Cours 4 - Université Grenoble Alpes
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Pr. Michel Grangeat Univ. Grenoble Alpes - France Laboratoire des Sciences de l’Education (L.S.E. - EA 602) Le travail collectif enseignant I : Comprendre les relations entre la formation, le travail collectif et le développement professionnel II : Identifier les différentes formes et fonctions du travail collectif. III : Repérer les effets du travail collectif sur les individus IV : Concevoir des formations fondées sur le travail collectif 1. Méthodologie de l'étude des collectifs : principes 2. Recueil et traitement des données 3. Mise en pratique 2016 MEEF Grenoble Méthodologie de l'étude des collectifs : choisir les objets de l’étude Le collectif des professionnels considéré comme une entité active Les caractéristiques des acteurs ou de l’activité collective en fonction de la situation Les transformations des acteurs ou de l’activité collective en fonction de la situation Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Les individus qui conduisent une activité au sein du collectif Les modalités de fonctionnement du collectif : circulation de l’information, régulation de l’activité, partage des ressources, culture commune, maintien de la cohérence et de la cohésion. Les conceptualisations des acteurs : savoirsprocessus, modèles opératifs, représentations opératives partagées, règles d’action, buts, régulations métacognitives. Les performances collectives selon les caractéristiques des acteurs, de l’activité ou de la situation : effets de l’action, modalités d’atteinte des buts du collectif, au niveau des connaissances construites ou des réalisations Les performances, selon les caractéristiques des acteurs, de l’activité ou de la situation : effets de l’action, modalités d’atteinte des buts individuels et/ou communs, au niveau des connaissances construites ou des réalisations produites. Les évolutions de l’activité du collectif sous l’effet de l’activité des individus ou de la situation : modification des stratégies, adaptation du contexte de l’activité. Le développement des compétences des individus sous l’effet de l’activité collective ou de la situation : conceptualisations et performances. MEEF Grenoble Trois phases Importance des verbalisations Méthodologie Méthodologie de l'étude des collectifs : recueil des données individuelles Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble 1- pré-enquête : comprendre l’organisation et la signification de l’activité des acteurs afin de préciser les objets d’étude et de conception. Cette analyse conduit à déterminer les dimensions critiques de l’activité. 2- observation : enregistrer du matériel support au commentaire de leur activité par les acteurs. 3- entretiens d’auto-confrontation : accéder au point de vue de l’acteur observé. Centrer l’entretien sur la compréhension des processus qui régissent les modes de décision, de raisonnement et de conduite de l’action. Obtenir des commentaires, des explicitations du vécu de l’action. Éviter les généralisations et les justifications. Les relances doivent être neutres et concerner les faits observés. Sélectionner les extraits à confronter à l’acteur : des moments où les compétences sont mises en jeu car la situation comporte des imprévus ou des nouveautés ; des actions réussies ou plutôt réussies. Expliquer le but de l’entretien : comprendre les choix effectués durant l’action et qui ne sont pas accessibles à l’observation. Relancer pour avoir accès aux processus mis en œuvre : indices, but, références, autres actions éventuelles. Choisir de prendre en compte ou pas l’étendue du répertoire d’action : ce qui est réalisé dans d’autres situations ou un autre jour vs s’en tenir aux actions observées et filmées. MEEF Grenoble Méthodologie de l'étude des collectifs : effets du collectif sur les individus (caractéristiques) Question Le développement professionnel Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Identification des modifications des conceptualisations et des pratiques professionnelles sous l’effet de du collectif vs de l’expérience. Les modèles s’accordent sur un développement : en paliers (souvent 4) depuis une centration sur le cœur du métier jusqu’à une prise en compte de la variabilité des situations et une ouverture aux autres acteurs du collectif. • non-linéaire, fait de sauts successifs et de retours en arrière selon la nature des situations (connues / nouvelles) et la durée de l’expérience (débutant, expérimenté, âgé). • influencé par le collectif, en majoration ou restriction, selon la nature du collectif (aidant, empêchant). • Posé pour cette recherche Les compétences se positionnent sur un continuum, pour chaque dimension de l’activité : Noyau dur : centration