L`accompagnement et la prise en charge des malades d`Alzheimer
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L`accompagnement et la prise en charge des malades d`Alzheimer
L’accompagnement et la prise en charge des malades d’Alzheimer en Midi-Pyrénées : Les points de vue de la demande et de l’offre Rapport 2 Les systèmes d'offre en Midi-Pyrénées Formes et modèles de prise en charge Modes de structuration des dispositifs Juin 2005 Étude commanditée par la CRAM Midi-Pyrénées L’accompagnement et la prise en charge des malades d’Alzheimer en Midi-Pyrénées : Les points de vue de la demande et de l’offre Rapport 2 Les systèmes d'offre en Midi-Pyrénées Formes et modèles de prise en charge Modes de structuration des dispositifs Jean Mantovani Maïté Delarue SOMMAIRE 1. Problématique générale et démarche d’étude ......................................................................... 2 La question de la continuité de la prise en charge ......................................................................... 2 Une attention particulière aux « transferts » ................................................................................. 2 La problématique de la coordination.............................................................................................. 3 La spécificité Alzheimer ............................................................................................................... 3 La problématique de l’ « insertion » des patients et de leur entourage .......................................... 3 La mise en débat de la question de l’adaptation des dispositifs ..................................................... 4 2. Méthodologie et sources d’information...................................................................................... 5 Sources bibliographiques ............................................................................................................... 5 Méthode d’enquête......................................................................................................................... 6 3. État des lieux de l’offre d’hébergement et de services - Éléments de cadrage........................ 8 Les structures d’accueil de jour...................................................................................................... 8 Les lieux de diagnostic................................................................................................................... 9 Les lieux d’information.................................................................................................................. 9 Les établissements d’hébergement............................................................................................... 10 4. État des lieux de l’offre d’hébergement et de services - Diversité et évolution de l’offre de services................................................................................................................... 12 Les établissements d’hébergement............................................................................................... 12 Caractéristiques et évolution des services à domicile .................................................................. 14 Les formules intermédiaires ......................................................................................................... 15 Les CLIC et les autres instances de coordination ........................................................................ 16 Coordination et fonction de réseau sur le versant sanitaire et dans l’articulation entre gériatrie hospitalière et gérontologie de ville ...................................................................... 16 5. Modèles et conceptions de la prise en charge - Compatibilités et malentendus.................... 18 Pour les acteurs du « domicile »................................................................................................... 18 Pour les EHPAD .......................................................................................................................... 19 Dans le champ de la gériatrie ....................................................................................................... 21 6. Analyse organisationnelle.......................................................................................................... 23 L’accompagnement à domicile .................................................................................................... 23 La « préparation » du placement en institution ............................................................................ 26 Hospitalisations et retours d’hospitalisation................................................................................. 27 7. Coordination médico-sociale au niveau local........................................................................... 28 Le bassin de St Girons.................................................................................................................. 28 Dans le Gers ................................................................................................................................. 29 Dans le Lot................................................................................................................................... 29 Des inégalités territoriales marquées............................................................................................ 29 Le bassin de Castres-Mazamet..................................................................................................... 30 Dans l’ensemble, des manques évidents ...................................................................................... 30 Annexes............................................................................................................................................. 32 I - PROBLÉMATIQUE ET DEMARCHE D’ETUDE 1 I – PROBLÉMATIQUE ET DÉMARCHE D’ÉTUDE Ce volet d’analyse des organisations s’est particulièrement attaché à examiner certaines des questions clé qui ressortent de la documentation. X La question de la continuité de la prise en charge Les recherches en analyse des systèmes gérontologiques déplorent les segmentations, cloisonnements et ruptures qui caractérisent les systèmes d’offre de services, d’accompagnement et de soins dans leurs composantes plurielles (Henrard & Ankri 2003). Plus sans doute que d’autres troubles de la personne âgée, la maladie d’Alzheimer en appelle aux capacités des organisations en présence à assurer une intervention continue, à éviter les ruptures, à anticiper des plans d’aide (Vellas & alii. 2004, etc.) et à en assurer la continuité sur le long terme. Il apparaît particulièrement nécessaire de considérer les malades et leur entourage comme inscrits dans un parcours de « soin »1 à long terme, dans des relations d’intégration avec les différents professionnels des services et structures. Notre étude des systèmes d’offre en Midi-Pyrénées n’a pas voulu se limiter à un état des lieux des composantes de l’offre mobilisable. Elle a cherché à saisir les interactions (ou défauts d’interaction), les continuités ou discontinuités dans l’intervention inter professionnelle, c’est à dire l’ensemble des relations d’acteurs, les protocoles, règles et outils d’information réciproque dans lesquelles elles s’inscrivent. Nous avons porté une attention particulière à certains moments test pour des patients qui vivent à leur domicile, lorsque le maintien des conditions d’habitat du malade devient plus difficile, ainsi que les conditions du soutien par les proches. 1 - Lorsqu’il devient nécessaire d’établir un plan d’aide élargi à d’autres professionnels, dans le recours éventuel à des formules hors logement (accueil de jour, placement temporaire, hospitalisation) - Lorsqu’il devient nécessaire d’envisager un placement en institution, en cherchant notamment à tester quels intervenants participent ou non à la prise de décision, et dans quels rapports avec la structure pressentie, - Au cours de phases marquées par une particulière « fragilité », du patient mais aussi de la relation d’aide, dans l’articulation entre « aidants informels », personnel d’une structure d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et offre de soins… X Une attention particulière aux « transferts » Nous ne pouvions pas prétendre entrer dans les détails des modes et des principes de fonctionnement, des choix d’organisation de chacune des équipes ou structures contactées. Aussu nous sommesnous particulièrement attachés à interroger les pratiques en matière de transfert : - entre domicile, lieu d’accueil et institution d’hébergement - lors d’une hospitalisation de court séjour et au retour d’une hospitalisation, en cas de recours à une autre composante des filières gériatriques (moyen séjour, soins de suite…). Le questionnement a porté notamment sur les protocoles mis en oeuvre, sur les outils partagés, sur les échanges et rapports de négociation entre acteurs, sur les personnes de référence, sur les relais mis en place. Au sens large du terme. 2 X La problématique de la coordination L’enquête a bien évidemment fait grand cas de la coordination gérontologique et gériatrique et de ses modalités. En se donnant les personnes en poste de coordination comme « cibles » privilégiées de l’étude (voir plus bas), en interrogeant systématiquement les équipes, les professionnels considérés, sur leurs pratiques et leur réflexion en la matière. On sait qu’il est difficile de parler de coordination au singulier. Une meilleure intégration des ressources apparaît nécessaire à différents niveaux2, soit, pour n’évoquer que les dimensions principales : • dans la coordination des moyens et des interventions autour de la personne. Dans le cas de malades atteints de troubles des fonctions supérieures, l’action au plus près des personnes demande aussi d’accorder une attention particulière au « soutien aux aidants », à la préservation de la condition d’aide. • dans la recherche d’une meilleure organisation des interventions interactives entre services et structures. On verra plus loin que les enjeux d’une action auprès des malades « Alzheimer » apparaissent particulièrement complexes, notamment sur le versant de la prévention et de la qualité du soin. • La participation à la définition des besoins dans un cadre de réflexion sur les systèmes d’offre territorialisés. Le questionnement à ce niveau porte généralement sur la nécessité d’innover, d’expérimenter de nouvelles formules là où les services classiques de proximité se montrent souvent insuffisants. X La spécificité Alzheimer Nous avons également interrogé attentivement les modèles et principes dont s’inspirent les acteurs dans l’intervention auprès des patients « Alzheimer », les représentations et définitions de la pathologie, des enjeux et des besoins. Nous insisterons sur cette dimension au cours de l’exposé des résultats, avant de revenir dans la synthèse finale sur les spécificités de la problématique et sur les débats en cours sur les limites d’un trop grand enfermement de l’action publique en direction de ces malades, et sur le risque qui y est souvent associé de ségrégation accrue des malades et de leur entourage. Cette préoccupation s’applique particulièrement à la réflexion sur les besoins de coordination, ou plutôt sur les besoins de coordinations plurielles : il faut considérer différents horizons de coordination et c’est ce que nous avons essayé de faire en interrogeant notamment : - l’état de développement des Centres Locaux d’information et de Coordination gérontologique (CLIC) - le rôle des médecins coordinateurs intégrés dans les structures d’hébergement médicalisé (la fonction de ces médecins a été définie par arrêté de 1999 et s’inscrit dans le cadre du conventionnement tripartite Département - DDASS - Etablissement). - l’efficience des réseaux de soins dans l’articulation entre le CHU, les centres hospitaliers de proximité et les services et structures du champ social et médico-social. La mise en oeuvre des Unités Mobiles Gériatriques (UMG), relèvent de ce questionnement, comme formules elles aussi appelées à jouer un rôle dans la coordination des interventions auprès des « personnes âgées fragiles » (Circulaire de mars 2002 -Les troubles de type Alzheimer apparaissent bien souvent au centre des définitions des situations de grande « fragilité » de certaines personnes dépendantes). X La problématique de l’ « insertion » des patients et de leur entourage Du point de vue des professionnels et des experts, comme des textes législatifs récents (Août 2004), la question de la coordination débouche sur des préoccupations plus larges en matière de conditions d’ « insertion » ou de « socialisation » des patients. C’est notamment le cas lorsque les orientations récentes en matière de santé publique (ré)affirment des préoccupations majeures : − pour la qualité de vie des patients (et nécessairement des « aidants ») − pour le respect du libre arbitre et de la dignité des acteurs (ne pas participer à une logique de déresponsabilisation ou de négation du malade et de son entourage comme sujets autodéterminés.) 2 En ce qui concerne les études sur sites MidiPyrénéens, voir notamment Henrard & alii. 1999. 3 − X pour le maintien, sinon le « développement » des conditions d’insertion sociale des personnes (voir plus bas) La mise en débat de la question de l’adaptation des dispositifs En quoi les dispositifs d’aujourd’hui répondent-ils à ces différents attendus ? Peut-on seulement parler de « dispositifs » au sens de systèmes organisés susceptibles de considérer correctement la condition des personnes atteintes (directement ou indirectement) par ce type de pathologie ? Faut-il parler de dispositifs pluriels, adaptés aux conditions locales, et/ou peut-on repérer aujourd’hui les principes d’une action basée sur des notions et des valeurs partagées ? La maladie d’Alzheimer a cette autre caractéristique de confronter les professionnels et les institutions aux limites de leur intervention, de questionner leurs pratiques et leurs modes d’organisation. Diverses formules ont récemment été développées, visant à mieux prendre « soin » des personnes concernées. Où en est l’expérimentation de formules plus adaptées ? Quels enseignements peut-on en tirer aujourd’hui ? complexité induite par ce type de « trouble »3. Nous chercherons à tirer de l’analyse les éléments susceptibles d’alimenter un nécessaire débat sur l’adaptation des principes et des moyens. Cette étude ne prétend pas évaluer l’offre régionale. Si elle peut se revendiquer d’un statut d’ « expertise », c’est d’abord au sens où elle s’attache à rendre compte du point de vue des acteurs dans leur diversité, de leurs représentations des enjeux liés à la maladie d’Alzheimer, et de leur approche des réponses qu’ils mettent en oeuvre. Nous nous attachons ainsi à rendre compte de l’état actuel d’une réflexion et d’une construction interactive qui impliquent les institutions, les professionnels de terrain dans leur relation aux malades et à leur entourage. La réflexion et les pratiques ont évolué au cours des dix dernières années4, en Midi-Pyrénées comme ailleurs. Pour autant, il reste difficile de se référer à un standard dont il s’agirait simplement de mesurer en quoi il est ou non respecté par les acteurs en présence. On verra que les dispositifs de proximité restent fortement déterminés par les conditions historiques locales, les ressources mobilisables, les initiatives politiques, l’engagement des acteurs… La « posture » d’étude Notre questionnement central porte sur la capacité des organisations en présence de faire face à la 3 Le terme a l’intérêt de ne pas se poser seulement dans le champ de la médecine, mais de considérer aussi ses répercutions au niveau social et organisationnel. 4 Si l’on revient en arrière sur différents travaux d’étude des années 90 et notamment sur : MANTOVANI Jean, RUIDAVETS J.B., CAYLA F., BOCQUET H., La prise en charge de la démence sénile de type Alzheimer en Haute Garonne. Rapport ORSMIP - Conseil Général de la Haute Garonne - 1995 4 2 - MÉTHODOLOGIE ET SOURCES D’INFORMATION I - Sources bibliographiques L’enquête de terrain a été réalisée en 2004. Elle a constitué ses « matériaux » propres (voir ci-dessous). Mais nous n’avons pas manqué de faire appel à l’ensemble des informations recueillies au cours des travaux antérieurs de l’équipe. Que ce soit au nom de l’Observatoire Régional de la Santé ou au nom de l’Unité de recherche INSERM U 558 (« Epidémiologie des maladies chroniques et analyse des systèmes de santé »), les auteurs du présent rapport ont consacré une part importante de leur activité à l’analyse sociologique des organisations gérontologiques de Midi Pyrénées. Certains de ces travaux se sont plus particulièrement intéressés aux conditions de prise en charge des personnes atteintes de pathologie de type Alzheimer. • La démence sénile en institution dans le département de la Haute Garonne. J. Mantovani, J.B. Ruidavets, F. Cayla. ORSMIP 1995 L’étude est ancienne et partielle mais elle n’en constitue pas moins une base de comparaison : certaines des structures que nous avons visitées en 2004 l’avaient été en 1994-95 avec un questionnement analogue. Quelles évolutions significatives peut-on constater dix ans après ? • Humains et machines dans l’accompagnement de la vieillesse : le point de vue de l’offre en services à domicile et en maison de retraite. S. Clément, J. Mantovani. INSERM U 558 – CIEU ORSMIP 2002 Etude réalisée dans le cadre de la recherche « Approche pluridisciplinaire du vieillissement individuel & sociétal » (Pr J.C. Marquiè Resp.), sur financement du Conseil Régional de Midi Pyrénées. Celle-ci s’est attachée à étudier les solutions techniques et humaines mobilisées par les services gérontologiques et maisons de retraite face notamment au risque de chute, à la déambulation et aux fugues. • Interactions entre offre et demande d'aide à domicile, d'hébergement et de soins. J. Mantovani, C. Clément & alii., ORSMIP - Inserm U 558 - CIEU. 2001. Cette recherche menée dans le cadre du programme de la MiRe intitulé « Espace, santé et territoire » a porté sur le département du Tarn. Elle s’est notamment attachée à étudier la dynamique historique de développement des dispositifs locaux de coordination gérontologique. • Les Unités Mobiles Gériatriques. S. Clément, J. Mantovani, C. Rolland. U 558- ORSMIP, 2003. Recherche sociologique comparative multi-sites réalisée dans le cadre du Programme Hospitalier de Recherche Clinique « les personnes âgées fragiles » (responsable scientifique Pr F. Blanchard). Outre les Unités Mobiles des CHU de Grenoble, de Nimes, de Bordeaux… l’enquête a porté sur la dynamique initiée à Toulouse autour de l’UMG et du projet de réseau GERONTOMIP. Elle s’est appuyée sur une série d’entretiens avec les animateurs de la formule au sein du CHU, et avec la plupart des correspondants actuels du réseau au niveau des dispositifs gérontologiques de proximité (Hôpitaux locaux, CLIC, EHPAD, services à domicile). L’enquête de terrain a ainsi été amenée • Mission de soutien méthodologique à la réalisation du Schéma Gérontologique Départemental du département des Hautes Pyrénées. 