1 1 e 3 4 3 4 Γ(−2p + 2 ) Γ(−2p − 2 ) p≥0 p≥0 iπ Posons an = dn an1 (a1 = e 4 ), alors iπ e− 4 (4p + 1)a4p+1 = (−1)p d4p+1 Γ(−2p + 12 ) de même iπ e4 (4p + 3)a4p+3 = (−1)p d4p+3 1 Γ(−2p − 2 ) Finalement (comparer avec [1]) : e = t 21 ge(t 32 ) A(t) soit 2πt 1 4 3 3 2t 2 π 2t 2 π X p −3p p −3p− 23 sin( + ) (−1) d4p+1 t −cos( + )sump≥0 (−1) d4p+3 t 3 4 p≥0 3 4 11. Développement de Airy généralisées Référence [8] Les fonctions de Airy généralisées sont les fonctions définies par : (τ 6= 0) Z ∞ m−2 θ m A(x1 , . . . , xm−2 , τ ) = eiτ (x1 θ+···+xm−2 θ + m ) dθ −∞ m Posons x = (x1 , . . . , xm−2 ) et P (x, θ) = x1 θ + · · · + xm−2 θm−2 + θm et pour k = 1, . . . , m − 1 ∂kP (x, θ) = 0} ∂θk Σk = ∩kj=1 Sj \ Sk+1 ∩ ∩kj=1 sk = {(x, θ) ∈ Rm−1 / ((x, θ) ∈ Σk si et seulement si θ est racine d’ordre k + 1 du polynôme P (x, .). Remarque : D’après le théorème des fonctions implicites, il existe Q, continûment dérivable telle que au voisinage de (x, θ1 ) dans S3 \ S4 : θ = Q(x). 24 frenchJEAN-PAUL VINCENT Soient θ0 , . . . , θr les points critiques de θ 7→ P (x, θ). Pour tout j, j = 1, . . . , r il existe kj tel que : (x, θj ) ∈ Σkj Soient f0 , . . . , fr des fonctions de D(R) telles que pour tout j, 1 ≤ j ≤ r fj soit nulle au voisinage de θk pour k 6= j et égale à 1 dans un voisinage de θj . Ainsi, pour τ tendant vers +∞ Z ∞ r X iτ P (x,θ) A(x, τ ) ∼ e fj (θ) dθ −∞ Posons Z j=0 ∞ Aj (x, τ ) = eiτ P (x,θ) fj (θ) dθ −∞ et notons Aj la transformée de Laplace de Aj : Z ∞ fj (θ) dθ Aj (x, u) = i −∞ P (x, θ) + iu fj s’obtient à l’aide de A fj d’après Watson. A Nous supposons que θ0 = 0 est point critique, la valeur critique de x 7→ f0 , les autres cas se ramènent à celui–ci par P (x, θ) est donc 0. Calculons A translation. L’équation P (x, θ) + iu = 0 définit une fonction algébrique θ de u (et x). Supposant (x, θ) ∈ Σs−1 , θ s’exprime, au voisinage de 0, à l’aide d’une série de Puiseux en u. Posons u = ws , il vient, une détermination du logarithme étant choisie) : θm−s 1 −iws = θs (xs + xs+1 θ + · · · + )s m w est donc une fonction holomorphe inversible de θ, d’où l’existence de fonctions an telles que, pour u assez petit : X n θ= an (x)u s n≥1 1 Soient ξ une racine primitive s–ième 1, ( −i ) s une racine s–ième de ( −i ). xs xs Alors il existe s fonctions a1,j telles que : −i 1 a1,j (x) = ξ j ( ) s xs d’où, par récurrence, s fonctions hj de x et de u telles que : P (x, hj (x, u)) + iu = 0 frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 25 Les fonctions an sont bornées sur tout compact de {x/xj = 0, j = 1, . . . , s − 1 xs 6= 0}. Au voisinage de 0, pour u assez petit : X Bj (x, u) 1 = + R(θ, x, u) P (x, θ) + iu 1≤j≤s θ − hj (x, u) où u 7→ R(θ, x, u) se prolonge en une fonction holomorphe au voisinage de e = 0 modulo les séries entières asymptotiques et 0, i.e. R ∂P −1 Bj (x, u) = (x, hj (x, u)) ∂θ ou ∂hj Bj (x, u) = i (x, u) ∂u R +∞ f0 (θ) dθ : Développement de −∞ θ−h j (x,u) 1 ) s ), alors Soit j =sgn(=ξ j ( −i xs lim u→0, u>0 1 1 = θ − hj (x, u) θ − ij 0 d’après la propriété 4 Z +∞ X 1 f0 (θ) (hj (x, u))n h , f0 i dθ ∼ (θ − ij 0)n+1 −∞ θ − hj (x, u) n≥0 ce nous écrirons X 1 1 ∼ (hj (x, u))n θ − hj (x, u) n≥0 (θ − ij 0)n+1 Posant T =i il vient T ∼i X ∂hj 1 (x, u) ∂u θ − hj (x, u) 1≤j≤s X X ∂hj 1 (x, u)(hj (x, u))n ∂u (θ − ij 0)n+1 1≤j≤s n≥0 Posons Tn = i X ∂hj 1 (x, u)(hj (x, u))n ∂u (θ − ij 0)n+1 1≤j≤s nous avons X X ∂hj 1 ∂hj n n n Tn = j (x, u)(hj (x, u)) (−1) n! Pf n+1 + iπ (x, u)(hj (x, u)) δ (n) ∂u θ ∂u 1≤j≤s 1≤j≤s 26 frenchJEAN-PAUL VINCENT P P ∂h 1 n+1 Or u 7→ 1≤j≤s ∂uj (x, u)(hj (x, u))n est la dérivée de u 7→ n+1 1≤j≤s (hj (x, u)) qui est fonction symétrique des hj qui sont conjuguées par rapport à un polynôme à coefficients holomorphes en u (ce sont des polynômes) c’est donc une fonction rationnelle de ces coefficients, elle est donc holomorphe en u au voisinage de {u ∈ C/<u > 0}. Donc, modulo les séries entières asymptotiques X ∂hj n (x, u)(hj (x, u)) δ (n) Tn = iπ j ∂u 1≤j≤s P Comme T ∼ n≥0 Tn , il vient : X X ∂hj T ∼ −π (x, u)(hj (x, u))n δ (n) j ∂u n≥0 1≤j≤s et hT, f0 i ∼ −π X ∂hj (x, u) modA ∂u 1≤j≤s d’où finalement : f0 (x, u) = −iπ A X 1≤j≤s j gj ∂h (x, u) modA ∂u Note : Les développements asymptotiques des dérivées partielles de A se traitent de la même manière, il suffit de remplacer les fonctions fj par des fonctions Rfj où R est un polynôme et d’utiliser le développement ci–dessus. frenchSUR LA MÉTHODE DE LA PHASE STATIONNAIRE 27 Références [1] Milton A BRAMOWITZ and Irene S TEGUN, Handbook of mathematical functions, Dover, 1972. [2] Nicolas B OURBAKI, Fonction d’une variable réelle, Diffusion CCLS, 1976. [3] Brian DAVIES, Integral transform and their applications, Applied mathematical sciences no 25, Springer, 1978. [4] Jean D IEUDONNÉ, Calcul infinitésimal, Hermann, 1968. [5] J.J. 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