sur la transmission des contenus et méthodes. mise en activité des élèves dans des situations étroitement structurées pour préparer la transmission des contenus et méthodes. appui aux élèves qui ont à mettre à l’épreuve leurs connaissances dans des situations plus ou moins ouvertes. Environnement étendu : appui aux élèves positionnés comme des chercheurs face à un problème ouvert Fischer, M., Boreham, N., & Nyham, B. (2004). European perspective on learning at work. The acquisition of work process knowledge. Luxembourg: Office for Official Publications of the European Communities [en savoir plus] MEEF Grenoble Méthodologie de l'étude des collectifs : effets du collectif sur les individus (caractéristiques) Prescription Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Depuis 2008, dans la continuité de l’école primaire, les programmes du collège privilégient pour les disciplines scientifiques et la technologie une démarche d’investigation. Cette démarche s’appuie sur le questionnement des élèves sur le monde réel (en sciences expérimentales et en technologie) et sur la résolution de problèmes (en mathématiques). Les investigations réalisées avec l’aide du professeur, l’élaboration de réponses et la recherche d’explications ou de justifications débouchent sur l’acquisition de connaissances, de compétences méthodologiques et sur la mise au point de savoir-faire techniques. Chaque fois qu’elles sont possibles, l'observation, l’expérimentation ou l’action directe par les élèves sur le réel doivent être privilégiées. Une séance d’investigation doit être conclue par des activités de synthèse et de structuration organisées par l’enseignant, à partir des travaux effectués par la classe. Celles-ci portent non seulement sur les quelques notions, définitions, résultats et outils de base mis en évidence, que les élèves doivent connaître et peuvent désormais utiliser, mais elles sont aussi l’occasion de dégager et d’expliciter les méthodes que nécessite leur mise en œuvre. Les modes de gestion des regroupements d’élèves, du binôme au groupe-classe selon les activités et les objectifs visés, favorisent l’expression sous toutes ses formes et permettent un accès progressif à l’autonomie. Posé pour cette recherche Une analyse de la prescription et de la littérature scientifique permet de dégager un modèle à six dimensions pour servir de référence à l’étude des conceptualisations et pratiques enseignantes 1- origine du questionnement 2- nature du problème 3- responsabilisation des élèves 4- considération de la diversité 5- place de l’argumentation 6- explicitation des buts MEEF Grenoble Méthodologie de l'étude des collectifs : l’élaboration du référentiel de l’étude Première version du référentiel découlant d’une réunion de l’équipe de recherche Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble MEEF Grenoble Méthodologie : le référentiel de l’étude des compétences enseignantes dans les démarches d’investigation Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble 1- origine du questionnement 1-1 L’enseignant apporte le questionnement initial 1-2 L’enseignant propose un questionnement initial en lien avec l'expérience des élèves 1-3 Les élèves construisent un questionnement à partir d’une situation proposée par l’enseignant 1-4 Les élèves construisent un questionnement à partir d'un thème qui dépasse la seule séance en cours 2- nature du problème 2-1 L’enseignant propose un protocole à suivre étape par étape 2-2 L’enseignant propose une situation connue permettant aux élèves de concevoir un protocole 2-3 Les élèves disposent d’un matériel limité pour répondre à une consigne ouverte 2-4 Les élèves disposent d’un matériel libre pour répondre à une consigne ouverte 3- responsabilisation des élèves 3-1 L’enseignant met en place les étapes de la démarche d'investigation 3-2 L’enseignant amène les élèves à concevoir plusieurs procédures 3-3 Les élèves sont responsables du processus d’investigation 3-4 Les élèves disposent d’outils d'autoévaluation conçus par ou avec l’enseignant 4- considération de la diversité 4-1 L’enseignant gère le comportement de certains élèves pour les rendre actifs 4-2 L’enseignant modifie la tâche pour maintenir l'engagement de certains élèves 4-3 Chaque groupe ou un nombre significatif d’élèves bénéficie du guidage de l’enseignant 4-4 Certains élèves, ayant des besoins spécifiques, bénéficient d’une adaptation de la situation 5- place de l’argumentation 5-1 L’enseignant facilite la communication 5-2 L’enseignant fait communiquer à entre les élèves dans les groupes ou la la classe les propositions des élèves classe 5-3 Les élèves sont encouragés à prendre en compte les arguments d’autrui 5-4 Les élèves sont encouragés à justifier leurs réponses par des