2003. ORSMIP (J. Mantovani, M. Astorg, F. Cayla) • Annuaire Mederic Alzheimer. 2001. FNORS-ORSMIP. En 2001, tous les ORS ont été sollicités par la Fondation Médéric pour la réalisation de l’Annuaire. En Midi Pyrénées comme ailleurs, les données accumulées à cette occasion constituent un état de l’offre dont nous proposerons ici une simple synthèse. En ce début 2005, la Fondation Mederic a confié aux ORS la tache de réactualiser ses données, plus particulièrement sur le versant des services spécifiques. Vieillir en Midi Pyrénées réalisé par l’ORSMIP en 2002 à la demande et avec le soutien de la CRAM Midi Pyrénées fera également référence. Ce travail de synthèse croisée des données du Recensement Général de la Population de 1999 (INSEE 1999) et des acquis récents de la recherche en gérontologie sociale, s’est attaché à préciser les enjeux du vieillissement dans la région. 5 II - Méthode d’enquête La démarche d’enquête ne pouvait pas prétendre « couvrir » l’offre régionale d’une façon significative, si ce n’est au plan strictement descriptif (inventaire des structures et services réalisé pour le compte de Médéric Alzheimer). Au plan qualitatif, elle devait nécessairement se donner des « cibles » partielles, échantillonner, se limiter dans les choix de sites. Nous avons procédé en plusieurs phases : 1 - Phase de pré-enquête de terrain Une première phase (mai-juin 2004) a été réalisée par entretiens directs (en s’appuyant sur une grille de questionnement que les premières rencontres ont permis de tester), auprès de divers responsables et personnels d’établissements et services de la grande agglomération toulousaine. Elle s’est particulièrement intéressée aux structures préalablement repérées comme jouant un rôle ancien dans l’accueil des malades Alzheimer et l’expérimentation de formules de prise en charge « adaptée »5. • Etablissements de type EHPAD, qui affichent un savoir-faire particulier en la matière • Services et structures de type : CLIC, association France Alzheimer, lieux d’accueil de jour, en ciblant les organisations censées jouer un rôle pilote en matière de coordination des ressources. L’objectif premier de ce premier volet était de « réactualiser » les connaissances antérieures, de mesurer les évolutions récentes concernant des structures déjà enquêtées au cours des recherches précédentes (ORSMIP 1995, 1999, 2001, 2002). 2 - Enquêtes spécifiques complémentaires : Cette deuxième phase s’est appuyée sur un ensemble d’entretiens téléphoniques réalisés à partir d’adaptations de la grille antérieure de questionnement, en direction : • De médecins coordonnateurs en EHPAD. 5 Nous employons ce terme en écho aux définitions propres des professionnels, qui considèrent comme « adaptées » les structures qui se sont dotées de moyens de sécurisation de l’accueil des malades (et notamment des personnes susceptibles de fuguer), ainsi que d’un personnel et de procédures pour un accompagnement spécifique. La fonction des médecins coordonnateurs des structures d’EHPAD a été fortement promue lors de la mise en place des conventions tripartites pluriannuelles.6 Les médecins coordonnateurs sont ainsi amenés à jouer un rôle grandissant, et notamment dans l’animation de la prise en charge des personnes atteintes de pathologie de type Alzheimer (PTA), aussi bien dans la régulation interne des structures que dans le suivi des patients entre domicile et EHPAD (accueil temporaire, préparation du placement…), entre EHPAD et structure de soins (préparation des hospitalisations et des retours d’hospitalisation, articulation avec l’offre de soins au sens large)7. Il nous a paru important de porter un regard particulier sur la place et le rôle actuel du médecin coordonnateur dans l’accompagnement des malades. Ce volet a porté sur les départements de l’Aveyron, du Lot et des Hautes Pyrénées. Il a été plus tard complété lors des enquêtes directes sur sites dans le Gers, l’Ariège et le Tarn. • Des animateurs de Centres Locaux d’Information et de Coordination (CLIC) et autres Instances de Coordinations Gérontologiques. Cette investigation s’est particulièrement centrée sur le département du Lot, sur lequel notre information restait jusque là très partielle, et plus particulièrement sur le secteur Gourdon-Figeac, où la coordination médico-sociale a adopté des formes originales. 3. Investigation de terrain sur sites : Le troisième volet a porté sur trois sites de MidiPyrénées dont nous avons cherché à analyser l’offre gérontologique dans ses composantes les plus larges possibles (offre hospitalière, structures d’hébergement, structures d’accueil, services sociaux à domicile, vie associative, …) : - Le Couserans (Ouest ariégeois) - Le bassin de Castres-Mazamet (Tarn Sud) - Le département du Gers (en nous attachant particulièrement à Auch, Vic, Lectoure, …) Le choix de ces trois secteurs géographiques ne tient pas du hasard. Il repose sur une connaissance préala6 Voir l’arrêté du 25 avril 1999 définissant le cahier des charges des conventions pluriannuelles. 7 Voir à ce propos : F. Jeanblanc. Le médecin coordonnateur face à la maladie d’Alzheimer ou affections apparentées. La Revue de Gériatrie. Supplément B au T 29. N°3 Mars 2004. 6 ble des contextes infra-régionaux et il répond au souci qui a été le notre de focaliser l’étude sur les structures, services, instances et territoires d’action gérontologique qui jouent un rôle pilote en matière de réflexion et de mise en œuvre de réponses adaptées. C’est dire que nous nous sommes surtout attachés à valoriser l’expérience régionale dans ce que nous avons pu repérer de ses composantes les plus significatives, en laissant au second plan le souci de représentativité, statistique, géographique ou organisationnelle. Nous avons ainsi fait le choix de ne pas chercher à « couvrir » l’ensemble de la région, au risque d’organiser la comparaison entre les territoires, les structures et les intervenants, et de participer à la stigmatisation de ceux d’entre-eux qui apparaissent aujourd’hui les plus désarmés face aux phénomènes étudiés. 7 3 – ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE D’HEBERGEMENT ET DE SERVICES - ELÉMENTS DE CADRAGE Les informations présentées ici sont issues de la mise à plat de différents bilans sur l’offre de soins et de services pour personnes âgées effectués dans le cadre du SROS et du PRSP notamment, et du recensement réalisé en 2002 et 2005 à la demande de la Fondation Médéric Alzheimer pour la réalisation d’un annuaire. Ces données recueillies sur la base déclarative des structures peuvent encore comporter quelques imprécisions et ne pas être totalement exhaustives ; elles permettent cependant de dresser l’état de l’offre de services à l’échelle régionale et départementale. Offre de soins et de services aux malades Alzheimer dans les départements de Midi-Pyrénées en 2005 Accueil de jour Nb/places Lieux de diagnostic 09 12 31 32 46 65 81 82 MIP 4 48 pl. 1 12 pl. 0 1 8 pl. 4 34 pl. 8 45 pl. 3 38 pl. 23 227 pl. 2 3 2 42 pl. 6 (dont 1CMRR) 1 3 5 4 2 26 4 clic 4 clic 6 clic 4 clic + 1 rés. 2 34 clic +4 rés. 2 Lieux 10 CLIC rés.géront. d’information X 4 clic et 1 rés.Alz. Les structures d’accueil de jour Un mode d’accueil en plein développement… Midi-Pyrénées compte 23 structures d’accueil de jour qui offrent 227 places. Lors du recensement de 2002, il y avait dans la région seulement 11 structures d’accueil de jour offrant 120 places. En 3 ans l’offre a doublé. Cette évolution constatée correspond bien à une volonté politique nationale de créer de telles structures pour les malades Alzheimer et à l’octroi de financements pour cela. Cependant si la majorité des structures recensées sont exclusivement dédiées aux personnes atteintes d’Alzheimer, certaines accueillent aussi d’autres personnes. ….mais inégalement réparti sur le territoire régional…. L’organisation du dispositif gérontologique est différent selon les départements et cela est également vrai pour les accueils de jour. Il y a 48 places en Ariège et seulement 42 en Haute-Garonne. En Aveyron il y a une seule structure à Decazeville. Dans ce département il y a très peu de structuration d’un dispositif et chacun « se débrouille » : des séjours de répit sont possibles au CH de Millau et au CH d’Espalion. Dans le Gers, il n’y a pas d’accueil de jour mais les 8 hôpitaux locaux de ce département sont coordonnés et peuvent en cas de besoin offrir un accueil de jour. Dans le Lot, il n’y a qu’un accueil de jour, mais l’Institut Camille Miret a des « agents de réseau » (infirmiers psychiatriques, qui vont au domicile des personnes à Gourdon, Saint-Céré et Figeac pour coordonner les prises en charge. ….et qui ont parfois des difficultés de positionnement. Ces difficultés viennent en partie des personnes ou de leurs familles : les freins invoqués sont d’une part la culpabilité des familles à laisser leur parent dans ce type de lieu et d’autre part à la difficulté de proposer ce type de lieu au « bon moment » : si la personne a encore des « aptitudes » elle refuse la confrontation avec des patients plus détériorés ; si elle-même est trop détériorée, le service ne sert plus à grand chose. Ainsi l’accueil de jour de Figeac qui est agréé pour 8 places tourne habituellement à 3 ou 4 personnes par jour. Les professionnels également soulignent les limites de ces structures si elles ne sont pas intégrées dans 8 un dispositif global de prise en charge : « elles tournent à vide ». X Les lieux de diagnostic Des consultations mémoire difficiles à identifier 26 lieux de diagnostic ont été répertoriés dans la région. Il est difficile d’identifier parmi eux ceux qui sont des consultations mémoire telles que définies par la circulaire ministérielle de 2002 relative à la mise en œuvre du programme d’actions pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou maladies apparentées. Cette circulaire prévoient que les consultations mémoire disposent d’une équipe pluridisciplinaire composée d’un gériatre ou neurologue, de personnels paramédicaux et sociaux, qu’il y ait des moyens paracliniques (tests neuropsychologiques et accès organisé à l’imagerie cérébrale) et des outils de suivi de l’activité. Elles doivent se situer dans un établissement de soin de court séjour. Il appartient à L’ARH de labelliser ces consultations. En Midi-Pyrénées très peu de lieux répondent à tous ces critères mais beaucoup s’intitulent consultation mémoire dès lors qu’ils sont amenés à poser un diagnostic de la maladie. Diagnostic précoce et évaluation gérontologique, une complémentarité à trouver Sur le territoire régional, les consultations mémoire installées dans les hôpitaux et le plus souvent dans les services de neurologie ont pour mission affichée de poser un diagnostic de la maladie le plus tôt possible pour initier le traitement destiné à en ralentir les effets ; de fait la plupart du temps, une fois le diagnostic posé le relais est pris par le médecin traitant, la personne revenant régulièrement à l’hôpital pour des visites médicales destinées à ajuster le traitement. Il n’y a souvent aucun relais social, aucune évaluation globale pour mettre en place un plan d’aide et de prise en charge adaptée. Certains professionnels déplorent cette situation, pensant que, s’il est utile d’avoir un outil de dépistage précoce les besoins les plus criants ne sont pas là. Il faut pouvoir proposer aux personnes atteintes un suivi et un accompagnement personnalisé au plus prés de leur lieu de vie et cela ne peut se résumer aux visites médicales que propose la consultation mémoire. Ainsi, à Cahors par exemple dans les cantons de Gramat, St Céré, Figeac et Gourdon, des « agents de réseaux », infirmiers psychiatriques de l’Institut Camille Miret sur sollicitation du médecin, du CLIC ou de la famille, se rendent au domicile de la personne et évaluent les besoins en fonction de l’état du patient ; ils repèrent les syndromes de glissement, les situations d’épuisement des aidants… et coordonnent les prises en charge adaptées en lien avec les acteurs locaux. Un projet allant dans ce sens a été présenté à la DDASS du Lot ; il consisterait à mettre en place dans chaque bassin de vie, des centres de prévention/évaluation adossés à des structures d’accueil de jour et fonctionnant avec les ressources locales (neurologues pour diagnostic par exemple). Dans le Gers il y a une organisation différente mais qui répond aussi au souci de ne pas déconnecter le diagnostic de la prise en charge médico-sociale. L’ARH a créé dans ce département un poste de praticien hospitalier chargé de coordonner un réseau de prise en charge de la maladie Alzheimer ; il a pour mission de mettre en réseau les hôpitaux locaux avec le CH d’Auch siège de la consultation mémoire afin d’uniformiser les prises en charge, de systématiser les bilans pour les malades et d’organiser des accueils de jour dans les hôpitaux locaux. A noter le réseau Alzheimer de la Haute-Garonne qui gère une équipe mobile intra et extra hospitalière qui réalise des évaluations cognitives et oriente les patients. X Les lieux d’information Une multiplication des CLIC… On recense en 2005, 34 CLIC et 4 réseaux gérontologiques. En 2002, il n’y avait que 10 CLIC et 6 réseaux. Tous les départements ont un CLIC à l’exception de l’Aveyron. ….avec des implications différentes Les CLIC ont une activité généraliste. Les CLIC labellisés « niveau 1 » ont une mission d’information générale sur les services existants et ne sont pas des lieux ressources pour les malades Alzheimer. Par contre les CLIC niveau 2 ou 3 interviennent dans la coordination des prises en charge et ils en sont souvent le pivot. Ces lieux d’information jouent le rôle d’interfaces voire de médiateurs usagers/professionnels et sont de ce fait des lieux privilégiés de recueil des difficultés exprimées par les familles et les personnes âgées dans la gestion du quotidien 9 X Les établissements d’hébergement Offre d’hébergement pour personnes âgées en 2002 dans les département de Midi-Pyrénées 09 12 31 32 46 65 81 82 MIP 41 86 136 44 57 47 78 47 536 Nb Places 2001 5610 9491 2547 2924 3517 5159 2481 33730 Taux pour 1000 habitants 126,7 178,6 127,6 124,3 152,5 151,00 138,1 118,5 138,9 Nb Etablissem.* * : Logements foyers, EHPA, EHPAD, hébergement temporaire Une enquête exhaustive a été menée en 2002 à la demande de la Fondation Médéric Alzheimer auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées à partir des listes fournies par les conseils généraux. 536 établissements ont été recensés proposant 33730 places; 466 ont répondu à l’enquête soit 87% ; parmi eux : - 54,7% accueillaient à l’entrée des malades Alzheimer - 86% les gardaient lorsque le diagnostic est porté après leur entrée. Des entretiens réalisés en 2005, dans le cadre de notre étude auprès de divers professionnels, quelques constats émergent et nuancent cette estimation : Des établissements dont les résidents atteints de dépendance psychiques sont de plus en plus nombreux…. Dans un contexte où le maintien à domicile tant qu’il est possible est la « norme », la maladie d’Alzheimer ou autre forme de démence sénile constitue de plus en plus souvent le motif d’entrée en institution ; ainsi selon les médecins coordinateurs interrogés, de 50 à 75%, voire plus, des résidents des EHPAD ont une maladie d’Alzheimer ou apparentée. La question n’est donc plus : accepte t-on ou pas les malades Alzheimer ? mais plutôt quels sont les facteurs qui rendent leur accueil impossible : comportements de fugue, d’agressivité, capacité de l’équipe en place à faire face. ….mais dont peu proposent des prestations ou activités spécifiques pour cette population. La plupart du temps faute de moyens, les résidents Alzheimer ne bénéficient pas de prestations spécifiques, telles que stimulations cognitives, kinésithé- rapie ou ergothérapie etc… ils participent comme les autres et en fonction de leurs capacités aux animations éventuellement proposées à l’ensemble des pensionnaires. En général les tests MMS sont effectués à l’entrée et ensuite parfois régulièrement par le médecin coordinateur ou à sa demande. Le relais est pris ensuite par le médecin traitant qui fait confirmer le diagnostic s’il y a besoin, et assure le suivi du traitement. Parfois des espaces géographiques sont réservés aux Alzheimer pour une meilleure sécurisation. Ce n’est pas toujours le cas, soit par manque de moyens soit par un refus de l’établissement de « ségrégationner » ce type de résidents. Des acteurs sociaux qui témoignent de la difficulté à trouver des places d’hébergement Les acteurs sociaux amenés à intervenir dans la prise en charge de personnes Alzheimer, comme les coordonnateurs de CLIC, essaient, dès le début d’une prise en charge à domicile, de préparer la famille à une institutionnalisation qui à plus ou moins longue échéance sera inévitable. Ils conseillent donc aux familles de pré-inscrire très tôt leur parent pour prendre rang. Mais les familles ont des réticences à se projeter dans cet avenir là. C’est donc le plus souvent dans une situation de crise que l’entrée en institution est envisagée. Si tous les établissements ou presque disent accueillir des Alzheimer, c’est à nuancer ; les personnes qui fuguent ou qui ont des problèmes de comportement ne sont pas admises quand il n’y a pas de secteur sécurisé ce qui est le plus souvent le cas, et c’est pourtant à ce moment là que les familles envisagent le plus souvent le placement. Il y a, de plus, très peu de structures spécialisées ; donc les malades sont accueillis dans des structures 10 qui n’offrent pas de prises en charge adaptées et les retours des familles sont le plus souvent, très négatifs. De l’avis des acteurs sociaux interrogés, le manque de places d’hébergement, le manque de structures d’hébergement spécialisé et d’hébergement temporaire pour permettre aux familles de souffler, est le constat principal en 2005. 11 4 – ETAT DES LIEUX DE L’OFFRE D’HEBERGEMENT ET DE SERVICES - DIVERSITE ET EVOLUTION DE L’OFFRE DE SERVICES - Les établissements d’hébergement Entre établissements à vocation d’accueil « spécifique » et établissements « ouverts » L’enquête par entretiens auprès des établissements confirme rapidement que les définitions des établissements qui disent accueillir « des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer » peuvent être très variables selon les acteurs et les structures, et l’accès au diagnostic lui-même très inégal, en fonction de facteurs multiples qui tiennent de la sensibilisation et à la formation des personnels accueillants et des médecins, des moyens disponibles en matière d’évaluation gérontologique et de diagnostic, des relations avec l’offre hospitalière de proximité, etc. Les définitions de patients restent dominées par la figure du malade atteint de troubles majeurs du comportement, susceptible de fuguer, de perturber la vie de la structure, agressive… dont le diagnostic a été souvent posé tardivement, à un stade très avancé de la pathologie. Les intervenants dans les EHPAD qui ont déclaré ne pas accueillir de malades se réfèrent bien souvent à cette figure. Il reste ainsi difficile de situer la réalité cachée derrière les données statistiques. La difficulté demeure lorsque l’on cherche à situer la part des personnes souffrant de ce type de trouble sur l’ensemble des personnes hébergées. Cette statistique s’inscrit dans une fourchette très large de 10% à plus de 90% selon les établissements, qui traduit la grande diversité des positionnements et politiques de structures face à la pathologie, mais conduit à rompre avec l’idée que l’offre régionale pourrait se résumer dans la dichotomie entre structures « qui prennent » et « qui ne prennent pas ». … la diversité des formules A défaut des moyens nécessaires pour objectiver une réelle typologie, on fera appel aux résultats de nos entretiens auprès des établissements pour évoquer rapidement et partiellement cette diversité : • Tel ancien foyer-logement devenu EHPAD, de petite capacité, est déclaré ne pas accueillir les personnes atteintes mais son directeur signale un effectif de malades souffrant de troubles du comportement qui représente plus de 10% de la population totale des résidents. Ce type de situation est représentatif de l’évolution des anciens « logementsfoyers »8, comme de l’ensemble des structures qui n’ont aucune vocation initiale à accueillir les personnes présentant des troubles des fonctions supérieures. Cette proportion concerne des personnes qui ont vieilli sur place mais aussi des personnes accueillies à un stade initial de la pathologie. Cet établissement, pas plus que toutes les autres structures du même type, reste « ouvert », sans adaptation particulière à la déambulation et au risque de fugue des personnes désorientées. • Telle maison de retraite rurale à but non lucratif, également de taille réduite, dit compter environ 15% de résidents « Alzheimer ». Ses responsables déclarent que la structure n’a pas vocation spécifique à accueillir les patients désorientés, mais qu’elle a par 8 Rappelons que les anciens foyers-logements n’avaient pas vocation à accueillir les personnes dépendantes. Il s’agissait de structures ouvertes destinées aux personnes isolées mais valides et lucides, auxquelles la structure proposait un logement autonome, des espaces communs et quelques services non médicalisés. Face au vieillissement des résidents et aux évolutions de la demande venant de personnes en perte d’autonomie, ces établissements ont généralement connu des mutations majeures, qui ont conduit la majorité d’entre eux (mais pas tous) à adopter le statut d’EHPAD aux lendemains de la réforme de la tarification. 12 contre une fonction de proximité qui les amène parfois à faire des exceptions, notamment avec des personnes originaires des environs immédiats. Il s’agit d’un cas de figure très fréquent en milieu rural, mais qui peut concerner certains établissements urbains « de quartier ». Il conserve une valeur de modèle sur lequel nous reviendrons plus bas. Ces établissements ne sont pas plus que les précédents dotés de moyens spécifiques visant à sécuriser les accès, sinon fonction des ressources humaines : leur chronique fait souvent état de quelques cas marquants de fugues. • Un nombre croissant de structures se situent dans un registre très proche du précédent qui, tout en continuant de privilégier des valeurs d’accueil de proximité et d’ouverture, sont en quête de solutions de sécurisation des accès, de fermeture d’une partie du bâtiment, d’adaptations technologiques… L’accès aux étages supérieurs est fermé, un digicode règle l’entrée dans l’établissement, des systèmes de capteurs reliés aux personnes par un « bracelet » ou autres systèmes de télésurveillance, ont été adoptés à des fins de contention des quelques personnes susceptibles de fuguer. Elles s’inscrivent de plus en plus nombreuses dans la catégorie intermédiaire des structures « semi-fermées », qui accueillent de l’ordre de 20 à 40% de patients Alzheimer. Dans cet ensemble intermédiaire, les moyens mis au service d’une expertise de la pathologie apparaissent particulièrement variables d’un établissement à l’autre. • Telle structure de grande taille, maison de retraite publique de statut hospitalier, ne fait pas obstacle à l’accueil des personnes atteintes de troubles des fonctions supérieures, mais dans les limites de la capacité d’accueil du secteur aménagé dont elle est dotée. La maison de retraite remplit aussi d’autres fonctions, non seulement en tant que structure conventionnée pour accueillir les personnes qui relèvent de l’Aide Sociale (ce qui peut être aussi le cas des précédentes), mais aussi d’accueil des personnes âgées en perte d’autonomie d’origine physique, des personnes handicapées vieillissantes,… L’établissement compte ainsi entre 30% et 40% de personnes atteintes de troubles de type Alzheimer, proportion établie sur la base d’expertises systématiques. D’autres établissement de même statut affichent des taux beaucoup plus importants (jusqu’à 80%) pour avoir fait le choix d’une moindre polyvalence ou, plus souvent, pour s’inscrire dans un contexte d’offre où l’essentiel des malades « Alzheimer » est concentré sur une partie du parc public hospitalier. • Quelques structures de petite taille (moins de 35 lits) jouent un rôle très particulier et souvent ancien en matière d’accueil de ce public. L’enquête de 1995 les avait déjà révélées à l’échelle de la HauteGaronne. Elles continuent à représenter un modèle très demandé, d’accueil « familial » à haut niveau d’implication des acteurs, privilégiant les relations inter personnelles, le savoir-faire relationnel. Les tarifs pratiqués sont supérieurs à la moyenne, mais dans des proportions qui ne les réservent pas exclusivement aux familles les plus aisées. Elles peuvent compter jusqu’à 80% de personnes atteintes de troubles des fonctions supérieures. • Certains établissements, de taille relativement conséquente (souvent de l’ordre de 80 à 100 lits) occupent une place majeure dans l’offre régionale, et notamment dans la périphérie toulousaine. Le rôle de ces structures avait également été mis en exergue par l’enquête de 1995. Il semble s’être encore accru au cours de la décennie passée, dans un registre d’accueil de plus en plus spécifique des personnes démentes. Elles sont souvent (mais pas toutes) de statut privé à but lucratif, mais surtout animées par des acteurs particulièrement impliqués dans la prise en charge des pathologies de type Alzheimer, dont la proportion parmi les personnes hébergées peut dépasser 90% dans certaines structures. Ces quelques exemples sont loin d’épuiser la diversité évoquée9. Ils attirent seulement l’attention sur les évolutions d’ensemble du parc des EHPAD au cours des dernières années. Dans cet ensemble : • Il n’existe plus guère d’établissement de type EHPAD qui ne soit concerné par la problématique. Si certaines structures jouent un rôle accru dans l’accueil spécifique de ces publics, notamment face à la demande urbaine, les structures à vocation polyvalente (de type maison de retraite hospitalière), comme les structures à vocation d'accueil de proximité (maisons de retraite rurales, de quartier,…), et jusqu’aux structures qui se destinaient d’abord à 9 Ils n’évoquent pas, notamment, les établissements qui se situent aux deux extrêmes de l’offre régionale : d’une part les structures de statut privé qui offrent des prestations de haut de gamme, à des tarifs très supérieurs aux ressources moyennes des ménages, d’autre part les établissements les plus accessibles en termes de tarifs, et qui malgré leur faible niveau d’adaptation constituent une ressource pour les familles modestes en quête de solutions de placement. 13 l’accueil des personnes autonomes, voient leurs effectifs de personnes démentes augmenter sensiblement. • Les données établies dans le cadre du recensement de la fondation Médéric Alzheimer ont l’intérêt de montrer que nombre d’établissements ont récemment réalisé des efforts conséquents d’adaptation structurelle : création d’un secteur protégé, sécurisation des accès… L’enquête de terrain en a apporté la confirmation, y compris dans des institutions restées très attachées à leurs valeurs fondatrices d’« ouverture » sur l’extérieur10. En matière de recherche de solution de placement, les ressources se mesurent d’abord aujourd’hui autour des structures qui se sont dotées pour tout ou partie des moyens nécessaires à la sécurisation des personnes désorientées. Mais l’offre des autres institutions n’est pas négligeable et apparaît en pleine évolution aux lendemains de la mise en œuvre des procédures de conventions pluriannuelles. • Il faut continuer à se représenter l’offre régionale d’hébergement pour personnes âgées comme caractérisée par sa diversité. Les données quantitatives comme qualitatives montrent que cette offre est encore très loin de s’inscrire dans la perspective qu’évoquent certaines études du « 100% de personnes démentes » dans les établissements de type EHPAD11 à l’horizon 2010. Les problématiques relatives à l’hébergement des personnes vieillissantes ne peuvent se résumer à celles des troubles de la personnalité et du comportement. • Mais les capacités d’un accueil « adapté » et attractif pour les familles apparaissent souvent globalement insuffisantes, même si de nette disparités apparaissent d’un contexte territorial à un autre. Les établissements les plus recherchés ont des listes d’attente considérables. Certains entretiens (réalisés notamment dans l’agglomération toulousaine et sa grande périphérie) font état de délais moyens avant placement qui avoisinent ou dépassent une année. Malgré les évolutions récentes, le sous-équipement 10 Plusieurs maisons de statut communal, non sécurisées, se sont dotées de systèmes de capteurs. Telle maison de retraite située au centre d’un bourg rural s’est équipée de digicode… 11 Cf. Notamment Thomas C. & alii. Les institutions auront-elles les moyens d’accueillir un plus grand nombre de déments ? Revue Gériatrie N°27. 2002. Les effectifs de personnes démentes annoncés à l’horizon 2010 conduisent à se demander « si le taux de déments en institution ne va pas tendre vers 100% » de Toulouse, s’il est moins sensible qu’en 1995, reste patent. Il en est de même dans certains secteurs du péri-urbain et au-delà (Tarn et Garonne…). Il en est de même en matière de placement temporaire : si nombre d’établissements pratiquent ce type d’accueil, formellement ou non, cette formule reste contingentée du fait des difficultés administratives qu’elle soulève (voir par ailleurs). Caractéristiques et évolution des services à domicile Les données épidémiologiques de cadrage indiquent que quelques 60% des personnes atteintes de troubles des fonctions supérieures vivent à leur domicile, la plupart à un stade peu évolué de la pathologie, mais dans certains cas à des niveaux de dépendance beaucoup plus marqués. L’offre des services à domicile aux personnes âgées dépendantes s’est indéniablement étoffée au cours de la dernière décennie et diversifiée face à la demande des personnes désorientées et de leur entourage. Les structures qui se consacraient avant tout à répondre aux besoins d’aide instrumentale aux personnes en perte de capacité physique, ont abandonné leur définition initiale de « services d’aide ménagère » pour se définir de plus en plus comme services d’auxiliaires de vie, et proposer d’autres prestations : garde de jour, de nuit, de week-end soutien occupationnel, animation de groupes de parole… La formation des personnels considère elle-même de plus en plus les problématiques liées aux troubles de type alzheimer. Cependant, les évolutions majeures de ce secteur soulèvent d’importantes interrogations, qui concernent : - les formules d’emploi de gré à gré, - le développement des services de statut privé, - celui des associations intermédiaires (associations à but premier d’insertion économique des demandeurs d’emploi, de plus en plus présentes dans le domaine gérontologique). Alors que les associations de statut public ou parapublic ont parfois du mal à s’adapter à des demandes d’intervention plus « flexible » (garde de nuit, de week-end…), le nouveau secteur privé prend une place grandissante, mais souvent sans garantie au 14 plan de la formation des intervenants et en matière de plans d’aide coordonnés. L’aide aux personnes atteintes de troubles de type Alzheimer et à leur entourage apparaît ainsi très souvent confiné à la sphère privée, particulièrement en milieu urbain et métropolitain (les villes moyennes, l’agglomération toulousaine). Le développement des Services Infirmiers A Domicile (SIAD ou SID Personnes Agées) a récemment bénéficié de l’engagement de l’Etat (via les DDASS). Il a permis de réaliser une meilleure couverture territoriale en services de ce type. Ceci est particulièrement vrai en milieu urbain, où le niveau de l’offre de service restait notablement insuffisant, alors que le secteur libéral (infirmier), en crise, ne semble guère en mesure de répondre aux besoins induits par les personnes âgées les plus fragiles. Les associations familiales, associations « historiques » type ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural) ou FFF (Fédération Française des Familles), ou plus « spécifiques », comme France Alzheimer, ont également gagné une assise sociale plus large, même si celle-ci reste limitée. Il semble qu’elles le doivent surtout à leur implication comme partenaires de la mise en place des dispositifs publics de proximité, en lien avec les acteurs institutionnels. Les formules intermédiaires Lieux d’accueil Un des faits marquants de ces dernières années tient à la multiplication des projets de lieux d’accueil de jour à vocation « Alzheimer » plus ou moins affirmée. L’inventaire des projets qui ont déjà abouti ne rend que partiellement compte de l’animation qui règne aujourd’hui autour de ce type de formule. On notera tout de suite que ces lieux : - se sont diversifiés dans un sens d’insertion sociale moins stigmatisante : si les lieux d’accueil de jour intégrés à une structure de soins ou à une EHPAD restent nombreux, nombre de projets ont plutôt cherché à s’inscrire comme lieux de vie insérés dans le tissu urbain de proximité. Il semble que les formules les plus abouties soient souvent parvenues à lever la réticence de certains patients devant l’ambiguïté d’un « placement » anticipé dans une structure marquée comme lieu de soins. - Il semble en résulter un début de renversement des objectifs de l’accueil de jour : de structures destinées à l’accueil des malades à un stade évolué de la pathologie, visant essentiellement à laisser « souffler » les aidants familiaux, vers des structures qui s’attachent à la socialisation malades diagnostiquées à un stade plus précoce, et de leur entourage, dans un esprit plus propice à une approche préventive. - On notera également que ces projets se sont essentiellement cristallisés en milieu rural ou dans les villes moyennes de la région. L’offre d’accueil de jour de l’agglomération toulousaine demeure à un niveau extrêmement bas, qui n’a guère évolué depuis le début des années 90. Hébergement temporaire en EHPAD et hospitalisation « de répit » L’offre d’hébergement temporaire en maison de retraite représente théoriquement un volume important de lits, mais dont la plupart des acteurs s’accordent à considérer qu’il ne peut répondre que très partiellement au besoin des familles : accueillir les patients, souvent à un stade évolué de la pathologie, apparaît à la fois très lourd pour la structure (les moyens qu’elle doit déployer sont du même ordre que pour un placement définitif), perturbant pour le malade (souvent placé en situation de crise) et peu significatif en matière de préparation d’une institutionnalisation à long terme. Ce type d’accueil se situe face à une difficulté récurrente à définir le profil de patient susceptible de s’adapter à la formule, entre personnes à un stade débutant de la pathologie, qui vivent comme un déclassement leur confrontation aux résidents plus dégradés, et situations « lourdes » auxquelles les structures n’ont pas toujours les moyens de faire face. Dans ce dernier cas, le placement des patients en urgence répond essentiellement à un souci de protection temporaire des « aidants ». Certaines structures hospitalières de proximité proposent par contre un « accueil de répit » qui semble répondre de façon plus satisfaisante aux besoins de ces malades et de leur entourage familial, en particulier dans la mesure où ce type d’accueil est l’occasion de mettre en œuvre une démarche de soins adaptés. 