connaissances ou des résultats 6- explicitation des buts 6-1 L’enseignant énonce ses attentes pour la séance en cours 6-2 L’enseignant fait le bilan de la séance à propos des savoirs 6-3 Les élèves expliquent ce qu'ils ont appris durant la séance 6-4 Les élèves disposent explicitement des savoirs nécessaires à un réinvestissement des acquis Grangeat, M. (2013) (Ed.), Les enseignants de sciences face aux démarches d’investigation. Grenoble: Presses Universitaires MEEF Grenoble Méthodologie de l'étude des collectifs : conduire l’enquête Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Question Validité du modèle par rapport aux pratiques effectives des enseignements scientifiques en France. Variables : collectif vs isolé + novices vs expérimentés La population 20 enseignants de sciences au collège (maths, SPC, SVT, techno). 8 impliqués : expérimentés engagés dans des collectifs de formation 6 débutants : novices participants à des séances fondées sur la confrontation 6 ordinaires : expérimentés sans formation ni projet relatifs aux DI La méthode de recherche Enregistrement vidéo d’une séance « démarche d’investigation » choisie et préparée au libre choix des enseignants. Entretien à propos des 20 dernières minutes de la vidéo : les moments qui ont conduit à modifier l’activité prévue. Transcription complète des vidéos et des entretiens. Identification des savoirs processus (indices, actions, buts, connaissances). Élaboration des modèles opératifs : les savoirs processus sont regroupés selon les dimensions et rangés selon les paliers. Confrontation inter-chercheurs jusqu’à accord (/rejet du savoir-processus). MEEF Grenoble Savoir processus : responsabilisation des élèves D3 palier 2 But Indice Répertoire d’actions Connaissances de référence But Indice Répertoire d’actions Connaissances de référence Permettre aux élèves d’arriver au résultat. Ils ne sont pas arrivés. Je les ai guidés, j’ai essayé le moins possible de le faire à leur place, mais j’ai posé des questions. Parfois je donne la réponse. Je leur dis « oui c’est ça continue maintenant ». Moi je suis plus dans un but où j’aimerais bien qu’ils finissent. Je trouve que c’est intéressant de ne pas donner la réponse tout de suite, de questionner, mais il ne faut pas que ça bloque. La tutrice jouait vraiment le jeu, elle allait jusqu’au bout, ne jamais leur donner de réponse. Encourager les élèves à poursuivre leur investigation en début d'année je n'arrivais rien à en faire et maintenant ils s'accrochent, ils s'accrochent. Observer les élèves, voir ce qu’ils savent faire. Encourager les élèves à faire plusieurs essais. Déceler les erreurs et remédier aux difficultés avant les contrôles. Avant je n'arrivais pas à trouver des temps pour venir observer les élèves et voir ce qu'ils savent faire, moi j'arrivais aux contrôles et je voyais des élèves qui ne savaient pas faire et j'en déduisais qu'ils n'étaient pas bons en maths. Et ça c'est très très important et ça a changé mes pratiques et les résultats sont vraiment… et les élèves sont vraiment plus motivés, parce que j'ai pratiquement que des élèves en difficultés. Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble MEEF Grenoble Modèles opératifs : responsabilisation des élèves D3 Niveau 1 : L’enseignant met en place les étapes de la démarche d'investigation. 6/6 ED se situent au moins au niveau 1. De 1 à 3 sous-buts ; moyenne à 2. Faire travailler et apprendre à plusieurs [n=3] Préciser la consigne [n=3] Niveau 2 : L’enseignant amène les élèves à concevoir plusieurs procédures. 5/6 ED font mention de SP de ce niveau. De 1 à 5 sous-buts ; moyenne à 3. Orienter l’activité des élèves dans le sens de la démarche souhaitée [n=3] Permettre aux élèves d’arriver au résultat [n=2] Répondre aux questions des élèves [n=2] Niveau 3 : Les élèves sont responsables du processus. 3/6 ED rapportent des SP de niveau 3.De 1 à 2sous-buts ; moyenne à 2. Gérer l’utilisation du matériel par les élèves [n=2] Introduire et faire utiliser le matériel [n=1] Niveau 4 : Les élèves disposent d’outils d'autoévaluation. Dans les séances observées, aucun outil d'autoévaluation n'était à disposition des élèves. Il n'y a donc aucun SP de ce niveau chez les ED contrairement à ce qui est observé chez les EE. Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble MEEF Grenoble Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Les choix des enseignants Ces constellations montrent qu’aucun enseignant ne se situe au maximum pour toutes les dimensions ; ce qui correspond à l’attendu. Origine du questionnement 4 Explicitation des buts visés 3 2 Nature du problème 1 Seb Expert Luc Débutante Sab Ordinaire Rôle de l'argumentation Responsabilité des élèves Considération de la diversité Sont mis en évidence les choix pédagogiques, plus ou moins conscients, des enseignants. Seb propose le questionnement lui-même mais c’est un problème ouvert qui permet de • développer l’argumentation ; • Sab ouvre le questionnement et laisse construire le protocole pour donner des responsabilités aux élèves ; • Luc cherche à couvrir tous les axes tout en parvenant particulièrement à donner des responsabilités aux élèves, à prendre en compte leur diversité et à développer l’argumentation. MEEF Grenoble Représentations opératives partagées Identifier les écarts entre les trois catégories d’enseignants. Le travail collectif accompagne des conceptualisation et des pratiques plus ouvertes à la variabilité des situations. L'explicitation des savoirs et stratégies à apprendre reste un point faible. Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble MEEF Grenoble Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Distinguishing PK from PCK How Variables Components Goals Clue Repertoire of actions Reference knowledge 18 science teachers: mathematics, biology and earth or physics and chemistry in lower secondary schools in France 3 groups : new science teachers (NST); experienced teachers (EST); science teachers who are committed in their colleagues’ in-service training (CST). We videotaped an IBST lesson and an interview about the video. We analyzed the corpus and make explicit 73 STPK about “argumentation” 1. PK refers to general pedagogical methods that can be applied by diverse teachers, whatever their discipline is. 2. PCK refers to a specific content that distinguish teachers from diverse subjects: a notion or method that is specific to a disciplinary notion. PK To achieve key competences PCK To achieve key competences Classroom management (guarantying accurate Understanding of specific subject notions proceedings for all the pupils’ teams). (using of appropriate vocabulary or problem solving method). Actions that are similar for all teachers Actions that are specific to a notion and that (supervising all the pupils’ teams) or within a tackle the learners’ difficulty towards this large subject domain (using graphical notion (6th grade learners cannot easily identify representations). all the diagonals of a polygon with numerous sides.) Referred to crosscutting competencies Referred to domain specific competencies (motivation, self-regulation, formative climate) (given content, specific scientific inquiry methods) MEEF Grenoble The Teacher Professional Knowledge: an example Goal Sub-goal 1 Clue To communicate to the class the learners’ proposals To prepare how the learners are going to put together their work This group did not have time to rewrite it properly. It was still on a rough paper. Repertoire of I asked them for their rough paper. actions I photocopy it on a transparency film. Sub-goal 2 To choose the groups that will go to the board to present their results Clue For the putting together at the end of the lesson. Repertoire of I started with groups that did not go far. They just had their drawings. actions Then I went on with those who had a process that might lead them to the right answer. I ended with two groups that got the right answer. Sub-goal 3 To present what the groups did together in an understandable way It was not an easy task. Clue Some groups were still at the preliminary level of research. Others were wasting time to put what they did on their transparent. Others were advancing in their rough papers and in that case there was no more any transparency film. Repertoire of I was flexible with instructions. actions I collected rough papers. Reference My goal was that they should use their rough paper like a resource to solve the problem. knowledge Some had a problem with the transparent paper. I was afraid that if they use normal paper I will obtain 4 similar papers in each group. That’s the reason why I had to insist on transparency films. I allow them to use their rough papers. Finally, I was able to use their presentation to explain the lesson to the rest of the class. Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble MEEF Grenoble Teacher Professional Knowledge: an example of PCK Goal Sub-goal 1 Clue To enable learners to take into consideration someone else arguments Facilitate understanding and debate among the members of the group This boy was not very certain of the opposite vertex. He said it could be the one on the left, the one in right or the one in the middle. Repertoire of I lead this pupil to reformulate his idea using words that will be understood action by all his team mates. Reference His first sentence does not make sense. He should try and express his idea knowledge with appropriate mathematical terms. The goal is to make sure that the three others members of the group take part in the conversation, that they share the same idea and that the terms used are understood by everybody. Sub-goal 2 Facilitate oral argumentation when summarising the lesson Clue On the transparency film they wrote incomplete things. Nothing was false on the drawings. Repertoire of I asked one of the members of the group or to the group as a whole to action explain the different steps that led to the right answer. I proposed the different possible solutions. Reference So as to make some comments I push them to intervene. The goal is really to knowledge put together the work of pupils.The two groups were able to convince the others groups that their approach was interesting and that it has the potential to solve the cases of polygons with a large number of sides. I said them that we can replace the number of sides by the letter n and that respond to the last given question. Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble MEEF Grenoble Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Expected findings: two alternative patterns Pattern 1 Pattern 2 The first pattern is drawn on teachers’ experience: the more the teachers have had the opportunity to reflect on their practice as science teachers the more their knowledge are specific. Expected results: NSTs demonstrate more PK than PCK, ESTs are in an intermediary position, CSTs demonstrate the PCK maximum. The second pattern is drawn on teachers' commitment: the more the teachers have had the opportunity to exchange and debate with colleagues about science teaching methods the more their knowledge are specific. Expected results: ESTs demonstrate more PK than PCK, NSTs are in an intermediary position CSTs demonstrate the PCK maximum Pattern1: nature of experience 100 80 60 CSTs 40 20 ESTs 0 NST NSTs EST PK CST PCK Pattern2: nature of teachers' commitment 100 CSTs 80 60 NSTs 40 20 ESTs 0 EST NST PK PCK CST MEEF Grenoble Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Results: Repartition of STPK regarding the teachers’ types What Repartition 73 STPK including 59 PK and 14 PCK. Thus in the sample, more than 80% of the STPK are general. The set of PCK is not equally distributed among the teachers’ sample. 1. NSTs report PCK more frequently than teachers who benefit from more longer length of experience. 2. Teachers who are not involved in collective settings don’t report any PCK. Results: nature of education and training 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 NSTs CSTs ESTs EST [N=6] CST [N=6] PK NST [N=6] PCK NSTs intended to a specific teacher education programme that had been carried out by a team of teacher educators including pedagogues and didacticians (subject specialists). NSTs had adapted the approaches, practices and methods that had been discussed during this education programme. MEEF Grenoble Discussion: the crucial Role of Teacher Education What The results demonstrate an evolution from an imbalanced situation between PK and PCK towards more balanced approaches and practices. This evolution appears to depend neither on the length of experience nor to the teachers’ commitment in collective settings. Coherent with van Driel, Verloop, and de Vos (1998) who noted that the PCK of experienced science teachers’ may differ considerably. Coherent with Nilsson and van Driel (2010) who showed that new teachers may demonstrate more PCK than expert teachers (mentors), and that these latter report more open and flexible PK. A study still in progress within ASSIST-ME European research program: 11 science teachers are engaged in a joint project with experts in pedagogy or in specific subject teaching methods. They design, try, evaluate and refine lessons that combine IBST and formative assessment methods. After the first year, teachers report many changes within their teaching approaches and practices. After the second year, they develop PCK: identifying their students’ difficulties during the lesson and providing them with relevant feedback. So what? Within the sample, the main factor that influences the development of PCK is the teachers’ involvement in CPD programmes that tackle in a coordinated way general and specific competencies. Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble MEEF Grenoble Objectif Référentiel de l’étude Etude des régulations métacognitives dans l’activité enseignante Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Le rôle des régulations métacognitives et des conceptualisations dans l’activité enseignante est étudié dans la perspective de la didactique professionnelle. À partir de la notion de savoir-processus, l’étude vise à mettre en évidence la nature des conceptualisations et des facteurs déclenchant leur développement. Une étude par entretiens avec deux enseignants du primaire explicite l’organisation de leurs savoirs-processus. Elle montre une différence dans la régulation métacognitive de l’activité selon l’expérience et le rôle déclenchant des interactions entre acteurs. Quatre modalités de conduite de l’activité sont mises en évidence : 1) L’évitement des obstacles ou la réplication de démarches antérieures mêmes inappropriées. 