15 Les CLIC et les autres instances de coordination Le développement des Centres Locaux d’Information et de Coordination gérontologique constitue une autre donnée essentielle. Dans certains départements (Hautes-Pyrénées, Ariège, Gers), l’engagement des Conseils Généraux en lien avec les services déconcentrés de l’Etat a conduit à planifier la création systématique d’instances de coordination sur la base d’un découpage exhaustif du territoire départemental en unités de bassins ou de pays. Si cette action volontariste ne permet pas de préjuger des dynamiques locales d’acteurs, il semble qu’elle ait fortement contribué à la recherche des articulations entre interventions sociales, médico-sociales et sanitaires. Mais les difficultés inhérentes à cet exercice n’ont pas toujours été surmontées à ce jour. Dans le Tarn, l’action se situe dans la continuité d’une animation initiée depuis plus de 20 ans avec la création des premières Instances de Coordination Gérontologiques (GREAVI, Monts De Lacaune, Mazametain…). Dans d’autres départements, la mise en place des CLIC est restée tributaire de l’initiative concertée des acteurs, des dynamiques locales de mise en réseau. Le département de la HauteGaronne, malgré 4 CLIC couvrant des territoires disparates de la périphérie ou du centre urbain (Est toulousain, Nord-Est toulousain, quartier St Cyprien, quartier Empalot-Rangueil) apparaît là aussi comme le plus mal loti. La fonction de médecin coordonnateur en EHPAD. Elle reste dans la plupart des cas (hors d’une minorité de structures de grande taille et de statut particulier) assurée par un praticien de « ville ». Si cette fonction apparaît aujourd’hui essentielle en matière de régulation interne de la prise en charge, de formation des personnels, de préparation du placement, de préparation des hospitalisations et des retours d’hospitalisation… on peut penser qu’elle en appelle à une professionnalisation plus affirmée. Les statuts du médecin coordinateur restent encore à préciser au niveau règlementaire. Coordination et fonction de réseau sur le versant sanitaire et dans l’articulation entre gériatrie hospitalière et gérontologie de ville 1 – La dynamique de réseau « Gérontomip » A défaut de reconnaissance formelle aboutie, le réseau joue un rôle effectif important dans le développement et l’animation du dispositif régional sur le versant gériatrique. Sa mise en œuvre doit beaucoup aux initiateurs de l’unité hospitalo-universitaire gériatrique de PurpanCasselardit, préoccupés de longue date : • de développer les capacités d’accueil pour les personnes atteintes de troubles des fonctions supérieures en phase aigue, en faisant notamment appel à la neuro-gériatrie, à la neuro-psychiatrie… • d’adapter les structures hospitalières à la prise en charge spécifique de ce type de troubles, • de formation : la gériatrie toulousaine représente une véritable école, dont se revendiquent aujourd’hui de nombreux responsables de structures de gériatrie dans toute la région. • de « créer (des) ponts entre l’institution et l’extérieur », hôpitaux périphériques, EHPAD, Centres de coordination gérontologique…12 Les correspondants de Gérontomip s’inscrivent activement dans la mise en oeuvre des dispositions nationales récentes, et notamment en matière de développement : - des structures de court séjour gériatrique à vocation de diagnostic, d’adaptation des thérapeutiques, et de définition des plans d’aide, - d’ateliers mémoire de proximité, - de la fonction des Equipes Mobiles Gériatriques, à vocation d’accompagnement des personnes âgées fragiles hospitalisées au CHU, d’aide à l’orientation des patients entre domicile, EHPAD et filières locales de soins, - des formules de télé-médecine diagnostique, - de la formation des intervenants dans le champ gérontologique. - des outils pour une information partagée autour des personnes hospitalisées (entre intervenants au domicile, en EHPAD et équipes hospitalières). 12 Source : volet midi-pyrénéen de l’étude « les Unités Mobiles Gériatriques » ; Op. cit. 16 2 - Dispositifs de proximité articulant intervention sanitaire et sociale La région offre différents exemples d’articulations régulées (ou au moins de tentatives en ce sens) entre intervenants hospitaliers et intervenants sociaux (au domicile, en établissement d’hébergement). L’enquête ayant procédé par sélection de sites, nous ne pouvons pas prétendre en dresser un état des lieux complet au niveau régional. Quels que soient les liens professionnels établis dans certains cas (pas tous) entre les animateurs de ces dispositifs locaux et les promoteurs du réseau Gérontomip, l’impression dominante est celle d’une grande autonomie et variété des contextes locaux (nous y reviendrons), en fonction des initiatives d’acteurs et de l’offre préexistante. Tel que nous l’avons énoncé dans la partie « méthodolo- gie », nous aurons notamment l’occasion de revenir sur différents cas de figure originaux et notamment : - sur les formes de coordination entre hôpitaux locaux et coordination gérontologique « sociale » dans le Gers, les Hautes-Pyrénées (dans l’environnement de l’hôpital local de Vic-Bigorre par exemple), - sur les particularités du dispositif développé entre les psycho-gériatres du CHS de Leyme, en relation avec les CLIC de Figeac et Gourdon, - sur l’expérience propre du Couserans, entre CH de Saint-Girons et offre gérontologique locale coordonnée, - sur le contexte également très particulier du bassin de Castres-Mazamet, où intervenants hospitaliers et acteurs sociaux restent en quête d’une plus grande coordonnée. 17 5- MODELES ET CONCEPTIONS DE LA PRISE EN CHARGE COMPATIBILITÉS ET MALENTENDUS Ce chapitre cherche à rendre rapidement compte des points de vue et « idéaux d’intervention » des acteurs régionaux tels qu’ils ressortent des différentes enquêtes. Il s’agit de préciser un peu le sens que les équipes de services ou de structures donnent à leur action, d’apporter quelques éléments sur les principes et modèles auxquels se réfèrent les intervenants, et des évolutions récentes à ce niveau. L’intervention auprès des personnes Alzheimer n’a pas de véritables standards, de modèles formels qui s’imposeraient à tous. Chaque horizon professionnel (secteur social, médico-social et sanitaire) élabore ses propres principes et définitions dans un ensemble qui reste caractérisé par ses cloisonnements13. L’évolution des pratiques résulte pour beaucoup de l’expérimentation et de la formation, du partage de savoir-faire et des interactions entre professionnels. Dans l’ensemble, les principes d’intervention auprès des personnes « Alzheimer » se situent ensore en référence à des modèles parfois difficilement compatibles, qui vont de modèles très préoccupés de sauvegarde des conditions d’insertion sociale des personnes vivant à leur domicile (qui se traduisent parfois par un certain jusqu’auboutisme du maintien à domicile et par un souci dominant de non médicalisation du vieillissement), à des modèles à forte inspiration bio-médicale aujourd’hui très préoccupés de diagnostic précoce et d’adaptation en conséquence des conditions de vie des malades. Ces divergences de vue peuvent parfois se traduire sur le terrain par certaines incompatibilités dans la définition des actions à entreprendre et dans la formulation des projets, reflet d’une action partenariale et d’une acculturation réciproque des acteurs qui restent insuffisantes. La tendance dominante se situe toutefois, aujourd’hui de façon de plus en plus nette, dans un entredeux d’inspiration plus « médico-sociale »14, de la part d’intervenants sociaux et médicaux qui s’atta- 13 14 chent à concilier les impératifs du soin et ceux de l’accompagnement social. X Pour les acteurs du « domicile » Les troubles de type Alzheimer soulèvent des difficultés particulières pour les prestataires de services à domicile. Jusqu’où peut-on aller dans la « prise de risque » ? Quels besoins de soutien aux « aidants » ? Quelle articulation proposer entre intervention « informelle » et intervention professionnelle ? Dans le contexte d’offre cloisonnée que nous avons déjà évoqué, il est de plus évident qu’une coordination des moyens professionnels est indispensable, aucun service ne pouvant prétendre seul apporter de réponse satisfaisante, même à titre transitoire. Le rôle du soutien informel (celui des proches familiaux, mais plus largement celui de l’entourage fonction de veille du voisinage, maintien des liens de proximité-) demeure essentiel. A défaut d’une offre coordonnée qui se donne les moyens de se rendre accessible aux familles, et plus encore dans certains contextes locaux marqués par une forte privatisation de l’offre d’aide à domicile, les proches se voient plus que jamais tenus au rôle de premiers responsables de leur parent et à celui « d’organisateurs » essentiels des interventions professionnelles… avec des limites majeures, qui tiennent : - aux ambiguïtés de cette situation, lorsqu’elle enferme les patients et familles dans un rapport « consumériste » à l’offre, et ne leur permet pas d’anticiper une intervention sur le long terme, - à l’épuisement des « aidants », Voir notamment Henrard et Ankri (2000) Idem. 18 - aux « situations de crise » qui en découlent souvent, de placement en dernier recours, d’hospitalisations « paniques »… Pour les intervenants sociaux et médico-sociaux au domicile, coordonner l’intervention auprès des personnes et des familles signifie avant tout intégrer les moyens au service d’une médiation humaine, ces moyens pouvant être d’essence purement relationnelle ou faire appel à des compétences techniques, voire parfois (mais rarement encore) technologiques. En Midi-Pyrénées, le modèle dominant reste cependant très inspiré par l’idéal « familialiste » : les services peuvent jouer un rôle important en matière de sauvegarde des conditions d’insertion des personnes atteintes et de leur entourage, pour autant que la famille ait maintenu, ou soit prête à renouer, avec un idéal de proximité et d’interdépendance entre ses membres qui s’inspire du communautarisme familial. « On va avoir évidemment à faire avec des familles qui ont opté pour le maintien à domicile pour s’occuper de … () et avec de la cohabitation, ou au moins très très proches »15. Or cet idéal apparaît aujourd’hui fortement entamé par d’autres modèles, qui accordent une valeur beaucoup plus importante à l’autonomie des personnes et des générations. Sans que l’on puisse parler de « perte » des solidarités familiales, les plus âgés comme leurs descendants se réfèrent de plus en plus nombreux à un modèle de préservation de l’indépendance de la personne ou du couple âgé, de non ingérence d’une génération dans la vie quotidienne de la précédente ou de la suivante.16 Les intervenants à domicile éprouvent de réelles difficultés face à cette aspiration à l’indépendance. La « problématique Alzheimer » les confrontent au cas par cas à des situations de dilemmes entre enjeux relatifs à la personne (sécurisation et « préservation de la dignité des personnes »17), enjeux de droit, impossibilité à construire la demande, enjeux de prévention auprès des aidants, enjeux de sécurité publique… 15 Accueil de jour. Voir à ce propos le document « Vieillir en MidiPyrénées ». Op. cit. 17 La formule est empruntée au document du secrétariat d’Etat aux Personnes âgées : « Programme pour les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées » 16 Ce point mériterait de longs développements, on préfèrera citer un exemple recueilli en entretien : « Le drame c’est quand la personne est seule. Parce que cette personne est « majeur capable ». Pour laquelle on ne peut rien faire parce qu’elle ne veut rien. (exemple évoqué d’une personne) qui s’est fâchée avec sa famille, qui conduisait, qui ne voulait aucune aide. () Au niveau de la Mairie ils ont essayé de lui faire enlever le permis, avec la Gendarmerie, ils n’ont pas réussi… Après le frère a essayé de lui (enlever) la voiture pour plus qu’elle conduise. Ils se sont fâchés… Elle avait des intervenants à domicile, qui venaient (à sa demande) et bon a priori, les chéquiers ils allaient très très vite… C’est difficile à prouver, mais… Elle avait des infirmiers, qui venaient régulièrement, mais elle les a mis à la porte parce qu’elle s’est fâché avec eux… Dans le cadre de l’APA, elle avait droit à l’APA, mais elle a refusé le plan d’aide. Donc elle est restée avec deux intervenants à domicile, un jardinier, une auxiliaire de vie, payés par chèques emploi-service, mais, comment ? On ne sait pas … »18 On concevra mieux les attendus d’un accompagnement social, autant que les limites imparties aux différents intervenants, qu’ils soient ressortissants du secteur social ou sanitaire : s’il est un enjeu « de santé publique » inhérent aux troubles de type Alzheimer, c’est moins dans le nombre des cas constatés que dans la complexité qui s’y attache dans le contexte actuel de société, enjeux qui impliquent au-delà des professionnels du champ gérontologique, les instances « urbaines », les collectivités locales, les institutions au sens large… X Pour les EHPAD Un « débat » ancien reste ouvert sur la vocation des structures face à la maladie d’Alzheimer. Faut-il penser une adaptation spécifique des structures, sinon une « spécialisation » de certaines d’entre elles dans l’accueil de ce public ? Ou peut-on encore privilégier une fonction d’accueil de proximité en direction de publics qui se caractérisent plus par leurs origines locales que par le niveau ou les formes de leur perte d’autonomie (personnes en perte d’autonomie physique, personnes isolées… et personnes désorientées). Certains responsables de structures (notamment parmi celles qui ne sont pas 18 CLIC 19 censées accueillir les personnes désorientées mais qui n’en font pas moins des exceptions) affirment aujourd’hui encore préférer maintenir le cap de la polyvalence de proximité : « L’idée que je défends depuis toujours, dans le secteur ici, c’est que dans nos établissements comme dans tous villages, il faut que l’on puisse accepter une ou deux personnes ou trois comme ça, et qu’on s’y mette tous ensemble pour s’occuper du problème ». Le modèle de référence fait effectivement une place majeure à la médiation humaine, au maintien de relations les plus riches possibles (et stimulantes) entre personnes désorientées et autres résidents, à une professionnalisation qui maintienne à distance respectable les tendances à catégoriser et à ségréger les personnes hébergées sur la base d’une évaluation aussi experte soit-elle. Il s’agit pour certains de « lutter contre l’idée que celui là il ne peut plus faire », de mobiliser au contraire les compétences19 et le potentiel relationnel des opérateurs dans un sens de prévention du déclin cognitif, de s’attacher par dessus tout à l’habilitation/réhabilitation des personnes. Cet « idéal d’intervention » reste bien-sur légitimé (ne serait-ce que par les préconisations récentes qui mettent l’accent sur le « respect de la personne », sur le maintien « d’une socialisation stimulante). On peut en dire autant d’autres options, plus fondées sur la reconnaissance des spécificités de la démence sénile, sur une optimisation des moyens en fonction du niveau de détérioration cognitive des résidents, sur la structuration interne de l’établissement en « unités comportementales ». La question reste également posée, c’est à dire non résolue, de la pertinence d’EHPAD à vocation globale spécifique. On a vu que certaines structures midi-pyrénéennes semblent avoir récemment encore évolué dans ce sens, tout en développant, au moins certaines d’entre-elles, un savoir-faire technique, relationnel et organisationnel qui les placent effectivement aujourd’hui en situation d’expertise. Notre sentiment est que la réflexion de santé publique a plutôt intérêt à voir la controverse perdurer, et ce d’autant qu’aucune des options majeures ne fait aujourd’hui l’unanimité. • Cette controverse est de plus en plus fortement influencée par la question centrale du risque 19 L’ergothérapie, comme la psychologie et d’autres disciplines d’essence sociale gagnent en ce sens indéniablement du terrain. acceptable et consenti. Sur ce terrain les intervenants en EHPAD sont moins en position d’arrêter la norme qu’en situation de négociations contraintes au cas par cas, dans la relation aux « familles », aux tuteurs, et sous le contrôle d’une opinion publique (notamment locale) qui porte un regard d’ensemble plutôt négatif sur les maisons de retraite. Les « familles » leur demande de répondre aux modèles de la résidence de prestige à haut (et cher) niveau de prestation, ou cultive le paradoxe qui voudrait que les EHPAD soient à la fois ouvertes et fermées, qu’elles n’ « enferment » pas les personnes tout en leur garantissant une sécurité maximale. • Dans ces négociations, auxquelles la personne âgée ne prend souvent qu’une part très marginale, les structures qui tablent d’abord sur l’accueil de proximité exposent souvent les résidents à des risques plus ou moins acceptables pour les tiers. Parmi elles, une part significative des établissements ruraux, mais aussi quelques structures d’implantation urbaine. Les sources récentes d’enquête montrent que les professionnels doivent de plus en plus impérieusement intégrer la question du risque dans la négociation d’un plan d’aide avec les parties impliquées et en premier lieu avec l’entourage familial. Le fait que la plupart de ces structures accueillent (certes dans des proportions limitées) ou gardent les personnes désorientées montre bien que l’attitude des « publics » familiaux ne va pas nécessairement dans le sens de l’idéologie du « risque zéro ». De même, les modèles d’acteurs défendent régulièrement l’idée qu’il « n’y pas de vie sans risque »20. • La question de la structuration interne des établissements est une déclinaison de la précédente mais ouvre aussi sur d’autres considérations, tenant notamment au nécessaire « travail » des familiers face aux troubles de leur proche et à l’image toujours essentiellement négative qui s’attache aux secteurs fermés de type « cantou ». Les formules sont récurrentes : « Mon père est enfermé, il est en prison », « ma mère n’est pas comme ça » (comme les autres hébergés du même secteur fermé). Les structures qui ont adopté cette option doivent également négocier, « déculpabiliser les proches », susciter la conviction… Si les échanges entre professionnels et « familles » au sein des « petites » structures se font souvent sur le ton de l‘entente 20 EHPAD 81 20 relativement informelle (avant convention d’un plan d’aide qui peut toutefois engager la signature des aidants) les établissements qui se sont le plus clairement engagés dans l’accueil des personnes atteintes de troubles de ce type doivent de plus en plus faire appel à la médiation de « nouveaux » professionnels et de nouvelles compétences, médecins coordinateurs, psychologues, ergothérapeutes… • Un ensemble très large de responsables et d’acteurs des EHPAD poursuit aujourd’hui (plus que par le passé) un idéal de professionnalisation des intervenants, d’élaboration et de partage des savoirfaire, d’échanges entre secteur social, médico-social et sanitaire, dans un sens d’adaptation des pratiques et d’amélioration de la qualité de l’accompagnement. Mais les volontés exprimées en ce sens continuent à se heurter à la faible reconnaissance du travail fourni par les intervenants « de terrain » (travail féminin qui reste empreint de ses origines domestiques) et à ce que nous appelions en 1995 la « quadrature du cercle » des établissements d’hébergement. Comment élaborer une prise en charge de qualité, avec des moyens d’autant plus réduits que toute surenchère sur les rémunérations des professionnels ne manque pas de se répercuter sur le coût « usagers », au risque d’exclure une part grandissante des publics à revenu modeste ? Les métiers du social et du médico-social consacrés aux personnes âgées apparaissent aujourd’hui dans le « collimateur » de l’inspection et de la médecine du travail, d’autant que les ressources limitées des structures conduisent de plus en plus celles-ci à faire appel à une main d’oeuvre précaire (temps partiels, horaires éclatés, contrats pluriels…). « On ne trouve pas », ou alors difficilement les infirmières, les aides soignantes, les accompagnants qualifiés dont le besoin se fait sentir, du moins pas au niveau de rémunération habituellement proposé. Les modèles de prise en charge sont eux-aussi très convergents d’une structure à l’autre et se posent plutôt comme évidences : assurer une plus grande présence et médiation humaine, diversifier les intervenants et les interventions en faisant appel à de nouvelles compétences dans des domaines très divers : animation, ergothérapie, psychologie, art-thérapie, diététique… de façon à répondre autant aux besoins de soins qu’aux attentes en matière de qualité de vie. Sur ce plan, et d’un avis général parmi les responsables d’établissements conventionnés, les conventions tripartites pluriannuelles ont constitué une opportunité non seulement d’obtenir des moyens supplémentaires en personnel, mais aussi de relancer la réflexion21 sur les moyens nécessaires pour que les structures puissent « devenir des lieux de vie (). Des lieux où on fait du soin et pas n’importe quoi, et où on fait de l’accompagnement ». Mais les moyens disponibles restent limités de fait. • Une autre évolution significative tient à la régulation interne des structures et à l’évolution de leurs modes d’organisation. Le modèle qui s’impose est celui du « travail en équipe », dans lequel « l’équipe » se définit surtout comme espace de négociation, de régulation et de redéfinition des modes de prise en charge, de formulation et de reformulation de plans d’aide personnalisés, des projets de vie… et où la notion de « travail » se réfère moins à un modèle industriel taylorien22 qu’aux principes de la dynamique des groupes : travail sur soi, en relation avec d’autres membres du même collectif, dans la relation aux familles, au service de la qualité du « travail » auprès des usagers. Ce modèle ne demande pas seulement aux salariés de fournir un service, ni de se « vouer » à la prise en charge des malades, mais de participer pleinement à une entreprise collective dans ses dimensions relationnelles, morales et techniques. Il en appelle à un investissement des personnels qui peut parfois apparaître sans commune mesure avec leur niveau de rémunération. X Dans le champ de la gériatrie Nous n’essayerons pas de rendre compte ici de l’évolution récente des modèles propres à la gérontologie clinique et de la gériatrie. Au niveau du CHU, ces modèles ont fait l’objet de multiples publications et formalisations de projets qui ont trouvé leur place dans les récents textes programmatiques et règlementaires. Parmi les gériatres des hôpitaux périphériques, ils se déclinent dans différents registres, en fonction notamment des origines disciplinaires des responsa- 21 Et même suscité certains acteurs à « rêver » ce que serait un idéal de projet de vie. 22 Dans lequel les travailleurs postés sont interchangebles. 21 bles (médecin générale, médecine interne, neurogériatrie, psycho-gériatrie…). On confirmera seulement que les relations établies à une échelle qui couvre aujourd’hui l’essentiel de Midi-Pyrénées, entre les initiateurs du réseau Gérontomip et ses correspondants locaux, ont fortement participé à l’émergence d’une « école » régionale, caractérisée par un indéniable partage de valeurs et de principes d’intervention. Nous attirerons seulement l’attention sur quelques dimensions qui nous paraissent essentielles dans la mesure où elles mobilisent la plupart des acteurs hospitaliers : • la plupart d’entre eux évoque la réduction des moyens et des capacités d’accueil à l’hôpital, comme synonyme de remise en cause du rôle « social » de l’hôpital. Il en résulte à leurs yeux une « embolisation » grandissante des filières gériatriques classiques, particulièrement sensible au niveau des grands hôpitaux. Ces processus ont amené certains gériatres régionaux à prendre une part active dans le recherche de nouvelles ressources de soins, et notamment à emboîter le pas des circulaires de 2002 sur le développement des réseaux de soins et la mise en œuvre des Unités Mobiles Gériatriques (UMG).23 • ce mouvement est animé par le souci majeur d’un nombre grandissant de médecins hospitaliers, certes de participer à une meilleure orientation des patients Alzheimer dans les filières hospitalières, mais surtout de ne pas rester confinés dans cet 23 • espace, d’aller au devant d’une demande extrahospitalière de soutien aux acteurs de terrain du « domicile », de partage de l’information et d’aide à la formation,… • ce modèle investit beaucoup (et peut être trop aujourd’hui au regard des ressources existantes) dans la recherche d’articulations entre intervention gériatrique et interventions coordonnées au niveau social. Nombreux sont les gériatres qui ont fait une priorité du développement des liens avec les CLIC et autres instances de coordination gérontologique. En témoigne notamment le développement des unités mobiles et autres fonctions mobiles de proximité. • la gériatrie ne jouit pas d’un statut très valorisé au sein de l’institution hospitalo-iniversitaire, notamment au regard des disciplines à part entière (chirurgie et médecine d’organes, urgences…). La création de nouvelles unités de court séjour au service d’une « gériatrie aigue » à forte orientation « Alzheimer » participe à une revalorisation de la compétence gériatrique sans laquelle les conditions d’accueil des patients âgés « fragiles » à l’hôpital ne peut guère espérer s’améliorer. Mais les études récentes semblent montrer que la gériatrie hospitalière a encore plus à gagner dans l’établissement de relations d’alliances avec les intervenants de « ville », acteurs du maintien à domicile, des maisons de retraites, et en particulier avec les professionnels qui assurent une fonction de coordination à ces différents niveaux. Sources 22 6 - ANALYSE ORGANISATIONNELLE Cette partie d’analyse des organisations s’intéressera moins aux pratiques et savoir-faire des professionnels et des structures, et plus aux interactions entre interventions à différents « temps » ou moments des parcours d’accompagnement et de prise en charge des malades : - Temps de l’accompagnement au domicile, c’est à dire d’une action qui demande définition d’un plan d’aide, concertation ou coordination entre acteurs (acteurs sociaux, soignants, entourage aidant…). - Moment des transferts entre domicile et structure de soins, moment du placement en institution, - Formes de recours à l’offre d’accueil. - Période de la vie en structure d’hébergement, dans les relations entre les « familles », les intervenants en EHPAD, de l’hôpital ou autre établissement de soins. - Ainsi que des parcours de patients au sein des filières de soin. A – L’accompagnement à domicile Rappelons que notre problématique générale porte sur une question centrale : Quelle socialisation de la personne atteinte de troubles des fonctions supérieures et de son entourage ? En quoi l’offre de services et de « soins » au sens large est-elle ou non en mesure, non seulement d’apporter un soutien aux personnes, mais plus largement de participer à leur insertion sociale ? Les études de sociologie du vieillissement ont souvent attiré l’attention sur certaines situations rencontrées en « milieu ouvert » familial (contextes de vie à domicile) : • d’enfermement de la personne et des proches immédiats, notamment dans certains cas de cohabitation familiale intergénérationnelle. Le phénomène est souvent noté de façon assez dramatisante par les professionnels qui évoquent par exemple « des personnes qui se sont isolées de manière terrible » Des gens qui « ne peuvent plus lâcher. Lorsque le dernier repère c’est l’aidant et si il disparaît, ne serait-ce que la journée, c’est terrifiant ». • de rapprochement familial subi par les plus âgés, lorsque la perte d’autonomie devient synonyme de mise en cause de leur statut d’individus autodéterminés, • de situations de « menace » dans lesquelles une personne dont les conditions de santé (et notamment d’orientation dans le temps et l’espace) apparaissent dégradées aux intervenants réunis autour d’elle au point qu’ils en viennent à remettre en cause sa continuité de vie à domicile et son autodétermination. Ces situations dans lesquelles les plus âgées apparaissent confrontées au sentiment renforcé qu’une dernière étape de leur vie est engagée s’accompagnent souvent d’une désorientation accrue.24 On peut ainsi penser avec de nombreux acteurs concernés que l’objectif majeur d’une intervention sociale se situe dans la prévention de ce type de processus. Gérontologues et gériatres insistent dans le même sens sur la nécessité d’une intervention préoccupée de « révéler » les malades, « de les maintenir, voire de les développer par des activités adéquates, visant à prévenir la dépendance, à maintenir la socialisation, la dignité et l’estime de soi, et à garantir une qualité de vie optimale »25. Le terme de « socialisation » n’étant pas à l’abri des malentendus, nous l’utiliserons en alternance avec celui d’insertion, celui-ci ayant l’intérêt de signifier 24 Voir notamment Clément S. & Mantovani J. « Les déprises en fin de parcours de vie (2000) 25 Voir notamment Vellas & alii (2004) 23 que la situation des plus âgés présente bien des points communs, au sens sociologique, avec celle des jeunes en mal d’intégration sociale et professionnelle, y compris dans le « risque » qui s’attache à la « désinsertion » en termes de pertes des repères relationnels, spaciaux et temporels. Cette problématique ne doit certainement pas se limiter à la mise en oeuvre d’activités occupationnelles professionnalisées sur le mode soignant, dans les enceintes plus ou moins closes que sont les structures d’accueil, d’hébergement et de soins. A l’instar de certains acteurs il faut considérer plus largement les enjeux relatifs à la sauvegarde et au développement des conditions d’insertion sociale des personnes. Au sens d’une problématique de santé publique, la question générale consisterait à interroger la capacité de l’entourage des malades (dans l’acception large) à entretenir et à promouvoir les conditions d’une insertion « communautaire » des malades et des « aidants ». Par « entourage au sens large » il faut ici considérer : - le cadre familial élargi (et pas seulement un « aidant principal » dont la définition apparaît bien souvent trop théorique) - l’entourage informel -voisins, connaissances, relations amicales-, - de même que l’ensemble des intervenants professionnels, qu’ils relèvent du champ social, médico-social ou sanitaire - ainsi que toutes les formes de représentation et de médiation citoyenne des malades et de leurs proches, associations, groupes informels de parole, CODERPA 1 – les formes d’accompagnement et leurs limites a – Le rôle des services d’aide à domicile Dans l’ensemble, la prestation de services à domicile à vocation instrumentale (fondée historiquement sur la figure de la personne âgée en perte de capacité physique) ne répond que très partiellement aux attendus relatifs aux troubles de type Alzheimer. Certains acteurs le notent eux-mêmes lorsqu’ils définissent la vocation de leur action moins comme de « faire à la place » des personnes que d’assurer une indispensable médiation, dans l’établissement et la préservation de la continuité du lien. Ainsi par exemple dans le cadre des services : - d’aide ménagère, dont on a vu qu’une redéfinition s’impose dans un sens de participation plus effective à la vie des personnes (auxiliaires de vie), - de portage de repas à domicile, lorsque certains de leurs animateurs situent leur rôle comme dévolu à l’entretien de la relation à des personnes pour lesquelles le passage régulier sinon quotidien apparaît comme un élément important de leur ancrage temporel et social. Dans l’ensemble, le secteur est amené à expérimenter différentes formules dans différents domaines : - au domicile, dans la diversification des prestations de garde, de stimulation… ou simplement de « compagnie », dans l’aide à l’aménagement du logement (ou parfois seulement dans l’aide au recouvrement de conditions décentes d’habitat), l’aide aux déplacements pour les personnes qui ne sont plus en mesure de conduire26, la médiation dans les relations de voisinage27, le soutien personnalisé des aidants, etc. - dans l’animation de « groupes » (hors de l’accueil de jour formel que nous évoquerons plus bas, groupes ponctuels désignés comme ateliers de lecture ou « ateliers mémoires », organisation de sorties, groupes de parole… - dans le cadre d’une action plus « urbanistique », de sécurisation des parcours piétonniers, des signalisations, des conditions d’accès aux services publics, d’aménagement de parcours de marche, etc. Toutes ces initiatives ne se situent pas nécessairement dans une perspective de traitement spécifique de la « question Alzheimer ». En tant qu’interventions de proximité, et dans une optique de maintien des conditions d’ancrage social des personnes, on peut penser que leur développement va pourtant dans le sens d’une action de prévention de santé publique. Mais des limites apparaissent rapidement : - Nous avons déjà évoqué le processus par lequel la diversification des interventions tend de plus en plus à se situer dans une certaine dualité : aux services de 26 Cette problématique est d’une grande actualité, notamment dans certains secteurs ruraux ou semi-ruraux. 27 Certaines personnes souffrant de troubles du comportement peuvent déclencher des conflits de proximité, par exemple lorsqu’un jardin d’agrément à l’abandon suffit à susciter les plaintes de voisinage… 24 droit public ou para-public les fonctions régulières que sont l’aide ménagère, les gardes assurées dans les limites des horaires conventionnés… Aux entreprises et associations de droit privé, sinon aux intervenants bénévoles, les fonctions qui vont audelà des définitions préexistantes. Le schéma est caricatural mais il n’en situe pas moins les incertitudes actuelles. Cette tendance est nettement moins sensible en milieu rural qu’en milieu urbain, où l’offre de service participe d’une animation « localiste » plus ouverte. Mais elle n’en traduit pas moins une difficulté générale à s’adapter à la spécificité de situations « limites » dont celle des personnes atteintes de troubles des fonctions supérieures constitue le prototype. - Limites de formation des intervenants, dans des cadres souvent caractérisés par la précarité de leur statut. - Limites d’articulation incertaine avec l’offre d’hébergement en institutions et avec l’offre de soin. • b - L’accueil de jour - La formule connaît un succès certain en milieu rural et dans les bourgs de la région, les projets aujourd’hui plus ou moins aboutis y sont très nombreux. Paradoxalement, elle n’a guère su trouver sa place dans les agglomérations de taille plus conséquente. Au regard de l’enquête de 1995 en Haute-Garonne, l’agglomération toulousaine est aujourd’hui devenue le parent pauvre de la formule, même si quelques projets sont avancés. Le constat mérite qu’on s’y arrête : • En milieu rural ou semi-rural les initiatives se sont situées d’emblée dans une perspective de service de proximité (souvent très immédiate, le bourg, le voisinage…). Ce qui ne va pas sans attirer l’attention sur la situation des habitants ruraux les plus excentrés lorsque l’accès au service devient matériellement difficile (exemple couserannais). • Ce type de service souffre bien souvent du manque de structuration d’une offre diversifiée, et notamment en matière de transport. La question du transport était déjà au cœur des débats dans les années 90, elle le reste, sauf quelques excep- • - tions28. Elle se double de celle du marquage inhérent au caractère par trop spécifique de certaines structures, lorsqu’intégrer un accueil de jour devient synonyme de relégation pour cause de pathologie stigmatisante. Le fait que les premiers lieux d’accueil de jour aient été majoritairement créés dans les locaux de structures de soins ou d’établissements de type EHPAD a suscité une réflexion sur la vocation même de la formule29. Il semble que les structures qui s’inscrivent dans une perspective de service de grande proximité, dégagées de tout lien immédiat avec les institutions de soins, participent aujourd’hui d’un élargissement, sinon d’un certain revirement de la problématique initiale : les premières structures de ce type se donnaient d’abord un objectif de soutien aux « aidants » : leur permettre de « souffler » lorsqu’il leur devient difficile, leur parent ayant atteint un stade évolué de la pathologie, d’assumer une présence permanente. certaines des structures récemment visitées semblent se situer dans une autre perspective, avec l’objectif d’ouvrir précocement sur « un autre chez soi ». « de retisser un petit peu de lien, au niveau des rencontres, au niveau relationnel. C’est un… un autre chez soi. »30, d’intégrer les personnes au cas par cas dans des « groupes viables », y compris de personnes peu affectées. c - Groupes de parole et autres formules de soutien aux aidants Comme instances structurées ce type de formule reste encore peu développé, et particulièrement en milieu urbain. Les espaces existants sont le plus souvent associés : - aux lieux d’accueil de jour, - à l’activité d’accueil des associations de type France Alzheimer, - à l’animation des CLIC, - en structure EHPAD, 28 A Montauban par exemple, où la municipalité assure un service aller-retour de taxi pour le prix d’un déplacement en bus. 29 France Alzheimer. 