2) L’application quasi-automatique de procédures connues et estimées adéquates au regard de l’obstacle perçu par les acteurs. 3) L’adaptation ponctuelle de la démarche, à partir de stratégies ou de ressources rendues disponibles et parmi lesquelles les acteurs peuvent faire des choix. 4) La régulation métacognitive, à partir d’une élaboration de connaissances sur leur activité par les acteurs : cette modalité advient lorsque l’obstacle est identifié, que l’accès à des ressources ou des stratégies adéquates est possible et qu’existent des opportunités d’interaction à propos de la tâche, de ses objectifs et des choix stratégiques. Les acteurs sont alors amenés à s’interroger sur leur manière de comprendre la tâche et de conduire leur action vers son but. La conduite devient alors proactive : les obstacles sont perçus comme des éventualités souvent prévisibles et la régulation de l’action se fonde sur une anticipation stratégique qui sera ajustée en continu selon l’évaluation de ses effets. Grangeat, M., (2010). Les régulations métacognitives dans l'activité enseignante : rôle et modes de développement. Revue des Sciences de l’Éducation, 36 (1), 233-253. [en savoir plus] MEEF Grenoble Résultats Etude des régulations métacognitives dans l’activité enseignante Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble La recherche empirique éclaire les modes de développement de l’organisation des manières de penser la conduite de l’activité selon l’expérience : la personne la plus expérimentée poursuit plus de buts et de sousbuts que celle qui débute ; de plus, elle inscrit la régulation de son action dans des temporalités et des espaces d’interaction plus approfondis. L’étude montre, aussi, que cette organisation intellectuelle découle des échanges que les professionnels entretiennent à propos des stratégies permettant de surmonter les problèmes inscrits dans leur situation de travail : les personnes interrogées dans l’étude font toujours référence à d’autres acteurs qui leur servent de ressources, d’étayage ou de stimulation. Perspectives Ainsi, à travers les interactions professionnelles, le monde construit par chaque acteur pour donner sens au travail s’étend et se structure durant les débuts de l’expérience. Cependant, rien n’assure qu’en l’absence de médiateurs externes, les échanges entre les acteurs provoquent toujours la prise en compte de tous les objectifs de l’éducation, notamment ceux concernant l’accomplissement des personnes, la réussite de tous les apprenants et le respect de leur diversité. Il y aurait donc intérêt à penser la formation ou l’accompagnement de ses acteurs par des spécialistes externes à l’établissement (conseillers, formateurs, chercheurs) afin de stimuler les régulations métacognitives dans les activités professionnelles. Une perspective pour de futures recherches consiste à concevoir de tels dispositifs et à en évaluer les effets sur les professionnels et les destinataires de leur action, usagers ou apprenants. Grangeat, M., (2010). Les régulations métacognitives dans l'activité enseignante : rôle et modes de développement. Revue des Sciences de l’Éducation, 36 (1), 233-253. [en savoir plus] Modèle opératif : un enseignant débutant novice (Wat) Contrôler Piloter l’enseignement de manière réfléchie et proactive MEEF Grenoble Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Évaluer les effets de l’enseignement (année) {coll} [étendu n3] Coordonner les actions dans l’école (parcours) {coll} [étendu n2] Ajuster Gérer la diversité des élèves en classe (séquence) {indiv} [étendu n3] Adapter les activités à la diversité des élèves (séquence) {indiv} [étendu n6] Anticiper Élargir le répertoire d’activités maîtrisées (parcours) {coll} [étendu n1] MEEF Grenoble Un enseignant débutant novice Il faut essayer de ne pas mélanger les objectifs, de manière à pouvoir évaluer son enseignement, et voir si c'est vraiment telle notion qui pose problème. Si je les évalue assez rapidement, après qu'on a vu une notion, il y en a certains qui ont bien compris et je me rends compte que, deux mois après, cela ne va plus du tout. Je me rends compte aussi que finalement, même si l'objectif n'est pas atteint, en laissant un certain temps, puis en reparlant de cette notion plus tard, souvent, beaucoup d'élèves ont progressé. En échangeant avec plusieurs