30 Accueil de jour. 25 - de façon plus ponctuelle dans le cadre de réseaux de soins et pôles d’accueil des structures de soins, - plus rarement encore, à l’activité d’un service d’aide à domicile. Il faut considérer toutefois que la fonction d’accueil et d’écoute des aidants familiaux est beaucoup plus largement assurée, bien que de façon plus ponctuelle et moins formelle, dans l’accueil personnalisé qu’assurent la plupart des « guichets » existants. Mais l’intérêt d’une action formalisée semble devenir de plus en plus évident pour de nombreux intervenants, non seulement dans une perspective de soutien continu, de réassurance, mais surtout dans une perspective de « formation » des aidants, de prévention de la maltraitance, d’anticipation, de préparation des prises en charge. La formule tend à s’imposer (on le verra plus loin) comme une composante importante des dispositifs de proximité, et notamment lorsqu’elle peut mobiliser des professionnels d’horizons différents et bien formés à la pathologie. Les limites actuelles sont dans la réticence d’une partie des « aidants » face aux formules collectives, celles-ci ne pouvant pas prétendre se substituer à un suivi personnalisé, mais sans doute plus à le prolonger. d - France Alzheimer Au niveau des dispositifs de proximité, l’association France Alzheimer joue un rôle plus ou moins affirmé selon les sites, essentiellement fonction de ses ressources militantes. Elle n’en joue pas moins un rôle important au niveau régional, dans l’accompagnement de ses adhérents, mais aussi et surtout dans un rôle de mobilisation et de coordination des ressources, d’articulation entre les différentes composantes de l’offre de services et de soins. Elle participe en outre directement au développement d’une offre professionnalisée, reflet d’une évolution interne qui n’en fait plus seulement une association familiale mais souvent un partenaire à part entière de l’action publique. Dans l’ensemble, les « antennes » locales de FranceAlzheimer ont enregistré une augmentation significative du nombre des adhésions au cours des dernières années. Considérée au regard d’un nombre théorique de cas déclarés, leur capacité de mobilisation restent toutefois « minime ». Il semble qu’elle reste notamment contrainte par sa référence à un modèle communautaire, qui laisse à la marge les familles les moins à même de s’inscrire dans une démarche collective « familialiste ». B – La « préparation » du placement en institution Le premier volet de ce rapport a fourni des exemples qui montrent que les familles apparaissent relativement isolées devant la perspective d’un placement en institution, surtout lorsqu’elles ont pris l’initiative de susciter un diagnostic relativement précoce. Ce second volet d’enquête confirme que le plus souvent, l’intervention professionnelle au domicile ne participe que très partiellement à la préparation des placements en institution. Dans la plupart des cas, en l’absence d’un suivi coordonné amorcé très en amont du placement, le rôle des services sociaux ne va guère au-delà d’une information aux familles demandeuses sur l’offre des structures existantes. Les relations entre les services à domicile et les EHPAD apparaissent de même généralement assez lointaines31. Ce sentiment se confirme du point de vue des intervenants en institution, certains d’entre eux estimant encore que les placements réalisés dans des conditions de préparation satisfaisante pour la personne, son entourage et les professionnels concernent une petite minorité des situations. L’entrée en EHPAD reste le plus souvent synonyme de rupture, et dans les « cas » extrêmes mais récurrents, se produit en condition de crise : épuisement des aidants, décès du conjoint, hospitalisation « panique »,… Ce tableau apparaît paradoxal dans la mesure où le temps nécessaire pour trouver une place accessible dans une structure adaptée sont souvent longs (parfois plus d’un an). On a vu que le moment du placement est souvent considéré comme particulièrement difficile par les professionnels des EHPAD, nécessitant la mise en œuvre de procédures lourdes de médiation, « procédure d’entrée », de « premiers jours »… Dans la plupart des cas, les moyens dont disposent les EHPAD ne leur permettent guère d’envisager intervenir plus en amont. « On ne peut pas prendre les gens qui 31 Surtout par souci des services de ne pas se voir accusés de partialité ou de connivence dans leur rapport aux structures. 26 comme le voudrait X (gériatre) sont des gens tièdes, en accueil temporaire pour qu’après ils puissent trouver un hébergement… ». Et l’accueil temporaire des malades à un stade évolué de la pathologie apparaît encore plus difficile. Du point de vue des acteurs des EHPAD, les perspectives ouvertes à une anticipation du placement sont rares. Une plus grande adaptation et diversification de l’offre aurait sans doute un rôle positif, mais surtout une meilleure coordination entre services à domiciles et structures d’hébergement : « Adhérer à un réseau gérontologique » apparaît aujourd’hui plus souvent comme un objectif des responsables d’EHPAD. C – Hospitalisations et retours d’hospitalisation Les personnes atteintes de pathologie de type Alzheimer à un stade avancé s’inscrivent souvent dans la catégorie des « personnes âgées fragiles ». Cette notion a été récemment mise en avant par les gériatres pour désigner les patients âgés polypathologiques, relevant de thérapeutiques complexes, dont la prise en charge en milieu hospitalier, lors d’hospitalisations souvent plurielles, apparaît parfois inadaptée, sinon préjudiciable à la santé des personnes. Le suivi de ces situations a fait l’objet d’une réflexion conséquente au niveau national qui a conduit à la mise en œuvre de différentes formules évoquées plus haut, articulées : • sur le versant hospitalier entre unités de soins gériatriques de courte durée, Unités Mobiles Gériatriques, centres « mémoire »… • hors hôpital dans le développement des réseaux de soins de ville, la recherche de nouvelles articulations entre instances de coordination gérontologiques, structures de soins de proximité et CHU. Au niveau régional, différents dispositifs se sont élaborés dont nous évoquerons quelques exemples dans la partie suivante. Ils se fondent sur un modèle qui en appelle à l’intégration de différents niveaux d’organisation : • Des réseaux sociaux d’intervenants de grande proximité (le canton, le bassin de vie, le quartier,…) dans lequel les acteurs disposent des moyens formels et informels d’un suivi au cas par cas et d’une information partagée correspondant aux attendus d’une bonne « coordination autour de la personne ». • Une coordination gérontologique de bassin correspondant aux attendus d’un CLIC de niveau III effectif, (à l’échelle du Pays, de l’intercommunalité en milieu semi-urbain, de la ville moyenne, ou de la circonscription d’action sociale à Toulouse). • Une fonction de coordination centrée sur les EHPAD, articulée en amont et en aval de l’hébergement. • Une fonction hospitalière de proximité dotée des compétences et des moyens en matière d’évaluation gérontologique standardisée, de moyens mobiles d’intervention en intra et extra hospitalier, et de liens solides avec la coordination gérontologique fondés sur une acculturation réciproque. • Une structure en réseau entre établissements de soins de proximité et instances hospitalo-universitaires de formation et d’expertise. Il est bien évident que les conditions de réalisation de ce modèle (émergent mais partagé par un nombre conséquent des acteurs sociaux et sanitaires considérés par l’enquête) ne sont aujourd’hui jamais totalement satisfaites au niveau local. Dans la plupart des cas, il s’en faut même de beaucoup pour que les bases d’une politique territoriale en soient seulement posées (intercommunalité, politiques de bassins ou de Pays…). 27 7– LA COORDINATION MEDICO-SOCIALE AU NIVEAU LOCAL Les enquêtes sur sites, aussi partielles soient-elles restées, ont montré que l’initiative locale coordonnée (politique, professionnelle, associative) a dans certains cas participé à la mise en oeuvre d’embryons de dispositifs adaptés qui vont dans le sens du modèle énoncé. Ces systèmes d’acteurs ont en commun d’avoir mené : • une adaptation et diversification des interventions entre offre hospitalière, soins de ville et services sociaux, • une intégration des moyens de terrain, dans l’accompagnement individuel et familial, • une action coordonnée d’information et de publicisation qui a permis de rendre le dispositif plus visible et plus accessible, • de légitimer la demande aux yeux d’un public familial dont la réticence semble avoir été partiellement levée. A partir des exemples étudiés, le cadre de ce rapport ne se prête pas à de longs développements des résultats des enquêtes monographiques sur site. Nous nous limiterons ici à mentionner les éléments qui nous paraissent les plus significatifs. Le bassin de St Girons Le site constitue un exemple bien connu de construction « localiste » d’une offre de bassin de vie rural, entre : • Volontarisme politique et institutionnel (défense des équipements locaux de santé, volonté publique de développement des services et de leur intégration urbaine…), • Initiatives concertées d’acteurs professionnels (et bénévoles à titre très secondaire), qui entretiennent des relations inter personnelles relativement étroites. • Une coordination qui s’est également bâtie sur les échanges de proximité dans l’accompagnement des personnes, tout en se dotant de moyens en matière de formation, de formalisation et de régulation croisée des interventions. L’accompagnement professionnel des personnes souffrant de troubles des fonctions supérieures repose sur les interactions personnalisées entre : • instances de coordination (CLIC), • des services articulés entre eux (aide à domicile, portage de repas, EHPAD, SIAD…) • l’instance de gestion de l’APA au niveau du bassin, dans un sens de définition concerté des plans d’aide, • des EHPAD à vocation locale affirmée, • des soignants libéraux organisés en réseau formalisé (ECOSANTE), en lien avec les soignants hospitaliers, • une offre gériatrique hospitalière qui a développé très tôt des fonctions de diagnostic, de centre mémoire… Le dispositif s’est récemment diversifié et adapté en direction des publics considérés : • sur le versant social : création d’un accueil de jour « de ville », service de transport, développement de la fonction de soutien aux aidants, groupes de parole, formation des intervenants… • sur le versant hospitalier, dans la mise en oeuvre d’une UMG, qui prolonge une préoccupation ancienne d’intervention hospitalière mobile ouverte sur le domicile, renforcement de l’offre de soins gériatrique de courte durée. Les limites majeures tiennent à la situation excentrée des habitants des hautes vallées couserannaises (Bellongue, Biros…) dont les conditions d’accès aux services restent difficiles, ces zones étant moins bien desservies que le pôle urbain par les services existants. 28 Dans le Gers Le département du Gers présente des formes d’organisation comparables, et notamment à l’échelle territoriale des aires d’attraction des hôpitaux locaux. Le Gers compte en effet, outre le CH d’Auch, huit hôpitaux locaux à orientation gériatrique, Fleurance-Lectoure, Nogaro, Vic-Fezensac, Gimont, Mirande, Lombez, Condom… Chacun détermine un territoire rural de soins de proximité, qui se superpose le plus souvent aux territoires de services. En simplifiant à l’extrême, le système d’acteurs repose sur un modèle qui mobilise : • gériatres et médecins hospitaliers de spécialité • EHPAD hospitalières • Une fonction de médecin coordinateur, assurée le plus souvent par un médecin généraliste du secteur, qui assure l’articulation entre soins de ville et structures de soins, • Une instance de coordination gérontologique dans un rôle d’articulation entre services d’aide à domicile et soignants, • Les institutions assurent par ailleurs un rôle d’animation du dispositif départemental, dans la formation des acteurs, la régulation des interventions (définition d’un « cahier des charges de ce qui doit être fait dans un établissement », formations…) • les liens établis entre les gériatres des hôpitaux locaux, du CH d’Auch et du CHU, facilitent en outre l’accès au pôle régional d’expertise. Dans le Lot Le département du Lot présente également plusieurs exemples territoriaux de dispositif partenarial associant intervenants hospitaliers et coordination gérontologique. C’est le cas notamment autour du CHS de Leyme, entre la géronto-psychiatrie et les CLIC du secteur (Figeac en particulier). L’hôpital est doté de moyens mobiles d’intervention à domicile (« binôme » infirmier psychiatrique et aide soignant) mobilisables par le CLIC, le médecin traitant, les proches… L’intervention se fait en accord avec le médecin traitant à des fins premières d’évaluation des soins et de la situation, pour élaboration concertée avec les intervenants sociaux et en premier lieu avec le CLIC. Sont en outre proposés : • un diagnostic neurologique élaboré, • un traitement des « situations de crise’ en lits de court séjour gériatrique, • un suivi régulier à domicile au cas par cas, • des « ateliers de stimulation », • une concertation autour des situations les plus difficiles, et une adaptation coordonnées des plans d’aide, • des séjours temporaires « de répit » à l’hôpital, • un accueil de jour. En 2004 l’hôpital est en outre porteur d’un projet de centre de prévention-évaluation adossé à un accueil de jour. Des inégalités territoriales marquées Ces quelques exemples (parmi d’autres) représentent les systèmes locaux dans leurs modalités les plus abouties. Ils ont de ce fait une certaine valeur de modèle. On notera qu’ils se situent tous dans un contexte comparable : secteurs à dominante rurale, découpés en « bassins » assez clairement identifiés, dans la mesure où « espace vécu » par les habitants, territoire de services et de soins s’organisent autour de petites villes pôles. Dans ce type de contexte, les dispositifs gérontologiques de proximité ont souvent été développés de longue date, ont atteint un certain degré de coordination, avant de s’adapter récemment aux nouveaux besoins liés aux pathologies de type Alzheimer. Mais l’enquête a également confirmé les grandes disparités territoriales de l’offre et la situation préoccupante de vastes composantes territoriales de la région. C’est le cas de certains des secteurs ruraux les plus excentrés, pour des raisons évidentes tenant à leur sous-équipement et à leur difficulté d’accès : certaines des formules évoquées (accueil de jour, portage de repas, structures de soins et hébergement de proximité, fonctions de garde, de veille ou de médiation) restent concentrées dans les villes et bourgs, et les instances locales peinent à assurer une couverture satisfaisante des secteurs éloignés. C’est aussi le cas en milieu urbain, dans les villes moyennes et dans l’agglomération toulousaine, où les dispositifs coordonnés sont le plus souvent peu développés et peu adaptés. Les inégalités territorialement restent donc très importantes et les manques souvent criants. On a 29 vu que la ville de Toulouse présente toujours un déficit important en lits d’EHPAD, un déficit évident en structures d’accueil de jour, une action à domicile souvent peu adaptée, très cloisonnée (entre services publics et privés, professionnels libéraux et associations…), des instances de coordination qui ne recouvrent qu’une partie minime de l’agglomération, une action communale limitée, des réseaux de quartier souvent indigents… La situation apparaît particulièrement préoccupante dans certains secteurs des périphéries urbaines qui voient actuellement leurs effectifs de population âgée augmenter dans des proportions importantes (habitat à dominante pavillonnaire construit dans les années 60-70), en particulier dans des communes qui ont été longtemps considérées comme « jeunes », aujourd’hui en cours d’évolution démographique rapide. Le bassin de Castres-Mazamet Parmi les sites qui ont fait l’objet d’une étude plus approfondie, celui de Castres-Mazamet alimente plus une réflexion sur les besoins en milieu urbain. Encore est-il articulé entre deux composantes différentes : • Le bassin de Mazamet, dont les caractéristiques territoriales et l’histoire se rapprochent plutôt celles des sites ruraux. Les traits les plus marquants en sont : • l’existence d’une instance de coordination gérontologique depuis le début des années 1980, qui a participé