personnes, cela permet souvent de progresser et de mettre en place des activités plus efficaces. Mais, ce qui aide vraiment, c'est l'ensemble : c'est-à-dire, moi, déjà, analyser vraiment ce que j'ai fait. Je pense que c'est cela parce que, chaque fois que j'ai été confronté à une situation où cela ne s'est pas passé comme je l'entendais, je me suis rendu compte que c'était principalement moi qui était responsable, soit parce que j'avais surestimé le niveau des élèves, ou alors parce que je n'ai vraiment pas été clair, parce que les élèves ne savaient pas forcément dans quelle direction ils devaient travailler et ce qu'ils devaient faire pour arriver à la consigne, enfin pour arriver à l'objectif que je leur avais fixé. Donc moi c'est principalement cet aspect-là qui m'a permis de progresser et qui va encore me permettre de progresser, je l’espère. (Wat, Extrait 1) Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Modèle opératif : une enseignante débutante experte (Mon) Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Évaluer les effets de l’enseignement Contrôler Piloter l’enseignement de manière réfléchie et proactive MEEF Grenoble (parcours) {indiv} [étendu n2] Constater une évolution des activités d’enseignement (parcours) {coll} [étendu n4] Coordonner les actions dans l’école (parcours) {coll} [étendu n5] Coordonner les actions avec des intervenants extérieurs (année) {coll} [étendu n2] Ajuster Coordonner les actions avec d’autres établissements (parcours) {coll} [étendu n1] Gérer la diversité des élèves en classe (année) {coll} [étendu n3] Adapter les activités à la diversité des élèves (séquence) {coll} [étendu n2] Adapter les activités à la diversité des élèves (parcours) {coll} [étendu n3] Anticiper Élargir le répertoire d’activités maîtrisées (parcours) {coll} [étendu n2] MEEF Grenoble Une enseignante débutante experte L’année dernière j’avais fait une formation sur école et cinéma, c’est ce qui m’a donné envie de faire un projet sur le cinéma. Donc cette année, on fait un travail en partenariat avec le centre audio-visuel et on est en train de créer un petit film. Pour les enfants, le travail sur le film, notamment, c’est prétexte à les faire écrire. Et un bon test pour moi, c’est de faire le travail sur le cinéma : je peux le proposer à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, les enfants auront toujours envie de le faire. Donc, cela veut bien dire que c’est une grosse motivation pour tout le monde. Mais c’est vrai que les matières où, nous, on n’est pas très à l’aise au départ, on a du mal à se lancer et quand on y va un peu à reculons en général, cela plante quasiment à 100 %. Donc, le projet cinéma pour moi ce n’était pas évident parce que c’était la première fois que je faisais cela. Donc, c’est vrai que, dans ces cas-là, on essaie de se faire aider de partenaires quand on le peut pour démarrer. Et puis après, moi, j’ai des idées pour continuer à travailler sur ce thème-là, pour les années futures, mais peut être de façon moins poussée. Mais, pour la première année, je ne me serais pas sentie de me lancer toute seule sans aucune aide extérieure. Et puis je me rends compte que si l'on ne fait pas de projets, enfin moi, parce qu’il y en a qui arrivent à se faire plaisir sans faire de projets, mais moi je m’ennuie un peu si l’on n'en fait pas. (Mon, Extrait2) Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble MEEF Grenoble Savoir-processus : un enseignant débutant novice (Wat) Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Savoirprocessus Élargir le répertoire d’activités maîtrisées But Voir ce que je pourrais améliorer, progresser Indice Sur certaines notions, je vois que ce que je fais ne fonctionne pas Règle d’action Analyser, moi, dans ma façon de mettre en place l'activité, ce qui a pu faire que l'activité ne s'est pas déroulée comme je l'entendais. Changer les méthodes de travail, de méthode pour aborder cette notion. Améliorer la consigne. Essayer de bénéficier de toutes les aides possibles. Discuter avec les collègues et leur demander comment eux gèreraient une telle situation. Référence à En échangeant avec plusieurs personnes, cela permet souvent de progresser et de mettre en place des activités plus efficaces. Mais, ce qui aide vraiment, c'est l'ensemble : c'est-à-dire, moi, déjà, analyser vraiment ce que j'ai fait. (année) {coll} [étendu n1] MEEF Grenoble Savoir-processus étendu : un enseignant débutant novice (Wat) Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Adapter les activités à la diversité des élèves Savoir-Processus But Atteindre le but que je me suis fixé Indice 1 Dans l'ensemble, les élèves ont plutôt un niveau assez faible Ne pas mettre des buts trop élevés Règle d’action 1 S (séquence) {indiv} [étendu