à animer la réflexion sur les besoins à travers un travail de commissions (établissements, maintien à domicile, inter génération). Cette instance a récemment acquis le statut de CLIC de niveau 1 (donc à vocation essentielle d’information des publics). - Une coordination inter EHPAD qui réunit une bonne part des offreurs de proximité (le bassin se caractérise notamment par un taux d’équipement assez conséquent en lits de maisons de retraite). - Une offre de soutien professionnel à domicile qui fonctionne en guichet unique ouvert sur des fonctions relativement diversifiées, et qui intègre une fonction d’accueil de jour, assure un service sectorisé d’accompagnement au cas par cas, - Des lits de court séjour gériatrique ont récemment vu le jour dans les locaux de l’ancien hôpital de Mazamet, aujourd’hui regroupé avec le CH de Castres. Une UMG a été « adossée » au court séjour gériatrique de Mazamet, qui intervient aujourd’hui en intra-hospitalier, mais dont la mise en œuvre s’inscrit dans un esprit de consultations avancées « tournées vers l’extérieur » et en référence à un projet à plus long terme de création d’un « réseau de santé plutôt fléché Alzheimer ». • Le site de Castres n’a pas d’instance de coordination à ce jour. Un projet a vu le jour en ce sens visant à créer un CLIC de niveau 3 sur le territoire de Castres-Mazamet dans son ensemble, dans un but de meilleure articulation entre l’hôpital et le domicile, mais ce projet n’a pas abouti. L’offre locale se décline entre secteur hospitalier et secteur extra hospitalier, ces deux dimensions apparaissant jusque là assez peu articulés. - Outre la filière gériatrique dans son ensemble, l’hôpital anime une consultation mémoire de longue date. - L’EHPAD de centre ville a développé un service d’accueil de jour, héberge l’association France Alzheimer 81 dans son accueil des familles. - L’offre de service à domicile apparaît relativement riche et diversifiée, mais dans des rapports de segmentation entre intervenants, qui vont parfois jusqu’à la concurrence. - Le site présente en cela des caractéristiques plus urbaines, de faible coordination dans les interventions, notamment entre acteurs des services (municipaux, associatifs, institutionnels) et dans la relation aux libéraux. - la ville a vu se déployer l’offre des associations intermédiaires et du « non associatif », sinon de l’offre « marchande », dans des conditions qui ont pu faire craindre à l’offre « historique » de se voir remise en cause. - Les services à domicile restent le plus souvent peu adaptés aux besoins d’un accompagnement des personnes atteintes de troubles des fonctions supérieures et de leur entourage. Dans l’ensemble, des manques évidents Y compris dans les « bassins » relativement équipés et organisés, les animateurs des dispositifs définissent les manques comme très importants. Sont en particulier fréquemment évoqués : - Les moyens nécessaires pour réaliser « un suivi et un accompagnement personnalisé qui ne se limite pas aux visites médicales ». Sur ce point, les profes- 30 Le besoin de formation revient très souvent comme une priorité, formation des professionnels du domicile et des EHPAD, des médecins libéraux, des soignants hospitaliers,… - Certains « métiers » susceptibles d’être mobilisés autour des malades ont du mal à recruter ou à répondre aux besoins des personnes âgées fragiles. Ainsi les infirmières libérales, de même qu’en EHPAD les infirmières et aides-soignants formés, les assistantes sociales, psychologues, ergothérapeutes… Il en va autant de la faible attractivité de la vieillesse que de la spécificité de la maladie d’Alzheimer et de la difficulté qu’éprouvent nombre de professionnels à l’aborder, - Le déficit d’adaptation des filières gériatriques (court, moyen et long séjour, soins de suite…) est également régulièrement noté, - D’un point de vue partagé bien au-delà de l’hôpital, les Unités Mobiles Gérontologiques ou Gériatriques ont fait la preuve de l’intérêt de la formule comme outil au service de l’articulation entre le « domicile » et les structures de soins32. Mais ces équipes restent aussi à développer, comme l’offre de court séjour de gériatrie « aigue » centrée sur la maladie d’Alzheimer. sionnels font souvent le constat des insuffisances en matière d’élaboration des plans d’aide, et de médiation continue, en pointant parfois le paradoxe de diagnostics précoces lorsqu’ils ne se traduisent pas en termes de suivi social. L’offre émergente apparaît en outre souvent peu accessible : « Il faut organiser plus que ça et le rendre lisible, accessible, avec une aide aux aidants plus efficace aussi ». - L’absence ou l’insuffisance des réseaux informels ou plus formalisés de proximité - Si la formule « accueil de jour » rencontre un certain succès, sa mise en œuvre reste souvent à l’état de projet. Les structures existantes restent en outre souvent trop coûteuses pour le public, - Le manque de place dans les EHPAD et leur faible adaptation, l’insuffisance de l’offre de proximité. Les structures qui proposent des places sont souvent éloignées, ce qui constitue un facteur majeur de discontinuité. Les lits d’accueil temporaire susceptibles d’accueillir les publics considérés sont encore plus rares. - L’accès aux lieux d’accueil et d’hébergement reste trop cher pour une majorité de familles à faibles ressources qui vont chercher à faire seules le plus longtemps possible, le plus souvent jusqu’à épuisement des « aidants », - Les médecins généralistes apparaissent souvent mal à l’aise face à ce type de situation et peu à même d’y faire face. Ils participent peu à l’accompagnement coordonné des personnes, - ° ° ° 32 Voir « Les Unités Mobiles Gériatriques : analyse sociologique ». Op. cit. A l’origine conçues comme outils à vocation intrahospitalière les UMG se sont paradoxalement surtout révélées comme instrument d’un accompagnement des malades jusqu’à leur domicile. 31 ANNEXES 32 Dispositif de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aide aux aidants dans l’Ariège Le département de l’Ariège comptait en 2002, 139 335 habitants, dont 32 230 de plus de 65 ans soit 23.1% de l’ensemble de la population, et 15 786 âgés de plus de 75 ans, soit 11,3% de l’ensemble de la population. Ce département se caractérise par un relief accidenté et des communications difficiles ; cette vaste zone montagneuse et la faible urbanisation en font le département le moins peuplé de la région. Ce département se divise en trois bassins de vie assez contrastés : le pays d’Olmes autour de Lavelanet, le plus peuplé, la vallée du Couserans (St Girons) et la vallée de l’Ariège (Foix-Pamiers). Il est doté de 4 centres hospitaliers dont un CHS et de 2 hôpitaux locaux. 168 médecins généralistes libéraux sont installés dans l’Ariège (soit 131 pour 100 000 habitants). X Établissements d’hébergement pour personnes âgées en 2002 Une enquête exhaustive a été menée en 2002 à la demande de la Fondation Médéric Alzheimer auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées à partir de la liste fournie par le Conseil Général. Le taux de réponse à l’enquête est de : 80%. 41 structures d’hébergement proposent 2001 places. Nbre d’établis. % d’étab. habilités AS Nombre de places % d’étab. accueillant Alzheimer à l’entrée % d’étab. gardant Alzheimer après Logements foyers 15 73% 716 27% * 90% * Maisons de retraite 20 95% 1141 59% * 94% * Structures d’héberg. temporaire 0 0 0 0 0 Soins de Longue Durée 6 100% 144 100%* 100%* * : % calculé sur le nombre de répondants X Structures d’accueil de jour en 2005 - A Pamiers un accueil de jour géré par le CHIVA de 9 places A l’hôpital de Lavelanet, un accueil de jour de 12 places A Saverdun, la résidence « vert coteau » propose 7 places d’accueil de jour L’ACMAD de St Girons a 20 places d’accueil de jour X Lieux de diagnostic, consultations mémoire en 2005 - Au Centre Hospitalier d’Ariège Couserans à St Girons au service de psychogériatrie qui propose également une hospitalisation de jour. A l’hôpital de Lavelanet au service de gériatrie ; après la consultation une fiche de liaison est adressée au CLIC. 33 X Lieux d’information et de coordination en 2005 - Serres sur Arget : CLIC niveau 3 Canton de Varilhes : CLIC niveau 2 Canton de Saverdun : CLIC niveau 3 CLIC des 3 cantons à St Girons : CLIC niveau 3 CLIC des 4 cantons à St Girons : CLIC niveau 3 CLIC des pays de Tarascon, d’Auzat et Vicdessos, à Tarascon : CLIC niveau 2 CLIC Arize Lèze, au Fossat : CLIC niveau 2 Canton de Lavelanet : CLIC niveau 3 Canton de Mirepoix : CLIC niveau 3 CLIC de la Basse Ariège à Pamiers : CLIC niveau 3 X Aide aux aidants en 2005 - - - l’accueil de jour ACMAD à St Girons propose pour les aidants et aussi pour les professionnels un groupe de parole et un soutien psychologique individuel ; il diffuse un bulletin trimestriel et donne des conseils juridiques. Le CLIC du Couserans organise un groupe de parole mensuel pour les aidants et des rencontres entre familles ; il met également de la documentation à disposition. L’unité mobile gériatrique de St Girons propose un accueil sur place, une permanence téléphonique et organise des conférences. Echo Santé à St Girons, réseau ville-hôpital de prise en charge de la dépendance propose accueil sur place et permanence téléphonique ; il fait également des réunions de synthèse intervenants/familles. L’Unité de soins Alzheimer à Lavelanet accueille les aidants, met à leur disposition de la documentation, une aide matérielle éventuellement et organise des rencontres entre familles ; des groupes de paroles existent pour les professionnels. Le CLIC de la Basse Ariège à Pamiers met à disposition de la documentation Le CLIC du Canton de Mirepoix met à disposition de la documentation et fait des réunions d’information. 34 Dispositif de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aide aux aidants dans l’Aveyron Le département de l’Aveyron comptait en 2002, 264 857 habitants, dont 63 876 de plus de 65 ans soit 24,1% de l’ensemble de la population, et 31 410 âgés de plus de 75 ans, soit 11,8% de l’ensemble de la population. Ce département est le plus vaste de Midi-Pyrénées et l’un des plus vastes de France ; il est faiblement peuplé (30 habitants au km2) ; son relief est accidenté et rend encore dans certaines parties du département les communications difficiles ; il est l’un des plus vieux de la région. Il est doté de 6 centres hospitaliers dont un CHS et de 3 hôpitaux locaux ; 292 médecins généralistes libéraux sont installés en Aveyron (soit 110 pour 100 000 habitants). X Établissements d’hébergement pour personnes âgées en 2002 Une enquête exhaustive a été menée en 2002, auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées à partir de la liste fournie par le Conseil Général. Le taux de réponse à l’enquête est de : 84% ; 86 établissements proposent 5610 places d’hébergement aux personnes âgées Nbre d’établis. % d’étab. habilités AS Nombre de places % d’étab. accueillant Alzheimer à l’entrée % d’étab. gardant Alzheimer après Logements foyers 9 44% 570 8% * 42% * Maisons de retraite 60 65% 4089 54% * 94% * Structures d’hébergement temporaire 9 100% 151 0% * 25% * Soins de Longue Durée 8 100% 791 75% * 100%* * % sur le nombre de répondants X Structures d’accueil de jour en 2005 - A l’EHPAD FIRMI, de Decazeville, 12 places d’accueil de jour X Lieux de diagnostic, Consultations mémoire en 2005 - Au Centre Hospitalier de Rodez, service de neurologie, qui dispose aussi de 3 places d’hospitalisation de jour : Au Centre Hospitalier de Villefranche de Rouergue, service de neurologie A l’Hôpital d’Espalion, service de gériatrie. X Lieux d’information et de coordination en 2005 - Réseau gérontologique du Sud-Aveyron à Millau Pôle gérontologique de Bozouls : syndicat mixte, établissement public local X Aide aux aidants en 2005 - l’Association France Alzheimer 12 propose à Rodez, Millau, Decazeville, Bozouls des groupes de paroles, des rencontres entre familles et met de la documentation à disposition. Le Pôle gérontologique de Bozouls propose un accueil sur place et une permanence téléphonique. Il met de la documentation à disposition et organise des conférences sur la maladie d’Alzheimer. 35 Dispositif de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aide aux aidants dans la Haute-Garonne Le département de la Haute-Garonne comptait en 2002, 1 089 752 habitants dont 156 617 de plus de 65 ans (14,4% de la population totale) et 74 373 de plus de 75 ans (6,8% de la pop. Totale) . La Haute-Garonne concentre près de la moitié de la population régionale sur 14% de la superficie de la région ; c’est le département le plus jeune de Midi-Pyrénées ; cependant la répartition de la population y est très contrastée : l’agglomération Toulousaine regroupe plus des deux tiers de la population du département, au contraire le sud du département ressemble davantage aux cantons ruraux de l’Ariège, avec les mêmes caractères de vieillissement et de faible densité de la population La Haute -Garonne est dotée d’un Centre Hospitalier Universitaire, de trois centres hospitaliers (dont un CHS) et de deux hôpitaux locaux. 1 652 médecins généralistes libéraux exercent dans la Haute-Garonne, soit une densité de 152 pour 100 000 habitants. X Etablissements d’hébergement pour personnes âgées en 2002 Une enquête exhaustive a été menée en 2002 auprès des établissements d’hébergement pour personne âgées dont la liste a été fournie par le Conseil général. Le taux de participation à l’enquête a été de : 88% : 136 établissements pour personnes âgées proposent 9491 lits Nbre d’établis. % d’étab. habilités AS Nombre de places % d’étab. accueillant Alzheimer à l’entrée % d’étab. gardant Alzheimer après Logements foyers 38 58% 2673 20% * 60% * Maisons de retraite 86 50% 6303 71% * 94% * Structures d’hébergement temporaire 6 17% 67 75% * 75% * Soins Long. Durée 6 100% 448 100% * 100% * * : % sur le nombre des répondants X Structures d’accueil de jour en 2005 - A Toulouse, l’accueil de jour d’Asnières de 15 places géré par le Centre Communal d’Action Sociale de Toulouse. A Saint-Jean, l’accueil de jour d’Anet, de 27 places. X Lieux de diagnostic, consultations mémoire en 2005 - Centre mémoire de ressource et de recherche Centre Alzheimer, médecine interne et gérontologie clinique, CHR Purpan-Casselardit Ce centre répond absolument à tous les critères de la circulaire ministérielle : - consultation mémoire parmi les plus importantes de France (3000 consultations par an) - recours pour les centres hospitaliers de la région : formations, aide à la constitution de consultations mémoire - activités de recherche Ce centre est placé sous la responsabilité d’un professeur de gérontologie ; l’équipe est composée de cinq gériatres, d’infirmiers, psychologues, assistantes sociales. 36 X Consultations mémoire - Au service neurologie du CHR Purpan Au service neurologie du CHR Rangueil A l’hôpital de Muret, service de gériatrie A l’hôpital de Saint-Gaudens, service de gériatrie. A la clinique St Jean Languedoc, à Toulouse, au service de neurologie X Lieux d’information et de coordination en 2005 - CLIC Rive gauche de Toulouse (niveau 3) : géré par le CCAS de Toulouse ; territoire couvert : quartier St Cyprien. CLIC Générations Solidaires à Toulouse (niveau 3) ; territoire couvert : quartiers des Carmes, Empalot, Rangueil, St Michel et le Busca CLIC Lauragais (niveau 3) à St Orens : territoire couvert : cantons de Castanet, Montgiscard et Lanta ; communes de Ramonville et St Orens. CLIC de Montastruc la Conseillère (niveau 3) ; territoire couvert : cantons de Montastruc, Verfeil et communes de St jean et Castelmourou Réseau gérontologique à polarité Alzheimer, intra et extra hospitalier : ce réseau relie 2 centres de long séjour (Muret et Rangueil) et 8 maisons de retraite de cette zone ; il gère une équipe mobile composée d’un gériatre, d’une psychologue d’une infirmière et d’une secrétaire ; cette équipe, d’une part, fait au sein du réseau des évaluations cognitives et oriente les patients ; elle est reconnue comme référent Alzheimer sur cette zone ; d’autre part, l’équipe mobile intervient en intra hospitalier au CHR pour améliorer les filières de soins et éviter les ré-hospitalisations. X Aide aux aidants en 2005 - - - à l’Association France Alzheimer 31: rencontres entre familles, permanences téléphoniques ; groupes de parole pour les professionnels et les bénévoles, documentation administrative et juridique, conférences, bulletin de liaison. A l’accueil de jour Anet : groupe de parole hebdomadaire pour les aidants, rencontres entre familles, documentation, aide juridique, réunions d’information ; groupe de parole pour les professionnels. « Le lien Alfa » à Muret Rencontres mensuelles pour les familles, groupe de parole pour les aidants, des réunions thématiques trimestrielles. le centre Alzheimer du CHR Purpan-Casselardit : consultations d’éducation des familles réalisées par des infirmières, guides pratiques de prise en charge des patients au domicile, fiches conseils d’aide aux familles, écoute téléphonique. Le centre de jour d’Asnières à St Jean : groupes de parole pour les aidants, soutien psychologique individuel, documentation, réunion d’information. CLIC « Générations Solidaires » à Toulouse : permanences téléphoniques, écoute, documentation. 37 Dispositif de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aide aux aidants dans le Gers Le département du Gers comptait en 1999, 173 213 habitants, dont 41 961 de plus de 65 ans soit 24,2% de l’ensemble de la population, et 20 494 âgés de plus de 75 ans, soit 11,8% de l’ensemble de la population. Ce département est articulé autour d’un ensemble de petits bourgs ruraux ; il est avec l’Ariège le moins peuplé de la région (28 ha/km2) ; aucun grand axe de communication ne traverse le Gers qui subit l’attraction des villes périphériques (Toulouse, Tarbes, Agen) ; les hôpitaux locaux jouent un rôle important dans le maillage sanitaire et social du département. Il est doté de 4 centres hospitaliers dont un CHS et de 8 hôpitaux locaux. 227 médecins généralistes libéraux sont installés dans le Gers (soit 131 pour 100 000 habitants). X Établissements d’hébergement pour personnes âgées en 2002 Une enquête exhaustive a été menée en 2002 auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées à partir de la liste fournie par le Conseil Général. Le taux de réponse à l’enquête a été de : 82% ; 44 structures d’hébergement proposent 2547 places. Nbre d’établis. % d’étab. habilités AS Nombre de places % d’étab. accueillant Alzheimer à l’entrée % d’étab. gardant Alzheimer après Logements foyers 9 33% 425 0% * 100%* Maisons de retraite 25 84% 1772 68% * 100%* Structures d’hébergement temporaire 0 0 0 0 0 Soins de Longue Durée 10 100% 350 100%* 100%* * : % sur le nombre de répondants X Structures d’accueil de jour en 2005 Il n’y a pas de structure d’accueil de jour dans ce département ; cependant le réseau de prise en charge de la maladie Alzheimer prévoit l’organisation d’accueils de jour au sein des hôpitaux locaux. X Lieux de diagnostic, consultation mémoire en 2005 - Au Centre Hospitalier d’Auch, service de neurologie Autres : Mise en réseau des hôpitaux locaux * Le Gers est un département qui possède beaucoup d’hôpitaux locaux ; l’ARH a créé un poste de praticien hospitalier chargé de coordonner un réseau de prise en charge de la maladie Alzheimer ; il a pour mission de mettre en réseau les hôpitaux locaux avec le CH d’Auch afin d’uniformiser les prises en charge, de systématiser les bilans pour les malades et d’organiser des accueils de jour dans les hôpitaux locaux. X Lieux d’information et de coordination en 2005 - CLIC AUCH SIMPA : CLIC de niveau 3: CLIC de Nogaro : CLIC de niveau 2 CLIC Sud Gers à Mirande : CLIC de niveau 1 CLIC Lomagne 32 à Lectoure : CLIC de niveau 2 X Aide aux aidants en 2005 : L’association Alzheimer Gascogne est en sommeil ; rien n’a été signalé comme aide aux aidants sur le département. 38 Dispositif de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aide aux aidants dans le Lot Le département du Lot comptait en 1999, 163 081 habitants dont 39 695 de plus de 65 ans (24,3% de la population totale) et 19 177 de plus de 75 ans (11,7% de la pop. totale). Zone de passage entre le Nord et le Sud, ce département est le plus rural de la région ; le taux de personnes âgées est parmi les plus importants de la région ; département touristique, le Lot bénéficie d’un flux migratoire important Il est doté de quatre centres hospitaliers (dont un CHS) et d’un hôpital local. 188 médecins généralistes libéraux exercent dans le Lot, soit une densité de 115 pour 100 000 habitants. X Etablissements d’hébergement pour personnes âgées en 2002 Une enquête exhaustive a été menée en 2002 auprès des établissements d’hébergement pour personne âgées dont la liste a été fournie par le Conseil général. Le taux de participation à l’enquête a été de : 82%. 57 établissements pour personnes âgées proposent 2924 lits Nbre d’établis. % d’étab. habilités AS Nbre de places % d’étab. accueillant Alzheimer à l’entrée % d’étab. gardant Alzheimer après Logements foyers 18 78% 696 7% * 71% * Maisons de retraite 32 91% 1865 55% * 86% * Struct. d’héberg. temp. 3 0% 53 0% * 50% * Soins Longue Durée 4 100% 310 100% * 100% * X Structures d’accueil de jour en 2005 - A Figeac, un accueil de jour de 8 places géré par un service d’aide à domicile : l’ADAR ; à noter que cet accueil de jour n’est pas exclusivement réservé aux malades Alzheimer. X Lieux de diagnostic, consultations mémoire en 2005 - - A l’Institut Camille Miret (CHS) de Leyme, centre de gérontopsychiatrie : outre la consultation mémoire il y a 15 lits d’accueil de crise. à Gourdon, à St Céré et à Figeac, des agents de réseaux (infirmiers psychiatriques) dépendant de l’Institut Camille Miret peuvent, à la demande des médecins généralistes, des assistantes sociales ou des services à domicile, aller au domicile des malades pour évaluer l’état de dépendance et coordonner la prise en charge. A l’hôpital de Cahors, au service de neurologie ; il y a également 1 place d’hospitalisation de jour. A l’hôpital de Gourdon une consultation d’évaluation cognitive au service de gériatrie. X Lieux d’information et de coordination en 2005 - CLIC du pays de Figeac (niveau 3) : information sur les lieux d’accueil et écoute des familles. Gestion de l’accueil de jour et coordination des prises en charge. CLIC de la Bouriane à Gourdon (niveau 3) ; intervient à la demande du gériatre pour mettre en place avec la famille et les agents de réseaux les prises en charge à domicile. CLIC des 3 cantons à Cahors (niveau 3) CLIC de Gramat (niveau 1) 39 X Aide aux aidants en 2005 - - l’Association France Alzheimer 46 : accueil sur place, permanence téléphonique, documentation et groupe de parole pour les aidants. l’Institut Camille Miret : sur ses sites d’intervention : Gourdon, Figeac ST Céré et Leyme : soutien psychologique individuel des bénévoles et des professionnels, rencontres entre familles, permanence téléphonique, documentation, réunions d’information. CLIC de la Bouriane à Gourdon et CLIC des 3 cantons à Cahors : soutien des familles à domicile et relais avec les équipes de gérontopsychiatrie, réunion de coordination avec les professionnels, documentation, conférences. 40 Dispositif de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aide aux aidants dans les Hautes-Pyrénées Le département des Hautes-Pyrénées comptait en 2002, 223 334 habitants dont 48 840 de plus de 65 ans (21,9% de la population totale) et 23 291 de pus de 75 ans (10,4% de la pop. totale) ; ce département est caractérisé par au nord une zone de coteaux très agricole à l’habitat dispersé, la zone de la plaine de l’Adour-Gave de Pau urbanisée et une zone montagneuse dépeuplée ; ce département est celui qui subit le moins l’attraction toulousaine. Il est doté de cinq centres hospitaliers (dont un CHS). 302 médecins généralistes libéraux exercent dans les Hautes-Pyrénées, soit une densité de 135 pour 100 000 habitants. X Etablissements d’hébergement pour personnes âgées en 2002 Une enquête exhaustive a été menée en 2002 auprès des établissements d’hébergement pour personne âgées dont la liste a été fournie par le Conseil général. Le taux de participation à l’enquête est de : 91%. 47 structures d’hébergement proposent 3517 places Nbre d’établis. % d’étab. habilités AS Nombre de places % d’étab. accueillant Alzheimer à l’entrée % d’étab. gardant Alzheimer après Logements foyers 2 50% 145 0% 50% Maisons de retraite 39 67% 2751 59% * 91% * Structures d’hébergement temporaire 0 0 0 0 0 Soins de Longue Durée 6 100% 621 100% 100% * : % sur le nombre des répondants X Structures d’accueil de jour en 2005 - A Tarbes, un accueil de jour de 10 places à l’Ayguerote géré par l’hôpital de Tarbes ; cette structure n’est pas exclusivement dédiée aux malades Alzheimer A Argelès Gazost, L’EHPA Vieuzac-Canarie propose 12 places d’accueil de jour dont 6 exclusivement réservées aux malades Alzheimer A Lannemezan, au service long séjour de l’hôpital, 2 places d’accueil de jour non exclusivement réservées aux malades Alzheimer A Vic-en-Bigorre, à la maison de retraite de l’hôpital, 10 places d’accueil de jour dédiées « Alzheimer ». X Lieux de diagnostic consultations mémoire en 2005 - Au CHIC de Tarbes, service de neurologie, consultation en partenariat neurologue/gériatre ; hospitalisation de jour pour le bilan complet de diagnostic. A l’hôpital de Vic en Bigorre, gériatrie : consultation de dépistage: les diagnostics sont confirmés si besoin, par le neuropsychologue du CLIC de Vic Montaner. A l’hôpital de Lourdes, service de gériatrie : le gériatre fait du dépistage en lien avec un psychomotricien A l’hôpital de Bagnères de Bigorre, gériatrie, consultation gériatrique d’évaluation et formation des personnels soignants à la prise en charge de la maladie d’Alzheimer 41 - A l’hôpital de Lannemezan, gériatrie, consultations spécialisées hebdomadaires : possibilité de télémédecine avec le centre expert du CHU de Toulouse si besoin A noter : une collaboration avec l’hôpital spécialisé de Lannemezan permet à un psychiatre d’intervenir à la demande des gériatres des cinq établissements du département : il voit, lors de son passage dans chaque établissement les malades que lui adresse le gériatre. X Lieux d’information et de coordination en 2005 - - CLIC VGM Gérontologie (niveau 2) à Vic-en-Bigorre : territoire couvert : canton de Vic en Bigorre ; la psychologue du CLIC travaille en collaboration avec le service de gériatrie de l’hôpital de Vic en Bigorre pour le diagnostic et le suivi des patients à domicile ; le CLIC propose aussi un atelier mémoire de stimulation cognitive ; un ergothérapeute et un psychomotricien interviennent dans les maisons de retraite pour la stimulation des malades. CLIC REGAIN (niveau 1) à Lannemezan : intervient dans le « pays » de Lannemezan et la vallée de la Laure. CLIC Haut-Adour, Gérontologie (niveau 1) à Bagnères-de-Bigorre : intervient dans la région de Bagnères de Bigorre et la vallée du Haut-Adour. CLIC du Pays des Coteaux (niveau 1) à Castelnau-Magnoac CLIC du pays des Gaves Gérontologie (niveau 1) à Argelès-Gazost CLIC Sage (niveau 1) à Tarbes X Aide aux aidants en 2005 - - CLIC VGM Gérontologie de Vic-en-Bigorre : permanence téléphonique, accueil sur place, conseils juridiques, accompagnement dans les démarches, documentation, conférences, mise en relation des malades avec l’accueil de jour, réunion de coordination des professionnels ; publication d’un bulletin de liaison. CLIC du Pays des Coteaux : permanence téléphonique, réunions d’information, documentation. CLIC REGAIN : groupe de parole, documentation, réunions d’information. 42 Dispositif de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aide aux aidants dans leTarn Le département du Tarn comptait en 2002, 347 634 habitants dont 77 324 de plus de 65 ans (22,2% de la population totale) et 37 344 de pus de 75 ans (10,7% de la pop. Totale) ; ce département est semi-rural ; il comporte deux centres urbains : Albi et Castres ; les zones du nord et de l’est ont une densité de population faible et se dépeuplent ; a contrario, le sud et l’ouest se développent rapidement autour des axes de communications st dans l’attraction de Toulouse. Il est doté de cinq centres hospitaliers (dont un CHS) et d’un hôpital local. 373 médecins généralistes libéraux exercent dans le Tarn, soit une densité de 107 pour 100 000 habitants. X Etablissements d’hébergement pour personnes âgées en 2002 Une enquête exhaustive a été menée en 2002 auprès des établissements d’hébergement pour personne âgées dont la liste a été fournie par le Conseil général. Le taux de participation à l’enquête est de : 91%. 78 structures d’hébergements proposent 5159 places Nbre d’établis. % d’étab. habilités AS Nombre de places % d’étab. accueillant Alzheimer à l’entrée % d’étab. gardant Alzheimer après Logements foyers 9 100% 403 20% 60% Maisons de retraite 58 90% 4164 75% * 94% * Héberg. temporaire 5 80% 69 67% * 100%* Soins Long. Durée 6 100% 523 75% * 100%* *: % sur le nombre des répondants X Structures d’accueil de jour en 2005 - A Aussillon, un accueil de jour de 10 places géré par un service d’aide à domicile : ADAR-AGARDOM ; ce service est placé sous la responsabilité d’un médecin gériatre qui fait régulièrement des évaluations des malades et fait le lien avec le médecin traitant. - A Albi, un accueil de jour de 18 places géré par une association « la Maison de l’Amitié ». - A Albi, 2 places d’accueil de jour à l’EHPA « le Boutge ». - A Castres un accueil de jour de 8 places géré par le CHIC sous la responsabilité d’un médecin gériatre. - A Puygouzon, 2 places d’accueil de jour à l’EHPAD « la maison du lac ». - A Lagrave, 1 places d’accueil de jour à la maison de retraite « Le grand champ » - A Cordes sur ciel, 2 places d’accueil de jour à l’EHPA « la Mazière » - A Sérénac, 2 places d’accueil de jour à l’EHPA « La méridienne ». Dans ces 2 dernières structures les places ne sont pas exclusivement dédiées « Alzheimer ». X Lieux de diagnostic, Consultations mémoire en 2005 - Au CHIC Castres Mazamet, service de neurologie : Consultation mémoire hebdomadaire : équipe pluridisciplinaire : neurologue, gériatre, orthophoniste Au centre de psycho-gériatrie Germain Cassan du CHS Pierre Jamet à Albi Consultation mémoire pluridisciplinaire : psychiatre, gériatre, psychologue, assistante sociale . Cet établissement dispose également de 15 places d’hospitalisation de jour: accueil des malades à la journée sur un projet thérapeutique suivi par un psychiatre et impliquant les familles. 43 - A l’hôpital de Lavaur, service de moyen séjour : consultation hebdomadaire de diagnostic par le gériatre en collaboration avec un psychologue mis à disposition par le CHU de Rangueil. A Mazamet, au court séjour gériatrique, consultation mémoire X Lieux d’information et de coordination en 2005 - - CLIC de la Vallée du Dadou (niveau 1) : territoires couverts : cantons de Graulhet, Lautrec, Réalmont, Cadalen. CLIC CONVIV’AGE à Aussillon ( niveau 1). CLIC Sidobre Monts de Lacaune (niveau 1) à Brassac. CLIC Accord’âge à Blaye les Mines (niveau 1) ; CLIC du Ségala, Carmausi et Gréavi ; ce CLIC participe actuellement à une réflexion pour la création d’un réseau Alzheimer avec les partenaires locaux (Alzheimer 81, Bon Sauveur à Albi, Polyclinique Ste Barbe à Carmaux). A Albi, Association du Boutge ; réseau gérontologique qui coordonne une équipe d’intervention. X Aide aux aidants en 2005 - Permanence de l’Association France Alzheimer 81 au CLIC Accord’âge à Blaye les Mines, et au CLIC Sidobre Monts de Lacaune de Brassac ;: groupe de parole, rencontres entre familles, documentation, conseil juridique. 44 Dispositif de prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aide aux aidants dans le Tarn et Garonne Le département du Tarn et Garonne comptait en 2002, 211 501 habitants dont 43 321 de plus de 65 ans (20,5% de la population totale) et 20 937 de pus de 75 ans (9,9% de la pop. Totale) ; ce département est le moins étendu de Midi-Pyrénées ; il connaît un rajeunissement de la population grâce aux mouvements migratoires ; il est le plus jeune de la région après la Haute-Garonne. Les concentrations urbaines, peu nombreuses, se situent autour des axes fluviaux ; sa position de carrefour sur l’axe Bordeaux-Toulouse et Paris-Toulouse a favorisé le dynamisme du centre de ce département. Il est doté de deux centres hospitaliers et de trois hôpitaux locaux ; il n’y a pas de CHS. 230 médecins généralistes libéraux exercent dans le Tarn et Garonne, soit une densité de 109 pour 100 000 habitants. X Etablissements d’hébergement pour personnes âgées en 2002 Une enquête exhaustive a été menée en 2002 auprès des établissements d’hébergement pour personne âgées dont la liste a été fournie par le Conseil général. Le taux de participation à l’enquête est de : 83%. 47 structures d’hébergements proposent 2481 places : Nbre d’établis. % d’étab. habilités AS Nombre de places % d’étab. accueillant Alzheimer à l’entrée % d’étab. gardant Alzheimer après Logements foyers 8 52% 292 12% 37% Maisons de retraite 32 87% 1937 43% * 94% * Hébergement temporaire 2 0% 25 N.R N.R Soins de Longue Durée 5 100% 227 100% * 100% * * : % sur le nombre de répondants X Structures d’accueil de jour en 2005 - X A Valence d’Agen, un accueil de jour de 12 places géré par une association (ALDS) : à noter que cette structure n’est pas exclusivement réservée aux malades Alzheimer. A Montauban, un accueil de jour de 14 places géré par l’association Alzheimer 82. A Castelsarrasin, la « Maison Jacomy » gérée par l’Association pour la promotion de la santé (APPS) propose un accueil de jour de 12 places qui n’est pas exclusivement réservé aux personnes Alzheimer. Lieux de diagnostic, consultations mémoire en 2005 - A l’hôpital de Montauban, service de neurologie, consultation de diagnostic dans le cadre des consultations habituelles A la clinique privée du Pont de Chaumes, le neurologue effectue des diagnostics en collaboration avec la psychologue de l’association France Alzheimer et en lien avec le CHU de Rangueil pour les examens complémentaires X Lieux d’information et de coordination en 2005 - CLIC du district des deux rives (niveau 1) à Valence d’Agen : partenaire actif de l’accueil de jour de Valence. 45 - CLIC « Avertir » (niveau 1): cantons de Caylus et St Antonin Noble val : collabore avec l’association Alzheimer 82 et propose des prises en charges coordonnées autour de la personne :aides ménagères, infirmiers, médecin et les assistantes de vie de l’association Alzheimer 82. X Aide aux aidants en 2005 • Formations spécifiques pour les aidants : à l’initiative de l’Association France Alzheimer 82, formation à la prévention de l’épuisement dans la relation d’aide : cycles de 11 séances suivies de 6 séances de suivi de la formation où sont approfondis certains thèmes à la demande des personnes notamment la culpabilité. Cette activité fonctionne depuis 9 ans. • Information sensibilisation. - L’association Alzheimer diffuse un bulletin trimestriel de liaison à ses adhérents et met de la documentation à leur disposition - La MSA organise en lien avec les foyers des aînés ruraux des conférences sur la maladie d’Alzheimer animées par des intervenants spécialisés, canton par canton. • Autres services L’association Alzheimer 82 propose : - Un suivi psychologique individuel des familles adhérentes, au siège de l’association ou à domicile - Des conseils juridiques donnés par un conseiller juridique ou un avocat, membres de l’association - Des gardes à domicile la nuit ou le week-end (prise en charge APA possible). 46 METHODOLOGIE : entretiens réalisés auprès des professionnels et dans les départements MR responsabl. Enquête Technologie 2002 Étude UMG 2003 Pré enquête Enquête med coordo. Enquête CLIC et ICG Enquêtes sur site Med coordo CLIC ou ICG SSIAD Services sociaux Accueil jour 81 Nord 5 1 1 3 1 81 Sud 31 65 31 3 2 1 2 1 3 1 2 2 1 2 2 7 3 32 09 12 46 65 81 82 09 12 46 65 81 82 32 09 2 2 4 2 2 2 81 1 2 2 Total 22 27 17 * Psychologue, animateur, portage de repas … 1 Assoc. UMG Gériatre 2 8 autres* Total 1 12 3 4 15 15 2 23 2 2 2 1 2 2 0 11 7 4 0 0 0 0 4 0 0 0 11 14 1 1 1 2 1 11 7 5 Dont total enquête CRAM 2004 10 13 11 131 5 7 4 6 4 2 5 2 2 14 1 1 1 87 47