n6] S'adapter à leur niveau Indice 2 En lecture Règle d’action 2 Alterner travail écrit et travail oral Indice 3 Après une phase collective Règle d’action 3 Essayer, toujours, de leur donner un exercice sur lequel je reste avec eux Indice 4 Ceux qui n'arrivent même pas à démarrer, qui restent totalement bloqués Règle d’action 4 Essayer de leur apporter une aide plus spécifique Indice 5 Après l'activité, quand je corrige leurs cahiers, Règle d’action 5 Indice 6 Règle d’action 6 Référence à Voir les difficultés qu'ils ont rencontrées pour réaliser cet exercice Prévoir le travail supplémentaire à leur donner pour renforcer leurs connaissances Sur certaines notions sur lesquelles je vais rester assez longtemps Noter les difficultés qu'ils ont rencontrées pour voir comment ils progressent d'une séance à l'autre Se baser sur les difficultés qu'ils ont rencontrées pour intervenir J’essaie de varier les activités et de varier le travail oral et écrit pour que certains enfants qui sont plus à l'aise dans un domaine ou dans l'autre puissent faire et pour que je puisse repérer plus facilement les difficultés. Après, c'est souvent difficile, parce que je me rends compte que finalement, ils n'ont pas tous la même difficulté. MEEF Grenoble Résultats : représentation opérative partagée de chaque catégorie Savoirprocessus Adapter les objectifs d’apprentissage Pr. Michel Grangeat LSE-Grenoble Indice But Règle d’action Support Connaissance de référence Équipe instable organiser les contenus selon les : cycles, années et difficultés des élèves. répartir des notions précises (vocabulaire). un référentiel créé en commun en fonction : des savoirs essentiels ; des difficultés des élèves. le projet d’école permet de délimiter la culture minimum commune à tous. Classe spécifique (3° insertion) Équipe cooptée aborder avec une cohérence thématique les notions communes à des matières proches. s’accorder sur les contenus essentiels. un référentiel créé en commun en fonction : de l’examen de fin d’année ; du projet de l’élève. ce sont les classes à problème ou les classes spécifiques qui poussent à réfléchir en commun. * Adapter les activités à la diversité, dans la classe Élèves très hétérogènes avec un niveau pas très haut permettre à chacun de progresser. varier dans chaque unité de cours. varier à chaque séance varier les supports diversifier les exercices d’applications Diversifier les modes de regroupement *A - une entrée en matière dans laquelle tout le monde puisse s'y retrouver et que personne ne soit perdu. - un document, qui reste affiché dans la classe, comme référence à cette première approche concrète. - référence régulière aux activités concrètes de départ avec ceux qui décrochent lors de l’étape d’abstraction qui vient après l’approche concrète. - temps de correction du travail personnel suivi d’une activité et d’une synthèse. - diverses formes de correction : un élève passe au tableau, un transparent à faire, une correction orale, un exercice ramassé qui est corrigé par écrit. - temps de réflexion : suite à l'activité, faire ressortir les points importants par les élèves ; relever ce qu'ils formulent et l'utiliser pour rédiger la trace du cours. - utiliser la salle informatique, travailler avec le support visuel - essayer de visualiser des choses, soit au tableau, soit sur rétroprojecteur, soit sur affiche, soit avec des objets. - un état des lieux et des exigences de progression pour chaque élève. - des exercices distribués en fonction de ce qui est acquis et des pas à franchir. - dialogue avec l’élève : lui montrer que ce qui importe, c'est que le pas soit franchi. l’abstraction (travailler avec des lettres, travailler sur la notion de fonction) fait partie des compétences à atteindre mais beaucoup d’élèves de REP/ZUS sont en échec si l’on commence par là. - un travail en groupes sur des problèmes ouverts, pas trop scolaires. - les élèves sont répartis par affinité ou de manière aléatoire. - tutorat et pas des groupes de niveau. certains élèves en difficulté se révèlent dans ces moments-là parce qu'ils ont une logique que les autres n'ont pas. Cela les valorise et les inscrit dans le groupe classe. - les élèves ne peuvent pas travailler 55 minutes sur une même tâche. - utiliser ce que les élèves euxmêmes ont fait ressortir, pour rédiger le cours, permet qu'ils puissent se l'approprier plus facilement. l’informatique est au programme et c'est un support que les élèves apprécient. ce qui importe, ce n'est pas le résultat acquis, c'est le chemin parcouru. compléter selon le répertoire des savoir-faire des enseignants, des intervenants ou des professionnels de chaque secteur Il s’agit d’un instrument pour penser le travail collectif : il ne s’agit pas d’un modèle à appliquer.